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2018-01-31T07:00:00+01:00

La différence invisible de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez

Publié par Tlivres
La différence invisible de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez

Editions Delcourt Mirages


Cette BD, ça faisait bien longtemps que je voulais vous la présenter et puis voilà... d'autres étaient passées devant ! A l'image de Marguerite, cette jeune femme de 27 ans, de celles qui se cacheraient dans un trou de souris si elles le pouvaient. Les sens de Marguerite sont sur développées, générant chez elle une hypersensibilité au bruit, aux odeurs, aux mouvements... Angoissée à l'extrême, Marguerite souffre très vite de la relation aux autres, qu'il s'agisse de l'environnement familial ou professionnel (imaginez un peu la souffrance de Marguerite dans un openspace, c'est pourtant ce qu'elle a à supporter chaque jour !). Pour manger, c'est aussi toute une histoire, Marguerite suit un régime alimentaire imposé par son corps. Tout est source d'exclusion. Son compagnon le lui reproche. Ses amies aussi. Alors quand un jour elle découvre que ses comportements pourraient être liés au syndrome d'Asperger, elle revit, elle retrouve le goût à la vie, elle fait le tri dans ses relations pour ne plus retenir que celles qui la comprennent, c'est une révélation !

 

Cette BD, c'est son titre qui m'a attirée. Le sujet de la différence m'a toujours interpellée, et je crois bien qu'il va encore grandissant avec l'âge, à moins que ça ne soit lié à notre société et à ce qu'elle me renvoie.

 

Alors même que chacun(e) est différent(e) des autres et qu'on est tous et toutes l'handicapé(e) d'un(e) autre, je comprends tout à fait le désarroi de Marguerite devant ce qui pourrait relever de la normalité.

 

Mademoiselle Caroline et Julie Dachez brossent un tableau satirique du monde professionnel, à commencer par la référence au dresscode, cette volonté grandissante de voir les salariés habillés tous de la même manière, soit par la voie d'un uniforme, soit par celle des accessoires clés. La BD interroge sur l'intrusion de cette nouvelle exigence. En quoi porter tel ou tel vêtement ou accessoire réduirait ou développerait les compétences au service de l'entreprise ? A moins que l'objectif ne soit autre et qu'il s'agisse finalement, par ce port-là, d'adhérer à l'image de la société et d'en devenir l'ambassadeur !

La différence invisible de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez

Julie Dachez aborde aussi le sujet récemment  traité par Alain Kokor dans "Supplément d'âme", celui de la volonté et de la nécessité de chacun(e) de s'isoler pour se ressourcer

Dans "La différence invisible" comme dans "Supplément d'âme", le personnage principal choisit le moment du déjeuner pour s'offrir une pause loin des autres. Or, ce comportement est aujourd'hui suspect, voire punissable. Non seulement, vous devez être un(e) salarié(e) compétent(e), mais encore faut-il être intégré(e) socialement dans l'entreprise et le moment du déjeuner, qui incarne la convivialité par excellence, devient éminemment stratégique. Pour Marguerite, chaque midi devient une réel supplice.

La différence invisible de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez

Personnellement, j'ai été profondément touchée par la présence du rouge dans les premières pages de l'album, cette couleur qui évoque, pour moi, le sang, la douleur, la souffrance. Dans la circulation routière, c'est aussi la couleur des panneaux de signalisation pour informer les usagers d'un danger. C'est enfin la couleur qu'utilisaient nos enseignants pour corriger nos erreurs quand nous étions scolarisés. Pour peu que la note soit basse, l'annotation devenait une véritable agression. Cette couleur est ingénieusement choisie pour caractériser l'oppression que vit Marguerite au quotidien et j'y ai été singulièrement sensible.

J'ai beaucoup apprécié le graphisme de cette BD avec des contours noirs, très précis, sur du papier brillant, avec des nuances monochromes (noir, gris...) en début d'ouvrage et puis l'arrivée progressive de jolies couleurs (rose, vert...).

La différence invisible de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez

Ce roman graphique met en lumière la nécessité de pairs pour restaurer l'estime de soi, un climat de confiance. Il y a comme un vent d'allégresse qui souffle sur l'existence de Marguerite quand elle découvre qu'elle n'est pas seule à vivre cette situation. Un réseau d'échanges et de savoirs se met rapidement en place avec des bienfaits incontestables.
 

La différence invisible de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez

Cette BD est aussi un formidable outil pédagogique pour celles et ceux qui sont confronté(e)s de près ou de loin au syndrome d'Asperger reconnu aujourd'hui nationalement. La journée du 18 février lui est d'ailleurs dédié. Pouvoir mettre des mots sur des émotions est, à n'en pas douter, le premier pas vers l'acceptation de soi. C'est d'ailleurs ce que montre très bien le scénario de ce roman graphique qui, pour celles et ceux qui voudront aller encore plus loin, pourront terminer par un kézako sur le sujet.

 

Tout est conçu pour faciliter la compréhension, à l'image de ces ponctuations données par des phrases qui pourraient être prononcées par un observateur, un oeil extérieur, pour décrire ce que vit le personnage principal et replacer l'histoire dans son contexte.

 

En parcourant cette BD, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au livre de Gilles Marchand "Un funambule sur le sable" et plus précisément à Stradi né avec un violon dans la tête. Bien sûr, dans ce roman, le personnage est créé de toute pièce par l'imagination de l'écrivain, mais il représente à la perfection cette différence intérieure que connaît Marguerite, une différence qui ne se repère pas au premier coup d'oeil, une différence qui peine à dire son nom mais qui pourtant conditionne la vie de celles et ceux qui en sont marqué(e)s.

 

C'est une BD très didactique que l'on devrait mettre dans toutes les mains. Je suis sûre que petits et grands auraient beaucoup à apprendre de l'itinéraire de Marguerite tant pour celles et ceux qui souffrent au quotidien d'une différence que pour celles et ceux qui regardent les autres comme s'ils étaient différents. Différents par rapport à quoi ? C'est peut‐être la question qu'il est urgent de se poser !

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2018-01-30T07:00:00+01:00

Une verrière sous le ciel de Lenka HORNAKOVA-CIVADE

Publié par Tlivres
Une verrière sous le ciel de Lenka HORNAKOVA-CIVADE

Alma éditeur
 


Ce livre, je l'attendais depuis longtemps, longtemps, longtemps... en fait, un peu plus d'un an, depuis que j'ai refermé le 1er roman de Lenka HORNAKOVA-CIVADE "Giboulées de soleil" découvert avec les 68 Premières fois et qui fut une révélation, un coup de coeur.

Parfois, lorsqu'un 2ème roman sort, on appréhende un peu. Sera-t-il aussi puissant, aussi fort, aussi bon, que le précédent ? Mais avec cette écrivaine, aucun doute. Il suffit de l'écouter parler pour se rendre compte que chaque mot est juste, qu'il véhicule une pointe d'humour avec une réelle profondeur, qu'il est poétique, romantique, qu'il est le reflet d'un exil, d'intenses émotions...  J'ai eu la chance de rencontrer Lenka HORNACOVA-CIVADE a plusieurs reprises, la dernière fois, c'était à Angers en avril, retour en images !


