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2018-05-31T06:57:39+02:00

J-4 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

Publié par Tlivres
J-4 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

Le 4 juin, les résultats du #Prixdulivre France bleu_Page des libraires seront proclamés.

A chaque jour mon favori !

Si d'ici là, je devais voter pour "Fugitive parce que reine", le premier roman de Violaine HUISMAN publié chez Gallimard, je dirais qu'il s'agit :

- d'un roman familial, autobiographique, qui résonne comme une formidable preuve d'amour offerte par une fille à sa mère,

- du portrait d'une mère hystérique, excessive, souffrant d'une pathologie mentale, portée par d'immenses élans d'amour pour ses filles, victime des hommes, profondément humaine,

- de la révélation d'une très belle plume, délicate et sensible. 

En synthèse, ce roman bouleversant vous fera partager, le temps de votre lecture, l'intimité d'une famille d'aujourd'hui et suivre le parcours initiatique de deux enfants jusqu'à leur vie d'adulte.

Il mérite, lui aussi, toute sa place dans cette très belle sélection réalisée par le réseau des libraires.

Demain, je vous parlerai de "Kisanga" de Emmanuel KISANGA !

J-4 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

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2018-05-30T16:35:11+02:00

J-5 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

Publié par Tlivres
J-5 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

Le 4 juin, les résultats du #Prixdulivre France bleu_Page des libraires seront proclamés.

Si d'ici là, je devais voter pour "La chambre des merveilles", le premier roman de Julien SANDREL publié aux éditions Calmann Levy, je dirais qu'il s'agit :

- d'un feel good book dans lequel vous puiserez une énergie revigorante, une formidable envie de croquer la vie à pleines dents, une jolie philosophie de vie,

- d'un jubilé d'émotions, attention au départ, dès les premières pages, vous monterez dans un ascenceur émotionnel qui vous fera rire, pleurer (de joie et de chagrin !),

- d'un roman bouillonnant, pas un instant vous ne vous ennuierez, les tribulations de cette mère vous transporteront en France et à l'étranger.

Bref, ce livre va vous faire vivre une très belle aventure. Il mérite toute sa place dans cette très belle sélection réalisée par le réseau des libraires.

A chaque jour, un roman sélectionné, demain, je vous parlerai de "Fugitive parce que reine" de Violaine HUISMAN !

J-5 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

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2018-05-28T06:50:09+02:00

VHILS à l'honneur au cent-quatre Paris

Publié par Tlivres
VHILS à l'honneur au cent-quatre Paris

Le street artiste est à l'honneur au cent-quatre Paris. L'exposition "Fragments urbains" lui est consacrée jusqu'au 29 juillet 2018.

Sur la Ville d'Angers nous avons la chance d'avoir une fresque réalisée dans le cadre des "Echappées d'art" 2017, c'est ma #lundioeuvred'art !
 

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2018-05-28T06:37:40+02:00

J-7 pour le #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

Publié par Tlivres
J-7 pour le #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

Les résultats du #Prixdulivre France bleu_Page des libraires 2018 seront publiés lundi 4 juin prochain. 

Vous êtes passé(e) à côté de la sélection proposée par un réseau de libraires ? Il n'est pas trop tard. Retrouvez sur le blog ma chronique des cinq romans en lice !
 

"La chambre des merveilles" de Julien SANDREL
"Fugitive parce que reine" de Violaine HUISMAN
"Un océan deux mers trois continents" de Wilfried N'SONDE
"Kisanga" de Emmanuel GRAND,
"Le théâtre de Slavek" de Anne DELAFLOTTE MEHDEVI.

Alors, vous nous accompagnez dans le compte à rebours ?

 

J-7 pour le #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

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2018-05-26T07:21:00+02:00

15 nuances de mères de Martine MAGNIN

Publié par Tlivres
15 nuances de mères de Martine MAGNIN

JDH éditions


La plume de Martine MAGNIN, je l'ai découverte l'année dernière avec "Qu'importe le chemin" publié chez l'Astre bleu, ce fut une révélation, un immense coup de coeur.

Dans un récit de vie, elle nous dressait le sublime portrait d'une mère confrontée à la maladie de son fils, une mère qui a tout sacrifié, tout donné, tout essayé aussi pour lui offrir une vie, presque, ordinaire.

Il faut croire que ce n'était pas suffisant puisqu'elle revient cette année, non plus avec un portrait, mais quinze, tous en nuances !

Martine MAGNIN nous livre un essai sur la Mère, celle qui est fêtée dans une grande partie du monde. Nous sommes à J-1, impossible de ne pas saisir l'opportunité de vous proposer cette lecture, peut-être un cadeau à faire demain, mais là, attention, prudence, toutes pourraient ne pas bien le prendre.

Je vous explique. Martine MAGNIN, une fois le titre annoncé, pose la question : Toutes les mères méritent-elles une  fête ?

Quelle impertinence dans le propos ! Oui, je vous l'accorde, il m'a, moi-même, interpellée, chahutée, déstabilisée, et donné envie de le découvrir.

Il est parfois utile de rappeler que la Fête des Mères remonte à 1941. Et oui, en France, c'est le Maréchal Pétain qui l'a instituée dans l'objectif d'encourager le repeuplement de la Nation. Quand on voit fleurir des promotions en tous genres (je ne citerai que la poubelle ménagère, l'aspirateur et le produit à vaisselle en guise de clin d'oeil à notre chère Eglantine !, on se dit qu'une partie de la société n'a pas évolué et qu'elle en est toujours là... je vous laisse en juger, tout comme l'auteure d'ailleurs. Martine MAGNIN nous propose des portraits de mères brossés par elles-mêmes avec, parfois, en miroir, le sentiment des enfants. Il y en a que l'on a envie d'embrasser et de chérir, d'autres qui nous répugnent, tous sont présentés avec beaucoup de sensibilité (la signature de l'écrivaine), sans jugement aucun, laissant la place libre à chacun. 

Alors, vous, demain, vous célébrerez la fête de votre Mère ? Moi, oui !

