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Articles avec #mes messages catégorie

2024-01-01T07:00:00+01:00

Bonne année 2024

Publié par Tlivres

Helen KELLER disait :


La vie est une aventure audacieuse ou elle n’est rien.

Copyright Cristina SAMPAIO

Copyright Cristina SAMPAIO

Je crois que je vais adopter le concept pour cette nouvelle année à venir. Que 2024 soit pleine de défis, qu’elle nous permette de rêver de tout !

Comme chaque année, il y aura des coups de coeur, des émotions hors norme, et comme chaque année, il y aura une oeuvre d'art pour les signaler.

 

Après 

Nicolas PICHON

Banksy

Botero Pop

Marie MONRIBOT

Aleksandra SOBOL

place cette année à Cristina SAMPAIOillustratrice et dessinatrice de presse portugaise. Elle est lauréat du deuxième prix de LIBEX, le concours international de satire politique organisé par le Centre Librexpression, à Conversano, en Italie. 

 

J'avais envie de partager avec vous l'une de ses créations, une certaine image de l'amour, deux êtres s'embrassant passionnément, transpercés par la flèche de Cupidon.

Cristina SAMPAIO fait partie de ce collectif de dessinateurs de presse, "Cartooning for peace", qui agit en faveur du respect des cultures et des libertés et que j'ai eu la chance de découvrir sur Angers lors de l'exposition à ciel ouvert pour l'égalité femmes/hommes.

C'est là en réalité que je voulais en venir, l'égalité femmes/hommes. Le combat est loin d'être gagné, il suffit de lire les médias pour s'en convaincre. Alors, modestement, TLivresTArts apportera sa contribution au mouvement porté par de nouvelles voix, là aussi, il suffit de lire Lauren BASTIDE pour voir ô combien le féminisme évolue, ô combien les porte-paroles relèvent de la jeune génération. Les concepts changent, le vocabulaire aussi.

Ce dessin de presse, j'espère que les découvertes de 2024 me permettront de régulièrement le publier. 

D'ailleurs, mon petit doigt me dit que l'opportunité va m'être donnée très vite. Rendez-vous le 3 janvier !

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2022-12-31T07:00:00+01:00

Je lis donc je suis 2022

Publié par Tlivres
Je lis donc je suis 2022

A l'invitation de Nicole, je m'essaie à revisiter mes lectures de l'année 2022 pour en faire le portrait d'un jour... 

Décris-toi :  La sauvagière

Comment te sens-tu ?  Celle qui fut moi

Décris où tu vis actuellement : Place Médard

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? Au café de la ville perdue

Ton moyen de transport préféré : Les cerfs-volants

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Une princesse modèle

Toi et tes amis vous êtes : Les enfants véritables

Comment est le temps ? Jour bleu

Quel est ton moment préféré de la journée ?  Qui sait

Qu'est la vie pour toi ? La maison enchantée

Ta peur : Les maisons vides

Quel est le conseil que tu as à donner ? D'audace et de liberté

La pensée du jour : Aux amours

Comment aimerais-tu mourir ? Une sirène à Paris

Les conditions actuelles de ton âme : Le sanctuaire d'Emona

Ton rêve ? Faire corps

C'est drôle et plein de fantaisie. Alors, vous aussi, livrez-nous votre portrait du jour !

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2022-09-21T20:49:04+02:00

Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

Publié par Tlivres
Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

Nous sommes le 21 septembre, la journée mondiale Alzheimer.

J'aime quand la littérature nous permet d'aborder des sujets sociétaux, des sujets sensibles, graves, que la fiction permet d'aborder avec un angle différent.

Je pense notamment au dernier roman de Frédérique DEGHELT aux Editions de L'Observatoire : "Celle qui fut moi".

L'écrivaine nous met sur la voie de ce que traverse Sophia L subit de sa mère, malade d’Alzheimer depuis deux années, son agressivité grandissante, un symptôme bien connu de la pathologie. Perdue dans ses pensées, elle confie à sa propre fille qu’elle appelle « Mademoiselle », ses tourments. Elle se souvient de sa fille évoquant dans sa plus tendre enfance son autre maman, "une belle et grande femme aux yeux verts", vivant dans un pays exotique. Ses dessins étaient inspirés de décors insulaires un brin tropicaux, tout en couleurs. Si les propos de l’enfant avaient à l’époque le don de la mettre en colère, remettant chaque jour en question sa filiation maternelle, il semble que cette histoire lui devienne aujourd’hui insupportable. Il faut dire que cette femme avait choisi d’abandonner sa famille bourgeoise et une carrière promise aux plus riches pour vivre une histoire d’amour avec un modeste fils d’immigré italien, une histoire aussi improbable que rocambolesque. La maternité lui avait longtemps résisté au point d’imaginer recourir à l’adoption. Et puis, il y avait eu deux naissances, à un an d’intervalle, une fille d’abord, l’ingrate, un garçon ensuite, le préféré des deux, vivant désormais en Australie et se contentant de subvenir financièrement aux besoins de sa mère. Alors que Sophia L prend de plus en plus en charge sa mère, elle ressent un besoin irrépressible d’en découdre avec son passé, l’histoire de sa vie, à moins que ça ne soit de celle d’avant…

Le roman prend la dimension d’un thriller psychologique au fil des évocations aux lisières de la magie et du spiritisme. Confrontée à la réalité de certaines images longtemps apparues sans explication dans son esprit, Sophia L éprouve la sensation oppressante de toucher du doigt sa vie d’avant. Et  Frédérique DEGHELT de poser incessamment la question : « Qu’est-ce qu’un être humain ? ». De tout temps, l’Homme s’est interrogé sur une vie après la mort. Dans ce roman, il est question d’incarnation et de réincarnation.
 
