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Articles avec #marsaufeminin catégorie

2023-03-20T21:10:19+01:00

Flocons de neige de Louise GLÜCK

Publié par Tlivres
Flocons de neige de Louise GLÜCK

Ma #poesiedulundi, je l'ai découverte dans l'oeuvre de Louise GLÜCK, poétesse américaine née en 1943.

Ce texte, "Flocons de neige" est extrait de son recueil, "L'Iris sauvage", traduit en français par Oriane CELCE.

Louise GLÜCK a été honorée en 2020 du Prix Nobel de littérature. Elle est la 16ème femme à le recevoir, l'occasion de décliner une nouvelle fois #marsaufeminin

Dans ce poème, il est question de REnaissance, d'un corps qui, avec le printemps, se réveille. Il arrive à point nommé en fait ce texte.

Je crois que tous, nous aspirons à des jours plus longs, une nature bourgeonnante, des chants d'oiseaux... la nature s'éveille et nous entraîne dans son éclosion. Vive le printemps !

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2023-03-20T07:00:00+01:00

Ella FITZGERALD par MissMe

Publié par Tlivres
MissMe – Ella Fitzgerald – Serie “Saints of soul” ©Nickie Robinson

MissMe – Ella Fitzgerald – Serie “Saints of soul” ©Nickie Robinson

Tout au long du mois, je décline l'opération #marsaufeminin. Aujourd'hui, avec la #lundioeuvredart, place à une femme qui honore une autre femme.

La street artiste, c'est MissMe, une femme "vandale et artiste". La rue, c'est son lieu d'expression. Elle s'inspire de séries comme "Saints of soul" ici.

Cette fresque, je la trouve sublime.

D'abord, il y a cette femme au visage lumineux, au regard étincelant, au sourire attachant. C'est Ella FITZGERALD, la chanteuse de jazz américaine. 

Et puis, il y a le contraste des couleurs avec cette tunique flamboyante, teintée de rouge, de jaune, d'orange, des couleurs éminemment chaudes qui magnifient le personnage. La superposition des tissus est ingénieuse et parfaitement réussie.

Bien sûr, il y a l'éloge de la voix de la chanteuse noire avec les micros, franchement américains ceux-là.

Tout est dans le détail sur cette création, jusque dans les accessoires, les mains notamment sont ravissantes, fines et délicates, ornées comme le poignet des plus beaux bijoux.

Les femmes ont du talent, non ? Bravo MissMe pour cette réalisation.

Et si on terminait en chanson avec la grande Dame...

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2023-03-19T07:00:00+01:00

Les p'tites jolies choses de Joyce JONATHAN

Publié par Tlivres
Les p'tites jolies choses de Joyce JONATHAN

Ma #chansondudimanche, vous allez peut-être la mettre en boucle toute la journée, c'est finalement tout le bonheur que je vous souhaite.

Je l'ai extraite du registre musical de Joyce JONATHAN, une jeune femme, française, artiste, autrice, compositrice, pianiste, guitariste... de quoi décliner #marsaufeminin tout en beauté.

Sa chanson, c'est un texte qui ressemble un peu à "La première gorgée de bière" de Philippe DELERM. Ses paroles magnifient "Les p'tites jolies choses" qui ne retiennent plus notre attention dans la vie trépidante que nous menons chaque jour et qui sont pourtant l'essentiel.

Ce titre c'est une invitation à s'arrêter quelques minutes, se poser et savourer. Avouons que ça a du charme, non ?

Et puis, ce que j'aime, c'est le rythme, il me vient l'envie de danser en cuisine... c'est entraînant. N'oublions pas que le bonheur passe aussi par le corps !

Il y a enfin la voix de l'artiste, douce, joyeuse et réjouissante.

Et puis encore, la musique. Mais là, écoutez !

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2023-03-18T09:40:04+01:00

L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle AUPY

Publié par Tlivres
L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle AUPY

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec une écrivaine dont le premier roman m'a totalement subjuguée, une découverte réalisée avec les 68 Premières fois, l'occasion d'un petit clin d'oeil à toute l'équipe.

Isabelle AUPY nous livre une fable tout à fait éclairante sur notre monde moderne avec "L'homme qui n'aimait plus les chats" publié chez Les éditions du _Panseur et désormais disponible en poche chez Folio.

Fermez les yeux et laissez vous porter par la première phrase : "Imagine une île avec des chats."

Je vous envoie une lettre d'une terre étrangère, insulaire, un brin onirique, où les hommes vivraient avec des chats, ces animaux de compagnie qui peuvent décider librement de côtoyer l'homo sapiens ou de s'en défaire. Ils n'ont rien à voir avec les chiens, ça non, les chiens, eux, sont tenus en laisse par leurs maîtres. Ils ont besoin qu'on leur serve le repas, qu'on les sorte pour leurs besoins. Les chats peuvent être indépendants, ils se satisfont de ce qu'ils débusquent dans la nature, ils chassent, eux ! Chiens et chats ne font d'ailleurs pas bon ménage, et ce n'est pas d'aujourd'hui, le proverbe date du XVIème siècle et n'a pas pris une ride. Alors, quand les chats disparaissent mystérieusement de cette île chimérique et que l'administration décide de leur offrir des chiens en remplacement, chiens qu'il conviendrait d'appeler chats, il y a ceux qui acceptent et d'autres pas. La morale de cette histoire...

Isabelle AUPY, à travers un propos métaphorique dans lequel elle réserve une place de choix aux animaux, vous l'aurez compris, nous renvoie en miroir ce sur quoi repose notre société aujourd'hui.

Si la dictature par la force tend à disparaître, celle de l'incitation, beaucoup plus insidieuse, tend à se développer de façon sournoise et préoccupante.

Isabelle AUPY, à travers le personnage du gardien de phare, nous permet de toucher du doigt les bienfaits de la lecture, cette activité intellectuelle qui nous permet d'endosser le costume d'un Autre et, le temps d'un livre, de porter sur la société un regard différent. 

