Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

2016-03-30T06:25:58+02:00

La dernière page de Gazmend KAPLLANI

Publié par Tlivres

Traduit du Grec par Françoise BIENFAIT et Jérôme GIOVENDO

 

Alors que je suis rentrée de Paris avec une pile de livres dont tous sont aussi attractifs les uns que les autres,


Alors que je pensais ne pas participer au Prix des Lecteurs Angevins/CEZAM parce que non séduite a priori par la sélection,


je suis passée à la Bibliothèque pour déposer les livres que j'avais empruntés (un bon motif non ?) et puis j'ai remarqué un roman, tout seul sur le rayonnage... je l'ai saisi, j'ai survolé la 4ème de couverture (ce que je m'étais promis de ne plus faire !) et je suis tombée sous le charme !



A l'instar de certaines amours, certains pays sont une aberration : ils n'auraient jamais dû exister. Etre né et avoir vécu dans un tel pays procure un désenchantement assez proche de ce que l'on éprouve quand on a gâché sa vie avec une personne qui n'était pas la bonne. P. 9


Cette phrase n'est pas de moi, mais de Melsi, le personnage principal de ce roman. Melsi a 44 ans. Il vient d'apprendre la terrible nouvelle du décès de son père. Il part en car d'Athènes pour rejoindre Tirana en Albanie. Sa mère est décédée quand il avait 19 ans. Il a gardé un terrible souvenir de sa grand-mère reposant sur son lit de mort. Là, c'est un tout autre contexte. Il apprend que son père est décédé à Shanghai. Melsi s'interroge sur l'objet du voyage de son père en Chine. Pourquoi s'y est-il rendu ? de surcroît seul ? Il va progressivement s'approprier l'univers de son père, partir à la découverte de l'histoire des objets qui meublent sa vie. Un mystérieux cahier marron va attirer son attention.


Il n'aura pas fallu plus de 135 pages pour Gazmend KAPLLANI pour captiver la lectrice que je suis. Il faut dire qu'il use d'un certain nombre d'ingrédients dont je raffole :


- l'Histoire : j'avoue ne pas bien maîtriser le passé des Balkans et m'y plonger par le biais d'un roman m'a tout de suite intéressée,


- l'histoire de cet homme, journaliste et écrivain, retourné en Grèce depuis une vingtaine d'années notamment suite à un différend avec son père. Retourné sur les traces de ses origines, Melsi est un descendant d'une famille juive habitant la Thessalonnique que son grand-père, Léon, a décidé de quitter en 1943 avec sa famille, sous de fausses identités, devant la menace des Allemands.


- le sujet de l'immigration : Gazmend KAPLLANNI appréhende sous différentes facettes les conséquences d'une migration transfontalière pour l'être humain. La quête d'identité y compris administrative est une démarche au long cours. L'apprentissage d'une toute nouvelle culture se fait au quotidien notamment avec la maîtrise de la langue dont l'auteur fait l'éloge. Les subtilités linguistiques, lexicales, sont autant de champs d'investigation que les hommes de cette famille explorent avec plaisir. Bien sûr, il y a aussi le déracinement, l'exil, les souvenirs, la mémoire et la transmission aux générations suivantes.


Par exemple, Gazmend KAPLLANI évoque les photos de la vie passée comme autant de piliers pour nourrir les souvenirs :


Le fait d'avoir quitté la Grèce sans emporter une seule photo de leur famille contribuait à leur faire oublier cette tranche de leur vie passée. P. 77

Ce roman nous permet de nous poser quelques questions sur la vie de tous ces migrants qui quittent leurs pays avec seulement les vêtements qu'ils portent sur eux. Comment nourriront-ils le souvenir de leur existence d'avant ? Comment surmonteront-ils psychologiquement ce manque, eux et leurs enfants ?


La situation spécifique des femmes immigrées y est également abordée.



Quand à sa mère, elle ne se mêlait absolument pas de ces histoires de rivalité linguistique. Sa langue à elle se réduisait au cliquetis de sa machine à coudre. [...] Sa mère ne sortait d'ailleurs presque jamais. Elle avait appris un albanais approximatif grâce à deux voisines, Meléke et Sabrié, qui étaient devenues ses amis et lui rendaient visite tous les vendredis. P. 79

Ce roman met en exergue la condition féminine et les enjeux d'une activité en dehors du foyer pour favoriser l'apprentissage de la langue. Retenues à domicile pour satisfaire les besoins de la famille, les femmes sont privées de cette émancipation que la maîtrise de la langue peut leur assurer.


Ce roman ne se résume toutefois pas seulement à ses sujets. Il se fait remarquer par la qualité de la plume de son auteur. Gazmend KAPLLANI aime les mots, il joue avec eux, s'attache à trouver celui qui sera le plus juste et suscitera l'émotion de son lecteur. Je souhaiterais d'ailleurs saluer le travail du binôme de traducteurs, peu souvent cité alors que sa qualité est intimement liée la prise en compte des spécificités culturelles. S'identifier à un Grec d'origine albanaise sans jamais y avoir mis les pieds n'y est pas si naturel et pourtant... c'est ce que réussit "La dernière page".


Enfin, j'ai trouvé la construction de ce roman particulièrement ingénieuse. Alors que Mesli doit affronter la mort et accepter le deuil de son père, il découvre un projet de roman, écrit par son père, et dont les passages figurent en lettres italiques, permettant à tout moment de se repérer dans le parcours du narrateur et l'itinéraire de son père. S'entremêlent ainsi 2 époques, les années 1940 et 2010 !


"La dernière page" est assurément un très beau roman historique.

La dernière page de Gazmend KAPLLANI

Je n'en suis qu'à mon 2ème roman de la sélection. Après Kokoro de Delphine ROUX auquel j'avais attribué la note de 7, je vais monter d'un cran et placer "La dernière page" devant avec un 8.

Voir les commentaires

2016-03-29T11:48:08+02:00

Leyman GBOWEE, Prix Nobel de la Paix 2011, en images...

Publié par Tlivres
Leyman GBOWEE, Prix Nobel  de la Paix 2011, en images...

Partez à la découverte de l'itinéraire de Leyman GBOWEE, cette femme extraordinaire, croquée par Pénélope BAGIEU dans le blog "Les Culottées".

