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2020-04-30T06:00:00+02:00

La danse de Marc CHAGALL

Publié par Tlivres
© ADAGP, Paris 2014 © cliché RMN Gérard Blot

© ADAGP, Paris 2014 © cliché RMN Gérard Blot

Avec Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous aurons publié chaque jour du mois d'avril une toile d'artiste autour du thème du vert de l'espoir, un défi relevé tout en beauté.

Avec ces artistes :

Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLEFrancesca ESCOBARNuxuno XÄN, Berthe MORISOTDiane DE LA ROQUE, Zelva1, Artemisia GENTILESCHI, Claude MONET,

nous avons eu l'opportunité de voyager à travers le temps et les continents.

Marc CHAGALL a ouvert le bal, je lui propose de le clôturer avec "La danse", une toile réalisée en 1950.

Cette oeuvre, je l'aime pour ses teintes lumineuses, un brin solaires, et puis pour l'énergie qu'elle véhicule.

Il y a du mouvement, du dynamisme, des corps qui s'enlacent. 

Il y a ce musicien avec une femme lui offrant un bouquet de fleurs.

Il y a le peintre lui-même, au chevalet.

J'ai personnellement adoré publier toutes ces chroniques.

Nous avons décidé de poursuivre l'aventure jusqu'au 11 mai prochain, date prévisionnelle du déconfinement, mais cette fois, sur le thème du bouquet. Nous tenions à vous remercier de votre fidélité, et quoi, mieux que des fleurs ? 

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2020-04-29T06:00:00+02:00

Femme à l'ombrelle de Claude MONET

Publié par Tlivres
Femme à l'ombrelle de Claude MONET

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLEFrancesca ESCOBARNuxuno XÄN, Berthe MORISOTDiane DE LA ROQUE, Zelva1,

place à Claude MONET avec sa "Femme à l'ombrelle", 1886.

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une toile autour du thème du vert de l'espoir.

Claude MONET, je ne lui avais accordé aucune place en avril alors que j'aime profondément ses oeuvres. Ce peintre, à l'origine du mouvement impressionniste, s'est fait remarquer avec ses séries, notamment de nymphéas. Là, il a réalisé deux tableaux, l'un avec la femme tournée vers la gauche, l'autre dans le sens opposé.

J'aime beaucoup la représentation de la prairie fleurie aux milles et unes nuances de couleurs, comme une invitation à aller se promener dans la campagne, ce qui nous manque tant aujourd'hui. 

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2020-04-28T20:35:56+02:00

Autoportrait en allégorie de la peinture d'Artemisia GENTILESCHI

Publié par Tlivres
Autoportrait en allégorie de la peinture d'Artemisia GENTILESCHI

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLEFrancesca ESCOBARNuxuno XÄN, Berthe MORISOTDiane DE LA ROQUE, Zelva1,

place à Artemisia GENTILESCHI avec son "Autoportrait en allégorie de la peinture", 1638/1639.

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une toile autour du thème du vert de l'espoir.

Je vous propose un voyage dans le temps avec une création du XVIème siècle.

Artemisia GENTILESCHI est l'une des premières femmes peintres, baroques, italiennes. Je souhaitais lui rendre hommage dans l'une des chroniques du mois d'avril.

J'ai choisi cette toile parce qu'elle remplit le critère du vert bien sûr, et si joliment dessiné, l'étoffe est d'un tel réalisme que l'on peut aisément imaginer la douceur du satin et son léger crissement lors des mouvements.

Mais plus encore, il s'agit d'un autoportrait représentant l'artiste dans ce qu'elle a de plus authentique en termes d'activité. Affirmer son statut de femme peintre n'était pas si aisé à l'époque, avec cette toile elle affiche sa liberté d'agir et son émancipation du carcan masculin.

J'aime cette posture, de trois quart, à distance de la toile pour mesurer la qualité du travail réalisé, bras droit levé. 

A la peau légèrement rosée, les teintes marron, mât, et vert, brillant, rendent le plus bel effet.

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2020-04-28T10:34:32+02:00

Sankhara de Frédérique DEGHELT

Publié par Tlivres
Sankhara de Frédérique DEGHELT
 
Il y a des romans qui trouvent dans cette période de confinement une résonance toute particulière, à l’image du dernier roman de Frédérique DEGHELT, cette écrivaine dont j’aime tant la plume.
 
« Sankhara », c’est l’histoire d’un couple qui se déchire à coup d’incompréhension, de confusion, l’amour aurait-il déserté ? C’est la question que se pose assurément Hélène qui, un jour de septembre 2001, part... pour 10 jours de méditation. Elle laisse homme et enfants, leurs jumeaux sont en grande section de maternelle, ils s’apprêtent à faire leur rentrée scolaire. Ses enfants, elle leur laisse une lettre pour expliquer qu’elle reviendra et qu’ils recevront, chaque jour, un nouveau courrier d’elle. Sébastien, lui aussi, se pose des questions sur son couple, son avenir avec Hélène. Mais, lui, journaliste, va subir ce départ d’Hélène. À son attention, sa femme ne laissera aucun mot. Chacun, terriblement déstabilisé par la nouveauté des événements mais aussi profondément conditionné par son environnement social, familial, urbain, professionnel, géopolitique... du moment va puiser dans ce qu’il a de plus intime pour analyser la situation et l’affronter... ou pas !
 
Frédérique DEGHELT explore la situation d’un couple en mal d’amour, à moins que la raison de sa déliquescence soit à chercher ailleurs.
 
Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce livre, c’est d’accompagner Hélène, une femme, dans son initiative. Elle aurait pu choisir de partir en voyage au bout du monde, de partir peindre ou jardiner, je crois que je l’aurais suivie sans condition, d’abord, parce qu’elle décide de prendre son destin en main, qu’elle est active et choisit de prendre de la distance pour mieux voir où ils en sont, elle et Sébastien de leur union, et mieux regarder les choses en face. Et puis, imaginer une retraite, un refuge... à quelque chose de séduisant. 
 
C’est une femme, c’est une mère aussi. Loin d’elle l’idée d’abandonner ses enfants et j’ai trouvé l’idée de ce lien maintenu, coûte que coûte, d’une profonde émotion


Sa réalité de mère est une histoire d’impermanence à l’intérieur même de sa chair. P. 200

Mais, et c’est là où le talent de Frédérique DEGHELT prend toute sa dimension, l’écrivaine va nous faire découvrir deux univers tout à fait singuliers.
 
Il y a celui de la méditation d’abord. Si aujourd’hui, le terme est régulièrement utilisé, et sans que l’écrivaine ait la prétention de nous faire devenir des experts dans le domaine, Frédérique DEGHELT nous fait toucher du doigt l’un des principes, le recentrage sur soi, et plus encore sur son corps, dans un silence absolu. J’ai savouré ces moments d’apprentissage aux côtés d’Hélène, cette (re)conquête de soi et de l'évolution induite dans son rapport au du bien-être, à la douleur...
 
