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2022-07-31T06:00:00+02:00

Variations Goldberg de Jean-Sébastien BACH

Publié par Tlivres
Variations Goldberg de Jean-Sébastien BACH

Le bal des 68 Premières fois se poursuit avec les Variations de Goldberg de Jean-Sébastien BACH enregistrées en 1981 par Glenn GOULD.

Ma #chansondudimanche relève parfois de mon inspiration, il arrive aussi qu'elle fasse partie de la playlist d'un auteur.

Si je ne peux pas vous en dire plus sur le roman que je vous présenterai samedi, je peux toutefois vous parler un peu de ces Variations.

Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle quand le musicien et compositeur allemand crée cette oeuvre pour clavecin.

L'interprétation par Glenn GOULD est l'une des plus connues aujourd'hui. Glenn GOULD, c'est un pianiste classique canadien, il est né en 1932 et mort cinquante ans plus tard. Sous ses doigts, les Variations de Goldberg sont sublimées. Je vous laisse les écouter...

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2022-07-30T06:27:03+02:00

Faire corps de Charlotte PONS

Publié par Tlivres
Faire corps de Charlotte PONS
 
Le bal des 68 Premières fois se poursuit avec un second roman, "Faire corps" de Charlotte PONS.
 
Sandra, la narratrice, a la quarantaine. Depuis le drame de son petit frère, elle a pris la décision de ne jamais être mère. De fait, ses aventures avec les hommes n’ont été que de courte durée, des soirées sans lendemain. Quand son ami d’enfance, Romain, homosexuel, lui fait part de son désir d’un enfant et des nombreuses tentatives de GPA (Gestation Pour Autrui) aux Etats-Unis, sans succès, Sandra se retrouve malgré elle au cœur d’une sombre histoire de prêt de son corps.
 
La narration à la première personne de ce roman vous prend à la gorge dès les premières pages, et ce n’est pas le contexte actuel de retrait du droit à l’avortement de la Constitution américaine qui viendra désamorcer la bombe.
 
Avec ce roman, Charlotte PONS explore les différentes dimensions d’une mère…


Celle qui porte, celle qui met au monde, celle qui garde au monde, celle qui transmet, celle qui aime, celle qui nourrit, celle qui éduque. Qu’est-ce qui fait la mère ? P. 44

et pose la question de l’identité d’une femme à travers le filtre de la maternité.


J’avais dès l’enfance éprouvé ma nature périssable, devenue femme je comprenais que j’avais aussi une date de péremption. P. 121

L’itinéraire de Sandra illustre bien toutes les phases de la grossesse. Sous les projecteurs de la GPA, elle prend une dimension toute particulière, celle des doutes, ce qui rend le roman captivant. Imaginez, neuf mois à porter un enfant, neuf mois à perdre la totale maîtrise de son corps, et pas une seule seconde vous n’auriez de doute sur l’avenir de l’embryon qui deviendra fœtus, et puis un corps de chair et d’os, voué à d'autres que soi.
 
J’ai été profondément troublée par la distance à mettre avec ce bébé alors même que la société évolue et que tout invite à la fusion des corps, « faire corps », et que, voulue ou non, cette grossesse engendrera une microchimère, ce transfert de cellules fœtales vers le corps de la mère, modifiant à jamais son ADN. De cette grossesse, la mère porteuse en gardera l’empreinte jusqu'à la fin de sa vie. Tellement fascinant.
 
Et puis, dans ce roman, il y a des moments d’ivresse, des moments d’une intime beauté que rien d’autre dans la vie ne peut offrir que la maternité.
 
Ce second roman de Charlotte PONS est d’une force incroyable.
 
Ce roman aurait pu être militant, il ne l’est pas, il met toutefois le doigt sur les enjeux éthiques, sociaux, économiques, sanitaires, politiques… que revêt la GPA. L’écrivaine nourrit notre position personnelle sur le sujet. Par le biais d'une fiction, la situation des mères porteuses ukrainiennes au tout début de la guerre, sur lesquelles j'avais beaucoup lu dans les médias, résonne d'une toute nouvelle manière.
 
La plume de Charlotte PONS est directe et les mots puissants. Frappée en plein cœur.

