Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

2019-01-31T07:00:00+01:00

Un monde à portée de main de Maylis de KERANGAL

Publié par Tlivres
Un monde à portée de main de Maylis de KERANGAL

Parce que le verbe VOIR, selon le dictionnaire Larousse, veut dire "percevoir quelque chose/quelqu'un par les yeux", il peut aussi être défini comme "regarder, examiner quelque chose/quelqu'un".

C'est bien de cette deuxième définition que s'inspirent JR, le street-artiste, dont une exposition est organisée pour quelques jours encore à la Maison Européenne de la Photographie de Paris, et Maylis de KERANGAL, écrivaine, qui, avec "Un monde à portée de main" nous invite à poser notre regard sur une certaine réalité, la reproduction d'une oeuvre d'art.

Ce roman est un coup de coeur, je me délecte à le partager ! J'en extrais aujourd'hui ma #citationdujeudi.

Voir les commentaires

2019-01-28T07:00:00+01:00

Jeune fille s'évadant de Miró

Publié par Tlivres
Jeune fille s'évadant de Miró

Une exposition temporaire du Grand Palais de Paris est consacrée à Miró. J'ai eu l'immense chance de pouvoir la visiter et m'en délecter.

Pour commencer la semaine en beauté, et en guise de #lundioeuvredart, je vous propose cette sculpture, haute en couleur, réalisée en bronze peint, une technique expérimentée par l'artiste. Elle révèle son talent dans un registre moins connu. Le peintre a effectivement choisi de faire ses premiers pas dans la sculpture au crépuscule de sa vie. 

Je trouve que son titre : "Jeune fille s'évadant" est tout à fait séduisant.

Si vous passez par la capitale, profitez des quelques jours qu'il vous reste pour aller la voir. Après le 4 février, il sera trop tard !

Voir les commentaires

2019-01-27T12:15:09+01:00

Rituels d'Ellison COOPER

Publié par Tlivres
Rituels d'Ellison COOPER

Cherche midi

Traduit de l'anglais par Cindy COLIN KAPEN

En ouvrant "Rituels", je ne savais pas que je tomberai dans le piège machiavélique parfaitement maîtrisé d'Ellison COOPER.

Depuis la découverte du corps d'une jeune femme emprisonnée dans une cage dans la cave d'une maison abandonnée de Washington en passant par l'étude neurologique de tueurs en série jusqu'à l'exploration de rituels de civilisations aujourd'hui disparues, j'ai tout aimé dans ce roman policier qui est devenu rapidement un page-turner.

Ce premier roman est haletant de bout en bout. Je me suis surprise à tourner les pages frénétiquement pour connaître dans les toutes dernières l'auteur de faits absolument terrifiants. La chute est magistrale.

Les stratagèmes complexes mis en oeuvre relèvent d'un terrible psychopathe monté de toutes pièces par une écrivaine spécialiste notamment des neurosciences et des religions.

J’ai été captivée par ces domaines d’expertise qu’Ellison COOPER rend tout à fait accessibles. J'adore ce registre qui mise sur l'urgence à agir dans un contexte de menace permanent.

La plume est fluide, l’intrigue totalement maîtrisée, c'est l'un de mes préférés de la sélection du #grandprixdeslectriceselle2019 aujourd'hui !

Voir les commentaires

2019-01-26T10:21:41+01:00

JR à la Maison Européenne de la Photographie de Paris

Publié par Tlivres
Eyes on boat

Eyes on boat

JR, vous connaissez ?

Deux lettres pour sacraliser l'immense talent d'un homme, un street artiste dont le travail me fascine.

Vous vous souvenez peut-être de ces 4 000 visages qui couvraient le dôme du Panthéon pendant son chantier de rénovation... c'était son oeuvre !

Son concept Inside out project déployé dans le monde entier avait trouvé, il y a quelques années, une déclinaison sur Angers, et plus particulièrement dans le quartier Justices Madeleine Saint-Léonard, une opération orchestrée par la Maison de Quartier Le 3 Mâts qui avait exposé sur les murs des équipements publics 100 visages d'habitants.

Si vous souhaitez découvrir plus encore l'étendue de ses créations, rendez-vous à la Maison Européenne de la Photographie de Paris, c'est jusqu'au 10 février, après, il sera trop tard !

Ce qui me subjugue dans l'oeuvre de JR, c'est une affaire de regard.

Un certain regard posé sur notre humanité. Tout a commencé avec cet appareil photo, un Samsung qu'il trouve abandonné à la gare du RER Charles-de-Gaulle-Etoile en 2000. 

JR à la Maison Européenne de la Photographie de Paris

Ce qui me captive chez JR, c'est le regard bienveillant qu'il pose sur les hommes et les femmes, un regard qui révèle les invisibles, un regard qui dévoile les fragilités de notre société et magnifie les êtres, à l'image de cette création sur les enfants soignés à l'hôpital d'Ellis Island.

Unframed, Children treated in the Ellis island hospital, USA, 2014

Unframed, Children treated in the Ellis island hospital, USA, 2014

Et puis, JR croise lui-même des regards et il, là, il les sublime. Il fait des yeux de ceux qu'il voit l'objet de ses créations. J'aime tout particulièrement "Eyes on boat", une oeuvre réalisée en 2014 avec le concours des dockers du port du Havre. Sur un porte-conteneurs de 363 mètres de long, l'oeuvre la plus longue jamais créée par l'artiste, il a collé sur plus de 180 conteneurs les yeux d'une Kényane photographiée en 2009 dans le bidonville de Kibera.

Vous n'en verrez ici qu'une "copie" adaptée aux dimensions du lieu d'accueil mais elle donne à voir la puissance artistique de JR, sa créativité, un véritable émerveillement !

Cette création conclut son projet "Women are Heroes", avouez que cet artiste a tout pour plaire !

Derrière le regard, des yeux, un oeil.

En 2014, JR a décidé d'en faire le support d'une création monumentale avec le New York City Ballet. Il nous offre un montage absolument prodigieux de photos réalisées des danseurs lovés dans du papier froissé.

New York City Ballet Art Series, The Eye of the New York, 2014

Regardée de près, l'oeuvre prend la dimension de miniatures orchestrées avec minutie, dévoilant l'expression corporelle de chacun des artistes. Regardé de loin, l'oeil se révèle dans sa composition organique et nous propose un formidable tableau.

Vous ne voyez là que mes préférées, mais en réalité, j'aime toutes ses oeuvres.

Vous aussi, allez

VOIR

 la qualité de son travail, il est sensationnel.