L’écrivaine fait l'éloge du silence dont le pouvoir est plus grand que celui des mots 


Tenter de ramener ce qu’on ressent à des mots est vain tant il est difficile d’identifier ce qu’on vit, ce qu’on en attend, ou ce qu’on traverse. P. 155

Et puis, dans le même ordre d’idée, il y a le journalisme. Il ne vous aura pas échappé que nous sommes en septembre 2001, c’est-à-dire à la période des attentats des tours du World Trade Center. Ce que j’aime profondément chez Frédérique DEGHELT, c’est qu’elle nous apprend à regarder par nous-même, à prendre de la distance pour, personnellement, juger de ce que peut, ou de ce que doit, dire un journaliste. Bien sûr, le registre est sous haute protection, le risque de manipulation n’en est que plus grand. D’ailleurs, lisez bien ce texte :


La guerre était déjà là, sur toutes les chaînes d’information, à grands coups de breaking news et de news alert qui contribuaient à instaurer un climat de peur, à justifier le déclin des libertés et l’incursion des services de surveillance et d’écoute dans la vie de tous les citoyens, par mesure de sécurité. P. 369

N’est-ce pas ce qui se déroule, là, aujourd’hui, sous nos yeux ?
 
Après cette petite leçon de libre arbitre, réflexion personnelle, ne venez pas dire que Frédérique DEGHELT ne vous aura pas prévenus !
 
Enfin, parce que je ne peux pas ne pas parler de la qualité de la plume... j’ai une nouvelle fois noté tout un tas de citations, des phrases d’une infinie sensibilité, j’ai aussi découvert de nouveaux mots de vocabulaire qui prennent vraiment tout leur sens, à l’image d’engrammer..


Ce sont ces sankharas, perceptions physiques inconscientes, qui sont engrammés dans le corps et nous rendent heureux ou malheureux. Ce sont eux qui remontent à la surface du corps lors des méditations. P. 157

Quant à la construction du roman, vous pouvez compter sur l’écrivaine pour que la répartition des chapitres soit scrupuleusement égale pour Madame comme pour Monsieur !

Mais quelle jolie manière elle a d’introduire chaque chapitre qui correspond à chacun des dix jours d’absence d’Hélène, tantôt avec une citation d’Albert Camus, tantôt avec l’une de Mahatma GANDHI, tout un programme, à MÉDITER sans modération.

Vous voulez savoir si la chute est de qualité ? Elle est magistrale.

Ce roman, vous l'aurez compris, est un très grand crû !

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2020-04-27T07:37:04+02:00

Nectar de Zelva1

Publié par Tlivres
Nectar de Zelva1

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLEFrancesca ESCOBARNuxuno XÄN, Berthe MORISOTDiane DE LA ROQUE,

place à Zelva1 avec "Nectar", 2017

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une toile autour du thème du vert de l'espoir.

Zelva1 est un artiste peintre péruvien.

Ses fresques monumentales se nourrissent de ses voyages engagés depuis 6 ans à travers son pays. Il puise son inspiration dans ses visites de sites et ses rencontres.

Ses portraits magnifient les êtres avec une approche extrêmement réaliste et esthétique. Les regards m'impressionnent tout particulièrement, les yeux sont d'une infinie sensibilité. 

Ce que j'aime plus que tout, c'est sa manière très singulière de faire entrer la végétation dans ses représentations humaines, un peu comme s'il s'agissait d'une composante des corps. Et puis, quand Zelva1, ce jeune homme, peint la nature, il la représente sous le volet de terre nourricière. Ses créations font apparaître une nature verdoyante, riche et généreuse, qu'il marie à des hommes, des femmes et des enfants, qui semblent manger à leur faim. Même le titre des oeuvres évoque cette abondance, ici, "Nectar", le "breuvage des dieux" qui fait référence à un concentré de saveurs et de nutriments.

Enfin, j'aime le mouvement qu'il insuffle dans ses fresques, ainsi avec le vol de deux oiseaux. Il s'agit de colibris puisant dans la nature leur alimentation. Ces oiseaux, certes très présents au Pérou, sont aussi connus pour disposer d'un sens du goût très développé. Ils viennent ainsi renforcer le message de Zelva1 de choisir le meilleur. Le colibri, vous connaissez peut-être aussi sa légende largement véhiculée par Pierre RABHI. A défaut, je vous laisse la découvrir, un simple clic suffit. Et si ma #lundioeuvredart n'était pas choisie, non plus, par hasard !

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2020-04-26T14:52:28+02:00

Confiant de Diane DE LA ROQUE

Publié par Tlivres
Confiant de Diane DE LA ROQUE

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLEFrancesca ESCOBARNuxuno XÄN, Berthe MORISOT,

place à Diane DE LA ROQUE avec "Confiant", 2019.

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une toile autour du thème du vert de l'espoir.

Diane DE LA ROQUE, vous la connaissez un peu maintenant. Il y a eu son portrait rédigé dans le cadre de l'opération #marsauféminin, et puis son hommage à Suzanne VALADON, sa contribution à l'exposition "Quelle femme ? Quelle femme !" en 2019...

Bref, j'aime beaucoup ses oeuvres dont je ne taris pas d'éloge.

Si la couleur verte n'est pas très présente dans sa palette, Diane DE LA ROQUE a accepté de dévoiler une toile pour TLivresTArts, l'une qui relève des collections privées de l'artiste.

"Confiant" (dont le titre commence comme confiné... s'il n'y avait pas de hasard dans la vie !), est une création réalisée pour une amie dans le cadre d'une commande. Elle représente son fils, voyageur.

Cette oeuvre, j'aime à la partager parce qu'elle est un peu différente de celles réalisées habituellement par Diane. Généralement, les portraits sont en grand format. Là, le corps prend toute sa place et ce bras levé, montrant l'horizon, fait plaisir à voir dans tout ce qu'il offre de possible.

Il me rappelle un peu le guide de nos treks au Pérou lorsqu'il nous montrait un col, tout en haut de la montagne, au loin, que bientôt nous franchirions avec nos lamas. Parce que le garçon est "Confiant", plein d'énergie et de vitalité, il nous donne ce brin d'espoir dont nous avons tant besoin aujourd'hui. 

Avec lui, me voilà partie à rêver... de voyage !

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2020-04-25T10:56:41+02:00

Edma Morisot lisant par Berthe MORISOT

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Edma Morisot lisant par Berthe MORISOT

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLEFrancesca ESCOBARNuxuno XÄN,

place à Berthe MORISOT et "Edma Morisot lisant", 1867.

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une toile autour du thème du vert de l'espoir.

Berthe MORISOT est l'une des fondatrices françaises du mouvement impressionniste.

J'aime particulièrement cette toile notamment parce qu'elle met en valeur la lecture, cette activité qui me fascine, plus que jamais dans cette période de confinement.

Et puis, il y a l'environnement, tout de vert, inspirant la sérénité, la fraîcheur, le plaisir de cette "communion" avec la nature.

Enfin, il y a le personnage central, Edma, la soeur aînée de Berthe, vêtue en costume  d'époque, le port altier bien sûr. Toutes les deux sont des artistes peintres.

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2020-04-24T18:34:55+02:00

Le portrait de Spike LEE par Nuxuno XÄN

Publié par Tlivres
Le portrait de Spike LEE par Nuxuno XÄN

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLEFrancesca ESCOBAR,

place à Nuxuno XÄN avec Le portrait de Spike LEE, 2014

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une toile autour du thème du vert de l'espoir.

