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2020-06-30T06:00:00+02:00

Gabriële de Anne et Claire BEREST

Publié par Tlivres
Gabriële de Anne et Claire BEREST

Editions Stock

Lors de la rentrée littéraire de septembre 2019, j’ai découvert la plume de Claire BEREST avec son roman « Rien n’est noir » dédié à une page de la vie de Frida KAHLO et récemment consacré par le #GrandPrixdesLectricesElle 2020.

En refermant le livre, je ne savais pas si c’était les mots de Claire BEREST qui m’avaient foudroyés ou bien le personnage flamboyant et jouissif de Frida KAHLO, j’ai maintenant la réponse !

« Gabriële », c’est l’histoire de l’arrière-grand-mère de Anne et Claire BEREST, deux sœurs, co-autrices d’un roman absolument jubilatoire.

Gabriële, née BUFFET, grandit au côté de femmes inspirantes, sa grand-mère, Laure de JUSSIEU, essayiste, sa tante, Alphonsine, peintre, formée avec Berthe MORISOT auprès de Charles CHAPLIN. En 1898, elle tente le concours d’entrée au Conservatoire national de musique de Paris. Elle échoue, mais, acharnée, elle sera la première femme à accéder à la classe composition de La Schola Cantorum. Elle part pour Berlin contre l’accord de ses parents. Là-bas, elle gagne sa vie pour payer ses cours après de Ferruccio BUSONI, auteur du manifeste « Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique », l’homme cultive le terreau déjà bien fertile chez Gabriële, il transmet à ses élèves l’envie de créer. Il dit lui-même « Qui est né pour créer devra préalablement accepter la grande responsabilité de se débarrasser de tout ce qu’il a appris. » Gabriële se délecte des plaisirs qu’offre Berlin, la capitale européenne porteuse de modernité. Elle y poursuit ses études de musique. Lors de l’un de ses séjours en famille, son frère, Jean, peintre, qui a élu domicile à Moret-sur-Loing dans les pas de l’impressionniste Alfred SISLEY, lui présente Francis PICABIA. Là commence une toute nouvelle histoire !

Ce roman c’est une histoire d’amour, d’abord, entre Gabriële et Francis PICABIA, une passion vertigineuse, de celles qui vous font tout abandonner sur le champ.


Elle ressent une tension. Celle qui parcourt la peau quand on pénètre pour la première fois l’intimité de quelqu’un avec qui on soupçonne qu’on va non seulement faire l’amour, mais peut-être partager des jours, des nuits et des années. P. 25/26

Et là, avouons que PICABIA a plus d'un tour dans sa poche. Amoureux des voitures, il aimait donner rendez-vous à Gabriële et lui proposer un départ pour des destinations inconnues, des invitations sans aucune forme d’anticipation, mais Gabriële jouira d’un plaisir inouï à monter à ses côtés dans la décapotable.


Son bolide est un accélérateur de particules, les situations amoureuses se nouent avec la fréquentation du danger. P. 78

« Gabriële », c’est aussi une histoire d’amour pour l’art en général. Il y a la musique bien sûr, mais il y aura aussi et surtout, la peinture. Gabriële est une visionnaire dans le domaine, une avant-gardiste, elle saura proposer à Francis PICABIA, devenu son mari, des chemins de traverse qui feront sa singularité. Mais comme le dit le proverbe « Nul n’est prophète en son pays », PICABIA attendra parfois que le temps passe pour dévoiler ses créations. Ce fut ainsi le cas de son oeuvre « Caoutchouc », réalisée en 1909, et qui ne sera rendue publique qu’en 1930.

© Jean-Claude Planchet - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © Adagp, Paris

© Jean-Claude Planchet - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © Adagp, Paris

Parce ce que leur amour les remplit tous les deux mais qu'ils ont une curiosité à revendre et une irrésistible envie de croquer la vie, et parce que Gabriële, mère de plusieurs enfants, ne saurait se contenter des tâches ménagères et du rôle que semble lui octroyer parfois son mari, fréquentant alors les salles d’opium du tout Paris, le couple est régulièrement accompagné d'amis. Certains leur voueront une indéfectible fidélité, à l'image de  Marcel DUCHAMPS, le petit dernier de la fratrie. Tous les trois vont vivre les 400 coups, des moments d’ivresse absolue. Et puis, il y a cette relation d'amitié avec un énième invité de PICABIA, Guillaume APOLLINAIRE, rien de moins ! Il est meurtri par sa récente rupture avec Marie LAURENCIN.

Gabriële, vous l'aurez compris, est une femme EXTRAordinaire, de celles qui marquent leur vie avec l'empreinte de la liberté. Elle n'a pas vécu que de bons moments avec un mari artiste à l'ego surdimensionné mais


Gabriële possède cette capacité à vivre chaque journée comme une potentielle aventure. P. 208

Sous la plume des soeurs BEREST, une expérience littéraire audacieuse mais parfaitement réussie, Gabriële devient un personnage de roman dont le lecteur découvre le parcours avec une véritable frénésie. La narration du tourbillon artistique est exaltée. "Gabriële" devient rapidement un page-turner, une épopée à vous couper le souffle, une biographie époustouflante.

 

 

C'est un coup de coeur qui vient confirmer le talent de Claire BEREST que j'évoquais en introduction. Je crois que je vais tomber dans l'addiction !

Impossible de vous quitter sans un petit clin d'oeil à Delphine BERTHOLON, une autre écrivaine dont je suis devenue au fil du temps une inconditionnelle. C'était son anniversaire il y a quelques jours. Alors, comme un cadeau, je vous propose "L'Oeil cacodylate", un tableau réalisé en 1921 par Francis PICABIA.

