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2015-01-29T21:36:22+01:00

Camille Lepage

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Hommage à Camille LEPAGE, cette jeune femme, angevine, tuée en Centrafrique à l'âge de 26 ans.

Photographe publiée par de grands journaux, ces parents et son frère ont souhaité faire connaître et promouvoir l'art de leur fille et soeur décédée.


Personnellement, j'ai été très émue par ce que dégage l'un des nombreux clichés :

 

Il a été pris au Sud-Soudan, en novembre 2012, tiré de la série "You'll forget me"

 

Après le bombardement du village de Kauda, un couple marche dans les cendres d'une maison.

Cette exposition fait la part belle à quelques témoignages d'amis de Camille LEPAGE, j'ai notamment retenu celui de Jonathan PEDNEAULT qui dit d'elle toute sa force :

Rien n'obligeait Camille LEPAGE à rester 7 mois en République Centrafricaine. Mais une insatiable curiosité et un implacable sens de la justice l'animaient.

Les effets personnels de cette femme qui resplendissait par l'enthousiasme et sa joie de vivre m'ont troublée, j'ai eu l'impression, un instant, de pouvoir "communiquer" avec elle, un peu comme si elle pouvait être présente, là, maintenant...

 

Vous n'avez pas pu voir l'exposition du Grand Théâtre d'Angers ? Pas de problème, vous allez pouvoir la découvrir à Avrillé jusqu'au 7 février.

 

Vous n'êtes pas de passage dans la région ? Aucun souci, vous pouvez vous investir pour sa cause, sa famille a effectivement créé une Association "Camille LEPAGE - on est ensemble".

 

Longue vie a cette association qui va faire un travail extraordinaire, celle de faire vivre Camille LEPAGE et son oeuvre...


Saisissant !

 

 

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2015-01-28T20:16:54+01:00

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier de Patrick MODIANO

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Prix Nobel de Littérature 2014


Tout commence avec une citation de Stendhal :

 

Je ne puis pas donner la réalité des faits, je n'en puis présenter que l'ombre.

Et se poursuit ainsi :

Presque rien. Comme une piqûre d'insecte qui vous semble d'abord très légère. Du moins c'est ce que vous vous dites à voix basse pour vous rassurer. Le téléphone avait sonné vers quatre heures de l'après midi chez Jean Daragane, dans la chambre qu'il appelait le "bureau". Il s'était assoupi sur le canapé du fond, à l'abri du soleil. Et ces sonneries qu'il n'avait plus l'habitude d'entendre depuis longtemps ne s'interrompaient pas. Pourquoi cette insistance ? A l'autre bout du fil, on avait peut être oublié de raccrocher. Enfin, il se leva et se dirigea vers la partie de la pièce près des fenêtres, là où le soleil tapait trop fort.

Je suis en train de devenir complètement addict du style de Patrick MODIANO.


Quand il s'est vu décerner le Prix Nobel de Littérature 2014, je me suis dit qu'il fallait agir au plus vite et lire au moins un de ses romans pour me faire une petite idée. J'ai été totalement séduite par Dora Bruder 

 

En passant récemment au rayon "Nouveautés" de ma bibliothèque préférée, je mets la main sur son tout dernier roman : "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier". Je me dis, pourquoi pas ?


Et bien, pour tout vous dire, je l'ai commencé et je n'ai pas pu m'arrêter.


Le style MODIANO,


* c'est un peu comme un labyrinthe, vous empruntez un chemin et puis, au rythme des pages, vous passez par de nouvelles voies, mais sans savoir jusqu'où cela va bien pouvoir vous mener.


* ce sont des rencontres aléatoires avec des personnages mystérieux ; vous croyez les découvrir et puis, hop, ils vous échappent !


* ce sont finalement quelques graines semées par un auteur talenteux que chaque lecteur peut arroser pour donner naissance à un arbre unique ; à la clôture de la lecture, il reste tellement de questions non élucidées que l'imagination va bon train pour essayer de trouver à chacun un destin.