Bon, celle-ci, j'avoue, elle est un peu tirée par les cheveux !

D'abord, côté toile, je m'affranchis quelque peu du cadre puisqu'il s'agit d'une fresque extérieure, réalisée par l'artiste martiniquais en 2014. Nuxuno XÄN est l'un des premiers streetartistes à avoir utilisé le végétal dans ses créations.

Ensuite, parce que le vert n'est pas une teinte mais incarné par un élément vivant.

Enfin, parce que justement, ce sont les cheveux du comédien, réalisateur et producteur de cinéma, qui sont ici représentés par l'arbre situé juste à l'arrière du mur peint. Avouons qu'il est parfaitement placé, à moins que...

Bref, j'ai repoussé les limites, comme j'apprécie si souvent de le faire, mais quand on aime, on ne compte pas, n'est-ce pas ? 

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2020-04-24T06:00:00+02:00

Petit frère d’Alexandre SEURAT

Publié par Tlivres
Petit frère d’Alexandre SEURAT

Après "La maladroite", "Un funambule", je rechute avec la plume de cet auteur que j'ai eu la chance d'interviewer. Retrouvez son portrait brossé le 18 avril dernier !

Alexandre SEURAT, sa "marque de fabrique", c'est le roman noir. Et là, j'avoue que "Petit frère" relève du coup de poing le plus féroce. J'en suis sortie K.O..

La découverte macabre, c'est sa petite amie qui a lancé l'alerte. Il ne répondait pas mais elle savait. Elle savait qu'il était mort, dans l'appartement dans lequel il serait mieux, c'est ce qu'avaient prétexté les parents pour qu'il quitte la maison familiale devenue invivable à cause de sa présence et/ou son absence, ce qui était à peu près la même chose. Cet enfant, le petit frère, il a toujours suscité des tensions dans le foyer. Dans sa plus tendre enfance, il était au coeur de toutes les conversations, charmant, séduisant à l'envi, et puis, avec le temps, ses comportements, son incapacité à lui, mais à tous en réalité, à communiquer, en ont fait le petit canard tout noir de la fratrie. Ce n 'est pas faute de lui avoir lancé des perches, d'avoir essayé de le sortir de là, mais de là où ?

Ce roman d'Alexandre SEURAT, c'est l'histoire d'un décrochage, d’une chute vertigineuse, d’une descente aux enfers... du "Petit frère" du narrateur, enfin, du narrateur ça n'est pas tout à fait exact, du grand frère posé en spectateur dans une narration à la 3ème personne du singulier. Largement éclairé par "Un funambule", avec "Petit frère, cette fois, l'écrivain donne à voir les choses de l'extérieur. Il y a ce pas de côté, ce surplomb, qui fait toute la différence. 

Le coup de poing, avec cette lecture, il est pluriel.

Il y a le direct, avec cette mort, découverte par le père. La mort d'un homme que l'on suppose jeune, incapable de s'épanouir dans l'environnement dans lequel il évolue. "Petit frère" est trop sensible. Alors, devant des faits, face à des comportements, en confrontation avec les autres, il surréagit. Tout l'agresse, l'étouffe, le met hors de lui. Trop beau, trop grand, trop lumineux, en réalité, trop tout ! "Petit frère", c'est l'image même d'un garçon que l'on qualifierait aujourd'hui de différent, mais à cette époque-là, il y a peut-être une vingtaine d'années, ce mot-là n'existait pas, ou bien il n'était pas utilisé avec ce sens-là, et puis, il vivait dans une famille bourgeoise où chaque geste était convenu, alors, forcément, lui n'était pas à sa place. 

Plutôt que différent, certains l'ont dit malade. L'était-il ? N'était-il pas question, plutôt, de normalité ? Mais qu'est-ce que la normalité ?

Il y a ensuite le crochet avec ces carnets dans lesquels "Petit frère" écrivait, dessinait. Comme dans la "vraie vie", il s'agit de petites phrases, qui, jamais, ne s'inscrivent dans le dialogue, l'échange, la conversation. Ce sont autant de petites phrases, assassines, qui, toujours, renforcent la tension déjà palpable, le malaise grandissant. Dans ses carnets, "Petit frère" y décrit ses états d'âme, quelques mots qui donnent à voir l'état de sa détresse, son désarroi et sa tristesse, sa solitude... des dessins aussi, ils m'ont touchée en plein coeur.

Il y a enfin l'uppercut, celui que vous n'avez pas vu venir, celui qui vous prend par en-dessous et qui vous fait lâcher prise. A force de décrire, tantôt la vie de ces dernières semaines, de ces derniers mois, tantôt les souvenirs de l'enfance et l'adolescence, l'écrivain dévoile un fait, un secret de famille très bien gardé, qui, peut-être, pourrait expliquer quelque chose, mais quoi ?

Ce roman m'a mise K.O.. Le ton y est si juste, j'en ai ressenti les vibrations jusque dans mes tripes. Dans un texte composé de phrases courtes, percutantes, chaque mot vous coupe la respiration. Alexandre SEURAT joue le rôle d'équilibriste entre les vides et les pleins, l'absence et la présence. Il inscrit l'histoire dans les murs (moi qui suis passionnée par l'urbanisme et ses effets sur l'individu, j'y suis particulièrement sensible). Il y a ceux de la maison familiale dans laquelle la tension est à son paroxysme et puis il y a ceux de l'appartement, ce refuge d'adoption. "Petit frère" est littéralement habité !


Si je tâtais les murs, mes doigts heurtaient des angles. P. 89

Dès lors, la machine destructrice était lancée, la chute devenait irréversible. Il ne restait plus qu'à en connaître le moment.


Les coutures du monde craquaient les unes après les autres. P 79

Dans ce roman intimiste, Alexandre SEURAT pose des mots sur des maux. Largement inspiré de son histoire personnelle (une confidence faite lors de notre entretien), ce roman décrit la vie de "Petit frère", assailli par un poids trop lourd à porter dans une  famille où chacun cherche sa place mais où tous sont liés. L'auteur nous livre "une approche clinique en s'arrêtant au seuil de l'analyse des responsabilités". 


Je serrais la rambarde du lit : je me disais que peut-être il y avait des mots qu’il aurait suffit de dire, pour l’atteindre, mais je ne les trouvais pas. P. 66

Loin de lui l'idée d'un livre d'accusation mais plus d'une réhabilitation. 

S'il ne croît pas personnellement en l'écriture thérapie, il me l'a dit, il est un mot qui, pour moi, dévoile la démarche, peut-être inconsciente, d'Alexandre SEURAT. C'est le tout dernier mot du roman : "m'apaise", comme un point final à une histoire familiale et littéraire arrivée à son terme.   

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2020-04-23T16:42:00+02:00

37, étoiles filantes de Jérôme ATTAL

Publié par Tlivres
37, étoiles filantes de Jérôme ATTAL

Il y a des textes qui parfois résonnent intensément avec la réalité... comme cette #citationdujeudi puisée dans un roman de Jérôme ATTAL, "37, étoiles filantes", publié chez Robert LAFFONT et plus récemment en version poche chez POCKET.

Ce roman est jubilatoire, il est pétillant comme le champagne, alors, santé !