Plus je lis de portraits de femmes, et plus je me dis que c'est une excellente initiative que cette revue illustrée hebdomadaire.

Quant à dire que toutes, réunies, elles en feraient une formidable BD, il n'y a qu'un pas que Pénélope BAGIEU ne manquera pas de franchir...

Voir les commentaires

2016-03-26T22:34:51+01:00

Visiter La Griffe Noire, ça vous dit ?

Publié par Tlivres

Pour bien terminer ces 3 jours sur Paris, il me fallait quelque chose d'insolite... et comme j'avais un vieux rêve, je me suis dit que c'était le moment de le réaliser...

 

VISITER LA GRIFFE NOIRE

 

la Librairie de Gérard COLLARD

 

à Saint-Maur des Fossés

Vous savez que je suis une inconditionnelle de ses chroniques avec Valérie EXPERT dans "Les Coups de coeur des libraires" et de ses vidéos.

Séquence émotion en prenant le RER A et plus encore en arrivant rue de Varenne.

Visiter La Griffe Noire, ça vous dit ?

La façade latérale est couverte d'un graff magnifique, moi qui aime beaucoup le street art, ma place était bien là !!!

Et puis, en arrivant sur la façade principale, alors là, on retrouve tout de suite l'enthousiasme du libraire, des grands panneaux aux couleurs vives avec des textes on ne peut plus élogieux sur les livres (je sens instinctivement que mon budget va fondre comme neige au soleil !).

En poussant la porte, j'ai bien pris conscience que j'entrais dans une librairie pas comme les autres... les panneaux extérieurs meublent aussi l'intérieur, vous allez de table en table l'oeil attiré par cette profusion de couleur et d'avis, tous plus forts les uns que les autres.

Dès mon arrivée, j'entends une femme dire à une autre : "Dans cette librairie, tu n'as besoin de rien, tu repars avec tout !". Quelle entrée en matière !!!

Quand vous ajoutez ensuite le talent de Gérard COLLARD à découvrir des pépites dont personne n'a encore parlé. Vous vous souvenez peut être, "Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant", c'était lui ! Ce livre est une pure merveille, ça vous en dit long sur son talent ! D'ailleurs, vous pouvez toujours le commander sur le site en ligne.

Très vite, je me suis dit que j'y étais un peu chez moi ! De très nombreux livres vus dans les chroniques du web y occupent une place aisément remarquable.

Visiter La Griffe Noire, ça vous dit ?

Je commence dangereusement à me constituer une petite pile de ceux que je veux acheter, je les mets sous le bras mais petite pile devient grande, un peu lourde même !

Et puis là, ô surprise, dans les rayonnages, il y a des alcôves cartonnées pour recevoir des bijoux... des livres dont je n'ai jamais entendu parler, à croîre que je ne lis jamais pour être passée à côté jusque là !

Impossible de repartir sans...

Visiter La Griffe Noire, ça vous dit ?

En déambulant dans la librairie, j'arrive devant ce qui paraît être LE livre incontournable ! Le trésor de "La Griffe Noire".

Lui, prend bien sûr une place de choix dans ma pile ! Et au final, voilà ce que ça donne...

Visiter La Griffe Noire, ça vous dit ?

Une excellente journée,

Une collection de livres à découvrir,

De magnifiques souvenirs,

et pour que la journée soit parfaite,

Un petit clin d'oeil à Charb que l'on n'oublie pas !

Visiter La Griffe Noire, ça vous dit ?

Un très grand merci à celles et ceux qui m'ont offert un beau cadeau la veille de mon départ... le budget qui m'a permis de faire toutes ces folies !

Voir les commentaires

2016-03-25T21:33:25+01:00

Quelques bonnes adresses... à partager !

Publié par Tlivres
Quelques bonnes adresses... à partager !

Après les découvertes culturelles, place aux découvertes gustatives !

Au gré de ma promenade dans les rues parisiennes, je suis arrivée rue des Martyrs, et là, une visite s'est imposée à moi, celle de T collections. Il y a quelques temps, je vous l'avais présentée, cette boutique toute blanche !

Impossible de revenir sur Angers sans mon petit sachet. D'ailleurs, je fais un constat, mon nez est fidèle ! Alors que je n'avais pas noté l'objet de mes choix lors de ma 1ère visite, j'ai de nouveau opté pour le thé à la Rose Congou, assurément un très bon choix ! Je vous le conseille.

Mais la promenade à pied, ça creuse, non ?

Je suis passée devant des cafés, des salons de thé... et finalement, je suis arrivée face à une vitrine qui inspirait une ambiance cosy, chaleureuse, et où des personnes y avaient déjà élu domicile, voire saturaient l'espace... Mais quand c'est un jour de chance, vous avez des personnes qui se lèvent instinctivement pour partir... et dimanche était un jour de chance !

Marlette, souvenez-vous bien de ce nom ! C'est en réalité le fruit de la fusion de 2 prénoms, ceux de Margot et Scarlette, 2 soeurs habitant l'île de Ré et particulièrement attentives au manger sain. Elles ont créé des pâtes à pain, puis des pâtes à gâteaux, avec des produits bio bien sûr. En ajoutant quelques produits de base, oeufs, huile, lait... le tour est joué !

Marlette, c'est aussi le nom de cet antre merveilleux. Vous avez envie de vous reposer, il y a des gros coussins qui vous tendent les bras ! Mais plus encore, à votre entrée, vous êtes tout simplement saisi.e.s par cette formidable odeur de gâteaux où le beurre est roi, un peu comme dans la cuisine de votre grand-mère, quand les lipides de substitution n'existaient pas encore...

Tout à coup, j'ai soif, j'ai faim, mes papilles s'activent. Il va bien falloir choisir... le verdict : fondant au chocolat, chocolat chaud et thé, nous sommes 2 ! Rien qu'en regardant les photos, j'en salive encore...

Tout à coup, j'ai soif, j'ai faim, mes papilles s'activent. Il va bien falloir choisir : fondant au chocolat, chocolat chaud et thé. Rien qu'en regardant les photos, j'en salive encore...

Quelques bonnes adresses... à partager !
Quelques bonnes adresses... à partager !

Vous hésitez encore ? Voici la carte, à votre bon coeur...

Quelques bonnes adresses... à partager !

Et pour conclure cette très belle journée, un petit clin d'oeil à Mathias MALZIEU.

