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2022-09-24T07:23:44+02:00

Entretien avec une artiste, Claude JUSTAMON

Publié par Tlivres
Le passager, création de Claude JUSTAMON

Le passager, création de Claude JUSTAMON

Il y a des rencontres qui s'imposent à vous.

Comme pour Jean-Luc MANIOULOUX, tout a commencé avec une promenade rue des Lices et la découverte d'une sculpture, "Plénitude", exposée à la Galerie In Arte Veritas, pour que, de fil en aiguille, j'ai l'envie d'échanger avec l'artiste, Claude JUSTAMON, qui a accepté de répondre à mes questions. 

 

Dans le panel des créations exposées, il en est une qui a retenu toute mon attention, c'est "Plénitude". Pouvez-vous nous dire ce qui a inspiré cette réalisation ?
Ma démarche consiste à exprimer un ou des états d’âme par une gestuelle, des formes, des lignes, des volumes. Comme son nom l’indique Plénitude exprime un état intérieur. Le but était donc de rendre visible, matériel, un sentiment qui ne l’est pas. Son enveloppe corporelle me semblait devoir être douce, toute en rondeurs dans une posture bien ancrée. C’est pour le moment la seule à avoir ces caractéristiques morphologiques.

Effectivement, à bien y regarder, cette sculpture "Plénitude" se distingue de vos autres oeuvres avec des corps plutôt androgynes. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous appréciez de traiter le corps de cette manière ?

A vrai dire, mon but n’est pas d’exprimer, de représenter ou d’explorer les multiples caractéristiques de la féminité ou de la virilité. Ce qui m’importe, bien plus que les différences, ce sont les similitudes, ce qui pourrait être humainement universel au-delà des cultures, au-delà des genres, au-delà des différentes caractéristiques raciales ou religieuses à plus forte raison. Mes personnages sont androgynes mais leur physionomie rassemble aussi une pluralité de caractères qui brouille et efface leur provenance géographique. Peu d’éléments nous renseignent sur leur individualité.

Les personnages sculptés m'inspirent une certaine sérénité, les yeux fermés, les visages apaisés. Ils me font penser à des postures de méditation, est-ce que je me trompe ?

Disons que leur regard est souvent tourné vers l’intérieur sans qu’ils soient déconnectés du monde qui les entoure. Tous n’ont pas les yeux fermés mais c’est vrai que c’est souvent le cas. Pour moi, ils portent avec recul une réflexion sur le comportement humain, la possibilité d’une autre forme de pensée, une autre forme de cohabitation avec ce qui nous entoure, d’autres possibles . L’un de mes premiers bronzes s’appelait d’ailleurs L’Univers des possibles.

Vos sculptures sont toutes, je crois, en bronze patiné. Pouvez-vous nous expliquer la relation que vous entretenez spécifiquement au matériau et comment vous avez l'habitude de le travailler ?

En réalité, mon matériau est la terre. C’est celui que je modèle. Les pièces originales de mes bronzes sont en terre cuite. Le bronze est une reproduction noble et pérenne des originaux. Chaque exemplaire est numéroté et un certificat d’origine de la fonderie l’accompagne.

Je confie mes pièces originales à la Fonderie Barthélémy pour l’édition des bronzes réalisés avec la technique de la cire perdue. C’est un long processus . J’interviens à la fonderie au niveau des retouches sur les cires et les finitions sur le métal avant la patine. C’est une collaboration très enrichissante, un univers tout particulier, des compétences ajoutées.

Deux couleurs ressortent de la collection exposée, le gris (très majoritaire) et le bleu (pour lequel j'avoue avoir un petit faible), pourquoi ?

Le clair pour la douceur, à base de cuivre qui va se patiner, évoluer dans le temps en fonction des conditions dans lesquelles il sera exposé, personnalisant ainsi chaque exemplaire. Je trouve que cette patine donne une bonne lecture des expressions du visage

Le bleu pour plus de force, plus stable aussi dans le temps et en extérieur.

Parlez-nous de ce bleu... il est unique, non ?

Ce bleu est réalisé à base de cobalt et plus ou moins intense. Il est la couleur de la mer et du ciel, de l’infini...

Vos sculptures révèlent des personnages en entier. Est-ce caractéristique de votre production ?

Pas totalement car je réalise aussi des visages. Mais je pense que le corps révèle certaines choses que le visage seul ne suffit pas à exprimer.

Quand on danse, chaque parcelle de notre corps est porteur d’une émotion que la gestuelle procure ou illustre, de la tête aux pieds.

Il s'agit aussi de sculptures autour desquelles le visiteur peut tourner. J'imagine qu'il s'agit de créations exigeantes, toutes les faces devant être soignées avec la même qualité. Est-ce là aussi caractéristique de votre travail ?

Oui, bien sûr. Le travail en 3 dimensions est le propre de la sculpture. Le tout doit être cohérent. Mais c’est un parti pris et chacun est libre de représenter ce qu’il ressent comme il l’entend. Cela pourrait aussi bien être parfaitement déstructuré. Ce n’est pas mon propos.

Vous créez dans un atelier qui vous est propre ou bien que vous partagez avec d'autres artistes ?
Je travaille dans mon atelier, chez moi. J’ai participé par le passé à des ateliers collectifs. C’était très agréable mais la démarche n’est pas la même.  

Parlez-nous un peu de votre itinéraire... Quand avez-vous commencé à sculpter ? Quelle formation avez-vous suivi ?

J’ai commencé le modelage de la terre par la céramique Raku qui est une technique ancestrale japonaise liée à la philosophie zen, faisant appel aux principes du Wabi Sabi. J’ai gardé ces principes que j’ai appliqué à mon travail de sculpture ce qui explique le dénuement, la simplicité dans laquelle se trouvent mes personnages.