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2018-05-25T06:20:53+02:00

Haut les cœurs de Caroline NOËL

Publié par Tlivres
Haut les cœurs de Caroline NOËL

Editions Charleston


Autant vous le dire de suite, après "Grand frère" de Mahir GUVEN, un premier roman terrifiant sur fond de radicalisation, djihad et terrorisme, j'avais besoin d'une grande bouffée d'air. Et comme il n'y a  pas de hasard dans la vie, j'ai découvert dans ma boîte aux lettres un charmant colis, le premier roman (les infidélités aux 68 Premières fois sont, somme toute, à relativiser !!!) de Caroline NOEL, plus connue sur les réseaux sociaux sous le pseudo Carobookine, l'auteure est effectivement blogueuse chroniqueuse.

Quelques mots de l'histoire :

Une jeune femme, Chloé, trentenaire, marié, 3 enfants, hôtesse de l'air pour le travail, blogueuse dans le tourisme pour le loisir. Avec son mari, il y a quelques années, elle a créé Clollidays qui vante les bienfaits de mille et une destinations répondant spécifiquement aux besoins des familles, elle en connaît quelque chose ! Avec ses amies, Ada, Jess et Mila, elles forment un quatuor haut en couleur, chacune avec sa vie, sa personnalité, son pourcours, mais toutes unies par des liens d'amitié d'une force qui ne demande qu'à être prouvée. Elles s'organisent régulièrement des soirées entre filles et puis, comme un rituel, une fois par an, elles partent ensemble en week-end. Cette année, Chloé a proposé d'aller dans la maison de sa grand-mère. C'est sur cette terre liée à ses origines qu'elle va être témoin, elle seule, lors d'un footing auquel elle n'a pas pu résister, d'un événement bouleversant. 

Je ne vous en dis pas plus.

Ce roman, c'est une véritable cure de jouvence, une parenthèse fraîche, lumineuse, portée par de très beaux sentiments. Il y a la relation amoureuse qui lie Chloé à Maxime, un mari prévenant qui pare aux besoins des enfants lors des multiples absences de Chloé. Il y a la relation d'amitié, je vous en parlais. Mais attention à ne pas présumer pour autant d'un roman léger, Caroline NOEL va s'attacher à structurer des personnages complexes, pluriels, dont les personnalités et les histoires vont faire de l'ensemble une truculente aventure.

Chloé revêt à elle seule une femme moderne, au parcours jubilatoire, tiraillée entre vie familiale et professionnelle, mais passionnée par tout ce qu'elle vit, passionnante aussi par l'envie de rêver qu'elle véhicule :


Aimer, désirer et oser sont les maîtres mots de ma façon d’être et de penser. P. 53

Et puis, c'est sans compter sur le suspense que l'écrivaine va entretenir jusqu'à la dernière page. On pensait l'affaire presque oubliée, et bien, non, coup de tonnerre ! Sans être un thriller psychologique, il s'agit d'un livre qui vous tient en haleine et fait que vous le lirez d'une traite, et oui, je le pense et donc je le dis.

La blogueuse chroniqueuse a été rattrapée dans sa propre vie par le récit de Chloé, j'y ai vu une très belle allusion faite à un roman bouleversant, une "tragédie moderne". Allez, je prends les paris, le titre n'est pas cité, l'auteur non plus, mais je mets ma main à couper qu'il s'agit de "Je me suis tue" de Mathieu MENEGAUX, le grand, le talentueux auteur du récent "Est-ce ainsi que les hommes jugent ?". Caroline NOEL y a certainement puisé un brin d'inspiration mais faute avouée à demi pardonnée, n'est-ce pas ?

Je dois bien le dire, j'ai découvert avec ce roman les éditions Charleston. Et non, je ne les connaissais pas, encore, et vous ? Peut-être avez-vous des références à me communiquer...

En attendant, un immense bravo à Caroline NOEL pour cette très belle initiative, sa plume est fluide, tendre, joyeuse, gaie, lumineuse, puissante aussi. A découvrir absolument, allez "Haut les coeurs !".
 

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2018-05-24T06:44:21+02:00

Les huit montagnes de Paolo COGNETTI

Publié par Tlivres
Les huit montagnes de Paolo COGNETTI

L'absence de transmission entre les générations prive les descendants de leur histoire.

Dépossédés du passé de leurs gènes, ils souffrent.

Mahir GUVEN dans "Grand frère" nous en a donné une illustration dans son roman "Grand frère" lauréat du Prix Goncourt du Premier Roman.

Paolo COGNETTI dans "Les huit montagnes" publié aux éditions Stock, lauréat du Prix Médecis Etranger 2017 et le Prix François Sommer 2018, explore également ce manque et la douleur qu'il induit. J'en extrais ma #citationdujeudi !

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2018-05-23T20:30:38+02:00

40 ans de Actes Sud à la Librairie Richer

Publié par Tlivres
40 ans de Actes Sud à la Librairie Richer

Les 40 ans de Actes Sud se fêtent tout au long de l’année (tiens, ça me rappelle une certaine Eglantine 😉).

Vous vous souvenez de mon escapade parisienne lors du Salon du Livre et de la rencontre de Cyril DION et Isabelle DELANNOY au Bon Marché Rive Gauche.

Et bien cette fois, ça se passe à la Librairie RICHER. Elle vous a préparé des bougies un peu particulières, des livres en fait, que dis-je, des coups de ❤️ 40 ans = 40 coups de ❤️ c’est juste de la folie 😁 et parmi, devinez quoi, il y a le dernier roman de Raphaël JERUSALMY, un sacré personnage qui sera même-là

samedi 26 mai à 16h30

pour célébrer l’événement comme il se doit. Impossible de passer à côté de ce rdv, n’est-ce pas ?

40 ans de Actes Sud à la Librairie Richer

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2018-05-23T18:21:17+02:00

Grand frère de Mahir GUVEN

Publié par Tlivres
Grand frère de Mahir GUVEN

Philippe Rey Editeur

Lauréat du Prix Goncourt du Premier Roman

Ce roman choral donne alternativement la parole aux deux garçons, Grand frère et Petit frère qui nous livrent chacun leur réalité, leurs sentiments, leur mal-être, leurs aspirations aussi.

Grand frère est un trentenaire, torturé, malheureux comme les pierres depuis le décès il y a 18 ans de sa mère, le deuil est douloureux, son absence le hante. Il a sombré dans la délinquance à l'adolescence, s'en est plutôt bien sorti en passant un contrat, moral, avec un policier. Bon gré mal gré, il réussit, non mène serait plus approprié, sa vie, entre son activité professionnelle, conducteur uberisé, et sa vie personnelle sclérosée par la consommation de drogue, Marie-Jeanne est sa plus fidèle compagne. 