Par la voie de ce petit traité philosophique, l'écrivaine dénonce les nouveaux modes d'oppression, à chacun de réfléchir à son mode de vie et à ce qui peut nous abrutir, nous couper de nos proches quand des relations avec de soi-disant amis nous accaparent, nous abêtissent. J'ai adoré me laisser prendre au jeu de l'écrivaine, me surprendre à sourire devant certaines situations mais attention, le texte est plus grave qu'il n'en paraît, vous allez rire jaune, en fait !

Dans une plume qui parfois relève d'une construction enfantine, Isabelle AUPY grossit encore le trait, vous pourriez bien finir par pleurer !

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2023-03-18T09:10:57+01:00

Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

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Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

Comme vous le savez, je ne lis plus les quatrièmes de couverture. Remarquez, avec ce roman, je ne prenais pas de grands risques, je connaissais la plume de Sophie CHAUVEAU, je crois que je peux tous les aimer ses livres. Quant à Sonia DELAUNAY, je voue une admiration à ses toiles de longue date. Ce duo de choc ne pouvait que me séduire.

J'ai choisi aujourd'hui de vous livrer les premières lignes du roman : "Sonia DELAUNAY, La vie magnifique" de Sophie CHAUVEAU aux éditions Taillandier, l'occasion une nouvelle fois de décliner #marsaufeminin.

Ces premières lignes, c'est une manière de prendre pied dans le contexte historique et de vous familiariser avec l'écriture de Sophie CHAUVEAU, descriptive, romancée.

Vous pourriez bien perdre pied, toutefois, dans les pages suivantes. Très vite, le contexte évolue, la petite Sonia sera adaptée par son oncle, avocat, dont l'épouse est stérile. Elle va passer d'un milieu de pauvreté au luxe, à la culture, de quoi vous faire perdre la tête, aussi. La fillette va adopter de nouveaux codes de la société et bientôt nourrir des ambitions plus grandes, au-delà même des frontières de l'Ukraine. Je ne vous en dis pas plus, juste que ce roman est prodigieux.

Vous allez suivre l'itinéraire d'une artiste en herbe, une femme à la créativité débordante que rien ne pourrait arrêter, ou presque. Sa vie est aussi jubilatoire que le tout Paris des années 1930, les ateliers d'artistes de l'avant-garde, le Bal Bullier, les sphères d'intellectuels qui refont le monde, tout est permis. 

Ce roman, c'est Alexandra KOSZELYK qui m'a mise sur la voie avec "L'Archiviste" publié Aux Forges de Vulcain. Elle concourt à la postérité de la culture ukrainienne, aujourd'hui menacée. Sonia DELAUNAY fait partie de ces artistes expatriés, de ceux qui dans leur création n'ont cessé de se nourrir de leurs origines.

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2023-03-16T08:20:58+01:00

La carte postale de Anne BEREST

Publié par Tlivres
La carte postale de Anne BEREST

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec ma #citationdujeudi extraite d'un roman coup de coeur, un roman dont je me souviens comme à la première heure, je parle de "La carte postale" d'Anne BEREST chez Grasset et désormais disponible en poche chez Le livre de poche.

Anne BEREST est une écrivaine brillante.

Je vous dis quelques mots de ce roman.

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
"La carte postale", c'est une enquête menée par Anne BEREST, elle-même, écrivaine, réalisatrice. De bout en bout, j’ai été captivée par la recomposition du puzzle familial. Ce roman est empreint d’un mystère jamais résolu.
 
Ce que j'aime avec la citation choisie, c'est la référence au personnage de Myriam. La femme est éprise de liberté et fascinée par l'art, le chemin tout tracé vers l'homme qu'elle épousera le 15 novembre 1941. Il s'agit de Vicente PICABIA, le fils de Francis PICABIA, l'artiste de l'avant-garde.
 
Et puis, le choix des mots dans la langue anglaise donne une dimension éminemment poétique. Il met aussi le doigt sur ce qui relève du vivant et traduit à lui, seul, l'élan d'espoir qui souffle sur une famille exposée aux pires tragédies. 
 
"La carte postale" d'Anne BEREST navigue entre deux registres littéraires, celui du récit de vie et celui du roman. L'écrivaine nous offre un grand moment de littérature, une lecture empreinte d'humanité servie par une plume absolument fascinante. J’ai vibré, j’ai frissonné, j'ai encaissé, j’ai chuté aussi, mais j'ai aimé, passionnément !

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2023-03-15T17:45:00+01:00

Amalia de Aude PICAULT

Publié par Tlivres
Amalia de Aude PICAULT

Ma #mercrediBD publiée aux éditions Dargaud décline #marsaufeminin, d’abord parce qu’elle est la création d’une femme, Aude PICAULT, mais aussi parce qu’elle met en scène une femme !

 

On y vient… Amalia fait partie de ces femmes qui donnent de leur personne, au travail, à la maison… Elle est SURsollicitée mais ne dit jamais non. Elle évolue dans une famille recomposée avec Nora, une belle-fille adolescente en rupture avec son père. Elle est aussi la mère d’une petite Lili à peine sortie des couches. C’est le chaos chaque fois qu’elle rentre chez elle. Et en plus, Madame voudrait s’inscrire dans la mutation environnementale et protéger la planète. Autant dire qu’elle va dans le mur !

 

Cette BD, c’est une manière de représenter ce que bon nombre de foyers vivent aujourd’hui. Il y a tout. Nul doute que les femmes, mères, s’identifieront très facilement à Amalia.

 

Ce que j’ai aimé aussi, c’est le rôle de Karim, l’homme de la maison. Loin du cliché de ceux qui se font servir, lui essaie de nourrir toutes les femmes du foyer et c’est loin d’une partie de plaisir.

 

J’ai beaucoup aimé aussi la représentation de l’adolescente, Nora, un brin lolita sur les bords qui trouve dans les réseaux sociaux le moyen de se mettre en scène au risque de décrocher de l’école.

 

Tout ce petit monde est en quête de sens et va se retrouver dans la perspective d’un départ en vacances. Et si une mise au vert les mettait tous d’accord ?