 

Merci infiniment, Claude JUSTAMON, de m'avoir consacré de votre temps précieux. Je crois que vous êtes peu présente sur les réseaux sociaux et internet en général. Ce cadeau m'est d'autant plus cher. J'espère qu'il permettra à d'autres que moi de découvrir votre registre artistique empreint d'un profond humanisme. MERCI.

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2022-09-21T20:49:04+02:00

Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

Publié par Tlivres
Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

Nous sommes le 21 septembre, la journée mondiale Alzheimer.

J'aime quand la littérature nous permet d'aborder des sujets sociétaux, des sujets sensibles, graves, que la fiction permet d'aborder avec un angle différent.

Je pense notamment au dernier roman de Frédérique DEGHELT aux Editions de L'Observatoire : "Celle qui fut moi".

L'écrivaine nous met sur la voie de ce que traverse Sophia L subit de sa mère, malade d’Alzheimer depuis deux années, son agressivité grandissante, un symptôme bien connu de la pathologie. Perdue dans ses pensées, elle confie à sa propre fille qu’elle appelle « Mademoiselle », ses tourments. Elle se souvient de sa fille évoquant dans sa plus tendre enfance son autre maman, "une belle et grande femme aux yeux verts", vivant dans un pays exotique. Ses dessins étaient inspirés de décors insulaires un brin tropicaux, tout en couleurs. Si les propos de l’enfant avaient à l’époque le don de la mettre en colère, remettant chaque jour en question sa filiation maternelle, il semble que cette histoire lui devienne aujourd’hui insupportable. Il faut dire que cette femme avait choisi d’abandonner sa famille bourgeoise et une carrière promise aux plus riches pour vivre une histoire d’amour avec un modeste fils d’immigré italien, une histoire aussi improbable que rocambolesque. La maternité lui avait longtemps résisté au point d’imaginer recourir à l’adoption. Et puis, il y avait eu deux naissances, à un an d’intervalle, une fille d’abord, l’ingrate, un garçon ensuite, le préféré des deux, vivant désormais en Australie et se contentant de subvenir financièrement aux besoins de sa mère. Alors que Sophia L prend de plus en plus en charge sa mère, elle ressent un besoin irrépressible d’en découdre avec son passé, l’histoire de sa vie, à moins que ça ne soit de celle d’avant…

Le roman prend la dimension d’un thriller psychologique au fil des évocations aux lisières de la magie et du spiritisme. Confrontée à la réalité de certaines images longtemps apparues sans explication dans son esprit, Sophia L éprouve la sensation oppressante de toucher du doigt sa vie d’avant. Et  Frédérique DEGHELT de poser incessamment la question : « Qu’est-ce qu’un être humain ? ». De tout temps, l’Homme s’est interrogé sur une vie après la mort. Dans ce roman, il est question d’incarnation et de réincarnation.
 
Je suis sortie de ma lecture une nouvelle fois subjuguée par la beauté de la prose de l’autrice et envoûtée par le sens des mots. Combien de fois me suis-je interrogée moi-même sur l’existence du destin ? Ce roman a fait résonner ma profonde sensibilité.

De cette écrivaine, vous aimerez peut-être aussi :

La grand-mère  de Jade "

La vie d'une autre "

La nonne et le brigand "

Les brumes de l'apparence "

"L'oeil du prince"

"Agatha"

"Sankhara"...

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2022-09-20T06:42:55+02:00

Miniaturiste de Jessie BURTON

Publié par Tlivres
Miniaturiste de Jessie BURTON
 
Traduit de l’anglais par Dominique LETELLIER
 
Je ne connaissais pas encore la plume de Jessie BURTON, l’écrivaine britannique. C’est ma grande fille qui m’a mise sur la voie de son premier roman, « Miniaturiste », bonne pioche.
 
Nella Oortman a 18 ans. Elle est originaire d’Assendelft. Son père, le Seigneur Oortman, est décédé il y a 2 ans, laissant la famille criblée de dettes. Sa mère ne réussit plus à subvenir aux besoins de ses enfants. Nella a un frère, Carel, et une soeur, Arabella. Nella, l'aînée, accepte un mariage prometteur, un mariage qui réduira le nombre de bouches à nourrir. Elle arrive à Amsterdam avec son perroquet Peebo chez son mari, Johannes Brandt, un homme d’affaires hollandais. Elle rencontre Marin, sa sœur, Cornelia, servante, et Otto, un homme noir, serviteur du frère de Marin. Elle reçoit de son mari un cadeau extraordinaire, un cabinet, une maison de poupées que Nella va s’attacher à décorer avec les soins d’un Miniaturiste, un artisan d'art. Elle ne sait pas encore qu’une première commande lui réservera bien des surprises.
 
A travers des personnages de fiction, Jessie BURTON restitue la vie d’un riche marchand du XVIIème siècle. Dans le style littéraire de l’époque, éminemment romantique, elle nous livre des descriptions fascinantes de la vie quotidienne d’hommes et de femmes des Pays Bas au temps de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales. Le pays se distingue à l’époque dans la conquête du monde, l’écrivaine fait du commerce du sucre un objet de convoitises mais il y a aussi les épices, les tissus… qui naviguent à travers mers et océans.
 
« Miniaturiste », c’est un roman d’atmosphère. L’autrice met tous nos sens en éveil.
 
L’écrivaine brosse le portrait d’une femme moderne qui n’a que faire des us et des coutumes. Intelligente, elle voit bien qu’il se passe quelque chose d’anormal avec son mari. Jessie BURTON s’inspire de la maison de poupée exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam et fait de la décoration du cabinet de Nella un prétexte à sortir d’une maison parfaitement orchestrée. Hors des murs, la vie publique s’offre à Nella, elle, la jeune femme pauvre de la campagne, pour le meilleur comme pour le pire.
 
