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2017-08-29T06:59:28+02:00

Minuit, Montmartre de Julien DELMAIRE

Publié par Tlivres
Minuit, Montmartre de Julien DELMAIRE

Editions Grasset


La rentrée littéraire nous réserve de très belles surprises, comme "Minuit, Montmartre" de Julien DELMAIRE, une plume que je ne connaissais pas encore et qui m'a totalement séduite.
Tout commence avec Vaillant, un chat, qui règne en maître sur tous les recoins de Montmartre, ce quartier de la capitale peuplé d'artistes. Théophile Alexandre Steinen fait partie de cette communauté, il est illustrateur, on lui doit la célèbre affiche "Tournée du Chat Noir" à l'effigie d'un cabaret du quartier.

Vaillant n'est autre que le chat du peintre qui vit là depuis une trentaine d'années. Veuf, il vit modestement, sombrant presque dans la misère. Mais c'est sans compter sur l'arrivée d'une femme noire, Masseïda. Venue d'Afrique, elle cherche une maison pour l'accueillir, elle lui propose d'être sa muse mais là commence une toute nouvelle histoire !
Je ne vais pas réussir à vous le cacher bien longtemps, ce roman est d'une très grande beauté, il est charmant comme tout ce qu'il décrit, à commencer par le quartier dont il brosse le portrait. Si vous aimez flâner aux abords du Sacré-Coeur, vous y retrouverez peut-être quelques rues que vous avez l'habitude de fréquenter.

 


Elle marchait rue Norvins. Au loin, des bosquets d'arbres, presque des sous-bois ; la terre était rouge, les rares pavés d'un gris sans tristesse, des draps et des linges bariolés séchaient à des fils tendus entre les façades. Des charrettes stationnaient sur les trottoirs, les sabots ferrés des chevaux résonnaient au lointain. Le chant des merles était plus sonore que n'importe où ailleurs dans Paris. P. 42

Vous l'aurez compris, Julien DELMAIRE parle de la singularité de ce territoire, et pour cela, il mobilise tous les sens. Montmartre pénètre tout votre corps jusqu'à le faire vibrer. Il rend hommage aussi à ces métiers aujourd'hui disparus, qui rythmaient la vie de ces parisiens, à l'image de l'allumeur de réverbères. Quand venait le soir, il faisait le tour des lanternes pour les éteindre, et donnait ainsi place à la nuit, et quelle nuit. Sous la plume de l'écrivain, elle devient un brin poétique :
 


La nuit était dense. Les étoiles dactylographiaient une ponctuation lumineuse, indéchiffrable aux yeux des hommes, limpide pour les bêtes et les esprits qui vagabondaient entre les branches des saules. P. 130

Julien DELMAIRE  parle de la fragilité de l'édifice et de la menace qui pèse sur ce quartier voué à un programme de rénovation. Certes il y a des bâtiments, mais dans cet environnement urbain vivent également des hommes et des femmes dont l'équilibre est remis en cause. Théophile Alexandre Steinen habite rue Caulaincourt où est installé son atelier, il vit péniblement ce projet des politiques qui, aggravé par le deuil de sa femme, va lui faire perdre le goût de dessiner, peindre. Quand Masseïda arrive dans sa vie, il ne sait pas encore que toute son histoire artistique va resurgir. Il y a plus de 30 ans, il peignait le corps de Miss Lala, une femme noire déjà. Julien DELMAIRE évoque ainsi l'évolution de l'oeuvre au fil de l'existence des artistes en fonction de leur maturité, leur expérience, leurs influences.


Mais, en abordant le sujet de la mémoire, le personnage de Masseïda ne sera pas en reste. Originaire du Royaume Mandingue, elle vit son exil comme un déchirement et la vie parisienne lui rappelle des souvenirs douloureux à l'image de cette sortie au cirque avec Théophile Alexandre Steinen et des animaux venus d'ailleurs. La condition noire du début du XXème siècle est abordée avec ce roman. Footit et Chocolat commencent à s'essouffler, la vie des étrangers est difficile et sombre régulièrement dans la prostitution pour survivre, de quoi nous donner à réfléchir avec l'actualité des migrants.


J'ai beaucoup aimé entrer dans l'intimité du peintre, vivre au sein de son atelier entouré de tous ces pigments colorés : 


Jaune de Naples, rouge cinabre, terres de Toscane et de Sienne, ombres brûlées et ocres rares. Toutes les couleurs imaginables. Un sourire éclairait son visage, tandis qu'il contemplait l'alignement parfait des tubes d'aluminium dans le coffre de bois. Il y avait même certaines nuances qu'il n'avait jamais utilisées, comme le bleu de cobalt, cette couleur dont les peintres de Montmartre vantaient l'incroyable profondeur. Il pressa délicatement le tube sur le bout de son doigt. Une coulée de ciel. Un miracle. P. 12

Je me suis laissée porter par la beauté du geste de l'artiste, la finesse du tracé. Il faut dire qu'il est servi par une plume délicate, raffinée, sensuelle aussi.


Ce roman est juste magnifique, je vous le conseille ! Je remercie vivement les éditions Grasset de m'avoir permis de le lire.
 

Cette lecture relève le challenge 1% Rentrée littéraire organisé par Délivrer des livres après :

- Le jour d'avant de Sorj CHALANDON *****

- Un funambule sur le sable de Gilles MARCHAND ***** Coup de coeur

- Un dimanche de révolution de Wendy GUERRA

 

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2017-08-25T20:08:13+02:00

Le Jour d'avant de Sorj CHALANDON

Publié par Tlivres
Le Jour d'avant de Sorj CHALANDON

Editions GRASSET


Après "Un dimanche de révolution" de Wendy GUERRA et "Un funambule sur le sable" de Gilles MARCHAND, je vous propose un nouveau roman de la rentrée littéraire de septembre 2017 : "Le jour d'avant" de Sorj CHALANDON.


De cet auteur, j'avais lu "Le quatrième mur", couronné par le Prix Goncourt des Lycéens en 2013. Je me souviens avoir été profondément touchée par la puissance émotionnelle du livre, et bien, je viens de renouveler l'expérience. Je sors complètement  "sonnée" de ce roman, c'est une claque magistrale que nous donne l'auteur sur la base d'un fait historique, méconnu mais ô combien révélateur de la vie de toute une partie de la population française.


Le 27 décembre 1974, 42 mineurs périssent dans la fosse 3 bis de Saint Amé de Liévin. Nous sommes dans le bassin houiller du Nord Pas de Calais. Joseph aurait dû assurer la relève de ses parents à la ferme mais il a été attiré comme les jeunes du village par la mine, cet univers industriel qui donnait du travail aux hommes, jeunes et moins jeunes, au péril de leur vie. Ceux qui ne mouraient pas d'un coup de grisou ne vivraient pas vieux, les poumons altérés par la poussière de charbon qui s'infiltrait partout, dans les tissus des vêtements comme dans les pores de la peau. Joseph était fier de son matricule 1916, de cette reconnaissance que lui offrait la mine. Il avait l'habitude de dire "C'est comme ça la vie", surtout quand il vivait des moments de grande complicité avec son frère, le narrateur, tous deux invincibles sur leur mobylette, le grand confiant le guidon au plus jeune de 16 ans. Ils en ont fait des tours, épris d'insouciance qu'ils étaient, comme la veille de l'accident.