 

Cette BD, elle est fraîche, printanière, elle donne envie d’aller se ressourcer dans la nature, se rouler dans l’herbe, quitter ce brouhaha ambiant et ce rythme effréné que l’on s’oblige à suivre. C’est une bouffée d’air, une parenthèse avec la part belle à ce mouvement qui émerge, la désinfluence.

 

Le graphisme est un brin naïf.
 

Le propos pourrait être léger mais il ne l’est pas.

 

Je vous la conseille absolument.

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2023-03-13T07:00:00+01:00

Le chant des villes d'Andrée CHEDID

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Le chant des villes d'Andrée CHEDID

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec un peu de poésie.

J'aime beaucoup la plume d'Andrée CHEDID. 

En ce début d'année, je vous ai présenté "D'un seul âge".

Là, place à un texte intitulé "Le chant des villes".

L'autrice y décrit son urbanité, son rapport à la ville éminemment sensoriel, il y a quelque chose de résolument vivant dans sa prose, sans oublier le rappel de sa double culture bien sûr.

De l'écrivaine, je vous conseille aussi un court roman, "Le message", une référence du Book club, une pépite.

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2023-03-13T07:00:00+01:00

The Butterflies par Hyuro

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The Butterflies par Hyuro

#marsaufeminin c'est l'occasion de mettre sous les projecteurs des femmes artistes qui s'impliquent en la faveur de causes nationales, voire mondiales.

Hyuro fait partie de celles-là.

C'est une street-artiste d'origine argentine. Elle est née en 1974 et malheureusement décédée très jeune, en 2020.

Elle a réussi à se faire une place dans le monde du muralisme et à orner de ses oeuvres de nombreux lieux sur la planète.

Cette chronique est une manière de faire connaître l'une de ses créations réalisée en 2015 à Ravenne en Italie dans le cadre de la Journée Mondiale pour la suppression des violences faites aux femmes. 

Habituée du genre, Hyuro représente des corps de femmes sans tête. Là, seules des robes semblent tenir droites. 

La fresque a été réalisée dans la rue des Soeurs Mirabal, qui honore quatre soeurs dominicaines impliquées dans la résistance au dictateur Rafael TRUJILLO et dont trois furent assassinées le 25 novembre 1960. Elles s'appelaient entre elles "Les papillons", d'où cette représentation en hauteur de ce qui semble être des papillons, le tout dans des nuances de gris.

Hyuro avait fait des violences faites aux femmes, l'émancipation des mères au foyer, les décès post-avortement... son cheval de bataille.

Toute son oeuvre reflète de son engagement. Qu'elle en soit aujourd'hui remerciée !

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2023-03-12T08:47:51+01:00

Folle d’Izïa HIGELIN

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Folle d’Izïa HIGELIN

Je poursuis ma déclinaison de #marsaufeminin  avec une #chansondudimanche tout à fait dans le ton.

 

Je vous propose aujourd’hui le titre « Folle » d’Izïa HIGELIN, extrait de l’album « La vitesse » sorti en 2022.


La jeune artiste a une voix magnifique et une énergie musicale puissante.

 

Elle oscille entre les genres et nous invite d’ailleurs à écouter l’ensemble de l’album qui constitue un véritable projet artistique.

 

Mais là, c’est « Folle » que j’aimerais vous voir écouter. C’est une invitation à aller au bout de soi, à repousser les limites.

 

Non, quand on s’affirme soi, on n’est pas « folle » !

 

Allez, maintenant, musique 🎶

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2023-03-11T09:05:59+01:00

Le cas singulier de Benjamin T. de Catherine ROLLAND

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Le cas singulier de Benjamin T. de Catherine ROLLAND

Je poursuis #marsaufeminin avec une femme tout à fait EXTRAordinaire découverte en 2018 avec un coup de ❤️

Pourquoi l’est-elle ?

D’abord, parce qu’elle écrit plus vite que son ombre et dans tous les registres de la littérature, pas un ne lui résiste. Elle le réussit, en plus, avec brio 🎩

Ensuite parce qu’elle navigue dans les différents mondes de l’édition. Ce roman, « Le cas singulier de Benjamin T. » a d’abord été publié par Les Escales, aujourd’hui en auto-édition.

Encore, parce qu’elle soigne (et dans le genre, elle a plus d’une corde à son arc 😉) ses livres jusque dans les moindres détails, là une première de couverture réalisée par Katia BONNEAU, illustratrice et autrice. Vous pourrez l’observer à la loupe, elle fourmille de clins d’oeil à l’histoire. Il faut dire que l’initiale était parfaitement réussie, la barre était haute.

Enfin, parce qu’elle est une femme généreuse,  brillante et formidable qui me fait vibrer par sa plume. 

Donc, un petit mot sur ce roman :

David revient pour la deuxième fois dans un petit village, il cherche une trace, une empreinte, le nom d'un homme. L'atmosphère est étouffante, il fait chaud mais ce n'est pas qu'une affaire de climat. David est obsédé par le sujet, il voudrait pouvoir s'en libérer. Et puis, il y a Benjamin, le narrateur. Sylvie l'a quitté après une dizaine d'années de mariage pour partir vivre le grand amour  avec son patron à lui. Il vit à Lyon dans un deux pièces. Son fils, Pierrick, devrait passer une semaine sur deux chez son père mais la relation est difficile et très vite, il décide de ne plus venir du tout. David n'est autre que son meilleur ami, tous les deux , ils forment un binôme d'ambulanciers. David soutient Benjamin, il est de toutes les attentions, le motive, le pousse à tenir debout même si les choses sont particulièrement difficiles en ce moment. Les crises d'épilepsie de son enfance ont repris dès l'annonce de la nouvelle de la séparation et ne cessent de s'accroître. Il faut dire que depuis cette date, Benjamin a perdu pied et trouvé refuge dans l'alcool. Un matin, David trouve son ami le visage tuméfié, il est tombé dans la nuit. Il va être de plus en plus difficile de cacher les vices de Benjamin d'autant qu'il semble, ces derniers temps, que Benjamin soit en prise à des hallucinations. Il est projeté dans une autre vie que la sienne, à moins que ça ne soit sa vie antérieure.