Et parce qu'il ne peut y avoir de bal des 68 Premières fois sans musique, je vous propose "Summertime" de Ella FITZGERALD, la grande Dame du Jazz noir américain. Ce titre faisait partie de la playlist de Charlotte PONS !

http://tlivrestarts.over-blog.com/2022/07/summertime-d-ella-fitzgerald.html

http://tlivrestarts.over-blog.com/2022/07/summertime-d-ella-fitzgerald.html

Retrouvez les autres références de la #selection2022 :

"Les enfants véritables" de Thibault BERARD

"Aux amours" de Loïc DEMEY,

 "Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON,

"Furies" de Julie RIOCCO,

"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,

"Les envolés" d'Etienne KERN,

"Blizzard" de Marie VINGTRAS,

"Saint Jacques" de Bénédicte BELPOIS,

 "Les confluents" de Anne-Lise AVRIL,

"Le parfum des cendres" de Marie MANGEZ,

"Jour bleu" de Aurélia RINGARD

"Debout dans l'eau" de Zoé DERLEYN,

"La fille que ma mère imaginait" de Isabelle BOISSARD...

#68premieresfois #68premieresfoisetplussiaffinité #68premieresfois2022 #litteraturefrancaise #premiersromans #68unjour68toujours
#bookstagram #selection2022 #secondroman #7anscasefete #onnarretepasles68 #un68sinonrien #touchepasamon68 #jepensedoncje68  #fairecorps #charlottepons

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2022-07-29T21:12:25+02:00

Maikan de Michel JEAN

Publié par Tlivres
Maikan de Michel JEAN

Cette semaine, dans les actualités, peut-être avez-vous entendu parler du Pape François présentant les excuses de l'Eglise pour les pensionnats de la honte. 

Il y a quelques mois encore, je ne connaissais pas la sombre histoire de ces établissements dans lesquels des religieux, catholiques, procédaient à une assimilation à tout prix des autochtones canadiens. C'est Michel JEAN qui m'a mise sur la voie sur le sujet avec son roman, "Maikan", publié aux Éditions Dépaysageune lecture coup de poing, un CRI, ma #VendrediLecture.

Audrey Duval, Avocate, se voue chaque année à une cause solidaire. Loin des milieux huppés qu’elle fréquente habituellement, elle se retrouve en quête d’une vieille femme, Marie Nepton, dont elle souhaite percer le jour. Elle a disparu de tous les radars alors que le gouvernement lui doit une indemnité pour se faire « pardonner » de ce que le régime, de concert avec le clergé, a causé à son peuple, les Innus de Mashteuiatsh, des Amérindiens. Nous sommes en 1936 quand les politiques décident d’assimiler des « sauvages », les éduquer, mais là commence une autre histoire.

De quoi parle-t-on ? D'un génocide culturel, ni plus, ni moins !

Parce qu'il ne suffisait pas de faire oublier aux jeunes Innus de 6 à 16 ans arrachés à leurs familles tout ce qui constituait leurs origines (langue maternelle, us et coutumes...) pour soi-disant les civiliser, encore fallait-il les violenter. Mais qui étaient les sauvages en réalité ?

La révélation qu’en fait Michel JEAN dans "Maikan" m’a touchée en plein coeur.

Des pensionnats comme Fort George, qui a accueilli plusieurs membres de la famille de l'auteur, il y en a eu 139 au Canada, 4 000 enfants y sont morts. Avec ce roman, "Maikan" qui veut dire les loups, Michel JEAN assure la mémoire des Amérindiens sacrifiés au titre d'une politique ignoble. Il donne de l'écho aux procédures juridiques toujours en cours contre l'Etat pour les indemnisations des familles.

La narration qui fait se croiser fiction et réalité avec des personnages de femmes remarquables, Audrey et Marie, permet aussi de créer du lien entre deux périodes, les années 1930 d'une part, les années 2010 d'autre part. Le procédé est ingénieux et parfaitement réussi.

La plume est d'une très grande sensibilité, elle est soignée comme la qualité des première et quatrième de couverture, bravo. 

Ce roman, c'est un CRI du coeur pour ce qu'il dévoile de la grande Histoire, qu'on se le dise. J'aime quand la littérature s'approprie des faits historiques et prend la relève des manuels scolaires pour éclairer nos consciences. 