Alors, on en reparle ?

Voir les commentaires

2019-01-25T23:22:35+01:00

Marcus MALTE à La Bulle de Mazé

Publié par Tlivres
Marcus MALTE à La Bulle de Mazé

Auteur d’une trentaine de livres en tous genres (romans, nouvelles, livres enfance/jeunesse...), Marcus MALTE allie depuis quelques années littérature et musique.

 

 

Son premier roman à être interprété à voix haute et en musique était « Les Harmoniques » avec des ambiances plutôt jazz. Il était alors entouré d’amis qui avaient répondu à son invitation, à l’image de Virginie TEYCHENÉ et Gérard MAURIN. Il s’agissait plutôt d’un concert littéraire.

 

Là, Marcus MALTE est seul en scène. Il joue quelques reprises  à la guitare, chante, et se fait accompagner de petits bidouillages faits maison !

 

Les textes interprétés sont extraits de son dernier roman, « Le Garçon » publié chez Zulma éditions et Prix Femina 2016. 

 

 

Dans l’ambiance de l’auditorium de la médiathèque, lumière tamisée, fauteuil molletonné, les mots pèsent de toute leur puissance. 

 

Il y a la mort de la mère et la nécessité pour un enfant sauvage de 14 ans sans réelle identité de découvrir les hommes, apprendre à les connaître. 

 

Il y a la guerre aussi. Le roman couvre une trentaine d’années, de 1908 à 1938, relatant, outre les combats, des scènes de la vie quotidienne qui ont nécessité de l’auteur des recherches minutieuses.

 

Et puis enfin, il y a l’amour. Marcus MALTE aime à naviguer entre les genres. Il use d’une plume délicate, tendre et érotique, et nous émeut devant les sentiments que « Le Garçon » partage avec Emma.

 

C’est avec ce parcours initiatique que Marcus MALTE nous a fait voyager, ce soir, en musique. Il nous a fait toucher du doigt des questions philosophiques : Comment devient-on un homme ? Qu’est-ce qu’être un homme ? De quoi commencer le week-end en beauté. Je suis sous le charme.

 

Bravo à l’équipe de La Bulle de Mazé pour ce cadeau de fin de semaine. Parfaitement réussi, merci.

Voir les commentaires

2019-01-25T07:00:00+01:00

Quand une éditrice se livre... Portrait de Caroline LAURENT

Publié par Tlivres

 

Immense joie d’engager un nouveau partenariat avec Page des Libraires. Place cette année aux interviews d’éditeurs et libraires.

C’est avec un plaisir non dissimulé que je vous propose de faire plus ample connaissance avec Caroline LAURENT.

Quand une éditrice se livre... Portrait de Caroline LAURENT

Comment êtes-vous devenue éditrice ?

En lisant votre question, un souvenir marquant m’est revenu. Je devais avoir onze ou douze ans et faisais alors de la danse à un rythme très soutenu. Un jour, mon professeur s’est approchée de moi et m’a demandé, d’un air faussement dégagé, dans quel domaine je voulais travailler plus tard. Je lui ai répondu : « Soit dans la danse, soit dans les livres. » Le tourbillon des études littéraires m’a ensuite happée ; j’apprenais, je travaillais, sans véritablement me poser de questions. Jusqu’au jour où, après une incroyable année en Italie, il a bien fallu réfléchir à la suite. J’ai découvert qu’il existait un master d’édition à la Sorbonne – je ne savais rien du métier et encore moins du milieu. Mais l’idée de faire des stages me plaisait. Je voulais voir à quoi ressemblait la vie active. Mon premier stage aux éditions Lattès a été déterminant. J’ai découvert l’accompagnement des auteurs, les échanges sur le texte, la chaîne du livre, l’excitation au moment des parutions… J’étais éblouie. Cependant, je ne pensais pas encore à candidater ou envoyer des CV pour être embauchée… Et c’est Karina HOCINE (des éditions Lattès) qui m’a appelée durant mon année d’agrégation, alors que je courais entre deux couloirs de l’université : elle cherchait quelqu’un, et si je voulais, le poste était pour moi. Je suis donc devenue éditrice parce que j’ai renoncé à une carrière de danseuse, que je suis partie en Italie, que j’ai fait des stages et que quelques personnes ont cru en moi quand j’avais 20 ans.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? (Racontez-nous aussi une petite anecdote)

J’ai un mot fétiche : la joie. Ce qui me plaît, et ce que je cherche, dans ce métier, c’est très exactement cela : la joie. 

Copyright Emmanuel DELBERGUE

Copyright Emmanuel DELBERGUE

C’est un sentiment profond, qui vous met en phase avec vous-même. La beauté des textes ; la naissance d’un écrivain ; le travail sur la maquette, le choix du papier ; la complicité qui se crée avec les auteurs ; l’amitié parfois, souvent ; les échanges avec les lecteurs ; les moments en librairie ; l’émotion que provoque un livre. Voilà, c’est simple, mais essentiel. Lorsque je lis pour la première fois un manuscrit et que mon cœur s’affole, que je ressens de l’amour pour le texte, j’ai l’impression d’être invincible. Méfiance, tout de même. Il m’est arrivé de foncer tête la première dans un mur, au sens propre : souvenir d’une course en chaussettes dans le couloir de mon appartement pour écrire à un auteur dont le texte m’avait subjuguée. Une glissade mémorable…

Aux éditions Stock, comment choisissez-vous les manuscrits que vous éditez ?

J’ai la chance d’avoir une grande souplesse dans mon travail. Mais la sélection, qu’il s’agisse de littérature blanche, de polars ou de documents, repose sur les mêmes principes : la qualité du texte, sa portée, ce qu’il provoque en moi. Je suis mon instinct.

 

Que se passe-t-il entre le moment où un manuscrit arrive chez vous et celui où il est publié ?

Si le manuscrit est accepté, commence alors le travail avec l’auteur. Ces échanges peuvent durer des mois, parfois un an. Une fois le texte abouti, on l’envoie en fabrication pour créer des épreuves qu’on relit, qu’on corrige encore, jusqu’à donner le bon à tirer final. En parallèle, nous présentons l’œuvre aux équipes commerciales, à la presse, aux blogueurs. Et vient un jour où l’on trouve le livre en librairie, sur une table ou en vitrine…

Vous avez lancé en janvier 2019 une nouvelle collection de fiction : « Arpège ». Pourquoi ?

