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2023-02-28T08:13:40+01:00

Ceci n'est pas un fait divers de Philippe BESSON

Publié par Tlivres
Ceci n'est pas un fait divers de Philippe BESSON

Dans le cadre du #challengedelhiver de Vleel, je fais mon petit bonhomme de chemin.

Après

Un livre d’un éditeur reçu par Vleel : "Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

Un roman graphique ou BD : "La dernière reine" de Jean-Marc ROCHETTE

 

Un auteur reçu par Vleel depuis ses débuts en 2020 : "Les Enfants endormis" d'Anthony PASSERON

Un livre de nature writing : "Encabanée" de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

place aujourd'hui à 

Un livre ho! ho! ho!

j'ai choisi "Ceci n'est pas un fait divers" de Philippe BESSON aux Editions Julliard. C'est mon #mardiconseil.

Ce roman, c'est une indignation, il pourrait résonner comme : oh! oh! oh! Stop maintenant !

Cécile Morand, c’est un peu l’enfant de Blanquefort, une commune de Gironde. Elle est née dans les années 1970. Ses parents étaient buralistes. Quand sa mère est décédée prématurément d’un cancer foudroyant, c’est Cécile, âgée alors de 18 ans, qui lui a succédé. Et puis, il y a eu cette rencontre avec Franck à l’entrée d’une discothèque, la soirée passée ensemble, une nuit d’amour, une grossesse. Ils ont emménagé ensemble. Ils ont eu un garçon, de 19 ans aujourd’hui, entré à l’Opéra de Paris. Il a quitté le foyer depuis 5 ans pour réaliser son rêve. Et puis, ils ont eu une fille, Léa, 13 ans. Seule Léa est témoin des disputes familiales, jusqu’au jour où, Léa appelle son frère : « Papa vient de tuer Maman ».

L’affaire est grave. Philippe BESSON s’inspire d’une histoire vraie qui lui a été rapportée par un jeune homme rencontré lors d’une dédicace et qui, après plusieurs mois, lui a délivré cette même phrase.

Ce qui m’a particulièrement fasciné dans ce roman, c’est l’angle d’attaque de Philippe BESSON. Il dédie son roman tout entier à l'exploration de la vie après l'instant de rupture, ce moment qui rend les êtres vulnérables, fragiles, sans repère. 

Ce roman est aussi porteur d'un message d'indignation, oui.

Philippe BESSON dénonce les rouages de la justice qui ne manqueront pas de vous offusquer j'en suis persuadée. C'est effectivement ce que l'Etat français réserve aujourd’hui aux enfants de femmes victimes de féminicide ! Nous sommes en 2023, il est temps, je crois, de dire stop. Si loin de l'auteur le souhait de militer, il n'en demeure pas moins que son livre dévoile des faits, il pose les mots sur ce qui existe aujourd'hui, libre à chacun de se les approprier pour agir. Ce roman relève pour moi de l’acte politique.

Si vous connaissez Philippe BESSON, vous prendrez plaisir à retrouver sa plume, une certaine sensibilité qui agit comme sa signature.

Vous aimerez peut-être aussi :

Arrête tes mensonges

Les passants de Lisbonne

Une bonne raison de se tuer

Ceci n'est pas un fait divers de Philippe BESSON

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2023-02-27T19:12:19+01:00

La Tour Eiffel de Robert DELAUNAY

Publié par Tlivres
La Tour Eiffel de Robert DELAUNAY

Ma #lundioeuvredart est en lien avec l'une de mes lectures.

Je suis effectivement plongée dans la biographie de "Sonia DELAUNAY, une vie magnifique" de Sophie CHAUVEAU. Ce livre est une pépite, un émerveillement sur l'effervescence qui anime le monde des artistes au début du XXème siècle. Je vous en dirai plus très bientôt.

Je suis dans les années 1910, période pendant laquelle Robert et Sonia DELAUNAY lancent le simultanisme.

C'est à cette époque que Robert DELAUNAY réalise sa toile, "La Tour Eiffel", que j'ai eu la chance de découvrir au Musée d’Art Moderne en septembre 2020 lors d'une escapade à Paris.

Cette oeuvre rayonne par ses couleurs, vives, chatoyantes, mais aussi par le mouvement qu'elle inspire, l'énergie qu'elle dégage.

Je vous livre ce qu'en dit Sophie CHAUVEAU justement


Robert voit plus loin que la couleur, il veut imposer sa forme. La simultanéité des couleurs, la révolution de l’art et sa conception du beau : la tour Eiffel sous toutes ses faces en même temps, ou l’auto qui troue l’air en mêlant les lumières, la vitesse… Comment peindre le progrès qui, réellement, à cette minute-là du monde, ne s’arrête plus ? Quelle exaltation ! P. 128

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2023-02-27T12:26:13+01:00

Le dernier rendez-vous de Rosemonde GERARD

Publié par Tlivres
Le dernier rendez-vous de Rosemonde GERARD

Cette poétesse, je l’ai découverte dans le très beau livre de Diglee, « Je serai le feu ».

 

Son premier recueil de poésie publié en 1889 fut couronné par le Prix de l’Académie française.

 

Comme Diglee, elle voulait faire connaître les poétesses du grand public. C’est ainsi qu’elle a publié en 1943 « Les Muses françaises ».

 

J’ai choisi « Le dernier rendez-vous », quelle plus belle déclaration d’amour ! C’est ma #poesiedulundi ❤️

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2023-02-25T07:00:00+01:00

L'heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Publié par Tlivres
L'heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Parce que la plume de Maud SIMONNOT m'a mise K.O. avec son roman "Les heures des oiseaux" chez les Editions de L’Observatoire, je partage avec vous aujourd'hui les premières lignes.

Mieux que la quatrième de couverture, elles sont les prémisses d'une histoire sordide.

Lily est accueillie à l’orphelinat de l’île de Jersey, une terre anglo-normande. Elle porte une attention toute particulière à un enfant, le Petit. Tous deux essaient de se protéger des coups, mais, dans les années 1900, la maison de dieu se révèle des plus violentes. En 2008, une découverte macabre met en émoi la population de l'île. La narratrice, une ornithologue, a tout intérêt, des dizaines d’années après, à faire la lumière sur les détails de la tragédie. Une nouvelle page de l'Histoire s'ouvre alors !