Il faut dire que c'est un peu ma déception du Salon du Livre. Dans la file d'attente des dédicaces qui ne commençaient qu'à 17h30, il y avait des enfants/ados qui attendaient l'artiste depuis 10h le matin, autant dire qu'il avait quelques fans... Après 1h30 d'attente, il a bien fallu se rendre à l'évidence, il ne signera jamais pour chacun des lecteurs venus en nombre !

Mais en déambulant dans les rues, tout à coup, la "signature" de Mathias MALZIEU est apparue sur le trottoir. Séquence émotion...

Quelques bonnes adresses... à partager !

Finalement, je ne lui en veux pas trop et je lui souhaite une excellent santé !

Quelques bonnes adresses... à partager !

Voir les commentaires

2016-03-24T19:23:35+01:00

Visite du Musée de la Vie Romantique à Paris

Publié par Tlivres

Après un brunch dans un lieu insolite dimanche dernier, et pour varier les plaisirs, la visite d'un Musée s'imposait. Celui de la Vie Romantique est situé à quelques pas de l'Archipel, je vous invite à le découvrir !

Pour les fans de littérature, ce Musée est pour vous ! Je vous explique pourquoi...


Cette très belle demeure aperçue dès la rue, son jardin, ses ateliers, sont comme une invitation à l'évasion, au rêve... pour laisser libre cours à ses émotions... dès les espaces extérieurs, on sent le romantisme bien présent !


Les couleurs vertes de la bâtisse se mélangent allègrement à celles du jardin, des chaises, des tables... Les quelques ponctuations jaunes offertes par la floraison des narcisses dans toute la verdure composent très naturellement un superbe tableau. Avis aux amateurs de peinture, si vous cherchez un site, il pourrait bien vous tendre les bras !

Visite du Musée de la Vie Romantique à Paris
Visite du Musée de la Vie Romantique à Paris

Parlons peinture justement. C'est Ary Scheffer (1795-1858), Hollandais, qui s'est installé le premier 7 rue Chaptal dès 1830. Sa résidence est rapidement devenue le lieu de rencontre des élites et de toute une émulation politique, artistique, littéraire... Delacroix, Rossini, Chopin, Dickens, George Sand s'y sont retrouvés chaque semaine.


Parlons de George Sand qui occupe une place toute particulière dans ce Musée. Depuis le moulage de son bras et de sa main droite jusqu'au médaillon dans lequel des mèches de ses cheveux y sont soigneusement conservés, en passant par des toiles, du mobilier, et de très nombreux effets personnels (bijoux...).

Visite du Musée de la Vie Romantique à Paris

En visitant ce Musée, j'ai découvert que George Sand s'adonnait également à la peinture, et plus surprenant encore à un style dont je n'avais jamais entendu parler : les dendrites. Il s'agit d'une sorte d'aquarelles réalisées à partir de couleurs écrasées sur une feuille de papier donnant naissance à des formes tout à fait aléatoires et surprenantes. Elle s'attachait ensuite, au gré de son inspiration, à ajouter, tantôt des personnages, tantôt des éléments de décor, pour réaliser des oeuvres picturales remarquables.

J'ai beaucoup aimé cette visite et m'approprier un peu plus la vie de George Sand. Je suis allée depuis sur internet cherchez quelques informations et j'ai découvert un site très complet.


Je souhaiterais bien me replonger dans son oeuvre. Avez vous des romans à me conseiller ?

La cerise sur le gâteau, Musée de la Ville de Paris, il présente l'intérêt de la gratuité d'accès aux expositions permanentes.

Voir les commentaires

2016-03-23T07:49:34+01:00

Mille et une bonnes raisons de découvrir l'Archipel

Publié par Tlivres
Mille et une bonnes raisons de découvrir l'Archipel

Vous ne connaissez pas encore l'Archipel ?

Personne n'est parfait !

L'Archipel est un lieu d'innovation collective, ouvert dans le 8ème arrondissement de Paris, près de la Place de Clichy, 26 bis Rue Saint-Petersbourg très exactement et qui ressemble à ça...


Non, vous ne rêvez pas ! Vous êtes bien dans un lieu insolite avec nef et alcôves... il s'agit d'un ancien couvent datant du XIXème siècle. Voilà pour l'histoire du lieu !


Maintenant, passons à ses occupants... Depuis 2012, l'Etat puis la Ville de Paris mettent ce site à la disposition d'une Association, Aurore, qui n'est plus une toute jeune fille puisqu'elle a été créée en 1871. Sa mission : la réinsertion sociale et professionnelle des personnes en situation de précarité et d’exclusion.


Elle y organise de très nombreuses animations régulières comme du chant avec le Feel good song, du yoga, des jeux d'échecs, des ateliers contes et dessins, du théâtre, de la couture, du crochet...


Une idée lumineuse qui va ravir tous les accros de littérature que nous sommes... Dans ce lieu, 8 000 ouvrages y sont soigneusement rangés. Chaque samedi après-midi, vous pouvez passer à l'Archipel et échanger un ou plusieurs livres de la maison contre de nouveaux romans, polars et autres livres historiques. Le principe est simple : 1 livre apporté = 1 livre récupéré !

Mille et une bonnes raisons de découvrir l'Archipel

Plus largement, vous pouvez aussi profiter d'un Troc-shop, là, vêtements, accessoires, produits de beauté, CD, DVD... s'échangent allègrement. Chaque objet donne droit à un nombre de points échangeables contre d'autres produits.


Vous avez du temps ? Alors, vos heures de bénévolat pourront aussi être troquées contre des objets, brillantissime !


Il y a aussi des concerts en hamac, simple ou double, je rêve !!!


Et le dimanche... il y a un brunch ! Chaque mois, les cuisines changent de main. En ce moment, ce sont "Les camionneuses" qui sont à l'oeuvre, et là, c'est encore toute une histoire !

Et voilà le travail !

Mille et une bonnes raisons de découvrir l'Archipel

Pour 20 euros, vous avez une formule avec entrée plat dessert. Un peu cher ? Peut-être, sauf si vous ajoutez le geste solidaire. En fait, il existe aussi sur site un centre d'hébergement d'urgences que l'Association Aurore gère. Pour chaque formule, vous la soutiendrez dans son action de tous les jours ! L'Association Aurore n'oublie pas de vous remercier...