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2020-04-23T16:41:00+02:00

Le poids du papillon d'Erri DE LUCA

Publié par Tlivres
Le poids du papillon d'Erri DE LUCA

Parce que c’est le printemps et que nous sommes en confinement, mais que les idées continuent de germer pour se « culturer », le blog s’associe avec Page des Libraires, chaque jour du mois d’avril, pour mettre au devant de la scène un livre et une librairie.

Au hasard, chaque jour, sur les étagères de ma bibliothèque, je prendrai un numéro du magazine de ces dernières années (j’en ai toute une collection !) dans lequel je choisirai un livre que j’ai aimé.

Après 

le numéro 181 avec "Charlotte" de David FOENKINOS

le numéro 190 et « Chanson douce » de Leïla SLIMANI

le numéro 194 et « Nous aurons été vivants » de Laurence TARDIEU

le numéro 184 avec « Le coeur à l’aiguille » de Claire GONDOR

le numéro 197 avec "La Symphonie du Nouveau Monde" de Lenka HORNAKOVA CIVADE 

le numéro 188 et « Bénédict » de Cécile LADJALI,

le numéro 195 et « Juste après la vague » de Sandrine COLLETTE, 

le numéro 182 et "Collaboration horizontale" de NAVIE et Carole MAUREL,

le numéro 191 et "Chien-loup" de Serge JONCOUR,

le numéro 169 avec "Bérénice 34-44" d'Isabelle STIBBE,

le numéro 166 et "Profanes" de Jeanne BENAMEUR,

le numéro 196 et "Le cahier de recettes" de Jacky DURAND

le numéro 199 et "Par les routes" de Sylvain PRUDHOMME,

le numéro 162 et « Mauvais genre » de Chloé CRUCHAUDET, 

le numéro 173 et « Quand le diable sortit de la salle de bains » de Sophie DIVRY,

le numéro 176 et « En attendant Bojangles » d'Olivier BOURDEAUT,

le numéro 191 et « Lèvres de pierre » de Nancy HUSTON,

le numéro 189 et « Instantanés d'Ambre » de Yôko OGOWA, 

place au numéro 157 et « Le poids du papillon » d'Erri DE LUCA, un roman publié chez Gallimard et en version poche chez Folio, présenté par Dominique PASCHAL de la Librairie Prado Paradis de Marseille, l'occasion d'un petit clin d'oeil aux librairies La Maison du Livre de Rodez, Lamartine de Paris, La Bouteille à l'encre de Courbevoie et des Danaïdes d'Aix-les-Bains.

Une nouvelle fois, Erri DE LUCA nous livre un roman tout en finesse. Quelle prose délicate !

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2020-04-23T16:40:00+02:00

Tres verde de Francesca ESCOBAR

Publié par Tlivres
https://www.carredartistes.com

https://www.carredartistes.com

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, Niki de SAINT-PHALLE,

place à Francesca ESCOBAR avec "Tres verde", 2019.

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une oeuvre autour du thème du vert de l'espoir. Au gré de mes déambulations sur le net, j'ai trouvé cette toile d'une artiste espagnole que je ne connaissais pas encore et pour laquelle j'ai fondu !

Dans ce tableau, représentatif du travail de l'artiste qui se focalise sur des hommes, des femmes, mais aussi et surtout des enfants, et outre le nuancier de vert, frais, lumineux, tout en fantaisie, j'aime particulièrement la position des enfants, de dos, l'un assurant le lien avec les autres. On peut aisément imaginer la joie de se tenir serrés. L'heure est à la complicité, au murmure de secrets...

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2020-04-22T11:15:45+02:00

Instantanés d'Ambre de Yôko OGAWA

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Instantanés d'Ambre de Yôko OGAWA

Parce que c’est le printemps et que nous sommes en confinement, mais que les idées continuent de germer pour se « culturer », le blog s’associe avec Page des Libraires, chaque jour du mois d’avril, pour mettre au devant de la scène un livre et une librairie.

Au hasard, chaque jour, sur les étagères de ma bibliothèque, je prendrai un numéro du magazine de ces dernières années (j’en ai toute une collection !) dans lequel je choisirai un livre que j’ai aimé.

Après 

le numéro 181 avec "Charlotte" de David FOENKINOS

le numéro 190 et « Chanson douce » de Leïla SLIMANI

le numéro 194 et « Nous aurons été vivants » de Laurence TARDIEU

le numéro 184 avec « Le coeur à l’aiguille » de Claire GONDOR

le numéro 197 avec "La Symphonie du Nouveau Monde" de Lenka HORNAKOVA CIVADE 

le numéro 188 et « Bénédict » de Cécile LADJALI,

le numéro 195 et « Juste après la vague » de Sandrine COLLETTE, 

le numéro 182 et "Collaboration horizontale" de NAVIE et Carole MAUREL,

le numéro 191 et "Chien-loup" de Serge JONCOUR,

le numéro 169 avec "Bérénice 34-44" d'Isabelle STIBBE,

le numéro 166 et "Profanes" de Jeanne BENAMEUR,

le numéro 196 et "Le cahier de recettes" de Jacky DURAND

le numéro 199 et "Par les routes" de Sylvain PRUDHOMME,

le numéro 162 et « Mauvais genre » de Chloé CRUCHAUDET, 

le numéro 173 et « Quand le diable sortit de la salle de bains » de Sophie DIVRY,

le numéro 176 et « En attendant Bojangles » d'Olivier BOURDEAUT,

le numéro 191 et « Lèvres de pierre » de Nancy HUSTON,

place au numéro 189 et « Instantanés d'Ambre » de Yôko OGOWA, un roman publié chez Actes Sud, présenté par Betty TROUILLET de la Librairie Cultura de Carcassone, l'occasion d'un petit clin d'oeil à la librairie Baba-Yaga de Sanary-sur-Mer, L'espace culturel de Moisselles, la Librairie Maupetit de Marseille et la Librairie L'Amandier de Puteaux.

Une nouvelle fois, ce roman de Yôko OGAWA est un petit bijou de la littérature, tout comme Amours en margeLa marche de MinaCristallisation secrète... et beaucoup d'autres m'attendent encore ! 

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2020-04-22T11:14:33+02:00

Vive l'amour de Niki de SAINT-PHALLE

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Vive l'amour de Niki de SAINT-PHALLE

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY, Piet MONDRIAN, 

place à Niki de SAINT-PHALLE avec "Vive l'amour", une toile réalisée en 1990.

Vous savez ô combien je suis une inconditionnelle du registre artistique de Niki de SAINT-PHALLE.

Et puisqu'aujourd'hui, je  vais poster ma 1 500ème publication sur mon compte Instagram, impossible de passer à côté de l'une de ses créations.

Comme vous le savez, avec  Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, nous publions chaque jour du mois d'avril une oeuvre autour du thème du vert de l'espoir en cette période de confinement, et si hier, j'avais publié une toile dans laquelle le vert apparaissait "avec parcimonie", aujourd'hui, j'opte pour le végétal dans toute sa splendeur avec cet arbre foisonnant de couleurs comme Niki de SAINT-PHALLE nous y a habitués.

Cet arbre me plaît tout particulièrement pour l'amplitude du tronc, de ceux qui sont larges, volumineux, qui nous inspirent la stabilité et nous invitent à y grimper pour aller construire plus haut une cabane, un refuge à l'abri des regards.