Je suis sortie de ma lecture une nouvelle fois subjuguée par la beauté de la prose de l’autrice et envoûtée par le sens des mots. Combien de fois me suis-je interrogée moi-même sur l’existence du destin ? Ce roman a fait résonner ma profonde sensibilité.

De cette écrivaine, vous aimerez peut-être aussi :

La grand-mère  de Jade "

La vie d'une autre "

La nonne et le brigand "

Les brumes de l'apparence "

"L'oeil du prince"

"Agatha"

"Sankhara"...

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2022-07-29T21:12:25+02:00

Maikan de Michel JEAN

Publié par Tlivres
Maikan de Michel JEAN

Cette semaine, dans les actualités, peut-être avez-vous entendu parler du Pape François présentant les excuses de l'Eglise pour les pensionnats de la honte. 

Il y a quelques mois encore, je ne connaissais pas la sombre histoire de ces établissements dans lesquels des religieux, catholiques, procédaient à une assimilation à tout prix des autochtones canadiens. C'est Michel JEAN qui m'a mise sur la voie sur le sujet avec son roman, "Maikan", publié aux Éditions Dépaysageune lecture coup de poing, un CRI, ma #VendrediLecture.

Audrey Duval, Avocate, se voue chaque année à une cause solidaire. Loin des milieux huppés qu’elle fréquente habituellement, elle se retrouve en quête d’une vieille femme, Marie Nepton, dont elle souhaite percer le jour. Elle a disparu de tous les radars alors que le gouvernement lui doit une indemnité pour se faire « pardonner » de ce que le régime, de concert avec le clergé, a causé à son peuple, les Innus de Mashteuiatsh, des Amérindiens. Nous sommes en 1936 quand les politiques décident d’assimiler des « sauvages », les éduquer, mais là commence une autre histoire.

De quoi parle-t-on ? D'un génocide culturel, ni plus, ni moins !

Parce qu'il ne suffisait pas de faire oublier aux jeunes Innus de 6 à 16 ans arrachés à leurs familles tout ce qui constituait leurs origines (langue maternelle, us et coutumes...) pour soi-disant les civiliser, encore fallait-il les violenter. Mais qui étaient les sauvages en réalité ?

La révélation qu’en fait Michel JEAN dans "Maikan" m’a touchée en plein coeur.

Des pensionnats comme Fort George, qui a accueilli plusieurs membres de la famille de l'auteur, il y en a eu 139 au Canada, 4 000 enfants y sont morts. Avec ce roman, "Maikan" qui veut dire les loups, Michel JEAN assure la mémoire des Amérindiens sacrifiés au titre d'une politique ignoble. Il donne de l'écho aux procédures juridiques toujours en cours contre l'Etat pour les indemnisations des familles.

La narration qui fait se croiser fiction et réalité avec des personnages de femmes remarquables, Audrey et Marie, permet aussi de créer du lien entre deux périodes, les années 1930 d'une part, les années 2010 d'autre part. Le procédé est ingénieux et parfaitement réussi.

La plume est d'une très grande sensibilité, elle est soignée comme la qualité des première et quatrième de couverture, bravo. 

Ce roman, c'est un CRI du coeur pour ce qu'il dévoile de la grande Histoire, qu'on se le dise. J'aime quand la littérature s'approprie des faits historiques et prend la relève des manuels scolaires pour éclairer nos consciences. 

Impossible de ne pas citer la team de « Varions Les Éditions en Live » (Vleel) qui a d'ailleurs organisé une rencontre littéraire avec Michel JEAN en juin 2021. Pour donner encore plus de résonnance à cette chronique, je ne peux que vous inviter à visionner la vidéo.

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2022-07-28T18:43:56+02:00

Anne-Marie GARAT s'est éteinte

Publié par Tlivres
Anne-Marie GARAT s'est éteinte

 Anne-Marie GARAT, j'avais eu la chance de la rencontrer à la Librairie Richer d'Angers. 

Je viens de découvrir qu'elle s'est éteinte le 26 juillet dernier. 

Son sourire, son regard, son énergie, sa pétillance... me manquent déjà. Heureusement que ses romans assurent la postérité d'une formidable conteuse, elle nous entraîne dans des aventures tout à fait exceptionnelles au bras de personnages éminemment romanesques, notamment des femmes dont les portraits sont hauts en couleur.

Son univers littéraire nous fait voyager à travers le temps, les territoires... Je pense notamment au roman « Le Grand Nord-Ouest » qui se passe aux Etats-Unis dans les années 1930,  et puis à « L’enfant des ténèbres » et "Dans la main du diable".

 

Il est encore possible d'écouter sa voix. Augustin TRAPENARD l’avait accueillie le 27 février 2020 dans son émission « Boomerang », un pur moment de bonheur.

 

Je vous laisse savourer !

 

 

 

 

 

 

  

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2022-06-29T06:00:00+02:00

Quand le Musée d'Art hispano-américain Isaac Fernández BLANCO fait campagne en faveur du dépistage précoce du cancer du sein

Publié par Tlivres
Quand le Musée d'Art hispano-américain Isaac Fernández BLANCO fait campagne en faveur du dépistage précoce du cancer du sein

Partons en Argentine, à Buenos Aires, visiter le Musée d'Art hispano-américain Isaac Fernández BLANCO.
Cet établissement a été créé dans un ancien palais construit dans les années 1920 par Martin NOEL, un architecte argentin formé à Paris.

La maison néocoloniale accueille des collections sud-américaines.

Ce musée fait parler de lui dans les médias en ce moment. Il s'inscrit effectivement dans la lutte contre le cancer du sein et propose aux visiteurs de réaliser des palpations d'oeuvres d'art. Habituellement, il est interdit de s'approcher trop près, encore moins d'oser poser le doigt sur une toile. Là, le visiteur peut le faire en toute impunité. Il y est même incité et c'est pour une bonne cause.

