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2021-12-31T16:30:00+01:00

Je lis donc que je suis, édition 2021

Publié par Tlivres
Je lis donc que je suis, édition 2021

A l'invitation de Nicole, je m'essaie à revisiter mes lectures de l'année 2021 pour en faire le portrait d'un jour... 

Comment te sens-tu ? Les coeurs inquiets 

Décris où tu vis actuellement : Là où nous dansions

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? Escales en Polynésie 

Ton moyen de transport préféré : La carte postale 

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Simone

Toi et tes amis vous êtes : Les enfant véritables

Comment est le temps ? Mousson froide

Quel est ton moment préféré de la journée ? Avant le jour 

Qu'est la vie pour toi ? Un tesson d'éternité 

Ta peur : Les monstres

Quel est le conseil que tu as à donner ? S'adapter

La pensée du jour : Garder le cap

Comment aimerais-tu mourir ? Au coeur de la fougère  

Les conditions actuelles de ton âme : Over the rainbow 

Ton rêve ? Baisers de collection 

Et vous, ça vous dit de tenter l'aventure ?

Vous manquez d'inspiration ? Retrouvez l'édition 2020 !

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2021-12-31T12:30:00+01:00

François COLLET au Jazz Club de Gupta’s

Publié par Tlivres
François COLLET au Jazz Club de Gupta’s

Les arts sont bien vivants !

Hier soir, au Gupta’s, se produisait un trio sous la houlette de François COLLET.

Le guitariste était accompagné pour l’occasion de Gabor TURI à la batterie et Gaël VENTROUX à la contrebasse.

Les trois musiciens ont interprété le répertoire de Grant GREEN, un jazz man américain né le 6 juin 1935 à Saint-Louis dans le Missouri.

Quelques titres ont ainsi été joués. Tout a commencé avec « Green street », et puis « Grant’s dimensions », ou encore « You don’t know what love is », et bien d’autres encore.

Dans la « cave » du Gupta’s aménagée en salle de concert, 
 

le trio nous a offert un moment suspendu, une parenthèse musicale tellement bienvenue pour lutter contre la morosité ambiante.

Perso, si le set était vraiment de très belle qualité, j’ai adoré les notes funky des interprétations, le rythme plus entraînant. J’aurais volontiers dansé 😉

De belles surprises nous attendent en janvier. Consultez le programme 😉

Vous pouvez aussi y boire un verre et grignoter.

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2021-12-31T07:00:00+01:00

Séduisantes chimères de Stéphane BRET

Publié par Tlivres
Séduisantes chimères de Stéphane BRET

BoD

Le discours d’armistice vient tout juste d’être prononcé. Nous sommes le 11 novembre 1918. La première guerre mondiale touche à sa fin, laissant des états ruinés et exsangues, des familles meurtries par la douleur de leurs morts et le retour des gueules cassées. Pendant la guerre, Adrienne Roux qui, un temps avait travaillé comme prostituée à la Maison close « La fleur blanche », réorientée suite à une maladie, a participé à l’effort patriotique dans ses nouvelles missions d’aide soignante, puis d’infirmière. Aude Larivière, originaire du Loiret, n’était pas en reste. Couturière, elle rapidement quitté son atelier de la rue Saint Dominique pour entrer au service de confection des uniformes aux armées. Les deux femmes, émancipées, fortes de leurs expériences professionnelles dans lesquelles il faut bien le dire, le sexe dit faible a assurer l’arrière garde, se prennent à rêver d’une condition à l’égale de l’homme. Comment pourrait-il en être autrement ? Quant à Arnaud Girard, banquier, un ancien client d’Adrienne, lui préfère se nourrir de l’esthétique et la beauté artistique pour oublier l’état catastrophique des finances publiques. Tous trois vont aborder l’après-guerre, portés par un élan d’allégresse, que de « séduisantes chimères » !

Ce roman, c’est son auteur qui m’en a proposé la lecture, qu'il en soit ici remercié !

Je me suis plongée dans ce roman historique, portée par l’euphorie ambiante des cercles parisiens. Les années 1920 sont une décennie d’espoir. Les espérances sont grandes en matière de liberté. Les femmes sont profondément inspirées par l’aviatrice française, Adrienne Bolland, sa traversée de la Cordillère des Andes. Elles s’affranchissent des canons de la mode, elles se réinventent dans la haute couture avec Gabrielle Chanel, Jean Patou, Paul Poiret. La garçonne devient le modèle. Les femmes se mettent au pantalon. Elles adoptent des tenues confortables et coupent leurs cheveux. La littérature, portée par André Breton et la publication de son livre « Les champs magnétiques », voit naître les prémisses du surréalisme avec un rayonnement sur l’ensemble des disciplines artistiques.

Le monde change, se modernise, vit de profondes mutations, comme les hommes et les femmes qui, pourtant, ne font que vivre leur vie...


Les différents épisodes d’une vie pouvaient être compartimentés, étanches l’un à l’autre, et pourtant révéler une cohérence à long terme. P. 93/94

Le rythme est trépidant, à l’image de l’effervescence des années folles. Le roman historique est très documenté, ce qui en fait une véritable richesse. À celles et ceux qui voudraient s’initier, c’est le parfait compagnon. Pour celles et ceux qui connaissent les grands noms de l’époque, nul doute qu’ils prendront plaisir à les retrouver.

« Séduisantes chimères », c’est un livre qui se lit comme un roman d’aventure, une épopée.

La plume de Stéphane BRET que je découvre est belle et fluide.

C’est une lecture revigorante tout à fait fascinante. Vous pouvez la commander sur les sites BoD, FNAC et Decitre.