©Adagp Paris 2018©MNAM CCI Dist RMN Grand Palais

©Adagp Paris 2018©MNAM CCI Dist RMN Grand Palais

Cette oeuvre je l'ai découverte dans "L'effet Larsen".  Nola, qui se sent responsable de sa mère et se bat pour leur offrir un nouvel horizon, se saisit de l'art comme une échappatoire et s'inspire de cette création pour donner un sens à sa vie.

Quand la littérature est une opportunité de tisser des liens...

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2020-06-29T06:00:00+02:00

Love de Botero Pop

Publié par Tlivres
Love de Botero Pop

Ma #lundioeuvredart est signée de Botero Pop, un street artiste angevin.

Sa publication du 18 juin, intitulée "Love", sonnait comme un appel. Il rêvait alors...


Si on pouvait avoir une pandémie mondiale, ça serrait bien.

Cet artiste, je le suis depuis quelques temps maintenant sur Instagram.

J'aime beaucoup ses créations pour le côté basique du personnage qui peut se décliner à l'envi.

D'ailleurs, les enfants ne s'y sont pas trompés. Pendant le confinement, Botero Pop a lancé un concours. Chacun pouvait dessiner son propre Botero et l'envoyer à l'artiste pour une publication. Il y a eu tout un tas de dessins, tous plus inspirés les uns que les autres.

Ce qui me plaît beaucoup aussi c'est le message, l'engagement de Botero Pop et le regard posé sur l'actualité. Il a ainsi réalisé une série de Super-héros pour représenter des hommes, des femmes, ordinaires, qui ont sacrifié leur vie pour nous, une manière de rendre hommage à des métiers souvent invisibles mais qui font que l'essentiel soit préservé. Accessoirisé, le personnage devient tour à tour boulanger, facteur, pharmacien, éboueur...

Le dessin est épuré, comme le message. Ces jeux de mots, bourrés d'ingéniosité, remplacent tous les discours, il fallait pourtant y penser !

Botero a assurément un grand coeur, il diffuse de l'amour tout autour de lui, sur fond blanc, et puis, depuis quelques semaines, sur fond noir.

En vous promenant dans les rues d'Angers, peut-être en découvrirez-vous un. Il faut parfois regarder à ses pieds... ou bien en l'air... Botero peut être partout, en fait, y compris à La Galerie In arte Veritas.

Jusqu'au 26 juillet, vous pourrez en découvrir à foison. Alors, précipitez-vous, du mardi au samedi, de 11h30 à 19h, rendez-vous 16 rue des Lices !

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2020-06-28T15:24:12+02:00

Allez reste de Boulevard des Airs

Publié par Tlivres
Allez reste de Boulevard des Airs

Boulevard des Airs, c’est un groupe créé en 2004.

Il s’est rapproché de Vianney, un ami, pour un titre rythmé et attachant : « Allez reste » qui aura un succès fou en 2019. C’est ma #chansondudimanche !

Ce single,  extrait de l’album « Je me dis que toi aussi » sera à la première place pendant 9 semaines à la radio, devant Angèle, vous imaginez !

On se souvient aussi de sa nomination aux Victoires de la Musique 2020.

Mon petit doigt me dit qu’un nouvel album devrait sortir prochainement... alors, en attendant, on le réécoute 😉

 

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2020-06-25T21:25:02+02:00

La nuit nous serons semblables à nous-mêmes d'Alain GIORGETTI

Publié par Tlivres
La nuit nous serons semblables à nous-mêmes d'Alain GIORGETTI

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur un premier roman publié chez Alma éditeur, un premier roman poignant dont les images continuent à me hanter.

Alain GIORGETTI dans "La nuit nous serons semblables à nous-mêmess’est inspiré de la photographie du petit Aylan, 3 ans, kurde, découvert mort sur une plage de Turquie, le 2 septembre 2015, largement médiatisée. 

Porté par cette photographie, l'écrivain nous plonge au coeur d'un homme, il nous en livre une véritable introspection.

Au fil de la vie du garçon, le narrateur, qui, avec sa soeur, sont tous deux écorchés par la vie dès l'enfance, élevés par leurs grands-parents, en partance pour un avenir meilleur ; Alain GIORGETTI va égrener les sentiments comme autant de perles venant composer un collier. Tour à tour, il va décrire les moments de joie, d'intense bonheur, de complicité, de chaleur humaine, et puis ceux d'une profonde tristesse, du désarroi, de la peur, de l'ignominie humaine.  

Si vous êtes passés à côté lors de sa sortie en librairie, il est encore possible de vous rattraper !

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2020-06-23T06:00:00+02:00

Rien n'est noir de Claire BEREST

Publié par Tlivres
Rien n'est noir de Claire BEREST
Pour l'édition 2020, les jurées du #GrandPrixdesLectricesElle ont choisi dans la catégorie "Roman" "Rien n'est noir" de Claire BEREST aux éditions Stock. Autant vous dire que je suis ravie. 
 
#Mardiconseil est l'occasion, pour moi, de revenir sur un coup de coeur.
 

Claire BEREST nous emmène à la rencontre de Frida KAHLO, un portrait tout à fait saisissant.