Impossible de ne pas citer la team de « Varions Les Éditions en Live » (Vleel) qui a d'ailleurs organisé une rencontre littéraire avec Michel JEAN en juin 2021. Pour donner encore plus de résonnance à cette chronique, je ne peux que vous inviter à visionner la vidéo.

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2022-07-28T18:57:02+02:00

Le Grand Nord-Ouest de Anne-Marie GARAT

Publié par Tlivres
Le Grand Nord-Ouest de Anne-Marie GARAT

Ma #citationdujeudi est extraite du dernier roman que j'ai lu de Anne-Marie GARAT, "Le Grand Nord-Ouest" chez Actes Sud.

Nous sommes en 1930, à Hollywood, là où les stars dépensent leur fortune dans les soirées mondaines. Lorna del Rio vit dans cet univers. Elle est cowgirl, son mari producteur de cinéma. Lui est retrouvé mort sur la plage le jour de son anniversaire. La veuve n'attendra pas même l'organisation des funérailles pour fuir avec sa fille, Jessie âgée de 6 ans. Parties dans l'urgence, elles n'ont que de modestes bagages mais impossible de ne pas emmener cette sacoche dont Lorna del Rio s'évertue à garder le contenu à l'abri de tous les regards. Un formidable périple commence alors qui les emmènera jusque dans "Le Grand Nord-Ouest" et l'Alaska, un itinéraire sur lequel elles croiseront Kaska, une Indienne gwich'in.

Ce roman, c'est en fait Jessie, devenue grande, qui nous relate son épopée aux côtés d'une mère qu'elle peinait à cerner. Elle changeait d'identité comme de chemise et s'affranchissait des frontières avec une liberté insoupçonnée. Ce roman d'aventure nous livre une histoire que nous aurions pu lire enfants dans un album illustré. Il m'a aussi beaucoup rappelé le genre western aujourd'hui peu présent dans la production cinématographique qui a pourtant bercé toute ma jeunesse. 

J'ai adoré, je peux bien le dire, les  relations humaines largement explorées par l'auteure, l'interculturalité que revêt cette rencontre improbable entre une pin-up et cette indienne empreinte des traditions de sa communauté. L'auteure met d'ailleurs la focale sur les savoirs de cette indienne gwich'in, une bien belle manière d'assurer la mémoire de ce peuple.

Profonde tristesse en lisant qu'Anne-Marie GARAT s'est éteinte le 26 juillet 2022. 

Elle qui était particulièrement intéressée par la transmission de génération en génération peut être assurée de sa postérité. Ses romans sont là pour concourir à sa mémoire !

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2022-07-28T18:43:56+02:00

Anne-Marie GARAT s'est éteinte

Publié par Tlivres
Anne-Marie GARAT s'est éteinte

 Anne-Marie GARAT, j'avais eu la chance de la rencontrer à la Librairie Richer d'Angers. 

Je viens de découvrir qu'elle s'est éteinte le 26 juillet dernier. 

Son sourire, son regard, son énergie, sa pétillance... me manquent déjà. Heureusement que ses romans assurent la postérité d'une formidable conteuse, elle nous entraîne dans des aventures tout à fait exceptionnelles au bras de personnages éminemment romanesques, notamment des femmes dont les portraits sont hauts en couleur.

Son univers littéraire nous fait voyager à travers le temps, les territoires... Je pense notamment au roman « Le Grand Nord-Ouest » qui se passe aux Etats-Unis dans les années 1930,  et puis à « L’enfant des ténèbres » et "Dans la main du diable".

 

Il est encore possible d'écouter sa voix. Augustin TRAPENARD l’avait accueillie le 27 février 2020 dans son émission « Boomerang », un pur moment de bonheur.

 

Je vous laisse savourer !

 

 

 

 

 

 

  

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2022-07-27T06:49:19+02:00

Les Maisons vides de Laurine THIZY

Publié par Tlivres
Les Maisons vides de Laurine THIZY

Parce que je ne lis plus les quatrièmes de couverture des livres depuis belle lurette, dans le cadre de l'édition estivale #jamaissansmon68, je vous propose de revenir sur un roman de la #selection2022 des 68 Premières fois : "Les maisons vides" de Laurine THIZY aux Éditions de L’Olivier, lauréat du Prix du roman Marie-Claire et du Prix Régine DEFORGES du premier roman. 