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2021-12-30T17:37:17+01:00

Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN

Publié par Tlivres
Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN

Ma #citationdujeudi, je l'ai extraite d'une lecture récente qui me hante, tant les réseaux sociaux sont présents dans notre vie, pour le meilleur comme pour le pire.

Il s'agit du tout dernier roman de Delphine DE VIGAN, "Les enfants sont rois" chez Gallimard.

J'aime profondément quand la littérature nous permet de méditer sur l'histoire contemporaine, celle qui se passe sous nos yeux sans parfois que l'on y prenne garde.

Ce roman, Delphine DE VIGAN l'a écrit comme un acte militant, un roman pour faire bouger les lignes, inciter le législateur à faire évoluer la loi pour réglementer l'exploitation commerciale des enfants.

Il est une nouvelle fois très réussi. Je vous le conseille.

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2021-12-28T07:00:00+01:00

Le Livre des deux chemins de Jodi PICOULT

Publié par Tlivres
Le Livre des deux chemins de Jodi PICOULT

Traduit de l’anglais par Marie CHABIN

Jodi PICOULT nous revient avec « Le Livre des deux chemins » aux éditions Actes Sud, un énorme coup de ❤️

La narratrice, Dawn McDowell, la quarantaine, est à bord d’un avion. Elle sera l’une des 36 survivants d’un crash aérien. Elle est prise en charge par une cellule de crise. Une fois les démarches administratives réalisées, et à la question, où voulez-vous aller maintenant ? Plutôt que de choisir de rentrer chez elle, retrouver son mari, Brian, sa fille, Meret, elle donne la destination de l’Egypte. Alors que dans la vie elle exerce en tant que doula, sage-femme de fin de vie, un métier qui se répand aux Etats-Unis pour accompagner les personnes en fin de vie, elle retrouve au Caire son amour de jeunesse, Wyatt Armstrong, archéologue, qui dirige des fouilles dans la nécropole de Deir el-Bersha. Tous ses souvenirs remontent à la surface, ses travaux sur "Le Livre des deux chemins", première carte de l’au-delà découverte. Dès lors, tout peut basculer… au nom de la passion.

Si la mort est le sujet principal, ce n'est pas tant la grande faucheuse qui est approchée mais plutôt le passage vers l'au-delà et tout ce qu'il recouvre de mystère, de quoi rendre le propos lumineux et le rythme haletant.

Jodi PICOULT donne le ton avec cette citation de James MATTHEW BARRIE extraite de Peter Pan en guise d'introduction : « La mort va être une aventure grandiose ». Vous savez maintenant à quoi vous attendre.

L'au-delà, de tous les temps, fascine les hommes. JODI PICOULT retrace l’histoire du « Livre des deux chemins » écrit en 2050 avant Jésus-Christ et qui donne à voir deux voies proposées à l’âme du défunt pour sa renaissance. L’écrivaine nous emmène à la découverte des sarcophages de Deir el-Bersha et nous grise avec l'effervescence des fouilles archéologiques en terre égyptienne.

Au XXIème siècle, le sujet continue de subjuguer. Jodi PICOULT scrute une tendance sociétale qui fait un tabac aujourd'hui aux Etats-Unis, confier l’accompagnement de la fin de vie de ses proches à un.e doula. Nous leur voulons tous le meilleur. Alors, pourquoi ne pas demander à des professionnels la réalisation de leurs dernières volontés dans l'espoir d'une paix éternelle ?


C’est effrayant, la mort. C’est bouleversant et douloureux et ça ne devrait pas être normal de l’affronter seul. P. 66

J’ai été profondément touchée par le destin de Win, malade d’un cancer des ovaires, à qui Dawn va apporter des soins holistiques et spirituels en complément des soins palliatifs. Win va lui confier une mission singulière alors même que le compte à rebours est lancé, de quoi donner quelques sueurs froides et nourrir le débat philosophique autour du sens de l’existence.

Et puis, il y a l’amour. Jodi PICOULT explore l’évolution des relations de couple au fil des ans.


On éprouve une sensation d’entièreté quand on se blottit dans les bras de la personne qui nous enlace depuis quinze ans. P. 73

Entre la sécurité qu’offre un long compagnon de route et la fulgurance de la passion amoureuse aux côtés d’un amant, il y a, là aussi, deux chemins. Loin de la mort, il est alors question de VIE.

Vous l’aurez compris, j’ai succombé une nouvelle fois au charme de la plume de l’écrivaine américaine, dense et bouillonnante, aux empreintes sociologiques, historiques, philosophiques voire mystiques.

De Jodi PICOULT, vous aimerez peut-être aussi :

« Mille petits rien »

« Le Livre des deux chemins » sera mon dernier coup de cœur de l’année 2021, l'occasion d'un petit clin d'oeil à Marie MONRIBOT dont le « Coeur gros » a aussi orné :

« La carte postale » de Anne BEREST

« Le Monde qui reste » de Pierre VERGELY

« Les enfants véritables » de Thibault BERARD

« Les danseurs de l'aube » de Marie CHARREL

« Ma double vie avec Chagall » de Caroline GRIMM

« Batailles » de Alexia STRESI

« Trencadis » de Caroline DEYNS

« Le stradivarius » de Yoann IACONO

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2021-12-27T18:10:00+01:00

Joséphine BAKER par Alexander CALDER

Publié par Tlivres
Joséphine BAKER par Alexander CALDER

Ma dernière #lundioeuvredart de l'année vient honorer une grande Dame entrée au Panthéon le 30 novembre 2021, Joséphine BAKER.