Et qu'il fut bon de se bloquer un samedi après midi pour le lire d'une traite, "Une verrière sous le ciel" est un nouveau coup de coeur, un bijou de la littérature. Je savais que je ne pourrais pas vous le cacher très longtemps !


Je vous explique :


Ana est une jeune fille. Elle a 18 ans. Elle est en France. Elle est sur le quai de la gare après une semaine passée en colonie de vacances auprès des jeunesses communistes. Elle doit prendre le train qui la remmènera à Prague, là où elle habite. Mais elle ne montera jamais dans le train. Nous sommes le 21 août 1988. Ana va déambuler dans les rues de Paris, visiter le cimetière du Père Lachaise, s'y attarder. C'est là qu'elle va rencontrer Grofka qui va l'accompagner jusqu'au café "La joie du peuple" tenu par Bernard. Il y a quinze ans, Grofka était à la place d'Ana, c'est lui qui l'a hébergée. Il va le faire aussi avec elle. Ana va passer sa première nuit dans le débarras du café, puis, d'autres. Elle va lentement trouver ses repères dans ce huit clôs au gré du passage des clients, les habitués, ceux qui ne manqueraient pour rien au monde le petit café noir du matin. Elle va nouer des relations et un jour, s'autoriser à sortir du bar. De nouvelles aventures s'offrent à Ana, là commence une autre histoire !
Ce roman, vous l'aurez compris, instille le suspens dès les premières pages. Que va devenir cette jeune fille, seule à Paris ? Et bien, Lenka HORNAKOVA-CIVADE va lui imaginer un itinéraire tout a fait singulier. Ana va faire connaissance avec de nouvelles personnes, françaises, elle va lentement apprivoiser leur langue, s'approprier leur mode de vie, découvrir leurs histoires. Chacun occupe une très belle place dans ce magnifique roman. Bien sûr, tout tourne autour d'Ana mais l'écrivaine déroule avec minutie le fil de la vie de chacun, c'est de la pure broderie, tout en finesse, sans jamais laisser de côté la réalité, qui elle, peut se révéler  dure et dramatique.


J'ai adoré le tableau brossé de Jacob et Yacob, deux "petits vieux" : 
 


Si chaque journée au bistro est un opéra, une pièce unique, chantée, jouée, vécue par tous les clients, ces deux-là, en font l'ouverture. Ils connaissent leur rôle, leur partition - être les premiers de la ribambelle des fidèles, ponctuée de visites, irrégulières ou impromptues, de visiteurs qui ne reviendront jamais, d'égarés dans le quartier et de passants du hasard de la vie. P. 42

Le bistro, souvent regardé de loin par celles et ceux qui ne les fréquentent pas, se révèlent de véritables lieux d'interculturalité. Celui de Bernard tout particulièrement :
 


Veinard de Bernard communiste, tu as ton Arabe, tu as ton Juif, Le Russe, une muette, une pute mystérieuse qui ne couche avec personne à ce qu'elle prétend, un artiste de renom et maintenant même une madone portugaise qui se prend pour une bourgeoise... P. 177

mais il n'est peut-être pas unique, j'aime à le penser ! 


Bien sûr, le parcours d'Ana va être semé d'embûches, ses parents lui manquent, elle est seule dans un nouveau pays. J'ai été très sensible à la dimension de la langue et de ses impacts dans les émotions de ceux qui vivent un exil.


Une autre langue m'aide à tenir les larmes à distance, loin, dans le flou. P. 91

C'est un sujet cher à l'auteure qui l'évoque régulièrement. Elle-même a quitté son pays pour adopter la France. C'est en français qu'elle a écrit son 1er roman, un texte qu'elle disait ne pas avoir imaginé d'écrire dans sa langue maternelle qui aurait suscité trop de sensibilité. La représentation des mots est unique, elle est attaché aux territoires, aux hommes et aux femmes, à leurs histoires. L'empathie, la compassion, ne sauraient balayer le poids des mots pour celle ou celui qui a une double culture. Maryam MADJIDI l'évoque aussi avec beaucoup de force dans "Marx et la poupée".


Cet état de fait interpelle quant à l'accueil des migrants aujourd'hui, réel sujet de société. Quelle place donner à la langue d'adoption ? Comment l'enseigner ? Comment faire en sorte de respecter les racines et celles et ceux qui ont quitté leur pays ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre, Lenka HORNAKOVA-CIVADE nous livre ici un éclairage. 
Et puis, Ana va se voir ouvrir les voies de l'art. Elle va poser pour un peintre et sculpteur, Albert, un habitué du café de Bernard, et là, c'est un tout nouvel univers qui va être exploré par Lenka HORNAKOVA-CIVADE. Là aussi, elle est en terrain conquis. L'écrivaine est également peintre et va nous dresser un formidable portrait des relations de l'artiste avec son modèle. 


Le peintre ne s'intéresse pas à son modèle. Il lui est indifférent, il ne s'y attache pas. En ne le considérant qu'à travers son oeuvre, le peintre prend ce que son modèle lui offre, c'est-à-dire tout parfois. P. 120

Ana va incarner ce rôle avec plénitude dans un atelier dont le toit est une verrière, laissant ainsi la place à la lumière, projetant des zones d'ombre sur le corps, une très belle invitation à la création artistique. 
 


L'inspiration, l'aspiration, les grands gestes, larges, ronds, la ponctuation, les silences, les reprises, le crissement du fusain sur le papier. Symphonie en noir de tilleul. Lui, le chef d'orchestre, moi son instrument et son public. P. 109

Impossible de vous quitter sans la référence aux livres. L'auteure nous dévoile un secret très bien gardé, que je ne saurais déflorer bien sûr, qui est d'une profondeur incroyable. Il a le goût d'un acte militant, d'une forme de rebélion contre le régime en place. Alors, quand une relation s'établit avec un certain Monsieur On, le chauffagiste de l'immeuble, je vous laisse imaginer ce qu'elle pourrait augurer. 

La plume de Lenka HORNAKOVA-CIVADE est sublime, je crois que je vais en devenir une inconditionnelle. Il y a des écritures comme ça qui résonnent profondément en vous, celle-là me parle, m'émeut, m'enchante, me bouleverse... Le choix des mots est subtil, chaque phrase devient un brin de poésie, l'histoire prend un contour romanesque. Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus sauf que je l'adore !

Ce roman est une perle, un bijou, un trésor.

Dans les toutes dernières pages, j'y ai vu un clin d'oeil fait aux 68 Premières fois :


Dans les contes de mon pays il y a souvent trois fées  qui se penchent sur le berceau du bébé pour lui prédire son destin, lui prodiguent des talents, lui souhaitent une vie de telle ou telle couleur, sous de bons auspices ou au contraire pleine d'embûches. P. 98

Je crois bien que dans la vraie vie nos trois fées ont décelé dans la plume de Lenka HORNAKOVA-CIVADE un réel talent et qu'elles ont bien fait de le dorloter dans le berceau de l'édition 2016. C'est aujourd'hui un très beau bébé qui ne demande qu'à grandir. Il est assuré d'un très bel avenir.