Bref, je suis scotchée par l'effet.


Lisez le, on en reparle !

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2015-01-28T08:00:22+01:00

En ce lieu enchanté de René DENFELD

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1er roman


Traduit de l'anglais par Frédérique DABER et Gabrielle MERCHEZ

 

Immersion dans le couloir de la mort d'une prison des Etats-Unis. Des prisonniers y vivent les derniers jours de leur existence. L'exécution de York est planifiée le 22 juillet. En attendant, cet homme lit, se terre sous sa couverture, et croise parfois le regard de "la Dame", celle dont la mission est d'enquêter pour trouver, in extremis, un détail qui pourrait renvoyer les prisonniers dans le bâtiment des "perpètes" et ainsi, leur faire échapper à la peine capitale. Un prête déchu accompagne ceux qui expriment un ultime sursaut de foi religieuse. Quant au Directeur de l'établissement, sa présence signifie toujours le départ de l'un des prisonniers pour vivre ses derniers instants...


L'environnement est hostile et la fin programmée d'une vie humaine est terrifiante, je vous l'accorde. Et pourtant...


René DENFELD nous livre un roman lumineux empreint d'humanisme. Elle réussit un véritable tour de force pour nous permettre de mesurer la beauté de chaque instant, de chaque mètre carré de terre, de chaque être humain.


Elle fait l'éloge de la lecture :

 

 

Mais s'il lit des livres, il doit connaître cette magie là. Ce qu'il lit n'a pas d'importance. L'essentiel, c'est que la lecture lui ait ouvert un autre monde. P. 110

Elle aborde la mort dans toutes ses dimensions :

Il se demande pourquoi tant de gens acceptent qu'on puisse mourir de vieillesse, d'un cancer, ou même par suicide, alors qu'ils refusent d'assumer la responsabilité d'une exécution. P. 158

Et son écriture revêt des passages d'une très grande poésie :

C'est comme si tu traversais l'océan sur un bateau à voile en sachant que tu vas bientôt aborder l'autre rive ; il n'y aura que toi et des kilomètres de sable sec d'une blancheur aveuglante. Tu trouveras peut-être des arbres sur cette île, et du soleil, et de quoi manger, mais rien ne sera à ton goût parce que tu te rendras compte que tu es tout seul. P. 159

A découvrir absolument !

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2015-01-27T19:18:46+01:00

Des bibliothèques somptueuses...

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Des bibliothèques somptueuses...

Je suis tout simplement époustouflée par tant de beauté ! Quels magnifiques écrins pour nos livres préférés...

J'irai bien faire un saut à Dublin pour visiter la Bibliothèque du Trinity College... Pas vous ?

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2015-01-26T20:25:59+01:00

Bérénice 34-44 d'Isabelle STIBBE

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Coup de coeur pour ce 1er roman d'Isabelle STIBBE, dédié à son père.

Depuis son plus jeune âge, Bérénice, jeune fille juive, souhaite devenir comédienne. Mais son père, un immigré russe, fourreur à domicile, considère qu'il ne s'agit pas d'une voie pour sa fille. C'est finalement une cliente, Madame de Lignières, particulièrement attentive à la petite Bérénice, qui va lui ouvrir les portes de la Comédie Française en lui offrant, pour son 8ème anniversaire, une entrée pour aller voir Lorenzaccio d'Afred de Musset. A partir de ce jour-là, elle se met à apprendre toutes les pièces de théâtre, des classiques aux contemporaines, au cas où... A l'âge de 15 ans, elle fait une nouvelle tentative auprès de son père pour le convaincre de la laisser suivre des cours dans cette grande institution. Il reste sur sa position, plus dur que jamais. Madame de Lignières, croisée dans la rue, vole une nouvelle fois à son secours, elle lui organise un rendez-vous avec Véra Korene, d'origine juive, employée par la Comédie Française. De ce rendez-vous dépendra tout son avenir...