Le rapport au corps est le fil rouge de ce premier roman orchestré d’une main de maître. Depuis ses premiers jours, Gabrielle a dû apprendre à dompter ce corps, inachevé du prématuré, mal formé par l’infirmité, maîtrisé par la pratique sportive qui ne manque pas de reprendre ses droits dès le premier effort abandonné. C’est le jeu d’équilibre d’une vie qui, chez Gabrielle, prend une dimension toute particulière.

Laurine THIZY aborde les sujets de la maladie, la mort et la religion, pour ne citer que ceux-là.

Quelle plume, la main de fer dans un gant de velours,

Quelle construction narrative, une alternance de chapitres méticuleusement rythmés,

Quel premier roman, une lecture coup de poing, tout simplement.

J'en suis sortie K.O., bravo !

Si vous aussi prônez un été #jamaissansmon68, vous pouvez aussi opter pour...

"Les enfants véritables" de Thibault BERARD

"Aux amours" de Loïc DEMEY,

 "Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON,

"Furies" de Julie RIOCCO,

 

"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,

"Les envolés" d'Etienne KERN,

"Blizzard" de Marie VINGTRAS,

"Saint Jacques" de Bénédicte BELPOIS,

 "Les confluents" de Anne-Lise AVRIL,

"Le parfum des cendres" de Marie MANGEZ,

"Jour bleu" de Aurélia RINGARD

"Debout dans l'eau" de Zoé DERLEYN,

"La fille que ma mère imaginait" de Isabelle BOISSARD...

#68premieresfois #68premieresfoisetplussiaffinité #68premieresfois2022 #litteraturefrancaise #premiersromans #68unjour68toujours
#bookstagram #selection2022 #premierroman #7anscasefete #onnarretepasles68 #un68sinonrien #touchepasamon68 #jepensedoncje68  #lesmaisonsvides #laurinethizy

 

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2022-07-12T06:00:00+02:00

Une princesse modèle de David BRUNAT

Publié par Tlivres
Une princesse modèle de David BRUNAT

Les Éditions Héloïse d’ORMESSON, je les aime pour leur ton, leur sensibilité, je les aime passionnément pour leur approche de l’art. Il y a eu "Baisers de collection" de Annabelle COMBES, "Ma double vie avec Chagall" de Caroline GRIMM, je découvre maintenant avec admiration la vie d’Hélène GALITZINE, modèle du peintre Henri MATISSE, sous la plume de David BRUNAT : « Une princesse modèle », un premier roman.

Si Hélène GALITZINE a du sang princier dans les veines, elle vivra surtout l’effondrement de tout un empire. A 8 ans, son père décède du typhus dans les geôles de l’armée rouge, laissant sa veuve seule pour élever une fratrie de quatre enfants. La famille s’exile en Allemagne puis en Italie. Elle s’installe à Arco près du Lac de Garde, là où sa mère s’emploiera à tenir une pension de famille. Hélène est une enfant qui aime la vie, éprise de liberté dont l’éducation sera confiée à des religieuses. Sa mère décédée, un nouveau départ est envisagé avec sa tante. Cette fois, c’est Nice qui devient le lieu de vie de la famille, c’est là qu’elle va se marier, avoir deux filles, travailler dans la haute couture et rencontrer le peintre, le maître du fauvisme avec qui elle va vivre des moments d’une intense complicité, une nouvelle vie s’offre désormais à Hélène GALITZINE.

Dès les premières lignes du roman, David BRUNAT nous fait part de sa démarche et des espaces de liberté qu’il s'est accordés pour évoquer l’itinéraire d’une femme dont la postérité est aujourd’hui assurée par la voie des toiles peintes de Henri MATISSE.