Sorj CHALANDON décrit avec beaucoup de minutie l'univers de la mine et la vie les familles rythmée par l'activité de la fosse, les femmes préparant la gamelle, les hommes saluant les enfants comme s'ils se voyaient pour la dernière fois, le changement de vêtements à l'arrivée sur place, la descente à la mine, la remontée avec la relève des "pendus", les douches communes pour enlever le plus gros du charbon qui restait collé au corps des hommes, et puis l'offrande du pain d'alouette, le quignon de pain qui ayant accompagné le mineur pendant sa journée et remis  au bambin resté dans la rue pour signaler aux voisins le retour du père ou du frère, ce soir encore. J'ai été touchée par la description des conditions de vie de ces ouvriers qui ont marqué une page de l'Histoire de la France. Par le passé, les corons avaient été honorés par Pierre BACHELET dans une chanson, ils le sont aujourd'hui par Sorj CHALANDON dans un roman. 
 


Il pensait à un peuple à part. P. 5

Mais l'auteur va beaucoup plus loin, il revient sur un fait historique qui a laissé une empreinte à jamais dans le coeur des familles endeuillées ou meurtries par les blessures des mineurs descendus à la fosse 3 bis ce 27 décembre. C'était la reprise de l'activité de la mine après quelques jours de repos passé en famille à fêter Noël. Sorj CHALANDON tient un discours militant dans ce livre, il rend justice à des hommes victimes de l'absence de précautions suffisantes pour assurer leur sécurité. Cet événement aurait pu être évité et la vie de ces 42 hommes préservée. Il en assure la mémoire.


L'écrivain explore longuement la souffrance des familles, la peine des victimes collatérales de la mine avec le personnage du narrateur, le frère de Joseph, humainement très affecté par le décès de son frère. Toute son existence en sera marquée, il donnera un tournant à sa vie et partira pour la capitale pour devenir mécanicien, hanté par les fantomes des mineurs ayant péri ce 27 décembre. Il essaiera bien de construire sa vie mais sera malheureux en famille, accompagnant sa femme, malade, jusque dans les derniers instants.
 


J'ai fermé les yeux. Elle a ouvert les siens. J'ai senti sa présence derrière mes paupières. Je les ai ouvertes lentement, pour ne pas l'effrayer. Nous étions là, comme ça. Moi penché sur elle, elle tendue vers moi. P. 30

Sorj CHALANDON cherche la voie de la résilience pour un homme dont la vie est enkystée par le malheur et la présence de la mine. 


Mais ce qui m'a bouleversée le plus, c'est cette petite bombe lâchée par l'écrivain et dont la déflagration résonne comme l'explosion produite ce 27 décembre 1974. Il va générer un véritable séisme dont les secousses vont largement impacter la nation toute entière. Sorg CHALANDON a un talent fou, il assure un tour de force d'une puissance extraordinaire, chapeau bas.


Assurément, cette lecture qui s'inscrit dans le challenge 1% rentrée littéraire de Délivrer les livres est une lecture coup de poing, de celles qui envahissent votre mémoire et y laissent leur empreinte à jamais.
 

 

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2017-08-25T06:54:17+02:00

Les vérités provisoires de Arnaud DUDEK

Publié par Tlivres

 

 

Alma éditeur


Il est des livres que vous ouvrez presque les yeux fermés, de ceux dont vous soupçonnez de retrouver les qualités de la plume parce que vous avez déjà lu des romans de l'auteur.e, de ceux aussi dont vos amis vous ont parlé, en bien évidemment, et que vous êtes un brin conditionné.e par leur engouement, de ceux encore qui traitent d'un sujet qui vous intéresse tout particulièrement, de ceux enfin dont les premières lignes ou bien la 4ème de couverture vous ont tout simplement hameçonné.e... ou pour mille autre raisons encore dont vous voulez garder le secret !


Et puis, il y a des livres que vous ouvrez sans rien savoir d'eux, de ceux qui tissent le premier lien entre un.e écrivain.e et vous, de ceux aussi qui n'ont pas été médiatisés et pas ou peu relayés par la blogosphère, de ceux encore dont le titre ne vous dit absolument rien, voir sème le doute et l'entretient !


Et bien, "Les vérités provisoires" font partie de ceux-là. 


Ma seule confiance, je la devais à la Maison d'édition : Alma éditeur. N'oublions pas effectivement les Maisons d'édition, sans elles, pas d'auteur.e.s, pas de romans, pas de librairies... le monde ne serait alors pas ce qu'il est !


"Les vérités provisoires", avouez que le titre en lui-même n'est pas pour vous rassurer ! Des vérités, ah bon, il n'y en aurait pas une seule (je plaisante bien sûr !), provisoires, aïe, là, il est question de temporalité, rien n'est donc certain dans le temps. Associer des vérités au qualificatif provisoire relèverait presque du défi, et bien ni l'auteur, ni l'éditeur, n'ont reculé et ils ont bien fait.


Je vous livre quelques mots de l'histoire : 


Une jeune femme, Céline Carenti, 22 ans, étudiante, sans histoire, est disparue. Que dis-je ? Je n'en sais rien en fait ! Non, ce que je sais, c'est qu'elle a quitté son logement et qu'elle n'y est pas revenue, que son frère, Jules, après 2 ans et 3 mois sans nouvelle de sa soeur, a décidé d'investir son appartement pour mener son enquête à lui. Il veut explorer tous les objet et remonter le fil de leur histoire. Il veux trouver un indice qui le mettra sur la voie de Céline. C'est là que le roman commence !


Pour tout vous dire, j'ai aimé le temps d'un livre me laisser porter par le mystère suggéré par le titre de ce roman et ses premières lignes. J'ai aimé accompagner Jules dans sa quête. Nous ne sommes pas dans un roman policier, non, Sherlock Holmes n'est pas en vue. Nous sommes sur des recherches menées par un être affecté par l'absence de sa soeur, ça pourrait être moi, ça pourrait être vous.


J'ai apprécié l'approche des objets de cet appartement, comme autant de traces d'une vie passée dans une intimité préservée. Je ne m'étais jamais posé la question de ce que pourraient témoigner toutes ces choses qui font mon quotidien quand je ne serai plus là, mais effectivement, à bien y réfléchir, pour ceux qui restent, ils pourraient être les marques d'une vie menée avec passion.


Partout où les gens vivent le souvenirs s'accumulent, comme les sédiments dans le lit d'une rivière [...]. P. 16

J'ai été sensible à la notion d'oubli des êtres disparus. Dans le jours qui ont suivi la nouvelle, les proches se sont mobilisés, des inconnus aussi ont prêté main forte, et puis, très vite, d'autres disparu.e.s ont pris le relais dans les actualités, la disparition de Céline est devenue pour les services de police une parmi d'autres. Les proches ont chacun développé un instinct de survie, les parents étaient divorcé depuis 5 ans, la mère de Céline a décidé de quitter la terre nationale pour un autre territoire, cherchant dans l'exil le chemin de la résilience, le père, lui, a monté une association et a mené le combat pour retrouver sa fille, connaître la vérité, et puis, il y a eu l'initiative du frère. Avec ce roman, c'est le poids de l'absence, la douleur du manque, la souffrance liée au désespoir, la culpabilité aussi qui sont mis en lumière :


Il ne peut s'empêcher de se sentir coupable de l'oublier ne serait-ce que par bribes, le grain de la peau qui n'est plus aussi net, la couleur des yeux qui n'est plus aussi claire, comme si une sorte de loyauté envers sa soeur exigeait la plus grande précision. P. 59

Comment vivre, survivre, quand un drame de cet ordre vous frappe ? C'est aussi ça qui est abordé dans ce roman, il y a la version de Jules, comment lui-même voit la vie, évolue avec les autres, et puis il y a celle de Bérénice, la voisine de Céline qu'il va rencontrer lors d'une intervention des pompiers dans l'immeuble pour secourir un monsieur âgé. En fait, avec cette installation de Jules dans un nouvel appartement, celui de sa soeur, c'est non seulement le dedans qu'il va découvrir, mais aussi le dehors, ce qui constituait l'univers de sa soeur, son environnement urbain, social... ces changements ne vont pas manquer de faire évoluer sa vie. 