Pour répondre aux nouveaux défis du marché et incarner, chez Stock, un autre visage de la littérature française et francophone contemporaine. C’était un désir de Manuel CARCASSONNE, le P.D.G. de la maison, et c’est devenu un projet collectif, porté par toute l’équipe. L’objectif est de surprendre, emporter et émouvoir les lecteurs !

Parlez-nous de votre catalogue de la rentrée littéraire de janvier 2019 !

Deux titres sont à l’honneur pour le lancement d’Arpège. D’abord "Les Heures solaires" de Caroline CAUGANT, un très beau roman familial qui met en scène trois femmes unies par les secrets d’une rivière. On suit le fil de l’eau pour remonter le cours du temps, on se laisse happer par les atmosphères sensorielles, la mémoire impossible des héroïnes, le phrasé mélodieux de l’auteure. L’autre roman est signé Théodore BOURDEAU et s’intitule "Les Petits Garçons". Ce bijou de tendresse et d’humour retrace l’amitié de deux petits garçons, de l’enfance à l’âge adulte, en passant par la crise de l’adolescence, qui tâchent malgré la violence du monde de rester fidèles à eux-mêmes.

Quel rapport établissez-vous avec les premiers romans ?

Je crois que l’ensemble du monde littéraire est sensible aux premiers romans. Les éditeurs, les libraires, les lecteurs… Et bien sûr les auteurs, qui y mettent tant d’énergie et de liberté. La grâce des premières fois est sacrée (sacralisée, peut-être). Découvrir un écrivain, c’est devenir aventurier et explorateur. L’ivresse est totale !

Quel est votre dernier coup de coeur ?

Justement… Un premier roman que je publierai à la rentrée littéraire 2019. Je l’ai adoré ! Un roman virtuose, vivant, tourbillonnant même, d’une maîtrise remarquable. Il y est question d’amour blessé, de jeunesse, d’Italie, d’écriture et de traduction… Une merveille. Son auteure est une jeune femme dont je vous invite à retenir le nom : Romane LAFORE.

Quel livre lisez-vous en ce moment ?

"Vigile", de Hyam ZAYTOUN.

Qu’est-ce que vous apporte la revue PAGE ?

Vous avez pris votre journée ?... Je pourrais parler de PAGE pendant des heures. Grâce à PAGE, j’ai rencontré des libraires d’exception et des personnes de grande valeur – certains sont devenus des amis, ils se reconnaîtront. Grâce à PAGE, j’ai découvert des auteurs, mais plus encore, j’ai découvert un esprit. Ouverture, écoute, rigueur professionnelle, enthousiasme, sensibilité, partage… C’est la vie du livre telle qu’elle devrait toujours être. Enfin, grâce à PAGE, j’ai vécu l’un de mes plus beaux moments, en présentant sur la scène de la BNF le roman "Et soudain, la liberté", co-écrit avec ma chère et regrettée Évelyne PISIER.

 

L'occasion de faire un petit clin d'oeil aux 68 Premières fois, votre roman faisait effectivement partie de la sélection 2017 ! Il est aussi le lauréat du

Prix Première Plume

et du 

Prix Marguerite Duras.

Nous avons hâte de découvrir votre deuxième roman mais vous reviendrez nous en parler bien sûr !

Avant de se quitter, petite visite guidée de votre bureau...

Sur la bord de la fenêtre, les chouchous de la rentrée littéraire de janvier... les premiers que l'on espère d'une longue série !

 

Et puis, là, trône de toute sa splendeur, un dessin original de Simone VEIL offert par Pascal BRESSON, auteur du roman graphique paru chez MARAbulles : "Simone VEIL, l'immortelle" avec cette maxime qui vous touche énormément :

"Celui qui combat peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a déjà perdu."

 

Quelle plus belle icône pour accompagner votre parcours !

Merci infiniment, chère Caroline, d'avoir accepté de répondre à mes questions.

Le bal de la rentrée littéraire de janvier est lancé, la merveilleuse farandole de la collection Arpège engagée,

"Et bien, DANSEZ maintenant !"

Voir les commentaires

2019-01-24T12:41:22+01:00

Mille petits riens de Jodi PICOULT

Publié par Tlivres
Mille petits riens de Jodi PICOULT

Parce que la lecture de "Mille petits riens" de Jodi PICOULT reste un formidable souvenir et que l'écrivaine évoque tout en beauté le chemin que suit chacun, j'en ai extrait ma #citationdujeudi.

J'ai découvert la plume de cette auteure l'année dernière, si vous avez d'autres références, je suis preneuse. Ce roman était un coup de coeur.

Voir les commentaires

2019-01-22T07:00:00+01:00

Les heures solaires de Caroline CAUGANT

Publié par Tlivres
Les heures solaires de Caroline CAUGANT

Stock - Arpège

Dans la toute nouvelle collection Arpège aux éditions Stock, Caroline LAURENT a offert une place de choix aux premiers romans qui le lui rendent bien. Il suffit d'ouvrir "Les heures solaires" de Caroline CAUGANT pour s'en convaincre. 

Dès les premières lignes, j'ai senti la pression m'envahir, l'étau se fermer sur moi, avec cet appel téléphonique venu perturber le quotidien de Billie. La trentaine, elle habite Paris. De son appartement, elle surplombe le cimetière du Père-Lachaise. Elle est artiste, elle dessine. Elle prépare une exposition et travaille avec acharnement, le calendrier est serré. Dans son univers, la portée des vues, l'intensité de la lumière, la présence des ombres sont autant d'éléments qui la font vibrer. Mais là, subitement, son tremblement  trouve sa cause ailleurs que dans sa passion. La Directrice de la résidence des Oliviers vient de lui apprendre la mort de sa mère, Louise, cette femme qu'elle n'a pas vue depuis des années. Avec ce décès, le passé, qu'elle s'était efforcée d'oublier, resurgit. Billie ne peut plus reculer, elle va retrouver V., le village de son enfance. Elle sait déjà que son château de cartes risque de s'écrouler, plus rien ne sera comme avant.

Ce première roman est un immense coup de coeur, je sors de cette lecture totalement habitée par le personnage de Billie. 

Je vous dis en quelques mots.