Vous n'êtes pas encore totalement séduit.e.s ?


Et bien, pour permettre l'innovation sociale et les synergies entre acteurs, un espace coworking est également aménagé. Il peut recevoir une trentaine de personnes.
N'en jetez plus, la coupe est pleine !


Personnellement, j'ai été totalement séduite par le lieu et la vie qui y règne. Une très belle initiative, de celles qu'offre la Capitale !

Mille et une bonnes raisons de découvrir l'Archipel

Voir les commentaires

2016-03-22T13:12:19+01:00

Agnodice croquée par Pénélope BAGIEU

Publié par Tlivres
Agnodice croquée par Pénélope BAGIEU

Nous sommes mardi !

Nous avons rendez-vous avec Pénélope BAGIEU et son blog "Les Culottées" pour un nouveau portrait de femme.

Souvenez-vous bien de celle-ci, Agnodice, la 1ère gynécologue, née bien avant Jésus Christ, autant dire que son action date un peu !

Je suis persuadée que vous ne soupçonnez pas les obstacles qu'elle a dû franchir pour en arriver là et de quels subterfuges elle a usé pour se faire une place dans un monde exclusivement masculin... mais grâce à Pénélope BAGIEU, vous saurez tout !

Voir les commentaires

2016-03-18T07:12:52+01:00

Grâce de Delphine BERTHOLON

Publié par Tlivres
Grâce de Delphine BERTHOLON

Delphine BERTHOLON, j'ai découvert son écriture avec "L'effet Larsen" en novembre dernier et ce roman est gravé à jamais dans ma mémoire pour m'avoir accompagnée les jours suivant les terribles attentats de Paris, il résonne encore aujourd'hui !


J'étais particulièrement tentée de poursuivre la découverte des oeuvres de cette écrivaine et "Grâce" m'a tendu les bras...

Tout commence avec une lettre dactylographiée, dont on ne comprend pas bien son contexte, qui est son destinataire, et ce qu'elle pourra bien induire dans ce roman, mais ce que l'on mesure dans les premières lignes, c'est le manque incommensurable liée à l'absence d'un être cher.


Et puis, il y a aussi un chapitre qui commence ainsi : "Dès que je passai le seuil de la maison, je sus que quelque chose n'allait pas. "


Et enfin, il y a ce que l'on peut appréhender comme un journal intime signé de Grâce Marie Bataille, 7 mars 1981... : "Ce matin, j'ai eu trente quatre ans. Trente quatre ans, et deux gosses."


Vous l'aurez compris, le talent de Delphine BERTHOLON est de tracer l'itinéraire de 3 personnages et de faire en sorte que leurs parcours se croisent très naturellement. Depuis la fille au pair venue de Roumanie, en passant par Nathan, père de 2 jeunes enfants, des faux jumeaux dont la mère est décédée lors de leur naissance, jusqu'à Grâce, la mère de Nathan, cette vieille femme dont les fragilités s'accroissent. Aujourd'hui, nous sommes le 24 décembre, il neige, et les festivités vont bientôt commencer !


Mais ce n'est pas tout, elle va le faire en vous prenant à la gorge dès les premières pages sans jamais pouvoir vous lâcher d'ici la page 356. Thriller psychologique, ce roman se lit en apnée totale. Si vous avez envie de quitter un temps votre environnement familial, professionnel... évasion cérébrale assurée ! Avec du recul, je me dis que la couverture est en totale adéquation avec l'histoire, c'est suffisamment rare pour le signaler. Toute noire, une maison en perspective vue à travers le pare brise d'une voiture... Je vous livre ces quelques détails comme autant d'énigmes à résoudre !


Delphine BERTHOLON a cette capacité à se fondre dans l'intimité de personnages meurtris, des hommes et des femmes anti-héros oppressés par des souffrances terrifiantes, des souffrances liées à des secrets de famille, des non-dits... à des décisions prises à un instant T mais avec des effets dévastateurs susceptibles de se transmettre de génération en génération :


La vie est une suite de choix plus ou moins réfléchis, de hasards heureux ou malheureux, rencontres, bifurcations, prendre à droite, prendre à gauche, mille destins différents à chaque carrefour, et puis des évidences. P. 170

Elle conclut ce très beau roman avec cette dernière ligne


[...] je réintègre, enfin, l'humanité. P. 356


Tout est dit dans la démarche d'écriture de Delphine BERTHOLON !

Lire un roman de cette auteure, c'est être sûr.e d'en garder l'empreinte !

Voir les commentaires

2016-03-16T07:30:17+01:00

G229 de Jean-Philippe BLONDEL

Publié par Tlivres
G229 de Jean-Philippe BLONDEL

C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je retrouve la plume de cet écrivain. Après "Mariages de saison", son dernier roman lu récemment, je me suis lancée dans "G229" sans vraiment savoir à quoi m'attendre... d'ailleurs, je lis de moins en moins les 4èmes de couverture pour ne pas déflorer le plaisir de mes lectures à venir !

G229 est un code spécifique pour identifier la salle de classe n° 229 du bâtiment G, là où un professeur d'anglais enseigne, le narrateur de ce roman.


Jean-Philippe BLONDEL est l'homme des panels ! Il nous brosse le portrait des élèves


[...] des adolescents plus ou moins sympathiques, plus ou moins rebelles, plus ou moins niais, plus ou moins amoureux malheureux chaleureux distants râleurs mal lunés. P. 210/211

mais aussi celui des enseignant.e.s et leur sentiment d'appartenance à l'établissement :


Je sais instinctivement qui je suis, dix-huit heures par semaine, dix mois par an. Ce cadre-là m'est important. Ma place dans le monde. A un moment donné, pour une période donnée. P. 13

Chacun des publics présents dans un lycée y est abordé avec beaucoup d'objectivité et toujours énormément de tendresse, sans jugement aucun. L'écrivain nous dévoile les rouages de cette micro-société et permet d'humaniser chacun.


Parce qu'avant tout, dans un lycée, on vit. P. 206

Je me suis plongée avec beaucoup de plaisir dans l'univers de l'éducation nationale, histoire de me rappeler quelques souvenirs de mon adolescence (c'est certain, vous vous y retrouverez vous aussi à un moment donné !) mais aussi de m'approprier cet environnement professionnel que je ne connaissais pas de l'intérieur, c'est désormais chose faite.