Et puis, il y a cette profusion de feuilles colorées de mille et une nuances de vert à l'image de ce que nous offre la végétation au printemps, symbolisant le développement, la fertilité, la vie quoi ! Bien sûr, Niki de SAINT-PHALLE ne pourrait signer cette oeuvre sans y ajouter des touches de couleurs, vives, chatoyantes, lumineuses, qui donnent de la gaieté, de la joie, du plaisir.

Enfin, il y a l'amour. Niki de SAINT-PHALLE en fait l'éloge avec ce couple, s'embrassant, dont les mensurations nous font inévitablement penser aux Nanas, ses sculptures monumentales qui donnent à voir une condition de la femme telle qu'elle la promeut, elle qui a commencé sa vie d'adulte dans le mannequinat dont elle a largement dénoncé les canons.

Alors, aujourd'hui, qu'on se le dise : "Vive l'amour" !

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2020-04-21T19:41:20+02:00

Arum de Piet MONDRIAN

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Piet MONDRIAN, Arum ; Fleur bleue, 1908-1909• Crédits :  © Christian Baraja SLB - Musée Marmottan Monet

Piet MONDRIAN, Arum ; Fleur bleue, 1908-1909• Crédits : © Christian Baraja SLB - Musée Marmottan Monet

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIERAdeline BERNIER, Sonia DELAUNAY,

place à Piet MONDRIAN avec cette toile : "Arum", réalisée en 1908/1909.

L’arum, cette fleur de printemps, nous l’avons découverte à pleine brassée avec Diego RIVERA, je vous la présente en modèle unique aujourd’hui, histoire de vous montrer le style figuratif dans lequel Piet MONDRIAN a œuvré en début de carrière.

S’il est très largement connu pour ses peintures abstraites mariant le blanc et le noir à coup de lignes horizontales et verticales, parées de pleins jaunes, rouges, bleus, il s’est aussi consacré à des toiles réalistes, tantôt des paysages, tantôt des moulins, en passant par les fleurs.

Cet arum, je l’aime pour son port, altier, je l’aime aussi pour son environnement que l’on dirait composé de points, tout en couleur. Pas un centimètre carré ne résiste au peintre.

Si vous voulez aller plus loin avec la découverte de ce peintre, je vous conseille du petite vidéo réalisée lors de l'exposition temporaire qui lui était consacrée au Musée Marmottan de Paris.

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2020-04-21T16:33:00+02:00

Lèvres de pierre de Nancy HUSTON

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Lèvres de pierre de Nancy HUSTON

Parce que c’est le printemps et que nous sommes en confinement, mais que les idées continuent de germer pour se « culturer », le blog s’associe avec Page des Libraires, chaque jour du mois d’avril, pour mettre au devant de la scène un livre et une librairie.

Au hasard, chaque jour, sur les étagères de ma bibliothèque, je prendrai un numéro du magazine de ces dernières années (j’en ai toute une collection !) dans lequel je choisirai un livre que j’ai aimé.

Après 

le numéro 181 avec "Charlotte" de David FOENKINOS

le numéro 190 et « Chanson douce » de Leïla SLIMANI

le numéro 194 et « Nous aurons été vivants » de Laurence TARDIEU

le numéro 184 avec « Le coeur à l’aiguille » de Claire GONDOR

le numéro 197 avec "La Symphonie du Nouveau Monde" de Lenka HORNAKOVA CIVADE 

le numéro 188 et « Bénédict » de Cécile LADJALI,

le numéro 195 et « Juste après la vague » de Sandrine COLLETTE, 

le numéro 182 et "Collaboration horizontale" de NAVIE et Carole MAUREL,

le numéro 191 et "Chien-loup" de Serge JONCOUR,

le numéro 169 avec "Bérénice 34-44" d'Isabelle STIBBE,

le numéro 166 et "Profanes" de Jeanne BENAMEUR,

le numéro 196 et "Le cahier de recettes" de Jacky DURAND

le numéro 199 et "Par les routes" de Sylvain PRUDHOMME,

le numéro 162 et « Mauvais genre » de Chloé CRUCHAUDET, 

le numéro 173 et « Quand le diable sortit de la salle de bains » de Sophie DIVRY,

le numéro 176 et « En attendant Bojangles » d'Olivier BOURDEAUT,

place au numéro 191 et « Lèvres de pierre » de Nancy HUSTON, publié chez Actes Sud, présenté par Delphine BOUILLO de la Librairie M'Lire de Laval, l'occasion d'un petit clin d'oeil aux librairies Le Phare de Paris, L'Arbre à mots de Rochefort, Les Lisières de Roubaix et Croix et Maupetit de Marseille.

J’ai adoré retrouver la plume de Nancy HUSTON qui nous livre une nouvelle fois un roman d’une intense densité. « Lèvres de pierre » nous montre, s’il en était nécessaire, les effets des interactions du monde et l’interdépendance entre l’Histoire et notre époque contemporaine, de quoi nourrir des personnalités complexes et servir des desseins glaçants. L’écriture y est une nouvelle fois magistrale, les mots sont justes et les effets cinglants

Comme vous peut-être, je suis une inconditionnelle de la plume de cette écrivaine que je trouve tout à fait remarquable. J'ai notamment honoré Nancy HUSTON d'un portrait dans le cadre de l'opération #marsauféminin.

J'ai notamment lu  « Dolce agonia », « Ligne de faille », « Infrarouge », « L’espèce fabulatrice », « L’empreinte de l’ange »...  dont vous pouvez retrouver les chroniques en ligne.

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2020-04-20T12:03:15+02:00

Le Bal Bullier de Sonia DELAUNAY

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Le Bal Bullier de Sonia DELAUNAY

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIER, Adeline BERNIER,

place à Sonia DELAUNAY avec "Le Bal Bullier", 1913.

Après "Rythme, joie de vivre" de Robert DELAUNAY, impossible de ne pas consacrer une chronique à son épouse, Sonia, qui, sous l'inspiration des cubistes du moment, va créer des oeuvres abstraites éminemment colorées.

J'aime beaucoup cette toile en particulier pour ses dimensions atypiques (4 mètres X 1 mètre) et parce qu'elle représente une scène de bal dans laquelle une énergie éblouissante s'en dégage. 

Sonia DELAUNAY, avec son mari, fréquente le Bal Bullier, un lieu en plein essor dans le quartier Montparnasse, aux abords de L'Observatoire, qui accueille une grande mixité des publics, les mondains comme les midinettes. 

En 1913, le tango arrive à Paris. Cette danse, venue de Buenos Aires, est source de polémiques pour l'érotisation du geste et son côté subversif. Sur la création de Sonia DELAUNAY, réalisée cette même année, on y voit des corps enlacés, tournoyants, des bras de femmes au cou des hommes... 