Ce roman est fascinant.

D'abord, il y a le sujet inspiré d'une histoire vraie et qui assure la mémoire de celles et ceux disparus dans des conditions abjectes. 

Et puis, il y a la place réservée à la nature, un hymne à sa beauté.

Il y a enfin le jeu de la narration, les chapitres courts... ces éléments qui renforcent le pouvoir des mots de Maud SIMONNOT. La plume est ciselée, les personnages écorchés. Coup de maître, chapeau !

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2023-02-24T07:00:00+01:00

Les abeilles grises de Andreï KOURKOF

Publié par Tlivres
Les abeilles grises de Andreï KOURKOF

Liana Levi

Traduit du russe (Ukraine) par Paul LEQUESNE

En ce triste anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, je fais acte de résistance, à ma manière, en honorant un écrivain né à Kiev, Andreï KOURKOF, lauréat du Prix Médicis étranger 2022 avec son 10e roman publié en France : « Les abeilles grises ».

Nous partons pour le village de Mala Starogradivka du Dombass situé en « zone grise » du conflit russo-ukrainien. Là continuent de vivre deux survivants, deux ennemis de toujours, maintenant retraités, Pachka Kmelenko et Sergueïtch Sergueï. Pour tenir malgré le froid qui sévit et les obus qui tombent sur les maisons en ruine des alentours, ils se rendent ponctuellement visite, histoire de partager un verre. C’est aussi un bon moyen de surveiller l’autre et de s’informer de l’état de son réseau. La nuit, tous les chats sont gris ! Sergueïtch voue une passion sans borne à ses ruches. Il veille sur ses abeilles et ne recule pas devant les passages de frontières pour leur offrir une prairie fleurie à butiner, mais là commence une nouvelle histoire.

Nous sommes en 2017 mais vous l’aurez compris, fiction et réalité ne font qu’une depuis le 24 février 2022. 

J’ai profondément aimé accompagner Sergueïtch Sergueï dans ses tribulations. Le personnage est éminemment romanesque. Lui, alors que la guerre gronde, fait montre de fantaisie pour résister.


Et ils étaient partis. Parce qu’ils craignaient pour leur vie plus que pour leurs biens et qu’entre deux peurs, ils avaient choisi la plus forte. P. 9

Il se lance dans des actions aussi folles que dangereuses comme le changement de plaques dans les rues du village. C’est vrai quoi, pourquoi ne pas renommer la rue Staline par la rue Taras Chevtchenko ? 

Et puis, il y a ce voyage. Les descriptions sont si précises, presque cinématographiques, que tout au long du périple je l’ai vu à bord de sa voiture, sa Tchetviorka verte, franchir les check-points, aussi terrifié par la réalité


Il éprouvait cependant toujours la même tension. Une peur le travaillait, qui se transmettait dans ses doigts par un tremblement, si bien qu’il serrait le volant plus fort, les yeux rivés sur la route devant lui, sur les bas-côtés de laquelle, dans un sens comme dans l’autre, des gens marchaient, chargés de sacs et valises, tirant ou poussant des chariots. Il les dépassait et captait toutes sortes de regards posés sur lui, du suppliant au compatissant. P. 242

qu’émerveillé par la perspective de nouveaux horizons.

Bien sûr, Sergueïtch Sergueï va faire des rencontres, des belles, et puis d’autres qui vont l’obliger, un temps, à oublier sa propre condition pour tenter de sauver des vies plus exposées que la sienne. Le personnage est empreint d’un humanisme naturel. Il nous ferait presque aimer l’Homme alors qu’il est si ignoble.

Quant à la nature, elle occupe une très belle place dans les 400 pages du roman.


La sagesse de la nature, voilà ce qui enchantait Sergueïtch. P. 364

Je n’avais encore rien lu d’Andreï KOURKOV, c’est une belle découverte, une plume fascinante et lumineuse. Le sujet est grave, il traite de la guerre du terrain. Il sait y mettre une dose d’humour, une manière comme une autre de se confronter au conflit aux portes de l'Europe, une manière plus qu'une autre d'y entrer par la grande porte, la littérature.

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2023-02-23T12:35:00+01:00

Place Médard de Roland BOUDAREL

Publié par Tlivres
Place Médard de Roland BOUDAREL

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur un coup de coeur, "Place Médard" de Roland BOUDAREL.

Gwenn est née le 11 novembre 1862 à Quimper. Elle sera élevée par Constance et l’Amiral dans une maison où est installée une grande bibliothèque, de quoi lui donner le goût de la littérature. Pour parfaire son éducation, elle est envoyée comme servante dans une famille bourgeoise. Quand elle revient, les garçons et les filles de son âge sont déjà mariés. Seul reste Pierrick, un garçon boitillant. Les deux familles s’accordent, Gwenn devient l’épouse du paysan et partage son foyer avec ses beaux-parents, d’ignobles gens. Gwenn vend le lait des vaches place Médard, elle n’en fait jamais assez, jusqu’au jour où Gwenn échange quelques mots avec un peintre, Gibus. De mauvaises langues le répéteront à Pierrick qui, fou de rage et rongé par la jalousie, va marquer sa femme au fer rouge, une empreinte laissée à vie sur son sein. Dès lors, sa vie va basculer et marquer de nombreuses générations d’une malédiction.

Dans ce roman, il est question de transmission comme vous l'aurez compris. Comme j’ai aimé suivre la lignée de ces femmes, de génération en génération, des femmes hautes en couleur, des femmes qui, confrontées à des hommes absents, vont assumer seules l’avenir de leur progéniture, des mères honorables. L’auteur tisse le fil d’une succession de femmes aussi singulières qu'elles sont uniques, ayant en commun cette même volonté d’avancer.

Ce roman pourrait être qualifié de genre. Les descriptions des scènes de vie, des villes et des villages, sont éblouissantes. L’écrivain s’attache à décrire de façon presque cinématographique la vie quotidienne des personnages.

 

Le suspens de ce roman est chaque fois alimenté par une quête, à travers les ans et les territoires.
 
Roland BOUDAREL égrène les histoires familiales comme on enfile des perles délicates pour en faire un collier.  À chacune sa densité, et ses fragilités !
 