Croquée par Pénélope BAGIEU en 2016

par Catel et Bocquet la même année

elle fut également représentée en 1928 par un américain, Alexander CALDER. Là, une sculpture en fil de fer, création offerte par l'artiste lui-même au Centre Pompidou :

"Grâce aux propriétés souples du fil de fer, Calder restitue les déhanchements et frétillements du charleston de Joséphine Baker.

Sans avoir vu son spectacle dans la Revue Nègre du Théâtre des Champs Elysées, Alexander Calder consacre cinq sculptures à l'artiste de music-hall américain dont l'impertinent numéro de danseuse nue, ceinturée à la taille de plumes ou de bananes, provoque scandale et succès. Suspendue, mobile, la silhouette semble générer son propre mouvement par les spirales des seins et du ventre. Avec cette technique nouvelle, la sculpture, que Calder activait parfois comme une marionnette, se fait dessin dans l'espace".

Alexander CALDER trouve sa voie dans l'art abstrait. Il est pionnier dans la discipline du "mobile" dans les pas de Marcel DUCHAMP.

A ses débuts, ses créations sont animées par un moteur. Les forces naturelles prennent bientôt le relais pour les mettre en mouvement. Il joue avec leur légèreté en quête du parfait équilibre.

Son registre artistique est marquée par des rencontres, celles de Piet MONDRIAN et Joan MIRO... en particulier. 

L'homme est aussi fasciné par le cirque. Là, c'est aux côté de Léonard FOUJITA qu'il travaille, le premier crée les personnages le second la musique pour des spectacles que verront Jean COCTEAU, Kiki DE MONTPARNASSE, Man RAY...

Dans les années 1960, il répondra à des commandes internationales de sculptures monumentales. C'est ainsi qu'il réalisera "Flamingo" pour Chicago par exemple.

 

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2021-12-24T12:45:00+01:00

Emma Paddington tome 1 de Catherine ROLLAND

Publié par Tlivres
Emma Paddington tome 1 de Catherine ROLLAND

Nous sommes le 24 décembre. Vous êtes à court d'idée pour des adolescents (ou des adultes curieux en littérature), je crois que j'ai quelque chose pour vous !

Je termine tout juste le premier tome des aventures d'Emma Paddington : "Le manoir de Dark Road end". Je suis "emballée" !

Emma Paddington habite San Francisco aux Etats-Unis. Elle a suivi une formation de psychologue et travaille aujourd'hui dans la savonnerie tenue par sa copine Ann. Elle vit le parfait amour avec Will, enfin parfait, pas tant que ça. Alors qu'Emma tient la boutique pour rendre service à Ann, retenue par un rendez-vous médical, elle reçoit un appel téléphonique de la comptable exigeant une pièce administrative, laquelle est restée chez Ann. Ni une, ni deux, Emma ferme la boutique et court chez Ann, elle n'en a que pour quelques minutes. Mais quelle surprise ! A son arrivée, elle se rend compte que le logement est occupé. Ann semble batifoler dans sa chambre avec... Will. C'en est trop pour Emma, elle décide de tout abandonner, activité professionnelle, compagnon, pour se rendre au Manoir de Dark Road End dont elle a hérité. Dans le village, le Manoir a mauvaise réputation. Un agent immobilier lui conseille de le vendre, d'ailleurs il a un investisseur à lui présenter. Là aussi, le scénario ne tiendra pas une seconde. Ainsi commence pour Emma Paddington une nouvelle page de sa vie.

Vous l'avez compris, l'histoire est tout à fait jubilatoire, l'itinéraire d'Emma Paddington semé d'embûches, pour le meilleur... comme pour le pire !

Entre ombre et lumière, rêve et réalité, magie et vie quotidienne, hallucinations et faits, son coeur ne va pas manquer de balancer, de quoi vous assurer une lecture hors du commun. 

Personnellement, si je ne suis pas une grande lectrice du genre "fantastique", là, j'ai plongé et me suis laissée porter par les chimères.

Il faut dire que je ne taris pas d'éloge sur la plume de Catherine ROLLAND. D'ailleurs, si vous ne la connaissez pas encore, c'est le moment de vous y intéresser.

Il y a eu :

« Le cas singulier de Benjamin T. », un énorme coup de coeur

et puis,

« La Dormeuse », un roman d'une profonde intensité.

La femme est d'humeur gaie et polissonne, enthousiaste et dynamique, pleine d'énergie... et de talent, ses livres aussi ! Quand vous y aurez goûté, il est fort à parier que vous ne pourrez plus vous en passer...

Un peu comme pour les romans policiers, avec les romans "fantaisie", il convient de ne pas en dire trop (même si vous me voyez terriblement frustrée !). Alors, plus que jamais, je reste sur le teasing (l'occasion de faire sourire une nouvelle fois mes comparses du Book club !).

Emma Paddington, précipitez-vous sur le tome 1 !

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2021-12-24T07:00:00+01:00

La carte postale de Anne BEREST

Publié par Tlivres
La carte postale de Anne BEREST

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J24

"Un livre pour finir en beauté"

 

Toutes mes lectures 2021 étaient belles, mais j'ai dû choisir, alors, place à

 

« La carte postale » de Anne BEREST publié chez Grasset.

 

 

80ème coup de coeur

de T Livres ? T Arts ?

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
"La carte postale", c'est une enquête menée par Anne BEREST, elle-même, écrivaine, réalisatrice. De bout en bout, j’ai été captivée par la recomposition du puzzle familial. Ce roman est empreint d’un mystère jamais résolu qui, sous le feu de son action, prend un nouveau tournant. 
 