Cette toile reflète la modernité du couple d'artistes. Avec Le Bal Bullier, Sonia DELAUNAY peint leur vie. Outre les joies de la danse auxquelles les DELAUNAY s'adonnent avec plaisir, ils se distinguent aussi par leurs vêtements, très colorés. Robert est connu pour ses chaussettes jaune canari. Peut-être vous souvenez-vous aussi de la robe simultanée dans laquelle Sonia DELAUNAY s'affiche alors ? Une robe cintrée qui épouse à souhait les formes des femmes mais plus encore, un vêtement composé d'un patchwork d'étoffes aux matières distinctes et teintes bigarrées. Avant Piet MONDRIAN, Sonia DELAUNAY joue avec les formes et les couleurs, insuffle un élan de fantaisie dans l’élégance. 

Elle fera de la vie quotidienne une source de création. Outre le domaine de la mode, Sonia DELAUNAY investira aussi celui du design architectural.

Si vous voulez aller plus loin dans la découverte de l'oeuvre de cette artiste, je vous invite à une visite virtuelle complète d'une exposition temporaire qui lui a été consacrée par Le Musée d'Art Moderne de Paris fin 2014, début 2015.

Le Bal Bullier de Sonia DELAUNAY, c'est ma #lundioeuvredart !

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2020-04-19T17:46:12+02:00

Tree, little birds Par'Adie

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Tree, little birds Par'Adie

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY, Diego RIVERA, Nicolas BOISBOUVIER,

place à Adie et sa création "Tree, little birds", 2019.

Adie, peut-être l'avez-vous remarquée lors des #Artsaucouvent, cet événement artistique de grande ampleur organisé sur Angers à l'automne dernier dans un lieu amené à disparaître, Le Couvent de Nazareth, à l'image d'Alexandre SEURAT !

Personnellement, j'y avais été séduite par "Le poisson".

Mais c'est bien l'univers artistique tout entier d'Adie qui, ce jour-là, m'a séduite.

Depuis, Adie m'a fait l'immense plaisir de m'ouvrir les portes de son atelier en février dernier, l'occasion d'une chronique rédigée au coeur de son intimité.

Aujourd'hui, elle nous offre cette création : "Tree, little birds".

J'y retrouve ces lignes verticales que j'aime tant et ces nuances de vert, dont nous faisons l'éloge tout ce mois d'avril avec Florence&Littérature, Christine - Calliope&Pétrichor et Eliane, le vert, symbole par excellence de l'espoir dont nous avons tellement besoin alors que nous sommes toujours confinés !

Et puis, il y a ces ponctuations de rose et d'orange, comme autant de sources de fantaisie et de richesse trouvées chez Dame Nature.

J'adore ce petit coin de Par'Adie !

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2020-04-18T15:21:49+02:00

Le paon de Nicolas BOISBOUVIER

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Le paon de Nicolas BOISBOUVIER

Après Marc CHAGALL, Frida KAHLO, Jade RIVERA, Pablo PICASSO, Robert DELAUNAY, Alix de BOURMONT, Elisabeth VIGEE LE BRUN, Gustav KLIMT, Salvador DALI, Joan MIRO, René MAGRITTE, Berthe MORISOT, Nathalie DUBOIS, Edouard MANET, SETH, David HOCKNEY et Diego RIVERA,

place à Nicolas BOISBOUVIER et une toile réalisée en 2019.

"Le paon" fait partie d’une série de représentations d’animaux dans laquelle l’esprit miniaturiste de l’artiste s’exprime tout en beauté et en couleurs.

Personnellement, depuis que j’ai découvert ses créations Promenade du Bout du Monde à Angers, j’en suis devenue une inconditionnelle.

Qu’elles soient en monochrome ou dans des nuances chatoyantes, j’avoue qu’elle me fascinent.

Ce que j’aime plus que tout, je crois, c’est la minutie, le traitement du détail.

Nicolas BOISBOUVIER, qui m’a si gentiment ouvert les portes de son atelier, évolue dans un registre singulier. 

Il a un talent fou et je ne me lasse pas de partager ses réalisations.

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2020-04-18T06:00:00+02:00

Quand un auteur se livre... Portrait d'Alexandre SEURAT !

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Signature : Tina MERANDON _ http://tinamerandon.com/

Signature : Tina MERANDON _ http://tinamerandon.com/

Alexandre SEURAT, je l'ai découvert avec la lecture de "La maladroite", son premier roman, une lecture coup de poing. Et puis il y a eu "Un funambule" et plus récemment "Petit frère". 

Il y avait eu une rencontre-dédicace à la Librairie Richer  (j'en profite pour saluer toute l'équipe)

et puis nous avons partagé une soirée à la Bibliothèque Toussaint pour présenter la rentrée littéraire de septembre 2019, j'été frappée par sa bonhomie et sa joie de vivre, j'ai eu envie de les partager avec vous.

Donc, place à l'interview réalisée avant le confinement, l’occasion d’un clin d’œil au bar O P’tit Bonheur Angevin (où nous sommes restés bien au-delà de l’heure de fermeture, qu’il en soit remercié !), mais à laquelle nous avons ajouté quelques questions d'actualité ! 

 

Alexandre, avant que l'on aborde ton tout dernier roman, peux-tu nous parler de ton rapport à l'écriture ? Est-ce que tu as toujours voulu être écrivain ?

C'est une longue histoire en fait. Au collège, j'écrivais des romans de vampires. Plus jeune encore, je faisais de la BD, je dessinais sur des feuilles que je reliais moi-même et que je distribuais à la famille.

Le livre a toujours été très présent chez moi et d'ailleurs, quand je me suis lancé dans des études  de Lettres, c'était aussi avec l'idée d'écrire même si le pari est risqué. Apprendre des maîtres est intimidant ; se lancer soi-même, passer à l'acte, a pris sans doute pour moi plus de temps que pour d'autres. On ne va pas à l'aveuglette, on est lesté de références, du souvenir d'écritures très diverses et très fortes, mais il faut se détacher de son admiration, et des concepts, de la théorie qui encombre l'écriture. 

Quand écris-tu ? Est-ce qu'il y a un moment privilégié dans la journée ? la semaine ?

Généralement, le lundi, parfois le mardi aussi, parce que je ne fais pas cours ces jours-là, et puis le reste du temps, dans les interstices de ma vie professionnelle et familiale. Ce qui est certain, c'est que je ne peux pas écrire dans des lieux publics. C'est donc chez moi que j'écris avec la difficulté de m'affranchir d'internet, une première recherche en appelle une autre... alors que l'écriture, c'est une activité de concentration qui ne repose que sur toi. Il faut se détacher des sollicitations extérieures, même si elles sont aussi parfois à la source de l'envie d'écrire, comme pour "La maladroite".

Quelle est ta méthode pour écrire ?

Mes sujets partent des tripes. Ils exigent donc de prendre une certaine distance qui m'est offerte par la forme de l'écriture, la narration. L'apprentissage de la littérature, en France, est plutôt révérencieux vis-à-vis des "grands auteurs", on commente mais on n'est pas invité à produire, à s'essayer. J'ai donc appris très tard à me "décoincer" ; c'est notamment un atelier d'écriture avec François Bon qui m'a permis de me libérer. Et puis, j'ai aussi beaucoup lu d'auteurs contemporains, des auteurs vivants, qui ont désacralisé le rapport à l'écriture. Les figures canoniques se sont progressivement estompées, la mécanique était enclenchée. Ce n'est pas le chef d'oeuvre qui me motive mais bien de produire quelque chose qui soit de moi et qui génère des émotions. Participer à cet atelier d'écriture m'a permis d'entrer dans la fabrique de l'écriture, d'utiliser les outils pour en faire quelque chose.