J'ai aimé ce roman de Arnaud DUDEK dont je découvrais la plume, fluide. J'ai été séduite aussi par le fait qu'il ne délivre pas tous les secrets et qu'il ne nous donne que quelques clés de compréhension pour se construire chacun son scénario. 
 

Cette lecture participe aussi au Challenge de la Rentrée Littéraire MicMelo de janvier 2017 ! 

 

Les vérités provisoires de Arnaud Dudek ****

Un fils parfait de Mathieu Menegaux ***** Coup de coeur

Marx et la poupée de Maryam Madjidi ****

Elle voulait juster marcher tout droit de Sarah Barukh ****

Outre-mère de Dominique Costermans ****

Vermeer, entre deux songes de Gaëlle Josse *****

Maestro de Cécile Balavoine ***** Coup de coeur

Marguerite de Jacky Durand *****

Les indésirables de Diane Ducret ***** Coup de coeur

Mon ciel et ma terre de Aure Atika *****

Nous, les passeurs de Marie Barraud *****

Pour que rien ne s'efface de Catherine LOCANDRO *****

Principe de suspension de Vanessa BAMBERGER ****

Les parapluies d'Erik Satie de Stéphanie KALFON ****

Coeur-Naufrage de Delphine BERTHOLON ***** Coup de coeur

Presque ensemble de Marjorie PHILIBERT ***

La baleine thébaïde de Pierre RAUFAST ****

L'article 353 du code pénal de Tanguy VIEL ****

Ne parle pas aux inconnus de Sandra REINFLET ****

La téméraire de Marine WESTPHAL *****

Par amour de Valérie TONG CUONG ***** Coup de coeur

La société du mystère de Dominique FERNANDEZ ****

L'abandon des prétentions de Blandine RINKEL ****

La sonate oubliée de Christiana MOREAU ****

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2017-08-21T17:00:51+02:00

Nov'Art, une très belle édition 2017, vivement l'année prochaine !

Publié par Tlivres
Nov'Art, une très belle édition 2017, vivement l'année prochaine !

Les parcours artistiques se multiplient, pour mon plus grand plaisir, et le vôtre ?

Il y a eu les "Echappées d'art" de la Ville d'Angers, puis "Le voyage à Nantes". Et pour ne pas démentir le proverbe : "jamais 2 sans 3", j'ai poursuivi avec le 16ème "Symposium de sculpture monumentale" d'Oudon et comme j'y ai pris goût, je vous emmène maintenant à Villevêque, un petit village d'à peine 3000 habitants situé en bord de Loir.

Nov'Art est un festival artistique hors du commun, l'un de ceux qui alternent le dedans/le dehors avec des oeuvres en tous genres, chacun peut y vibrer en fonction de ses centres d'intérêt.

Cette année, entre peintures et sculptures, mon coeur a balancé, et plus d'une fois ! Je vous explique.

Tout a commencé avec l'arrivée près du moulin, il faut dire que même sans le parcours artistique, ce village est très attractif. Il présente une telle sérénité avec la présence de l'eau, une offre de loisirs avec sa plage, il vaut le détour assurément. D'ailleurs, pour ne rien vous cacher, je m'y suis installée une fois la déambulation réalisée pour lire, un vrai bonheur. Là, je ne vous explique pas !

Donc, revenons à l'objet de ce billet. 1ère source d'émotion, les sculptures de BOS dans le parc du Château. Il faut dire que la visite commence très bien, l'artiste part du postulat que "La vie est belle", programme séduisant, non ? 

Il y a là des bonhommes, certains sont orangés, ce sont "Les marcheurs", d'un pas élancé, ils marchent, il y en a des petits, des plus grands, tous dans la même direction. Et puis, il y a ceux qui m'ont assez naturellement attirée, "Les chuchoteurs". Une belle complicité émerge de ces 4 personnages, on a tout de suite envie de s'immiscer dans le groupe, se glisser dans leur conversation et d'y découvrir peut-être quelques secrets... 

Nov'Art, une très belle édition 2017, vivement l'année prochaine !

Poursuite du parcours avec de très belles créations de Patrice LEBRETON, de celles qui vous mettent des étoiles dans les yeux, regardez plutôt !

Nov'Art, une très belle édition 2017, vivement l'année prochaine !

C'est aérien, léger, explosif, j'aime beaucoup. Et en façade du Château, je trouve que le mariage de l'ancien et du contemporain est particulièrement réussi et renforce le côté moderne de la création.

Mais je n'étais pas au bout de mes surprises... et la plus grosse pour moi, la plus émouvante, la plus intense, la plus drôle, la plus humoristique aussi, c'est une toile de Bertrand BATAILLE : "Le presse citron".

Nov'Art, une très belle édition 2017, vivement l'année prochaine !

Et quand je lis ce que peut en dire l'artiste, j'adore tout simplement !


La peinture est un véhicule pour nos émotions. Ce que les mots ne disent pas, le dessin nous le raconte. Je vais en quête de cette poésie cachée dans l'ombre, et qui se dévoile dans la lumière que notre regard pose sur les êtres.

Alors, vous comprendrez qu'après ces émotions j'aspire à un peu de repos... et dans ce cadre, moi je signe tout de suite ! Pas vous ?

Nov'Art, une très belle édition 2017, vivement l'année prochaine !

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2017-08-19T11:31:36+02:00

Un funambule sur le sable de Gilles MARCHAND

Publié par Tlivres
Un funambule sur le sable de Gilles MARCHAND

Aux Forges de Vulcain éditions

 

Quand on s'apprête à lire le 2ème roman d'un écrivain dont on a aimé la plume, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... il y a toujours une petite appréhension. Est-ce que je vais retrouver la qualité de la prose, vivre des émotions fortes, bref, est-ce qu'il va me transporter ? 


Et bien, maintenant que je viens de le refermer, je peux vous l'assurer. "Un funambule sur le sable" est à la hauteur du 1er roman de Gilles MARCHAND "Une bouche sans personne", il est au sommet, tout simplement.


Je vous dis quelques mots de l'histoire :


Le narrateur est né avec un violon dans le cerveau, de ces différences qui font de vous un être à protéger. De quoi ? De tout ! Des autres, du regard des autres, des enfants, de l'école, de la société en général. Son quotidien est ponctué de visites à l'hôpital, le diagnostic est incertain, il faut faire des examens, encore et encore. Ses parents l'entourent de leur amour, l'étouffent même. Lui, il a envie de vivre comme tout le monde. Mais ce monde lui est inaccessible. Il va trouver quelques êtres qui vont adoucir sa vie, lui offrir une complicité, une compréhension, le traiter d'égal à égal. Il y a les oiseaux d'abord, les cordes de son violon s'en donnent à coeur joie, ils parlent le même langage. Et puis, il y a Max, cet autre enfant, différent lui aussi, il boite. Partager ce même statut, celui d'enfant différent, va nouer entre eux une relation. La musique va venir en consolider les fondations, l'amitié qui va s'établir entre eux sera d'une force inouIe, elle résistera au temps, aux années, aux épreuves de la vie, mais là, c'est encore une autre histoire !
Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus, il faut que vous découvriez cette pépite par vous-même(s).


Laissez-vous porter par la beauté de la plume. Tantôt grave, tantôt tendre, humoristique aussi. Gilles MARCHAND joue avec les registres, naviguant entre tous, suscitant en permanence l'ascenseur émotionnel. Vous allez pleurer, vous aller rire. La littérature contemporaine offre assez peu de romans qui vous donnent le sourire aux lèvres, c'est donc suffisamment rare pour être remarqué.