Certains y verront une autobiographie, d'autres un roman. Avec Jean Philippe BLONDEL, vous ne savez jamais mais peu importe, c'est toujours un très bon moment de littérature.

Voir les commentaires

2016-03-15T07:41:22+01:00

Tove JANSSON, vous ne la connaissez pas encore ?

Publié par Tlivres
Tove JANSSON, vous ne la connaissez pas encore ?

Avec ce très beau portrait de femme croqué par Pénélope BAGIEU, vous n'oublierez plus jamais la créatrice des Moumines, ces trolls célèbres mondialement.

Mais il ne s'agira là que d'une entrée un peu réductrice de la vie d'une femme qui s'est éteinte à l'âge de 86 ans.

Alors, si vous avez envie de découvrir sa vie dans toute sa fantaisie, consultez vite le blog "Les Culottées". Dans 7 jours, il sera trop tard !

Voir les commentaires

2016-03-14T21:20:21+01:00

Du street art sur les vitrines des Galeries Lafayette à Angers

Publié par Tlivres

Une exposition outdoor est à voir actuellement sur Angers.


Une fois n'est pas coutume, les vitrines de ce grand magasin sont devenues des oeuvres d'art depuis samedi 12 mars.

13 artistes sélectionnés par des étudiants de l'U.C.O. ont pu laisser libre cours à leur créativité.

Je vous présente mes préférées :

Du street art sur les vitrines des Galeries Lafayette à Angers
Du street art sur les vitrines des Galeries Lafayette à Angers
Du street art sur les vitrines des Galeries Lafayette à Angers
Du street art sur les vitrines des Galeries Lafayette à Angers
Du street art sur les vitrines des Galeries Lafayette à Angers

Une des caractéristiques du street art est d'être éphémère.

Il ne vous reste plus que demain pour les voir en grandeur réelle, faites vite !

Voir les commentaires

2016-03-13T20:23:27+01:00

Les Portes de Fer de Jens Christian GRONDAHL

Publié par Tlivres
Les Portes de Fer de Jens Christian GRONDAHL

Au rayon Nouveautés de ma Bibliothèque préférée, j'ai été attirée par la couverture du dernier roman de Jens Christian GRONDALH, auteur danois. Alors même que je ne me souvenais pas avoir lu de billet sur la toile, qu'il ne figurait pas sur ma liste de références, je me suis tout de même laissée tenter...


Nous sommes au Danemark, le narrateur est un lycéen qui vit à Copenhague. Il a une soeur aînée, Kirsten, qui souhaite devenir sage-femme. Il a une petite amie, Lisbeth, juste une affaire de sexe. Et puis, il y a sa maman dont les jours sont comptés, elle est malade d'un cancer. Le narrateur souhaite lire Marx, sa professeure d'allemand, Gudrun, qui a découvert un potentiel chez cet adolescent, va lui confier des travaux particuliers qu'il lui remettra à son domicile, le samedi après-midi. Un jour, il fait connaissance avec la fille de Gudrun, Erika qui étudie la philosophie à Berlin. C'est son premier amour.


Une vingtaine d'années plus tard,il est divorcé et apprécie sa solitude. Il a une fille, Julie, qui vient passer le week-end ponctuellement chez lui. Il est enseignant et il accueille dans sa classe un jeune homme, Stanko, réfugié. Pour rendre service, il va même accueillir le lycéen chez lui quelques jours. Il va apprendre à le découvrir et entretenir une relation particulière avec sa mère, Ivana.


Vingt ans plus tard, il est à la retraite. Sa fille Julie est maman. Il refuse de fêter ses 60 ans. Il préfère s'offrir un voyage à Rome. Là, une formidable rencontre va lui ouvrir les yeux sur l'art de la photographie.


C'est un très beau roman sur le temps qui passe, sur les vertus de l'ennui et de la solitude. Vous l'aurez compris, les 3 parties du livres sont dédiées à 3 périodes de la vie d'un homme. Personnage très attachant, il est passionné de littérature et préfère s'isoler de la société danoise pour se ressourcer dans les livres, ses plus fidèles compagnons.


Il y a aussi les femmes, à commencer par sa mère qui malheureusement va s'éteindre alors qu'il n'est encore qu'un jeune adolescent. Il y a un magnifique passage sur ses sensations à l'annonce du décès :


Même si c'était attendu, cela arrivait quand même comme une surprise, une chute. Une chute dans un autre temps. On marche sur un sentier au bord de la falaise, soudain, la terre meuble cède et, pendant une fraction de seconde, on parvient à saisir ce qu'est l'abîme avant de retomber sur ses pieds un peu plus bas, et l'on retrouve l'équilibre après avoir chancelé un instant. P. 102

Et puis, il y a celles avec qui il va découvrir l'amour et les déceptions de la vie à 2. Depuis l'adolescence et les aventures d'une nuit sans lendemain, il y a bien eu Maria avec qui il a eu Julie mais le lien au matériel a eu raison de leur union. Et puis quelques autres femmes lui ont succédé avec chaque fois, des sentiments particuliers. Il prend le temps de les interpréter et donne une définition du verbe aimer qui vous donnera à méditer...


Il y a quelque chose de schizophrène dans le fait d'aimer. On converse en nous avec la voix de l'autre, avec l'image de l'être aimé et l'image que l'autre a de nous. On raisonne, on négocie, on vote sur ce qui est juste et judicieux, sur ce qui est bon ou mauvais dans la vie. Ma vie est aussi devenue celle de l'autre. L'autre a également le droit d'être pris au sérieux, il a gagné le droit d'être traité avec raison, et ce qui n'est qu'elle et moi, ce qui est subjectif et arbitraire, devient en mon for intérieur la vérité incarnée. P. 354

Ce très beau roman traite aussi de l'exil, la fuite, la lente reconstruction loin de ses origines, l'appropriation d'une nouvelle langue et de nouveaux territoires.


