1er roman
Traduit de l'anglais par Frédérique DABER et Gabrielle MERCHEZ
Immersion dans le couloir de la mort d'une prison des Etats-Unis. Des prisonniers y vivent les derniers jours de leur existence. L'exécution de York est planifiée le 22 juillet. En attendant, cet homme lit, se terre sous sa couverture, et croise parfois le regard de "la Dame", celle dont la mission est d'enquêter pour trouver, in extremis, un détail qui pourrait renvoyer les prisonniers dans le bâtiment des "perpètes" et ainsi, leur faire échapper à la peine capitale. Un prête déchu accompagne ceux qui expriment un ultime sursaut de foi religieuse. Quant au Directeur de l'établissement, sa présence signifie toujours le départ de l'un des prisonniers pour vivre ses derniers instants...
L'environnement est hostile et la fin programmée d'une vie humaine est terrifiante, je vous l'accorde. Et pourtant...
René DENFELD nous livre un roman lumineux empreint d'humanisme. Elle réussit un véritable tour de force pour nous permettre de mesurer la beauté de chaque instant, de chaque mètre carré de terre, de chaque être humain.
Elle fait l'éloge de la lecture :
Mais s'il lit des livres, il doit connaître cette magie là. Ce qu'il lit n'a pas d'importance. L'essentiel, c'est que la lecture lui ait ouvert un autre monde. P. 110
Elle aborde la mort dans toutes ses dimensions :
Il se demande pourquoi tant de gens acceptent qu'on puisse mourir de vieillesse, d'un cancer, ou même par suicide, alors qu'ils refusent d'assumer la responsabilité d'une exécution. P. 158
Et son écriture revêt des passages d'une très grande poésie :
C'est comme si tu traversais l'océan sur un bateau à voile en sachant que tu vas bientôt aborder l'autre rive ; il n'y aura que toi et des kilomètres de sable sec d'une blancheur aveuglante. Tu trouveras peut-être des arbres sur cette île, et du soleil, et de quoi manger, mais rien ne sera à ton goût parce que tu te rendras compte que tu es tout seul. P. 159
A découvrir absolument !
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