Lui, c'est un irrépressible lien de loyauté qui lui permet de tenir, à l'égard de son père d'une part, lui qui a tout donné, tout sacrifié, pour la réussite de ses fils, et son frère d'autre part. Grand frère se sent responsable des faits de Petit frère. C'est un peu le garant d'un château de cartes qui s'écroule pourtant à mesure que le temps passe. Avec le cham de Petit frère, il sent son avenir lui échapper. De deux choses l'une, soit il meurt en martyr en Syrie, soit il revient et risque de faire sombrer toute la famille pour complicité.

Petit frère, infirmier, croit en un avenir professionnel. Il a un mentor, chirurgien, mais se fait une raison sur l'impossibilité en France d'évoluer sans mener des études. 


Dans ce pays, les gens comme moi ont pas leur place sous le soleil de belles études. On en veut pas. P. 18

Devant un ascenseur social en panne, il va chercher sa voie et la trouver dans l'humanitaire, un domaine qui est dénoncé par Douniar BOUZAR comme l'une des filières djihadistes de recrutement des âmes sensibles. Petit frère est jeune, insouciant, naïf, il se fait recruter par une O.N.G. et disparaît de la circulation. 3 ans durant, ni Grand frère, ni le père, n'auront de ses nouvelles jusqu'au jour où... mais là, je ne vous dirais rien ! 

Ce roman dresse un portrait satirique de notre société française en tirant le fil croustillant, si ce n'était terrifiant, des codes vestimentaires. Mahir GUVEN tricote le personnage de Grand frère qui se travestit chaque matin en se revêtant du traditionnel costume/chemise blanche/cravate pour inspirer confiance, un brin de professionnalisme et de sérieux auprès de sa clientèle. Il y a aussi le personnage de Petit frère qui, lui, endosse la tenue occidentale et se noie allègrement dans la masse. D'aucun aurait misé sur la djellaba et la barbe longue comme des signes identitaires de radicalisation. La société se voit trompée par ses références, nous aurions presque envie d'en rire si ce n'était si grave.

Impossible de passer à côté du sujet de l'immigration bien sûr. Ces deux frères sont issus de la vague des années 1970-1980. Leur père est arrivé de Syrie. Il s'est mariée avec une femme française qui prenait des cours d’arabe à l’institut des langues orientales où il intervenait en tant qu'enseignant. De cette union, naissent les deux frères sur le sol français. Il y a chez Petit frère l'appel du bled, la terre de ses origines familiales dont il ne sait rien. Il faut dire que le secret entre hommes a été bien gardé, privant les enfants de fait de la transmission entre les générations tant utile pour se construire.


Mon père a pas raconté sa moitié de l’histoire, du coup, il manque des épisodes et on imagine le reste. P. 72

Tout au long du roman, j'ai ressenti une furieuse urgence à vivre. Il y a quelque chose de terriblement précaire dans la vie de ces deux frères qui ne semble tenir qu'à un fil, un détonateur peut-être ! La menace est permanente, la pression intense. L'auteur sait entretenir le suspense jusqu'à la dernière page, là, il vous appartiendra d'imaginer la suite... 

Parlons de la plume de l'écrivain. Elle est ponctuée de jolis passages poétiques :


Le doute, c’est un robinet qui fuit. Goutte après goutte, le doute fait son nid dans le sol, creuse son chemin dans la terre. P. 212

Elle est empreinte aussi de la langue des banlieues, celle que l'auteur aime à appeler "le créole du béton". Pour celles et ceux qui la redoutent, un glossaire en fin de roman vous aidera à vous y retrouver mais très sincèrement, une fois l'habitude prise, les mots prennent leur place très naturellement dans le propos et vous finissez pas l'oublier, elle fait partie intégrante du roman. 

Mahir GUVEN est lauréat du Goncourt du Premier Roman 2018. Il succède à Maryam MADJIDI pour son "Marx et la poupée" qui faisait l'objet de la sélection des 68 Premières fois.

J'y vois là, personnellement, la reconnaissance d'un défi très difficile à relever, celui d'écrire une fiction à partir d'un sujet qui inonde les médias et donne lieu à des débats passionnés, celui de la radicalisation et des actes terroristes. Et puisque nous parlons de l'écriture, la narration à la première personne proposée à deux voix est un exercice littéraire audacieux, le pari est réussi.

Je peux bien l'avouer maintenant, je ne serai pas allée naturellement vers ce premier roman, mais c'était sans compter sur le concours organisé par Delphine et la maison d'édition que je remercie infiniment.

Je me suis laissée surprendre, n'est-ce pas ça, aussi, la vocation de la littérature ?

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2018-05-22T07:32:36+02:00

Est-ce ainsi que les hommes jugent ?

Publié par Tlivres
Est-ce ainsi que les hommes jugent ?

"Mille petits riens"  est mon mardi conseil !

Impossible de ne pas faire un petit clin d'oeil à Mathieu MENEGAUX. "Est-ce ainsi que les hommes jugent ?" C'est effectivement le titre de son dernier livre, c'est aussi la question que l'on se pose en refermant le roman de Jodi PICOULT. 

La France comme l'Amérique sont rongées par des maux qui remettent en cause la justice telle qu'elle pourrait être rendue. Nul doute que ces deux livres vous donneront à réfléchir... ça sert aussi à ça la littérature, non ?

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2018-05-19T08:17:19+02:00

Mille petits riens de Jodi PICOULT

Publié par Tlivres
Mille petits riens de Jodi PICOULT

Actes Sud

 

Traduit de l'anglais (américain) par Marie CHABIN

Je vous l'annonce tout de go. Ce roman est un immense coup de coeur.