Outre les qualités remarquables de la plume, ce qui m’a beaucoup plus dans ce roman, c’est sa construction. Les révélations des secrets bien gardés s’imbriquent les unes dans les autres comme les pièces d’un puzzle parfait.
 
Si vous avez envie d'en savoir plus, n'hésitez pas à lire l'interview que Roland BOUDAREL m'a si gentiment accordée.

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2023-02-22T19:22:32+01:00

Les étoiles s'éteignent à l'aube de Vincent TURHAN

Publié par Tlivres
Les étoiles s'éteignent à l'aube de Vincent TURHAN

Ma #mercrediBD c'est une nouvelle référence du Book club, "Les étoiles s'éteignent à l'aube" de Vincent TURHAN, aux éditions Sarbacane, inspirée du roman de Richard WAGAMESE, traduit de l'anglais par Christine RAGUET.

Il y a ce père, Eldon, un sang-mêlé (des ojibwés et des écossais). Alcoolique, sa santé se dégrade. Il sent ses dernières heures arriver. Il fait venir son fils, Franklin, et lui demande de l'accompagner en montagne pour son dernier voyage. C'est là-bas qu'il veut mourir.

Et puis, il y a le jeune garçon, Franklin, 16 ans, qui rechigne à aller retrouver ce père dont on découvre assez vite qu'il ne l'a pas élevé.

Tous deux portent sur leurs frêles épaules un lourd fardeau. Ce dernier voyage sera aussi celui de révélations, l'occasion d'en finir avec des secrets de famille.

Cette BD, c'est d'abord une plongée en terres canadiennes, la Colombie britannique, qui n'est pas sans rappeler le roman de Marie CHARREL, "Les Mangeurs de nuit" aux Editions de L’Observatoire. La nature y est omniprésente, un environnement boisé, des montagnes puissantes.

Et puis, il y a cette histoire d'un père avec son fils, ces retrouvailles après de longues années de séparation, cette dernière volonté d'en découdre avec une histoire familiale torturée.

Plus largement, il y a la question des origines, des migrations, des peuples à la double culture, de ceux qui sont trop peu ou pas assez, jamais à leur place, jamais pleinement reconnus.

Dans cet univers, une vieille dame, Becka, illumine par son propos, sa sagesse, ses croyances.

Si le graphisme est taillé au couteau, j'ai pris plaisir à découvrir cette BD qui m'a donné envie d'aller lire le roman de Richard WAGAMESE, disparu en 2017. "Les étoiles s'éteignent à l'aube", un titre éminemment poétique, était son premier roman. Peut-être connaissez-vous de lui "Jeu blanc" ou "Chêne-Bourg"...

Quant à Vincent TURHAN, c'est un jeune graphiste illustrateur. Il est aussi l'auteur de la BD "Le chemin des égarés", "Dig - numéro 0", ou bien encore "Transatlantique", inspiré du livre éponyme de Stefan ZWEIG, là, c'en est trop, il faut que je poursuive mes découvertes !

Retrouvez toutes les références passées du Book club :

"L'heure des oiseaux" de Maud SIMONNOT

"Quand tu écouteras cette chanson" de Lola LAFON

"Ultramarins" de Mariette NAVARRO 
 
"Consolation" de Anne-Dauphine JULLIAND
 
"Malgré tout" de Jordi LAFEBRE
 
"Sidérations" de Richard POWERS

"Hamnet" et "I am I am I am" de Maggie O'FARRELL

  "Les enfants sont rois" de Delphine DE VIGAN
 
"Au-delà de la mer" de David LYNCH

"Le messager" de Andrée CHEDID 

"L’ami" de Tiffany TAVERNIER

"Il n’est pire aveugle" de John BOYNE

"Les mouches bleues"» de Jean-Michel RIOU

 

"Il fallait que je vous le dise" de Aude MERMILLIOD, une BD

"Le roi disait que j'étais diable" et "La révolte" de Clara DUPONT-MONOD

"Un jour ce sera vide" de Hugo LINDENBERG

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME

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2023-02-21T07:00:00+01:00

Encabanée de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

Publié par Tlivres
Encabanée de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

Les challenges littéraires ont du bon, celui d'aller en librairie en quête de la lecture qui remplira la case convoitée. 

Pour le Challenge de l'hiver organisé par l'équipe de Vleel, je suis partie en quête d'un nature writing et j'ai trouvé "Encabanée", le premier roman de Gabrielle FILTEAU-CHIBA, édité initialement chez Gallimard et désormais disponible chez Folio.

Anouk a 25 ans. Après avoir lu "Kamouraska" de Anne HEBERT, elle décide de quitter Montréal pour partir à la découverte de cette région du Bas-Saint Laurent au Québec. Elle choisit de partir en hiver, cette saison si hostile pour se confronter à dame Nature. Son objectif : survivre, seule. Côté solitude, elle n'est pas au bout de ses surprises mais là commence une autre histoire !

 « Encabanée », c’est un roman autobiographique de Gabrielle FILTEAU-CHIBA, construit comme un journal intime qui se déroulerait du 2 au 10 janvier. C'était il y a 4 ou 5 ans. Il s’achèvera en apothéose. 

Gabrielle FILTEAU-CHIBA nous livre son parcours initiatique dans un environnement enneigé que la température très froide suffit à geler. Dès lors, elle doit faire oeuvre d'ingéniosité pour assurer une chaleur suffisante dans l'antre de bois qui l'accueille. Ses connaissances et ses expériences personnelles deviennent les clés de sa réussite. 


J’ai appris à tâtons les secrets des essences. Le bouleau à papier attise les flammes, l’épinette sert de petit bois d’allumage, et l’érable donne de longues bouffées de chaleur qui me font rêver aux sources thermales des Rocheuses. P. 23

Gabrielle FILTEAU-CHIBA nous offre un premier roman comme une bouffée d’air frais vers un avenir meilleur. C'est à 25 ans qu'elle a tout plaqué. Elle incarne donc cette jeune génération qui rêve d'un environnement naturel préservé et d'un mode de vie réduit à l'essentiel. Mais existe-t-il encore aujourd'hui sur la planète un lieu vierge de l'empreinte de l'Homme ? 

Et puis, ce roman est fait de toutes ces petites choses qui sont autant de pépites, à l’image des dessins (la jeune femme est aussi illustratrice) et puis, le glossaire d’expressions québécoises dont l’autrice est une fervente défenseuse : une « chaise berceuse » pour dire un fauteuil à bascule, joli, non ? Et puis « cogner des clous » pour piquer du nez, pas mal non plus !