Mais après tout, un romancier peut affabuler à sa guise et n’a pas de comptes à rendre à la vérité. Ce n’est pas un historien, mais un faiseur d’histoires. Pas un mémorialiste, mais un machiniste des sentiments. Pas un moraliste, mais un conteur et un marionnettiste. P. 26

L'auteur s'approprie la voix d'Hélène GALITZINE  elle-même pour retracer un itinéraire aussi chahuté que rocambolesque. Il brosse le portrait d'une femme "modèle", une femme qui a su s'adapter aux circonstances de la vie, à moins que son existence relève d'une autre puissance. David BRUNAT nous fait ainsi toucher du doigt les contours du destin, un sujet universel et intemporel. De tous temps, l’homme s’est intéressé à la force suprême ou au hasard des coïncidences pour justifier le fil de son existence.

A partir de l'histoire singulière d'une famille d'immigrés, russes, David BRUNAT évoque un large mouvement migratoire ayant donné lieu à une implantation massive dans le sud de la France, notamment sur Nice. Il s'en saisit aussi pour retracer une fresque historique sur une quarantaine d'années, donnant à voir une page de la grande Histoire.

Enfin, et là c'est un autre sens du mot "modèle" que va explorer David BRUNAT pour nous faire entrer dans l'atelier du peintre Henri MATISSE. Hélène GALIT fut l'une des muses du grand maître du fauvisme. C'est à travers les confidences d’Hélène GALITZINE que l’on découvre les centres d’intérêt du peintre, ses sources d’inspiration. Elle rencontrera Lydia DELECTORSKAYA, modèle également, qui, à la mort de l’artiste, vouera sa vie à une juste reconnaissance de la grandeur de son art.

Si la question de l'immortalité transcende le roman, l'art peut assurément devenir le canal de la postérité, c'est le fil que va tisser David BRUNAT. Que le peintre du bonheur, comme ses modèles, en soient assurés, plus jamais je ne regarderais une toile de l'artiste comme avant.

Plus confidentielle et pourtant, la maternité peut elle aussi offrir une certaine forme de postérité. Je ne l'avais jamais abordée de cette manière...


Mais l’expérience de la maternité constitua, à sa façon, une révélation spinoziste. […] Une descendance est une forme d’immortalité ou du moins d’existence continuée. P. 77-78

C'est aussi pour ça que j'aime la littérature, porter un nouveau regard sur les choses de la vie. 

Dans un exercice narratif à deux voix, David BRUNAT pose des questions existentialistes et philosophiques, la cerise sur le gâteau d'un roman historique et artistique. Un premier roman prometteur sachant que l'homme a déjà fait ses preuves en matière d'écriture, il est homme de lettres et a déjà écrit des récits de vie sur Steve JOBS, Giovanni FALCONE, et puis un livre sur l'histoire du Titanic.

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2022-07-05T20:43:02+02:00

Le retrait de la Constitution américaine du droit à l’avortement illustré par Carrilho

Publié par Tlivres
Le retrait de la Constitution américaine du droit à l’avortement illustré par Carrilho

Ma #lundioeuvredart est une nouvelle création de l’artiste portugais, Carrilho.

 

J’ai découvert l’illustrateur caricaturiste au mois de mars sur Angers dans le cadre de la campagne menée en partenariat avec @cartooningforpeace en faveur de l’égalité femmes hommes. Ses dessins sont minimalistes et tellement suggestifs, pas besoin d’en écrire un roman !

 

Vous imaginez bien que le retrait de la Constitution américaine du droit à l’avortement ne pouvait pas le laisser indifférent.

 

Là, les piliers de la Cour Suprême de Washington et puis, un pied (d’un homme bien sûr) donnant un coup à une femme sur un brancard, dévalant les marches de l’édifice. Chaque détail est important, y compris la couleur de peau. Nous savons toutes et tous que celles qui seront les plus exposées aux États-Unis seront les femmes les plus précaires, en particulier les afro-américaines. 

 

Je suis toujours impressionnée par la capacité des caricaturistes à représenter un contexte politique en quelques coups de crayons. Quel talent !

 

Quand ils deviennent militants et qu’ils mettent leur art à la disposition d’une cause féministe, je partage bien sûr  

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2022-07-04T17:41:49+02:00

Comme il vous plaira de William SHAKESPEARE

Publié par Tlivres
Comme il vous plaira de William SHAKESPEARE

Cette édition du Festival d’Anjou est éclectique. Place à un texte classique , shakespearien, qui date de 1599, adapté par Pierre-Alain LELEU et mis en scène par Léna BRÉBAN. 