Le roman est foisonnant. Il y est question de la famille aujourd’hui, de santé mentale, d’une éventuelle vie après la mort, avec une référence à la grande Histoire. 

Bref, ce roman est une pépite ❤️

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2023-03-10T07:00:00+01:00

Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

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Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

Je profite de l'opération #marsaufeminin pour mettre sous les projecteurs deux femmes, une artiste peintre et une écrivaine, donc place à "Sonia DELAUNAY, la vie magnifique" de Sophie CHAUVEAU aux éditions Taillandier, c'est ma #Vendredilecture.

Sonia DELAUNAY est née en Ukraine, à Odessa, une grande ville juive de la fin du XIXè. Son exil s'organise d'abord avec ses parents, Elia et Hanna STERN, à destination du Shetl de Gradizhsk. Devant la pauvreté de la famille de Sonia, l'oncle Henri, le frère d'Hanna, propose d'adopter l'un de leur trois enfants. Lui a les moyens financiers. Il est avocat. Il a un cabinet à Saint-Petersbourg. Son épouse est stérile. Il propose à sa soeur de la soulager d’une bouche à nourrir, ça sera Sonia. Alors qu'elle n'est encore qu'une toute petite fille, elle quitte sa famille pour être élevée par Anna, une femme émancipée dans un milieu bourgeois baigné de culture. Sonia a trois gouvernantes : une Allemande, une Anglaise, une Française, qui lui donnent une ouverture sur le monde. Max LIEBERMANN, peintre, lui offre sa première boite de tubes à huiles. En 1903, les Juifs sont interdit à Piter, elle part pour Berlin, puis en 1906 pour la France. Elle va côtoyer Elizaveta KROUGLIKOVA, Russe, qui a créé en 1902 l’association du Montparnasse et enseigne aux Cours de la Palette. Pour éviter le retour au pays, là où la fortune familiale attend une union pour se déployer, Sonia et Wilhelm UHDE, homosexuel, organisent un mariage blanc en 1908, en attendant que Sonia rencontre Robert qu'elle épousera et qui lui donnera son nom d'artiste. Naît en 1911 un fils qui restera unique, Charles. Dès lors, toutes les fondations sont posées pour qu'une vie magnifique se déroule.

Cette biographie de Sonia DELAUNAY par Sophie CHAUVEAU était dans ma bibliothèque depuis des années. C'est Alexandra KOSZELYK avec "L'Archiviste" publié Aux Forges de Vulcain qui m'a invitée à la mettre tout en haut de ma PAL. Alexandra contribue avec son roman à la postérité des artistes ukrainiens, une certaine forme de résistance que je soutiens.

Je connaissais la plume de Sophie CHAUVEAU pour avoir lu "La passion Lippi" et puis "Fragonard, l'invention du bonheur", une plume foisonnante, éminemment romanesque qui se plaît à relater des destins hors du commun.

Avec "Sonia DELAUNAY, la vie magnifique", elle confirme son talent d'historienne et d'écrivaine. Elle nous livre un roman éblouissant de la vie d'un couple d'artistes. Parce que oui, Sonia DELAUNAY a été "la femme de" avant de devenir "la veuve de".

Sonia et Robert DELAUNAY se sont aimés passionnément. Ils ont toujours été, en duo, au coeur de communautés, qu'il s'agisse de leur appartement où de nombreux artistes de l'avant-garde se retrouvaient pour festoyer ou bien au bal Bullier où tous s'émerveillaient de voir le couple danser. Sonia et Robert DELAUNAY se sont également distingués par leur registre artistique. En rivalité avec PICASSO, ils se sont attachés à innover et expérimenter un mouvement pictural d'un genre nouveau, le simultanisme, à l'image de cette série de Tours Eiffel signée de Robert DELAUNAY. Ce sont des pionniers de l'abstraction. Guillaume APPOLINAIRE qualifie leurs créations d'orphisme.

Dans le couple, Sonia jouissait d'une créativité redoutable. C'est elle qui imaginait. Enceinte, c'est en assemblant des chutes de tissus, en souvenir des travaux de couture réalisés en Ukraine, qu'elle créa un patchwork dit cubiste.


Sonia possède une audition colorée qui donne naissance à cette nouvelle langue picturale. Un ABC de la couleur. Artiste médium, elle est douée de facilités particulières, ce que Kandinsky appelle « la nécessité intérieure. P. 145

Le bébé né, elle profite de ses heures passées dans leur logement pour donner aux objets de la vie quotidienne une esthétique artistique, ce qui lui vaudra d'être un temps cataloguée dans la catégorie des arts décoratifs, et puis, viendront les décors de théâtre, la mode... bref, toutes les disciplines deviennent un terrain de jeu.

Lorsqu'il s'agit de promouvoir leur art en France et à l'étranger, c'est encore Sonia qui établit des relations. Sa maîtrise des langues étrangères lui permet d'entrer dans les cercles convoités, ainsi en Allemagne au sein du groupe de Munich (Die Brücke, « Le Pont ») et de la revue Der Blaue Reiter (« Le Cavalier bleu »).

C'est encore elle qui côtoie des poètes, notamment d'origines étrangères. C'est avec Blaise CENDRARS que Sonia crée la peinture d'un poème, une oeuvre à quatre mains : "Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France". 


« Sonia possède une audition colorée qui donne naissance à cette nouvelle langue picturale. Un ABC de la couleur. Artiste médium, elle est douée de facilités particulières, ce que Kandinsky appelle « la nécessité intérieure ». P. 145

Sonia DELAUNAY décède en 1979 à l'âge de 94 ans.

Cette biographie brosse de l'artiste un formidable portrait, aussi étourdissant que fabuleux. Bien sûr, il y a aussi des périodes sombres et sa plus grande fragilité, sa judéité qu'elle s'attache toujours à cacher. Peut-être doit-elle sa vie à ce secret très bien gardé... et puis, il y a ses relations familiales compliquées avec son fils, son épouse, et leurs enfants. 

Mais le livre refermé, je ne garderai en mémoire que cet esprit créatif prodigieux de Sonia DELAUNAY. Je sors de cette lecture... fascinée, et je coche une 3ème case du challenge #marsaufeminin organisé par Flo and books.

Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

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2023-03-09T07:00:00+01:00

Quand tu écouteras cette chanson de Lola LAFON

Publié par Tlivres
Quand tu écouteras cette chanson de Lola LAFON

Je poursuis la déclinaison de l'opération #marsaufeminin. 

Impossible de passer à côté d'une écrivaine dont la plume est d'une incroyable puissance, elle me fait vibrer. Je veux parler de Lola LAFON.

J'ai récemment lu "Quand tu écouteras cette chanson".

Ce titre est publié aux éditions Stock dans la collection Ma nuit au musée, une idée de génie cette collection.

Le concept est (relativement) simple, encore fallait-il y penser ! Un.e écrivain.e passe une nuit dans un musée et nous en livre un récit.

Si Jakuta ALIKAVAZOVIC avait choisi la salle des Cariatides du Musée du Louvre pour s'émerveiller, la nuit venue, de l'ombre de la Vénus de Milo, Lola LAFON a choisi, elle, un lieu sur lequel la Shoah a marqué son empreinte comme le tatouage sur le bras gauche des hommes et des femmes, juifs, dans les camps de concentration.

Elle a choisi l'Annexe du Musée Anne FRANK, le lieu où la famille FRANK a vécu clandestinement pendant 25 mois, 40 mètres carré pour 760 jours de survie, à l'abri des regards et des oreilles du peuple hollandais, lui, qui, en 1940, capitule et s'astreint à appliquer les mesures anti-juives. Otto et son épouse Edith, Margot et Anne leur deux filles, hébergeront quatre autres des leurs jusqu'au 4 août 1944, ce jour où la Gestapo accède au troisième étage de l'immeuble de bureaux d'Opekta.

A travers ce récit, Lola LAFON s'attache à restituer l'authenticité de la prose de la jeune adolescente pour en assurer la postérité.

Lola LAFON excelle dans les liens tissés entre les destins brisés des deux jeunes femmes, le sien et celui d'Anne FRANK, toutes deux intimement liées par leur judéité. 

J'ai été touchée en plein coeur par ce texte qui navigue entre les registres de la littérature, l'histoire romancée d'une page de la vie d'une adolescente devenue célèbre malgré elle, le récit de vie personnel de l'écrivaine, la médiation culturelle d'un des lieux les plus visités des Pays-Bas. Vous pouvez en découvrir les premières lignes.

La plume est profondément émouvante. Elle vous serre le coeur du mal qui ronge les générations, de l'ignominie humaine qui fait front. Quant à dire plus jamais ça, la chute est foudroyante.

S'il n'était qu'un brin d'espoir, retenons que l’appartement des Frank de Merwedeplein soit devenu un lieu de résidence d'écrivains persécutés, un lieu de création, un lieu de vie, quoi !

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2023-03-08T07:00:00+01:00

Simone VEIL, L’immortelle de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT

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Simone VEIL, L’immortelle de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT

Marabulles éditions

 

Je poursuis #marsaufeminin avec ma #mercrediBD. Après Gisèle HALIMI, place à "Simone VEIL, L’immortelle" de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT.

 

Si comme moi, vous avez lu "Simone, éternelle rebelle" de Sarah BRIAND ou bien "Les inséparables" de Dominique MISSIKA,

 

Et si vous vu "Les combats d'une effrontée" ou encore "Simone, le voyage du siècle"

 

vous connaissez le parcours de Simone VEIL, sa réussite au concours de la magistrature, ses combats pour la dignité des détenus et des femmes emprisonnées pendant la guerre d’Algérie, et bien sûr, ce qui a fait d’elle une icône du féminisme, la loi pour la légalisation de l’IVG en novembre 1974.

 

C’est d’ailleurs ce sujet qui structure le propos de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT, un peu comme un fil d’Ariane, teinté de bleu. Oui, ils ont pris le parti de donner une couleur aux différents évènements qui ont marqué l’existence de cette grande Dame, le gris bien sûr pour sa déportation.

 

Si toutes les oeuvres qui reviendront sur le passé de Simone VEIL auront ces mêmes objectifs, comme elle le martelait elle-même, ne pas oublier et expliquer aux jeunes générations leur héritage, il n’en demeure pas moins qu’elles sont uniques dans leur manière de traiter son itinéraire.

 

J’ai parlé de la couleur. Il y a aussi le graphisme très soigné et la composition des planches, remarquable. La police de caractères est accessible et simplifie la découverte du scénario, c’est un énorme atout.

 

C’est très audacieux pour des auteurs de s’attaquer à l’histoire de Simone VEIL. Que Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT soient honorés de l’avoir fait, leur BD est parfaitement réussie.

 

J’ai beaucoup aimé les quelques pages relatant l’entrée de Simone VEIL à l’Académie Française, qui lui vaut d’ailleurs le titre d’immortelle. Je ne me souvenais plus des symboles représentés sur son épée.

 

 

 

A cette occasion, le discours de Jean D’ORMESSON est juste : « épatant ».  

 

Et puis, c’est une manière de les découvrir, eux. Pascal BRESSON est scénariste de bande dessinée, il est aussi auteur de littérature jeunesse. Hervé DUPHOT est illustrateur et coloriste. Leur collaboration est très réussie.

 

Impossible de ne pas faire un petit clin d'oeil à Caroline LAURENT pour ce dessin sur son bureau. Nous étions en janvier 2019.

 

 

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2023-03-07T07:00:00+01:00

Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

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Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

Au Book club circulent mille et une références, même des essais.

Place aujourd'hui au livre "Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde", aux éditions Allary, de Lauren BASTIDE, journaliste, que vous connaissez peut-être déjà avec le podcast "La Poudre".

Dès les premières pages, l'écrivaine nous livre son dessein :


Dans Futur.es, je vais suggérer que le féminisme peut sauver ce monde qui est en train de brûler sous nos yeux. P. 14

Ce livre, mon #mardiconseil, est à découvrir pour plusieurs raisons.