J'ai été captivée par ce roman et son côté foisonnant. Il déroule lentement le fil de la vie de trois femmes. Il y a Billie bien sûr. Elle fut longtemps appelée Bill par sa mère. Elle avait horreur de ce prénom, à moins que ça ne soit tout ce que sa mère représentait qui l'assaillait. Bill, c'était pour sa vie d'avant, celle menée jusqu'à ses 17 ans, jusqu'au jour où elle a quitté V. avec, pour seul bagage, un vulgaire sac à dos. Et puis, il y a Louise, la mère de Billie. Elle est morte noyée la veille de son anniversaire. Leur relation était faite de silences. Et avant elles, il y avait Adèle, la mère de Louise, la grand-mère de Billie. Dans les brumes de la seconde guerre mondiale, il y a l'amour, des enfants, la vie. A l'image de poupées russes, les destins de ces trois femmes s'entremêlent les uns les autres. Il y a la filiation qui les unit, il y une terrible malédiction aussi.


N’y a-t-il donc aucun refuge où enterrer les actes passés ? P. 125

J'ai été intimement touchée par l'effet des secrets de famille sur les différentes générations. A l'image de la première de couverture, ils agissent comme les ronds dans l'eau. Au plus près du lieu d'impact, il y a ce léger frémissement à la surface. Et puis, au fur et à mesure que la distance s'accroît, la vaguelette prend de la force et devient aussi violente qu'une déferlante, emportant tout sur son passage, le corps et l'âme. Billie, hantée par ses fantômes, se retrouve confrontée à la réalité de ses origines. 


Comme l’eau de la rivière, les secrets enfouis se faufilent, même dans les creux les plus infimes. P. 235

Caroline CAUGANT est passionnée par la mémoire transgénérationnelle, par ce qui se transmet des parents aux enfants jusque dans leur inconscient. Elle en fait le sujet de son roman et l'explore avec talent.

Et puis, il y a cette relation d'amitié entre Bill et Lila. J'ai été profondément émue par les plaisirs d'enfant, l'espièglerie des deux petites filles, les jeux innocents, les journées passées sous le soleil de V. à s'amuser, à se baigner. L'écrivaine brosse minutieusement le portrait d'un paysage du sud de la France, d'un arrière-pays, qui lui aussi laisse une trace, infiniment charnelle, dans la mémoire de Billie, un peu comme si le territoire qui nous a vu naître nous marquait à jamais du sceau de son empreinte.


Le passé et le présent se mêlant dans un étrange ballet. P. 24

Mais le tableau n'aurait pas été complet sans l'invitation de la grande Histoire dans l'itinéraire de ces femmes, meurtries à jamais.

Et puis, j'ai été littéralement transportée par l'expression artistique, ce que les oeuvres disent des états d'âme de l'artiste au moment de leur création. L'approche technique de la discipline comme celle de la psychologie de la dessinatrice relèvent de l'expertise. La quête de liberté de Billie, son irrépressible besoin de connaître ses racines pour mieux s'en émanciper, sont autant d'éléments sur lesquels Caroline CAUGANT construit une puissante alchimie. 

Enfin, et c'est là toute la beauté de ce roman, il y a l'écriture, une plume prodigieuse, parfaitement maîtrisée dans une construction ô combien structurée. La narration fait alterner les personnages et les temporalités, sème le doute, entretient le mystère jusqu'à la chute, juste éblouissante. 

"Les heures solaires", c'est un roman initiatique qui dévoile l'immense talent de Caroline CAUGANT.

Quelle plus jolie pierre Caroline LAURENT aurait pu trouver pour la construction de sa fabuleuse collection ? Avec ce brillant premier roman, elle va prendre de la hauteur, se laisser pousser des ailes et rêver, un jour, de délicatement gratter le ciel ! 

Je participe au 

orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures

La mer monte de Aude LE CORFF

Les miroirs de Suzanne de Sophie LEMP

Edmonde de Dominique DE SAINT PERN

D'origine italienne de Anne PLANTAGENET

Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN

Vigile de Haym ZAYTOUN

Nous aurons été vivants de Laurence TARDIEU

Médée chérie de Yasmine CHAMI

Personne n'a peur des gens qui sourient de Véronique OVALDE

Le rituel des dunes de Jean Marie BLAS DE ROBLES

Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

La nuit se lève d'Elisabeth QUIN

Ce qui nous revient de Corinne ROYER

Les heures solaires de Caroline CAUGANT Coup de coeur

Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Piano ostinato de Ségolène DARGNIES

et plein d'autres encore !

Voir les commentaires

2019-01-21T07:00:00+01:00

Quand Brusk revisite l'histoire sur les palissades d'un chantier parisien...

Publié par Tlivres
Quand Brusk revisite l'histoire sur les palissades d'un chantier parisien...

avec une fresque haute en couleur ! C'est ma #lundioeuvredart.

Si vous circulez sur Paris aux abords de Montparnasse, n'hésitez pas à regarder en hauteur.

A défaut, vous pourriez passer à côté de cette oeuvre d'art réalisée par le street-artiste français, aujourd'hui mondialement connu pour ses créations.

Utilisant les palissades du chantier des Ateliers Gaîté comme support d'expression, Brusk s'est inspiré d'un fait historique de 1895. Un train arrivant de Granville avait voulu rattraper les quelques minutes de son retard en accélérant la cadence. Un peu trop à en croire les dégâts occasionnés ! La locomotive avait alors pulvérisé tous les obstacles sur son passage, y compris le mur de façade de la Gare Montparnasse, avant de basculer dans le vide. 

Ce cliché n'est pas de moi mais d'une personne particulièrement bien intentionnée, qu'elle en soit remerciée !

Voir les commentaires

2019-01-20T07:00:00+01:00

Vigile de Hyam ZAYTOUN

Publié par Tlivres
Vigile de Hyam ZAYTOUN

Le Tripode

Ce que j'aime dans la littérature, c'est sa diversité. Et il suffit de regarder cette rentrée littéraire de janvier 2019 pour se dire que nous sommes très gâtés. Place à "Vigile", le roman autobiographique de Hyam ZAYTOUN.

Une nuit, la narratrice se réveille. Elle est interpellée par un bruit singulier, un vrombissement. Quelques secondes suffisent pour qu'elle prenne conscience qu'il s'agit de l'homme avec qui elle partage sa vie qui respire ainsi. Il est en arrêt cardiaque. Dès lors, le temps prend une dimension toute particulière. Elle allume la lumière, appelle les pompiers, commence le massage, il durera 30 minutes. 30 minutes qui lui paraîtront une éternité alors que pour Antoine, il y a urgence à vivre. Quand les pompiers arrivent, ils prennent le relais, elle reporte son attention sur Margot et Victor, leurs enfants de 6 et 3 ans, ils ont tout vu ! Dès lors, c'est une toute nouvelle page de leur vie qui est à écrire... 