Dans un roman profondément ancré dans la vie quotidienne d’Amsterdam, elle réussit à glisser une part de mystère venant déstabiliser l’ensemble de l’édifice. Nella va découvrir des secrets très bien gardés et une histoire familiale rocambolesque. Le roman est haletant.
 
Et puis, il y a l’art. Si le XVIIème siècle correspond à l’âge d’or de la peinture néerlandaise, il est un art moins connu mais tout aussi EXTRAordinaire, celui de la miniature, une discipline qui nécessite un talent fou de minutie, un registre qui fait appel à des compétences singulières et oblige à des pratiques exceptionnelles. 
 
La plume est savoureuse, le jeu de l’écriture fascinant. Ce roman, je l’ai dévoré !

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2022-09-19T20:54:18+02:00

Tous différents, tous les mêmes !

Publié par Tlivres
Tous différents, tous les mêmes !

Ma #lundioeuvredart relève du street art et se veut donc éphémère.

 

Si vous êtes dans le secteur d’Angers et que vous avez envie de la voir, faites vite, bientôt elle aura disparu.

 

« Tous différents, tous les mêmes », c’est le slogan d’une œuvre participative réalisée avec 400 Angevins et orchestrée par les 11 Maisons de Quartier pour l’ouverture de l’édition 2022 des Accroche Coeurs.

 

C’est une œuvre artistique, une déclinaison de l’opération « Inside Out project » du street artiste et plasticien JR, le grand, le boss du genre. Vous avez reconnu l’arrière plan, un fond blanc avec des pois noirs, utilisé en 2016 par Le Trois-Mâts sur le quartier Justices Madeleine Saint-Léonard.

 

C’est une œuvre esthétique avec un patchwork de photographies collées au sol pour accorder à chacun, chacune, une place dans l’espace public. 

 

C’est un acte politique aussi qui vise à reconnaître chacun comme faisant partie d’un tout, d’une communauté, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, un lieu emblématique en termes de République. Il y a des enfants, des adultes, des personnes âgées, des gens sérieux, d’autres qui rient, d’autres encore qui tirent la langue ou font des grimaces… chacun est libre de son interprétation ! C’est aussi ça faire société, non ? 

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2022-09-15T06:00:00+02:00

Faire corps de Charlotte PONS

Publié par Tlivres
Faire corps de Charlotte PONS

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur un #secondroman de la #selection2022 des 68 Premières fois, "Faire corps" de Charlotte PONS aux Editions Flammarion.

Ce livre résonne profondément avec l'interview d'hier de Virginie EFIRA et Rebecca ZLOTOWSKI, elles répondaient au question de Léa SALAMÉ dans le 7/9.30 de France Inter pour la promotion d'un film qui sortira au cinéma le 21 septembre et que je me promets d'aller voir : "Les enfants des autres".

Il y est question d'une femme qui s'attache à l'enfant d'une autre et pose la question : "Qu'est-ce qu'être mère ?".

Sandra, la narratrice du roman de Charlotte PONS, a la quarantaine. Depuis le drame de son petit frère, elle a pris la décision de ne jamais être mère. De fait, ses aventures avec les hommes n’ont été que de courte durée, des soirées sans lendemain. Quand son ami d’enfance, Romain, homosexuel, lui fait part de son désir d’un enfant et des nombreuses tentatives de GPA (Gestation Pour Autrui) aux Etats-Unis, sans succès, Sandra se retrouve malgré elle au cœur d’une sombre histoire de prêt de son corps.

Avec ce roman, Charlotte PONS explore les différentes dimensions d’une mère et de l’identité d’une femme à travers le filtre de la maternité.

Ce roman aurait pu être militant, il ne l’est pas, il met toutefois le doigt sur les enjeux éthiques, sociaux, économiques, sanitaires, politiques… que revêt la GPA. L’écrivaine nourrit notre position personnelle sur le sujet. 

La plume de Charlotte PONS est directe et les mots puissants. J'ai été frappée en plein cœur.

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2022-09-13T12:31:31+02:00

La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Publié par Tlivres
La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Éditions Dalva

 

La rentrée littéraire réserve bien des surprises. Comme j’aime me laisser porter par les conseils d’une libraire (ici Sonia de la Librairie Contact 😉), ajouter un livre dit « À découvrir » à la pile que je viens de choisir 😉 Je parle du premier roman de Corinne MOREL DARLEUX publié par une maison d’édition dédiée aux voix de femmes.

 

La narratrice a été élevée par sa mère, aujourd’hui décédée. Elle a eu un accident de moto. Elle ouvre les yeux dans une maison forestière. Là, y vivent Stella, souffrant de crises clastiques, et puis Jeanne. Entre hallucinations et réalité, son cœur balance, son corps tout entier aussi !

 

Ce premier roman pourrait bien faire de l’œil aux fées des 68 Premières fois 🍀

 

Il y a dans ce conte onirique un rapport au corps tout à fait exceptionnel. Meurtri par l’accident, endolori, ankylosé, il cherche la voie d’une SURvie. On mesure à travers le personnage de fiction de la narratrice dont on ne connaît ni le nom ni les origines qu’un corps, la chair, les organes… ont leur propre rythme, leur propre existence. Ne parlons-nous pas de mort cérébrale ? Ce premier roman, c’est une invitation à faire une pause, se recentrer sur son corps, y puiser la lumière, l’énergie, la vie, quoi !

 

Et puis, il y a la force de l’environnement, une nature profonde, la forêt, les montagnes, une forme de refuge, autant d’éléments propices à la reconstruction psychique. 