Ce roman concourt au Challenge de la Rentrée Littéraire organisé par le blog "Aux bouquins garnis" :

comme :

- Les guerres de mon père de Colombe SCHNECK

- Une vie minuscule de Philippe KRHAJAC

- Une longue impatience de Gaëlle JOSSE Coup de coeur

- Tristan de Clarence BOULAY

- Un funambule d'Alexandre SEURAT

- Juste une orangeade de Caroline PASCAL

- Les déraisons d'Odile d'OULTREMONT

- Pays provisoire de Fanny TONNELIER

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2018-01-29T07:00:00+01:00

Le portrait de l'Abbé Pierre réalisé par JonOne

Publié par Tlivres
Le portrait de l'Abbé Pierre réalisé par JonOne

Cette fresque réalisée en janvier 2011 par JonOne, le street-artiste New-Yorkais, a une portée un peu singulière aujourd'hui. Nous sommes à quelques jours de l'anniversaire de "l'appel de l'hiver 54" lancé par l'Abbé Pierre, elle en assure la mémoire.


Avec ce portrait, JonOne donne une toute nouvelle représentation du texte historique, calligraphié à sa manière Square des Deux-Nèthes dans le 18ème à Paris. 


JonOne a réalisé en janvier 2015 une large toile pour le Palais Bourbon pour revisiter, façon graffiti, "La liberté guidant le Peuple" d'Eugène Delacroix. Quelques jours plus tard, il fut décoré de la Légion d'Honneur par Claude BARTOLONE.


Personnellement, j'adore ce type de personnage. Voir ses créations est une chose, entendre sa voix en est une autre. Je vous conseille notamment cet interview mené par Augustin TRAPENARD dans l'émission Boomerang du 14 décembre 2017, un régal !

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2018-01-27T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Publié par Tlivres
Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Une table ronde organisée à la Médiathèque de Mazé "La Bulle", tiens, tiens, avec deux écrivaines comme invitées, c'est une promesse de bien commencer le week-end non ?


Et bien, je crois que les petites communes n'ont pas à rougir de ce qu'elles peuvent offrir. 
Je n'avais encore jamais visité ce lieu. C'est en fait un petit coin de paradis pour tout(e) passionné(e) de littérature. C'est beau, c'est vaste, c'est joliment éclairé, c'est cosy. Bref, un lieu idéal pour faire une pause lecture !


Quant à l'affiche. Valentine GOBY est annoncée. L'auteure de l'un de mes coups de coeur "Un paquebot dans les arbres", mais pas que... il y aussi "Le rêve de Jacek" et puis "Le cahier de Leïla". Charlotte BOUSQUET, c'est une découverte, et j'adore les découvertes.


Les deux femmes sont interviewées par deux bibliothécaires qui ont fait un travail de fourmi, elles ont une multitude de références en tête et se sont attachées à trouver des lignes conductrices communes aux deux écrivaines.


Il y a d'abord la question de l'écriture, de l'inspiration plus précisément. Là, la méthode est un peu différente. Valentine GOBY, elle, dit travailler à partir de rencontres, plus ou moins insolites. C'est dans l'itinéraire d'hommes et de femmes qu'elles puisent les premiers éléments qu'elle va ensuite conforter avec des recherches historiques pour en faire ensuite une fiction. Toutes les histoires qu'elle a  écrites résonnent profondément avec son intimité, ses obsessions. Charlotte BOUSQUET, c'est un peu différent. Elle écrit plutôt sur des sujets qui l'inspirent comme la quête d'identité, la confiance en soi. Elle s'interroge toujours sur ce qui peut faire basculer un individu dans le monde de l'horreur. Et puis, ensuite, elle creuse le sillon, fait elle aussi des recherches, et passe à l'écriture.


Là où les deux écrivaines vont plus se retrouver, c'est dans les personnages de leurs oeuvres, bien souvent des femmes fortes, de celles qui vont jusqu'au bout de leurs convictions. Certaines n'ont pas vraiment le choix, il peut s'agir d'un instinct de survie. D'autres, elles, décident de s'échapper, de prendre une trajectoire différente, d'aller à la rencontre des autres pour se construire soi-même.
 

Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Charlotte BOUSQUET dit se mettre dans la peau de ses personnages. Pour Valentine GOBY, c'est un peu différent, les personnages font partie d'elle et transigent ses propres limites, lui offrent un épanouissement qu'elle n'aurait pu imaginer. Elle évoque une archéologie intime et profiter de ce que lui offre l'écriture pour se raccorder à une humanité plus vaste. La langue et la littérature lui rendent subitement accessibles des univers, des vies, qui n'auraient jamais été envisageables dans la réalité.


Elles évoquent ensuite les itinéraires de Marie-Louise GIRAUD et Henriette CAILLAUX qu'elles ont toutes les deux choisies d'aborder, soit de façon accessoire, soit en tant que personnage principal. Deux femmes du début du XXème siècle qui donnent à voir un pan de la condition féminine d'alors.


Un autre thème qu'elles traitent toutes les deux dans la même dimension, c'est ce mariage qui emprisonne, qui étrangle, qui fait de la femme un objet de domination. Son corps ne lui appartient pas, il est celui du mari, du père, du frère, que sais-je encore, mais il peine à être personnellement incarné par la femme elle-même. La question du corps au sens charnel du terme revient souvent dans le propos de Valentine GOBY, le corps comme la source des sensations, des émotions. Charlotte BOUSQUET dépasse le seul mariage et évoque la fertilité, cette pression sociale que subissent les femmes qui choisissent aujourd'hui de ne pas avoir d'enfant. Un réel sujet de société.

Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Et puis enfin, il est évoqué la fuite, l'errance, des héroïnes des romans des deux écrivaines. Quand Valentine GOBY choisit l'échappée, elle parle de quelque chose de solaire, je peux vous assurer qu'à ce moment-là, il y a une énergie incroyable diffusée par le regard de l'auteure, de ces élans qui vous portent et vous donnent des ailes. Vous comprendrez assez aisément qu'elle aime les femmes qui se battent, qui prennent la tête, qui partent, oui, mais à la conquête. Un parcours un brin autobiographique, ça n'engage que moi bien sûr, mais je ne dois pas être très éloignée de cette force de caractère. Et pourtant, Valentine GOBY continue de s'interroger sur la capacité des hommes et des femmes à surmonter les tragédies, à poursuivre leur chemin, coûte que coûte. Pourquoi restent-ils debout alors qu'il serait souvent plus facile de s'asseoir ? Pourquoi préférer vivre à mourir ? Une grande question qui mériterait que l'on s'y attarde une soirée toute entière.

Bien sûr, le temps a passé très vite, trop vite. L'échange était jubilatoire, exaltant. Ecouter des femmes qui s'attachent à toujours repousser les frontières, explorer les franges de l'histoire restées floues, je ne sais pas si vous êtes tenté(e)s par l'aventure, moi je signe tout de suite !

Je reviendrais à "La Bulle", c'est certain, et je vais m'intéresser aussi tout particulièrement à l'oeuvre de Charlotte BOUSQUET.
 