Mais plus encore, la plume de Gilles MARCHAND se distingue par sa fantaisie, sa poésie. La 1ère partie de ce roman pourrait être un conte, elle vous plonge dans le monde de l'imaginaire, du fantastique, elle vous prend par la main pour vous émanciper de la société, ces tabous, elle vous porte au-delà des limites, elle les transcende. Certains parlent de Gilles MARCHAND comme du Boris VIAN du XIXème siècle, moi je le rapprocherai plutôt de Mathias MALZIEU. Chaque auteur est singulier et c'est bien là leur qualité. Mais j'ai retrouvé cette bienveillance, cette douceur, cette gentillesse, cette attention toute en délicatesse.

Mais que l'on ne s'y trompe pas, cette plume ne les empêche nullement d'aborder des sujets graves. Mathieu MALZIEU dans son récit de vie "Journal d'un vampire en pyjama" traitait de la maladie, du monde de l'hôpital, de la mort prête à frapper à chaque instant, Gilles MARCHAND aborde, lui, la différence. Elle peut prendre beaucoup de formes. Il y a celles qui se voient, à l'oeil nu, qui vont faire de vous l'être à part, le bouc-émissaire de toutes les cours d'écoles, et il y a celles qui ne se voient pas. Plus subtilement, elles vont aussi envahir votre vie, vous faire souffrir, vous éloigner des autres, ceux qui rentrent dans la case des gens ordinaires. J'ai beaucoup vibré pour la 1ère partie de ce roman qui dissèque les effets de la différence et met des mots là où il est parfois difficile d'exprimer les choses. Elle vous fait prendre conscience de la fragilité de la normalité. Ne sommes-nous pas le différent de quelqu'un d'autre ? ne sommes-nous pas le handicapé d'un autre ? De quoi nous laisser méditer quelques heures...


Ce roman, outre le fait qu'il soit bien écrit, il est beau, il est porteur d'espoir, d'optimisme. Ces enfants différents vont se rencontrer, établir une complicité, cette relation EXTRA-ordinaire va leur donner confiance, les porter tous les deux, leur permettre d'apprendre à mieux connaître leur corps, l'apprivoiser, le revendiquer pour mieux affronter le monde extérieur, grandir, tomber amoureux, vivre quoi !
 


A la nôtre et à nos corps étrangers. P. 212

Et puis, il y a enfin la place de la littérature dans la vie de cet enfant. Des livres, il va en lire beaucoup. Sa mère était  professeure de français, un environnement familial peut-être favorable, encore que... Gilles MARCHAND parle de la littérature qui met du baume sur les plaies, du pouvoir des livres, de la bibliothérapie, et quand on est différent, il s'agit là d'un véritable trésor, la voie de la liberté. Qui plus est, la force de la littérature, c'est qu'elle est "inépuisable".
 


C'était presque comme cela que je concevais la littérature pendant ces premières années de ma vie : une matière première qui s'était transformée en besoin vital. Privé d'école, privé de copains, les livres étaient devenus ma matière première. P 21

Quant à sa mère, je trouve qu'elle répondait magnifiquement bien à ses élèves qui lui demandaient si elle avait lu tous les livres de la bibliothèque :
 


[...] qu'elle ne les avait pas tous lus mais qu'elle avait lu des livres qui ne s'y trouvaient pas. P. 21

Toujours cette fantaisie chez Gilles MARCHAND, ce pas de côté, à l'image de ce que font les 68 Premières fois à chaque rentrée littéraire. Il y a les 15 romans dont tous les médias parlent, et puis les autres. Mais attention, nous pourrions avoir de belles surprises. "Un funambule sur le sable" est déjà sélectionné dans le cadre du Prix FNAC et Cultura. Il pourrait bien entrer dans le top 15 de cette rentrée littéraire de septembre 2017. 


Pour moi, c'est un coup de coeur, et je le partage ! 

 


 

C'est ma 2ème lecture dans le cadre du challenge 1% Rentrée littéraire avec Délivrer des livres !

 

après

"Un dimanche de révolution" de Wendy GUERRA, éditions Buchet Chastel ****

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2017-08-16T17:39:20+02:00

La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !

Publié par Tlivres
Depuis que j'ai découvert le petit village d'Oudon située en bord de Loire, dans la région nantaise, je ne taris plus d'éloges... il faut dire que, outre le charme de cette bourgade ligérienne, la culture y est partout représentée avec des sculptures disséminées dans tous les espaces verts.
 
C'est tout naturel puisque l'association l'O'Cap organise chaque année un symposium de sculpture monumentale dont elle vient de fêter le 16ème  anniversaire. C'est dire si des œuvres il y en a ! En métal comme celle de Bilal HASSAN "Le saltimbanque", en bois avec les réalisations de Stéphane DUFRESNE "Valse à deux" ou Jean-Claude ESCOULIN "Maternité", en pierre aussi comme "La course" de Vitali PANOK. Bref, si vous déambulez dans le village, vous ne manquerez pas de vous faire surprendre par une sculpture monumentale.
 
Mardi 15 août, c'était donc la clôture de cette édition 2017, un grand moment pour les 4 artistes ayant remporté l'appel à projets cette année.
 
Jonathan BERNARD passait les dernières couches de saturateur sur "Hybride", une œuvre qui reflète bien sa création. Il suffit, pour s'en convaincre, de consulter sa galerie et de voir à quel point il excelle dans la maîtrise du bois et la sculpture de ce qui pourrait être vu comme des racines, un élément récurrent dans ses oeuvres. Sa "Mangrove" des Jardins de Brocéliande offre quelques similitudes avec "Hybride".

 

étangsdArt2016 Jonathan BERNARD Pascal GLAIS

étangsdArt2016 Jonathan BERNARD Pascal GLAIS

Chaque fois le même matériau mais aussi cette interprétation du mouvement, de la mutation. Autant dire que le thème du 16ème symposium d'Oudon : "L'an 2050" était fait pour lui !

Personnellement, je suis sensible à l'optimisme qu'elle insuffle. Avec ces 3 feuilles qui trônent au sommet de la sculpture, c'est l'image d'un renouveau, d'un développement, de la croissance du végétal qui est illustrée et qui peut, peut-être, être élargie à l'espèce humaine toute entière. Souhaitons qu'il en soit ainsi, 2050 c'est presque demain !.

La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !
Mais il ne faudrait pas réduire sa création à ces seules réalisations. Il suffit de faire une petite pause à la Gare d'Oudon qui accueille jusqu'au 27 août prochain une exposition.
 
Là, vous pourrez y découvrir des tableaux alliant de façon ingénieuse et talentueuse, deux matériaux, le bois et la pierre, plus précisément le pin brûlé et l'argile. Le résultat est tout simplement bluffant, le jeu des couleurs (le noir pour le bois, le marron pour la terre) et des matières a un effet éblouissant. Sobre, épuré, mais tellement fascinant.
La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !

Quant à l'homme, c'est encore une autre affaire. Que d'échanges autour du bois, le cèdre en l'occurrence, sculpté, poli, soigné, les nervures et les nœuds qui offrent une beauté exceptionnelle à la matière.

La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !
Je tiens à le remercier ici pour sa disponibilité. Ce fut une très belle rencontre avec un homme discret dont le propos est marqué par une certaine pudeur mais aussi empreint d'une profonde humanité.
 
Je ne peux que vous inviter à suivre son actualité et à croiser son chemin...
 