Vous me connaissez maintenant, il y a ceux qui  remplissent tous les critères de ma grille d'évaluation : une page de l'Histoire + un volet artistique + du suspense + une qualité de plume remarquable. Là, rien de mathématique, ce roman fait voler, à lui seul, l'archétype du coup de coeur. Dès les premières pages, j'ai frissonné, j'ai vibré, j'ai été happée par l'histoire, j'ai été émue, de bonheur et de tristesse, bref, tout au long de cette lecture de 587 pages, j'ai été en fusion parfaite avec les personnages.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Ruth a toujours voulu être sage-femme, depuis sa plus tendre enfance, enfin, depuis que, petite fille, elle a assisté à l'accouchement de Madame Hallowell chez qui sa mère travaillait comme domestique. Nous sommes aux Etats-Unis. Ruth est africaine-américaine. A force de ténacité et de convictions, Ruth a réalisé son rêve. Elle est diplômée et a accompagné la naissance de nombreux bébés en 20 ans d'expérience. Sa vie bascule pourtant après l'examen ordinaire du nourrisson de Britt et Türk. En remettant le bébé dans les bras de la maman, Ruth fait part aux parents d'une présomption de souffle au coeur. Rien de grave. Mais le père réagit brutalement, il exige un entretien avec sa supérieure hiérarchique. La sanction tombe. Ruth a désormais l'interdiction de s'occuper du bébé. Elle est noire, les parents font partie de l'Empire Invisible qui mène une guerre des races. La faille du système s'ouvre sous ses pieds, l'alternative n'est pas négociable. Ruth continue tant bien que mal à faire son travail, perturbée par cette discrimination, une de plus il est vrai, jusqu'au jour où l'effectif est réduit. Le bébé de Britt et Türk vient de subir une circoncision, un acte bénin, qui exige toutefois une présence constante du personnel médical. Ruth est là, une collègue lui donne l'ordre de s'en occuper. Quelques minutes plus tard, les battements du coeur de l'enfant s'arrêtent !

Je ne vous en dis pas plus.

Vous haletez ? Vous voulez savoir ? Votre coeur, à vous, s'emballe ? C'est exactement la sensation qui m'a habitée moi-même pendant la lecture de ce roman. Pas une seule page ne vous laissera en paix !

Côté rythme, suspense, vous l'avez compris, vous allez être servi(e)s.

Nul doute aussi que vous allez vous émouvoir. Ce roman choral donne alternativement la parole à Ruth, l'infirmière sage-femme, Kennedy, une avocate de la Défense publique qui va s'investir dans sa protection, et Türk, père du bébé et skinhead. Le jeu de la narration permanente à la première personne du singulier, un exercice littéraire ici parfaitement maîtrisé, va vous faire endosser le costume tantôt d'une femme, tantôt d'un homme, tantôt d'une noire, tantôt d'un blanc, tantôt d'une victime, tantôt de l'avocate de la défense, tantôt... je pourrais vous faire une liste incommensurable. 

En réalité, nous sommes tous pluriels. Ruth est aussi la fille de quelqu'un, c'est aussi une soeur, c'est aussi une mère elle-même, c'est aussi une femme veuve d'un mari décédé en Afghanistan, il était soldat et a sauté sur une mine. Jodi PICOULT va jouer à l'envi avec tous ces rôles, toutes ces conditions que nous vivons au quotidien, sans nous en rendre compte, et pourtant, il y a "Mille petits riens", tous ces propos tenus, toutes ces petites phrases, tous ces actes qui paraissent futiles quand ils sont pris un à un (et encore !) mais deviennent insupportables quand ils sont multipliés. 

Avec le parcours de cette femme, depuis son plus jeune âge jusqu'aux faits que je vous ai à peine effleurés, vous allez vivre au rythme de ses émotions, ses joies, ses chagrins, ses élans, son désespoir, vous allez l'admirer, elle va vous mettre aussi en colère. Dans tous les cas, je fais le pari que vous ne resterez pas insensible(s). L'auteure nous prend à témoin, nous interpelle, nous questionne. A partir d'un fait, elle croise les regards, une révélation ! Chacun, dans ce roman, a des circonstances atténuantes. Parce que la vie n'est pas binaire, il n'y a pas à coups sûrs les bons d'un côté et les mauvais de l'autre. L'être humain est complexe. La posture aujourd'hui et le combat mené par Türk s'expliquent. Son histoire, à lui aussi, mérite d'être dévoilée.  

Ce roman dresse le portrait d'une Amérique rongée par le racisme, les déterminismes, sociaux, urbains... les discriminations qu'elle ne veut pas voir, pas nommer, pas explorer, instrumentalisant de fait la justice alors qu'elle est censée jouer le rôle de régulatrice d'une société. Est-ce ainsi que les hommes jugent ? C'est le titre du dernier livre de Mathieu MENEGAUX, c'est aussi la question que l'on se pose en refermant le roman de Jodi PICOULT.

Avec ce roman, Jodi PICOULT nous livre un formidable plaidoyer en faveur de l'interculturalité, de la reconnaissance de l'Autre dans toutes ses dimensions, ses richesses, ses failles, sa sensibilité... Elle focalise sur notre perception, à nous, de l'individu :


Tous les bébés naissent beaux, voilà la morale de cette histoire. C’est ce qu’on projette sur eux qui les rend laids. P. 22

J'ai beaucoup aimé les passages sur la maternité, le fait de devenir mère, et la différence qui peut se glisser entre les deux parents à la naissance d'un enfant :
 


Une mère dispose de neuf mois pour s’habituer à partager l’espace qui abrite son cœur. Pour un père, en revanche, ça vient d’un coup, comme un ouragan modifiant à jamais le paysage. P. 62

Et puis, il y a ce zoom réalisé sur l'amitié, une relation qui, lorsqu'elle est sincère, unit les êtres à la vie à la mort. Peu importe la condition, le statut social, la couleur de peau, elle est indéfectible, encore faut-il soi-même la mesurer !

Enfin, je voudrais terminer avec cette phrase :


[...] nous sommes tous un chantier en cours. P. 581

Jodi PICOULT nous montre à tel point rien n'est jamais définitif, tout est tellement fragile, instable et périssable. L'auteure nous invite à une profonde humilité, soyons modeste(s), la vie fera le reste.

Ce pavé, parce que ce roman est un pavé, est un pur bijou. Pas une minute vous allez vous ennuyer mais chaque minute où vous en serez séparé(e) va vous paraître une éternité !

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2018-05-18T15:58:25+02:00

Quand un mois laisse sa place à un autre...

Publié par Tlivres
Quand un mois laisse sa place à un autre...