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2018-01-26T08:20:28+01:00

L'intérêt de l'enfant de Ian McEwan

Publié par Tlivres
L'intérêt de l'enfant de Ian McEwan

Nous sommes aujourd'hui le 26 janvier, c'est la journée mondiale de l'Ethique. Dans tous les médias, l'avenir d'Inès, cette jeune fille de 14 ans, mineure, en état végétatif, est interrogé. Entre parents et professionnels de la santé, qui sont les plus à même d'en décider ?

 
J'ai choisi aujourd'hui de remettre en lumière le roman de Ian McEWAN "L'intérêt de l'enfant" qui peut nous apporter un éclairage particulier sur un sujet profondément humain et singulièrement sensible, il est question de vie ou de mort. C'est ma #Vendredilecture !

 

Ce roman existe maintenant en version poche, impossible de vous tromper, la première de couverture est la même, c'est suffisamment rare pour être souligné !

L'intérêt de l'enfant de Ian McEwan

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2018-01-25T07:30:00+01:00

Pour que rien ne s'efface de Catherine LOCANDRO, sortie en poche !

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Pour que rien ne s'efface de Catherine LOCANDRO, sortie en poche !

Sur les conseils de Delphine BERTHOLON, je me suis lancée dans la découverte du roman de Catherine LOCANDRO "Pour que rien ne s'efface" et j'en suis ressortie totalement bouleversée.

Tout commence avec la découverte, dans son appartement, du corps en décomposition de Lila (avec un "i") Beaulieu, actrice. L'auteure va lentement dérouler le fil de sa vie.

Thriller psychologique, à peine l'aurez-vous ouvert ce roman que vous ne pourrez plus le lâcher, l'intrigue est parfaitement maîtrisée.

Publié initialement par les éditions Héloïse d'Ormesson, c'est Pocket qui prend la relève pour la version poche.

Vous hésitez encore ? Je vous en dis plus dans ma chronique, c'est ici !

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2018-01-25T07:00:00+01:00

Une vie minuscule de Philippe KRHAJAC

Publié par Tlivres
Une vie minuscule de Philippe KRHAJAC

Ma #Citationdujeudi est extraite d'un 1er roman paru dans le cadre de la rentrée littéraire de janvier 2018.

"Une vie minuscule" de Philippe KRHAJAC est un livre qui aborde un sujet grave, celui de la violence, sous toutes ces formes.

J'ai trouvé cette phrase particulièrement révélatrice de certains comportements.

Elle nous éclaire, comme ce roman qui sait rester lumineux, une véritable prouesse, je vous l'accorde. Nous sommes bien peu de chose, et pourtant. Philippe KRHAJAC fait partie de ceux qui croient profondément en l'humanité. J'ai envie de le suivre, et vous ?

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2018-01-24T07:30:00+01:00

Irving PENN au Grand Palais de Paris, plus que quelques jours...

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Irving PENN au Grand Palais de Paris, plus que quelques jours...

Vous n'avez plus que quelques jours pour visiter l'exposition temporaire consacrée par le Grand Palais de Paris au photographe américain, Irving PENN. Né en 1917, le musée célèbre le 100ème anniversaire de sa naissance.


Vous vous souvenez certainement des couvertures du Magazine Vogue, ces clichés de la mode, glamour, largement médiatisés.


Mais l'artiste se délectait aussi à prendre des photographies insolites, quand le modèle lâchait prise ou bien dans des décors singuliers, sans fioriture aucune, pour permettre à la vraie nature de l'individu de s'exprimer. 


Nous étions alors en 1951. Avec ce visage poupin, malicieux, la frange courte et mal maîtrisée, Audrey HEPBURN prend une toute autre dimension dans l'objectif de l'artiste.

 
Des clichés surprenants comme celui-ci, il y en a des dizaines. Alors, précipitez-vous au Grand Palais, le 30 janvier, il sera trop tard !

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2018-01-24T07:00:00+01:00

Supplément d'âme d'Alain KOKOR

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Supplément d'âme d'Alain KOKOR

Editions Futuropolis
 

Vous connaissez désormais ma technique lorsque je vais à la bibliothèque au rayon BD.

Je déambule, je regarde celles qui sont en façade, je n'ai aucune prétention et me laisse séduire de façon totalement aléatoire.

C'est ainsi que j'ai découvert "Prévert, inventeur" de Christian CAILLEAUX et Hervé BOURHIS, un très bon choix. C'est aussi de cette manière que j'ai mis la main sur un très joli roman graphique : "Supplément d'âme".

La couleur sepia de la couverture, cet oiseau assis sur le parapet, regardant au loin alors qu'une foule s'agglutine à l'arrière plan, m'ont interpellée et j'ai bien fait.


Dès l'ouverture de l'album, je mesure la sensibilité de l'illustrateur, Alain KOKOR. Cette BD est en réalité dédiée à sa mère, Noëlla, décédée en 2011. Il évoque les belles âmes rencontrées et qu'il a envie de remercier pour leur soutien :


Vraiment cette liste serait très grande et à l'imaginer, très colorée par toutes les sonorités des noms rencontrés pendant ce voyage.

L'histoire se passe à Dublin. Un homme, récemment recruté, prend ses repères. Il aime, sur le temps du déjeuner, s'isoler, partir se ressourcer au bord du quai, regarder l'horizon. Tous l'observent, écrivent leur scénario d'un film dont ils n'ont pas la maîtrise. Certains l'imaginent muet, d'autres écrivain. Willie, artiste, le voit homme-oiseau. Chacun, consciemment ou non, se règle finalement sur ses horaires alors quand il disparaît... là commence une nouvelle histoire, pour le meilleur comme pour le pire !

Supplément d'âme d'Alain KOKOR

Chacun, consciemment ou non, se règle finalement sur ses horaires alors quand il disparaît... là commence une nouvelle histoire, pour le meilleur comme pour le pire !

Ce récit est romantique à l'envi. Il suscite la tendresse, la douceur, éveille les sentiments, incite à la rêverie, la mélancolie. Avec ces nuances de marron, l'album prend une dimension chaleureuse. Le sepia rappelle les aquarelles et inspire une atmosphère sereine, bienveillante, délicate. Le côté onirique des premières pages avec ce rêve de voler ne fait que renforcer la poésie de l'album et pourtant...
 

Supplément d'âme d'Alain KOKOR

Ce roman graphique met le doigt sur un sujet de société, l'isolement, ou plutôt la solitude. Certains la subissent, d'autres en rêvent. Là, un homme qui apprécie de s'isoler devient immédiatement suspect. Il suscite les interprétations de ses congénères. Par cet acte volontaire, parfaitement assumé, cet homme devient différent, celui qui ne fait pas comme tout le monde, celui qui fuit le monde. Le scénariste et illustrateur nous interroge ainsi sur ce que l'on souhaite, nous, faire dans cette société, quelle place on souhaite y occuper. 

Cette BD va plus loin. C'est une satire des réseaux sociaux dans tout ce qu'ils ont de plus pervers, annihilant toute singularité. Alors, bien sûr, aujourd'hui, nous pensons aux réseaux de la toile avec tous ces amis virtuels. Mais depuis la nuit des temps, les hommes se sont intéressés à ce que faisaient les autres, calquant pour le plus grand nombre leurs comportements sur ceux des voisins. Le sepia une nouvelle fois prend tout son sens en donnant un côté rétro à l'album, qu'il s'agisse de l'actualité ou de faits de longue date, finalement, rien n'a changé ! Vous connaissez l'histoire rabelaisienne des moutons de Panurge, et bien Alain KOKOR nous en livre une jolie représentation.