Ecrire, oui, écrire pour Antoine. Plongé dans un coma thérapeutique, il ne se souviendra pas de ces instants, et des jours suivants. Alors, dans une phrase pleine de poésie, de tendresse, Hyam ZAYTOUN nous explique les raisons de ce livre.


Ce n'est pas ton stylo, c'est le mien mon amour. Mais, à défaut, je te les raconte, ces premiers de ta deuxième vie. P. 113

Ce roman, elle le dédie à l'homme qu'elle aime. Elle s'adresse à lui avec une narration à la deuxième personne du singulier et lui témoigne des moments d'espoir, de doute, de confusion, d'effondrement aussi. Elle lui explique ô combien la famille, les amis, les voisins, ont partagé avec elle, ses enfants, les périodes d'euphorie et d'anéantissement. Dès les premières heures où il est accueilli à l'hôpital, elle va faire en sorte d’oublier qu'il est maintenu en vie par un respirateur et lui murmurer à l'oreille des mots d'amour, lui rappeler de beaux souvenirs vécus ensemble

Avec "Vigile", elle lui explique la mobilisation de chacun pour assurer sa surveillance, l'implication du personnel médical pour lui laisser à elle, à eux, des temps de respiration.

Ce roman, 


C'est une histoire de pulsation. P. 11

vous le lirez en apnée totale, 125 pages pendant lesquelles le temps, subitement, sera suspendu.

"Vigile" est une formidable preuve d'amour et de courage. Quand certains auraient eu instinctivement le réflexe d'éloigner les enfants des scènes de la vie de leur père, Hyam ZAYTOUN a souhaité les y faire participer. Elle prend le parti qu'il va s'en sortir et fait entrer les enfants dans cette mécanique. Quel audace !

"Vigile" est un hymne à la vie, une formidable leçon que Hyam ZAYTOUN donne au lecteur. La plume est délicate, le propos lumieux. C'est un premier roman et il est parfaitement réussi.

Je participe au 

orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures

La mer monte de Aude LE CORFF

Les miroirs de Suzanne de Sophie LEMP

Edmonde de Dominique DE SAINT PERN

D'origine italienne de Anne PLANTAGENET

Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN

Vigile de Haym ZAYTOUN

Nous aurons été vivants de Laurence TARDIEU

Médée chérie de Yasmine CHAMI

Personne n'a peur des gens qui sourient de Véronique OVALDE

Le rituel des dunes de Jean Marie BLAS DE ROBLES

Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

La nuit se lève d'Elisabeth QUIN

Ce qui nous revient de Corinne ROYER

Les heures solaires de Caroline CAUGANT Coup de coeur

Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Piano ostinato de Ségolène DARGNIES

et plein d'autres encore !

Voir les commentaires

2019-01-18T17:22:27+01:00

Passage des Arts dans le 14ème arrondissement de Paris

Publié par Tlivres

Il y a les arts de rue et la rue des Arts ! Dans le 14ème arrondissement de Paris, j'ai découvert le Passage des Arts, annoncé par une création contemporaine originale, c'est mas #lundioeuvredart. Belle semaine à vous.

Voir les commentaires

2019-01-18T13:05:57+01:00

Suzanne de Frédéric POMMIER

Publié par Tlivres
Suzanne de Frédéric POMMIER

Équateurs littérature

Cette lecture s’inscrit dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2019.

Pour tout vous dire, je ne connaissais pas Suzanne ! Vous non plus d’ailleurs et c’est relativement normal. Suzanne n’est pas une femme célèbre, ce n’est pas une femme publique, mais c’est la plus grande femme au monde pour son petit-fils, Frédéric POMMIER, qui, tout au long de ce récit va nous faire découvrir sa grand-mère depuis sa plus tendre enfance jusqu’à sa vieillesse. Elle a 95 ans, elle vient d'être hospitalisée. Suzanne est née en 1922 au Havre. Elle vit son enfance au gré des projets de ses parents et puis vient l’adolescence, son amour pour Pierre, un amour plus fort que tout, un amour indéfectible, à la vie, à la mort. Elle passe son bac et se marie. Ils auront l’immense joie de donner naissance à une petite Marguerite, Jean, lui, décédera à 8 semaines pour une cause inexpliquée, leur plus grand malheur avec, comme toile de fond, la deuxième guerre mondiale. Iris, Rose et Violette viendront, comme une brassée de fleurs de printemps, égayer leur vie. Suzanne est une femme qui aime la croquer à pleines dents. Elle vit un peu comme elle conduit son bolide :


Avec, elle roule à 120 /h sur des nationales limitées à 90. Sur l’autoroute, elle fait des pointes à 150 km/h. P. 192

C’est une femme originale, libre, féministe, qui sait ce qu’elle veut et entend bien le faire savoir, à son mari, à sa famille. Elle est moderne aussi, elle joue au tennis et s’y distingue. Mais voilà, Suzanne, comme tout être humain, vieillit. A l’image de la narration faite d’alternance de chapitres dédiés à ses plus belles années et à ses séjours en structures, la vieillesse se rappelle inlassablement à Suzanne. Imaginez recevoir un bouquet de jonquilles de sa fille et ne pouvoir en changer l’eau seule, devoir vivre avec cette odeur pestilentielle que les fleurs diffusent dans la chambre avec leur pourrissement, n’est-ce pas vous renvoyer au visage vos fragilités physiques qui ne font que s’aggraver, année après année ? Progressivement, elle perd de sa superbe et de sa confiance. Quoi répondre au personnel quand il l’humilie ?


Avec « Suzanne », Frédéric POMMIER dénonce les paradoxes de notre société. Quand les personnes âgées vivent au gré de l'expression de leur corps qui leur donne une dimension profondément humaine, le système, lui, s'acharne à les déshumaniser. L’usage du simple « on » quand les agents s’adressent à Suzanne lors d'une visite m’indigne. 


On a du monde. P. 199

En me plongeant dans Le Larousse, je trouve un pronom indéfini pour : « Un être humain non précisé : quelqu’un. » ou bien encore « Des personnes dont l’identité n’est pas connue ou précise. » 

Mais dans la situation évoquée, c'est tout à fait inadapté. J’en tremble !