 

Deux jeunes femmes, des cousines, Rosalinde et Célia, vivent leur vie, à l’abri de préoccupations domestiques jusqu’au jour où les rivalités de leurs pères n’en tâchent leur avenir. Le jeune Duc bannît sa nièce après son frère aîné. Rosalinde et Célia décident dd ne pas se soumettre et s’enfuient dans la forêt d’Arden. Là, c’est une toute autre communauté qu’elles vont rencontrer, obligées de se travestir pour survivre, abandonner leur identité. 

 

La comédie pastorale du dramaturge anglais est totalement revisitée en conte des temps modernes, une version loufoque dans laquelle des parenthèses musicales et chantées sont autant de prétextes à lâcher prise et pouffer de rire.

 

Ainsi résonnent les notes de 

 

Perfect day de Lou REED

Moi si j’étais un homme de Diane TELL

Creep de Radiohead

Love is all de Roger GLOVER

 

Et enfin, 

La philosophie de Georges MOUSTAKI

 

« Nous avons toute la vie pour nous amuser

Nous avons toute la mort pour nous reposer… »

 

Avec cette ritournelle, il ne pouvait en être autrement… Le spectacle est dynamique, c’est vivant et plein d’énergie.

 

La pièce a récemment été récompensée de quatre Molière, dont deux pour les comédiennes Barbara SCHULZ et Ariane MOURIER aux prestations exceptionnelles.

 

Une nouvelle fois, le Château du Plessis-Macé a offert un très joli décor pour une soirée théâtrale pleine de surprises.

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2022-07-03T16:41:02+02:00

Summertime d’Ella FITZGERALD

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Summertime d’Ella FITZGERALD

Le bal des 68 Premières fois se poursuit.

Cette #chansondudimanche était citée par l’autrice du second roman que je vous présenterai samedi prochain.

Summertime est un titre qui date de 1935, composé par George GERSHWIN, largement repris notamment par Ella FITZGERALD en 1967.

Il s’agissait d’un opéra Gospel-Blues dans lequel le compositeur donne à voir un quartier afro-américain de Charleston en Caroline du Sud où les hommes et les femmes chantent, dansent, sont joyeux malgré la Grande Dépression qui sévit.

Allez, maintenant, j’ai assez parlé. Musique 🎶 

 

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2022-07-02T11:35:33+02:00

Simone, éternelle rebelle de Sarah BRIAND

Publié par Tlivres
Simone, éternelle rebelle de Sarah BRIAND

Simone VEIL s’est éteinte le 30 juin 2017. 

Certains la disait effrontée, Sarah BRIAND la qualifie ainsi : « Éternelle rebelle ». C’est le titre d’une fascinante biographie, celle d’une grande Dame qui a tant agit en faveur des droits des femmes. Sa voix nous manque tellement aujourd’hui. C’est ma #Vendredilecture.

Tout commence avec l'extrait du discours de réception de Simone VEIL à l'Académie Française prononcé par Jean d'Ormesson, nous sommes en 2010, mais ce moment de consécration ne saurait cacher son passé douloureux dont elle s'est attachée à assurer la mémoire. Le numéro 78651 figure sur son bras à l'encre bleue, il fut longtemps sa seule identité. Déportée alors qu'elle n'avait que 16 ans, Simone VEIL a survécu à la Shoah.

 

Le 22 décembre 2004, par un froid glacial, elle retrouve le camp d'Auschwitz Birkenau, elle est accompagnée de ses enfants et petits-enfants, un moment d'une très grande intensité.

 

Simone a toujours été rebelle, c'est peut être ce qui lui a permis de survivre à l'indicible et à mener une existence toute entière dédiée à la défense de causes d'intérêt général.

 

Elève brillante, Simone va suivre les conseils de sa mère :


Faire des études pour pouvoir travailler et être indépendante financièrement. P. 61

Elle ne sait pas encore que l'homme qu'elle épouse en 1946 s'opposera à sa volonté, mais c'est son compter sur la personnalité de Simone, rebelle, elle l'est, y compris dans son propre foyer.