Un autre artiste français était toujours au travail : José BARBIER. Là, il s'agissait de pierre, de la sculpture d'un ours, le nanuk de 2050. Il donnait encore quelques coups de burin dans le socle de son animal et poursuivait le travail de polissage hier après-midi. Quelques mots échangés autour de l'évolution de notre planète, c'est un bien beau message qu'il nous envoie avec cet ours tout en chair. Souhaitons qu'il ait raison et que l'espèce survivra aux changements climatiques. Sa sculpture évoluera dans le temps, la pierre verdira légèrement mais il souhaite qu'elle ne soit pas rénovée, comme un témoignage du temps qui passe.
La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !

Les deux autres artistes, étrangers, ont quitté les lieux.

L'œuvre de Aktham ABDULHAMID est terminée. Tous ces visages avec des expressions variées ou le portrait interculturel de notre planète en 2050.

La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !
Enfin, celle de Li DONLIANG qui, elle, aura encore besoin de quelques heures de travail pour assurer son équilibre. Les modalités pratiques des symposiums en Chine sont un peu différentes et la réalisation de la sculpture est devenue incompatible avec les délais fixés à Oudon. Elle était hier sanglée pour tenir debout mais portait bien la signature de l'artiste, cette plume, magnifiquement sculptée
La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !
Et puis, outre les 4 artistes en création qui laisseront leurs œuvres à la commune, ça fait partie des règles du jeu, il y avait aussi deux ateliers pour petits et grands. Il était ainsi possible de s'initier à la forge avec Ludo et à la poterie aussi pendant ces quinze jours. Beaucoup d'échanges avec Ludo qui organise des ateliers participatifs sur Rezé pendant lesquels chacun peut s'initier aux lois de la physique en manipulant.
 
Pas de grands discours mais un accompagnement dans l'approche de la technique, des explications pour mieux comprendre les réactions du matériau. Là aussi, mais dans un tout autre genre, des valeurs humaines que l'on aimerait voir véhiculées plus largement, un homme qui parle des choses de la vie. Il use des mots comme du matériau, tout en beauté. Respect pour un homme qui aime transmettre, ça se sent, ça s'entend et ça se voit, à l'image de la création d'un jeune homme de 15 ans dont le Papy assurera le transport. Il faut dire qu'elle est légèrement encombrante cette sculpture mais quel joli cadeau en fin d'atelier que de pouvoir remmener chez soi le fruit de sa création.
La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !
Ici, il n'y a qu'à FER ! Non, je n'ai pas perdu tous mes repères, FER veut dire ici Forges Electroniques de Rezé, il s'agit en réalité de l'Association de Trentemoult dans laquelle œuvre Ludo. Le jeu de mots est astucieux, comme tous les enseignements du forgeron. Vous êtes peut-être un(e) néophyte dans le domaine, aucun souci, Ludo sait adapter le discours et montrer à chacun que tout est possible. Quelle foi en l'homme, époustouflant 
Ouest France/Mercredi autour du feu avec Ludo le forgero_20/07/2016

Ouest France/Mercredi autour du feu avec Ludo le forgero_20/07/2016

Je vous ai parlé de l'exposition de la Gare d'Oudon. Et bien, là-bas, j'y ai aussi rencontré une jeune femme, passionnée elle aussi, par la matière. Ses créations sont magnifiques, toutes en élégance, légèreté, raffinement. Elles sont réalisées en verre mais pas avec la technique si souvent médiatisée, non, elle, elle souffle le verre au chalumeau, une technique très rare et hautement exigeante. Dans son atelier, Chloé LEBRETON travaille inlassablement la matière, tantôt teintée dans la masse, tantôt transparente. Et là où elle excelle, c'est dans l'assemblage, ses montages relèvent d'une vision, d'une projection de la création dans l'espace, vivant au gré de la lumière, de l'air... Là aussi, que d'échanges autour de l'artisanat d'art, de la création, mais aussi du métier d'artiste... peut-être une rencontre qui en appellera d'autres !

Ouest France/Chloé Lebreton file le parfait amour avec le verre_09/12/2015

Ouest France/Chloé Lebreton file le parfait amour avec le verre_09/12/2015

Mais la boucle n'aurait pas été bouclée sans un passage au Château ! Là-bas, devinez quoi, une autre exposition vous y attend. Des sculptures monumentales, encore et toujours, avec d'autres artistes. J'ai été totalement séduite par la "Vénus de Villemoisan" de Bernard RYCKELYNCK. En cèdre, le corps de cette femme drapée est sublime.

La 16ème édition du Symposium de sculpture monumentale d'Oudon est terminée !

Ce symposium aura été une véritable révélation : un village de bord de Loire magnifique, une initiative artistique hors du commun, des artistes disponibles pour échanger avec le badaud, des sculptures monumentales à profusion, bref, un moment inoubliable.

J'ai déjà hâte de connaître le thème retenu pour l'édition 2018 et les dates de l'événement !

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2017-08-13T11:48:23+02:00

16ème édition du Symposium international de sculpture monumentale d'Oudon

Publié par Tlivres

L'art oudoor a le vent en poupe, c'est incontestable. Après "Echappées d'art" sur Angers, "Le voyage à Nantes", voici venu le "Symposium de sculpture monumentale d'Oudon".

 

16ème édition du Symposium international de sculpture monumentale d'Oudon

Quand le parcours urbain et artistique d'Angers fête sa 2ème bougie, d'autres en sont à leur 16ème, et malheureusement à mon goût, restés dans une ombre qu'ils ne méritent, je m'explique.

En nous rendant sur Nantes en empruntant la route départementale pour profiter des paysages et de la beauté des petits villages, nous passons sur Oudon, petite bourgade ligérienne d'un peu plus de 3000 habitant, et là, oh, notre regard est attiré par une première sculpture, celle du "Garde de la tour" de Samuel LEPETIT !
 

16ème édition du Symposium international de sculpture monumentale d'Oudon

Nous tournons un peu autour du monument, en trouvons une autre, "Le saltimbanque". En regardant de plus près le nom de l'artiste, Bilal HASSAN, nous découvrons qu'un symposium a lieu chaque année à Oudon et que l'oeuvre exposée est lauréate de l'édition 2005. Qui plus est, l'événement est international, Bilal HASSAN est Syrien.

16ème édition du Symposium international de sculpture monumentale d'Oudon

Comment avons-nous fait pour passer à côté ?

L'oeil en alerte, nous découvrons finalement une affiche qui annonce que l'événement 2017 est en cours et qu'il se terminera le 15 août prochain. Nous avons bien fait de passer par-là ! 

16ème édition du Symposium international de sculpture monumentale d'Oudon

Nous prenons la direction du port et là, surprise, 4 barnums sont installés. Sous chacun, un artiste est au travail, un artiste, oui, l'édition 2017 est exclusivement masculine !


Certains sont français, Jonathan BERNARD du Morbihan et José BARBIER de Loire-Atlantique, d'autres sont étrangers, Li DONLIANG vient de Chine et Aktham ABDULHAMID de Syrie.

Ces artistes ont répondu à un appel à projets lancé par l'O'Cap, une association, qui a fixé le thème de l'édition 2017  : "L'an 2050". Tous ont présenté leur manière singulière de voir le futur à base de matériaux divers, 2 ont choisi la pierre, le tuffeau, un autre le métal et le dernier le bois.


Pendant 2 semaines, les artistes vont s'affairer à la réalisation de leur oeuvre, à l'image de Jonathan BERTRAND en pleine création de sa sculpture "Hybride".
 

La 16ème édition sera clôturée mardi 15 août 2017.


Alors, si d'ici là, vous ne savez pas quoi faire, un conseil, rendez-vous sur Oudon.