Je ne vous en dis pas plus si ce n'est qu'il s'agit d'un magnifique roman.

C'est l'univers de cette grande institution du théâtre parisien qui nous est livré par une spécialiste de la "maison" : Isabelle STIBBE y a travaillé en tant que responsable des publications. Sa plume est remarquable, ce qui ne gâche rien, je vous l'accorde.


Parfois dans la vie il y a des moments parfaits. Ce sont généralement des moments très fugaces, ils durent une seconde à peine mais ils sont vécus si fortement qu'ils s'impriment pour toujours dans une existence. P. 268

C'est aussi un très beau livre en hommage aux grands noms du théâtre : Louis JOUVET, Jacques COPEAU, Jean YONNEL, Jean-Louis BARRAULT, Robert MANUEL...

C'est enfin un roman historique qui retrace une sombre page de notre Histoire : la montée du nazisme, la chasse aux juifs... A la veille du 70ème anniversaire de la libération des camps d'Auschwitz, ce roman prend une dimension toute singulière.


Juif n'était plus une confession mais une race. P. 190

La Comédie Française n'y échappe pas et comme toujours, des paris sont à prendre : certains fuient, s'expatrient, d'autres continuent de vivre comme si de rien n'était en espérant échapper à l'occupant, d'autres encore résistent.

J'ai été très émue par les retrouvailles de Bérénice avec son père.

Excellent !

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2015-01-22T20:16:09+01:00

Coffee's Cup

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Coffee's Cup

T Livres T Arts s'invite


en janvier 2015 au


Coffee's Cup, 4 rue Saint-Georges à Angers


Je dédie cette toute première rubrique à


Maryline et Serge


un couple qui sait ce qu'est le commerce !

 

 

Coffee's Cup

Accueil chaleureux, sympathique, toujours un petit mot pour être agréable et créer, le temps d'une commande, un brin d'intimité.


Et ils offrent un panel de gourmandises tout droit venues des Etats-Unis, une petite merveille !

Coffee's Cup

Vous pouvez y boire un thé, y déguster un milk-shake ou autre smoothie, boisson agrémentée d'une pâtisserie bien de là-bas (le carrot cake, J'ADORE !) :

Vous pouvez aussi y déjeuner avec une formule à base de bagels, excellents !

 

Si vous êtes chanceux, vous pourrez peut-être aussi y bruncher... formule expérimentée en décembre avec succès, alors, pourquoi pas ?


 

Coffee's Cup

Le décor est très agréable,
- en extérieur quand il fait chaud l'été ou bien un petit froid sec hivernal,
- en intérieur, à l'étage s'il vous plaît, entre des voilages aux couleurs de saris indiens (choix loin d'être anodin !), des tables basses et autres toiles customisées par le Maître des Lieux,

Coffee's Cup

Bref, je m'y sens bien, alors j'en parle autour de moi !!! Je crois d'ailleurs avoir déjà fait quelques adeptes, non ?


Si vous aussi, vous passez par Angers, laissez-vous tenter...

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2015-01-20T09:00:20+01:00

La longue attente de l'ange de Melania G. MAZZUCCO

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Traduit de l'italien par Dominique VITTOZ

 

Vous aimez les épopées romanesques ?

Vous aimez le monde artistique de la peinture ?

Vous aimez la période de la Renaissance ?


Ce livre est pour vous.


Nous sommes à Venise à la fin du XVIème siècle. Le Tintoret, illustre peintre italien, vit ses derniers jours. Il s'adresse au Seigneur et tout au long de ses 15 jours de fièvre, il remonte le fil de sa vie, tant familiale qu'artistique. 