Il aborde aussi l'école comme un formidable lieu de vie et de développement :


C'était ça dont l'école était capable. C'était un organisme vivant, plein d'expérience accumulée qui était transmise. Un processus incessant qui accompagnait les enfants dans leur métamorphose, les épanouissait et dévoilait ce qu'ils renfermaient, pour les déposer plus loin. Les envoyer dans la vie et, dans le meilleur des cas, les y lancer avec la conscience que l'on naît avec des forces que l'on peut utiliser. Nul besoin de savoir ce qu'elles sont, car on ne le découvre peut-être jamais tout à fait, mais on les sent en soi, et on sait qu'il convient d'essayer. Qu'il convient de continuer à essayer. C'était pour cela que j'étais devenu prof. P. 214

Enfin, la dernière partie aborde la soixantaine, cette période où les repères s'effacent et laissent la place à une nouvelle forme de liberté. La rencontre avec la jeune photographe et la qualité de leurs échanges sont absolument magnifiques, un roman qui finit tout en beauté.


L'écriture de Jens Christian GRONDAHL m'a beaucoup émue. Elle est remarquable pour sa finesse et sa sensibilité. Je n'avais encore rien lu de lui mais je crois que je vais poursuivre mes découvertes avec ses autres romans. J'adore la littérature pour sa capacité à vous surprendre...

Voir les commentaires

2016-03-11T18:29:46+01:00

Randall de Jonathan GIBBS

Publié par Tlivres
Randall de Jonathan GIBBS

Traduit de l'anglais par Stéphane ROQUES


Vous le savez, je suis une inconditionnelle des chroniques de Gérard COLLARD et récemment, il a présenté un livre tout jaune, le 1er roman de Jonathan GIBBS. En arrivant au rayon Nouveautés de ma Bibliothèque préférée, je l'ai tout de suite repéré !!!


Le narrateur, Vincent, n'a pas revu Justine depuis 2 ans. C'était la femme de Randall, cet artiste peintre britannique, décédé il y a 7 ans déjà. Elle lui a demandé de venir à New York, elle avait quelque chose à lui montrer. Une fois passé le temps des retrouvailles, elle lui présente quelques dessins pornographiques dont Randall est l'auteur. Il ne s'agit là que d'esquisses. Le lendemain, elle l'emmène découvrir les toiles. La peinture à l'huile n'était pas sa technique et pourtant... d'habitude il ne signait pas ses oeuvres, mais là elles le sont... autant d'interrogations qui vont permettre de dérouler le fil de toute une époque, celle des "Young British Artists" tout juste sortis du Goldsmiths College de Londres au début des années 1990.


Le narrateur a côtoyé de très près Randall, il l'a aidé à rencontrer des acheteurs potentiels pour accéder à la notoriété. Il oeuvre aujourd'hui en sa mémoire :


Randall fut mon ami - le meilleur ami que j'aie eu dans cette vie, et que j'aurai sans doute jamais - et si son oeuvre et dans une certaine mesure sa vie doivent continuer de trouver un écho auprès du public après sa mort, alors je veux m'assurer que l'homme que j'ai connu fait partie du souvenir que nous gardons de lui. P. 53

Une des très grandes richesses de ce roman repose dans l'approche d'une oeuvre contemporaine et de ses exigences :


Ne pas interroger le tableau, mais attendre qu'il se révèle. Lui donner le temps de démentir sa première impression, de balbutier et brouiller son récit. Le fixer du regard jusqu'à ce que le tableau cède. P. 234

J'ai beaucoup aimé le passage sur le lien qu'entretient l'artiste avec son oeuvre jusqu'au moment où...


"[...] il n'existe pas d'oeuvre d'art en tant qu'entité autonome, en tant que Ding an sich. Tant qu'elle est dans l'atelier, elle fait encore partie de l'artiste. Quand elle est dans une galerie, c'est une marchandise, un chaudron bouillonnant de valeurs hypothétiques et pourtant indifférenciées, comme le chat dans la couveuse. Quand elle est accrochée au mur chez quelqu'un, ou dans un musée, elle devient une pièce de la collection, et tire plus ou moins son identité de cette collection. Nulle part elle n'existe par elle-même. P. 280

Vous trouverez dans ce très beau roman tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'art contemporain sans jamais oser le demander.


Mais un artiste est aussi un être vivant, ordinaire, il a une vie sentimentale, familiale, il évolue dans un environnement... Avec ce roman, Jonathal GIBBS dresse le portrait d'une jeunesse londonienne des années 90, sombrant dans l'alcool, la consommation d'ecstasy... Il profite de cette opportunité pour aborder le sujet de l'amitié et les liens à la vie à la mort qu'elle peut induire.


Ce roman prend enfin la dimension d'un thriller psychologique avec ces oeuvres cachées, inconnues de tous, des petites bombes tant dans le domaine artistique que pour chacun des individus qui s'y reconnaîtrait dans des positions ô combien provocantes. La veuve et l'ami de toujours porteront-ils au grand jour ces oeuvres d'une qualité incommensurable ? Et si une autre personne connaissait également en partie ce secret ?


Malgré qu'il s'agisse d'un roman relevant de l'exofiction, ce mouvement littéraire particulièrement en vogue aujourd'hui, je me suis laissée portée par le destin hors norme des différents personnages. Finalement, qu'ils aient réellement existé ou non m'importe peu, n'est-ce pas là le signe d'un très bon roman ?


Je crois que Nicole Grundlinger ne me démentira pas...

Voir les commentaires

2016-03-09T21:09:12+01:00

L'ardoise magique de Valérie TONG CUONG

Publié par Tlivres
L'ardoise magique de Valérie TONG CUONG

Valérie TONG CUONG, je l'ai découverte assez récemment avec la lecture de "Pardonnable, impardonnable". Une lecture choc !


J'étais loin d'imaginer que ce qualificatif pourrait devenir un trait de caractère des oeuvres de cette écrivaine et pourtant... "Deux jeunes filles sont assises sur la rambarde d'un pont. Un train surgit. L'une saute, l'autre pas."

Voilà les 1ères lignes de la 4ème de couverture, tout un programme !


La narratrice, Mina, est encore là pour témoigner. Elle est née de père inconnu et d'une mère alcoolique décédée prématurément à l'âge de 33 ans. Son amie, Alice, elle habitait dans les beaux quartiers, avait tout pour être heureuse, ou presque.