Outre le privilège de participer à un instant magique, celui de la création artistique, vous pourrez ausi découvrir de nombreuses sculptures qui ont élu domicile au port d'Oudon et qui sont d'une très grande beauté.

Personnellement, ma préférée est "Maternité" de Jean-Claude ESCOULIN, elle est en séquoia. Je la trouve sublime.

16ème édition du Symposium international de sculpture monumentale d'Oudon

Il y a des petits villages qui n'ont pas à rougir de la qualité de leurs actions, ici culturelles, ils ont tout des grands, il faut juste qu'on se le dise !

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2017-08-12T09:00:30+02:00

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

Publié par Tlivres

Vous êtes en week-end (prolongé pour les plus chanceux !), le temps est maussade et vous ne savez pas quoi faire... j'ai quelque chose pour vous.

Direction, une ville ligérienne, Nantes. Je suis allée en repérage le week-end dernier, j'y ai découvert quelques pépites que je partage avec vous.

Quelques mots sur le sujet, "Le Voyage à Nantes" c'est un parcours urbain (entendez par-là, une promenade dans la ville) et artistique (au gré de votre déambulation, vous serez surpris par des oeuvres d'art déployées sur votre itinéraire).

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

Vous êtes en voiture, le mieux est de vous rendre directement sur l'île de Nantes, suivez la direction du Hangar à bananes, vous trouverez à proximité de nombreux parkings.

Vous ne connaissez pas la ville de Nantes ? Vous êtes inquiet(e)s pour vous y repérer. Rien de plus simple : il suffit de suivre la ligne verte !

Attention, ne vous trompez pas... il y a aussi celle-ci mais là, c'est un tout autre voyage qui vous attend !

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

Selon l'heure à laquelle vous arrivez sur Nantes, soit vous commencez votre promenade, soit vous passez par "La cantine" pour manger la formule ! C'est un lieu très agréable, un très bon rapport qualité/prix où parents et jeunes enfants peuvent trouver leur place !

 

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

Là, nous sommes en circuit court, le poulet servi vient d'Ancenis et les légumes sont produits sur place sur "Le potager de la cantine". 1er coup d'oeil, vous verrez le jardin et... un graff, 1er cliché !

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

Cette fois, vous êtes prêt(e)s ? Allez, en route ! On va voir les Grandes Machines et là, petits et grands pourront s'émerveiller devant la beauté de l'animal. Instant magique et féerique !

L'appareil photo est à portée de main ? Ne changez rien, d'autres surprises vous attendent.

Un brin passionnée par l'urbanisme, je me suis laissée surprendre par cet espace de vente de logements peu ordinaires, regardez donc, le mètre ruban y prend ses aises !

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

C'est une création de Lilian BOURGEAT, bravo !

Quelques pas plus loin, wouah, enfin non, "Splash", cette oeuvre vous saute aux yeux comme la goutte d'eau qu'elle représente au contact d'une surface plane. Réalisée à partir de cagettes en bois, l'effet est extravagant. Cette oeuvre est le fruit du travail du Collectif VOUS.

Personnellement, c'est l'une de mes préférées ! Il y a l'effet visuel bien sûr, mais il y a aussi le message. L'idée est de valoriser la filière bois locale, et là, je trouve qu'elle est joliment représentée.

 

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

Bon et bien, je crois que vous avez compris le principe. Je peux maintenant vous laisser vous approprier vous-même le circuit et vous ébahir de ce que vous découvrirez sur votre chemin.

Je vais vous quitter, en beauté, encore ! Et je vais rester dans le domaine du végétal, j'ai choisi pour vous "La terre où les arbres rêvent" réalisée par Laurent PERNOT

Cette installation monumentale a trouvé la Place Royale comme lieu de prédilection, avouons que tout y est !

Là, émotion ! Je suis juste subjuguée par la poésie du moment, rien à dire, juste regarder, l'image relève de l'hallucination, du mirage, de la chimère, du songe... je ne sais pas très bien mais je reste silencieuse, c'est de l'ART, dans toute sa splendeur !

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

Enfin, vous savez très bien, je suis bavarde et j'ai toujours du mal à vous quitter !

Mais, le coeur de TLivres ? TArts ? balance entre l'art et la littérature et là, j'ai un petit clin d'oeil à faire à Jean-Marc CECI, l'auteur de Monsieur Origami découvert avec les 68 Premières fois, des origamis, il y en a une nuée ! 

 

Le Voyage à Nantes, ça vous dit ?

C'est une oeuvre de Myrtille DROUET qui s'intéresse aux petits espaces et aux interstices. "Micr"home" ne fait que 26 m2 et pourtant on y trouve une cuisine, une salle de bain, une chambre et même une salle à manger ! Tiens, tiens, nous voilà revenu(e)s à l'urbanisme, la boucle est bouclée ! 

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2017-08-08T20:26:03+02:00

Un dimanche de révolution de Wendy GUERRA

Publié par Tlivres
Un dimanche de révolution de Wendy GUERRA

Editions Buchet Chastel


Traduit de l'espagnol (Cuba) par Marianne MILLON


Babelio et les éditions Buchet Chastel ont eu la formidable idée d'organiser une Masse critique estivale, avec un bon goût d'avant-première de la rentrée littéraire 2017. Je les en remercie vivement !


Impossible de passer à côté d'une telle opportunité de découvrir une nouvelle plume, celle de Wendy GUERRA, et de surfer sur cette vague qui nous grise toutes et tous !


Le roman "Un dimanche de révolution" ne sera disponible en librairie que le 24 août prochain, mais j'ai décidé de vous livrer ma chronique dès maintenant, histoire de vous mettre en appétit.


Allez, je vous emmène en voyage, nous partons pour Cuba !


Cléopatre Alejandra dite Cléo, la trentaine, est poétesse. Son recueil de poèmes "Avant le suicide" vient de recevoir le premier prix d'un concours de littérature espagnol. Elle pourrait être heureuse mais voilà, ses parents sont décédés dans un accident de voiture tout récemment, elle vit à la Havane et se sent terriblement seule. Son escapade à l'étranger pour recevoir son prix ne viendra que renforcer ce sentiment à son retour en terre cubaine où les amis prennent de la distance. Cléo ferait-elle partie des indésirables pour le citoyen cubain ? et pour le parti alors ?


J'ai lu, il n'y a pas très longtemps, "Tea time à New Delhi" de Jean-Pol HECQ qui m'a donné l'occasion, aux côtés du Che, de prendre le pouls de cette île à la sortie de la révolution. Nous étions en 1959.

Ce roman de Wendy GUERRA "Un dimanche de révolution" qui met en scène une jeune femme d'aujourd'hui, écrivaine, laisserait-il à penser que la révolution n'est pas finie ? C'est ce que nous propose d'explorer l'auteure en décrivant le quotidien de cette artiste, harcelée dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle, par le pouvoir en place. Tout est prétexte à une fouille, qu'il s'agisse de l'appartement comme du corps humain. Le régime en place se méfie de chaque citoyen et s'organise pour tout connaître de son intimité. Alors, quand le personnage principal est artiste et qu'il aspire à une liberté, sinon de mouvement, à tout le moins intellectuelle, les frustrations sont énormes.


Et quand vous imaginez que vos propres amis sont eux aussi acquis à la cause du régime et qu'ils risquent à tout moment de vous dénoncer pour un quelconque propos, une attitude qu'ils jugent suspectent, comment survivre ? Ce roman ne donne en rien une réponse, il pose lui-même de très nombreuses questions, le.a lecteur.rice se trouve de fait interpeller par l'itinéraire de cette jeune femme.