Je suis tombée sous le charme de ce très bel album et du graphisme d'Alain KOKOR. Je pourrais bien retenir son nom. Vous en pensez quoi, vous ?
 

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2018-01-23T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Alexandre SEURAT à la Librairie Richer

Publié par Tlivres
Rencontre-dédicace avec Alexandre SEURAT à la Librairie Richer

Il y a un peu plus d'une semaine, le samedi 13 janvier, avait lieu une rencontre-dédicace à la Librairie Richer d'Angers, celle d'Alexandre SEURAT. Il est interviewé par Nicolas.

Cet auteur en est à son 3ème roman publié par les éditions Le Rouergue.

Vous vous souvenez peut-être de "La maladroite", j'avais personnellement laissé passer "L'administrateur provisoire" et puis, j'ai renouvelé l'expérience avec "Un funambule".

Expérience, c'est peut-être le mot juste d'ailleurs.

L'auteur lui-même a fait l'expérience d'un exercice littéraire un peu particulier : rédiger un livre comme s'il ne s'agissait que d'un seul chapitre. Vous le lirez, si ce n'est déjà fait, en apnée totale. 

Dans "La maladroite", la structuration était relativement habituelle. Roman choral, il donnait la parole à chaque personne qui de près ou de loin vivait avec la petite fille maltraitée par ses parents.

Là, vous n'aurez aucun repère ! Ni dans la forme, ni sur le fonds. Vous ne saurez pas comment s'appelle le personnage principal, vous ne connaîtrez pas son âge, et d'ailleurs, à quoi bon ?

L'auteur se dit étonné de voir un public avec des attentes particulières, il ne va pas manquer de le déstabiliser en éprouvant une nouvelle forme littéraire dans chacun de ses livres. Celui-là, par exemple, a été écrit sur une douzaine d'années. Il n'en a gardé que la substantifique moelle. 96 pages, pas plus, pour vous immerger dans l'âme d'un personnage oppressé par son environnement, un jeune homme victime de la violence du monde, un être qui n'a pas la carapace suffisante pour l'affronter et la surmonter. Abandonné de tous, il erre comme une âme en peine, il avance comme "Un funambule" dans le brouillard de la souffrance psychique, navigant en permanence entre les éclairs de lucidité et les hallucinations. 

Pour Alexandre SEURAT, tout y est ! "Ce qui doit marquer le lecteur, c'est ce que ne dit pas l'auteur". 

S'agissant du lecteur, je peux vous assurer que, moi, il m'a marquée.

L'auteur nous dit avoir souhaité explorer une personne qui est dans l'incapacité de mettre des mots sur des émotions, de verbaliser. Pour lui, les personnes sans voix sont celles chez qui la perception des événements a des effets décuplés.

Alexandre SEURAT nous dit être particulièrement attiré par la tragédie. Son goût pour ce registre puise sa source dans des écrits comme "Lenz" de Georg BÜCHNER, dans l'oeuvre de Virginia WOOLF... Il aime traiter de la noirceur de l'âme humaine. Ne cherchez pas de quelconques indices dans sa vie, il dit aimer "se marrer" et après l'avoir écouté une petite heure, on le croit bien volontiers.

Cette rencontre-dédicace m'a éclairée plus encore sur ce roman que je  vous conseille. Vivez cette lecture comme une expérience et on en reparle !

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2018-01-22T07:00:00+01:00

Les sculptures de Li HONGBO

Publié par Tlivres

Cet artiste, Li HONGBO, sculpteur chinois, je l'ai découvert par l'intermédiaire de Sylvie BRIGNON, vive les réseauxsociaux ! En fait, cette chronique est, aujourd'hui (mais on peut prendre goût à l'expérience, à votre bon coeur !) collaborative ! Voici les quelques lignes écrites par Sylvie : "Impressionnant, il n'utilise que du papier! C'est complètement bluffant! Ses sculptures qui se déforment et qui se déploient généreusement, à l'infini, sont totalement renversantes... L'expo qui lui était consacrée à Angoulême au Musée du papier en 2017 a été un vrai coup de coeur pour moi !"

Inutile de vous dire que moi aussi, j'aurais aimé être à Angoulême pour découvrir l'oeuvre de cet artiste. A défaut, je me contenterai de la vidéo mais je vais suivre son actualité, c'est certain. 

Avouez que l'on commence la semaine en beauté, non ? Merci Sylvie !

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2018-01-21T11:46:06+01:00

"Les huit montagnes" de Paolo COGNETTI, récompensé par le Prix François Sommer 2018

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"Les huit montagnes" de Paolo COGNETTI, récompensé par le Prix François Sommer 2018

Après le Prix Médicis étranger, le voilà lauréat du Prix François Sommer 2018, je parle du dernier roman de Paolo COGNETTI : "Les huit montagnes" publié aux éditions Stock.

Bravo à l'auteur et à la traductrice, Anita ROCHEDY.

Ce dernier prix sélectionne des romans et récits qui explorent le rapport de l'homme avec la nature. Là, effectivement, "Les huit montagnes" avaient tout pour séduire le jury présidé par Jean-Christophe RUFIN.

Mais, je crois qu'il serait un peu réducteur de ne l'aborder que par cet angle. Ce roman dissèque la relation père/fils, il aborde la question des territoires et l'appartenance qu'ont les individus à leur terre d'origine, il évoque les souvenirs et la transmission, il... je pourrais vous en dire beaucoup plus mais je crois qu'en réalité, il faut le lire.

Et puis, l'aventure des prix littéraires est loin d'être terminée pour lui. Il fait partie des derniers romans sélectionnés pour le Prix Libr'à nous dans la catégorie des romans étrangers. Un prix qui rassemble plus de 200 libraires, à suivre absolument, n'est-ce pas Jackie ? Impossible de ne pas faire un petit clin d'oeil à la Librairie Richer qui m'a mise sur sa voie.

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2018-01-21T10:59:27+01:00

Les déraisons d'Odile d'OULTREMONT dans la liste des livres les plus attendus de la #RL2018 chez Babelio !

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Se laisser...

séduire

transporter

chambouler

bouleverser

émouvoir

renverser

secouer

ébranler

toucher

impressionner

déranger

frapper

chavirer

chahuter

culbuter

étonner

empoigner...

et bien plus encore, par une lecture !

Avoir une furieuse envie de la partager et découvrir que je ne suis pas la seule : elle fait partie de la liste des livres les plus attendus de la rentrée littéraire 2018 chez Babelio.

Je veux parler du 1er roman d'Odile d'OULTREMONT bien sûr :

"Les déraisons".

Il est sur la plus haute marche de mon podium, c'est LE livre de cette rentrée littéraire de janvier 2018.

Ce  roman est un petit bijou de la littérature, empreint de fantaisie, un brin loufoque, qui va mettre de la couleur et de la lumière dans votre vie. Alors, n'hésitez plus, courez chez votre libraire préféré(e) pour vous le procurer.