Il accueille une exposition temporaire, "L'art de l'auto-examen", dans laquelle des oeuvres classiques de Rubens, Rembrandt... ont été revisitées par le musée, en relief. Pour aller plus loin, ont été cachés quelques symptômes fréquents lors du développement du cancer du sein, invisibles à l'oeil nu mais repérables au toucher.

Cette exposition fait suite aux travaux du Docteur Liliana SOSA qui en aurait repéré dans des toiles des maîtres.

Il n'en faudra pas plus pour que l'association Movimiento ayudo cancer de mama (MACMA) se saisisse de l'information et travaille avec le concours de l'agence David Buenos Aire. 

Bravo pour cette initiative qui fait suite à une vidéo dans laquelle l'association faisait chanter des seins.
A l'heure où les réseaux sociaux censurent les images laissant apparaître des tétons, "cacher ce sein que je ne saurai voir", autorisons-nous ce petit pas de côté, c'est pour la bonne cause !

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2022-06-07T09:43:08+02:00

Des auteurs et des livres... comme s'il en pleuvait !

Publié par Tlivres

ALIKAVOZOVIC Jakuta : Comme un ciel en nous

AUBRY Gwenaëlle : Saint Phalle Monter en enfanceLa Folie ElisaLe diable détacheurPersonnePartages

AVRIL Anne-Lise : Les confluents

BAGIEU Pénélope : Les stratesLes culottées ICalifornia Dream'in

BELPOIS Bénédicte : Saint-Jacques

BENAMEUR Jeanne : La patience des traces

BEREST Anne : La carte postaleGabriële

BEREST Claire: ArtificesGabriële

BIRMANT Julie et Catherine MEURISSE : Drôles de femmes

BIVALD Katarina : La bibliothèque des coeurs cabossés

BOIS Ariane : L'amour au temps des éléphants

BONAFOUS-MURAT Hélène : Le jeune homme au bras fantôme

BRET Stéphane : Séduisantes chimères

BUSSI Michel : Nymphéas noirsNe lâche pas ma mainN'oublier jamaisUn avion sans elle

CABASSON Armand : Voyage thérapeutique

CHALANDON Sorj : Enfant de salaudUne joie féroceLe quatrième murLe jour d'avant

CHAUVEL-LEVY Léa : Simone

CLOAREC Françoise : De père légalement inconnu

 
DE KERANGAL Maylis : Un monde à portée de main

DEL-AMO Jean-Baptiste : Le fils de l'hommeUne éducation libertine

DENFELD René : En ce lieu enchanté

DE VIGAN Delphine : Les enfants sont  roisUn soir de décembre No et moiLes heures souterraines

DIDIERLAURENT Jean-Paul : Le liseur du 6h27

Diglee : Je serai le feu

DOERR Anthony : Toute la lumière que nous ne pouvons voir

DUCRET Diane : Le Maître de l'OcéanLes indésirablesLa meilleure façon de marcher est celle du flamant rose

DUPONT-MONOD Clara : S'adapterLe roi disait que j'étais diable

FERNANDEL Vincent : Au coeur de la fougère

FOENKINOS David : CharlotteJe vais mieuxLa délicatesseLes souvenirs

GARCIN Jérôme : Le voyantOlivier
 
GARY Romain : La promesse de l'aube

GOBY Valentine : MurèneUn bateau dans les arbresKinderzimmerLe cahier de LeïlaLe rêve de Jacek

GUENASSIA Jean-Michel : Trompe la mort
 
 
GUTIERREZ Isabel : Ubasute

 

KOSZELIK Alexandra : Le sanctuaire d'Emona, La dixième Muse, À crier dans les ruines

LAMAZOU Titouan : Escales en Polynésie

LECOQ Titiou : Les grandes oubliées

LESBRE Michèle : Chemins, Sur le sable, Le canapé rouge, La petite trotteuses, BoléroChère brigande

LINDENBERG Hugo : Un jour ce sera vide

LOISEAU Nathalie : Choisissez tout

LYNCH Paul : Au-delà de la mer

MALZIEU Mathias : Une sirène à Paris

MANGEZ Marie : Le parfum des cendres

MARTIN Frédérique : Sauf quand on les aime, Le vase où meurt cette verveine

MAZZUCCO G. Melania : La longue attente de l'ange

MEURISSE Catherine et Julie BIRMANT : Drôles de femmes

MODIANO Patrick : Pour que tu ne te perdes pas dans le quartierDora Bruder

MULTON Anne-Fleur : Les nuits bleues

OATES Joyce Carol : MudwomanCarthageLa fille du fossoyeurLes chutes

O'FARRELL Maggie : HamnetEn cas de forte chaleur

PADURA Leonardo : Hérétiques

PARIS Gilles : Le bal des cendres, Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

PETITMANGIN Laurent : Ainsi BerlinCe qu'il faut de nuit

PICOULT Jodi : Le Livre des deux cheminsMille petits rien

 
POWERS Richard : Sidérations
 
POULAIN Véronique : Les mots qu'on ne me dit pas
 
RECONDO Leonor de : Pietra vivaAmour
 
RINGARD Aurélia : Jour bleu
 
 

RUOCCO Julie : Furies

SANJUAN Agathe : La maison enchantée

SAUBABER Delphine : La fille de la grêle

SELASIE Taiye : Le ravissement des innocents

SIZUN Marie : La Maison-GuerreJeux croisésLa femme de l'AllemandPlageUn léger déplacement

SORENTE Isabelle : La femme et l'oiseau

STIBBE Isabelle : Bérénice 34-44

THIZY Laurine : Les chambres vides

TUIL Karine : La décision

VERGELY Pierre : Le Monde qui reste

VINGTRAS Marie : Blizzard

WOOD Benjamin : Le complexe d'Eden Bellwether

ZENATTI Valérie : Jacob JacobLes âmes soeurs 

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2022-03-18T21:54:15+01:00

L’art de perdre de Alice ZENITER

Publié par Tlivres
L’art de perdre de Alice ZENITER

Aujourd’hui, nous sommes le 18 mars 2022. Il y a 60 ans, les accords d’Evian mettaient fin à la guerre d’indépendance en Algérie. 