Valérie TONG CUONG aborde ce sujet difficile ingénieusement avec la stigmatisation des territoires. Il y a des quartiers où la précarité sociale sévit et puis ceux où tout est rutilant. Sans nier les réalités des premiers, elle s'attache à déconstruire le modèle bourgeois :


Chez nous, on se tait, c'est tout. On se trompe, on triche, on vole, on souffre et on meurt, mais toujours en silence et avec le sourire. P. 39

Au gré de ce très beau roman, elle nous fait plonger dans l'abîme de l'adolescence, cette période de transition entre l'enfance et l'âge adulte. Alors, quand les repères ne reposent que sur le passé, certains partent avec plus d'atouts que d'autres pour imaginer leur futur.


Un passé plutôt en dessous de la moyenne, mais peut-être un avenir au-dessus. P. 170

Les maltraitances de l'enfance, les non-dits, les absences... prennent une dimension incommensurable et là, filles comme garçons sont à égalité. Les souffrances sont terrifiantes, les sentiments exacerbés dans un ascenseur émotionnel totalement déboussolé. Les issues, elles, sont aussi diverses et variées, à chacun son parcours. Certains décident de résister, d'autres au contraire choisissent de mettre un point final à leur existence, à l'image de ce suicide qui aurait pu être collectif.


Comment continuer à vivre après une telle épreuve ? Comment évacuer la culpabilité ? A qui faire confiance ? Un avenir est-il encore envisageable ?


Pour toutes ces questions, ne comptez pas sur Valérie TONG CUONG qui au contraire, prend le parti de mobiliser son.a lecteur.rice, de l'interroger sur ce qu'il.elle pense. Des paragraphes entiers sont dédiés à toutes les questions que l'écrivaine lui pose, et bien d'autres encore...


Thriller psychologique, ce roman se lit d'une traite, en apnée totale. La chute est totalement imprévisible et ô combien effrayante.


Alors, si vous aussi vous avez envie de le lire, isolez-vous quelques heures, effets garantis !

Voir les commentaires

2016-03-08T18:32:24+01:00

Joséphine BAKER croquée par Pénélope BAGIEU

Publié par Tlivres
Joséphine BAKER croquée par Pénélope BAGIEU

J'avoue que j'attendais avec impatience le portrait de celle qui serait disponible en ligne sur le blog "Les Culottées" le 8 mars, journée internationale des droits des femmes !

Mais Pénélope BAGIEU fait les choses en grand... c'est Joséphine BAKER qui est honorée !

Cette femme très connue pour sa ceinture de bananes et ses prestations de danseuse noire, trop connue pour ça, méritait bien que son parcours soit revisité dans son intégralité.

Pénélope BAGIEU l'a fait et c'est assurément un très beau portrait de femme !

Voir les commentaires

2016-03-06T21:12:08+01:00

Les arbres voyagent la nuit de Aude LE CORFF

Publié par Tlivres
Les arbres voyagent la nuit de Aude LE CORFF

Nouveau coup de coeur pour un roman de Aude LE CORFF, son 1er roman en réalité : "Les arbres voyagent la nuit". Mon échappée belle à vélo de la semaine dernière se justifiait donc largement !!!


La plume de cette écrivaine, je l'ai découverte très récemment avec : "L'importun", son 2ème roman qui m'a totalement bouleversée.


Je crains de ne devoir attendre avec beaucoup d'impatience la sortie de son 3ème...


Mais ne nous éparpillons pas, revenons à l'objet de ce billet !

Les arbres voyagent la nuit de Aude LE CORFF

Après l'école, Manon, une petite fille, a récemment pris l'habitude de se plonger dans la lecture d'un livre sous un arbre du jardin public, voisin de son immeuble. Elle y trouve de nouveaux repères avec ses amis, les chats et les fourmis. Manon interpelle Anatole, ce vieil homme qui habite le même immeuble, au 1er étage, et qui l'aperçoit chaque jour, sous son saule. Lui-même est passionné de littérature, il était professeur de français lorsqu'il était en activité. Alors, un soir, il décide de franchir le pas et de partir la rejoindre avec un livre : Le Petit Prince de Saint-Exupéry. De cette rencontre, vont naître de nouvelles relations de voisinage, avec Sophie, la tante de Manon, qui vit au 3ème, et puis avec Pierre, le père de Manon. Tous ensemble, il vont mettre sur pied un projet totalement fou...


Je ne vais pas tergiverser, ce roman est tout simplement magnifique comme d'autres l'ont dit avant moi... Sabine Faulmeyer, Blablamania, Eliane Convert, Gaby, Melly...

C'est d'abord un petit concentré d'interculturalité. Tout y est, des êtres meurtris par l'absence de l'être aimé, une mère pour Manon, une épouse pour Pierre, une soeur pour Sophie, mais aussi un vieil homme qui vit seul, en lutte contre son corps qui s'affaiblit et le regard des gens qui le classent irrémédiablement dans la catégorie des vieux.


Les gens, le considérant diminué à tout niveau, ont l'horrible manie de lui parler comme s'il était sénile. Tous les vieux sont sourds, dans leur esprit. Pourtant, à part quelques acouphènes qui vont et viennent, il n'a aucun problème auditif. Dans ses mauvais jours, il lui arrive de ne pas répondre quand on le traite comme un arriéré. Il laisse l'énergumène se démener dans le vide, pour finir par lui demander d'une voix posée d'arrêter de crier, on n'est pas dans un asile psychiatrique, enfin. P. 110

Il y a aussi le chemin de la résilience, cet itinéraire que chacun parcourt pour surmonter les épreuves de la vie et qui donne de l'espoir. Alors que chaque personnage essaie de surmonter seul la souffrance qui l'obsède, Aude LE CORFF va avoir la formidable idée de permettre la rencontre de tous ces individus, singuliers, pour se lancer dans une aventure collective, totalement imprévisible et ô combien salvatrice. Les êtres humains sont surprenants...


On ne peut jurer de rien avec les gens, même ceux que l'on croit connaître le mieux. P. 244

Mais il y encore ce rapport au passé, à la mémoire des êtres chers, aux souvenirs...


- Dans les moments de nostalgie, je m'immerge dans ces petites choses du passé, c'est tout ce qu'il me reste d'eux.
- Moi aussi, j'ai un tiroir avec des souvenirs très importants que je regarde souvent.
Ils fixent un instant le vide, chacun perdu dans un monde qu'il aimerait retrouver. P. 40

Et puis il y a aussi la littérature comme toile de fond. Impossible de ne pas fondre sur cette passion et les bienfaits des livres bien sûr !