Aujourd'hui, nous sommes dimanche, il pleut, une belle excuse pour attendre lundi, mais ne laissez pas passer cette opportunité de bien commencer votre semaine !

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2018-01-20T11:03:07+01:00

La #RL2018 est pleine de gourmandise !

Publié par Tlivres

Cette rentrée de janvier 2018, j'avais décidé de l'aborder version Petit Lu, et j'avoue que je me régale.


Il y a des coups de coeur

qui demandent à être savourés, tout en lenteur, tellement ils sont bons, c'est le cas du 1er roman d'Odile d'OULTREMONT "Les déraisons".

 

et le tout dernier

de Gaëlle JOSSE "Une longue impatience".


Les plumes sont belles, la langue est majestueuse, les émotions sont d'une sensibilité profonde. Entre réalité et imaginaire, mon coeur balance !

Il y a des romans qui se dévorent à un rythme frénétique, de ces thrillers psychologiques dont on veut connaître l'issue au plus vite, à l'image du roman de Caroline PASCAL "Juste une orangeade

 

du 1er roman de Philippe KRHAJAC "Une vie minuscule" dont l'itinéraire d'un enfant est malmené, humilié, violenté par les adultes,

 

ou encore du 1er roman de Clarence BOULAY "Tristan" qui vous transporte en terre insulaire et vous culbute par la force des vents, de la pluie, de la tempête, à moins que ça ne soit par des émotions fulgurantes...
 

 

Et puis, il y a des romans qui vous font voyager, dans le temps, et à travers les continents, des romans qui vous en disent long sur le pouvoir des hommes, à la vie à la mort, comme le roman de Colombe SCHNECK "Les guerres de mon père

 

et le 1er roman de

Fanny TONNELIER "Pays provisoire

 

Enfin, il y a des romans qui se grignotent dans un brouillard ambiant, leur croustillant en ferait presque frémir le personnage principal angoissé par la vie, les événements, les autres. Là, nous sommes dans le 3ème roman d'Alexandre SEURAT "Un funambule". 


 

Cette #RL2018 est délicieuse, et je peux vous dire que je suis loin d'être rassasiée ! Heureusement, d'autres que moi compilent tout un tas de belles références, je parle du blog "Aux bouquins garnis" bien sûr. N'hésitez pas à aller y faire un tour... avant de courir en librairie faire vos provisions pour le week-end ! Vous avez faim, non ?

 

 

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2018-01-19T12:51:03+01:00

Sucre noir de Miguel BONNEFOY

Publié par Tlivres
Sucre noir de Miguel BONNEFOY

Rivages éditions


Avec ce roman auquel je m'étais intéressée dans le cadre de sa sélection au Prix Libr'à nous, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre et c'était très bien. J'ai réalisé un retour dans l'enfance, j'ai retrouvé l'esprit de Robinson Crusoé. Je vous explique.


Tout commence avec un tableau extrêmement noir, un site en putréfaction, un navire échoué il y a quelques temps déjà dans lequel la nature tropicale a commencé à investir les lieux, l'eau s'est faite une place dans les cales et attaque la coque du bateau, les survivants du naufrage de la frégate n'ont plus beaucoup de nourriture pour assurer leur survie. Les premières décisions s'imposent. Le capitaine du vaisseau, Henry Morgan, sombre dans l'alcool rongé qu'il est par la gangrène. Lui n'a qu'un objectif, sauver le trésor accumulé au gré des vols, escroqueries et autres batailles. Il y a ceux qui adhèrent à cette stratégie et les autres. Les hommes ont faim, la mutinerie est inévitable. Le bateau a atteint son seuil de fragilité, lui aussi, il sombre définitivement dans les eaux troubles du lieu. Trois siècles plus tard, Ezequiel, Candelaria de Otero et leur fille unique, Serena, reçoivent la visite d'une veuve qui vient pleurer son défunt mari dans la chambre du fond, un lieu protégé des regards et interdit à tous. Que de mystère !


Ce roman fait typiquement partie, pour moi, des romans d'aventure. Dans les premières pages, j'y ai retrouvé l'univers des pirates, de ceux que j'aimais quand j'étais une toute petite fille, certainement comme beaucoup d'enfants d'ailleurs. Entre la découverte des mers et des océans, celle des peuples encore inconnus, les histoires sont palpitantes et rythmées par les batailles, les pillages, la conquête de trésors insoupçonnés, et, comme toujours, l'obsession des hommes de perdre toutes les richesses amassées. 


Avec "Sucre noir", je me suis laissée porter par l'esprit aventurier de la prose, mais là, n'était que l'introduction d'un roman captivant.


Vous pouvez imaginer, bien sûr, que la rumeur court toujours de l'existence d'un trésor en ces terres. C'est ainsi qu'un jour, Severo Bracamonte, se présente chez Ezequiel et Candelaria de Otero. Les parents vont se prendre d'amitié pour le jeune homme fougueux, Severa, quant à elle, va y voir un éventuel prétendant. C'est ainsi qu'ils vont progressivement s'apprivoiser et qu'ils vont se retrouver à chercher dans la végétation tous les indices pouvant mener au trésor. Mais Serena, elle, n'est pas intéressée par ce sujet. Depuis qu'elle est toute petite, elle est passionnée par le végétal, elle réalise un herbier avec des collages, des dessins, elle accumule ainsi tout un tas de connaissances sur le patrimoine de son île. J'avoue avoir particulièrement aimé cette partie du roman portée par une plume très poétique :
 


Là, au milieu de ses herbiers, de tous ces noms de plantes, elle se sentait dissoudre comme du sucre dans de l'eau, fondant avec ce qui l'entourait, absorbée dans l'osmose longue et sereine de l'écriture. P. 62/63

Le parcours initiatique de Serena et Severo Bracamonte est très joliment abordé avec toutes ces découvertes intérieures que de jeunes individus peuvent réaliser à en côtoyer d'autres. Il y a de la finesse, de la délicatesse dans le propos, qui me paraissent tout à fait à la mesure de ces mutations d'adolescents et de la prise de conscience qu'elles peuvent générer avec le bénéficie de la confiance en soi, de la valorisation de soi.
 


Au fond, il avait aimé cette franchise, qui lui était étrangère. Ce n'était pas une révélation fracassante, des cris poussés au ciel, c'était une découverte qui ne faisait pas de bruit, qui avait le tremblement des feuilles, comme un printemps à l'intérieur de lui. P. 73

Quant à la relation amoureuse entretenue par les deux tourtereaux, elle vient donner à ce livre son côté romanesque et nous propose une bien jolie définition de l'amour :
 


Le couple se comprenait, sans avoir besoin de se le dire. De leurs deux solitudes, ils avaient fait une errance amoureuse depuis cette première étreinte dans le moulin, l'un près de l'autre, l'un face à l'autre, n'ayant en commun que le choix du destin qui avait introduit Severo dans la maison et donné à Serena la force de le retenir. P. 93

Mais ce roman ne serait rien sans le mystère entourant la visite annuelle de la veuve. Elle est intrigante à l'envi et donne beaucoup de charme à ce conte d'aujourd'hui. Impossible là de vous en dire plus, vous le comprendrez !