Je me rends compte que je suis de moins en moins à l'heure du bilan livresque mais finalement, peu importe, l'essentiel est qu'un regard soit porté dans le rétroviseur et que de petites perles soient de nouveau évoquées !

Impossible de passer à côté du mois d'avril, très riche de découvertes, en tous genres !

Il y a d'abord eu la sélection du #Prixdulivre France bleu_Page des libraires, une première expérience de jurée très épanouissante. Il faut dire que les libraires nous ont proposés une formidable sélection, entre le coup de coeur et le 5* c'est dire !

Sont donc toujours en lice (et oui, le lauréat ne sera connu que le 4 juin prochain !) :

"La chambre des merveilles" de Julien SANDREL
"Fugitive parce que reine" de Violaine HUISMAN
"Un océan deux mers trois continents" de Wilfried N'SONDE
"Kisanga" de Emmanuel GRAND,
"Le théâtre de Slavek" de Anne DELAFLOTTE MEHDEVI.

 

L'un de ces romans fait aussi partie de la sélection des 68 Premières fois, il s'agit de "Fugitive parce que reine" de Violaine HUISMAN.

Pour mémoire, je vous rappelle tous les titres découverts dans le cadre de cette dernière sélection saison hiver 2018 !
 

"L'Attrape-souci" de Catherine FAYE

"Les déraisons" d'Odile d'OULTREMONT

"Pays provisoire" de Fanny TONNELIER

"L'homme de Grand Soleil" de Jacques GAUBIL

"Les rêveurs" d'Isabelle CARRE

"Eparse" de Lisa BALAVOINE

"Celui qui disait nonde Adeline BALDACCHINO

"Une mère modèle" de Pierre LINHART

Toujours dans le registre des lectures, il y a eu un Prix Goncourt, celui de Leila SLIMANI : "Chanson douce", un thriller psycholoque de haute volée, un livre que je ne suis pas prête d'oublier.

Et puis, encore et toujours, la révélation du talent de l'auteur Arnaud DUDEK, une lecture coup de poing de "Tant bien que mal".

Et puis, en dehors des romans, il y a eu ce récit de vie, celui d'Adelaïde BON : "La petite fille sur la banquise", véritable uppercut, salutaire. Quand l'écriture d'une femme devient un acte militant... Adelaïde BON ouvre la voie de la libération de la parole, de la nécessité de mettre des mots pour panser les plaies, il y a là un enjeu de santé publique ! A lire absolument si nous voulons que notre société évolue...

Enfin, il y a des oeuvres d'art, et là, j'avoue que j'ai été, une nouvelle fois, surprise, interpellée, questionnée... c'est la vocation de l'art, non ?

Bruno CATALONA nous livre une image de "Voyageurs" très singulière qui en dit long sur les conséquences de l'exil, du déracinement... sur l'individu. Je suis restée subjuguée devant la beauté de la sculpture, son élégance et son équilibre, quel talent !

Une autre sculpture m'a totalement séduite, celle du "Le baiser" de l'artiste Etienne. Hautement suggestive, en bronze, elle m'évoque l'amour, la complicité, la fusion entre deux êtres. Il y avait la version peinte de Klimt, il y a désormais celle sculptée d'Etienne !

Parlons peinture justement. J'ai été impressionnée par l'esprit de mouvement qu'inspire le tableau réalisé par  Juan DOWNEY, cet artiste chilien. Bouleversé par le coup d'Etat mené en 1973 contre Salvador ALLENDE, il part voyager pendant 6 années à la découverte des pays d'Amérique du Sud. A son retour, il nous en dessinera "Map of America" que je trouve très esthétique. Les couleurs contribuent à donner une image dynamique des territoires. 

Et pour terminer tout en beauté, je vous propose "Torse de Clotho" de Camille CLAUDEL. Le vernissage de l'exposition "Déchéance sublime" au Musée Joseph DENAIS de Parçay-les-Pins m'a permis d'approcher au plus près de cette création. Alors même que les canons artistiques de l'époque misaient sur la beauté des corps, trois artistes avant-gardistes prennent le contre-pied et se livrent à la représentation de la vieillesse, celle-là même qui émacie les corps. Rodin, Joseph DENAIS et Camille CLAUDEL, chapeau !

En mai, fais ce qu'il te plaît ! Je crois que je vais m'en donner à coeur joie.

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2018-05-17T12:25:06+02:00

Les indésirables de Diane DUCRET

Publié par Tlivres
Les indésirables de Diane DUCRET

Ma #citationdujeudi est extraite du roman de Diane DUCRET : " Les indésirables". Ce roman historique assure la mémoire du camp de Gurs pyrénéen. Alors que la vie n'est que chaos, l'auteure nous ouvre la voie du rêve avec une philosophie bercée par l'espoir. Chapeau !


J'en profite pour vous faire part, si vous ne le saviez déjà, de la sortie de son tout dernier roman : "La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose". Elle brosse un portrait satirique de notre société et nous faire rire... jaune !

 


Cette écrivaine a un talent fou, il ne vous reste plus qu'à vous laisser séduire.

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2018-05-15T06:00:00+02:00

Avant que les ombres s’effacent de Louis-Philippe DALEMBERT

Publié par Tlivres
Avant que les ombres s’effacent de Louis-Philippe DALEMBERT

Sabine Wespieser éditeur


Il est des livres que leur lecture sait attendre patiemment pour devenir, un jour, incontournable. "Avant que les ombres s'effacent" fait partie de ces romans, son heure est venue, et quel plaisir !

Quelques mots de l'histoire :

Ruben fuit la Pologne avec sa famille pour s'installer à Berlin. C'est la période des années folles mais très vite, se profile un changement de décor. En 1933, Ruben est sur les bancs de l'Université, il suit des études de médecine. C'est à cette période que les Lois de Nuremberg sont votées. Juif, il est déporté avec son oncle à Buchenwald. Alors que sa vie ne tient plus qu'à un fil, le Führer décide d'une amnistie pour ses cinquante ans, Ruben fait partie de celles et ceux qui sont libérés. Mais rien n'est gagné pour autant. En quête d'un nouvel exil, il embarque sur le Saint-Louis, ce navire parti de Hambourg avec plus de 1000 demandeurs d'asile, juifs comme lui, à destination de Cuba. Lui et ses compatriotes arrivent trop tard, les lois de l'immigration viennent de changer, ils ne peuvent accoster. Retour au point de départ, ou presque ! Arrivé en France, à Paris, il est interné au camp de regroupement d'Argenteuil. Grâce à des amis acharnés, il est arraché aux griffes de l'occupant. Monté à bord du Meknès, il prend la destination de Haïti, le territoire insulaire dont le tout nouveau Président, Antoine Louis Léocardie Elie Lescot, déclare en décembre 1941 la guerre au IIIème Reich et au Royaume d’Italie. Une toute nouvelle vie commence alors...