Enfin, celles et ceux qui passent leur journée à écrire des listes s'y retrouveront aussi. Gabrielle FILTEAU-CHIBA nous dévoile quelques un de ces voeux les plus chers, en fonction de ses humeurs.

Les phrases sont courtes, elles témoignent de la vivacité d'esprit de la jeune femme comme autant de pensées brèves et éphémères, la plume est fraîche et inspirante. Me voilà revigorée grâce à l'équipe de Vleel !

Retrouvez les autres livres du #challengedelhiver

Un livre d'un éditeur reçu par Vleel : 

Les éditions de l'Observatoire avec "Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

Un roman graphique ou BD :

"La dernière reine" de Jean-Marc ROCHETTE

Un auteur reçu par Vleel depuis ses débuts en 2020 :

Anthony PASSERON avec "Les Enfants endormis"

Encabanée de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

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2023-02-20T07:00:00+01:00

Message in the bottle de Wild Drawing

Publié par Tlivres
Message in the bottle de Wild Drawing

Vous vous souvenez peut-être de cet aller-retour sur Morlaix pour y découvrir une fresque de l'artiste Rast, "Itinéraire", qui représentait un vieux capitaine.

Ma #lundioeuvredart est une nouvelle fresque de la ville, réalisée cette fois par le street-artiste Wild Drawing.

Cette création a été réalisée dans le cadre du festival MX Arts Tour.

Elle est lauréate en 2022 du Golden Street art, une consécration dans le genre décernée par le Site de l'Art mural "Trompe l'oeil".

Ce prix vient couronner une initiative de la ville bretonne lancée en 2019 et qui n'a cessé de prendre de l'ampleur pour devenir un lieu incontournable du street-art. Il existe même aujourd'hui une application, MX ART CONNECT que vous pouvez charger sur votre téléphone mobile pour tout savoir en temps réel.

Mais revenons à la création de Wild Drawing.

Si je suis sensible à son esthétique et l'appropriation parfaite du mur du pignon de la maison, j'aime aussi profondément le "Message dans la bouteille".

Au premier coup d'oeil, la bouteille pourrait être un refuge pour la jeunesse, un lieu de repli pour écrire sur son journal intime mais vous l'aurez compris, on ne peut qualifier le lieu à l'abri des regards avec la transparence du matériau.

Non, ce que véhicule Wild Drawing, c'est une toute autre approche, celle du fait que peu importe les efforts réalisés par chacun pour être regardés et reconnus par les autres, rien n'y fait. Le "plafond de verre" est devenu une "bouteille en verre" dont la jeunesse est faite prisonnière, en incapacité de montrer son moi, ses capacités, ses compétences.

Le message est saisissant !

N'hésitez pas à aller naviguer sur le compte Instagram de Wild Drawing, les oeuvres sont diverses et variées !

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2023-02-20T07:00:00+01:00

Origine de Catherine VOYER-LEGER

Publié par Tlivres
Origine de Catherine VOYER-LEGER

Catherine VOYER-LEGER, comme Anna AKHMATOVA, je l'ai découverte en ouvrant le recueil de poésie de Diglee, "Je serai le feu".

Mais là, nous sommes sur la période contemporaine. Catherine VOYER-LEGER est une toute jeune femme avec déjà à son actif 9 livres dont "Prendre corps" publié chez La Peuplade, une maison d'édition Quebecoise, en 2018 et honoré du Prix Littéraire Jacques POIRIER-OUTAOUAIS.

Ma #poesiedulundi, c'est donc un texte extrait de ce livre, "Origine", un texte qui résume à lui seul la mémoire transgénérationnelle, cette mémoire inconsciente pourtant chargée d'un poids souvent lourd à porter pour les descendants.

Ce sujet me fascine, vous comprendrez donc que je le choisisse.

Diglee nous confie allègrement que l'écrivaine réalise dans ce livre son autoportrait. Elle y explore sa peau, ses os, et bien plus encore.

Si, comme moi, vous avez envie d'en lire plus, je vous invite à vous procurer "Prendre corps" et/ou aller naviguer sur le blog de Catherine VOYER-LEGER "Détails et dédales" qui l'a fait connaître au grand public en 2014. C'est le lieu de publication de tout un tas de textes qui donnent à voir la profondeur de sa plume, un régal.

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2023-02-18T13:00:00+01:00

L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK

Publié par Tlivres
Sur l'image, un vase bleu avec des coquelicots et puis, ces mots : "La nuit était tombée sur l'Ukraine. Comme à son habitude, K était assise au bord du lit, attendant que sa mère s'endorme. La jeune femme était revenue vivre dans l'appartement de son enfance, après la crise qui avait laissé sa mère infirme. Une fois que les traits de celle-ci se détendirent, que sa respiration devint paisible, qu'elle retrouva sur son visage scette lucidité que l'éveil lui ôtait, K sortit de la chambre et referma la porte avec douceur. Dans la cuisine, elle prépara un café et, pendant que l'eau chauffait, alluma une cigarette, appuyée contre la fenêtre. Son regard se perdit dans la ville où les réverbères diffusaient une lumière douceâtre. Des images de l'invasion lui revinrent. La sidération le jour même,

Sur l'image, un vase bleu avec des coquelicots et puis, ces mots : "La nuit était tombée sur l'Ukraine. Comme à son habitude, K était assise au bord du lit, attendant que sa mère s'endorme. La jeune femme était revenue vivre dans l'appartement de son enfance, après la crise qui avait laissé sa mère infirme. Une fois que les traits de celle-ci se détendirent, que sa respiration devint paisible, qu'elle retrouva sur son visage scette lucidité que l'éveil lui ôtait, K sortit de la chambre et referma la porte avec douceur. Dans la cuisine, elle prépara un café et, pendant que l'eau chauffait, alluma une cigarette, appuyée contre la fenêtre. Son regard se perdit dans la ville où les réverbères diffusaient une lumière douceâtre. Des images de l'invasion lui revinrent. La sidération le jour même,

Vous savez que je ne manque jamais une occasion de célébrer le dernier roman d'Alexandra KOSZELYK, "L'Archiviste" Aux Forges de Vulcain. Alors, vous comprendrez que je l'honore aujourd'hui pour sa plus haute marche sur le podium du Prix Vleel, toutes mes félicitations à l'autrice et sa maison d'édition, lauréats du Prix Vleel 2022.