D'abord, il a le mérite de poser le regard d'une jeune femme, contemporaine, sur la société. Si on a l'habitude de ressasser les propos des féministes des siècles passés, il est aussi important, je crois, de se confronter aux jeunes générations et au féminisme d'aujourd'hui pour en mesurer toute son ambition. Je me souviens il n'y a pas très longtemps du roman de Wendy DELORME, "Viendra le temps du feu", qui m'avait déjà mis sur la voie.

Et puis, lire Lauren BASTIDE, c'est aussi s'approprier des concepts sociétaux d'aujourd'hui comme le cisgenre qui, dans le Petit Robert, désigne "une personne dont l'identité de genre correspond au sexe qui lui a été assigné à la naissance", par opposition aux trans.

J'y ai découvert aussi le "plafond de mère". J'avais connaissance du plafond de verre généralement utilisé dans le monde professionnel pour décrire ce niveau au-dessous duquel sont cantonnées certaines catégories de la population en lien avec les discriminations dont elles sont victimes. Là, on parle spécifiquement des femmes. La notion a été inventée par Marlène SCHIAPPA, fondatrice de l'Association Maman travaille. Elle englobe tout ce qui entrave la vie professionnelle des femmes et la carrière des mères. 

J'ai pu encore y explorer le "care" et son histoire. Vous en avez peut-être entendu parler au moment du confinement lié au covid19. Les femmes auraient cette capacité, plus que les autres, de porter attention à l'autre. C'est ce qui les prédestinerait aux métiers du soin notamment. Parce que tout s'explique (humour bien sûr) !

Il y a encore le rapport à la sexualité qui conditionnerait le rôle et la position des femmes dans l'organisation de la société. A bas l'hétérosexualité qui l'asservit. Peut-être.

Mais, plus que tout, ce qui m'a intéressé, ce sont les perspectives d'avenir. La planète souffre du réchauffement climatique, l'humanité est menacée, comment résister ?

Lauren BASTIDE revient sur la genèse de l'écoféminisme formulé pour la première fois par Françoise D'EAUBONNE en 1974, il y a une cinquantaine d'année déjà. C'est le croisement des termes écologie et féminisme. Et si la protection de l'environnement passait par une régulation des naissances, et donc, l'émancipation des femmes par la réappropriation de leur corps...

De tout ce que j'ai lu, de toutes les références citées, je retiendrai cette phrase :


Il y a un fil rouge entre tous les courants de pensée féministes, aussi variés soient-ils : une volonté de regarder le monde depuis un point de vue radicalement différent. P. 22

Le féminisme, c'est ce pas de côté. Et en cela, le propos de Lauren BASTIDE est profondément inspirant.

"Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde" me permet de cocher une seconde case du challenge #marsaufeminin initié par Floandbooks

Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

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2023-03-04T07:00:00+01:00

Mousson froide de Dominique SYLVAIN

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Mousson froide de Dominique SYLVAIN

La rentrée littéraire, ça se passe aussi en poche.

Je poursuis donc la déclinaison de #marsaufeminin avec un roman initialement publié par les éditions Robert Laffont, désormais disponible chez Pocket, l'occasion de mettre sous les projecteurs la plume de Dominique SYLVAIN, découverte avec "Mousson froide".

Mark Song vit à Montréal. Il est lieutenant, chef du groupe agressions sexuelles à la direction des enquêtes criminelles du service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Mark Song est devenu au fil du temps le seul confident de L’Equarrisseur, un tueur en série emprisonné qui s’amuse avec les nerfs du policier, distillant avec parcimonie des éléments d’information qui pourraient bien mener sur le lieu du crime... ou pas. Chaque fois, Mark Song se fait accompagner de Jade Assiniwi, d'origine indienne de Haute Mauricie, de l’escouade canine du SPVM. Mark Song et Jade Assiniwi partagent un peu plus qu’une simple relation professionnelle. Jade vit au rez-de-chaussée de la maison de Min-Young, Coréenne, c’est la mère de Mark Song. Min-Young a quitté son pays pour refaire sa vie après l’assassinat de sa fille par son mari sous les yeux de Mark, enfant. Cette histoire date de 25 ans mais il y a des histoires qui vous collent à la peau toute votre vie.

 

Nous sommes à Montréal en hiver. Le climat est hostile. Imaginez, -30, -40. Mais il n’y a pas que la météo qui le soit. L'affaire de l’Equarrisseur, Mark Song veut l'élucider. Il ne lâche rien. Il ne se prive pas des services de Jindo, le chien de Jade, un personnage à part entière qui a même voix au chapitre, une narration tout à fait originale.

 

Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus, juste que la plume de Dominique SYLVAIN, une autrice de romans policiers que je ne connaissais pas encore (il faut dire que je ne suis pas une fidèle du genre et pourtant), est haletante. L’intrigue, un coup de maître. J’ai été happée par les deux histoires qui s’entrecroisent savamment. Un jeu d’écriture parfaitement réussi qui m’a fait voyager entre la Corée et le Québec. 

 

Suspense garanti.

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2023-03-04T07:00:00+01:00

Encabanée de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

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Encabanée de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

#marsaufeminin est l'opportunité de revenir sur un roman dépaysant, "Encabanée" de Gabrielle FILTEAU-CHIBA, édité initialement chez Gallimard et désormais disponible chez Folio.

Vous savez que je ne lis plus les quatrièmes de couverture, je vous en livre donc aujourd'hui les premières lignes.

Anouk a 25 ans. Après avoir lu "Kamouraska" de Anne HEBERT, elle décide de quitter Montréal pour partir à la découverte de cette région du Bas-Saint Laurent au Québec. Elle choisit de partir en hiver, cette saison si hostile pour se confronter à dame Nature. Son objectif : survivre, seule. Côté solitude, elle n'est pas au bout de ses surprises mais là commence une autre histoire !

 « Encabanée », c’est un roman autobiographique de Gabrielle FILTEAU-CHIBA, construit comme un journal intime qui se déroulerait du 2 au 10 janvier. C'était il y a 4 ou 5 ans. Il s’achèvera en apothéose. 