Nous sommes en 1928. Alors que l’artiste Diego RIVERA réalise une fresque murale monumentale pour le Ministère de l'Education, Frida, l’effrontée de 20 ans sa cadette, l’interpelle et lui demande de descendre de son échafaudage pour lui montrer quelque chose. Elle a, avec elle, deux tableaux. Elle veut son avis. Il lui donne rendez-vous le dimanche suivant avec une nouvelle toile. C’est ainsi qu’une relation passionnelle va s’engager entre deux personnages hauts en couleur : Diego RIVERA dont la qualité du travail artistique va grandissante, Frida KAHLO promise dès son plus jeune âge à un parcours atypique (à 15 ans, elle fait partie des premières filles à entrer à la Prépa) et ambitieux (passionnée d’anatomie et de biologie, elle veut être médecin). C’est à 18 ans que Frida KAHLO a un terrible accident de bus avec de multiples blessures qui la clouent à un lit d’hôpital pendant 3 mois et l’obligent à une nouvelle intervention chirurgicale l’année suivante. C’est alors que Frida demande à son père, allemand d’origine, photographe de formation, passionné de piano, de lui apporter un chevalet, des pinceaux et de la peinture. Grâce à l’installation judicieuse d’un miroir au sommet de son lit à baldaquin, Frida commence à peindre, bien qu’alitée. Une nouvelle page de sa vie s’ouvre alors...
 
Avec « Rien n’est noir », vous plongez au coeur de l’Histoire du Mexique et du streetart 


La peinture est devenue monumentale, accessible et édifiante, elle donne aux analphabètes le droit de lire leur histoire nationale, aux pauvres, le droit de vibrer gratis, à tous, leurs racines indiennes sublimées. P. 31

À travers l’itinéraire d’une femme éminemment romanesque,  Claire BEREST égrène, comme autant de bijoux dont se pare Frida KAHLO, des souvenirs historiques qui font que le monde est ce qu’il est aujourd’hui. Vous visitez le monde et côtoyez les hommes, capitalistes, en quête de montrer ô combien leur pouvoir est grand. 
 
"Rien n'est noir", c’est aussi une histoire d’amour, ardente, bouillonnante, impétueuse, entre deux artistes, mais aussi deux personnalités totalement débridées. Rien ne saurait les arrêter ! Diego RIVERA ose faire un pied de nez au commanditaire de l’oeuvre du RCA Building en y ajoutant effrontément une figure de Lénine comme la touche finale d’une création artistique devenue militante. Le ton est donné. Vous imaginez bien que la vie de ces deux-là ne va pas être un long fleuve tranquille. Ils vont s’aimer passionnément, se haïr aussi ! A leur séparation, Frida KAHLO s’offre tous les hommes qu’elle peut, ils subliment tous Diego RIVERA dans ce qu’ils ont de faible, fragile, et elle en jouit. 
 

Claire BEREST honore la mémoire d’une grande Dame de la peinture.


Peindre est une facette d’elle-même parmi d’autres, un trait de sa personnalité, comme de jurer constamment, de collectionner les poupées ou de se méfier des gens qui se prennent au sérieux. P. 209


Parce qu'aucun détail n'est laissé au hasard, l'écrivaine intitule ses chapitres des couleurs primaires utilisées par Frida KAHLO et donne la signification de la nuance évoquée, initiant ainsi le lecteur au symbolisme des couleurs, les associations mentales, les fonctions sociales et les valeurs morales qui y sont liées.

La narration est foisonnante, à l’image de la vie de l’artiste célébrée et Claire BEREST maintient un rythme ahurissant qui donne à cette lecture une vivacité et un dynamisme absolument remarquables. J’en suis sortie envoûtée !
 
Ne passez pas à côté de "Rien n'est noir" de Claire BEREST. Je ne suis pas la seule à le dire, elles sont 120 lectrices à l'avoir choisi, bravo Mesdames !

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2020-06-22T20:15:13+02:00

Autoportrait d'une photographe par Astrid DI CROLLALANZA

Publié par Tlivres
Autoportrait d'une photographe par Astrid DI CROLLALANZA

Cette photographie a été réalisée le 7ème jour du confinement par une artiste dont j'ai découvert le talent pendant cette période si peu ordinaire.

Astrid DI CROLLANZA rivalise d'ingéniosité dans tous ses clichés. Impossible de passer à côté de celui-là toutefois !

La photographe prend appui sur une bibliothèque dont elle imagine une certaine forme d'appropriation. T Livres ? T Arts ? J'avoue que mon coeur balance... et pourquoi pas les deux ?

Astrid DI CROLLANZA a beaucoup d'humour et fait preuve de poésie dans les mots qu'elle choisit pour accompagner ses créations...


Randonnées de nos voyages immobiles,
lues sur des routes écrites à la plume ou au stylet
sur des pages paysages.

Si vous voulez aller plus loin dans sa découverte, je vous invite bien sûr à consulter son compte Instagram. Il regorge de clichés tous plus originaux les uns que les autres.

Et puis, cette artiste a une actualité particulièrement intéressante. Si vous habitez ou passez sur Paris, allez donc faire un petit tour au Musée de l'Homme. Il accueille l'exposition temporaire "Etre beau" jusqu'au 31 décembre 2020 réalisée en partenariat avec l'écrivaine Frédérique DEGHELT, l'autrice de 

La grand-mère  de Jade "

La vie d'une autre "

La nonne et le brigand "

Les brumes de l'apparence "

"Agatha"

et enfin "Sankhara".

Mère d'un enfant différent, Frédérique DEGHELT se mobilise pour que son fils puisse être reconnu dans ce qu'il a de beau parce que,

"Etre Beau, c'est avoir des ailes dans le coeur".

Dans un premier temps, elle a collaboré avec la photographe, Astrid DI CROLLALANZA, pour réaliser un livre sur la base de 18 portraits.

Et puis, maintenant, il y a un spectacle de danse avec le metteur en scène, Luc PETTON de la Compagnie Le Guetteur. Si vous souhaitez contribuer à sa réalisation, un appel aux dons est en cours.