Après 132 années de colonisation et plus de 7 ans de conflit armé, l’Algérie, dans un processus d’autodétermination, choisissait de retrouver la maîtrise de son territoire.

60 ans, c’est aussi l’échelle de temps que choisit Alice ZENITER pour relater une page de la grande Histoire dans « L’art de perdre » aux éditions Flammarion, désormais disponible chez J’ai lu.

Naïma est une jeune femme, elle travaille dans une galerie d'art parisienne. Ses origines, elle ne les connaît pas plus que ça. Femme libérée, elle boit, elle fume, elle est la maîtresse de son patron. Mais régulièrement, dans son quotidien, l'histoire de sa famille lui est rappelée par de menus indices sans jamais être explorée de fond en comble. Le fantôme de l'Algérie hante ses journées, ses nuits aussi, jusqu'à devenir un incontournable de son itinéraire personnel. La perspective d'une exposition dédiée à Lalla, un peintre kabyle, met Naïma sur la voie. Là commence une toute nouvelle histoire. 
 

En un peu plus de 500 pages, l’écrivaine brosse un portrait complet d'un territoire largement impacté par des stratégies politiques. Elle reconstitue méticuleusement la chronologie des événements. Que son travail de recherche et de restitution soit ici largement salué.

 
Mais ce roman, c'est aussi une formidable épopée romanesque, un livre qui vous immerge au sein d'une famille française, mettant des noms sur des êtres, avant tout, humains. C'est ainsi que l'on découvre Ali, un jeune garçon qui va faire fortune grâce à un don du ciel. Alors qu'il se baignait dans un torrent et risquait sa vie avec ses copains, un pressoir transporté par les eaux lui est offert. Il n'en faudra pas plus pour qu'Ali lance une vaste entreprise de production d'olives. Marié à l'âge de 19 ans à une cousine, il aura deux filles qui ne sauraient le satisfaire. Il renie sa première épouse et en choisit une deuxième, Yema n'a que 14 ans quand elle vient vivre à ses côtés. Hamid naîtra en 1953, l'honneur de la famille est sauf. Parallèlement, Ali voit sa trajectoire affectée par le destin de son pays. en 1940, il s'engage dans l'armée française et combat avec les alliés, c'est la première pierre posée à l'édifice, Ali fera partie des harkis, ces hommes qui prirent le parti de la France au moment de la guerre d'indépendance.
 
J’ai été captivée de bout en bout par ce roman servi par une plume que je ne connaissais pas. Elle est agréable à lire, fluide, précise aussi, percutante, et profondément humaine, un excellent livre lauréat du Prix Goncourt des Lycéens 2017.

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2022-03-05T07:00:00+01:00

Le bal des 68 est ouvert !

Publié par Tlivres
Le bal des 68 est ouvert !

Leibniz disait « Chaque jour il faut danser, fût-ce seulement par la pensée ». 

 

Les 68 Premières fois déclinent l’injonction tout en beauté pour la 7ème année. 

 

La #selection2022 promet d’être belle, 17 premiers romans, 5 seconds, pour le bal des mots et des plumes.

 

Il y aura du rire, des pleurs, il y aura des coups de ❤️ et des lectures 🥊, des émotions à fleur de peau.

 

Il y aura du classique, du jazz, des musiques du monde, de la pop, de la folk, du blues, du rock… 

 

Vous pouvez compter sur les fées des 68 pour vous concocter un programme haut en couleurs, riche de sa variété !

 

Aujourd’hui, la #selection2022 est déclarée ouverte.

 

Dansez maintenant !

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2022-02-12T19:57:22+01:00

Histoires de la nuit de Laurent MAUVIGNIER

Publié par Tlivres
Histoires de la nuit de Laurent MAUVIGNIER

La rentrée littéraire d'hiver se passe aussi en poche, l'occasion de revenir sur des romans qui m'ont troublée.

Après

Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

Nature humaine de Serge JONCOUR

place à

Histoires de la nuit de Laurent MAUVIGNIER

aujourd'hui disponible dans la collection Minuit Double.

Tout commence avec un passage à la gendarmerie. Patrice a emmené sa voisine faire une déposition. Depuis quelques jours, elle reçoit des lettres anonymes, la dernière avec menace. Christine, d’origine parisienne, peintre à la retraite, a choisi de quitter la ville pour la campagne. Elle vit dans le hameau de La Brassée. Il y a trois maisons. Celle de Patrice, fermier, qui vit avec sa femme Marion et leur fille Ida. Celle de Christine. Elle y vit seule avec son chien Radjah. La troisième est vide, elle est en vente. C’est d’ailleurs la brèche qu’utilise un visiteur un peu trop curieux pour être honnête quand il se présente dans la cour du hameau. Comme fait exprès, l’homme choisit le jour de l’anniversaire de Marion. Alors que Patrice passe tout son temps à la ferme, aujourd’hui, il n’est pas là. Il est parti en ville acheter son cadeau. Avant de partir, il a pris le temps de servir la table et décorer la maison. Christine est chargée de réaliser les gâteaux. Mais rien ne va finalement se passer comme prévu.

J’avais lu « Continuer » de Laurent MAUVIGNIER, un roman d’une très grande puissance. La relation d’une force inouïe entre une mère et son fils était sublimée par les grands espaces du Kirghizistan.
 
Là, l’espace y est contraint. Tout va se jouer entre quelques maisons isolées en rase campagne.
 
Le temps y est aussi compté. Vous ne vivrez à La Brassée que 24 heures.
 