Il y a son enfance auprès d'un père tinturier qui lui donne le goût des couleurs et qu'il transmettra à sa propre descendance :

 

 

 

 


Quand mes enfants étaient petits, je les laissais venir voir l'orage avec moi, perchés sur les toits comme des pigeons. Dans ces moments, le ciel prenait des teintes phénoménales, des verts, des bleus et des violets que seule la fantaisie divine pouvait concevoir. Nous ne redoutions pas la foudre, notre seule crainte était d'échouer à reproduire ces couleurs sur la toile, de les oublier.
P. 210

Il y a son 1er amour avec Cornelia, cette Allemande, qui donnera naissance à une enfant illégitime, Marietta, dont il assurera la garde et qu'il chérira tout au long de son existence.


Il y a son rapport à l'art et aux grands de ce monde.

 


Je ne crois pas qu'un grand artiste puisse vivre dans le giron d'un roi. Je ne suis pas un cheval de parade comme le comte Titien. Je suis un cheval sauvage qui ne supporte pas la selle.
P. 233

Il y a ses blessures aussi. D'un caractère bien trempé, il a parfois entretenu avec les autres des relations compliquées, parfois houleuses.

 


Les rapports humains sont le contraire de l'arithmétique : la somme des facteurs ne donne jamais le même résultat.
P. 365

Avec ce très beau, je voudrais saluer la qualité de la plume de Melania G. MAZZUCCO. Fluide, simple, la qualité de son écriture est mise à la disposition d'un parcours haut en couleur, celui de Tintoret.


J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman historique particulèrement fouillé et j'avoue que je m'étais habituée à ces personnages, leur environnement (j'entends encore le clapotis de l'eau, je sens l'humidité ambiante, je vois la misère des Vénitiens...), leurs aventures et mésaventures dans un monde artistique où la concurrence était rude.


Je vous le conseille !

 

Vous aimerez peut être aussi :

Le Turquetto de Metin ARDITI

La passion Lippi de Sophie CHAUVEAU

 

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2015-01-19T09:20:35+01:00

Jacob Jacob de Valérie ZENATTI

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Jacob Jacob de Valérie ZENATTI

Nous sommes dans les années 1940, en Algérie, à Constantine. La guerre gronde et Jacob quitte sa famille pour libérer la France de l'occupant. Commence alors un itinéraire qui l'emmènera à Toulon, Marseille, Lyon, les Vosges... il sera ponctué de relations fortes entre soldats, de moments d'amour furtifs, de grandes douleurs aussi.


Valérie ZENATTI, jeune romancière, nous livre une fois encore un roman court mais ô combien puissant. Les phrases sont percutantes, comme les balles qui fusent autour de Jacob.

 

Ce tout petit livre de 166 pages s'inscrit dans la lignée des romans historiques. Valérie ZENATTI n'en fait pas des tonnes, elle choisit juste quelques événements de l'Histoire de France pour nous remémorer ce regard porté sur des étrangers, qui n'en étaient pas tant, mais que l'on appelait pourtant des "Tirailleurs Algériens". Et quand de surcroît, ils étaient juifs... 

 

[...] il a pourtant raté l'école pendant deux ans quand on l'a renvoyé en 1941 parce que la France avait décidé que les juifs d'Algérie étaient de nouveau des Indigènes. [...] Jacob l'avait regardé comme si on lui avait découvert une bosse dans le dos [...]. P. 53

C'est aussi l'instabilité du Colonisateur qu'elle met en exergue dans des faits qui se suivent et ne se ressemblent pas. Peut-être quelques éclairages sur des événements du XXème siècle qui continuent de résonner aujourd'hui...

 

[...] maintenant la France ne le rejette plus, au contraire, elle le juge suffisamment français pour porter l'uniforme de son armée, il est lavé de la honte d'avoir été chassé de l'école. P. 54-55

Bien sûr, elle pose des questions d'identité, de religion, de nationalité...

 

La condition des femmes y est aussi abordée, comme les souffrances endurées par les familles, avant, pendant et après la 2de guerre mondiale.


Je vous le conseille !

 

Vous aimerez peut-être aussi :


Les âmes soeurs de Valérie ZENATTI
 

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2015-01-18T08:32:43+01:00

Un exploit artistique d'une très grande beauté

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Vous aimez la danse ? Paris ? les conditions extrêmes ?