Autre chose, quand les personnes âgées ont tout leur temps, le personnel des structures lui ne l’a pas. Tout est fait dans l’urgence, générant un mal-être dans le personnel, frustré de ne pouvoir apporter les soins qu’il estimerait utile. L’écrivain nous renvoie en miroir une problématique que nous n'avons sans doute pas anticipé à la mesure du phénomène. Avec le papy-boom, qui n’est pas né hier, avouons-le, c’est une marée humaine du 4ème âge qui se profile sans que les services aient été calibrées à la hauteur des besoins. Bientôt, c'est presque demain, les demandes vont exploser. Auprès des institutions, auprès des familles aussi. Il y a des alternatives à la structure bien sûr, avec notamment les services de maintien à domicile, mais le cas de Suzanne vient révéler ô combien cette solution est difficile à mettre en oeuvre quand la santé se dégrade irrémédiablement.

Bien sûr, il y a le déchirement des descendants, les enfants des personnes âgées en premier lieu qui, eux, endossent, bien malgré eux, le costume d'aidant. Et puis il y a les petits-enfants qui, eux, entretiennent une relation singulière, faite exclusivement de plaisir,  avec leurs aïeux. Les grands-parents libérés de l'éducation, les petits-enfants émancipés de la réponse logistique à un besoin, trouvent un équilibre dans l'affection, la gentillesse, la bonté... 
Dans ce récit, il y a bien quelques images de l'amour du petit-fils pour sa grand-mère, mais trop peu à mon goût. Si j'ai admiré le personnage de Suzanne, éminemment romanesque, quand elle était plus jeune, je ne suis malheureusement pas tombée en empathie. Peut-être la faute à la forme narrative, plutôt journalistique. Si je m’y attendais d’une historienne, Dominique MISSIKA, pour « Les inséparables », j’aurais préféré très largement que Frédéric POMMIER use d’un autre registre littéraire, pourquoi pas celui du roman ?

Peut-être aurais-je le plaisir un jour de le rencontrer et de lui poser la question...

Voir les commentaires

2019-01-17T07:00:00+01:00

La beauté des jours de Claudie GALLAY

Publié par Tlivres
La beauté des jours de Claudie GALLAY

Il y a des romans qui mettent du baume au coeur. Assurément, le tout dernier de Claudie GALLAY "La beauté des jours" publié chez Actes Sud fait partie de ceux-là. J'aime m'en délecter.

Ma #citationdujeudi en est extraite. Avouons que l'écrivaine parle formidablement du bonheur, vous ne trouvez pas ?

Voir les commentaires

2019-01-16T19:02:10+01:00

Piano ostinato de Ségnolène DARGNIES

Publié par Tlivres
Piano ostinato de Ségnolène DARGNIES

Il y a des romans dont les premières lignes nous mettent tout de suite dans le bain !!!

Piano ostinato de Ségolène DARGNIES publié chez Mercure de France fait partie de ceux-là et je ne résiste pas à les partager avec vous...

Ce roman très court nous fait sombrer en eaux troubles en accompagnant un pianiste au plus mal de sa forme. Lors d'un Concerto en la mineur de Robert Schumann, il ressent une violente douleur dans le majeur droit. Elle va le faire sortir de la scène, le temps de se reconstruire.

En refermant ce premier roman orchestré par une main de maître, vous sortirez la tête de l'eau tout ragaillardi(e).

En un mot, plongez !

Je participe au 

orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures

La mer monte de Aude LE CORFF

Les miroirs de Suzanne de Sophie LEMP

Edmonde de Dominique DE SAINT PERN

D'origine italienne de Anne PLANTAGENET

Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN

Vigile de Haym ZAYTOUN

Nous aurons été vivants de Laurence TARDIEU

Médée chérie de Yasmine CHAMI

Personne n'a peur des gens qui sourient de Véronique OVALDE

Le rituel des dunes de Jean Marie BLAS DE ROBLES

Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

La nuit se lève d'Elisabeth QUIN

Ce qui nous revient de Corinne ROYER

Les heures solaires de Caroline CAUGANT Coup de coeur

Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Piano ostinato de Ségolène DARGNIES

et plein d'autres encore !

Voir les commentaires

2019-01-15T21:18:51+01:00

Un Château à Ipanema de Martha BATALHA

Publié par Tlivres
Un Château à Ipanema de Martha BATALHA
Traduit du portugais par Diniz GALHOS
 
Ipanema ! Ipanema ? Vous connaissez ?
Ipanema, c'est une marque de tongues !
Oui, mais encore ? 
C'est un quartier de Rio de Janeiro, un quartier chic, branché, du sud de la ville. 
 
Après "Etat de nature" de Jean-Baptiste FROMENT Aux Forges  de Vulcain et le mouvement des gilets jaunes, rien ne vaut une petite escapade en terre inconnue. Je vous emmène au Brésil. 
 
Tout commence à Stockholm. Johan Jansson et Birgit se rencontrent lors de la soirée du 31 décembre 1899. C'est le coup de foudre, ils se marient. Malheureusement, leur union est perturbée par les voix qui hantent la vie de Birgit. Johan refuse de la faire interner, il se met en quête, à l'étranger, d'un médecin capable de la soigner. Il fait une première tentative à Vienne auprès de celui qui deviendra le Docteur Freud, il préconisait des séances thérapeutiques hebdomadaires mais les résultats sont vains. Il fait un deuxième essai, cette fois, en traversant l'Atlantique, direction le Brésil où un poste de consul est à pourvoir. Il alliera ainsi vie professionnelle et traitement de son épouse. Lors d'une promenade en amoureux, ils découvrent la plage d'Ipanema et tombent littéralement sous le charme. Ils y partagent un sentiment de plénitude et décident d'y construire un château. L'architecte, Jacques Monempour, un français naturalisé brésilien, d’origine anglaise et plus anciennement allemande, tout un programme, leur propose un édifice alliant deux cultures, le mauresque en façade, le gothique à l'arrière, le tout avec, au centre, un jardin d'hiver espagnol, et une aile Tudor. Pour la petite histoire, s'il est sans enjolivement particulier, il sera requalifié vingt ans plus tard Art déco. Le couple y connaîtra des heures de gloire, ils auront trois enfants, Axel, Vigo et Nils, et un immense malheur aussi. C'est là que commence une toute autre vie !
 
Ce roman est le bienvenu pour nous permettre de prendre un peu de distance avec notre réalité quotidienne et la morosité ambiante. Il nous offre des paysages exotiques, un bord de mer dardé par les rayons du soleil. J'avoue avoir particulièrement aimé cette parenthèse saisonnale.
 