Ce roman est écrit dans une plume sensible, romancée, enchanteresse, qui vient illustrer parfaitement cette fable. Je ne connaissais pas encore Miguel BONNEFOY, je crois que je vais m'y intéresser de plus près.


Impossible de vous quitter sans une petite référence au pouvoir des livres, je crois savoir que vous en raffolez !
 


Ces livres enseignèrent à Serena tout à la fois la servitude et la révolte, l'infidélité et le crime, la magie d'une description et la pertinence d'une métaphore. Ils lui firent découvrir les divers aspects de la virilité, dont elle ignorait presque tout. Elle apprit que la tour de Pise penchait, qu'une muraille entourait la Chine, que des langues étaient mortes, et que d'autres devaient naître. P. 95

"Sucre noir" ne fait plus partie de la sélection Libr'à nous. Les trois romans encore en lice dans la catégorie francophone sont :


- "Le jour d'avant" de Sorj Chalandon

- Le vivre que je ne voulais pas écrire d'Erwan Lahrer

- Glaise de Franck Bouysse


Pour autant, il méritait tout à fait sa place parmi les 5 aux côtés du dernier roman de Gilles Marchand "Un funambule sur le sable".

 

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2018-01-18T07:00:00+01:00

La petite danseuse de quatorze ans de Camille LAURENS

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La petite danseuse de quatorze ans de Camille LAURENS

Ma #Citationdujeudi est extraite du dernier livre de Camille LAURENS "La petite danseuse de quatorze ans". Publié par les éditions Stock, il s'inscrit dans le registre des récits.

Il prend l'angle d'une sculpture réalisée par l'artiste pour finalement retracer l'ensemble de sa vie et brosser le portrait d'une oeuvre toute entière.

Edgar DEGAS a souhaité aborder la sculpture pour les raisons retranscrites dans cette citation. Il voulait aller plus loin.

Moi aussi, j'ai voulu aller plus loin que cette lecture. C'est ainsi que je suis partie à la découverte de l'exposition temporaire du Musée d'Orsay de Paris aujourd'hui intitulée "Degas Danse Dessin" et visible encore jusqu'au 25 février 2018.

Je crois que vous pouvez indifféremment commencer par la lecture ou par l'exposition.

Une chose est certaine, le destin de cet artiste est EXTRA-ordinaire, je ne peux que vous conseiller de vous y intéresser, nul doute qu'il saura vous séduire !

La petite danseuse de quatorze ans de Camille LAURENS

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2018-01-17T07:00:00+01:00

Prévert, inventeur de Christian CAILLEAUX et Hervé BOURHIS

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Prévert, inventeur de Christian CAILLEAUX et Hervé BOURHIS

Editions Dupuis, collection Aire libre

 

Trouver une BD dans une bibliothèque est toujours un exercice difficile pour moi, allez savoir pourquoi ?

Impossible de trouver un(e) auteur(e), un titre. Alors, maintenant, j'ai trouvé la solution, ne pas avoir de références en tête, déambuler dans les rayonnages et se laisser happer par une BD qui dépasse, une qui est rangée différemment, une qui s'offre à moi tout simplement.

Et samedi, la magie a opéré ! J'ai découvert la BD "Prévert, inventeur" dessinée par Christian CAILLEAUX et dont le scénario a été monté par Hervé BOURHIS. Une pépite !

Consacrer une BD à Jacques PREVERT, avouons que l'objet est de prédilection. Il s'agit du tome 1, qui retrace la vie du poète de 1921 à 1930.

Tout commence à Constantinople, en 1921. Il n'a alors que 21 ans. Il réalise en Turquie son service militaire.

A son retour sur Paris, il fréquente la librairie d'Adrienne Monnier. Tiens, tiens, celle-là même que fréquentait Edmond Charlot. Vous vous souvenez ? Kaouther ADMINI lui consacre son roman : "Nos richesses", Prix Renaudot et Prix du Style 2017.

Il côtoie André BRETON, Louis ARAGON, Robert DESNOS, tous ces intellectuels aux discussions animées et soirées enivrées. Nous sommes en pleine période du surréalisme.

Prévert, inventeur de Christian CAILLEAUX et Hervé BOURHIS

Le café de Flore y accueille tous ces passionnés de cinéma, théâtre, littérature. Ils partagent un esprit "indéfinissable" !

Prévert, inventeur de Christian CAILLEAUX et Hervé BOURHIS

Jacques PREVERT, comme les autres artistes, créent, expérimentent... c'est ainsi qu'ils inventent le cadavre exquis !

On le quitte quand il publie "Dîner de têtes" dans la revue "Commerce" de Gallimard. Nous sommes alors en 1931. Jacques PREVERT se revendique cinéaste.

 

Prévert, inventeur de Christian CAILLEAUX et Hervé BOURHIS

Cette BD est splendide.

Outre le fait qu'elle dresse la biographie d'un personnage hors du commun dans une période où le vent de l'avant-garde donne un nouveau souffle à des hommes qui imaginent un monde différent, elle est particulièrement séduisante à regarder.

Le graphisme est élégant, coloré, il évoque une époque où le raffinement flirte avec l'excentricité, où la fête et les soirées mondaines sont le quotidien des artistes.

Elle révèle un univers parisien à la pointe du changement dans un scénario qui m'a largement rappelé, dans un autre registre, le roman de Gaëlle NOHANT "Légende d'un dormeur éveillé". J'ai pris plaisir à retrouver la trace de Robert DESNOS. 

J'ai déjà hâte de lire le 2ème tome. J'ose espérer pouvoir le trouver dans les méandres de ma bibliothèque préférée !

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2018-01-16T21:54:41+01:00

Simone, éternelle rebelle de Sarah BRIAND, dans la sélection du Magazine Elle !

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Simone, éternelle rebelle de Sarah BRIAND, dans la sélection du Magazine Elle !

« Simone, éternelle rebelle » de Sarah Briand toujours dans la sélection Elle Magazine des livres de poche.

Cette biographie de Simone Veil, cette grande Dame profondément humaniste, est une pépite, c’est mon #mardiconseil ❤️ 

Je vous dis tout dans la chronique, c'est ici !

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2018-01-16T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE à la Librairie Doucet du Mans

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Rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE à la Librairie Doucet du Mans

Vous qui me suivez régulièrement, vous savez désormais que je suis une inconditionnelle de la plume de Gaëlle JOSSE.


Vous qui visitez le blog pour la première fois, je ne vais pas pouvoir vous le cacher bien longtemps. L'écrivaine, dont le dernier roman s'intitule "Une longue impatience", fait partie de mes auteur(e)s préféré(e).


Quand la Librairie Doucet du Mans annonce une soirée rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE, je ne peux résister, vous me comprenez bien sûr. Un aller-retour en train et le tour est joué !


Cette rencontre-dédicace m'a permis de mieux comprendre le message de l'auteure et sa démarche d'écriture.


Tout d'abord, Gaëlle JOSSE donne quelques précisions sur les sources de son inspiration, sa Bretagne natale et des histoires familiales, un brin d'imagination aussi.