Un exploit artistique d'une très grande beauté

Assurément, vous allez aimer cette vidéo...


Du grand art, je suis émerveillée devant ces images d'une étourdissante beauté !


N'oublions pas de citer les noms des danseurs : Léonore Baulac et Allister Madin, absolument fantastiques !

 

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2015-01-17T21:04:04+01:00

Niki de SAINT PHALLE au Grand Palais à Paris

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Niki de SAINT PHALLE au Grand Palais à Paris

Lors d'une escapade sur Paris, je me suis délectée pendant la visite de cette expo.


Autant vous le dire tout de suite, je suis complètement fan de l'oeuvre de cette femme du XXème siècle !


Elle est très connue pour ses Nanas (vous aviez repéré, bien sûr, ma vignette en haut à gauche de la bannière de T Livres ? T Arts ?) mais son oeuvre est beaucoup plus vaste.


Cette femme s'est toujours démarquée des autres. Féministe avant l'heure, elle a dénoncé les travers du monde de la mode émergeant. Plus tard, avec ses Nanas, elle s'est attachée à représenter les femmes dans des dimensions monumentales. En quête perpétuelle de nouvelles formes d'expressions artistiques, elle a imaginé le recours aux armes à feu pour déployer la couleur sur des toiles modelées avec du plâtre, d'où la photo utilisée pour la promotion de cette exposition. Mais elle a aussi tiré sur la faim, la violence, le racisme... 


Elle a aussi largement dénoncé ce que faisaient les hommes de la religion, autant dire qu'aujourd'hui l'actualité ne pourrait que l'inspirer...


Enfin, une caractéristique de son oeuvre repose sur sa palette de couleurs : gaies, lumineuses, chatoyantes.


Je ne vous en dis pas plus aujourd'hui. 


Je vous rédigerai d'autres billets à l'avenir pour vous présenter quelques facettes méconnues de son oeuvre. Je glanerai mes infos dans le livre de l'expo, j'avoue, j'ai craqué !

 

En attendant, courez au Grand Palais. 1/2 heure d'attente un jeudi soir sans billet coupe file, trop facile !

 

Après le 2 février, il sera trop tard...

 

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2015-01-14T13:36:56+01:00

Charlotte de David FOENKINOS

Publié par Tlivres
Charlotte de David FOENKINOS

Prix Renaudot 2014

Prix Goncourt des Lycéens 2014

Quel plaisir de démarrer l'année et la rubrique "Mes lectures" avec un Coup de coeur !

Je vous explique...


"Charlotte", c'est le dernier roman de David FOENKINOS. Il est inspiré de la vie de Charlotte SALOMON, une jeune peintre, allemande, assassinée à l'âge de 26 ans. Menacée, elle s'est attachée à léguer, avant son grand départ, une oeuvre autobiographique : "Vie ? ou Théâtre ?".
David FOENKINOS remonte le fil de l'existence de cette artiste méconnue, marquée dès son plus jeune âge par le suicide de toute une lignée de femmes de sa famille. Dans un contexte psychologique déjà difficile, elle subit de plein fouet la montée du nazisme et le repli de la communauté juive dont elle fait partie. Comme pour s'accrocher à la vie, elle se passionne pour la peinture, en particulier pour celle de la Renaissance. Un voyage en Italie avec ses grands parents la conforte dans cet attrait. Elle entre à l'Académie des Beaux Arts de Berlin où elle va nourrir son art. Malheureusement, les événements de l'époque la rattrapent, son avenir est remis en question.


Je ne vous en dis pas plus.


Il s'agit d'un très beau roman, très émouvant, dont la citation introductive de KAFKA du 19 octobre 1921 illustre parfaitement l'itinéraire de Charlotte SALOMON :

Celui qui, vivant, ne vient pas à bout de la vie, a besoin d'une main pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin.