J'ai été particulièrement sensible à l'oppression des hommes et des femmes, au quotidien, par un régime dictatorial. Jusque dans la mode, les principes d'uniformité sont donnés, impossible à chacun d'avoir sa propre personnalité et de la revendiquer :
 


Ici, la mode, ces dernières années, a consisté à vivre le dos tourné à la mode. Il est politique correct de se montrer humble. On déconseille de porter quelque chose d'onéreux, bien coupé, extravagant, hors du commun, unique, se distinguant de la masse, qui rappelle qu'il existe une autre façon de vivre, on déconseille d'être unique. P. 53

Avec ce type de roman, il nous est rappelé ô combien notre liberté est précieuse. Ce qui pourrait paraître anodin dans le quotidien, comme la manière de s'habiller, ne vient que renforcer ce sentiment de harcèlement du régime jusque dans les moindres détails de votre quotidien.


Mais ce n'est finalement presque rien à côté de l'obsession d'être écouté :
 


En réalité, le véritable micro, quand tu as parlé tout bas pendant des années et renoncé à dire ce que tu penses, le véritable instrument, il vit en toi. P. 68

Ce qui m'a impressionnée dans ce roman, c'est cette mutation de l'individu dans un environnement qui l'assaille. J'ai entendu parler de ces animaux qui mutent et qui deviennent par exemple herbivores avec le temps, faute de trouver la chair sensée subvenir à leurs besoins. Les cubains sont à cette image. Ils ont tellement appris à être écoutés qu'ils renoncent tout simplement à l'expression. Wendy GUERRA démontre avec ce roman le degré d'aliénation de l'individu.


Alors, bien sûr, certains décident de quitter l'oppression et de partir pour les Etats-Unis. Mais là, vous serez étiqueté(e)s à jamais par le régime. Si un jour l'idée vous venait de rentrer sur cette terre de vos origines, il s'agirait d'un voyage à vos risques et périls.
 


Une fois que tu décides de vivre là-bas, tu n'es plus jamais considéré comme une personne de confiance ; tu deviens cette cible sur laquelle on nous a appris à tirer. On te suspectera, on te suspectera, on te suspectera, car tu n'es pas un simple touriste américain, non, tu es un déserteur cubain passé dans les rangs de l'exil. P. 61

Wendy GUERRA, elle-même écrivaine, choisit avec l'itinéraire de Cléo de parler des auteurs et du poids de la censure. Elle évoque à quel point il est difficile de s'abstraire du régime pour s'autoriser à poser des mots sur des pensées et ainsi permettre à la littérature de s'épanouir.
 


Il faut apprendre à survoler la carte littéraire et politique d'un pays et assainir son esprit pour écrire sans peur, mais cela ne s'obtient qu'en travaillant. P. 112

Ce roman a peut-être quelque chose d'autobiographique. C'est une des questions que j'aimerais poser à Wendy GUERRA si l'opportunité m'était donnée d'échanger avec elle.


"Un dimanche de révolution" est un roman qui donne à voir l'histoire contemporaine d'un territoire insulaire enkysté dans un passé dictatorial, salutaire assurément, de ceux qu'il convient de lire pour ouvrir les yeux sur une réalité d'aujourd'hui.

 

Le propos est puissant, la langue acérée. Si dans son pays, sa voix est écoutée, offrons lui nous la possibilité de rayonner hors de ses frontières et d'être chez nous entendue !

 

Cette lecture concourt au challenge lancé par Délivrer des livres, c'est ma première participation (c'est sa 8ème édition) et ma première chronique publiée. Et de 1 !
 

Un dimanche de révolution de Wendy GUERRA

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2017-08-06T11:00:00+02:00

Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Publié par Tlivres
Echappées d 'art, ça se passe à Angers !
Pour la 2ème année consécutive, la Ville d'Angers lance un parcours artistique urbain avec des grapheurs.
 
En 2016, Julien de CASABIANCA était aux manettes.
 
Cette année, ils sont plusieurs street artistes à être mobilisés pour des créations.
 
Il y a OKUDA avec sa réalisation Apocalypsis. Personnellement, c'est ma préférée ! Imaginer la fin du monde dans un environnement aux couleurs si vives et lumineuses relèverait presque du rêve. En plus, elle s'insère parfaitement dans l'environnement, elle surplombe la placette Saint-Aubin et bénéficie d'un bel espace de visibilité à partir du boulevard Foch. J'avoue aussi que le mariage du contemporain avec le patrimoine historique est un petit bijou, la perspective de la Tour Saint-Aubin ne vient que renforcer le caractère moderne de l'œuvre. 
Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Il y a aussi Arthur-Louis IGNORE qui lui s'est approprié les piliers de la rue Saint-Julien. Le travail artistique en monochrome (noir et blanc) est très esthétique, il manque un peu de recul malheureusement pour lui donner toute sa valeur.

Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Rue Cordelle, changement d'ambiance, là c'est Monsieur HOBZ qui s'est attaché à la réalisation d'une fresque à hauteur d'homme réalisées à partir de l'observation et du croisement des passants. Si vous empruntez cette rue, peut-être y figurez-vous !

Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Si vous descendez vers la Maine à partir du boulevard Ayrault, retournez-vous et là, ooooohhhhh ! VHILS s'est attaqué à ce mur déjà paré l'année dernière d'une œuvre qui malheureusement n'avait pas beaucoup tenu dans le temps. L'artiste portugais, lui, grave dans le mur. Autant dire que ce portrait féminin va résister aux aléas climatiques, pour notre plus grand plaisir. VHILS inscrit cette réalisation dans une œuvre plurielle "Scratching The Surface" lancée depuis 2007. J'avoue que cette réalisation m'émeut, je la trouve d'une beauté extraordinaire et toute en sensibilité...

Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Et comme un très beau clin d'œil à la maternité, un artiste angevin, AL1, est venu compléter le tableau avec le collage de 5 portraits de bébés en admiration devant cette femme, qui pourrait être leur mère. C'est du off mais une bien belle idée et le résultat parfaitement réussi !

 
Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Et ce n'est pas tout ! Des œuvres des Musées d'Angers s'en sont échappées pour vivre une autre vie, sur l'espace public cette fois... à l'image de ces toiles de Fragonard place du Ralliement.

Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Et comme la cerise sur le gâteau, une œuvre, elle, a choisi de voyager au rythme du tramway angevin. La tenture de l'Apocalypse, témoignage du Moyen-Age, pare quelques rames de ce moyen de transport du XXIème siècle, toute une histoire !

Echappées d 'art, ça se passe à Angers !

Une promenade dans la ville s'impose et "ouvrez l'œil" !

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2017-08-04T11:00:00+02:00

Agatha de Frédérique DEGHELT

Publié par Tlivres
Agatha de Frédérique DEGHELT
Je suis une inconditionnelle de la plume  de Frédérique DEGHELT, pour celles et ceux qui me suivent, il ne s'agit pas d'un scoop ! Subjuguée par la qualité de l'écriture de "La grand-mère de Jade",  "La vie d'une autre", "La nonne et le brigand" ou bien encore "Les brumes de l'apparence", c'est donc avec un immense plaisir que je me suis plongée dans "Agatha", un roman qui s'inscrit dans la collection "Miroir" des éditions Plon (que je remercie vivement de ce cadeau) qui "a pour ambition de réinventer la vie de grandes figures de l'Histoire, qu'ils soient des artistes, des hommes politiques ou des héros de fiction." 
 
Frédérique DEGHELT a choisi de s'intéresser à un épisode resté mystérieux de la vie d'Agatha CHRISTIE, la reine du polar.
 