Sous la plume de Anne BEREST, la petite histoire, celle de ses ascendants, résonne cruellement avec la grande, celle qui porte un H majuscule, si douloureuse. Elle concourt ainsi non seulement à la mémoire de sa famille, mais aussi à celle de tous les juifs exterminés dans les camps de la mort.
 
Ce qui m’a profondément touchée aussi dans cette lecture, c’est la relation établie par Anne BEREST avec sa mère, Lélia, sans qui rien n'aurait été possible. 
 
"La carte postale", c’est la révélation de moult secrets de familles, parfois sciemment cachés, parfois totalement subis par une génération qui va pouvoir, désormais, s’émanciper de ce poids trop lourd à porter. Mais c'est aussi une démarche intellectuelle autour du sens du mot "juif". 
 
Un roman historique, un roman d'aventure, un roman jubilatoire, des personnages éminemment romanesques, tout y est. Enorme coup de coeur.
 
Anne BEREST a été interviewée par l'équipe de VLEEL (Varions les éditions en live) le 28 octobre dernier. Vous pouvez visionner l'émission.
 

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2021-12-24T07:00:00+01:00

Murène de Valentine GOBY

Publié par Tlivres
Murène de Valentine GOBY

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021

J24 "Murène" de Valentine GOBY, un roman publié chez Actes Sud disponible aujourd'hui en collection Babel.

Nous sommes dans les années 1950. François a 22 ans. Ses parents sont couturiers, ils tiennent un atelier. Sa mère, Jane, est d’origine anglaise, naturalisée française. Il entretient avec sa sœur Sylvia une relation de complicité. Ce qui n’est plus le cas avec son père, Robert, depuis que le fils a fait voler en éclat la carrière d’ingénieur rêvée par le père pour son fils. François accumule maintenant les petits boulots. Une mission vient de lui être promise dans les Ardennes, la neige est tombée sur la France, réduisant toutes activités. Là-bas, ils ont besoin d’hommes comme lui. Sur le chemin, le camion qui l’emmène tombe en panne. Ils sont en rase campagne, il faut aller chercher des secours. François part à pied vers l’inconnu. Dans un champ de Bayle, il découvre un wagon de train. Il monte au sommet et là, un arc électrique le foudroie, le projetant à terre, brûlé à 30 pour cents. Il serait mort s’il n’y avait eu cette enfant à la recherche de son renard. Sauvé in extremis mais à quel prix ?

Comme dans « Un bateau dans les arbres », l’écrivaine choisit le domaine de la santé comme territoire d’exploration. Après le traitement des tuberculeux au sanatorium d'Aincourt, elle revisite les progrès de la médecine en matière de prothèses pour les hommes et les femmes amputés. Initialement prévues pour les blessés de guerre, elles sont banalisées pour les civils. Avec le personnage de François, qui pourrait être vous, votre frère, votre voisin, Valentine GOBY dévoile la vie de handicapés moteur au quotidien, la souffrance du corps bien sûr et là, ne comptez pas sur elle pour être bienveillante, elle le fait avec franchise et nous dévoile une effroyable réalité.

Mais, bien sûr, le défi n’aurait pas été suffisant à relever pour Valentine GOBY qui déroule comme un tapis rouge le handisport comme la voie de la résilience, celle qui permettra d’espérer un retour à la dignité humaine. Monter sur la plus haute marche d’un podium devient rapidement l’objectif à atteindre.

Par le jeu de l’écriture, Valentine GOBY fait se croiser le destin de François, un personnage de fiction, avec celui de celles et ceux qui se sont battus pour qu’ aujourd’hui les disciplines sportives para-olympiques soient ce qu’elle sont.

Je suis sortie de cette lecture profondément émue.

 

Valentine GOBY, une nouvelle fois, nous livre un roman d'une densité extraordinaire. Il est incroyablement lumineux !

Enorme coup de coeur. 

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2021-12-23T07:00:00+01:00

Un monde à portée de main de Maylis de KERANGAL

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Un monde à portée de main de Maylis de KERANGAL

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021

J23 "Un monde à portée de main" de Maylis DE KERANGAL, un roman publié chez Verticales et disponible aujourd'hui chez Folio.

Paula, Kate et Jonas ont tous les trois fait l’Institut de peinture de Bruxelles, rue du Métal, en 2007. Ils se retrouvent et se remémorent leur apprentissage de la technique du trompe-l’œil, leur appropriation lente et laborieuse des matériaux, du bois, des marbres, des pierres semi-précieuses, leur sensibilisation aux nuanciers de couleurs... Ils y ont passé 6 mois intenses de formation, ont éprouvé les limites de leur corps. Ils ont eu leur diplôme, ce passeport pour les contrats, les missions, à travers la France, le monde. Une nouvelle vie commence alors !

Avec ce roman d'apprentissage, Maylis de KERANGAL nous initie à la discipline de la peinture de décor, elle nous fait entrer dans l'atelier des artistes, nous apprend à distinguer le pinceau à lavis de celui à laque en poils d'ours d'Alaska, elle nous fait voyager à travers le monde en suivant la route du marbre, il y a le vert de Polcevera, le mischio de San Siro, l'albâtre du Mont Gazo... L'écrivaine a ce talent de nous captiver pour un sujet qu'elle explore jusque dans les tréfonds, elle l'appréhende avec minutie, nous familiarise avec le vocabulaire et les codes, nous dévoile son histoire, son environnement.

J'ai beaucoup aimé l'approche charnelle que fait l'auteure de cet artisanat d'art. Elle montre à quel point un métier manuel marque les corps de leur empreinte.

 

Les tâches sont besogneuses, elles sont physiques, éprouvantes. Amenés à travailler en hauteur, dans des configurations contraintes, pendant des heures et des heures, ils souffrent de courbatures, risquent la tendinite à force de répétition. 