Mais ce n’est pas tout. J’ai aimé aussi voyager dans le temps. Remonter au XIXème siècle et partir à la conquête de l’Art Déco, un mouvement architectural tout à fait singulier déployé à l’étranger par un français, avouons que ça ne gâte rien. Martha BATALHA s'inspire de faits réels, le Château d'Ipanema existe bien, tout comme il a été commandé par la famille Jansson. Ce roman nous livre aussi l’histoire plus globalement de Rio de Janeiro.
 
« Un Château à Ipanema » est éminemment romanesque. Martha BATALHA construit des personnages attachants que l’on aime accompagner tout au long de la lecture, elle leur imagine des vies chahutées et promène le lecteur hors des sentiers battus. J'ai beaucoup apprécié son approche de l'interculturalité, l'intégration lente et progressive de la famille Jansson...


Au bout d’un temps, l’étrangère et les Cariocas cessèrent de se considérer réciproquement exotiques, pour appartenir pleinement au même décor. P. 31

La plume de Martha BATALHA ressemble à celle de Véronique OVALDÉ. Assurément, ce sont deux femmes qui savent nous conter des histoires extraordinaires. 
 
Bon voyage à vous !

Voir les commentaires

2019-01-14T07:00:00+01:00

Mère et enfant de TOLDart

Publié par Tlivres
Mère et enfant de TOLDart

Au gré de flâneries sur le net, j'ai découvert le travail tout à fait exceptionnel d'un artiste, Jasenko Đorđević, plus connu sous le nom de TOLDart.

Originaire de  Bosnie-Herzégovine, il s'est spécialisé dans les sculptures miniatures. Depuis quelques années, il travaille à l'échelle des mines de crayon et nous offre des oeuvres magnifiques qui exigent une minutie juste incroyable.

Ainsi, quand ceux utilisent les crayons pour écrire des livres, régulièrement mis en avant sur ce blog, d'autres les détournent de leur usage pour en faire des oeuvres d'art à part entière.

Parmi plus de 150 modèles, j'ai choisi celle représentant une mère et son enfant, je trouve qu'elle symbolise la maternité de bien jolie manière.

Avec cet enfant porté à bout de bras, elle m'évoque cette volonté qu'ont les parents de l'élever, au sens propre comme au figuré, l'aider à grandir. Il y a aussi cette idée de transmission entre générations.

Je suis très impressionnée par la beauté de son travail, c'est ma #lundioeuvredart.

Voir les commentaires

2019-01-13T22:24:56+01:00

Lancement de la collection Arpège avec Caroline LAURENT

Publié par Tlivres

Samedi 12 janvier, « the place to be » était ICI. Où ça ? À la librairie ICI. Caroline LAURENT et toute son équipe avait donné rendez-vous à de nombreux blogueurs pour le lancement de la collection Arpège chez Stock.

Cette collection allie les deux passions de Caroline LAURENT, la littérature bien sûr et la musique. Si un arpège constitue une succession de notes formant un accord, on imagine assez bien l'édition de romans formant un ensemble harmonieux autour de ses thèmes de prédilection : l'enfance, la mémoire, l'oubli, la filiation, l'amitié, les décors, les voix...

Parce que les livres sont de beaux objets et qu'ils savoir se distinguer, Caroline LAURENT a fait appel à un graphiste pour composer une couverture qui soit moderne, élégante, esthétique. Le choix du papier et du caractère typographique ont été autant d'éléments sur lesquels l'éditrice a porté toute son attention. Son empreinte se cache dans les moindres détails ! 

Qui mieux que les auteurs samedi pour l’accompagner ? Théodore BOURDEAU, Caroline CAUGANT et Agathe RUGA étaient à ses côtés, ils ont été les ambassadeurs d'une formidable complicité établie avec leur éditrice.

Les regards attentionnés, la tendresse dans les propos, reflètent d'une relation singulière pleine d'humour, de fantaisie, de joie, de plaisir de travailler ensemble.

Ils nous ont parlé de leurs romans. Je vous les présenterai prochainement.

Et puis, à côté de cette collection, sortira en mars prochain le roman très attendu de Nicolas HOUGUET : "L'albatros" du nom de son blog, un récit autobiographique rédigé à partir d'un concert de Patti SMITH, il promet d'être profondément émouvant. Préparez-vous à l'événement.

Merci à Caroline LAURENT et à toute son équipe pour cette  formidable matinée, entourée de blogueurs passionnés et passionnants.

Très belle rentrée littéraire 2019 et longue vie à Arpège. Que le concert commence !

Voir les commentaires

2019-01-11T12:00:00+01:00

Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Publié par Tlivres
Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Il y a une maison d'édition qui se fixe comme objectifs de "plaire et instruire, changer la figure du monde".

Vous avez deviné de qui je parle ? Aux Forges de Vulcain bien sûr.

Elle vient de publier le premier roman de Jean-Baptiste de FROMENT "Etat de nature", qui incarne tout à fait ces dimensions. Il faut dire qu'elle n'en est pas à son coup d'essai, j'avais déjà eu la chance de découvrir le propos d'Alexis DAVID-MARIE avec #Martyrs français tenu sur fond de campagne présidentielle, un roman tout à fait éclairant notamment sur les partis d'extrême droite.

Là, nous voilà plongés au coeur de la Douvre inérieure, un département français, rural. La Préfète, Barbara Vauvert, la trentaine, est démise de ses fonctions sans nouvelle affectation. Le Ministre Kavasch lui communique sa révocation par téléphone alors même qu'elle s'apprête à accueillir un californien, un capital-risqueur de la Silicon Valley. Le projet Gaïapolis, entendez par-là, la première cité agricole numérique connectée, ne peut être lancé sans l'installation d'une connexion à haut débit, une véritable révolution que les vieux soldats de la politique voient d'un mauvais oeil. Ce n'est pas tant l'évolution technologique qu'ils réfutent que cette femme qui, avec son habitude d'aller à la rencontre des habitants du département, agace terriblement. Elle en connaît tous les recoins et séduit les foules avec son projet en faveur du territoire. C'en est trop, il faut la mettre hors d'état de nuire. Qui la remplacera ? Pour faire quoi ? Et si les enjeux étaient à une autre échelle, à celle de la présidentielle ?

Avec ce roman, Jean-Baptiste de FROMENT brosse le portrait d'un système politique archaïque, désuet, misogyne, dans lequel les hommes partagent, dans des cercles très fermés, leurs privilèges autour de repas bien arrosés. Le territoire, eux, ça leur parle. Ils en connaissent tous les produits et finissent par les incarner physiquement, tout rond qu'ils sont et rouges comme la bonne chair. Pour se détendre les jambes, quoi de mieux qu'une partie de chasse en forêt, histoire de faire de leurs ennemis politiques un vulnérable gibier.  