Ce roman, comme ils sont nombreux aujourd'hui, aborde une sinistre page de notre l'Histoire, celle de la seconde guerre mondiale. Et pourtant, Louis-Philippe DALEMBERT réussit à en faire quelque chose de singulier.

Le rythme est soutenu, le récit haletant et le suspense prégnant. Il faut dire que l'auteur imagine un personnage de fiction pour incarner la communauté juive, persécutée, menacée d'extermination et condamnée à l'exil. On ne compte pas les instants où la vie du jeune Ruben a été mise en danger.

Mais ce roman, plus que tout, rend un vibrant hommage à un peuple qui a su tendre ostensiblement la main aux juifs. En 1939, celui qui en formulait la demande pouvait obtenir des autorités haïtiennes un passeport ou un sauf-conduit. Vous le saviez, vous ?

Moi, il est des temps où j'ai l'impression, soit d'avoir été absente aux cours d'histoire, soit de souffrir d'amnésie. Heureusement, la littérature permet de revisiter notre passé et de nous en proposer un tout nouvel éclairage. 

"Avant que les ombres s'effacent" assure le devoir de mémoire de l'accueil porté par cette terre d'asile à une communauté traquée. 

Je me souvenais bien que les Cubains avaient refusé au paquebot "Le Saint-Louis" d'accoster, Leonardo PADURA a d'ailleurs consacré une partie de son roman "Hérétiques", un coup de coeur, à cette tragédie et au retour, en terres allemandes, de ces hommes et ces femmes condamnés à mourir. 

Je n'avais toutefois pas connaissance de la bravoure des Haïtiens et de leur fraternité. Louis-Philippe DALEMBERT met ainsi la focale sur les qualités humaines nécessaires à un tel investissement : 


S’approcher de la vérité d’un seul être humain, a fortiori d’un peuple, requiert de l’empathie et de la patience mêlées. P. 214

Les Haïtiens, il les connaît bien. L'écrivain est né à Port au Prince. Qui mieux que lui aurait pu, en relatant ces faits pour éviter qu'ils ne tombent dans l'oubli, promouvoir la solidarité, la fraternité des siens ?

Par le jeu de la conversation imaginée entre le Docteur Schwarzerg et sa petite cousine, Deborah, arrivée d'Israël en mission avec des médecins du monde au moment du terrible séisme de 2010, l'auteur nous parle de transmission, de la nécessité de communiquer entre les générations pour offrir un ancrage aux souvenirs. 

Ce roman ne serait pas ce qu'il est sans la plume de Louis-Philippe DALEMBERT, je ne la connaissais pas encore et pourtant, c'est une révélation! D'une profonde sensibilité, empreinte de tendresse, de pudeur et de respect, elle explore les subtilités de la langue et du rapport à l'autre. L'auteur évoque ainsi l'intégration des juifs en terre haïtienne, l'apprentissage des rites et traditions, la mise à distance des événements par les mots, étrangers, posés sur l'indicible pour panser ses plaies. 


Peut-être parce qu’il n’utilisait pas sa langue maternelle, comme ça peut arriver de se sentir plus à son aise dans une langue autre que la sienne : les mots nouveaux, moins proches de notre corps, charrient plus de légèreté et s’envolent ainsi sans contrainte aucune, libres des blessures de l’enfance. P. 194

Pour celles et ceux qui ont connu l'exil, le déracinement, ce propos résonne foncièrement. Ni Lenka HORNAKOVA-CIVADE, ni Maryam MADJIDI, pour ne citer qu'elles, n'auraient réussi à écrire respectivement "Giboulées de soleil" et "Marx et la poupée" dans leur langue maternelle. 

Ce roman est empreint d'une très grande humanité. Il est lauréat du Prix du Livre France bleu_Page des Libraires 2017.

Le 4 juin prochain, je vais avoir l'immense chance de rencontrer Louis-Philippe DALEMBERT, il assurera le passage de relais à celle ou celui qui lui succédera. Ce moment promet d'être émouvant !

Vous ne connaissez pas les cinq romans en lice cette année ? Il suffit de demander !


"La chambre des merveilles" de Julien SANDREL
"Fugitive parce que reine" de Violaine HUISMAN
"Un océan deux mers trois continents" de Wilfried N'SONDE
"Kisanga" de Emmanuel GRAND,
"Le théâtre de Slavek" de Anne DELAFLOTTE MEHDEVI.

 

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2018-05-14T07:22:35+02:00

Jeunesses de Max BLONDAT

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Jeunesses de Max BLONDAT

Ma #lundioeuvredart  est une oeuvre d'un artiste français du début du XXème siècle.

"Jeunesses " de Max BLONDAT est une sculpture en plâtre, l'opportunité de faire un petit clin d'oeil aux Dames de la DAMM. Elle est effectivement accueillie au Musée Joseph DENAIS de Beaufort-en-Vallée.

Ces trois jeunes personnages sculptés, regardant le monde du haut de leur rocher, m'ont subitement fait penser au roman récemment lu de Sandrine COLLETTE "Juste après la vague", une jolie illustration des trois enfants abandonnés par leurs parents alors que l'eau monte, monte, monte... à la suite d'un tsunami et qui semblent pourtant vouloir surmonter l'épreuve, un peu comme si la fraternité, leur solidarité et l'invincibilité de leur jeunesse pouvaient les sauver, c'est ce que l'on a envie de croire bien sûr. A vous de lire le roman pour en connaître le dénouement ! 

Mais revenons à cette sculpture, les visages sont gais, illuminés, la blancheur du matériau renforce encore l'expression d'une jeunesse candide, ingénue, innocente, dont le parcours initiatique ne fait que commencer, une bien jolie manière de commencer cette nouvelle semaine, non ?