Et puis, Maylis de KERANGAL choisit de jeunes adultes comme personnages pour incarner cette approche artistique, ceux-là mêmes qui sont en pleine mutation et apprennent à découvrir leur corps au gré de tribulations amoureuses. L'écrivaine a ce pouvoir de ciseler les psychologies.

Enfin, il y a cette question philosophique qui transparaît tout au long du roman : quel est le sens de la copie ? 

La plume de l'écrivaine est juste sensationnelle. Je me suis surprise une nouvelle fois à noter de nombreuses citations. Les phrases sont belles, elles sont longues, précises, soignées, méticuleuses et traduisent la quête perpétuelle de la fidélité, de l'exactitude et de la justesse du propos. Un roman qui sublime la peinture, comme la littérature !

Coup de coeur.

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2021-12-23T07:00:00+01:00

Un jour ce sera vide de Hugo LINDENBERG

Publié par Tlivres
Un jour ce sera vide de Hugo LINDENBERG

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J23

"Un prix littéraire lu"

J’ai choisi « Un jour ce sera vide » de Hugo LINDENBERG, un premier roman publié chez Christian BOURGOIS Editeur, lauréat du Livre Inter 2021.

Un jeune garçon de 10 ans passe l’été chez sa grand-mère. Chaque jour, il joue sur cette même plage normande. Alors qu’il s’amuse à gratter une méduse avec un bâton, Baptiste s’invite à ses côtés. Il lui demande de la tuer !

Dans les romans, ce que j’aime, c’est l’instant de rupture. Là, un premier intervient très vite dans la prose de Hugo LINDENBERG.

Dans ce roman familial, j'ai adoré les passages autour de la relation que lie la grand-mère à son petit fils. Lui, lui voue un immense amour.

 

Et puis, vous l’avez compris, il y aura un avant et un après cet été là. L’écrivain nous invite à passer deux mois dans la vie d’un enfant qui va vivre un parcours initiatique en vitesse accélérée. Cet été là, c'est le champ de tous les possibles qui s'offre à lui.

C'est là qu'il va découvrir la puissance de l’amitié avec Baptiste, faire des premières expériences, inoubliables.

 

J’ai aimé retrouver l’innocence des jeunes pousses, oublier qui je suis pour me laisser porter par la candeur des apprentissages.

La plume est belle. Ce premier roman est très réussi.

Je l'ai découvert avec le Book club, l'occasion de rappeler toutes ses références :

 

« Les enfants sont rois » de Delphine DE VIGAN

« Le roi disait que j'étais diable » de Clara DUPONT-MONOD

« Au-delà de la mer » de Paul LYNCH

« Le messager » de Andrée CHEDID

« L’ami » de Tiffany TAVERNIER

« Il n’est pire aveugle » de John BOYNE,

« Les mouches bleues » de Jean-Michel RIOU,

« Il fallait que je vous le dise » de Aude MERMILLIOD, une BD.

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2021-12-22T18:15:00+01:00

Escales en Polynésie de Titouan et Zoé LAMAZOU

Publié par Tlivres
Escales en Polynésie de Titouan et Zoé LAMAZOU

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J22

"Le livre le plus dépaysant"

 

J’ai choisi « Escales en Polynésie » de Titouan et Zoé LAMAZOU aux éditions Au vent des îles.

En ce froid d'hiver, rien de tel que de s'offrir une escapade !

 

Père et fille s'associent pour nous faire vibrer à travers des dessins et des textes d'une profonde humanité. Quand certains, en sortie du confinement, cherchent un retour à la nature et misent sur l'essentiel pour imaginer l'avenir, Titouan et Zoé nous ouvrent la voie d'un territoire situé entre terre et mer, là-bas, très loin, dans l'océan Pacifique.

Il y a des terres qui sont chacune singulières : les îles Marquises, l'archipel des Tuamotu, les îles Gambier (où Eric TABARLY, un ami marin, rêvait de s'installer), les îles de la Société, les îles du vent, les îles australes. 

Il y a des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des êtres qui ont quelque chose à nous transmettre dans notre rapport aux éléments. Les dessins sont magnifiques. Pleine page et aux couleurs chatoyantes, ils vont vous émerveiller, j'en suis persuadée. Il y a ces visages aux émotions pures. Titouan LAMAZOU réussit, derrière le petit rictus des hommes et des femmes qui restent humbles, il y a cette indéfinissable bonté dans leur regard. 

Il y a des oiseaux.

Il y a des plantes.

 

Titouan LAMAZOU fait l'apanage de toutes les formes de patrimoines, à travers les êtres vivants (la faune, la flore, les individus), les langues mais aussi l'urbanisme. Les représentations des monuments religieux, des fermes perlières... sont autant de constructions qui racontent une histoire de ces îles.

Et puis, il y a ces tatouages aussi, comme autant de signes traditionnels qui assurent le lien entre les générations, à la vie, à la mort. 

Enfin, il y a la littérature. Titouan LAMAZOU sème des références d'auteurs (d'autrices en l'occurrence) comme autant de petites graines dans notre esprit.

Assurément, ce livre serait un très joli cadeau !

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2021-12-22T07:00:00+01:00

Nos espérances de Anna HOPE

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Nos espérances de Anna HOPE

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021

J22 "Nos espérances" de Anna HOPE, un roman publié aux Editions Gallimard et disponible aujourd'hui chez Foliol'occasion d'un petit clin d'oeil à Marie de la Librairie de Chalonnes-sur-Loire Le Renard qui lit !