La tension exercée est pourtant terrifiante. Âmes sensibles, s’abstenir.
 
Le coup de maître repose dans la peur que l’écrivain va réussir à transmettre au lecteur. Une fois, la graine semée, à l’image d’un fervent jardinier, il va l’arroser. Petit à petit, le plant va grandir jusqu’à envahir vos jours, et puis, vos nuits. Défi relevé !
 
Dans des phrases étirées à l’envi, l’auteur exerce une tension haletante. Le talent de Laurent MAUVIGNIER est terriblement sensationnel.

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2022-01-15T15:28:40+01:00

Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

Publié par Tlivres
Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

La rentrée littéraire se passe aussi en poche !

Ces orages-là de Sandrine COLLETTE, roman publié initialement aux Éditions Lattès, existe aujourd'hui chez Le Livre de Poche.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Clémence travaille dans une boulangerie. Avec Flo, elle fabrique du pain. Le réveil sonne tôt le matin. Par tous les temps, elle enfourche son vélo et trouve refuge dans un lieu chaleureux où l’odeur du bon pain ferait craquer n’importe quel gourmand. La boulangerie, c’est le seul lieu dans lequel Clémence se sent exister et en sécurité. Sa toute nouvelle maison est petite et moche, à l’image de sa vie, en réalité. Elle est née quand ses parents avaient atteint la cinquantaine. Clémence se souviendra toujours d’une scène de ménage, une scène de violence à laquelle le couple ne résistera pas. Elle avait 11 ans à l’époque et elle, Clémence, n’a finalement pas mieux réussi dans le domaine. Elle vient de fuir le foyer conjugal après trois années de vie commune, trois années d’un martyr sans nom, trois années qui auront permis au prédateur de tisser lentement sa toile autour d’une proie, presque parfaite.

Ce roman fait un petit pas de côté par rapport aux autres : 

Et toujours les Forêts

Juste après la vague

Six fourmis blanches

Un vent de cendres

Il n'est pas moins talentueux. Je vous le conseille absolument !

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2022-01-08T07:00:00+01:00

Nature humaine de Serge JONCOUR

Publié par Tlivres
Nature humaine de Serge JONCOUR

La rentrée littéraire, ça se passe aussi en poche.

Chez J'ai lu, vous pouvez maintenant retrouver "Nature humaine" de Serge JONCOUR.

Vous connaissez mon affection pour tout ce qu'écrit cet auteur... Avec "Nature humaine", pas de surprise, le talent a encore frappé !

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Direction le Lot dans le Sud-Ouest de la France. Bienvenue à la ferme des Fabrier. Nous sommes en 1976, en pleine sécheresse. Alexandre, le jeune homme de la maison, s’inscrit dans la succession de ses parents. Ses trois soeurs, elles, sont attirées par la ville. Caroline fait des études à Toulouse où elle vit en colocation. Alexandre ne manque jamais une occasion de faire le taxi. Il en profite pour vivre des soirées entre jeunes. C’est là qu’il rencontre Constanze, une jeune Allemande de l’Est, dont il va tomber amoureux. C’est là aussi qu’il va côtoyer des activistes mobilisés contre l’installation de centrales nucléaires. Mais rien n’y fait, Alexandre est un rural, c’est un agriculteur, assailli par l’essor de la grande distribution. Un hypermarché Mammouth vient de s’installer à proximité. Les normes sanitaires évoluent. Alexandre doit faire face, coûte que coûte.

Ce roman, c'est celui des transitions... climatique, économique, sociale, générationnelle, politique aussi.

Outre cette relation amoureuse qui vient brouiller les cartes et permet de dénoncer les codes inhérents à chaque univers, à moins d’être impossible, ce que j’ai aimé dans ce roman, comme dans tous ceux de Serge JONCOUR je dois bien l’avouer, c’est le rythme. Avec l’affaire des activistes et le doigt mis par Alexandre dans l’engrenage, l’écrivain réussit à créer du suspens et à précipiter les événements alors que tout porte à s’inscrire dans la durée, un temps long d'une trentaine d'années, juste avant que le cap des années 2000 ne soit franchi.

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2022-01-01T19:38:09+01:00

Bonne année 2022 avec Botero Pop

Publié par Tlivres
Bonne année 2022 avec Botero Pop

Cette année, j'ai choisi Botero Pop pour vous souhaiter une très belle année 2022, de l'amour comme s'il en pleuvait, pas mal non ?

L'année dernière, la Ville d'Angers avait fait réaliser des cartes de voeux avec des duos d'artistes, et comme il n'y a pas de hasard dans la vie, celle illustrée par Botero Pop était accompagnée d'un texte d'Alexandre SEURAT, l'auteur des deux romans "La maladroite" et  "Un funambule",

"Le plus souvent, celui qu'on cherche habite juste à côté, écrit Kafka.

Cette phrase a résonné mystérieusement en moi dans des périodes où je tambourinais à des portes fermées :

quelqu'un, quelque part, m'attendait.

Il avait des réponses pour moi. Mais où ?

Et puis d'un coup, une porte s'ouvrait, où je ne l'avais pas prévu.

J'y repense, alors que ce virus nous éloigne les uns des autres : quelqu'un est là, tout près."

Botero Pop, l'artiste angevin aura une place de choix cette année mais je ne vous en dis pas plus, rendez-vous lundi prochain !

Quant à Alexandre, qui sait ? Un nouveau roman sortira peut-être... je l'espère tellement !

En attendant, prenez soin de vous, portez-vous bien et bien sûr : LISEZ !

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2021-12-31T16:30:00+01:00

Je lis donc que je suis, édition 2021

Publié par Tlivres
Je lis donc que je suis, édition 2021

A l'invitation de Nicole, je m'essaie à revisiter mes lectures de l'année 2021 pour en faire le portrait d'un jour... 