Je pense que vous savez (presque) tout !

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2020-06-17T06:52:48+02:00

Noire d'Emilie PLATEAU

Publié par Tlivres
Noire d'Emilie PLATEAU
 
Ma #mercrediBD est l'occasion de revenir sur un roman graphique éclairant une page de l'Histoire et de saluer aussi Antoine (et Marie !) du Renard qui lit de Chalonnes-sur-Loire pour son judicieux conseil.
 
Avec ce roman graphique, Émilie PLATEAU vous lance une invitation au voyage.
 
Un voyage à travers le monde, destination L’Alabama aux États-Unis. Un voyage dans le temps aussi, l’histoire se passe en 1950. Un voyage sous l’angle du genre, vous êtes une femme. Voyage interculturel enfin, vous êtes noire.
 
Vous êtes maintenant prête à vous laisser conter une histoire, vraie !
 
Claudette est née en 1939, elle est élevée avec sa sœur Delphine par une grand-tante et un grand-oncle. Sa sœur meurt enfant de la polio. À 15 ans, alors que Claudette rentre de l’école, elle refuse de céder sa place à une femme blanche dans le bus. Le conducteur intervient dans le respect des règles ségrégationnistes qui sévissent. Claudette est interpellée par la police. Rosa Parks vivra la même fâcheuse aventure, c’est d'ailleurs l'histoire de cette dernière qui sera médiatisée à travers le monde alors que le premier acte de bravoure et de courage relevait d’une adolescente.
 
Avec ce roman graphique, Émile PLATEAU restaure la dignité de Claudette COLVIN. Elle assure la mémoire d’une femme qui, alors qu’elle était toute jeune, a manifesté sa rébellion à l’égard d’un régime qu’elle désavouait, d'une inégalité de traitement qui la révoltait. L'action de Claudette COLVIN est suffisamment remarquable pour que l'on en parle. Effectivement, son geste ne relevait pas d'un collectif mais bien d'une intention personnelle. 
 

Ce roman graphique est profondément militant. Il oeuvre en faveur de l'égalité des hommes et des femmes et prend, dans la reconnaissance de la cause noire, le relais de Tatia DE MONTAIGNE, auteure de l'essai : "Noire", publié en 2015 chez Grasset dans la collection "Nos héroïnes". Parce que oui, Claudette COLVIN est bien une héroïne. Après une adaptation à la scène au Centre National de Création d'Orléans en 2016, Emilie PLATEAU propose donc une version illustrée à mettre dans toutes les mains, grandes et petites.

Parce qu'il faut savoir d'où l'on vient pour savoir qui l'on est, je voudrais remercier Emilie PLATEAU de nous proposer un formidable outil pédagogique.

Il relate la grande Histoire à travers des mouvements de défense des droits des noirs, de la contre-attaque blanche. Les "Notices historiques" sont là pour vous donner toutes les clés de lecture, une pépite sur fond d'une actualité ô combien sensible.

Outre le contenu, la forme est aussi à relever.

Le graphisme est un brin naïf et saura séduire les plus jeunes, la police de caractères des bulles est très facile à décrypter, les couleurs dans les nuances de marron sont chaleureuses et attendrissantes.

Ce roman graphique est un bijou, un cadeau à offrir sans modération !

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2020-06-15T12:02:26+02:00

The eye of the New York City Ballet de JR

Publié par Tlivres
The eye of the New York City Ballet de JR

En rédigeant ce week-end la chronique de "La femme révélée" de Gaëlle NOHANT où la photographie est largement explorée dans le regard distancié qu'elle permet de porter sur le monde, j'ai repensé à cette exposition visitée il y a un an et demi à la Maison Européenne de la Photographie de Paris.

JR, le street artiste était son invité. 

Si l'homme convoque souvent l'oeil dans ses créations, il en est une devant laquelle je suis restée... subjuguée. Elle se regarde de loin, vous y voyez alors un oeil. Et puis, en vous approchant, vous découvrez des hommes, des femmes, des danseurs de l'Opéra Ballet de New York :


En 2014, JR est invité par le New York City Ballet à créer une installation monumentale en collaboration avec les danseurs de la compagnie. Il photographie les danseurs en interaction avec du papier froissé, et assemble leurs photos en taille réelle pour créer un oeil immense sur le sol.

Cette oeuvre, elle me fascine par son côté gracieux et délicat.

Dans un rose clair, elle m'inspire de la douceur. Cet oeil est un peu comme un nid douillet offert à tous ces corps qui donnent à voir l'interculturalité des danseurs.

Parce que l'actualité ne peut pas nous laisser insensible, j'aime à rêver qu'entre les hommes il puisse y avoir des espaces comme le New York City Ballet dans lesquels la diversité des couleurs de peau soit une richesse.

"The eye of the New York City Ballet" est ma #lundioeuvredart, l'opportunité de commencer cette nouvelle semaine tout en beauté, non ?

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2020-06-14T15:58:40+02:00

Croîs au Printemps de -M-

Publié par Tlivres
Croîs au Printemps de -M-

Dans quelques jours, l’été pointera son nez.

Mais maintenant, 

Savourons le moment présent, 

« Croîs au Printemps »

de Mathieu CHEDID, absolument.

C’est ma #chansondudimanche 🌷 

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2020-06-13T12:09:16+02:00

La femme révélée de Gaëlle NOHANT

Publié par Tlivres
La femme révélée de Gaëlle NOHANT

Grasset

Vous souhaitez voyager à travers le temps et les continents ? Je crois que j’ai quelque chose pour vous !