Justement, Alexandre, j'ai comme l'impression que le roman noir est devenu ta "marque de fabrique", non ?

Ce registre, c'est en fait le sens que je donne à l'écriture ; porter des affects qui sont très puissants pour moi, assez durs, pour que l'écriture s'impose comme une nécessité. J'aimerais bien faire rire, savoir faire rire, mais ça ne vient pas. J'adore les auteurs qui sont drôles mais, pour moi, c'est dans le registre grave que ça marche.

Tout a donc commencé avec "La maladroite" ?

C'est effectivement le premier roman publié, inspiré d'une histoire vraie.

On va laisser un peu de côté "L'administrateur provisoire" (que je n'ai pas encore lu, j'avoue !). Il y a donc eu "Un funambule" et maintenant "Petit frère". Quel lien y a-t-il entre les deux ?

"Un funambule" est sans doute assez éclairé en fait par "Petit frère". Il faut dire que "Petit frère", c'est une dizaine d'années d'écriture. C'est celui qui aurait pu être publié le premier, et puis, la vie a fait que tout ne s'est pas passé comme prévu. Avec 'Petit frère', je commence à être un peu cerné par mon lecteur !

Il y a une question qui me taraude. 'Petit frère' relèverait-il d'un univers plus personnel ?

Oui, c'est vrai. Si j'ai refusé que ça soit présenté comme un récit personnel par l'éditeur, c'est parce que je n'avais pas envie d'imposer un discours, mais, ça ne me pose pas de problème de le reconnaître quand on me pose la question. 
La réalité, c'est que je n'ai pas envie de parler de mon vécu individuel. Ce n'est pas un témoignage mais bien un roman que j'ai écrit. Le contrat avec le lecteur n'est pas le même. L'écriture livre une version d'une vérité multiple. Quand la machine est lancée, l'histoire est déjà passée au filtre de la fiction. 
 

Personnellement, j'ai trouvé le ton très juste. Ce livre s'inscrit-il dans une démarche
thérapeutique ?

C'était nécessaire, pour moi, de l'écrire. Quant à le rendre public, c'était autre chose ; c'est tellement compliqué pour moi d'assumer publiquement un texte, de l'endosser ; l'écriture, elle, répond à une nécessité personnelle ; peut-être parce qu'elle permet de rappeler la mémoire de quelqu'un qui est mort, parce qu'elle tente de redonner corps au disparu. Donner une voix à quelqu'un qui ne l'a pas eue, c'est quelque chose qui est très fort pour moi. Mais l'écriture thérapie, je n'y crois pas du tout. C'est un piège. Tu rajoutes du discours sur quelque chose de compliqué, tu prolonges des émotions, parfois très sombres, et puis l'écriture et plus encore la publication génèrent des sentiments comme la honte, l'impression de trahir, la culpabilité... qui t'emberlificotent. 

Dans ce livre, il y a une forme, plutôt, de réhabilitation. J'ai eu envie de faire de cette vie chaotique un objet esthétique, quelque chose de beau, mais aussi de fidèle à la personne qu'évoque le texte.

C'est récurrent dans mes romans de partir d'un sujet qui excède la "littérature". Dans "La maladroite", c'était le sujet de la maltraitance, dans "L'administrateur provisoire", c'était la Shoah, et la spoliation des juifs. Face à ce type de sujet, l'objet livre ne fait pas le poids. Du coup, je suis obligé d'être dans un rapport éthique à l'écriture, de me demander tout le temps si le ton est juste. Je cherche à faire entrer le lecteur dans cet enjeu ; c'est aussi ça mon rapport à l'écriture. 

Mais le traitement a changé. Depuis "La maladroite", au style presque journalistique, aujourd'hui, tu nous livres un roman totalement différent, non ?

C'est vrai. Si on regarde mes quatre romans, en fait, j'ai changé de point de vue. Dans "Un funambule", le lecteur se retrouve dans la peau de celui qui est fracassé, on devine qu'il va tomber. Dans "Petit frère", on voit ce qui va se passer du point de vue du grand frère, l'angle d'attaque est différent. Mon objectif reste toujours le caractère direct des émotions, je ne cherche pas la splendeur de la phrase mais sa densité. Dans ce livre, on voit le frère qui a une vitalité débordante, qui ne trouve pas sa place mais qui est vivant. Et puis, il y a celui qui cherche à l'aider, mais qui veut sans cesse couper l'élan, qui veut le ramener dans la norme, le raisonnable, le rationnel. Le roman pousse les personnes rationnelles dans leurs propres retranchements. 

Tu nous parles de l'environnement familial ?

Le père, ce patriarche, inaccessible, représente sans doute une certaine forme de famille, bourgeoise, là où tout est convenu. Mais c'est aussi une famille atypique, enfin je l'espère, engluée dans une non-communication. 

Il y a la mère qui souffre. C'est peut-être le personnage le plus violent.

J'ai voulu dresser un portrait clinique de cette famille en s'arrêtant au seuil de l'analyse des responsabilités. Ce frère subit l'environnement et d'un autre côté, il est difficile de désigner un responsable. En aucun cas, il ne s'agit là d'un livre d'accusation.

J'ai voulu écrire sur l'impossibilité de s'aimer dans une famille, l'incapacité à se dire que l'on s'aime. Ce qui m'intéresse dans les relations familiales, c'est d'explorer comment tout ça se construit en réseau, comment la position de chacun se construit par rapport à celles des autres. Le grand frère est contraint par tout ce qu'il a autour de lui, il ne voit pas quelle issue il pourrait trouver. Parallèlement, il y a le désir de bien faire, d'être un allié pour l'autre, mais il s'apercevra qu'il n' en était pas vraiment un.

Ce roman, c'est dix ans d'écriture entre la première version et la dernière. Si la trame générale, je l'avais, ce qui restait à trouver, c'était le chemin par lequel j'allais emmener le lecteur. 

Dans l'écriture, je cherche la révélation, peut-être une catharsis. Avec le temps, j'ai opté pour une construction en deux parties, la première dédiée aux derniers moments de la vie et la deuxième plutôt au retour sur l'enfance, une remontée aux origines, à la source du malaise, peut-être, mais sans jamais réduire à une explication simple. L'exercice est difficile, d'autant que pour moi, l'écriture n'est pas différente de la vie.

Peut-être que l'objectif de l'écriture est d'immerger le lecteur dans une scène pour que le lecteur puisse la vivre avec les personnages. Le premier lecteur c'est soi. En réalité, quand tu es lecteur, parfois, une phrase te fait te déconnecter, c'est ce qui me contraint quand j'écris à reprendre, retravailler les scènes, pour atteindre l'émotion, sans en faire dévier le lecteur. 

Ecrire, ce n'est pas un voyage imaginaire, en tout cas, ce n'est pas ce genre d'émotion que je recherche, et donc, à défaut de me soigner, l'écriture me transforme.

Tu es fidèle à la Maison d'édition du Rouergue. Qu'est ce qui fait que cette relation dure dans le temps ?