Il faut que je sorte. Depuis que je suis ici, le paysage m’a toujours permis de me rincer le regard et l’âme, du vallon à la montagne. La maison est mon abri mais c’est dehors, dans l’air mordant de l’hiver, que mon esprit se désengourdit. Que mes sens s’affûtent, que je me sens résolument en vie. P. 115

Comme j’ai aimé que l’écrivaine aille puiser dans une autre langue que la nôtre pour y trouver un terme tellement approprié pour décrire ce que le vent peut apporter de puissant, de force et d’allégresse, l'effervescence des sens.


Alors que je m’extasiais un jour de grand vent des bourrasques qui manquaient m’envoyer à terre, me coupant le souffle et me gonflant d’allégresse, ces hôtes de passage m’avaient appris, amusés, qu’ils possédaient un terme pour ça : s’enventer, littéralement aller avec le vent. Je m’étais sentie vivifiée jusqu’aux poumons par l’idée qu’il existe un mot pour décrire ce sentiment qui vous fait courir en bord de la mer ou en forêt, vous fondre dans le grand vent qui revigore et apporte la consolation. P. 114

Cet hymne à la nature ne serait rien sans les mots, et le pouvoir de la contemplation.

 

Enfin, dans ce monde alternatif à l’urbain, il y a aussi les animaux. 


Cette petite vie souple qui appuie légèrement contre mes côtes est incroyablement bienfaisante. P. 124

Ce roman, c’est encore une invitation à observer et se nourrir de ce qu’ils  peuvent nous apporter de réconfort, une certaine forme de substitut à la frénésie qui nous entoure. Ils ont cette sensibilité qui permet à l’individu de prendre conscience de son humilité. S’il s’agissait là d’une voie pour sauver l’humanité…

 

Ce premier roman écrit dans une plume poétique, délicate et sensuelle, nous propose de faire corps avec la nature, d’entrer en fusion avec ce qu’elle a de vivant. Le dessin de la première de couverture, sublime, une œuvre d’art réalisée par Pedro TAPA, le dévoile à elle seule.

 

« La sauvagière » est « À découvrir », je confirme ! C'est une lecture enivrante. 

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2022-09-12T21:12:24+02:00

L’enceinte de Jean-Joseph DIX-NEUF

Publié par Tlivres
L’enceinte de Jean-Joseph DIX-NEUF

Au Parc de Pignerolles de Saint-Barthélémy d’Anjou, il y a des Botero comme s’il en pleuvait.

 

L’exposition est titrée : « Art staff ». 

 

Vous vous souvenez du personnage de Botero aux contours simples mais qui, au gré des accessoires, devient tantôt Le Petit Prince, tantôt l’ambassadeur de la journée en faveur de l’autisme.

 

Là, le concept est original, des artisans d’art, des graffeurs, des artistes… s’approprient le personnage mais en 3D pour nous livrer 50 sculptures installées sur socle et disséminées dans tout le parc.

 

Il y en a pour tous les goûts.

 

Personnellement, j’ai choisi « L’enceinte », une œuvre réalisée en bois sur la maternité.

 

La face, en séquoia, c’est une image de la vie, un beau ventre tout rond avec une cœur sculpté dessus, celui du bébé qui se développe dans les entrailles d’une femme. Cette grossesse est annonciatrice d’un heureux événement qui contribuera au renouvellement des générations, à l’avenir de l’humanité. Sur le chapeau, en relief, délicatement travaillé, une scène de nature, un paysage de montagne, un oiseau volant dans un arbre.

 

Et puis, il y a le dos, en racine de thuya, une scène macabre. Les femmes sont souvent les premières armes de guerre. Parce que l’Homme est capable du meilleur comme du pire, là une boule toute noire représentant un enfant mort né, les génocides, l’éradication des populations. Sur le chapeau, un char.

 

Cette œuvre réalisée par un sculpteur sur bois est tout un symbole, ma préférée de toute l’exposition. Et vous, laquelle préférez-vous ?

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2022-09-11T06:00:00+02:00

« Is There Any Love ? » de Kid CUDI

Publié par Tlivres
« Is There Any Love ? » de Kid CUDI

Ma #chansondudimanche, c’est du rap, le titre « Is There Any Love ? », extrait du nouvel album de Kid CUDI,  « A Kid Named Cudi » sorti très récemment. 

 

Dans cette chanson, il y a les paroles. Comment ne pas succomber au titre « Est-ce qu’il y a de l’amour dans ce monde » ?

 

Kid CUDI répond par l’affirmative et lui sait tout particulièrement ô combien l’amour peut être important quand le parcours de vie est chahuté.

 

Kid CUDI est orphelin d’un père mort d’un cancer quand il n’était encore qu’un enfant. Il fût élevé par sa mère avec son frère et ses deux sœurs.

 

Plus récemment, il a vécu une période de dépression, consommation de drogues et subi un AVC, c’est beaucoup pour un seul homme. Il doit son salut à sa mère, encore elle !

 

Ces informations je les tiens de « Very good trip », l’émission de Michka ASSAYAS 😉

 

Kif CUDI se met à nu dans cette chanson et témoigne de son parcours d’homme mais aussi d’homme noir, ce qui donne un nouvel écho au texte. Kid CUDI est originaire de l’Ohio, le chanteur new-yorkais a des choses à nous dire et tout en beauté.

 

Il y a le rythme et des sons aussi, du rap, oui, mais nouvelle génération. Ça me fait d’ailleurs penser à Pierre DUCROZET, l’écrivain, qui, au micro de Rebecca MENZONI dans Totemic nous appelait à nettoyer nos oreilles pour apprécier la musique d’aujourd’hui à sa juste valeur et ne pas la rejeter en bloc comme le ferait un « vieux con » !

 

Il y a enfin la couverture du single, une version dessinée de la planète et en lisière, ouest, le profil d’un homme portant des lunettes. Les couleurs sont chaudes et prometteuses de mélodies envoûtantes.