Charlotte de David FOENKINOS

Vous l'aurez compris, ce roman revêt 2 dimensions. L'une intime avec cette répétition de suicides au sein d'un microcosme familial, un peu comme s'il n'y avait pas d'autre alternative possible, des femmes formatées pour s'auto-détruire, c'est terrifiant. Une autre, beaucoup plus large, qui correspond à la traque et à la déportation de la communauté juive.


Ce dernier sujet est assez communément traité mais David FOENKINOS, par son talent, en fait quelque chose d'exceptionnel. Il a choisi une forme littéraire toute particulière. Les phrases sont courtes, les retours à la ligne sont systématiques, le rythme de la lecture est précipité comme les événements de la vie de Charlotte SALOMON qui s'enchaînent à vitesse accélérée.

Parallèlement, cette forme permet à l'auteur de faire entrer son livre dans la catégorie des beaux objets avec des pages d'écriture qui prennent l'apparence de poèmes. C'est assez rare pour être souligné. Alors, quand l'auteur dédicace son oeuvre avec quelques traits de crayon pour représenter un visage, son livre devient assurément un très beau cadeau !

Avec ce roman, David FOENKINOS fait un acte fort, il assure la mémoire d'une artiste, hier méconnue, qui aujourd'hui se voit honorée dignement. J'ai recherché quelques toiles de Charlotte SALOMON, personnellement attirée par les couleurs lumineuses qui semblent les caractériser. Malheureusement, les librairies ont été dévalisées, le peu qui existait a été vendu. Toutefois, j'ai glané une petite information qui pourrait bien vous séduire. Les Editions Gallimard envisagent de publier, cette année, un beau livre réunissant le roman de David FOENKINOS et la copie d'un panel d'oeuvres de Charlotte SALOMON. Alors, ayez l'oeil !

Vous aimerez peut-être aussi :

Dora Bruder de Patrick MODIANO

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2015-01-11T19:13:28+01:00

Une mobilisation incroyable !

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Les jours se suivent et ne se ressemblent pas ! Un dénominateur commun pourtant : la large mobilisation de citoyens, des anonymes notamment, pour manifester leur refus de vivre avec la peur au ventre et pour faire front au nom de la liberté.

Une mobilisation incroyable !

Les attentats de cette semaine ont fait au total 17 victimes. Aujourd'hui, ce sont des familles entières, des hommes, des femmes, qui étaient mobilisées. Toutes les générations étaient représentées.


Dimanche 11 janvier restera une journée historique : plus de 2 millions de personnes dans les rues de Paris, environ 2 millions aussi dans les différentes Villes de France, mais aussi de nombreuses personnes réunies bien au-delà des frontières en signe de solidarité. Les hommes politiques du monde entier se sont associés à cette marche. Une cinquantaine d'entre eux étaient réunis sur une même ligne, un moment inoubliable, voire inespéré. Aviez-vous imaginé voir Benyamin NETANYAHOU (Israël) et Mahmoud ABBAS (Autorité Palestinienne) mobilisés pour faire front ensemble pour une même cause ?


Cet élan mondial donne de l'espoir pour l'avenir, je suis purement et simplement enivrée par cette ferveur.


Et puisque ce blog est dédié aux Arts. Je voudrais saluer tous ceux qui prennent leur crayon pour exprimer ce qu'ils ressentent. Il y a une créativité incroyable.


Personnellement, je trouve celui de KANAKO d'une grande délicatesse et d'une formidable sobriété pour représenter cette journée de deuil national que nous avons vécue jeudi 8 janvier 2015.

Une mobilisation incroyable !

Toutes celles et tous ceux qui ont de l'inspiration et souhaitent dessiner peuvent répondre à l'appel lancé. Mobilisez-vous !

Le 9ème Art a été touché en son coeur. Il réagit.


Il y aura un album-hommage à "Charlie Hebdo", album pour lequel une vingtaine de maisons d'édition spécialisées s'unissent, un geste tout à fait exceptionnel.