L'histoire se passe dans les années 1950, c'est la période pendant laquelle les cartes sont rebattues. La guerre est derrière soi, certaines zones sont grises, ambiguës. Qu'est-ce qui a pu faire que certains ont choisi un camp plutôt qu'un autre ? C'est la période des questionnements, tous les champs sont possibles, de quoi offrir à l'auteure un beau terrain de jeu, littéraire bien sûr.


Avec "Une longue impatience", Gaëlle JOSSE explore le sujet de l'absence d'un enfant, la souffrance d'une mère confrontée au vide. Elle va choisir de réorganiser complètement sa vie. 
L'écrivaine pose les mots sur le statut de mère dans ce qu'elle a de plus viscéral, la relation aux enfants qui a quelque chose de charnel, de physique, donnant au manque, à l'attente, une dimension tout-à-fait singulière. En peinture, Gaëlle JOSSE nous dit être fascinée par l'art du portrait, un grain de beauté, un regard, une émotion. Le face à face a quelque chose de saisissant, une certaine force, une forme de magnétisme. En littérature, elle a ce souci du détail, elle dissèque à l'envi pour atteindre la substantifique moelle.


Bien sûr, le sujet est douloureux, mais Gaëlle JOSSE va lui donner un nouveau souffle avec le côté nourricier de la mère, une très belle idée. Cette dimension va offrir au récit un brin de fantaisie avec la perspective du repas qui pourrait être organisé pour les retrouvailles. Elle y va de son imagination pour concevoir un menu à la hauteur de l'événement. Elle nous fait saliver rien qu'à décrire toutes les victuailles qui seront posées sur la table. C'est une très belle parenthèse qui fait resurgir des souvenirs. Qui n'a pas cité un jour le plat préféré de sa maman que nul autre ne pourra égaler ? 


Alors que l'angoisse nous prend à la gorge, Gaëlle JOSSE détend l'atmosphère avec la prévision de ce moment de fête. Ce repas est hautement stratégique, le lecteur ne s'y trompe pas. Il pourrait être celui de la réconciliation, un repas pour se demander pardon, faire table rase du passé pour se tourner vers l'avenir. Le texte devient lumineux.


Outre l'histoire, il y a la manière de la raconter. Gaëlle JOSSE nous parle de la narration de son roman, elle nous dévoile avoir fait une tentative à la troisième personne mais avoir décelé comme un décalage entre ce qu'elle voulait exprimer et ce qui résonnait à sa lecture. Elle a essayé de réécrire le premier chapitre à la première personne du singulier, et là, elle a découvert que cette forme était finalement la plus adaptée pour rendre compte de la sincérité du propos, l'onde était juste, l'intensité profonde. Il ne restait alors plus qu'à réécrire l'ensemble du roman, et Gaëlle JOSSE l'a fait. 


A plusieurs reprises, Marie-Adélaïde a demandé à Gaëlle JOSSE de lire quelques passages. Le ton est donné, la voix est posée, il y a comme un frisson qui parcourt la salle, suspendu(e)s que nous sommes par l'itinéraire de cette femme abandonnée, un pur délice.

Rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE à la Librairie Doucet du Mans

Gaëlle JOSSE nous dit être une lectrice boulimique dans la vie, une lectrice qui prend du plaisir à lire ce qu'écrivent les autres, et ils sont nombreux. A raison de 2 à 3 romans par semaine, vous pouvez imaginer. A la question de Marie-Adélaïde "Que lisez-vous en ce moment ?", Gaëlle JOSSE cite "Tristan", le premier roman de Clarence BOULAY qu'elle va rencontrer très prochainement. Mon petit doigt me dit que côté atmosphère, ces deux auteures vont avoir beaucoup à partager...

 

Tiens, tiens, un premier roman, il pourrait bien retenir l'attention des 68 Premières fois celui-là. Ah oui, je ne vous ai pas dit, les fées étaient là aussi, comme une cerise sur le gâteau.



Gaëlle JOSSE attend d'une lecture qu'elle l'embarque. A mon tour de vous rassurer, Madame JOSSE, "Une longue impatience" m'a littéralement transportée.

 

Alors, si vous ne l'avez pas encore lu, je crois qu'il convient de courir chez votre libraire préféré(e) pour le découvrir au plus vite.


J'ai déjà hâte de lire le prochain, c'est dire !
 

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2018-01-15T07:00:00+01:00

La folie des grandeurs, sculpture de Magritte.

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La folie des grandeurs, sculpture de Magritte.

En ce début d'année 2018, j'ai pris la résolution de commencer chaque semaine avec une oeuvre d'art.

Il y a eu "Les Trois Grâces" de Niki  de SAINT-PHALLE, il y a eu "L'arbre blanc", cette éco-construction de Manal RACHDI en cours de réalisation sur la ville de Montpellier. 

Bien sûr, j'essaierai de diversifier les disciplines artistiques, pour embrasser la peinture, la photographie, la musique... mais là, encore une fois, je vous propose un sculpture.

Lors de ma visite de l'exposition organisée par le Centre Pompidou en 2017 et dédiée à Magritte, j'ai été interpellée par "La folie des grandeurs", cette sculpture composée de trois structures posées comme des poupées gigognes et qui suggèrent des corps de femmes. Trois, tiens donc, peut-être une autre interprétation artistique des Trois Grâces !

Ce qui m'inspire dans cette sculpture, c'est déjà la pluralité, le fait qu'il puisse y avoir plusieurs êtres humains, plusieurs morphologies. Trois, c'est un chiffre impair, de ceux qui, dans la gouvernance, portent le consensus. Deux personnes peuvent avoir des avis différents, le troisième assure le lien entre les deux et promeut une vision commune. J'aime cette manière d'unir les disparités. Et puis, cette sculpture ainsi élaborée me fait penser à la filiation, à la transmission entre les générations.

Cette sculpture me plaît beaucoup aussi pour les dimensions des corps. Rien à voir avec les canons de la mode à la une des magazines dits féminins et des défilés. Les volumes sont amples, ronds, généreux, ils inspirent la douceur, la bonté, la bienveillance.

Le titre donné à cette sculpture n'est pas pour me déplaire non plus. La folie, c'est cette manière qu'a l'artiste de porter un discours différent, de livrer le message du pas de côté ouvrant un nouveau champ des possibles. Et quand la folie est associée à la grandeur, elle permet de rêver plus encore.  

Le choix du matériau, enfin, me séduit énormément. Elle est en bronze. Cette manière dure me fait penser à la force, au courage, à la puissance, la fermeté, la solidité. Elle est de couleur marron, cette couleur qui fait référence à la terre, à la nature, et qui peut ici suggérer la fertilité, la maternité. En décoration, le marron est une couleur chaude, elle est dite accueillante, chaleureuse, elle évoque le confort, le côté cosy, douillet, ouaté d'un intérieur.

La semaine dernière a été particulièrement chahutée, marquée par de nombreuses publications de femmes, sur les femmes, en particulier sur le corps des femmes, les atteintes portées au corps des femmes.

Personnellement, j'ai eu envie de retrouver un peu de sérénité et de montrer à quel point les femmes sont diverses. C'est cette sculpture qui me paraissait la plus adaptée pour représenter mon état d'esprit du moment et j'ai eu envie de la partager.

Une belle manière de commencer cette nouvelle semaine qui s'annonce, non  ?

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