 

Allez, je vous laisse maintenant écouter 🎶 

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2022-09-09T07:34:41+02:00

L'inventeur de Miguel BONNEFOY

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L'inventeur de Miguel BONNEFOY

Editions Rivages

Après 

Le voyage d'Octavio

Sucre noir

Héritage

 

place à "L'inventeur".

Augustin MOUCHOT, vous en avez entendu parler ? Moi pas ! L'homme est né en avril 1825 dans l'atelier de serrurerie de ses parents. L'enfant a cumulé toutes les maladies possibles et imaginables. Chétif, il a pourtant réussi à passer son bac de lettres en 1845. Après une première expérience dans l'enseignement dans la région de Dijon, une Chaire de mathématiques à Alençon, il dépose son premier brevet pour un heliopompe. Puis il poursuit ses travaux d'exploration d'une marmite solaire. Il passera du temps en Algérie et représentera même le pavillon du pays africain à l’Exposition Universelle de 1878. Il sera pourtant détrôné dans son parcours par les moteurs à explosion et l'énergie fossile. Si le monde lui avait donné raison à cette époque, nous n'en serions peut-être pas là en termes d'environnement !

Retrouver la plume de Miguel BONNEFOY est toujours un plaisir, surtout quand il s'agit de redorer le blason d'un inventeur qui, à défaut, serait tombé dans l'oubli. 

L'écrivain est attiré par l'invention en général. Vous vous souvenez peut-être de Margot dans "Héritage", cette enfant qui voulait devenir aviatrice et qui montait de drôles de machines à Valparaiso au Chili. Il y a quelque chose d'inspirant dans l'écriture de Miguel BONNEFOY, une invitation à créer et à aller au bout de ses rêves, des personnalités tenaces qui, contre vents et marées, vont lutter pour convaincre le monde de les suivre dans leurs aventures.

Augustin MOUCHOT ne partait pourtant pas avec tous les atouts. De santé fébrile, d'un naturel timide, ce n'était pas chose aisée pour lui que de monter au front, il l'a pourtant fait. 

Il y a des passages magnifiques avec de très belles descriptions du Mont Chélia en Algérie...


Là-haut, un empire de chênes noirs, c’était un autre monde. Vieux de six cents ans, droits, loyaux, ténébreux, des cèdres prodigieux s’élevaient tels des demi-dieux, des géants, des titans, des cathédrales, des créatures divines, plantant leurs racines directement dans la roche, tout un peuple à la fois céleste et monstrueux. P. 153

Si Augustin MOUCHOT n'avait pas d'illustres personnages dans sa famille, susceptibles de lui laisser un héritage (tiens tiens, encore un sujet du précédent roman !), il s'inspirait de Dame Nature pour voir grand.
Ce roman, il est historique, d'aventure, et il concourt à la mémoire d'un inventeur.

Si la première partie est un peu terne à mon goût, dans la seconde, j'ai pris plaisir à retrouver l'élan du romanesque auquel Miguel BONNEFOY nous avait habitués et là, pas la peine d'y connaître grand chose en mécanique !

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2022-09-08T19:16:36+02:00

Saint Phalle Monter en enfance de Gwenaëlle AUBRY

Publié par Tlivres
Saint Phalle Monter en enfance de Gwenaëlle AUBRY

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur le dernier livre de Gwenaëlle AUBRY, "Saint Phalle Monter en enfance" aux éditions Stock, un essai qui revisite une partie de la vie de Niki DE SAINT PHALLE, cette artiste que j'aime tant.

Nul doute que Charles ROUX aurait quelque chose à en dire, peut-être quelques copies doubles, à moins que ça ne soit un roman !

Au fil de XII chapitres, dont les titres sont choisis parmi les vingt-deux cartes du jeu, les Arcanes majeurs, Gwenaëlle AUBRY propose une forme de médiation artistique singulière autour de l’œuvre de Niki de SAINT PHALLE, le Jardin des Tarots réalisé sur la colline de Garavicchio en Toscane.

Elle déroule le fil de l’existence d’une artiste hors norme. La vie avait bien mal commencé pour elle avec ce viol incestueux à l’âge de 11 ans, l’été des serpents. A l’instar de sa mère qui voulait tout cacher, Niki de SAINT PHALLE montre tout, elle se joue de tout pour mieux se venger. Elle se marie avec Harry MATHEWS comme les règles de la bourgeoisie l’y obligent. C’est avec lui qu’elle a deux enfants mais ils ne sauraient la retenir au foyer familial. L’appel de l’art est trop fort. Elle rencontre Jean TINGUELY avec qui elle va jouir de l’existence. Lui est un passionné de Formule 1. Tous deux me font penser au couple formé par « Gabriële » BUFFET et PICABIA. Ils sont fougueux, ils croquent la vie à pleines dents, enivrés par la vitesse de leur bolide comme des événements.

Dans une narration à la première personne du singulier, Gwenaëlle AUBRY prête sa plume tantôt à la voix de Niki de SAINT PHALLE, tantôt à sa démarche personnelle. J’ai beaucoup aimé le croisement des trajectoires et le concept de « Monter en enfance ».

J'en suis sortie enivrée !

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2022-09-07T18:04:34+02:00

Le Bourgeois Gentilhomme de Molière revisité par Denis PODALYDES

Publié par Tlivres
Le Bourgeois Gentilhomme de Molière revisité par Denis PODALYDES

Avant que les Accroche-Coeurs ne commencent et que soit lancée la saison 2022-2023 du Grand Théâtre d'Angers, je ne pouvais pas ne pas revenir sur le quatrième spectacle du Festival d'Anjou auquel j'ai eu la chance de participer. 

Après 

Les combats d’une effrontée

Fallait pas le dire !

Comme il vous plaira

place au spectacle mis en scène par Denis PODALYDES : "Le Bourgeois Gentilhomme" de Molière.