Vous savez aussi que je ne lis plus les quatrièmes de couverture, je leur préfère de beaucoup les premières lignes.

Avec ce roman, Alexandra KOSZELYK décline le verbe RÉSISTER sous toutes ses formes.

Il y a la guerre en Ukraine, celle qui occupe tous les médias aujourd’hui, mais qui puise sa source dans la grande Histoire. De tout temps, le régime soviétique s’est attaché à museler ce peuple, l’affamer, l’exterminer aussi. Ce roman est l’opportunité d’explorer le passé de l’Ukraine et des événements qui ont marqué sa vie, de voir que le peuple ukrainien a dû RÉSISTER à l’envahisseur, l’assaillant russe, pour être ce qu’il est aujourd’hui. Comme j’aime que la littérature comble mes faille…

Derrière le front, les combats, il est d’autres armes plus insidieuses, moins visibles et pourtant tout aussi puissantes, celles qui touchent au patrimoine culturel pour le réduire en miettes, le détruire, à moins de pousser la perversité jusqu’à l’instrumentaliser à des fins politiques, pour les siècles des siècles. L’art, comme composante de l’identité du peuple ukrainien, devient la cible à abattre.

Si à l’évocation des guerres, les hommes sont souvent en première place, pour le meilleur comme pour le pire, Alexandra KOSZELYK choisit là de brosser des portraits de femmes qui elles aussi vouent ce qu’il reste de leur vie à RÉSISTER.

Le rythme est soutenu, oppressant. Le foisonnement de la narration, un pur régal. C’est du grand ART mis au service de la postérité du peuple ukrainien, quel plus beau dessein ! 

Visionnez la rencontre littéraire Vleel avec l’autrice, un moment délicieux ❤️

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2023-02-18T07:54:00+01:00

Enfant de salaud de Sorj CHALANDON

Publié par Tlivres
Enfant de salaud de Sorj CHALANDON

Parce que la rentrée littéraire, ça se passe aussi en poche. Place aujourd'hui à Sorj CHALANDON avec son roman "Enfant de salaud" publié initialement chez Grasset et désormais disponible chez Le Livre de poche.

Tout commence avec la visite de la Maison d’Izieu dans l’Ain, celle qui a accueilli une colonie d’enfants, celle qui les as vus raflés le 6 avril 1944 par la Gestapo. 44 enfants ont été déportés avec les adultes qui s’occupaient d’eux. Le narrateur, journaliste, ressent au plus profond de son corps les vibrations de cette maison. Il repart avec plus de mystères à élucider que de réponses aux questions qu’il se posait à son arrivée. Peut-être que le procès de Klaus BARBIE lèvera le voile sur son lot ignoble de la grande Histoire, à moins que ça ne soit les confrontations avec son propre père qui finissent par l’éclairer…

Sorj CHALANDON fait de son histoire familiale, une nouvelle fois, le sujet d’un roman. La littérature lui permet de jouer avec les temporalités et d’orchestrer la synchronisation de deux formes de procès. Il y a celui qui est grand public, en 1987, devant la Cour d’Assises de Lyon. Il y a celui qui se passe au sein d’un microcosme familial. Dans les deux cas, l’auteur est en quête de vérité, qu’il s’agisse de son cadre professionnel comme de l’intime.

Les premières pages sont absolument glaçantes. Elles permettent à l’auteur d’honorer la mémoire des déportés d’Izieu, de laisser une trace pour les générations à venir. Qu’on se le dise. Tous ont été transférés vers les camps de la mort parce qu’ils portaient une étoile jaune.

Mais très vite, le roman se focalise sur le père de l’auteur, un mythomane, un affabulateur, un usurpateur (avec qui il s'attache pourtant à partager un verre de bière). Le journaliste professionnel mandaté pour couvrir le procès de Klaus BARBIE découvre un être porté par un dessein abject.

Dans ce roman, j'ai été frappée par le sujet de la fuite, un point commun aussi deux hommes.

La narration à la seconde personne du singulier est d'une force redoutable, les mots tranchants, les silences assourdissants, la fin magistrale.

De Sorj CHALANDON, vous aimerez peut-être aussi :

"Une joie féroce"

 

"Le jour d'avant"

"Le quatrième mur"

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2023-02-18T07:00:00+01:00

Les Enfants endormis d’Anthony PASSERON

Publié par Tlivres
Les Enfants endormis d’Anthony PASSERON

Quand l’équipe de Vleel propose un Challenge d’hiver et que je ne suis pas à une folie près, j’accepte bien sûr.

Le défi : publier 9 chroniques de livres lus entre le 27 décembre 2022 et le 27 mars 2023.

Si au ski, vous avez différentes couleurs de pistes, là, des catégories 

Un livre à lire tout schuss : d’une traite sans s’arrêter
Un titre de livre qui évoque le froid dans sa globalité
Un livre pour se réchauffer pendant l’hiver 
Un auteur reçu par Vleel depuis ses débuts en 2020
Un livre d’une maison d’édition reçue par Vleel depuis ses débuts également
Un livre d’un auteur québécois 
Un roman graphique ou BD 
Un titre de nature writing 
Un livre ho! ho! ho!

 

 

Après

Un livre d’un éditeur reçu par Vleel : "Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

Un roman graphique ou BD : "La dernière reine" de Jean-Marc ROCHETTE

place à 

Un auteur reçu par Vleel depuis ses débuts en 2020

j'ai choisi Anthony PASSERON pour "Les Enfants endormis", un premier roman tout à fait exceptionnel qui faisait partie de mes cadeaux de Noël et que j'ai savouré récemment. Il est sur la 3ème marche du podium du Prix Vleel cette année, toutes mes félicitations à l'auteur et sa maison d'édition.