Gabrielle FILTEAU-CHIBA nous livre son parcours initiatique dans un environnement enneigé que la température très froide suffit à geler. Dès lors, elle doit faire oeuvre d'ingéniosité pour assurer une chaleur suffisante dans l'antre de bois qui l'accueille. Ses connaissances et ses expériences personnelles deviennent les clés de sa réussite. 

Ce roman découvert grâce au #challengedelhiver de l'équipe de Vleel dans la catégorie "Nature writing"

est aussi l'occasion de dire quelques mots de la femme, militante, en faveur de la protection des forêts.

Dans "Encabanée", elle partageait son dessein :


Je planterai des arbres par milliers, je sèmerai des fleurs pour nourrir les rares abeilles, je vivrai de ma terre en métamorphosant la plantation d’épinettes en espace où la faune et la flore seront foisonnantes. Avec chaque sou économisé, j’achèterai toutes les forêts privées et les champs avoisinants en monoculture, et je les laisserai en friche, fleurir sans coupes, pousser en paix. Ma vie reprend du sens dans ma forêt. P. 104

Dans la vraie vie, elle s'est lancée dans l'acquisition d'une forêt.

Plus largement, elle s'implique dans des mouvements de protection de la nature comme celui contre la construction du pipeline Energie Est dans le Kamouraska.

Elle puise dans son rapport à la nature depuis sa plus tendre enfance l'énergie nécessaire pour faire communauté et tenter de faire bouger le monde de façon pacifiste, tout un programme !

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2023-03-03T07:00:00+01:00

Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

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Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

J’ai lu
Traduit de l’anglais par Michèle LEVY-BRAM

Les entretiens littéraires de la Collégiale Saint-Martin, c'est assurément de très belles rencontres avec des auteurs contemporains, Philippe BESSON, Dany LAFERRIERE. C'est aussi le moyen, dans la file d'attente, de se concocter un programme de lectures pour les mois à venir !

"Inconnu à cette adresse" de Kathrine KRESSMANN TAYLOR m'a été chaudement recommandé par Zoé. Impossible de résister lors de mon passage en librairie, vous me comprenez.

Ce livre est en réalité une nouvelle, genre tout à fait particulier dont je ne suis pas une adepte et pourtant, celle-là, est une incontournable. 

Martin et Max sont deux jeunes allemands, installés en Californie, associés dans une galerie d'art de San Francisco. Martin est marié avec Elsa. Ils sont parents de trois garçons et décident de retourner s'installer dans le pays qui les a vus naître. Nous sommes en 1932. Max se réjouit de leur retour dans un pays où la démocratie fait loi. Malheureusement, les relations amicales ne vont pas tarder à se tendre. Max Eisenstein est juif. Là commence une toute nouvelle histoire, à moins que ça ne soit la grande Histoire.

Cette nouvelle est inspirée d'une correspondance qui a réellement existé et dont Kathrine KRESSMANN TAYLOR nous livre une version romancée. Elle démontre, s'il en était nécessaire, ô comment une personne éclairée et intelligente peut tomber en adoration pour un soi-disant sauveur.

En 80 pages, Kathrine KRESSMANN TAYLOR  réussit un coup de maître, planter le décor d’une amitié entre deux jeunes hommes et engendrer l'effet de rupture avec la vague qui envahit l'Allemagne.

Le texte est puissant, les mots d’une profonde intimité, l’émotion forte. Je vous conseille cette #vendredilecture.


Car je te le dis, mon ami, c’est à l’émergence d’une force vive que nous assistons dans ce pays. Une force vive. Les gens se sentent stimulés, on s’en rend compte en marchant dans les rues, en entrant dans les magasins. Ils se sont débarrassés de leur désespoir comme on enlève un manteau. Ils n’ont plus honte, ils croient de nouveau à l’avenir. P. 30

Derrière l'objet de littérature publié pour la première fois en 1938 se cache un acte politique fort de Kathrine KRESSMANN TAYLOR. Malheureusement, comme le déplore Nancy HUSTON en postface, "Quel dommage que son message n'ait pas été entendu ! Mais personne ne s'attend à ce qu'une fiction, n'est-ce pas, puisse changer le cours de l'Histoire... ?"

Un petit mot sur Kathrine KRESSMANN TAYLOR dont "Inconnu à cette adresse" est le premier livre. En 1947, elle est la première femme américaine à accéder au statut de professeure titulaire d'université. Elle a donc toute sa place dans l'opération #marsaufeminin et s'inscrit même dans le challenge organisé par Floandbooks. Je coche ainsi la première case : "un classique". 

#maf 

Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

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2023-03-02T07:13:16+01:00

Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

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Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

Tout au long du mois, je vais décliner #marsaufeminin.

Après

Une farouche liberté, cette BD qui honore Gisèle HALIMI

place aujourd'hui à une plume féminine tout à fait fascinante, celle de Caroline GRIMM.

Je poursuis ma lecture de la biographie de "Sonia DELAUNAY, une vie magnifique" de Sophie CHAUVEAU. J'en suis à la fin des années 1920 quand l'artiste souffre d'un profond surmenage. Le couple part à la Bourboule se reposer. Le peintre, Marc CHAGALL et sa femme Bella, font partie de l'aventure.

Il ne m'en fallait pas plus pour saisir l'opportunité de la #citationdujeudi et revenir sur ce roman, "Ma double vie avec Chagall" tout à fait prodigieux.

Chagall, c’est le peintre du plafond de l’Opéra Garnier, une commande qui lui est confiée par Malraux, Ministre de la culture. Il y rend hommage à quatorze compositeurs. Chagall a alors 77 ans. Il travaille gratuitement comme un cadeau fait à la France qui lui a tout donné. C’est le pays qui l’a accueilli, lui, Moïche Zakharovitch Chagalov, quand il a quitté son shtetl, son petit village biélorusse de Vitebsk pour se vouer à la peinture, faire fortune et rentrer demander la main de Bella ROSENFELD, la femme dont il est fou amoureux. Quand il arrive dans la capitale, il est accueilli par Victor MEKLER. Il a tout à apprendre. Il trouve de nouveaux maîtres, John SINGER SARGENT et Ignacio ZULOAGA. Il se nourrit des richesses parisiennes. Il s’installe dans un atelier rue de Vaugirard, la Ruche. Il se lie d’amitié avec Blaise CENDRARS sur fond de cubisme. Si les Français ne montrent pas d’intérêt particulier pour son art, les Allemands, eux, y sont sensibles. Il rentre chez lui, retrouve ses racines et Bella, elle qui croît en sa réussite et impose le mariage à sa famille bourgeoise. Malheureusement, leur vie amoureuse commence avec la guerre. Les frontières se ferment. Ainsi commence la vie de l’artiste qui va cumuler les rendez-vous manqués, avec le public, avec son pays...
 