Comment te sens-tu ? Les coeurs inquiets 

Décris où tu vis actuellement : Là où nous dansions

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? Escales en Polynésie 

Ton moyen de transport préféré : La carte postale 

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Simone

Toi et tes amis vous êtes : Les enfant véritables

Comment est le temps ? Mousson froide

Quel est ton moment préféré de la journée ? Avant le jour 

Qu'est la vie pour toi ? Un tesson d'éternité 

Ta peur : Les monstres

Quel est le conseil que tu as à donner ? S'adapter

La pensée du jour : Garder le cap

Comment aimerais-tu mourir ? Au coeur de la fougère  

Les conditions actuelles de ton âme : Over the rainbow 

Ton rêve ? Baisers de collection 

Et vous, ça vous dit de tenter l'aventure ?

Vous manquez d'inspiration ? Retrouvez l'édition 2020 !

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2021-12-31T12:30:00+01:00

François COLLET au Jazz Club de Gupta’s

Publié par Tlivres
François COLLET au Jazz Club de Gupta’s

Les arts sont bien vivants !

Hier soir, au Gupta’s, se produisait un trio sous la houlette de François COLLET.

Le guitariste était accompagné pour l’occasion de Gabor TURI à la batterie et Gaël VENTROUX à la contrebasse.

Les trois musiciens ont interprété le répertoire de Grant GREEN, un jazz man américain né le 6 juin 1935 à Saint-Louis dans le Missouri.

Quelques titres ont ainsi été joués. Tout a commencé avec « Green street », et puis « Grant’s dimensions », ou encore « You don’t know what love is », et bien d’autres encore.

Dans la « cave » du Gupta’s aménagée en salle de concert, 
 

le trio nous a offert un moment suspendu, une parenthèse musicale tellement bienvenue pour lutter contre la morosité ambiante.

Perso, si le set était vraiment de très belle qualité, j’ai adoré les notes funky des interprétations, le rythme plus entraînant. J’aurais volontiers dansé 😉

De belles surprises nous attendent en janvier. Consultez le programme 😉

Vous pouvez aussi y boire un verre et grignoter.

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2021-08-07T06:00:00+02:00

Murène de Valentine GOBY

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Murène de Valentine GOBY

La sortie du dernier roman de Valentine GOBY, "Murène", dans la collection BABEL est particulièrement d'actualité. Les Jeux Paralympiques de Tokyo se dérouleront du 24 août au 5 septembre 2021.

Si vous ne connaissez pas encore ce roman, je vous en dis quelques mots :

Nous sommes dans les années 1950. François a 22 ans. Ses parents sont couturiers, ils tiennent un atelier. Sa mère, Jane, est d’origine anglaise, naturalisée française. Il entretient avec sa sœur Sylvia une relation de complicité. Ce qui n’est plus le cas avec son père, Robert, depuis que le fils a fait voler en éclat la carrière d’ingénieur rêvée par le père pour son fils. François accumule maintenant les petits boulots. Une mission vient de lui être promise dans les Ardennes, la neige est tombée sur la France, réduisant toutes activités. Là-bas, ils ont besoin d’hommes comme lui. Sur le chemin, le camion qui l’emmène tombe en panne. Ils sont en rase campagne, il faut aller chercher des secours. François part à pied vers l’inconnu. Dans un champ de Bayle, il découvre un wagon de train. Il monte au sommet et là, un arc électrique le foudroie, le projetant à terre, brûlé à 30 pour cents. Il serait mort s’il n’y avait eu cette enfant à la recherche de son renard. Sauvé in extremis mais à quel prix ?

Valentine GOBY est une formidable conteuse, elle raconte des histoires avec un immense talent mais plus que ça, ce qui fait son originalité c’est, une nouvelle fois, de s’inspirer d’histoires vraies.

Comme dans « Un bateau dans les arbres », l’écrivaine choisit le domaine de la santé comme territoire d’exploration. Après le traitement des tuberculeux au sanatorium d'Aincourt, elle revisite les progrès de la médecine en matière de prothèses pour les hommes et les femmes amputés. Initialement prévues pour les blessés de guerre, elles sont banalisées pour les civils. Avec le personnage de François, qui pourrait être vous, votre frère, votre voisin, Valentine GOBY dévoile la vie de handicapés moteur au quotidien, la souffrance du corps bien sûr et là, ne comptez pas sur elle pour être bienveillante, elle le fait avec franchise et nous dévoile une effroyable réalité.

 

Mais, bien sûr, le défi n’aurait pas été suffisant à relever pour Valentine GOBY qui déroule comme un tapis rouge le handisport comme la voie de la résilience, celle qui permettra d’espérer un retour à la dignité humaine. Monter sur la plus haute marche d’un podium devient rapidement l’objectif à atteindre. Pourquoi se contenter du plaisir offert par le sport, du bien-être, quand il peut vous apporter une reconnaissance, nationale, internationale, quand il peut vous faire devenir un champion ?

Par le jeu de l’écriture, Valentine GOBY fait se croiser le destin de François, un personnage de fiction, avec celui de celles et ceux qui se sont battus pour qu’ aujourd’hui les disciplines sportives para-olympiques soient ce qu’elle sont. L’écrivaine assure la mémoire de Ludwig GUTTMANN, juif allemand, exilé en Angleterre, qui, dans les années 1930, est à l’origine du projet de pratiquer du sport après une blessure de guerre. En 1948, quand commencent les Jeux Olympiques de Londres, à l'hôpital de Stoke-Mandeville, il lance des jeux pour paraplégiques. Elle rend hommage à l'Amicale sportive des mutilés de France créée le 7 mai 1954, c'est la première association française de handisport. 

Ce roman est non seulement le travail d’une plume éminemment prodigieuse mais c’est aussi une masse colossale de recherches pour retracer notre Histoire, celle d’une certaine forme de différence qui finit par susciter les applaudissements d’une majorité médusée devant les records battus par des hommes et des femmes.