 

En 1957, elle entre au Ministère de la Justice, elle est magistrate. Elle travaille à la direction de l'Administration pénitentiaire, elle doit inspecter les prisons françaises. Son indignation devant l'état des geôles va la pousser à faire valoir les droits des prisonniers notamment en matière de santé. C'est d'ailleurs pour ce ministère qu'en 1974 le tout nouveau Premier Ministre Jacques Chirac la nommera.

 

Sa carrière politique ne fera que commencer, elle sera sur le devant de la scène le 26 novembre de la même année pour prononcer son discours en faveur de la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse, l'un des engagements de campagne pris par le Président de la République, Valéry Giscard d'Estaing.

 

Sarah BRIAND focalise sur le côté profondément humain de cette femme qui avait un charisme à toute épreuve. Simone était une épouse, elle fut également une mère, une grand-mère et même une arrière-grand-mère. J'ai adoré les passages sur sa tribu et notamment l'imaginer préparer le déjeuner du samedi, devenu un rituel.

 

Cette femme n'a pas été épargnée par les épreuves de la vie, il y a eu des décès d'êtres chers. Depuis le tout dernier,  celui de son mari, elle ne sortait plus pour des événements publics.

 

Sarah BRIAND a su montrer une femme "ordinaire" avec ses forces, elle en avait beaucoup, et ses faiblesses.

 

J'ai adoré les passages sur sa complicité avec Marceline LORIDAN et Paul SCHAFFER, ses deux amis connus en déportation avec lesquels elle entretiendra une relation incommensurable.

 

C'est un portrait pluriel que nous brosse Sarah BRIAND :


L'adolescente qui aimait lire, la jeune déportée qui n'a cessé de lutter, l'épouse, la mère, la grand mère, l'amie, la ministre, la présidente du Parlement européen, la discrète, la combattante, la passionnée, l'éternelle rebelle, est accueillie sous la Coupole. P. 167

Elle évoquait bien sûr celle de l'Académie française.

 

Une autre coupole l’accueille désormais, elle et son mari, Antoine, celle du Panthéon, une consécration pour une femme EXTRA-ordinaire.

 

Magnifique biographie, à lire, et relire, sans «modération.

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2022-07-02T06:00:00+02:00

Les enfants véritables de Thibault BERARD

Publié par Tlivres
Les enfants véritables de Thibault BERARD

Le bal des 68 Premières fois se poursuit. 

Après :

"Aux amours" de Loïc DEMEY,

 

 "Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON,

"Les maisons vides" de Laurine THIZY,

"Furies" de Julie RIOCCO,

"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,

"Les envolés" d'Etienne KERN,

"Blizzard" de Marie VINGTRAS,

 

"Saint Jacques" de Bénédicte BELPOIS,

 "Les confluents" de Anne-Lise AVRIL,

"Le parfum des cendres" de Marie MANGEZ,

"Jour bleu" de Aurélia RINGARD

"Debout dans l'eau" de Zoé DERLEYN,

"La fille que ma mère imaginait" de Isabelle BOISSARD,

place au second roman de Thibault BERARD, "Les enfants véritables" chez Les éditions de L’Observatoire, un coup de coeur.
Théo élève seul ses enfants, Simon et Camille, de 7 et 4,5 ans, depuis le récent décès de sa compagne Sarah. Cléo fait son entrée, tout en délicatesse, dans ce cocon familial meurtri. Elle est douce, Cléo, elle est gentille, et puis, c'est l'amoureuse de papa, alors chacun lui fait une petite place mais les démons ne cessent de hanter tout ce petit monde. Derrière les sourires se cachent la douleur de l'absence et du manque, la peur de la mort aussi. S'il est difficile d'accepter cette nouvelle présence et le petit pas de côté fait avec les habitudes, ce n'est pas plus simple pour Cléo, qui, elle-même, a connu une famille loin des standards. Elle a été élevée par son père, Paul, dans la vallée de l’Ubaye. Quand elle n'avait que 7 ans, elle a dû faire une place à César dont le père, alcoolique, était décédé. Il habitait juste à côté et Paul avait un grand coeur, alors, il l'avait adopté. Quant à Solène, c'était le fruit d'une relation extraconjugale. Diane Chastain n'a jamais assumé son rôle de mère. Cette « mère-herbe-folle » avait besoin d'air et disparaissait régulièrement. Après 15 mois d'absence, elle est rentrée à la maison. Elle était enceinte. Là aussi, Paul a fait amende honorable. Il aimait trop sa femme pour ne pas accepter ce bébé à naître. Alors pour Cléo, cette entrée en matière, c'est un peu comme un plongeon vers l'inconnu !
Dès les premières pages, je me suis prise à penser que mon hamac allait rapidement devenir une piscine ! A la page 54, les premières larmes coulaient sur mes joues, des larmes de chagrin mais aussi, des larmes de bonheur, le bonheur de lire des mots aussi forts, aussi beaux.