Caroline GRIMM réussit la prouesse de relater une vie ponctuée de mille et une tribulations, tout en beauté. Chagall et Bella sont éminemment romanesques. En rupture avec leurs familles, ils vivent leur passion amoureuse et leur passion de l’art, contre tous. Ils sont beaux, ils sont fous, ils sont portés par l'allégresse des sentiments, des émotions, de tout ce qui fait vibrer deux coeurs à l'unisson. L'écrivaine s'est largement documentée pour restituer tout le piment d'une existence hors du commun. 
 
Ce roman, c'est un coup de ❤️.

La plume de Caroline GRIMM, je la connaissais pour l'avoir découverte en 2014 avec la lecture de "Churchill m'a menti". Je me plais à parcourir ma chronique de l'époque... alors que "T Livres ? T Arts ?" n'existait pas encore. Imaginez, nous étions encore à l'époque de "L'Antre des Mots" ! Et devinez quoi... c'était déjà un coup de ❤️ !

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2023-03-01T07:00:00+01:00

Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

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Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

Tout au long du mois, je vais décliner l'opération #marsaufeminin avec même, cette année, une inscription au challenge initié par Floandbooks. Je vous en reparlerai très vite.

Donc, pour commencer, avouons que je frappe fort, ma #mercrediBD, c'est "Une farouche liberté" par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE, BD publiée aux éditions Grasset Steinkis.

Il ne fallait pas moins de 4 femmes pour honorer Gisèle HALIMI, une éminente militante féministe.

Cette BD est inspirée de l'autobiographie écrite par la femme de droit, avec le concours d'Annick COJEAN.

Le scénario est donc écrit à la première personne du singulier.

Tout commence avec cette scène où Gisèle HALIMI s'émeut devant sa robe d'avocate, prononçant cette phrase :


Qu'est-ce que j'ai aimé ce métier... !

Et puis, avec l'énergie que nous lui connaissions, la voilà partie à relater l'histoire de sa vie.

Cette BD, c'est un pur régal.

D'abord, il y a l'esthétique du livre avec des images toutes en beauté. Les dessins, réalistes, magnifient les personnages et rendent émouvant leur combat. On les doit à Sandrine REVEL, illustratrice et autrice de bande dessinée. Très récemment, elle a signé "Grand silence" avec Théa ROJZMAN pour évoquer les violences sexuelles commises sur les enfants.

La couleur renforce la puissance du propos. Là, c'est Myriam LAVIALLE qui est à l'oeuvre. Elle est coloriste. 

Et puis, il y a le scénario, profondément inspirant. Il est signé d'Annick COJEAN, journaliste, grand reporter au journal Le Monde, et de Sophie COUTURIER, spécialiste en communication.

Cette BD c'est une sacrée belle manière de se rappeler (ou prendre connaissance de) tout un tas d'événements qui ont marqué, certes l'histoire de Gisèle HALIMI, mais plus largement, le mouvement féministe en France. Vous y trouverez d'autres grandes figures : Simone DE BEAUVOIR, Delphine SEYRIG, Monique WITTIG, Christiane ROCHEFORT, Nadine TRINTIGNANT, et bien d 'autres encore. Le texte donne à voir l'énergie et la fougue qu'a dû déployer Gisèle HALIMI pour arriver à ses fins. Il faut dire qu'elle faisait partie de l'avant-garde et qu'elle bouleversait les consciences pour faire évoluer les mentalités, en matière de féminisme mais pas que.

A signaler également que la police de caractères est très accessible (ce qui est un grand atout pour moi), elle sert magistralement le tout.  

Si j'avais lu "La cause des femmes", autobiographie de Gisèle HALIMI, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette  BD. Très sincèrement, elle est à offrir sans modération, aux jeunes filles mais aussi aux jeunes garçons. Elle est très simple d'accès et s'appuie sur des faits totalement appropriables par tous, même éloignés de quelques décennies. C'est également un très joli cadeau pour des adultes qui aimeront, sans conteste, y picorer quelques anecdotes.

Personnellement, j'ai été clouée par cette nouvelle forme de synchronicité dont je me souviendrais toujours. 

Vous vous souvenez du roman de Philippe BESSON découvert il y a deux semaines, "Ceci n'est pas un fait divers". En incipit, il y a cette citation de Simone DE BEAUVOIR :


Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue.

Si, une fois le livre refermé, elle prend toute sa dimension, je ne savais pas dans quel contexte Simone DE BEAUVOIR avait été amenée à la prononcer. Et bien, maintenant, je suis renseignée :

Si vous ne connaissez pas l'histoire de Djamila BOUPACHA, je vous en dis quelques mots. Sur fond de guerre d'indépendance en Algérie, nous sommes en mai 1960, la jeune femme de 22 ans, membre du FLN, est soupçonnée d'avoir déposée une bombe à la Brasserie des Facultés d'Alger. Quand Gisèle HALIMI la rencontre à la prison de Barberousse, elle lui témoigne de ses conditions de rétention, de la torture utilisée par les militaires pour la faire avouer, et de son viol. C'en est trop pour Gisèle HALIMI, elle se lance corps et âme dans un combat, plus large celui-là, et intente un procès à l'armée française pour les actes commis en Algérie. Djamila BOUPACHA sera amnistiée dans le cadre des Accords d'Evian en 1962. 

Des histoires comme celles-là, il y en a tout un tas. Nul doute que vous les apprécierez chacune à leur juste valeur.

Et puis, souvenez-vous, il y a toujours un combat féministe à tenir parce que :

Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

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