Le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême qui aura lieu du 29 janvier au 1er février pour sa 42ème édition devrait donner naissance à un prix « Charlie de la liberté d’expression ».

Ce n'est vraisemblablement qu'un début... pour notre plus grand plaisir.


Vive la création !

Une mobilisation incroyable !

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2015-01-10T10:07:16+01:00

C'est parti !

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Quand j'ai pris l'initiative du lancement de mon nouveau blog au 80 000e visiteur-se de l'Antre des Mots, j'étais loin d'imaginer que ce moment coïnciderait avec une page aussi tragique de l'Histoire de France.


Jeudi 8 janvier 2015 a été décrété journée de deuil national en hommage aux victimes de l'attentat commis à Paris la veille, rue Nicolas Appert, au siège de Charlie Hebdo, journal satirique. L'ensemble de l'équipe de rédaction a été exécutée avec des armes de guerre par des terroristes djihadistes.


Cette décision prise par le Président de la République est suffisamment rare pour être soulignée. La dernière en date correspondait à l'hommage rendu aux victimes des attentats perpétrés à New York le 11 septembre 2001.


Cette fois, c'est la France qui était visée et elle a été touchée en plein coeur. C'est le principe de liberté auquel il a été porté atteinte avec des cibles particulières, la liberté de la presse et la liberté d'expression, ces valeurs fondamentales qui constituent le socle de notre société depuis 1881.

Alors, pour tenir compte de l'actualité, mon premier article ouvre le bal de mes billets d'humeur. Et cette semaine, malheureusement, je me suis retrouvée, comme beaucoup d'autres anonymes, en France et dans le monde entier, dans un terrible ascenseur émotionnel.

Aujourd'hui, je suis :

  • profondément triste


de cette fin tragique donnée à des hommes qui oeuvraient au quotidien pour la liberté, des hommes bons qui avaient tout simplement un regard singulier sur l'actualité. C'est d'ailleurs pour cela que nous les aimions. Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, tous dessinateurs ont ponctué notre vie de dessins qui resteront à tout jamais dans nos mémoires. Bernard Maris avait, lui, un propos hors pair dans le domaine de l'économie.

  • horrifiée

par l'acte de barbarie, de sauvagerie, de violence ultime, commis par ces terroristes.

  • lucide

sur le risque d'une terreur permanente générée par les réseaux terroristes. Il y a eu New York en 2001, Madrid en 2004, Londres en 2005... Paris en 2015. La flamme est sans cesse ravivée pour faire régner la peur dans le monde entier sous l'effet d'une menace qui peut s'exprimer n'importe où, n'importe quand, par des individus au nombre si petit mais aux moyens de destruction si grands.

  • optimiste

en l'avenir. Il suffit de regarder toutes les formes de soutien à Charlie Hebdo déployées ces derniers jours, par des grands hommes mais aussi, dans une dimension inespérée, des anonymes qui, tout-à-fait spontanément, se rassemblent pour manifester leur soif de vaincre. A l'image du propos de Madame Wolinski, "il faut faire front".

  • transportée

par l'élan de création artistique. D'autres dessinateurs, moins connus avant le 7 janvier, ont pris leur crayon et nous ont servi de magnifiques oeuvres. Ils prennent le relais de nos "pères" pour nous assurer de leur présence et de leur investissement pour l'avenir au nom de la liberté. C'est la naissance d'un nouveau souffle !


Dans tous les cas, je suis, plus que jamais, décidée à faire vivre ce blog, moyen d'expression laissée à la portée de chacun pour dire ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qui le bouleverse, ce qui le met en colère... bref,

mettre des mots là où il ne peut y avoir de silence !


Mais pour tout ça, seule, je ne serai rien. Alors, je compte sur votre participation, votre contribution, j'attends tous vos billets, vos commentaires, vos articles...

C'est parti !

Prenez le crayon parce que

C'est parti !

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