Les Enfants endormis d’Anthony PASSERON

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Il y a cette famille d’artisans bouchers, de pères en fils, des gens connus de tout le village, des gens qui se tuent au travail. Alors, quand le fils aîné, Désiré, se destine à des études, un nouvel élan souffle sur la lignée. C’est le fils cadet qui, lui, sera soumis à la relève, lui n’aura pas le choix de son avenir professionnel. Mais avec les études, Désiré découvre la vie en ville. Il côtoie des jeunes qui n’ont que faire du modèle ancestral. Ce qu’ils veulent, eux, c’est vivre. Dès lors, ils repoussent les limites, bravent tous les dangers. Désiré lâche l’école. Direction Amsterdam. Quand il en reviendra, plus rien ne sera pareil. La drogue fait partie de sa vie, la drogue dure, l’héroïne. Il se pique, lui et ses amis de l’époque. Ils partagent les mêmes seringues, celles-là mêmes qui véhiculent le VIH. Mais le virus est à cette époque loin d’être maîtrisé. Ce ne sont que les balbutiements de la recherche médicale dans le domaine, le début d’un des plus grands combats scientifiques du XXème siècle. 

Ce premier roman est on ne peut plus prometteur, la plume est brillante, la construction ingénieuse, le propos puissant. 

Pour aller plus loin, je vous propose d'en lire les premières lignes :

Les Enfants endormis d’Anthony PASSERON

Mieux encore, visionnez la rencontre littéraire Vleel !

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2023-02-17T07:00:00+01:00

Ceci n’est pas un fait divers de Philippe BESSON

Publié par Tlivres
Ceci n’est pas un fait divers de Philippe BESSON

Editions Julliard

« Ceci n’est pas un fait divers », c’est d’abord une rencontre avec l’auteur aux entretiens littéraires de la Collégiale Saint-Martin, un très beau moment, tout en simplicité, profondément émouvant notamment avec la diffusion de la bande annonce du film qui sortira au cinéma le 22 février prochain, « Arrête tes mensonges ».

Ce nouveau roman, c’est une lecture coup de poing, une tragédie, qui aurait pu être évitée, prise en pleine figure.

Cécile Morand, c’est un peu l’enfant de Blanquefort, une commune de Gironde. Elle est née dans les années 1970. Ses parents étaient buralistes. Quand sa mère est décédée prématurément d’un cancer foudroyant, c’est Cécile, âgée alors de 18 ans, qui lui a succédé. Et puis, il y a eu cette rencontre avec Franck à l’entrée d’une discothèque, la soirée passée ensemble, une nuit d’amour, une grossesse. Ils ont emménagé ensemble. Ils ont eu un garçon, de 19 ans aujourd’hui, entré à l’Opéra de Paris. Il a quitté le foyer depuis 5 ans pour réaliser son rêve. Et puis, ils ont eu une fille, Léa, 13 ans. Seule Léa est témoin des disputes familiales, jusqu’au jour où, Léa appelle son frère : « Papa vient de tuer Maman ».

Si Philippe BESSON dit volontiers en riant que le roman lui permet de tuer des hommes et des femmes quand il le veut, il ne s’agit là que d’histoires contées et nous savons, celles et ceux qui le lisons, qu’il a cette capacité à construire des personnages aux trajectoires particulièrement chahutées.

Mais là, trêve de sourire. L’affaire est grave. Philippe BESSON s’inspire d’une histoire vraie qui lui a été rapportée par un jeune homme rencontré lors d’une dédicace et qui, après plusieurs mois, lui a délivré cette même phrase.

Ce qui m’a particulièrement fasciné dans ce roman, c’est l’angle d’attaque de Philippe BESSON. Il dédie son roman tout entier à l'exploration de la vie après l'instant de rupture, ce moment qui rend les êtres vulnérables, fragiles, sans repère. 


Quand je raconte, on pourrait croire que cet enchaînement d’émotions a duré longtemps. Mais non, à peine une poignée de secondes. C’est extraordinaire, tous les états qu’on peut traverser en une poignée de secondes. P. 15

C'est aussi le regard porté par un jeune homme de 19 ans, projeté en une fraction seconde, dans la vie d'un adulte qui va non seulement devoir s'assumer, mais aussi assumer la responsabilité de sa soeur cadette. Le cheminement est vertigineux.


Depuis, j’ai appris qu’il faut plonger dans les profondeurs pour comprendre ce qui se passe à la surface. P. 63

Et puis, il y a Léa, l'adolescente qui a tout vécu, qui a tout vu, jusqu'aux derniers instants de la vie de sa Maman.

Alors, non, Philippe BESSON n'écrit pas des romans pour porter un propos militant, il le dit haut et fort. Lui, il raconte des histoires, mais libre aux lecteurs d'en lire ce qu'ils souhaitent. Pour moi, le roman endosse ce costume dès lors qu'il dénonce les rouages de la justice française, aujourd'hui. Un père condamné pour l'assassinat de sa femme peut-il encore exercer l'autorité parentale sur ses enfants ? Et ce n'est pas tout, mais là, je vous laisse le découvrir.

Ce roman, j'irai plus loin, c'est un acte politique fort. Il suffit d'en lire le titre : "Ceci n'est pas un fait divers". Non, jamais un féminicide ne sera (ne devrait être) un fait divers. Au 7 février 2023, ce sont 12 femmes qui ont perdu la vie en France. Jamais, non jamais, je ne me résignerai à un chiffre parce que dernier chacun, c'est une vie de trop qui a été volée et puis, parce que parfois, souvent, il y a des enfants qui porteront le lourd fardeau de cette tragédie, et la transmettront indéfiniment aux générations suivantes. Voilà le véritable sujet du roman de Philippe BESSON ! Ne serait-ce que pour cela, je vous invite très sincèrement à le lire.

Enfin, il y a la plume. De mon côté, j'avais déjà lu "Arrête tes mensonges ", "Les passants de Lisbonne" et "Une bonne raison de se tuer". Si vous l'aimez, vous retrouverez la sensibilité, là, comme une signature de l'auteur.

A l'invitation de Philippe BESSON, terminons en chanson avec "Dommage" de Bigflo et Oli.

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2023-02-16T07:00:00+01:00

L'heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Publié par Tlivres
L'heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Ma #citationdujeudi est extraite d'une lecture récente, celle du roman de Maud SIMONNOT : "L'heure des oiseaux" publié aux Editions de L’Observatoire, une lecture coup de poing recommandée par le Book club.

