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2021-03-02T07:00:00+01:00

Certains coeurs lâchent pour trois fois rien de Gilles PARIS

Publié par Tlivres
Certains coeurs lâchent pour trois fois rien de Gilles PARIS

Flammarion

« Tu ne vaux rien. Tu ne feras jamais rien de ta vie. Tu es une merde. » Voilà les mots que prononce le père de Gilles PARIS avant de le rouer de coups, de détruire l’intégralité de son appartement, et de l’abandonner au sol dans une mare de sang. Il y a des familles particulièrement exposées à la dépression, celle de Gilles PARIS en fait partie. Quant à dire qu’il s’agirait d’une question de transmission génétique, l’écrivain n’y croit pas, il faut dire que ses huit dépressions personnelles et celles de sa mère et de sa soeur peuvent trouver la cause dans leur vie familiale, sans aller jusqu’à chercher si dans leur ADN quelque chose les prédisposait à ces traumatismes psychiques. L’éducation des enfants est menée à la baguette, au martinet devrais-je tire, quand l’une utilise les lanières, l’autre prend le manche, à chacun sa méthode. Plus tard, quand le père de Gilles PARIS décide de divorcer, après avoir trompé sa femme toute sa vie maritale, les enfants sont majeurs, Gilles PARIS a 18 ans, sa soeur, partie vivre à Montréal, 21. Dès lors, tout va de mal en pis. Gilles PARIS sombre dans l’alcool, il se drogue aussi à la cocaïne. En 1992, il vit sa première dépression. Il est accueilli à la Clinique de Meudon. Les autres suivront. Il mettra entre trois mois et deux à se relever. Entre temps, son addiction s’est orientée vers les somnifères. Il vit un véritable chemin de croix.

Il y a des livres qui viennent à vous. Celui de Gilles PARIS en fait partie. Un récit que je redoutais un peu d’ouvrir je dois le dire, mais heureusement, l’écrivain mise sur les « éclats de lumière ».


Que serait en effet la vie sans magie et sans couleurs ? Un hôpital psychiatrique. P. 170

Gilles PARIS nous livre sa vie et tente de disséquer le mal qui le ronge.


Mais les dépressions sont en grande partie inexplicables, c’est ce qui les rend complexes. P. 129

Il partage avec nous ce qui le ronge de l’intérieur, ce qui le rend malade en réalité, comme sa mère et sa soeur ont également pu l’être.

Il nous propose un témoignage sur ce que sont les hôpitaux psychiatriques, le mode de vie, la régularité des horaires.

Il évoque aussi les zones blanches, les longs moments passés sur un banc à regarder le vide, ou ceux allongés à scruter le plafond.

Cette lecture m’a beaucoup rappelée « Encore vivant » de Pierre SOUCHON à ceci près que Gilles PARIS n’a pas de haine contre les institutions et la société, non, la haine, il la voue à son père, celui qui lui a confisqué une partie de sa vie.

J’ai découvert la plume de Gilles PARIS, émouvante et sensible, profondément humaine. En fait, je l’ai lu comme un livre éclairant sur la condition du malade relevant de la psychiatrie. Il nous permet de nous y initier et de mieux comprendre le rapport au temps, le rapport aux autres aussi.

Il aborde le sujet de l’homosexualité à travers une histoire d’amour, l’une de ses fondations.

Au final, l’écrivain nous livre une leçon de vie. « Certains coeurs lâchent pour trois fois rien », celui de Gilles PARIS est bien décidé à résister !

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