Je crois que nous sommes nombreux à avoir découvert la pièce de théâtre au collège. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé la prose du dramaturge du 17ème siècle.

Deux mots de l'histoire :

Il était une fois un bourgeois, Monsieur Jourdain, qui, à la tête d'une petite fortune, souhaitait s'approprier les codes des nobles. Mais ne devient pas noble qui veut ! Monsieur Jourdain, ne comprend rien aux disciplines artistiques, et ce n'est là qu'un volet du personnage, haut en couleur. Quant à sa verve, nous repasserons !

La mise en scène de Denis PODALYDES est juste truculente.

Dès les premières minutes, on se rend compte de l'immense gap à combler entre les us et coutumes de notre bourgeois et celles des congénères qu'il souhaite imiter. C'est cocasse, loufoque et burlesque, et puisque le ridicule ne tue plus, notre Monsieur Jourdain va faire boulette sur boulette, c'est à mourir de rire.

Les costumes sont absolument magnifiques. 

Le décor est particulièrement surprenant. Composé d'un arrière-plan sur deux étages, un bâtiment en coupe permet le cumul de deux scènes en même temps, c'est ingénieux et parfaitement adapté pour donner du rythme.

Du rythme, je peux vous dire qu'il y en a ! Les comédiens ne cessent de courir à travers la scène, les portes s'ouvrent subitement, elles se referment en claquant, les danseurs volent, c'est bouillonnant à l'envi.

Quant au comédien, c'est un pur bonheur. Outre notre Monsieur Jourdain interprété magnifiquement, ils sont une petite vingtaine à se relayer pour faire vivre le spectacle. Il y a des comédiens, des danseurs, des chanteurs, un joli panel d'artistes très talentueux.

Ce spectacle est le plus divertissant de tout ce que j'ai pu voir cette saison, un souvenir inoubliable.

Si vous voulez vous faire une petite idée, n'hésitez pas à visionner la bande annonce.

Quant à moi, je voudrais remercier les délicates attentions qui ont eu l'idée de ce très beau cadeau d'anniversaire, avouez que 4 spectacles au Festival d'Anjou, c'est royal !

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2022-09-07T06:00:00+02:00

Jour bleu de Aurélia RINGARD

Publié par Tlivres
Jour bleu de Aurélia RINGARD

Parce que je ne lis plus les quatrièmes de couverture des livres depuis belle lurette, dans le cadre de l'édition #jamaissansmon68, je vous propose de découvrir les premières lignes d'un roman de la #selection2022 des 68 Premières fois : "Jour bleu" d'Aurélia RINGARD aux éditions Frison-Roche.

Il y a eu cette soirée de vernissage d’une exposition, cet échange entre elle et lui, et puis ce rendez-vous trois mois plus tard, gare de Lyon. Elle habite Paris. Lui arrivera avec le train venant d’Annecy à 13h. Arrivée tôt le matin, pour être à l’heure, elle se remémore les trains du vendredi soir, ceux qui l’emmenaient elle et son frère passer le week-end chez leur père. Leurs parents étaient divorcés. Quel déchirement de devoir la quitter, elle. Le temps de l’attente est l’opportunité pour les souvenirs d’affluer, de retisser le fil de la vie de celle qui a trente-cinq ans. C’est aussi celle de nourrir le désir…
 
Aurélia RINGARD nous livre un premier roman ou l’introspection d’une jeune femme dans un lieu public les quelques heures précédant les retrouvailles avec son amant.
 
Elle observe celles et ceux qui l’entourent, la société en transit qui, dans un café de gare, vit un sas entre deux existences comme autant de prétextes à inventer les vies, heureuses ou bafouées, lire les émotions qui s’expriment sur les visages et agitent les corps, trouver les mots pour traduire les ressentis…
 
La jeune femme a besoin d’un ancrage, de valeurs sur lesquelles compter, de faire le point sur ses propres intentions à elle, avant de les diluer avec celles d’un autre. 
 
Elle prend le temps nécessaire pour une parfaite maîtrise de soi. C'est cet exercice qui a capté mon attention.
 
Aurélia RINGARD joue sur les registres du regard, l’un porté sur l’extérieur avec ce qu’il a de profondément troublant et l’autre porté sur l’intérieur, un brin spirituel, qui cherche la confiance en soi.
 
Dans une narration qui alterne le voyage intérieur avec le je et le survol d’une scène de genre avec la troisième personne du singulier, Aurélia RINGARD nous offre un roman singulier, très actuel, qui interroge sur le chemin restant à parcourir pour chacun.

Si vous optez pour #jamaissansmon68, vous n'aurez que l'embarras du choix !

"Faire corps" de Charlotte PONS

"Aux amours" de Loïc DEMEY,

 "Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON,

"Furies" de Julie RIOCCO,

"Les maisons vides" de Laurine THIZY, découvrez les premières lignes

"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,

"Les envolés" d'Etienne KERN,

"Les enfants véritables" de Thibault BERARD, un coup de , découvrez les premières lignes

"Une nuit après nous" de Delphine ARBO PARIENTE

"Blizzard" de Marie VINGTRAS,

"Saint Jacques" de Bénédicte BELPOIS,

 "Les confluents" de Anne-Lise AVRIL, découvrez les premières lignes

"Le parfum des cendres" de Marie MANGEZ, découvrez les premières lignes

"Jour bleu" de Aurélia RINGARD

"Debout dans l'eau" de Zoé DERLEYN,

"La fille que ma mère imaginait" de Isabelle BOISSARD...

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2022-09-06T06:00:00+02:00

La nuit des pères de Gaëlle JOSSE

Publié par Tlivres
La nuit des pères de Gaëlle JOSSE
La rentrée littéraire a sonné, l'heure d'un nouveau rendez-vous avec Gaëlle JOSSE : « La nuit des pères » chez Notabilia éditions, un texte d'une violence inouïe, pas celle des poings, non, celle des mots. 
 