 

Nous sommes en 2004. Trois jeunes femmes de 29 ans, Hannah, Lissa et Cate, partagent une même maison le long du London Fields Park. Elle savourent avec gourmandise les petits plaisirs de la vie. Célibataires, elles ont la chance de vivre dans une maison et d'accéder à un poumon vert de "haute qualité environnementale". Elles mangent des produits sains. Elles se laissent porter par les opportunités de rencontres, de fêtes... loin des soucis logistiques que d'autres ont à surmonter. Elles rêvent de leur avenir. Quelques années plus tard, elles se retrouvent. Cate vit avec Sam, second dans un restaurant, dans le Kent. Mère d'un tout petit garçon, Tom qu'elle allaite encore, elle se morfond. Hannah, elle, partage le grand amour avec Nathan. Leur vie serait parfaite s'ils arrivaient à avoir un enfant, malheureusement, elle vit hantée par les échecs répétés d'ovulations. Leur projet se concrétisera-t-il un jour ? Quant à Lissa, elle, va de casting en casting. Elle rêve du rôle du grand soir. Réussira-t-elle à le décrocher ?

Le roman de Anna HOPE, c’est avant tout un livre sur l’amitié, une relation établie entre trois femmes, des Londoniennes, au début des années 2000, à un moment de leur vie où tout paraissait facile.

Personnellement, j'ai été profondément touchée par un personnage que l'on pourrait qualifier de secondaire et pourtant... c'est la mère de Lissa. Elle a illuminé cette lecture avec sa manière à elle de mener sa vie, peut-être une affaire de sensibilité, à moins que ça ne soit une affaire d'âge !!!   

La narration avec les deux temporalités est parfaitement orchestrée. Les mots sont tendres, sans jugement, juste là pour montrer que nous sommes tous différents ! 
 
Ce roman de Anna HOPE, ce fut un beau moment de lecture, l'un de ceux qui semblent vouloir s'envoler au premier courant d'air et qui, pourtant, continuent après quelques semaines de m'interpeller. Plus que d'être femme, voire mère, ne serions-nous pas déterminées à devenir ce que nous sommes par notre enfance, notre éducation, notre milieu social... ? La question, une fois le livre fermé, continue de me tarauder. Je crois que le ver était déjà dans le fruit et que le roman de Anna HOPE n'a fait qu'aggraver la situation !

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2021-12-21T07:00:00+01:00

L'amour au temps des éléphants de Ariane BOIS

Publié par Tlivres
L'amour au temps des éléphants de Ariane BOIS

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J21

"Le plus beau titre"

J’ai choisi « L'amour au temps des éléphants » de Ariane BOIS chez Belfond.

 

Arabella Cox, rebelle, insoumise depuis sa plus tendre enfance, bercée par les histoires de sa grand-mère inspirées de sa propre expérience de missionnaire adventiste en Afrique australe, est fascinée par le cirque. Elle assiste, indignée, à l’effroyable spectacle, la mort d’un éléphant par pendaison. Nous sommes dans le Tennessee en 1916. Tous les journalistes sont là pour couvrir l’événement. Lors de la parade du cirque, la veille, dans les rues de Kingsport, l’éléphante Mary a tué son dresseur devant une foule apeurée. Arabella a profondément été affectée par l’assassinat du pachyderme. Elle poursuit sa vie d’adolescente sous le regard exigeant de son père, adventiste du 7ème jour. Et puis, il y aura une histoire de jeunesse, dénoncée par son frère. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, Arabella est renvoyée de la famille par son père. Elle part pour New-York où elle suit une formation d’infirmière, mais là ne sera qu’une première étape de son itinéraire à travers le monde.

 

« L’amour au temps des éléphants » est un brillant roman d’aventure. Arabella est un personnage haut en couleurs, un très beau portrait de femme, éminemment romanesque.

 

C'est aussi un foisonnant roman historique. Tout commence avec ce fait réel de la pendaison d’un pachyderme. Et puis, avec James REESE EUROPE, Ariane BOIS saisit l’occasion de mettre en lumière les Harlem Hellfighters, dont la bravoure du corps d’armée était particulièrement redoutée par les Allemands pendant la première guerre mondiale. Effectivement, avant d’être rendu célèbre pour sa musique, James REESE EUROPE était un lieutenant. Il sera le premier citoyen africain américain à bénéficier de funérailles publiques.

 

Et enfin, l'amour, toujours l'amour. Ariane BOIS nous livre une histoire palpitante dans un rythme endiablé, il n'en fallait pas plus pour me séduire !

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2021-12-21T07:00:00+01:00

Les guerres intérieures de Valérie TONG CUONG

Publié par Tlivres
Les guerres intérieures de Valérie TONG CUONG

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021

J21 "Les guerres intérieures" de Valérie TONG CUONG, un roman publié chez Lattès et plus récemment chez  Le Livre de poche.

Pax est comédien. Il va tourner le film de sa vie. Parallèlement, il intervient avec Elisabeth chez Théa et Cie et propose du coaching en entreprise par le théâtre. C’est dans ce cadre qu’il croise le destin d’Emi Shimizu chez Demeson, une société de déménagement qui déplore un deuxième accident de sortie de route en 6 mois, certainement un suicide. Elle souhaite mener une action de prévention des risques auprès des salariés. Emi, d’origine japonaise, traverse à titre personnel une situation de crise, son fils Alexis en classe prépa a été agressé dans son appartement et laissé pour mort. Lors du premier rendez-vous de Pax et Emi, les regards font mouche, le coup de foudre ! Vous voyez les choses venir : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants »... et bien, vous vous trompez. Il faut dire que Pax s’est autorisé récemment quelques arrangements lors de l’enquête menée par les services de police dans son immeuble suite à une agression. Et s’il s’agissait d’Alexis ? Et si les étranges bruits sourds entendus lorsqu’il se préparait pour le rendez-vous de sa carrière avec son réalisateur de cinéma étaient ceux du corps de l’adolescent en proie à la violence d’un forcené ?