J'ai choisi deux phrases qui donnent à voir l'union de deux êtres en perdition.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Il y a Lily, une enfant accueillie à l’orphelinat de l’île de Jersey, une terre anglo-normande. Elle porte une attention toute particulière à un enfant, le Petit. Tous deux essaient de se protéger des coups, mais, dans les années 1900, la maison de dieu se révèle des plus violentes. En 2008, une découverte macabre met en émoi la population de l'île. La narratrice, une ornithologue, a tout intérêt, des dizaines d’années après, à faire la lumière sur les détails de la tragédie. Une nouvelle page de l'Histoire s'ouvre alors !

A travers ce roman, inspiré d'une histoire vraie, "L'heure des oiseaux", Maud SIMONNOT revient sur les sévices portés des hommes d'église sur des enfants, des êtres fragiles retirés de familles vulnérables, des familles pauvres de l'île de Jersey. Honte sur la maison de dieu qui se révélait un lieu de tortionnaires.

Elle dénonce non seulement les faits, mais aussi celles et ceux qui savaient et qui n'ont rien fait pour faire cesser la tragédie. Elle dénonce encore celles et ceux qui continuent de se taire et ne permettent pas encore d'écrire la véritable histoire de ce territoire.

Le jeu de la narration, les chapitres courts... sont autant d'éléments qui renforcent le pouvoir des mots de Maud SIMONNOT. La plume est ciselée, les personnages écorchés. Coup de maître, chapeau !

Une nouvelle fois, il s'agit d'un texte publié par les Editions de L’Observatoire. De cette maison, je vous conseille également :

 

"Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

"Celle qui fut moi" de Frédérique DEGHELT

"Au café de la ville perdue" de Anaïs LLOBET

"Les nuits bleues" de Anne-Fleur BURTON

"Il est juste que les forts soient frappés" et "Les enfants véritables"  de Thibault BERARD

"Simone" de Léa CHAUVEL-LEVY

"Les danseurs de l'aube" de Marie CHARREL

"Le poids de la neige" de Christian GUAY-POLIQUIN

"Juste une orangeade" de Caroline PASCAL

"Les déraisons" d'Odile D'OULTREMONT

"L'âge de la lumière" de Whitney SHARER

"Ces rêves qu'on piétine" de Sébastien SPITZER

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2023-02-15T12:35:00+01:00

Divertimento de Marie-Castille MENTION-SCHAAR

Publié par Tlivres
Divertimento de Marie-Castille MENTION-SCHAAR

Il y a des livres inspirés d'histoires vraies, il y a des films aussi. "Divertimento" de Marie-Castille MENTION-SCHAAR fait partie de ceux-là, il relate la vie de Zahia et Fettouma ZIOUANI, respectivement Cheffe d'orchestre et violoncelliste.

Synopsis :

À 17 ans, Zahia Ziouani rêve de devenir cheffe d'orchestre. Sa soeur jumelle, Fettouma, violoncelliste professionnelle. Bercées depuis leur plus tendre enfance par la musique symphonique classique, elles souhaitent à leur tour la rendre accessible à tous et dans tous les territoires. Alors comment peut-on accomplir ces rêves si ambitieux en 1995 quand on est une femme, d'origine algérienne et qu'on vient de Seine-Saint-Denis ? Avec détermination, passion, courage et surtout le projet incroyable de créer leur propre orchestre : Divertimento.

Mon avis :

Dans ce film, d'abord, il y a les deux actrices, Oulaya AMAMRA et Lina EL ARABI, qui sont absolument prodigieuses. Elles interprètent aussi bien les moments de complicité plein d'innocence et de candeur dans leur chambre d'enfants que les moments de frustration et de courage qu'il a fallu à deux prodiges pour affronter le regard des autres, les élèves de leur promotion, l'enseignement sans concession de leurs professeurs, la société toute entière qui confine les habitants des banlieues à un environnement social déterminé.

Avec le parcours de Zahia et Fettouma ZIOUANI, c'est le champ des possibles qui s'ouvre aux gens des quartiers populaires vers une ascension sociale, c'est l'émancipation de deux petites filles qui deviendront des femmes qui accéderont aux plus hautes marches du milieu.

Et puis, ce film, c'est l'accès à un univers artistique, deux disciplines de la musique, c'est encore l'ivresse des sons et de l'harmonie au service d'une interprétation.

Il y a encore le scénario, parfaitement bouclé. Si certains moments m'ont fait bouillir de colère, d'autres m'ont fait pleurer de plaisir comme ces moments d'apprentissage partagés par les filles de Stains avec les plus petits, juste jubilatoires. Chez elles, il y a un tel humanisme. Tout est si naturel. Et quel formidable projet, créer un orchestre symphonique. Là, c'est encore autre chose, mais je vous laisse le découvrir. 

La réalisation enfin est éblouissante, portée, vous l'aurez imaginé, par des musiques ravissantes.

Ce film est absolument merveilleux, que dis-je, grandiose !

#musique #divertimento #orchestresymphonique #zahiaziouani #fettoumaziouani #cheffedorchestre #violoncelliste #femme #musicienne #woman #music #musician #musicworld #musiclovers 

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2023-02-13T18:00:00+01:00

Vision part IV par C. T. ZENKAYN

Publié par Tlivres
Vision part IV par C. T. ZENKAYN

Parce que les oeuvres résonnent entre elles, ce n'est pas Alexandra KOSZELYK qui me démentira, en navigant sur Instagram, j'ai trouvé une création qui me paraît parfaitement illustrer un livre que je vous présenterai prochainement, une lecture recommandée par le Book club.

Il s'agit d'une image créée par C.T. ZENKAYN. Tout ce que je sais de l'artiste c'est qu'il est un  créateur digital et cette phrase...


Les machines ajoutent de la complexité
Les humains ajoutent de la créativité
Une harmonie parfaite

J'ai succombé au charme de ses compositions, toutes des portraits.

C'est flamboyant, acidulé et tonique, les couleurs sont vives et lumineuses.

L'esprit a un petit côté pop art, mouvement initié par Andy WARHOL, avec des couleurs acidulées et des formes géométriques.

Il y a aussi un côté futuriste avec l'imagination d'environnements totalement décalés.

Il fait des mariages tout à fait insolites avec notamment une forte présence de poissons. Ces collages digitaux sont exceptionnels.

Mais là, j'ai choisi une image qui pourrait représenter le monde de demain, enfin quelqu'un qui, à défaut de le voir, l'imaginerait. Dans sa tête, un environnement naturel (des montagnes, de l'eau, un ciel bleu, des nuages...) occupe une grande place, peut-être la seule d’ailleurs. 