C'est un coup de coeur.

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2021-02-24T18:47:58+01:00

Opus 77 d’Alexis RAGOUGNEAU

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Opus 77 d’Alexis RAGOUGNEAU

Parce que la rentrée littéraire se fait aussi en poche, place aujourd'hui à "Opus 77" d'Alexis RAGOUGNEAU publié initialement chez Viviane HAMY et maintenant disponible dans la collection du Livre de Poche.

Ce roman, c'est une pépite.

Je vous livre quelques mots de l'histoire :

Tout commence lors des funérailles de Claessens, bien connu en sa qualité de Chef d'Orchestre de la Suisse romande. Sa fille,  Ariane s'installe au piano. Soliste internationale d'un peu plus de 25 ans, elle s'apprête à jouer la marche funèbre pour honorer son père. Elle surprend l'assistance en faisant résonner, dans la basilique, les premières notes de l'Opus 77, le concerto du compositeur russe, Dimitri CHOSTAKOVITCH. La présence de la famille de Claessens se résume à celle d'Ariane. Son frère, David, de 2 ans son aîné, n'est pas présent. Pourquoi ? C'est là que commence réellement toute l'histoire.  

Dès les premières lignes, Alexis RAGOUGNEAU fait du lecteur un spectateur, un voyeur pourrait-on dire. Devant lui, s'étalent les lambeaux d'une vie de famille. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus pour ne pas déflorer l'histoire, c'est là tout le suspens du roman ! Simplement vous dire toutefois que le froid qu'inspire la première scène, celle du dernier hommage rendu au père, va vous glacer le sang.

J'ai été fascinée par la puissance de la musique, le pouvoir d'enivrement, la jouissance et l'abandon de soi.

Ce roman est puissant par l'atmosphère qu'il propose et dans laquelle est plongé son lecteur,  condamné, lorsqu'il a commencé la lecture de L'Opus 77, à le lire d'une traite, en apnée totale. Il est absolument remarquable aussi pour la qualité de la plume. 

Et pour que la boucle soit bouclée, quittons-nous en musique s'il vous plaît avec "Opus 77".

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2021-02-17T19:13:46+01:00

Les veilleurs de Sangomar de Fatou DIOME

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Les veilleurs de Sangomar de Fatou DIOME

La rentrée littéraire se passe aussi en version poche, l'occasion de revenir sur un très beau roman de Fatou DIOME "Les veilleurs de Sangomar", un roman publié initialement chez Albin Michel et que l'on peut désormais trouver chez Le Livre de poche.

Le 26 septembre 2002, au large de Dakar sombre le ferry Joola avec ses 2 000 passagers. Seuls 64 survivent au naufrage. Parmi les disparus, il y a Bouba, le mari de Coumba, tous deux parents de la petite Fakidiine âgée de 5 mois. De confession musulmane, la veuve est recluse pendant quatre mois et dix jours. Dans la chambre au sein de la maison de sa belle-famille, Coumba fait part des voix qu'elle entend la nuit, celles de Sangomar, l'île sacrée où sont accueillis les défunts et djinns. Les mauvaises langues du village ne tardent pas à laisser croire que Coumba perd la raison. Incomprise, la jeune femme décide alors de se vouer au silence. Entre réalité et songe, la veuve profite des nuits pour libérer son coeur dans l'écriture et se laisser guider par les Immortels, les aimés.

Ce conte est un livre sur le deuil bien sûr. Avec le personnage de Coumba, Fatou DIOME déroule jour après jour le fil de l'existence de cette femme qui, après avoir été une jeune mariée, se retrouve tout de blanc vêtue pour célébrer le décès de son défunt mari. Le huis clos de la chambre dans laquelle Coumba se retrouve seule avec sa fille est une formidable opportunité pour la jeune femme d'imaginer son avenir et donc, de trouver la voie de sa propre résilience. Il y a une autre dimension au deuil apportée par l'écrivaine avec l'intervention des parents de Pauline, cette jeune infirmière partie en mission humanitaire en Afrique, également naufragée du Joola. Là pas de mot de vocabulaire pour traduire leur nouveau statut mais que de souffrances.

Mais ce roman est aussi une formidable preuve d'amour faite par une jeune femme à son mari. Coumba et Bouba venaient de célébrer un mariage d'amour que le destin est venu fracasser. 

Fatou DIOME dresse avec Coumba un magnifique portrait de femme, résistante, libre. C'est aussi le très beau tableau d'une mère. Au fil des jours et malgré l'exiguïté des lieux, Coumba va tisser avec sa fille une relation indéfectible, de celles qui trouvent leur source dans la maternité, l'union des corps, la chair, un lien viscéral plus fort que tout.

Avec "Les veilleurs de Sangomar", j'ai découvert la plume de Fatou DIOME, éminemment romanesque, délicate, tout en pudeur, qui par la voie du conte trouve un très beau terrain de jeu philosophique, assure la mémoire d'un fait historique et devient un propos militant. Chapeau !

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2021-02-10T18:00:00+01:00

Le ghetto intérieur de Santiago H. AMIGORENA

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Le ghetto intérieur de Santiago H. AMIGORENA

La rentrée littéraire se fait aussi en version poche.