Et puis il y a encore une multitude de parenthèses faites par l'écrivaine sur autant de sujets qui pourraient devenir à eux-seuls l'objet d'un nouveau roman. J'ai été particulièrement séduite par celle dédiée à la Cathédrale de Cordoue, p. 223, site que j'ai eu le plaisir de visiter il y a quelques années. En quelques lignes, elle retrace le passé de ce monument grandiose qui, au fil des siècles, est passé d'un lieu de culte musulman à un lieu de prière catholique tout en gardant les traces de son histoire.


Ce que j'aime enfin chez Aude LE CORFF, c'est sa capacité à induire de nouvelles lectures. Avec "L'importun", j'avais tiré le fil d'anecdotes relatives à l'histoire de Jeanne HEON-CANONNE et poursuivi avec "Les Hommes Blessés à Mort Crient", ce très beau témoignage préfacé par Albert CAMUS.

Avec "Les arbres voyagent la nuit", je crois que le moment est venu de lire "Miracle de la rose", cette autobiographie de Jean GENET. Là, pas besoin de me le procurer... depuis ma visite de l'Abbaye de Fontevraud, il repose sur l'étagère de ma bibliothèque sans avoir jamais trouvé l'opportunité d'en émerger. Désormais, il y rayonne !


Le 15 décembre dernier, je disais de "L'importun" qu'il faisait "partie de ces romans inclassables". "Les arbres voyagent la nuit" le sont également.


A voir quelle énergie met leur auteure à lutter contre les clichés et autres stéréotypes, quel plus cadeau lui faire que de ne pas classer ses romans dans une quelconque catégorie dans laquelle ils seraient à coup sûr étriqués !

Voir les commentaires

2016-03-02T21:01:35+01:00

Le jour avant le bonheur de Erri DE LUCA

Publié par Tlivres

 

Traduit de l'italien par Danièle VALIN

 

Je n'avais encore rien lu d'Erri DE LUCA, cet auteur italien contemporain né à Naples dans les années 1950, avant de lire les éloges d'Hélène Lecturissime et d'Un coin de blog.


Alors, quand j'ai vu "Le jour avant le bonheur" en tête de rayon de ma Bibliothèque préférée, je me suis dit que c'était une véritable opportunité de partir à la conquête de cette plume, et ce fut pour le plus grand plaisir.


Nous sommes à Naples. Don Gaetano, concierge, s'occupe du garçon qui est le narrateur de l'histoire. Enfant orphelin comme lui, Don Gaetano lui apprend tout de la vie. Il l'aide à devenir adulte pour un jour peut être le voir s'envoler du nid...


Ce livre est un magnifique roman initiatique. Le lecteur accompagne le narrateur depuis son plus jeune âge, alors qu'il joue au ballon avec ses copains dans la cour de l'immeuble et qu'il cherche à se distinguer aux yeux d'une petite fille qui habite le 3ème étage. Il y a les épreuves de la vie et la découverte des secrets bien gardés de Don Gaetano, il y a le jeu de la scopa qui établit une relation de complicité entre les 2 hommes, il y a les livres aussi et surtout les pensées des hommes qui ne résistent pas au pouvoir de Don Gaetano. Il l'aide à passer du collectif à l'individuel :


D'abord, ne dis pas tout le monde, ce sont des personnes singulières. Si tu dis tout le monde, tu ne fais pas cas des personnes. On ne peut pas entendre les pensées de tout le monde, mais celles d'une personne à la fois. ... C'est dans la loge, cet été là, que j'appris à reconnaître les locataires. P. 25

C'est un très beau roman aussi sur l'après guerre en Italie, les quelques jours de fin septembre 1943 pendant lesquels les Napolitains se sont rebellés pour se libérer de l'oppression allemande. L'auteur nous montre cette réalité d'une libération imminente mais dont les Italiens se méfient encore. Les Américains sont bien présents mais ils bombardent l'ensemble du territoire, qui finira par être sauvé ? "Le jour avant le bonheur" assure ce devoir de mémoire, il témoigne de ces quelques gestes emplis d'humanité au risque de sa vie, Don Gaetano a caché un juif pendant plus d'un mois chez lui, et des pires exactions sur fond de guerre que tout autorise.


C'est aussi un livre qui montre la nécessité d'une identité pour se construire.


Ses récits devenaient mes souvenirs. Je reconnaissais d'où je venais, je n'étais pas le fils d'un immeuble, mais d'une ville. Je n'étais pas un orphelin de père et de mère, mais le membre d'un peuple. Nous nous sommes quittés à minuit. Je me suis levé de ma chaise grandi, sous mes pieds, une semelle me donnait de nouveaux centimètres. Il l'avait transmis une appartenance. J'étais un habitant de Naples, par compassion, colère et honte aussi de celui qui est né trop tard. P. 128

Il y a également un très beau passage sur l'école :


L'instruction nous donnait de l'importance, à nous les pauvres. Les riches s'instruiraient de toute façon. L'école donnait du poids à ceux qui n'en avaient pas, elle rendait égaux. Elle n'abolissait pas la misère mais, entre ses murs, elle permettait l'égalité. La différence commençait dehors. P. 130

A l'image de ces 2 citations, la plume de Erri DE LUCA est absolument remarquable. Entre justesse et poésie, les émotions sont toujours à fleur de peau.


Une très belle découverte. Je crois que je vais renouveler l'expérience... Vous avez des conseils à me donner ?

Voir les commentaires

2016-03-01T22:13:24+01:00

Delia AKELEY croquée par Pénélope BAGIEU

Publié par Tlivres
Delia AKELEY croquée par Pénélope BAGIEU

Chaque mardi, nous avons rendez-vous avec le blog des Culottées.

Alors, avant que les 12 coups de minuit ne retentissent et que mon carrosse ne devienne citrouille, je vous relaie un tout nouveau portrait de femme illustré par Pénélope BAGIEU, on ne s'en lasse pas !

Il s'agit cette fois d'une exploratrice qui fut la 1ère femme à traverser le continent africain.

Mais ce qu'il est souvent intéressant de savoir, c'est comment une femme décide un jour de prendre son destin en main... je vous laisse découvrir l'itinéraire de Delia AKELEY !

Voir les commentaires

Girl Gift Template by Ipietoon Blogger Template | Gift Idea - Hébergé par Overblog