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2018-05-11T06:00:00+02:00

La nuit introuvable de Gabrielle TULOUP

Publié par Tlivres
La nuit introuvable de Gabrielle TULOUP

Philippe REY éditeur

Après le #Prixdulivre France bleu_Page des libraires, je retrouve le chemin des 68 premières fois.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Nathan Weiss est divorcé. Il vit en Slovénie depuis 4 ans, depuis le décès de son père avec qui une relation presque fusionnelle était établie. Avec sa mère, les choses étaient plus compliquées. Distante, peut-être indifférente, il ne savait pas vraiment, jusqu'à cet appel de la voisine Jeanne l'invitant à passer chez elle lors d'un prochain séjour à Paris. Ils auront à parler de Marthe, justement. Nathan appréhende cette rencontre avec Jeanne mais la surprise est ailleurs. A peine arrivé, Jeanne referme sa porte et accompagne Nathan chez sa mère. Là, une vieille femme se repose dans son fauteuil. Physiquement et malgré ces 4 années sans visite, Nathan ne la trouve pas changée mais quand elle ouvre la bouche, il se rend rapidement compte qu'elle le confond avec son père. Voilà Nathan confronté à la durée réalité de la maladie d'Alzheimer. De retour chez Jeanne, la voisine lui explique qu'elle doit lui remettre une lettre de la part de sa mère. En réalité, il y en a 8 mais elle a promis à Marthe de n'en remettre qu'une à chaque fois, telle était sa volonté. Nathan aura beau essayé, cette modalité reste non négociable. Ainsi s'ouvre la voie de la confession...

Ce roman court est rythmé tantôt par la vie de Nathan, tantôt par les lettres adressées par Marthe à son fils. Lentement, le fil des deux vies se déroule. Nathan connaît la sienne mais il est loin de soupçonner celle de sa mère. Il va de surprise en surprise, se retrouve le confident d'une jeune femme, amoureuse d'un homme et puis... lentement se dévoile un terrible secret.
"La nuit introuvable" met le doigt sur le poids trop lourd à porter d'un secret de famille, de ceux qui hantent une existence et qui en fin de vie, ne demandent qu'à être dévoilés, histoire d'expliquer aux proches le pourquoi des sentiments, des postures et des façades aussi. 

Mathieu MENEGAUX dans "Est-ce ainsi que les hommes jugent ?" posait récemment cette question :  "Connaît-on jamais tout de celui avec qui l’on vit ?". Cette question nous taraude indéfiniment, plus encore lorsque l'on referme ce livre !

Le propos est émouvant même si le procédé littéraire manque un peu d'originalité. Le recours aux lettres numérotées était celui retenu aussi par Amélie ANTOINE "Quand on n'a que l'humour" lu en fin d'année dernière, j'y ai retrouvé à regret cette chasse aux trésors qui, pour autant, fixe le tempo des rendez-vous avec le passé et touche la sensibilité du lecteur. Moi-même, j'ai marché !

Il n'en demeure pas moins que la qualité de la plume est à saluer. Profondément poétique, elle est tendre et délicate, pleine d'humour aussi :


Le déni a ses limites. A la douane, les agents m'ont demandé si je n'avais rien à déclarer. J'étais bien embêté. Avaient-ils deux bonnes heures devant eux ? Mais on ne plaisante pas avec des gens-là. P. 15

Elle décrit très bien l'impuissance des proches devant l'instabilité de la maladie, offrant parfois le visage d'une femme ordinaire, raisonnée, plus souvent celui d'une personne inconnue, en perte de repères, en mal de souvenirs, les bons et les mauvais, ceux qui laissent des empreintes indélébiles des souffrances passées et qui trouvent la voie de la réminiscence :


Les hommes ne savent pas que l’on garde à vie la marque d’une inconsistance comme une griffure qui se réveillera et qu’on grattera jusqu’au sang chaque matin de doute. P. 44

Il fait aussi partie de la sélection des 68 Premières fois

 

"L'Attrape-souci" de Catherine FAYE

"Les déraisons" d'Odile d'OULTREMONT

"Pays provisoire" de Fanny TONNELIER

"L'homme de Grand Soleil" de Jacques GAUBIL

"Les rêveurs" d'Isabelle CARRE

"Eparse" de Lisa BALAVOINE

"Celui qui disait nonde Adeline BALDACCHINO

"Une mère modèle" de Pierre LINHART

"Fugitive parce que reine" de Violaine HUISMAN

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2018-05-09T11:19:54+02:00

Sunset de TELLAS

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Sunset de TELLAS

Une autre manière de fêter le printemps, c'est de faire fleurir des œuvres au cœur de la Ville, accessibles à tous, voilà la volonté des Echappées d’art lancées sur Angers il y a 3 ans déjà.

La première création de l’édition 2018 est celle d’un artiste italien, Tellas. Vous pouvez la contempler rue de l’Espine, juste à côté du Musée Pincée.

Monumentale, abstraite, Sunset illumine la ruelle de ses couleurs et de la fantaisie du tracé. Une première très réussie, vivement la suivante !

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2018-05-08T08:41:42+02:00

Juste après la vague de Sandrine COLLETTE

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Juste après la vague de Sandrine COLLETTE

Editions Denoël

Je ne lis par régulièrement du roman noir mais une rencontre sur le Salon du Livre de Paris m’a fait replonger si je puis dire. Il faut dire que la plume de Sandrine COLLETTE est toujours la promesse de profondes émotions, impossible de résister ! Après « Six fourmis blanches » et « Un vent de cendres », voici donc « Juste après la vague », son tout dernier roman publié en janvier 2018.

Je vous dis quelques mots de l’histoire :

Un tsunami a récemment immergé l’ensemble des terres d’une  île, à l’exception du sommet où vit une famille de 11 personnes, Pata, Madie, et leurs 9 enfants. Ils sont les seuls survivants du cataclysme. Après 6 jours passés à scruter l’horizon dans l’attente de secours et devant la montée permanente des eaux charriant les restes des maisons détruites et les corps des noyés, les parents décident de fuir. Ils ne tiendront toutefois pas tous sur l’embarcation de fortune qui leur reste encore. Les parents décident finalement de laisser trois enfants, endormis, avec la promesse de venir les chercher dès qu’ils auront accoster sur les hautes terres.