Après une sortie aux éditions P.O.L., "Le ghetto intérieur" de Santiago H. AMIGORENA est désormais publié chez Folio.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Vicente a quitté Varsovie en 1928. Après un long parcours, il s’installe finalement à Buenos Aires. Il rencontre Rosita avec qui il a trois enfants. Il succède à son beau-père dans la gestion du magasin de meubles, héritage familial. Tous habitent un appartement à quelques centaines de mètres de l'entreprise. La vie pourrait être un long fleuve tranquille, et pourtant... Si Vicente, en quittant sa mère, lui a fait la promesse de lui écrire régulièrement, il n’a en réalité pas tenu son engagement. Il n'a pas nourri l’échange épistolaire alimenté exclusivement par elle pendant toutes ces années. Et puis, en 1938, les lettres se font plus rares, elles lui dévoilent à demi-mots la condition des juifs enfermés dans le Ghetto de Varsovie. C’est alors que les origines de Vicente resurgissent cruellement et le conduisent progressivement à se murer dans le silence. Là commence une toute nouvelle histoire...
Ce roman de Santiago H. AMIGORENA, dont je ne connaissais pas la plume, est inspiré de la vie familiale de l'écrivain. Vicente n'est autre que son grand-père. Il aurait pu en faire un récit, il a choisi la fiction, la littérature permet de donner à des personnes dites ordinaires l'étoffe de héros éminemment romanesques. Je me suis plongée avec grand plaisir dans cette histoire singulière au rythme soutenu et au suspens intense. 

Des livres qui racontent la persécution du peuple juif pendant la seconde guerre mondiale, il y en a beaucoup, et pourtant, celui là est EXTRA-ordinaire.

Son originalité repose, je crois, dans la métaphore du ghetto. Si Vicente, lui, a quitté suffisamment tôt son pays pour s'assurer une existence à l'abri de l'oppression nazie, si Vicente, lui, n'a pas été encerclé par les murs du Ghetto de Varsovie, il s'emmure, seul, dans un Ghetto intérieur. A force de nourrir son sentiment de culpabilité à l'égard de sa mère, de ses frère et soeur aussi, son impuissance à les aider d'une quelconque manière qu'elle soit, Vicente se referme sur lui-même, il se réfugie dans le mutisme. Il prend progressivement de la distance vis-à-vis de ses proches, hanté par ses démons. Il laisse choir l'amour que tente désespérément sa femme de lui prouver, il ne répond pas interpellations de ses enfants, Martha, Ercillia et Juan José, comme autant de bouées de sauvetage lancées à un homme en train de se noyer. Il RESISTE au naufrage et c'est ce que Santiago H. AMIGORENA explore avec minutie dans ce roman. 

User des mots, jouer avec eux, c'est l'apanage des écrivains. Dans la démarche de Santiago H. AMIGORENA, peut-être y a-t il quelque chose de l'ordre de la résilience. Ecrire ce roman n'est-il pas la voie qu'il s'est choisi, lui, le petit-fils, homme des mots justement, pour RESISTER aux drames vécus par la génération de ses grands-parents et qui continuent de l'affecter. 

Vous l'aurez compris, Santiago H. AMIGORENA, auteur contemporain, fait se croiser subtilement la trajectoire d'une famille avec celle de la grande Histoire et nous livre un roman tout à fait saisissant. Quant à sa plume, elle est tout en sensibilité, profondément bienveillante, comme un baume pour panser des plaies ouvertes à jamais.

Une nouvelle lecture coup de poing. Ne passez pas à côté !

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2021-02-04T07:00:00+01:00

Paroles de Jacques PREVERT

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Paroles de Jacques PREVERT

Nous sommes aujourd'hui le 4 février, c'est l'anniversaire de la naissance de Jacques PREVERT, cet artiste éclectique du XXème siècle.

J'ai profité du cycle de "La Compagnie des Oeuvres" diffusé en ce début d'année sur France Culture pour revisiter sa vie et son oeuvre.

Jacques PREVERT est né en 1900. Il aime profondément sa mère et visite les pauvres avec son père. C'est peut-être de cette expérience que l'artiste, toute sa vie durant, restera attentionné aux petites gens, les gens de la rue, les gens ordinaires. Il les préfère aux intellectuels imbus de leur personne, ceux qui brillent dans les salons. Il fréquente un temps les surréalistes mais s'en sépare quand ils adhèrent au parti communiste. Lui, est homme de liberté. Pour rien au monde, il n'accepte d'être encarté. Et s'il prête sa plume au groupe Octobre, ce théâtre de rue d'agit-prop qui donne de la voie aux opprimés, on se souvient des ouvriers de Citroën en grève en 1933 auquel le poète apportera son soutien, Jacques PREVERT souhaite rester indépendant.

Il n'en est pas moins engagé. Pendant la seconde guerre mondiale, il cache des amis artistes. Il disait lui-même avoir échappé au train de DESNOS alors que tout l'y conduisait.

Les textes de Jacques PREVERT sont diffusés sur des tracts, ils le sont aussi dans des recueils comme "Paroles", ils sont encore interprétés par ses amis, à la guitare d'abord par Henri CROLLA, et puis en chanson par Yves MONTAND, Juliette GRECO ou encore les Frères Jacques.

Jacques PREVERT a une imagination débordante. Son ami Picasso dit de lui : "Tu ne sais pas peindre mais tu es peintre". Il se met au collage et associe des images qui selon lui, n'attendais que d'être assemblées, à l'image de ce métro parisien dans lequel il glisse des personnages de la renaissance comme voyageurs. 

L'artiste avait des amis de longue date, ceux-là mêmes qui portèrent son cercueil en avril 1977 sans recourir aux services funéraires. Jacques PREVERT était anticlérical.

Parmi les nombreux textes que j'aurais pu retenir aujourd'hui, j'ai choisi "Le cancre", je le trouve beau (souvenez-vous, Jacques PREVERT écrivait des contes pour les enfants PAS sages !) :

Il dit non avec la tête

mais il dit oui avec le coeur

il dit oui à ce qu'il aime

il dit non au professeur

il est debout

on le questionne

et tous les problèmes sont posés

soudain le fou rire le prend

et il efface tout

les chiffres et les mots

les dates et les noms

les phrases et les pièges

et malgré les menaces du maître

sous les huées des enfants prodiges

avec des craies de toutes les couleurs

sur le tableau noir du malheur

il dessine le visage du bonheur

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