Le tout dernier roman de Gaëlle NOHANT est sorti en janvier 2020, une épopée romanesque comme l'écrivaine sait les écrire. Vous vous souvenez peut-être de la "Légende d'un dormeur éveillé" ? Et bien, vous allez rechuter !

Eliza Bergman est née en 1919. Elevée à Hyde Park, enfant, elle se souvient de toutes ses promenades avec son père dans des quartiers défavorisés. Il était médecin, reconverti dans la recherche en sociologie à l’université de Chicago, et aimait faire découvrir à sa fille la diversité des hommes. A 31 ans, elle laisse son fils, Martin, alors âgé de 8 ans, et quitte précipitamment les Etats-Unis à destination de la France. Armée de son Rolleiflex, son seul effet personnel, et devenue Violet, elle immortalise le tout Paris des années 1950. C'est là qu'elle va lentement se (RE)construire, au gré des rencontres, des relations d'amitié, d'amour aussi, qu'elle va savamment tisser entre authenticité et imposture. Comme une funambule sur son fil, elle va éprouver le jeu de l'équilibre pour mieux savourer les joies de sa liberté retrouvée et aller jusqu'au bout de ses convictions pour peut-être, un jour, retrouver son pays, ses racines.

Cette lecture m'a captivée par l'entrée en matière, artistique. Le Rolleiflex est à lui seul un personnage. Créé en 1929, c'est le nec plus ultra des appareils, aujourd'hui encore largement plébiscité. Avec lui, c'est le pouvoir de l'oeil qu'elle va explorer. Gaëlle NOHANT nous fait ainsi entrer dans le monde de la photographie, cette discipline qui permet de porter un regard singulier sur le monde. 


Comment lui faire comprendre que la beauté dépasse l’esthétique ? Pour moi, elle est l’émotion qui naît d’une parcelle de vérité éphémère. Elle n’a pas d’âge, de couleur de peau, de classe sociale. Elle peut être marquée, tatouée, indéchiffrable. P. 40

Le simple fait d'armer le Rolleiflex permet de se distancier du monde, de faire ce pas de côté, de s'en extraire pour mieux le regarder, l'ausculter, l'examiner. 

C'est par cette voie que l'écrivaine aborde la condition féminine, celle des années 1920-1930 aux Etats-Unis et 1950-1960 en France. Dès les origines, il y a cette enfant née dans un univers familial bourgeois, promise à un bel avenir au bras d'un homme fortuné, quel plus beau cliché ? Et puis, il y a cette destinée empreinte d'humanité, entre le Jardins du Luxembourg et Aubervilliers. L'écrivaine brosse des portraits de femmes hauts en couleur, non pas qu'elle cache leurs faiblesses et leurs fragilités, loin s'en faut, mais c'est dans leur force et leurs convictions qu'elles rayonnent.

Je ne vous en dirais pas plus parce que c'est là aussi le charme de ce roman mais Eliza devenue Violet a un dessein. Certains évoqueraient son histoire sur fond d'abandon, elle, non !

Avec cette fresque, il est question de transmission, de mémoire. Si c'est vrai pour le droit des femmes, souvenons-nous de ce que disait Simone de BEAUVOIR : 

"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.

Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."

Gaëlle NOHANT qui dédie ce livre à sa mère et à sa fille, aborde aussi la condition noire. Aujourd'hui, largement dépassée par la mort de Georges FLOYD et l'indignation internationale qu'elle suscite, l'écrivaine décrit avec beaucoup de précision les événements qui ont marqué l'Histoire de Chicago des années 1960-1970, l'assassinat de Martin LUTHER KING, les émeutes qui ont suivi, les violences faites aux Noirs, l'injustice, le racisme. Si certains préfèrent aujourd'hui effacer toute trace du passé, l'écrivaine nous propose une autre alternative, celle d'en graver l'empreinte dans la mémoire des hommes pour qu'ils puissent mieux s'en émanciper.


Il est convaincu que la photographie peut transformer notre regard sur les êtres, développer notre compassion, nous rendre plus humains. P. 254

A l'image de l'itinéraire d'Eliza devenue Violet construit par Gaëlle NOHANT, l'Homme a cette capacité à grandir, à s'élever, à condition qu'il VOIT. Si toutes ces années n'ont pas suffi à lui ouvrir les yeux, il est temps aujourd'hui qu'il puisse le faire parce qu'il est question de dignité, mais aussi de vie ou de mort ! Et si les médias ordinaires n'y suffisent pas, que la littérature puisse elle aussi apporter sa pierre à l'édifice.

La plume de Gaëlle NOHANT est absolument magnifique. D'une profonde sensibilité, elle est presque cinématographique. Tout au long de cette lecture, j'ai eu l'impression de regarder un film défiler sous mes yeux. Et puis, elle a cette capacité à embrasser cinquante ans de l'Histoire transatlantique, naviguant entre fiction et réalité, par la voie de personnages extrêmement attachants, la garantie d'un immense talent. 

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2020-06-11T06:00:00+02:00

Ceux que je suis d'Olivier DORCHAMPS

Publié par Tlivres
Ceux que je suis d'Olivier DORCHAMPS

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur un très beau premier roman, repéré par les fées des 68 Premières fois (j'en profite d'ailleurs pour saluer tous les adhérents !) : "Ceux que je suis" d'Olivier DORCHAMPS aux éditions Finitude.

Dans une intrigue parfaitement maîtrisée autour de secrets qui vont, au fil des conversations, se dévoiler, Olivier DORCHAMPS décrypte les rouages de la mémoire intergénérationnelle, ces empreintes qui se transmettent inconsciemment avec la filiation. 

Sa plume est délicate et poétique, marquée par une profonde humanité, une réussite ! 