Cette maison, c'est un peu comme un cocon, il y a aussi une culture graphique, de l'image, des textes assez proches du réel avec un style percutant. 

Pour certains auteurs, les séances de relecture sont douloureuses. Et toi ?

Non, en réalité, je travaille avec mon éditeur plutôt en fin d'écriture quand la matière est là. J'aime bien que les choses soient finies, je souhaite que le livre publié ressemble à ce que j'ai écrit. Et puis, les relectures avec l'éditeur sont souvent rapides, je n'en garde donc pas de mauvais souvenirs.

Le cinquième roman est en cours ?

Oui.

Avec "Petit frère", j'arrivais au bout d'un cycle, il était donc important pour moi de me renouveler. Si le sujet reste sensiblement le même, je travaille la forme différemment. Là, l'outil sera la photographie. L'idée d'un texte hybride avec des images m'est venue l'été dernier, c'est donc tout frais. Au début, j'ai choisi certains clichés que j'ai fini par abandonner. Je m'aperçois que les photos illustratives de ce qui est écrit ne sont pas celles qui sont les plus importantes, je leur préfère des photos suggestives, qui font décoller le texte, l'emmènent ailleurs. J'adore, par exemple, les photos de sculptures, elles peuvent être très impassibles et en dire beaucoup. Il y a ce décalage entre
l'émotion dite dans le texte et ce que la sculpture transmet par le corps. J'utilise la fragmentation du texte pour renforcer la mise à distance.

Quel sera le sujet de ce roman ?

La séparation.

Je sais que tu aimes beaucoup lire aussi. De qui lis-tu en ce moment ?

Dylan Thomas, un poète gallois, dont la lecture peut faire penser à Rimbaud ou Mallarmé. Un peu obscur... (rire).

J'aime beaucoup aussi Jacques Josse, un poète breton qui écrit sur des personnages cabossés !

Pour aborder des sujets graves, j'ai besoin de passer par la poésie.

Et ton dernier coup de coeur ?

"Intervalle de Loire" de Michel Julien, c'est un récit. Il est parti avec deux amis faire la descente de La Loire mais ça n'a rien à voir avec un roman d'aventure. Ce livre, c'est plutôt une expérience sensorielle. Par exemple, il nous parle de ramer à l'envers et de ce que ça produit. Il nous apprend à regarder les paysages de cette manière. Michel Julien décrit les bruits aussi. Alors que l'on pourrait s'imaginer un endroit paisible, silencieux, il n'en est rien. Il y a les épouvantails sonores, l'usine qu'il longe, les chiens... c'est très étonnant en réalité.

Alexandre, entre le moment où nous nous sommes rencontrés et la publication de l'interview, c'est un peu comme si le ciel nous était tombé sur la tête. Comment vas-tu ? toi et ta famille ?

J'ai vécu les premiers jours dans la stupéfaction, comme beaucoup j'imagine ; je n'avais pas vu venir la fermeture des écoles, puis le confinement généralisé. J'étais effaré (et je dois avouer, un peu terrifié à l'idée d'une cohabitation continue avec mes deux gars de 6 et 8 ans, bien dynamiques, à qui il allait falloir faire "l'école à la maison". Nous avons pris le rythme. Les enfants souffrent un peu de l'enfermement et nous le font sentir, mais sur le plan de la santé, tout va bien. Nous applaudissons souvent le soir à 20h... Et souvent, nous vivons en famille des moments vraiment privilégiés ; c'est paradoxal à dire, parce qu'à côté de ça, je suis terrifié de lire la situation dans certains Ehpad, ce qu'ont vécu les hôpitaux en Italie. Je traverse les émotions que vivent beaucoup de gens, je pense.

Comment tes journées de confinement se passent-elles ?

Nous tâchons de nous partager les demi-journées auprès des enfants, ma femme et moi ; elle est responsable du service médico-social d'un ESAT, donc beaucoup d'urgences à traiter plus ou moins à distance, on n'imagine pas le chaos que c'est, cet isolement, pour des personnes handicapées dont l'insertion passe par le travail. Je dois faire mes cours en visio-conférence, avec cette frustration de perdre ce qui fait l'essentiel de mon métier, le rapport aux étudiants, la relation vécue. Sinon, quel boulot "l'école à la maison" ! Je suis très admiratif des instits de mes fils, qui nous alimentent en supports, et qui réussissent en temps normal à surmonter l'impatience qui souvent me submerge. Je tente d'écrire un peu sur le temps qui reste.

Est-ce que cette période perturbe l'écriture de ton roman en cours ?

Oui, tout est perturbé! Je suis très poreux à tout ce qui s'écrit dans les journaux. En même temps, c'est très étrange, ce repli autarcique sur la cellule familiale ; il fait beau dehors, on est coupé du monde, et quand on va sur internet, c'est une avalanche d'informations anxiogènes.

Quand un auteur se livre... Portrait d'Alexandre SEURAT !

Je dois dire que j'ai été assez heurté par les invitations qu'on a pu entendre au début un peu partout (dans le 2e discours présidentiel, et à la radio, ailleurs): "lisez, retrouvez le sens des choses, profitez-en pour méditer, apprendre [au choix] la cuisine, les langues, réinventer [au choix] votre sexualité, votre rapport à la consommation, etc." Toujours cette injonction au bonheur venant de privilégiés, alors même que c"est un cataclysme pour les plus fragiles. Quel avenir pour beaucoup de librairies à l'équilibre précaire ? J'ai des amis qui venaient d'ouvrir un bar en s’endettant, comment vont-ils s'en sortir ? Je pense aux intermittents dont les engagements sont tombés, de semaine en semaine... Je rêve moi aussi que le monde qui sortira de cette crise soit plus respectueux de l'environnement, entièrement neuf, mais en attendant, quel chaos.

Est-ce qu'elle t'inspire ? 

Je suis le nez dans le guidon, je ne sais pas encore, je copie-colle les articles qui me fascinent dans un fichier. L'épidémie est un sujet qui me taraude depuis longtemps, elle correspond bien à mon sens des choses, sur le mode tragique. J'avais même écrit un texte sur la Peste noire il y a quinze ans, repris récemment, mais resté inabouti. Je m'aperçois que la réalité dépasse de loin toute mes capacités à me projeter ; je ferais un très mauvais auteur de science-fiction. Mais qu'écrire d'original et de très personnel sur ce que nous traversons tous ? Certains éditeurs affichent d'emblée la couleur, "les manuscrits corona-centrés ne passeront pas par moi", ai-je lu. Mais d'un autre côté, pourquoi censurer d'emblée ce qui peut naître de ce bouleversement radical ?

Merci infiniment Alexandre, et pour les réponses aux questions posées, et pour ton sourire, ton rire aussi. J'ai'passé un très agréable moment avec toi. 

Avant de se quitter, je souhaiterais que l'on évoque cette confidence. Tu m'as dit être passé sur l'opération les #Artsaucouvent et avoir adoré les travaux d'Adie BERNIER. On en profite pour lui faire un petit d'oeil. Quand je dis qu'il n'y a pas de hasard dans la vie !!!

Merci à toi Annie ! Superbe interview, et très jolis moments passés autour d'un thé, dans
cette écoute bienveillante, et à reprendre mes réponses pour les affiner. A très bientôt !

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