Agatha est en deuil, sa mère est décédée il y a quelques mois. Elle est dans la maison familiale au milieu de tous ces objets collectionnés par la personne âgée et dont elle doit se séparer. Le chagrin l'envahit et la peine l'assaille. Elle souhaite trouver du réconfort auprès de son mari Archie qu'elle a épousé il y a une douzaine d'année, le père de leur fille de 7 ans, Rosalind. Malheureusement, c'est à ce moment précis qu'il va décider de quitter sa femme pour vivre une aventure amoureuse avec une plus jeune femme. Agatha ne supporte pas la situation, elle veut reconquérir son mari qu'elle aime passionnément. Prise d'un coup de folie, elle laisse sa voiture sur le bas côté d'un chemin avec quelques effets personnels et disparaît, persuadé que son mari se lancera dans sa recherche à corps perdu et qu'il abandonnera cet amour qu'elle croît éphémère. Là commence alors une toute nouvelle histoire...
 
Autant vous le dire tout de suite, Frédérique DEGHELT se plie parfaitement à l'exercice d'écriture orchestré par Amanda STHERS dans le cadre de cette collection singulière des éditions Plon et nous livre une fiction totalement maîtrisée. L'absence d'éléments laissés par Agatha CHRISTIE elle-même sur les 10 jours qui suivront la nouvelle de la rupture a permis à Frédérique DEGHELT de se laisser porter par son imagination pour nous livrer ce qui pourrait être le récit d'une page de la vie de l'écrivaine.
 
Exilée dans le Yorkshire, recluse dans un hôtel luxueux, Agatha CHRISTIE déroule le fil de sa vie, se ressource dans l'isolement, revisite sa définition propre de l'amour.
 
Après "Les passants de Lisbonne" de Philippe BESSON qui explore le même sujet avec le personnage de Mathieu, j'ai particulièrement aimé partager seule à seule un moment d'intimité avec l'auteure à succès traversant un épisode douloureux de sa vie, sa manière de revisiter le sens de son existence et de vivre le poids de l'absence.


L'absence est une drogue. Elle clarifie le sentiment, elle fluidifie la relation, elle épaissit les profondeurs du désir. L'absence est un monstre qui se nourrit de nos manques et de notre abandon qu'elle modifie. Elle nous guette au détour de l'oubli, elle emporte nos certitudes, elle fait de nos doutes le puissant moteur d'une peur irraisonnée, mauvaise conseillère, elle ne sait pas se taire et transforme ce qui devrait souffrir en silence en un terrain bavard, conquérant, jaloux, inadapté. P. 184/185

Elle aborde aussi la condition des femmes. Nous sommes en 1926, à l'époque, elles vivaient encore dans l'ombre de leur mari, cet être si difficile à combler.


Il faut aux femmes une capacité d'adaptation hors du commun pour décider de s'attacher à un être dont les habitudes, le métier et les hobbies vont l'entraîner vers une vie qui n'est pas dans ses idées ni ses envies profondes. Et malgré cette faculté d'adaptation, il se peut encore que nous ne satisfassions pas l'autre. P. 178

J'ai beaucoup aimé aussi ses réflexions sur les voyages, leur intérêt, leurs bienfaits sur la culture de chacun, à la condition toutefois de s'en saisir...


Voyager avec tout ce que ça comporte de hasards, de rencontres, de récits qui poussent comme des fleurs, même dans le désert. Il suffit de se baisser pour les cueillir... P. 183

J'ai adoré, je dois bien le dire, retrouver la qualité de la plume de Frédérique DEGHELT, toute en pudeur, en sensibilité, poétique aussi parfois.


Mais mon coeur, lui, n'est pas un roc. On ne peut rien graver dessus. Mon coeur est friable. Et maintenant, il est en miettes. P. 79

Un très beau roman, assurément !

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2017-08-03T06:16:27+02:00

Quand un mois laisse sa place à un autre...

Publié par Tlivres
Quand un mois laisse sa place à un autre...

Nous sommes en plein été, c'est le chassé croisé des vacanciers, les uns ont fait leur valise les premiers et reprennent le chemin du travail, d'autres vivent enfin ce grand moment.

Chacun cherche l'évasion, le dépaysement, et le farniente... à défaut de prendre le vélo, la voiture, le bus, le train ou l'avion, il y a les livres bien sûr.

Et là, j'ai quelques belles références à vous donner, le mois de juillet a été riche et diversifié.

Il y a d'abord eu la clôture de la rentrée 2017 avec les 68 Premières fois et un immense coup de coeur pour "Le coeur à l'aiguille" de Claire GONDOR publié aux éditions Buchet et Chastel, la découverte d'une très belle plume, juste sublime.

 

 

Au final, l'édition de janvier 2017 est un excellent crû, merci encore à nos fées qui font un travail incroyable et nous présélectionnent de magnifiques premiers romans, de ceux qui nous permettent de découvrir des auteur.e.s de talent :

Le coeur à l'aiguille de Claire Gondor *****

La tresse de Laëtitia Colombani *****

Marx et la poupée de Maryam Madjidi *****

Elle voulait juster marcher tout droit de Sarah Barukh ****

Outre-mère de Dominique Costermans ****

Maestro de Cécile Balavoine *****

Marguerite de Jacky Durand *****

La plume de Virginie Roels ****

Mon ciel et ma terre de Aure Atika *****

Nous, les passeurs de Marie Barraud *****

Principe de suspension de Vanessa Bamberger *****

Les parapluies d'Erik Satie de Stéphanie Kalfon ****

Presque ensemble de Marjorie Philibert ***

Ne parle pas aux inconnus de Sandra Reinflet *****

La téméraire de Marine Westphal *****

La sonate oubliée de Christiana Moreau ****

Un peu en marge des 68 Premières fois mais pas si éloigné finalement, j'ai plongé dans l'univers de Martine MAGNIN avec "Qu'importe le chemin..." publié chez L'Astre bleu éditions, là aussi, coup de coeur, un récit de vie très émouvant, une belle preuve d'amour d'une mère offerte à son fils affecté par la maladie, grandiose.

 

 

Il y a eu aussi une Masse critique organisée par Babelio et là encore, un très grand moment vécu avec Jean Pol HECQ et son "Tea time à New Delhi" publié aux éditions Luce Wilquin, un moment d'intimité partagé par Indira Gandhi et Che Guevara, insolite et dépaysant à l'envi.

 

 

Les événements vous poussent parfois à des lectures, ce fut le cas avec "Simone, éternelle rebelle", la biographie signée de Sarah BRIAND chez Fayard et plus récemment avec Le Cercle Pointspour honorer le parcours d'une grande Dame, Simone VEIL décédée le 30 juin 2017 alors qu'elle allait fêter quelques jours plus tard son 90ème anniversaire. Elle et son mari entreront prochainement au Panthéon. J'ai pensé qu'il s'agissait d'une opportunité pour revisiter son parcours, une bien belle idée servie par une journaliste de talent.

 

 

J'ai aussi retrouvé quelques plumes hors du commun, d'abord celle de Mathieu MENEGAUX avec "Je me suis tue" publié par Le Cercle Points, énorme coup de coeur pour un roman qui vous transporte et vous laisse sonnée par une chute incroyable, un véritable tour de force.

 

 

J'ai retrouvé aussi Philippe BESSON et son avant dernier roman "Les passants de Lisbonne" publié aux éditions Julliard, là aussi, plongée dans l'intimité de deux personnes, deux "abandonnés", une véritable leçon de vie, de tolérance et de respect de l'autre.

 

 

La plume de l'Académicien Jean Christophe RUFIN commençait à me manquer, quelques belles âmes ont choisi de me l'offrir pour mon anniversaire, un très beau cadeau. Avec "Le tour du monde du Roi Zibeline" publié chez Gallimard, vous partez faire le tour de la planète et visitez une page de l'Histoire de la France en terre exotique, celle de Madagascar. 

 

 

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