Thibault BERARD explore avec gourmandise et tout en délicatesse l'entrée de Cléo, le personnage principal de cet opus, dans la famille de Théo. Il s'agit d'un lent apprivoisement, de l'un, de l'autre, des uns, de l'autre, parce que oui, il y a une communauté initiale... à trois, et un individu de plus qui va progressivement chercher sa place, un peu comme un corps étranger à greffer dont on attend l'acceptation ou le rejet. Au gré, des opportunités, festives les premières, courantes de la vie pour les suivantes, les choses lentement s'organisent sous l'autorité d'un chef d'orchestre, Théo, le dénominateur commun de tous. Théo c'est le père, Théo c'est l'homme fou amoureux de Cléo, Théo c'est l'amant de Cléo.

Les fondations de cette nouvelle famille reposent sur ses épaules, à lui. C'est un sacré pari pris sur l'harmonie d'un groupe, l'alliance entre ses membres, la solidarité, la fraternité, l'équilibre, tout ce qui a besoin, pour se construire, de beaucoup d'amour, mais aussi, de mots. Avec Thibault BERARD, je suis toujours impressionnée l'exploration des maux. A chaque sujet, l'expression et le partage de sentiments, d'états d'âme, d'émotions que l'auteur sait allégrement transmettre à ses lecteurs.

Thibault BERARD traite ici magnifiquement de la mère, légitime et d'adoption, de son rôle, de sa place. A travers deux personnages qu'il fait se croiser, celui de Diane Chastain, la mère de Cléo, cette actrice qui a préféré se consacrer à sa vie professionnelle, et celui de Cléo qui consacre ses jours et ses nuits à tisser du lien. Ce que j'aime chez Thibault BERARD, c'est qu'il n'y a pas de jugement, chacun mène sa vie comme il croit bon de la mener, faisant des choix, les assumant... ce qui n'empêche pas d'avoir des prises de conscience et de vouloir changer du tout au tout.

L'écrivain restitue magnifiquement les sensations des femmes et leur rôle dans l'approche des enfants, ces trésors de candeur, qu'elles vont accompagner, au fil du temps, dans leur construction d'adulte. Il est question de transmission dans la relation et de confiance pour permettre à chacun de trouver sa voie, s'émanciper et passer à l'expression de soi... Ainsi se construit une constellation avec toutes ces étoiles qui ne demandent qu'à scintiller.

 

Ce roman, une nouvelle fois, est largement inspiré de la vie personnelle de l'auteur, mais pas que. Il y a aussi toute une part de son livre suggérée par son imaginaire. Et ce qui est merveilleux chez Thibault BERARD, c'est le jeu de la narration. Si dans les premières pages, il prête sa plume à Diane Chastain, un personnage féminin, il trouve un équilibre ensuite avec le "je" de Paul, son compagnon. Et puis, un peu comme quand vous montez dans un manège de chevaux de bois, passée l'installation, il y a la mise en mouvement dans un rythme lent, s'accélérant progressivement pour terminer dans un tourbillon enivrant. Là, les voix se multiplient, résonnent entre elles, se lient, se croisent, s'entrecroisent... dans une ivresse totale.

L'écrivain, qui a le souci du détail, pousse la fantaisie jusque dans les titres de chapitres qui, pour certains, prendront la forme d'une ritournelle.

Impossible de vous quitter sans la playlist de Thibault BERARD, j'y ai choisi "Ready to start" de Arcade Fire. Cette chanson colle à merveille au propos, je vous assure, parce que... je ne vous ai pas tout dit !

https://youtu.be/9oI27uSzxNQ

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