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2020-06-10T06:00:00+02:00

Piccolo d'Angélique VILLENEUVE et Amélie VIDELO

Publié par Tlivres
Piccolo d'Angélique VILLENEUVE et Amélie VIDELO

Nous sommes le 10 juin, un mercredi. Et puisque le mercredi est habituellement le jour des enfants, je vais m'essayer à la présentation d'un album jeunesse publié aux éditions Sarbacane !

Angélique VILLENEUVE, j'ai découvert sa plume avec "Maria", un roman profondément émouvant sur le genre, la grand-maternité... des sujets de société.

Là, je découvre un autre registre dédié aux plus jeunes d'entre nous.

Piccolo, c'est un petit canard, tout jaune. Lui, et ses amis les animaux, font partie de ces jouets de plage qui attendent, inlassablement qu'un enfant tombe sous leur charme. Mais, Piccolo est tout petit, alors, les enfants passent près de lui sans même le remarquer, sauf la petite fille cruelle !

Bien sûr, vous vous interrogez sur les aventures que vivra Piccolo, et vous avez bien raison. 

Le scénario est traité tout en tendresse.

J'ai beaucoup aimé les illustrations qui, elles, sont la création d'Amélie VIDELO.

Les couleurs sont chatoyantes, pleines de vie, pour ce qui relève de la réalité, les nuances deviennent pastel pour le volet imaginaire, un brin merveilleux.

Soudainement, il me prend l'envie d'aller à la mer, marcher sur le sable chaud, faire des châteaux de sable, et puis, acheter l'un de ces jouets de plage qui attendent qu'on les prenne tendrement, sous notre aile !

 

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2020-06-09T20:09:18+02:00

Légende d'un dormeur éveillé de Gaëlle NOHANT

Publié par Tlivres
Légende d'un dormeur éveillé de Gaëlle NOHANT

Nous sommes le 9 juin 2020. Il y a 75 ans, s'éteignait Robert Desnos.

Quel plus beau roman pour partir sur les traces de cet homme peu ordinaire que celui de Gaëlle NOHANT : "Légende d'un dormeur éveillé" ? C'est mon #mardiconseil !

Je vous en dis quelques mots :

En 1928, Robert DESNOS rentre de Cuba. Accueilli là-bas par Alejo CARPENTIER, écrivain et musicologue, leur amitié aura raison des frontières. Robert DESNOS lui réservera une petite place dans sa cabine sur le chemin du retour, en toute clandestinité bien sûr. Le ton est donné, Robert DESNOS fait partie de ces hommes épris de liberté et même s'il ne jouit pas d'une bonne vue, l'homme reste un gourmand de la vie, un curieux dont les jours ne suffiront pas à assouvir les envies, les nuits seront aussi propices à l'activité. Passionné par l'écriture, il travaille au journal Le Soir. Il côtoie les grands de la littérature, Jacques PREVERT, Aragon... ils se retrouvent autour d'André BRETON, le leader du mouvement des Surréalistes mais cette relation ne saurait durer. Robert DESNOS connait des moments difficiles, la presse écrite souffre, et avec elle les journalistes aussi. Il ne mange pas toujours à sa faim mais se nourrit de poésie. Robert DESNOS est un poète, il joue avec les mots. Profondément marqué par la guerre civile espagnole et l'assassinat en 1936 de Federico GARCIA LORCA, un poète lui aussi, Robert DESNOS décide de mettre son art à la disposition d'une cause d'intérêt général, il explore la voie de la poésie de contrebande. De là à passer dans le camp de la Résistance dans les années 40, il n'y a qu'un pas mais là c'est une toute autre histoire.

Outre le parcours atypique de l'homme, légendaire, de cette lecture qui date un peu maintenant j'ai gardé, en mémoire, les ambiances. Gaëlle NOHANT se livre à un exercice très méticuleux de l'environnement social, urbain, historique... dans lequel évolue Robert DESNOS, une écriture presque cinématographique. Qui sait ? Peut-être un jour ce roman intéressera-t-il le 7ème art ?  

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2020-06-05T06:00:00+02:00

Fermer les yeux d'Antoine RENAND

Publié par Tlivres
Fermer les yeux d'Antoine RENAND

La Bête Noire chez Robert Laffont

Ce roman, c'est Quintessencelivres qui m'a hameçonnée sur Instagram. Un petit passage à la Librairie RICHER, l'occasion d'un petit clin d'oeil à l'équipe, et le tour était joué !

Tout commence avec cet accident de voiture. Nous sommes dimanche. Dominique Tassi, policier, est en week-end. Sa femme lui demande d'aller faire quelques courses et d'emmener leur fille, Lisa. Avant de rentrer, il fait un crochet par le bar du village, un verre, deux, trois... l'heure de rentrer a sonné. Il prend le volant et l'irréparable se produit. Sa fille est tuée sur le coup. Quelques années après, Dominique Tassi est rongé par un cruel sentiment de culpabilité qu'il noie dans l'alcool. Sa femme l'a quitté. Il travaille. La Police est appelée pour une disparition, celle d'une enfant, une petite blonde. Alors que Dominique Tassi stationne sa voiture sur le bas côté de la route pour répondre à un appel téléphonique de son fils, Guillaume, il voit au loin un homme avec ce qui pourrait être le corps de la fillette. Il ne s'est pas trompé. Arrivé sur les lieux, il découvre Gabin Lepage, un original du village, la petite dans les bras, elle est morte, son corps est couvert d'une chemise blanche, celle de l'homme. Il s'apprête à l'enterrer. Dominique Tassi voit en lui l'auteur parfait de l'infanticide. Il expédie la garde à vue, fait avouer Gabin Lepage, l'homme est jugé pour meurtre et emprisonné. Une quinzaine d'années plus tard, des meurtres et disparitions de jeunes filles rappellent à la mémoire du policier, à la retraite, cette affaire et notamment les blessures de l'enfant, remarquées le jour du crime. A partir de là commence une toute nouvelle histoire qui va mettre Dominique Tassi sur la voie de Nathan Rey, un homme qui explore les tueurs en série et une avocate qui va tout mettre en oeuvre pour que le procès de Gabin Lepage soit révisé.