Pourquoi n'imaginerions nous pas un futur différent de ce que l'on vit aujourd'hui ? C'est vrai, ça ! D'ailleurs, je crois que quelqu'un.e a sa petite idée sur le sujet. Vous voilà hameçonné.e.s, chouette alors, je reviens vite !

En attendant, laissez votre curiosité vous guider, le compte Intagram de C. T. KENZAYN regorge de créations tout à fait EXTRAordinaires !

#zenkayn #contemporaryart #collageart #artwork #collageartist #artist #surrealcollage #collageworldwide #collageartwork #digitalcollage #collagecommunity #modernart #collageoftheday #artsy #fineart #abstract #digitalart #collage_art

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2023-02-13T13:32:23+01:00

Les Poèmes d'Anna AKHMATOVA

Publié par Tlivres
Les Poèmes d'Anna AKHMATOVA

Depuis ma lecture de "L'Archiviste", le dernier roman d'Alexandra KOSZELYK, je porte une attention toute particulière aux artistes ukrainiens et russes bannis par le régime.

Et là, en ouvrant le recueil de poésie de Diglee, "Je serai le feu", que vois-je ? Un texte d'Anna AKHMATOVA.

Je cherche quelques informations sur cette poétesse et découvre qu'elle est née à Odessa le 11 juin 1889 et décédée le 5 mars 1966.

Je lis que cette femme, née dans un milieu bourgeois, a fait l'objet de persécutions du régime stalinien à partir de 1917. Assoiffée de liberté, rebelle, définie comme révolutionnaire par le parti au pouvoir, elle choisira de rester sur la terre qui l’a vue naître. Elle résistera par ses vers, parfois lus devant ses amis et appris pendant la nuit, brûlés au petit jour pour ne pas laisser aucune trace compromettante.

J'aime les femmes fortes, les femmes qui défendent des causes communes.

Et puis, je voue une admiration sans borne aux femmes qui résistent avec leur crayon, qui écrivent pour dénoncer, qui décrivent avec leurs mots l'ignominie des hommes qui continue de sévir.

Vous comprendrez qu'il ne m'en fallait pas plus pour partager aujourd'hui avec vous l'un de ses textes. Elle définit ce que sont "Les Poèmes", quelle plus belle entrée en matière !


Ce sont des extraits d’insomnies,
C’est le noir des bougies tordues
C’est au matin le premier son
De blancs carillons par centaines…

C’est la tiédeur d’un appui de fenêtre
Sous la lune de Tchernigov
Ce sont les abeilles, c’est un mélilot,
C’est la poussière, et l’ombre et la touffeur.

Et puis, hameçonnée par ce destin peu ordinaire, j'ai commandé dans ma librairie préférée son recueil "Requiem". Je crois que j'aurais à l'avenir quelques belles opportunités de revenir vers vous...

#poesie #poesierusse #poetry #poet #poetrylovers #poetic

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2023-02-12T19:42:25+01:00

Soft & tender de November Ultra

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Soft & tender de November Ultra

Je vous avais déjà parlé de l’artiste, November Ultra.

Vendredi soir, aux victoires de la musique, elle a été sacrée révélation féminine 2022 et ce titre lui va particulièrement bien.

Pour terminer ce week-end tout en douceur, j’ai choisi « Soft & tender », c’est ma #chansondudimanche.

L’atmosphère est cotonneuse, la voix tendre et délicate, le clip comme une invitation à rêver.

Je vous laisse savourer… 

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2023-02-11T07:00:00+01:00

Blizzard de Marie VINGTRAS

Publié par Tlivres
Blizzard de Marie VINGTRAS

Parce que la rentrée littéraire ça se passe aussi en poche, place aujourd'hui à "Blizzard" de Marie VINGTRAS initialement publié aux éditions de l'Olivier et désormais chez Points. J'ai découvert ce roman avec la #selection2022 des 68 Premières fois.

 

Les premières lignes sont saisissantes :


Je l'ai perdu. J'ai lâché sa main pour refaire mes lacets et je l'ai perdu.

Dès lors, tout peut arriver. Dans un climat hostile, deux êtres, dont on ne sait rien, qui, il y a encore une seconde, étaient solidaires dans leur destinée, se retrouvent seuls. Bess, une femme raconte son effroi, la culpabilité qui la tenaille déjà. Et puis, vient Benedict, un homme. Quand il découvre la maison ouverte et personne à l'intérieur, il s'inquiète, il peste. Lui sait que dans son pays, le simple fait de lâcher une main se fait au péril de la vie. Il est né là, en Alaska. Et encore, Freeman, un retraité noir. Et enfin, Cole. Dans la situation présente, il y a urgence à agir, à la vie à la mort.

Marie VINGTRAS nous livre un thriller psychologique haletant. Je peux bien l'avouer, une fois commencé, je n'ai pas pu le lâcher, moi !

Il y a d'abord les personnages qui un à un se saisissent d'une réalité et improvisent dans la prise de décision. L'autrice nous livre une galerie aussi mystérieuse qu'hétéroclite. Tous, dans leurs conditions, ne sont pas armés à égalité. Quand un homme ou une femme est exposé.e à des conditions climatiques extrêmes, il y a des choses à faire (ou ne pas faire), il y a des réflexes à adopter, mais encore faut-il les avoir appris, les maîtriser aussi.

 

Comme j'ai aimé ce roman pour ce qu'il véhicule de puissance, pour ce qu'il génère chez les êtres humains qui imaginent la fin de leur vie imminente et ont cette envie irrésistible d'en dérouler le fil.

Comme j'ai aimé passer des moments d'intimité avec des personnages en introspection, seuls avec eux-mêmes, seuls confrontés à leur propre sort.

Comme j'ai aimé la narration, arriver à chaque fin de chapitre, court pour donner encore plus de vitalité au propos, et découvrir la petite phrase qui va encore faire monter d'un cran l'intensité.

Comme j'ai aimé la chute, prodigieuse. 

Comme j'ai aimé ce premier roman exceptionnel dans une plume presque cinématographique. Je crois que je vais garder très longtemps en mémoire les images que Marie VINGTRAS a fait naître dans mon esprit.

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