Isabelle est sur le point d’arriver dans la région de Chambéry à la maison familiale, celle de son enfance. Ça fait longtemps qu’elle n’y est plus revenue. Mais là, elle n’avait pas vraiment le choix. Son frère, Olivier, le lui a demandé. Leur père de 80 ans, veuf, montre les premiers symptômes de la « maladie de l’oubli ». Il a besoin d’elle. Ce n’est pourtant pas de gaieté de coeur. Ce père, il ne l’a jamais aimée, c’est ce qu’elle se dit, il l’a fait souffrir, terriblement, et puis il y avait ce cri… nocturne ! Mais ce séjour bref, quelques jours, pourrait bien lui réserver quelques surprises…
 
Après « Ce matin-là » qui sort tout juste en version poche, « Une longue impatience » aussi, Gaëlle JOSSE nous propose un nouveau roman de l’intime, une histoire familiale marquée par des relations père/fille compliquées. Avec la fin de vie qui  s'annonce, la sensibilité est exacerbée, les sentiments douloureux et les émotions décuplées.


Te voilà à l’orée de l’oubli, de tous les oublis, te voilà au seuil de la pénombre, je suis ta fille absente, ta fille invisible et pourtant je tremble à l’idée qu’un jour tu ne connaîtras plus ni mon nom ni mon visage. Aurais-je traversé toute ta vie comme une ombre ? P. 35

C’est la voix d’Isabelle qui résonne dans les premières pages avec ce semblant de conversation qu’elle tiendrait avec son père. Ses interpellations sont déchirantes, le tutoiement, un uppercut, une manière de réduire les distances entre deux êtres que tout a toujours éloigné. L’écho n’en est que plus fort. Il m'a laissée un temps abasourdie. 
 
Isabelle ne va pas rester seule avec ses fantômes. Dans ce roman choral, d’autres personnages, tous de fiction, vont prendre place et donner de la voix.
 
Gaëlle JOSSE a ce talent d'imaginer des psychologies ciselées d'êtres qui au fil du temps, des épreuves de la vie, se sont construits, avec leurs forces et leurs faiblesses. A l'heure du bilan, le passé est terrifiant et le fardeau lourd à porter. 
 
Si Isabelle connaît son père à travers ses propres souvenirs d’enfance et d’adolescence, son existence à lui ne saurait en être réduite. Comme j'ai aimé découvrir cette période de l'existence qui l'a marqué, lui, à vie, une période au cours de laquelle la grande Histoire est venue perturber un itinéraire qu'il croyait tout tracé. Là, mon coeur a fait boum.
 
Avec Gaëlle JOSSE, si le fond est rempli de surprises, la forme est elle aussi profondément étonnante. Si j’avais pensé me retrouver en pleine tragédie grecque construire en cinq parties, c’était sans compter sur la capacité de l’écrivaine à faire un pas de côté, une originalité permise grâce à une grande maîtrise de l’exercice narratif. Chapeau Madame !
 
Les pages se tournent, les confidences se font, les secrets de famille se dévoilent comme autant d’effets de rupture qui donnent à l'écriture une puissance et un rythme foudroyant.
 
Comme tous les romans de Gaëlle JOSSE, celui-là est court, mais quel choc. Les mots sont savamment choisis, les phrases claquent !
 
Au moment de refermer le livre, j'ai pris conscience de mon apnée. J’avais tout simplement oublié de respirer ! Ce roman, c'est une lecture coup de poing, un texte inoubliable.
 
Je suis une fidèle de la plume de l'écrivaine, retrouvez :
 
 
De la rentrée littéraire de septembre 2022, laissez-vous séduire aussi par le dernier roman de Gilles MARCHAND
 

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2022-09-05T06:00:00+02:00

Re-Source de Sarah QUENTIN

Publié par Tlivres
Re-Source de Sarah QUENTIN

Comme chaque année, la fin de l’été est marquée par un parcours artistique, Nov’Art, sur Rives du Loir en Anjou.

 

Ma #lundioeuvredart c’est une création EXTRAordinaire.

 

D’abord, parce qu’elle m’a scotchée. C’est notamment ça la vocation de l’art, non ? 

 

Esthétiquement parlant, elle est composée, au sommet, d’un gros robinet, et, au-dessous, d’un flux d’objets peints de couleur bleu roi. Contemporaine, elle contraste avec les bâtiments anciens du Presbytère, une trace de l’histoire qui forme autour d’elle un écrin en matériaux nobles.

 

Et puis, cette œuvre est une création collaborative. Elle est le fruit du travail du Conseil Municipal des enfants, des employés des services techniques de la commune, tous encadrés par une artiste professionnelle, plasticienne, Sarah QUENTIN.

 

Elle est enfin porteuse d’un message citoyen. Réalisée pendant la Semaine européenne de réduction des déchets en novembre 2021, elle témoigne de ceux, en flux continu, que nous produisons en consommant. Il y a plusieurs manières de sensibiliser le grand public et de l’amener à des prises de conscience. Là, ce sont les enfants qui nous rappellent nos responsabilités et ils le font tout en beauté. Bravo !

 

En plus, elle porte le titre « Re-Source », une invitation à imaginer un monde nouveau pour assurer la pérennité de l’humanité. 

 

Cette création, c’est celle qui cette année a retenu toute mon attention. 

 

Mais il y en a d’autres que vous pouvez découvrir en accès libre, gratuitement, seul.e ou en famille. Et les bords du Loir sont particulièrement séduisants, en plus du moulin. 

 

Alors, n’hésitez pas y aller faire un tour. Ce sont les Journées du Patrimoine qui clôtureront cette 40ème édition.