Je ne suis pas une habituée du registre des thrillers et autres policiers mais j'avoue, depuis ma participation au jury du Grand Prix des Lectrices Elle 2019, m'y intéresser de plus en plus. Ce roman d'Antoine RENAND, je l'ai trouvé tout à fait fascinant.

Si dans la première partie, j'ai eu un peu de mal à agencer les différentes pièces du puzzle, je me suis vite prise au jeu de la tragédie.

J'ai été captivée par le personnage de Nathan Rey, son obsession pour les tueurs en série et son étude minutieuse auprès de 16 d'entre eux. Il cherche à comprendre les mécanismes qui prévalent au passage à l'acte de façon répétée comme une irrépressible envie de renouveler l'expérience.



Le moteur des tueurs en série, c’est leur vie fantasmatique. P. 174

Et puis, il y a cette personnalité du policier dont la psychologie est explorée jusque dans les tréfonds de l'âme autour de la question du pardon. Dominique Tassi a tué sa fille, ça, c'est la version grand public, mais derrière cet acte se cache un terrible secret dont il aimerait, un jour, pouvoir se libérer. Auprès de qui ? Son fils devenu grand ?  

Nathan Rey et Dominique Tassi sont, tous deux, cruellement torturés par un sentiment de lâcheté. Ils vont trouver, ensemble, un terrain d’entente. Qui sait ? Peut-être cesseront-ils enfin de « Fermer les yeux » ? 

Ce roman est tenu d'une main de maître par un tout jeune auteur passé très récemment à côté du Prix de la Maison de la Presse 2020. Grand prince, il a cédé sa place à Caroline LAURENT pour "Rivage de la colère", mon premier coup de ❤️ de cette année.

Il est toutefois toujours en lice pour le Prix Babelio dans la sélection "Polar et thriller", en compétition avec l'excellent roman de Louise MEY « La deuxième femme » . Les votes sont clos aujourd'hui.

Résultat le 17 juin à 20h sur YouTube. Que le meilleur gagne !

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2020-06-04T06:00:00+02:00

Le Ghetto intérieur de Santiago H. AMIGORENA

Publié par Tlivres
Le Ghetto intérieur de Santiago H. AMIGORENA

Ma #citationdujeudi est extraite du tout dernier roman de Santiago H. AMIGORENA : "Le Ghetto intérieur", toujours en lice pour le Prix du Livre Inter. Le lauréat sera connu le 8 juin prochain.

Croisons les doigts !

 

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2020-06-03T07:03:55+02:00

Résistance d'Anna TOSCA

Publié par Tlivres
Résistance d'Anna TOSCA

Il y a eu Fuite(s), un roman, auto-édité.

Anna TOSCA nous revient avec un recueil de nouvelles : "Au féminin".

Nous avons découvert ensemble

"En parallèle"

Et puis, je vous avais annoncé vouloir égrener les autres au fil du temps comme ces pâquerettes que l'on effeuille 

un peu 

beaucoup

passionnément

à la folie

Aujourd'hui, place aux premières lignes de "Résistance" :

"Cher Docteur, Je sais que mon époux vous a contacté pour vous faire part de son inquiétude concernant mon état et, puisque je vous refuse toute visite, je me résous à vous apporter par ce courrier quelques éclaircissements. Depuis la naissance de notre dernier enfant, je me sens épuisée. La vie file à mes côtés sans que je parvienne à y participer et j’ai de plus en plus de difficultés à suivre le rythme qui m’est imposé. Je découvre que le chemin à parcourir pour devenir une bonne mère est encore plus sinueux que celui qu’il m’a fallu gravir pour être une bonne épouse. Et c’est sans compter que j’étais déjà arrivée là exsangue des efforts déployés pour être une bonne fille. Quand je me suis levée samedi dernier  [...]."

Vous ne RESISTEZ pas au plaisir de lire la suite ?

Rendez-vous sur son blog. Elle se fera un plaisir de vous offrir l'intégralité de son recueil, il est d'une pure beauté 

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2020-06-02T06:00:00+02:00

Les Déracinés de Catherine BARDON

Publié par Tlivres
Les Déracinés de Catherine BARDON

Alors que les éditions Les Escales publient le troisième tome de la saga, je ne fais que lire le premier mais ce qui est bon avec les livres c'est qu'ils ne prennent pas une ride avec le temps !

Cette lecture s'est réalisée en plein confinement, autant vous dire que le voyage dans le temps et à travers les continents m'a été bénéfique, et dans un laps de temps très court pour participer avec l'écrivaine et quelques blogueuses à une rencontre littéraire connectée. Je félicite d'ailleurs Anne pour l'organisation de ce temps d'échange tout à fait fascinant.