C’est ainsi qu’un roman intitulé « Les guerres intérieures » commence ! Vous pouvez imaginer que Valérie TONG CUONG, une fois le lecteur pris à la gorge, ne desserrera la pression que dans les toutes dernières pages.

Après « L’ardoise magique », « Pardonnable, impardonnable », elle poursuit son bout de chemin dans l’écriture en diffusant juste assez d’indices pour tenir le lecteur en haleine. Tous les ingrédients d’un bon thriller sont réunis.

Quant à la psychologie des personnages, elle est, vous pouvez me croire, ciselée à l'envie. 

J’ai personnellement beaucoup aimé l’approche de l’exil par l’auteure et de ses conséquences sur l’individu. Emi est originaire du Japon, elle ne s’est jamais vraiment sentie à sa place en France.

La plume de Valérie TONG CUONG, on voudrait ne jamais avoir à la quitter.

Alors, replongez avec "Un tesson d'éternité" !

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2021-12-21T07:00:00+01:00

Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN

Publié par Tlivres
Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN

Ma #Mardiconseil est le tout dernier roman de Delphine DE VIGAN : "Les enfants sont rois", publié chez Gallimard.

Nouvelle référence du Book club.

 

Tout commence avec l’annonce de la disparition d’une enfant, Kimmy Dioré, 6 ans, par la Brigade Criminelle. C’est une star sur les réseaux sociaux. La dernière story publiée par sa mère concernait le choix d’une nouvelle paire de chaussures. Les followers étaient appelés à voter. Nous sommes en 2019. L’enquête policière va remonter le fil de la vie de la famille, et mettre en lumière une évolution de la société depuis les années 2000. Souvenez-vous, c’était l’époque de Loft story. 11 millions de téléspectateurs avaient les yeux rivés sur leur écran, scotchés par des images de la vie quotidienne, le nouveau tremplin de la célébrité, pour le meilleur comme pour le pire.

 

Dans ce roman policier, l’enquête est au coeur du livre et le structure avec la rencontre improbable et pourtant, de deux femmes. Il y a Mélanie Claux, la mère de Kimmy, 17 ans en 2001, fascinée par la télé-réalité et qui va faire de ce nouveau genre le ciment de sa vie.


La sensation de vide qu’elle éprouvait sans pouvoir la décrire, une forme d’inquiétude peut-être, ou la crainte que sa vie lui échappe, une sensation qui creusait parfois à l’intérieur de son ventre comme un puits étroit mais sans fond, ne s’apaisait que lorsqu’elle s’installait face au petit écran. P. 17

C’est sur une plateforme qu’elle va rencontrer son mari, puis orienter sa vie professionnelle jugée banale et peu rémunérée.

Il y a aussi Clara Roussel, élevée par un couple d’enseignants, des activistes mobilisés contre la vidéosurveillance. L’enfant a été de toutes les manifestations. Elle a surpris ses parents quand elle leur a annoncé qu’elle entrerait à l’école de police. Reconnue pour ses compétences et son professionnalisme, elle accède à un poste de procédurière qui fait toute sa vie.


Devenir flic - puis le rester - s’était accompagné d’une modification progressive de sa manière de penser. P. 78

Ces deux femmes n’avaient a priori rien à faire ensemble mais par le jeu de la fiction, Delphine DE VIGAN va faire se croiser deux itinéraires comme les révélateurs d’une prédisposition aux pour et contre les réseaux sociaux.

 

Si je suis étonnée de voir, parfois, des clichés d’enfants lors de mes navigations sur le web, et m’interroge sur leur protection, j’ai totalement découvert leur exploitation commerciale avec la création de chaînes Youtube dédiées et le business qui s’y cache. Les entreprises de jouets et autres accessoires pour enfants rémunèrent les parents sur la base du nombre de vues réalisées, un nouveau genre de la publicité que Delphine DE VIGAN va explorer avec minutie.

 

Avec les époques, les rouages économiques évoluent. Nous sommes loin des petites annonces du début du XIXème siècle décrites par Hélène BONAFOUS-MURAT dans « Le jeune homme au bras fantôme ».

 

Le roman de Delphine DE VIGAN devient social avec ce qu’il révèle de notre monde d’aujourd’hui et la trace qu’il en laisse.


La question n’était pas de savoir qui était Mélanie Claux. La question était de savoir ce que l’époque tolérait, encourageait, et même portait aux nues. P. 227/228

Mais plus que ça, c’est aussi un roman militant, engagé, qui dénonce la société de consommation dans ce qu’elle a de plus abject : l’achat de biens qui ne répondent plus à aucun besoin, la mal bouffe… 

 

J’ai retrouvé dans ce roman la puissance de l’écriture de Delphine DE VIGAN, la force du propos. Rien n’est laissé au hasard. L’intrigue est aussi parfaitement maîtrisée. Chapeau !

De Delphine DE VIGAN, vous aimerez peut-être aussi :

« Un soir de décembre »

« No et moi »

« Les heures souterraines »

Retrouvez toutes les références du book club :

« Le roi disait que j'étais diable » de Clara DUPONT-MONOD

« Au-delà de la mer » de Paul LYNCH

« Le messager » de Andrée CHEDID

« L’ami » de Tiffany TAVERNIER

« Il n’est pire aveugle » de John BOYNE,

« Les mouches bleues » de Jean-Michel RIOU,

« Il fallait que je vous le dise » de Aude MERMILLIOD, une BD.