Le titre suffit à évoquer l'interférence entre la politique et le règne animal. Dans "Etat de nature", il y a Etat bien sûr que l'on pourrait lire avec un M majuscule en référence à l'organe constitutif disposant du pouvoir d'autorité sur les citoyens dans un but d'intérêt général. Toutefois, accompagné du mot nature, il perd de sa superbe et, de la cour du roi, on se surprend à se retrouver au coeur d'une basse-cour de ferme. Là, nous ne sommes plus en société mais dans des temps reculés où l'homme agissait dans le simple but de satisfaire ses besoins vitaux. Les comportements sont instinctifs et dictés par la loi du plus fort. Avouons que la première de couverture représente divinement bien les combats de coqs intestins. Vous l'aurez compris, dans ce roman, c'est à la nature que Jean-Baptiste de FROMENT nous renvoie inlassablement...


La politique, comme la nature, a ses exubérances : ses herbes folles, ses excroissances dangereuses, ses plantes délirantes. p. 15

Si vous voulez faire carrière en politique, ne faites pas de vague, n'allez pas trop vite en besogne. La jeune femme, fraîche émoulue, n'avait que faire des remarques des hommes de pouvoir, ceux qui suçaient l'os de l'organisation jusqu'à la moelle. Pour elle, un seul objectif pouvait dicter son action, la défense du territoire, son développement, sa modernisation. Une fois Barbara Vauvert disparue des radars, il ne reste plus qu'aux amis de Claude, alors second à l'échelle nationale, à l'aider à sortir du bois pour montrer les résultats de son action, en faire un outil de communication, une machine de guerre pour lui assurer d'accéder au poste de Président de la République.

Si Jean-Baptiste de FROMENT dénonce les arcanes d'un pouvoir rétrograde, il met aussi habilement le doigt sur la dualité de son organisation avec la dimension politique, la plus haute fonction, et celle administrative, dite de l'expertise, réduite à l'état de second rang.

Le système tel qu'il est décrit est à s'y méprendre celui qui régit notre société d'aujourd'hui. Il y est question notamment de ces hauts fonctionnaires, ceux-là même qui soufflent à l'oreille des hommes politiques et qui se prennent à rêver, un jour, de prendre leur place. Tous sont formés dans l'unique école, laissant à vie l'empreinte d'approches standardisées. Dans le roman, ils se font même tatouer le S de l'Ecole de la Sapience sur le corps, histoire de montrer ô combien ils lui doivent fidélité.

Outre le côté narcissique du personnage de Claude, ce qui m'a intéressée, c'est son inaptitude à comprendre les citoyens dans ce qu'ils sont en mesure d'exprimer. Quand on voit le mouvement des Gilets jaunes se développer en France depuis ces dernières semaines et la révolte qui gronde, on se dit que Jean-Baptiste de FROMENT a été particulièrement visionnaire avec "Etat de nature". Il a imaginé le soulèvement de la population quelques mois avant son expression. Peut-être est-ce le fait qu'il ait, lui-même, quitté les plus hautes instances de l'Etat et pris subitement conscience de la véritable réalité des choses...

L'écrivain porte un regard satirique sur les conséquences de notre système politique. Ce roman nous parle d'inégalités, de territoire entre les villes et la campagne, d'inégalités entre les hommes et les femmes, entre les cols blancs et les métiers manuels... 

S'il m'a été parfois difficile de faire la distinction entre sa lecture et celle des médias du moment, compte tenu des innombrables ressemblances, je me dis qu'il est parfois utile d'appréhender la philosophie politique par la voie des romans. "Etat de nature" tient un propos grinçant dans une plume caustique et sarcastique. Par la fiction, il permet cette prise de distance qui aide à construire des esprits éclairés et à se préserver d'un état de droit baignant dans la sauvagerie, enfin, je crois !

Je participe au 

orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures

La mer monte de Aude LE CORFF

Les miroirs de Suzanne de Sophie LEMP

Edmonde de Dominique DE SAINT PERN

D'origine italienne de Anne PLANTAGENET

Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN

Vigile de Haym ZAYTOUN

Nous aurons été vivants de Laurence TARDIEU

Médée chérie de Yasmine CHAMI

Personne n'a peur des gens qui sourient de Véronique OVALDE

Le rituel des dunes de Jean Marie BLAS DE ROBLES

Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

La nuit se lève d'Elisabeth QUIN

Ce qui nous revient de Corinne ROYER

Les heures solaires de Caroline CAUGANT Coup de coeur

Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Piano ostinato de Ségolène DARGNIES

et plein d'autres encore !

Voir les commentaires

2019-01-10T07:00:00+01:00

Miss Sarajevo de Ingrid THOBOIS

Publié par Tlivres
Miss Sarajevo de Ingrid THOBOIS

Parce que la photographie est une discipline artistique que j'aime explorer via la littérature, je vous propose une #citationdujeudi extraite d'un coup de coeur, "Miss Sarajevo" d'Ingrid THOBOIS aux éditions Buchet Chastel.

Ce roman est d'une profonde sensibilité et pose les mots avec justesse sur les messages que peuvent véhiculer des clichés dans des contextes particuliers, quand tout paraît si fragile...

Vous l'avez lu ?

 

Voir les commentaires

2019-01-09T07:00:00+01:00

Une maison parmi les arbres de Julia GLASS

Publié par Tlivres
Une maison parmi les arbres de Julia GLASS

Parce qu'il est tellement bon de se laisser captiver par les premières lignes d'un livre, je vous propose celles du tout dernier roman de Julia GLASS : "Une maison parmi les arbres" publié chez Gallmeister.

Ce roman, je l'ai lu dans le cadre du #GrandPrixdesLectricesElle2019.

J'ai laissé opérer la magie du temps. J'ai retrouvé avec cette lecture le plaisir d'antan, celui des romans qui s'étiraient considérablement, décrivant à l'envi l'atmosphère, l'ambiance, les décors. Le rythme est lent, la prose foisonnante. On se surprend à faire entrer les personnages dans notre quotidien, à se réjouir de les retrouver le soir.

Je suis tombée sous le charme de la plume de Julia GLASS, une découverte pour moi.

Elle vient conforter mon goût pour les romans américains que j'avais, ces derniers mois, quelque peu laissés de côté. Si vous avez des références à me donner, je suis preneuse !

Voir les commentaires

Girl Gift Template by Ipietoon Blogger Template | Gift Idea - Hébergé par Overblog