Avec "Les Déracinés", tout commence à Vienne dans les années 1930. Wilhelm, Wil, est promis à la succession de l'entreprise d'imprimerie familiale créée par le grand-père, Josef  Rosenheck. Sa soeur, Myriam, elle, est  passionnée de danse depuis sa plus tendre enfance. Leurs destins vont pourtant prendre un tout autre chemin avec l'annexion de l'Autriche à l'Allemagne hitlérienne. Jeune homme, et dans l'ambiance des cafés viennois où se retrouvent les intellectuels,  Wil fait connaissance avec Almah, ils tombent fous amoureux l'un de l'autre même si leur histoire relève presque de l'impossible, il suffit de regarder le fossé entre leurs milieux sociaux. L'étau de l'antisémitisme se resserre cruellement autour de leurs existences. Myriam, la soeur de Wil, se marie précipitamment avec Aaron suite à l'agression d'un juif dans la rue. Ils partent pour les Etats-Unis. Wil et Almah, eux, choisissent de rester, au péril de leur vie. 

Je ne vais pas vous en dire plus aujourd'hui, tout simplement parce que Catherine BARDON est une formidable conteuse et qu'elle imagine d'incessantes tribulations pour ses personnages, notamment Wil et Almah, éminemment romanesques vous l'aurez compris.

Enfin, imagine, tout ne relève pas de la fiction, et je dois bien dire qu'elle m'a séduite avec le volet historique que revêt le roman. En effet, un jour que l'écrivaine se promenait en République Dominicaine dans la perspective de l'écriture d'un guide vouant les atouts touristiques de l'île, elle fait connaissance avec un vieil homme. Il la fait entrer chez lui et déroule le fil d'une existence, haute en couleur. C'est dans cette histoire personnelle que Catherine BARDON va puiser la substantifique moelle de sa saga.

Forte d'impressionnantes recherches, elle va faire vivre à Wil et Almah tout un tas d'événements géopolitiques, à commencer par la montée du nazisme. 


Je n’aurais pas imaginé me sentir un jour appartenir à la communauté juive, tant mon éducation et mon style de vie m’en avaient éloigné. P. 133

Dans leur malheur, Wil et Almah vont aussi vivre des moments d'une richesse humaine absolument incroyable.

Si certains passages sont profondément graves et tristes, Catherine BARDON explore les tréfonds de l'âme humaine et dissèque les comportements des uns et des autres dans les moments les plus tragiques de leur existence pour y puiser un propos lumineux. Je crois que j'aurais beaucoup aimé rencontrer Wil et Almah, dans leur "vraie vie". Ils devaient être des gens merveilleux, non pas dans ce qu'induit ce mot de féeriques mais bien de sensationnels. Ce couple, à n'en pas douter, a toujours su rayonner et embarquer les hommes et les femmes qu'il côtoyait dans des aventures flamboyantes.


Almah me démontrait chaque jour que l’être humain a une capacité de résistance inouïe, qui lui permet de surmonter toutes les douleurs, quelle que soit leur intensité, et toutes les pertes, aussi irréparables soient-elles. P. 166/167

Dans ce roman, il est question, tout en pudeur et bienveillance, d'exil sur fond de génocide du peuple juif. Il en va de la considération des survivants, de leurs souffrances, ce lourd fardeau qui pèsera sur leurs épaules pour l'éternité, à l'image de ce que pouvait en dire Simone WEIL à qui Catherie BARDON emprunte cette citation :  


Il faut se déraciner. Couper l’arbre et en faire une croix, et ensuite la porter tous les jours.

Sous la plume de l'écrivaine, les personnages deviennent au fil de la lecture profondément attachants.

J'ai tellement hâte de retrouver Wil et Alma dans "L'Américaine" et "Et la vie reprit son cours", ce troisième et dernier tome vient tout juste de sortir en librairie.

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2020-06-01T16:17:46+02:00

Surrounded Islands de CHRISTO

Publié par Tlivres
Surrounded Islands de CHRISTO

Christo s'en est allé. Je parle de Christo Vladimir JAVACHEFF. Il est décédé le 31 mai, à quelques jours de fêter ses 85 ans.

Mais CHRISTO, était, plus largement, le nom d'artiste du couple qu'il composait avec Jeanne Claude DENAT ; elle, s'est éteinte en 2009.

Cet homme et cette femme étaient nés le même jour, le 13 juin 1935, ce qui prédisposait leur union à l'originalité.

Lui était Bulgare, elle Marocaine, ils finiront Américains.

Ils se sont lancés dans la réalisation d’œuvres monumentales et éphémères dans les années 1970, au moment de la naissance du Land Art, ce mouvement artistique faisant de la nature et des paysages l’élément structurant des créations auquel sont ajoutés des éléments naturels (bois, terre...) et des produits de l’industrie.

J’ai choisi comme #lundioeuvredart « Surrounded Islands » dont l’installation dans la baie de Biscayne de Miami en Floride a été achevée en 1983. Ainsi, autour de 11 îles, les artistes ont-ils déployé de gigantesques drapés roses. Le rose, la couleur par excellence de la féminité, la tendresse, le bonheur, l’imagination et la créativité.

Ces œuvres offraient au grand public la possibilité de marcher sur l’eau, l’un des rêves de Christo Vladimiroff JAVACHEFF, et une vue du ciel tout à fait EXTRAordinaire.

Cette création, je l’aime beaucoup pour le contraste des couleurs et ce qu’elle offre de SURnaturel.

Christo est décédé alors même que le Centre Pompidou devait lui consacrer une exposition temporaire, différée pour cause de confinement, et qu'il se serait offert le loisir à l'automne prochain d'emballer l’Arc de Triomphe ! Au lendemain de sa mort, il est annoncé que l’oeuvre sera réalisée en 2021, nul doute qu’il s’agira d’un très bel hommage à un couple d’exception !

En attendant, si vous voulez allez plus loin, je vous invite à réécouter l'interview d'Augustin TRAPENARD dans Boomerang, c'était le 27 mai 2016, 4 ans presque jour pour jour !

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