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2021-12-20T18:15:00+01:00

You love me in... Madrid de Sandrine DANZE

Publié par Tlivres
You love me in... Madrid de Sandrine DANZE

Ma #lundioeuvredart, je l'ai découverte à la Galerie In Arte Veritas de la rue des Lices à Angers.

L'amour, toujours l'amour !

Sandrine DANZE fait des baisers son objet de travail.

Comme une invitation au voyage, elle les décline à travers le monde, une illustration parfaite s'il en est du caractère universel. La série se déploie dans différentes pièces de la galerie à l'image des différents continents du globe.

Il y a dans ses oeuvres la fougue de la passion, animée par la superposition de couleurs chatoyantes et de traits de crayons, donnant à l'ensemble l'énergie du mouvement, peut-être la signature d'une artiste qui peint en simultané avec ses deux mains.

J'aime regarder ces amoureux que rien ne saurait venir perturber...

Si vous souhaitez profiter de l'exposition, faites vite, le 24 décembre, il sera trop tard !

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2021-12-20T18:15:00+01:00

Au-delà de la mer de Paul LYNCH

Publié par Tlivres
Au-delà de la mer de Paul LYNCH

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J20

"Le livre qui m'a inspiré des sensations extrêmes"

 

J’ai choisi « Au-delà de la mer » de Paul LYNCH chez Albin Michel, un roman découvert avec le Book club.

 

Bolivar commence sa journée. Il est prêt à partir pêcher en mer. Rien ne saurait l’arrêter, ni son chef, Arturo, qui l’intime de rester à terre, ni la tempête annoncée par les services de météo, ni l’absence d’Angel, son binôme habituel, ni même Hector, l’adolescent recruté par défaut. Il est fou mais le voilà à bord de son panga. Son objectif, s’éloigner de la côte d’une centaine de milles pour accéder à sa zone de pêche favorite, les autres, les « gosses », ne s’y aventurent pas, c’est « le bout du monde ». Bientôt le vent se lève, les déferlantes aussi, l’eau envahit le bateau, il faut l’écoper… au péril de sa vie. Là commence une toute nouvelle histoire !

 

Dans un environnement de fiction et dans le huis clos du bateau de pêche, les deux hommes de deux générations différentes soumis à la furie des éléments, au rythme des levers et couchers de soleil, à l’action du sel sur les corps et les âmes…

 

Entre les phases de sommeil et d’éveil, rêve et réalité, hallucination et matérialité, les mots posés sur les émotions sont profondément touchants. J’ai senti mon coeur se serrer et s’étreindre.

 

Sensations fortes assurées !

 

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2021-12-20T07:00:00+01:00

Une fille sans histoire de Constance RIVIERE

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Une fille sans histoire de Constance RIVIERE

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021

J20 "Une fille sans histoire" de Constance RIVIERE, un roman publié chez Stock et plus récemment chez  Le Livre de poche, découvert avec les 68 Premières fois.

Tout commence avec une scène de tribunal, le jugement est sur le point de tomber. Adèle est prisonnière de son corps qui ne réussit pas à expulser le mot qui ferait toute la différence, celui qui lui offrirait la voie de la résilience, à elle et aux personnes qu'elle a trompées, abusées, manipulées. Les premiers faits remontent au 13 novembre 2015, le jour des attentats du Bataclan à Paris. Adèle habite au-dessus de la salle de spectacles. Adèle dort le jour, vit la nuit. Du bord de sa fenêtre, elle observe les hommes, les femmes, ceux qui sont à l'extérieur. Elle s'imagine une vie à travers eux. Alors, quand elle allume son poste de télévision pour comprendre le pourquoi des voitures de police, d'ambulances au bas de chez elle, qu'elle découvre le portrait d'une femme brandissant une photo de son fils, disparu, Matteo, le jeune homme qu'Adèle connaît, elle sort de chez elle et se rend à l'Ecole militaire, là où des équipes s'affairent à accueillir les proches des victimes dans l'attente de nouvelles. C'est à cet endroit qu'Adèle commence à semer les premières graines de ce qui sera bien plus qu'une affaire d'usurpation d'identité !

 

Dès les premières pages, le ton est donné, cinglant, percutant. Chaque mot est terriblement pesé. Tel un uppercut, ce livre va vous couper le souffle et vous tenir en haleine tout au long des 183 pages. Vous ne retrouverez un rythme cardiaque normal qu'une fois la lecture achevée.

A travers Adèle, l'écrivaine décrypte le phénomène absolument incroyable et pourtant bien réel d'une terrible imposture, celle du statut de victime d'un attentat. Le scénario, imaginé par Constance RIVIERE, est implacable. Chaque carte est  délicatement posée sur un château qui aurait pu ne pas s'écrouler, mais... le lecteur le sait dès le début, le jugement est tombé.

Là, pas de balles, mais des mots,  des paroles, des postures qui dévoilent, pour l'extérieur, le chaos dans lequel sombre chacun à l'intérieur.

Une lecture coup de poing.

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2021-12-19T19:39:25+01:00

Heartbreak Anthem with David Guetta & Little Mix

Publié par Tlivres
Heartbreak Anthem with David Guetta & Little Mix

Fin de week-end, vous avez besoin d’énergie et de pensées positives pour affronter la soirée qui s’annonce ? J’ai quelque chose pour vous !

Ma #chansondudimanche est tonique et pleine d’espoir pour l’avenir.

J’ai choisi un titre des Little Mix accompagné par David GUETTA et Galantis, sorti le 20 mai 2021.

Allez, musique 

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