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2022-09-04T21:02:31+02:00

Looking for the summer de Chris RÉA

Publié par Tlivres
Looking for the summer de Chris RÉA

Ça y est, c’est la rentrée, l’arrivée de la pluie (salvatrice pour Dame Nature, c’est vrai !) mais les lumières se font déjà plus ternes, le jour se lève plus tard et se couche plus tôt, alors que moi, je rêve de l’été.

 

J’ai trouvé chez Chris RÉA la #chansondudimanche qui me convient 🥰 « Looking for the summer », c’est l’éveil du printemps qui contraste avec l’endormissement de l’automne.

 

Cette chanson est une métaphore de la vie en général et plus spécifiquement d’un père regardant sa fille, adolescente, grandir, s’éveiller, muter vers l’adulte qu’elle deviendra. Lui regarde derrière lui et se souvient de sa propre adolescence, un brin nostalgique. Ce texte est signé de Chris RÉA et produit par Jon KELLY, également un britannique. 

 

Dans cette chanson, il y a le sens des paroles bien sûr, qui me touche tout particulièrement. Elle date de 1991, l’occasion d’un p’tit clin d’œil à ma grande fille 😉 

 

Ce titre est extrait du 11ème album de l’artiste anglais : Auberge.

 

Il y a les notes de musique aussi, de guitare, piano, saxophone… pour accompagner la voix du crooner, le ton chaleureux et le timbre reconnaissables entre tous. 

 

Allez, j’ai assez parlé, maintenant, savourez 🎶 

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2022-09-01T12:07:58+02:00

Les confluents de Anne-Lise AVRIL

Publié par Tlivres
Les confluents de Anne-Lise AVRIL

Parce que je ne lis plus les quatrièmes de couverture des livres depuis belle lurette, dans le cadre de l'édition #jamaissansmon68, je vous propose de découvrir les premières lignes d'un roman de la #selection2022 des 68 Premières fois : "Les confluents" de Anne-Lise AVRIL aux éditions Julliard, une invitation au voyage.

Jaya quitte son île indonésienne. Nous sommes en 2040. Il souffle un air d’apocalypse sur ce petit coin de paradis. Les tortues qui nageaient au pied des pilotis des maisons ont disparu. L’océan continue d’envahir les terres. La température est caniculaire. Jaya quitte aussi son frère, Aslam, qui, lui, continue d’avoir la foi en son territoire, sa planète. Il plante incessamment des palétuviers dans la mangrove. Liouba et Talal, eux, embarquaient, s’envolaient, quittaient leur terre pour le travail. Nous sommes en 2009. Elle est née à Moscou d’un père français, botaniste, et d’une mère de Sibérie, journaliste, tous deux récemment disparus. Elle, dans les pas de sa mère, se destine à l’écriture. Elle a choisi de parler d’un homme qui plante des arbres pour reconstituer une forêt native dans le désert. Elle voudrait faire rayonner la technique zaï venue du Sahel et qui permet aux végétaux de pousser grâce à l’action des termites. Lui vit à Berlin et parcourt le monde. Il est photographe. Un jour, ils se croisent, se parlent, c’est là que leur histoire commence… et que tous les destins vont se croiser !
 
Ce roman, c’est celui du mouvement, celui de la terre qui tourne sur elle-même, celui de la terre qui tourne autour du soleil. A l'image de cette forme de révolution, des êtres sont sur le départ. Ils quittent leur pays, par la voie de l’eau ou des airs, en quête d'une terre d'asile.
 
Il y a la menace des grands mouvements de populations, ceux guidés par le besoin irrépressible de sauver sa vie contre vents et marées, ce proverbe n'a jamais été aussi vrai. Il y a là un réflexe presque animal, un instinct de survie qui poussent les réfugiés climatiques à partir.

Ce roman, c’est aussi celui de rencontres, d’une certaine forme de fraternité qui naît quand les êtres sont un brin vulnérables, fragilisés par une certaine forme de solitude, et qui trouvent là comme une évidence de se lier. Nul doute que Socrate y verrait là une illustration de ses grands principes.

Ce roman c’est celui du désir ardent, celui d’une passion amoureuse, celui de l’attirance des corps, celui des pulsions charnelles. 

Anne-Lise AVRIL nous livre un premier roman envoûtant dans un climat de fin du monde. Elle laisse une trace dans la littérature contemporaine de la jeune génération, celle qui a 20 ans en 2020, qui ne se fait plus aucune illusion sur l’avenir de l’humanité mais elle ne saurait se résigner pour autant à mourir. Il y a ici ou là des hommes et des femmes assez fous pour rêver encore, RESISTER.

Anne-Lise AVRIL nous livre un premier roman d'une très grande maîtrise où les métaphores riment avec la couleur des sentiments. Les mots sont tendres et déchirants, la plume rythmée par les événements, le propos militant.

Si vous aussi prônez un été #jamaissansmon68, vous pouvez aussi opter pour... 

"Faire corps" de Charlotte PONS

"Aux amours" de Loïc DEMEY,

 "Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON,

"Furies" de Julie RIOCCO,

"Les maisons vides" de Laurine THIZY, découvrez les premières lignes

"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,

"Les envolés" d'Etienne KERN,

"Les enfants véritables" de Thibault BERARD, un coup de , découvrez les premières lignes

"Une nuit après nous" de Delphine ARBO PARIENTE

"Blizzard" de Marie VINGTRAS,

"Saint Jacques" de Bénédicte BELPOIS,

 "Les confluents" de Anne-Lise AVRIL,

"Le parfum des cendres" de Marie MANGEZ, découvrez les premières lignes

"Jour bleu" de Aurélia RINGARD

"Debout dans l'eau" de Zoé DERLEYN,

"La fille que ma mère imaginait" de Isabelle BOISSARD...

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