Ce roman fait partie de la collection « Sueurs froides », vous comprendrez aisément qu’il y a effectivement toute sa place.

Sandrine COLLETTE plante le décor d’une fin du monde.

D’un côté, il y a une épopée familiale portée à bout de pagaies par le père et l’aîné des garçons. Le périple pour rejoindre les hautes terres est estimé à 12 jours de navigation, mais c’est sans compter sur la furie des éléments. Ils sont si fragiles face à l’immensité d’un paysage, qui n’est plus composé que d’eau, et le bouillonnement d’un océan enragé. Ils vivent des moments d’intenses frayeurs et, vaille que vaille, tentent d’avancer. 

D’un autre côté, il y a les aventures de trois jeunes enfants, plongés dans un chagrin immense d’avoir été abandonnés, qui vont se laisser guider par leur instinct de survie. Leur maman a bien laissé une lettre leur demandant de faire durer le stock de nourriture pour tenir le temps qu’ils reviennent les chercher, mais il ne s’agit que d’enfants ! Ils ont bien vu leur mère cuisiner, mais de là à assurer la préparation de repas pour trois... Ils ont bien vu leur père pêcher mais de là à relever un poisson des eaux noirâtres...

Ce roman, je ne vais pas vous en dire beaucoup plus si ce n’est que votre cœur va être mis à rude épreuve.

L’histoire est terrifiante et profondément dramatique. Sandrine COLLETTE maîtrisant à la perfection l’art de la description, elle met tous nos sens en éveil. Les tribulations de cette famille sont toutes plus intenses les unes que les autres. Vous pensez que le pire est arrivé ? L’écrivaine, elle, conçoit un scénario qui va encore plus loin !


La barque est seule et dérisoire sur l’océan en colère. La mère regarde Pata de toutes ses forces. Il observe le monde, il sait lui aussi. Il compte leurs chances. Les rames sont posées sur le bord de l’embarcation, inutiles à présent. P. 129

Avec ce roman, l’auteure met le doigt sur le rapport de l'homme à l'environnement dès lors qu'il en perd la maîtrise. Elle en dit long sur l’histoire des réfugiés climatiques, une population trop peu appréhendée aujourd’hui qui pourrait pourtant atteindre les 250 millions en 2050 selon les prévisions de l’Organisation des Nations Unies. Je n’ose à peine concevoir qu’il s’agisse d’un roman d’anticipation et pourtant. On se souvient tous des images largement médiatisées du tsunami du 26 décembre 2004 dans l’océan indien et qui a fait environ 250 000 morts. La nature se fait d’une telle violence qu’elle en devient une arme de destruction massive.

Ce sont aussi dans les contextes où la vie devient la plus fragile que la vraie nature des gens s’exprime le plus fortement. Sandrine COLLETTE crée une intrigue post-apocalyptique qui devient le terrain de jeu idéal à l’exploration des relations humaines. Elle va ainsi disséquer celles qui unissent cette famille, déchirée.

Il y a celles des parents avec leurs enfants, les émotions d’une mère, torturée par le sentiment de culpabilité d’en avoir laissé trois, meurtrie viscéralement par l’amour inconditionnel qu’elle porte à tous :
 


Madie ne se délivrera pas de sa peine, c’est elle qui la porte. Sans elle, elle serait déjà devenue un courant d’air, une ombre, une poussière de mère. P. 181

Il y a aussi la résignation d’un père qui tente le tout pour le tout, histoire de sauver ce qu’il lui est encore permis d’espérer, à la vie à la mort.

J’ai personnellement beaucoup aimé suivre les aventures des trois enfants restés seuls, rivalisant d’ingéniosité, se heurtant à la méconnaissance des matériaux et leur alchimie, de la loi de gravité (au sens propre comme au sens figuré !), menant expérience sur expérience avec une ténacité redoutable. Le portrait de chacun est attendrissant et les trois, ensemble, constitue une équipe de charme.  Sandrine COLLETTE nous offre ainsi quelques parenthèses jubilatoires d’enfants portés par un enthousiasme débordant, animés le sens de la fratrie et  une furieuse envie de vivre. Il y a une dimension sauvage, presque animale, dans leur parcours.

Quant à la chute, elle est juste magistrale.

Ce roman est un coup de maître porté par une plume prodigieuse, à lire absolument.
 

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2018-05-07T06:55:29+02:00

Per Adriano de Igor MITORAJ

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Per Adriano de Igor MITORAJ

Cette sculpture en bronze est bien connue des Angevins. Elle est installée Place Saint-Eloi depuis 2004, devant le Musée des Beaux arts, et pourtant, je ne l'avais encore jamais partagée.
Cette représentation d'un visage est l'oeuvre d'un artiste d'origine polonaise, Igor MITORAJ. Il est né en 1944 et s'intéresse exclusivement à la figure humaine. 

Adepte des sculptures monumentales, il traite de la fragilité de l'Humanité. 

Là, les contours laissent à penser à une photographie pour partie déchirée, un peu comme si les tragédies de la vie l'avaient pour partie amputé. 

Certains y voient un masque. Pour moi, les yeux fermés m'inspirent plutôt un homme apaisé.

Souhaitons qu'il le soit, isolé du reste du monde, à l'abri des regards !

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2018-05-05T09:42:04+02:00

Est-ce ainsi que les hommes jugent ? de Mathieu MENEGAUX

Publié par Tlivres
Est-ce ainsi que les hommes jugent ? de Mathieu MENEGAUX

Cette semaine, vous êtes peut-être passé(e)s à côté de la sortie du tout dernier roman de Mathieu MENEGAUX : "Est-ce ainsi que les hommes jugent ?" publié chez Grasset.


A bien y réfléchir, ce  livre pourrait être une rose. Il a le doux parfum de la plume addictive de son auteur, ou la promesse d'une lecture en apnée totale, mais ne vous y trompez pas, les épines sont bien là, la violence de la société aussi. Quant à nourrir le lien avec Aragon, il n'y a qu'un pas, souvenez-vous de "La Rose et le Réséda" !


Je crois bien qu'il ne vous reste plus qu'à courir chez votre libraire préféré(e)... on en reparle après bien sûr !

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