2016-12-31T18:44:40+01:00
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2016-12-31T14:20:40+01:00
Escapade en bord de Loire, version 31 décembre, nature givrée !
Aujourd'hui, la Loire est embrumée...
Les baies sont givrées...
Et les feuilles joliment corsetées !
Héron petit patapon !
Effet miroir !
Le Pont de Bouchemaine sous un voile de mariée,
je crois que je vais faire comme l'araignée, je vais rentrer !
2016-12-29T13:26:01+01:00
Soyez imprudents les enfants de Véronique OVALDE
Editions Flammarion
Ouvrir un roman de Véronique OVALDE, c’est toujours une promesse pour un long voyage, à travers les siècles, à travers les territoires.
Véronique OVALDE, c’est une romancière qui invente des histoires.
Après, "Les hommes en général me plaisent beaucoup", "Des vies d’oiseaux" et "Ce que je sais de Vera Candida", je rechute avec son tout dernier roman sorti en 2016 : « Soyez imprudents les enfants ».
Tout commence avec le suicide d’une jeune fille de 13 ans, Matilda. En 1974, elle n’avait alors que 13 ans. Vous n’en découvrirez les raisons que dans les toutes dernières pages de ce roman foisonnant !
Et puis, il y a Atanasia Bartolome, du même âge que Matilda, qui, sur proposition de son professeur d’Histoire de l’Art, Mademoiselle Fabregat, une femme éprise de liberté, va visiter la grande Exposition de 1983 au Musée d’Art et du Patrimoine de Bilbao. Intitulée « Mon corps mis à nu », cette exposition a tout d’une provocation alors même que l’Espagne sort tout juste du Franquisme. Pour la jeune Atanasia, cette exposition est tout simplement une révélation. Et quand elle tombe devant une toile de Roberto Diaz Uribe, commence pour elle une toute nouvelle histoire...
« Soyez imprudents les enfants » est tout simplement le meilleur de Véronique OVALDE qui puisse exister, à ce jour bien sûr ! Avec chaque roman, l’écrivaine va plus loin dans l’expression de son art, j’adore.
Si vous connaissez déjà l’univers de Véronique OVALDE, vous ne serez pas surpris de trouver des histoires de femmes, encore des femmes et toujours des femmes, celles sans qui le monde cesserait de tourner, non ? On y retrouve ce lien mère/filles et cette éducation si particulière qui leur est donnée :
[...] les mères mettent trop en garde leurs filles, à trop leur répéter qu’elles sont vulnérables les filles finissent par le croire et se comportent comme telles [...]. P. 179
Ce bagage culturel pourrait être un frein dans leur évolution, à moins qu’elles ne décident de s’en émanciper pour devenir ce qu’elles sont...
Les femmes sont plus raisonnables et plus laborieuses. Moins susceptibles de se laisser aller. Et moins imaginatives quand il s’agit de trouver le chemin menant à leur propre perte. J’ai toujours pensé que les femmes sont le moteur fondamental de tout changement social. P. 251
Le personnage d’Atanasia a tout pour me plaire, les tripes de ces femmes qui ne vont pas se satisfaire d’un quotidien banal mais partir en quête. Elle, son fil rouge, c’est le personnage de Roberto Diaz Uribe, ce peintre, cet artiste dont l’oeuvre la fascine. C’est non seulement le fil rouge d’Atanasia mais celui aussi de tout de roman de Véronique OVALDE. Cet objectif va permettre à Atanasia de rencontrer de nouvelles personnes à l’image de Veledine, un personnage avec lequel elle va se mettre parfois en danger mais qui va lui apprendre beaucoup sur sa capacité à elle à rebondir.
Il y a un bien beau parallèle entre la frénésie mise par Atanasia dans ses recherches et le plaisir assouvi par le lecteur. Je ne résiste pas à le partager avec vous !
J’avais voulu insister, j’étais si pleine de ferveur, encore. J’étais ce genre de fille qui abordait sa passion pour Diaz Uribe comme un lecteur qui adopte la lecture comme mode de vie, qui lit à tout moment, qui lit Philippe K. Dick ou Cortazar ou Baudelaire pendant son cours de maths, pendant qu’il se douche, pendant qu’il fait la guerre et attend dans les tranchées, un lecteur (une lectrice) qui se choisit un auteur pour l’aider à cartographier son monde, un lecteur (une lectrice) qui dialogue à jamais de manière insupportable, inefficace et nécessaire avec un écrivain. P. 87
Tiens, vous avez remarqué cette manière qu’a Véronique OVALDE de faire la part belle aux femmes avec ce recours au féminin entre parenthèse, une signature que je reconnais bien là d’une écrivaine qui n’entend pas de sitôt laisser sa place aux hommes, non mais !
Justement, parlons des hommes, et des femmes aussi ! Comment peuvent-ils en ce bas monde s’unir et construire ensemble ? Véronique OVALDE nous offre une voie à méditer :
[...] il faudrait créer des liens de dépendance – des liens basés sur l’amour et l’amitié et non sur la peur. L’amitié et l’amour sont constitutifs de l’ordre social. Ne perdons jamais de vue que l’homme est un animal grégaire, éducateur, collaboratif et inventif. P. 156
Le tout dernier roman de Véronique OVALDE, c’est un peu tout ça, et puis, plein d’autres choses encore. A travers les siècles, ce sont surtout des personnages hauts en couleur, qui ont décidé un jour de prendre leur destin en main et de changer le monde, d’où cette incitation de l’auteure à oser : « Soyez imprudents les enfants ». Dans le contexte morose que nous traversons, l’imprudence pourrait-elle devenir la clé de notre liberté ? Si vous n’en êtes pas persuadé(e), lisez le très bel entretien de Nathalie IRIS et Véronique OVALDE dans le n° 179 de Page, moi, j’adhère, tout simplement !
2016-12-28T12:52:13+01:00
La sonate oubliée de Christiana MOREAU
Editions Préludes
C'était également la fête de la mode et de l'élégance. Sur le Grand Canal, on voyait de belles dames s'engouffrer dans les somptueuses demeures. Leurs costumes brillaient sous les bougies allumées des grands lustres qui faisaient étinceler leurs joyaux. J'étais émerveillée. P. 106
La vie de la cité est très joliment décrite par Christiana MOREAU. Il me semble bien entendre le clapotis de l'eau dans les ruelles de la Ville et sentir les parfums du chocolat chaud du Caffe Florian ! Les festivités du Carnaval ne sont pas en reste. C'est d'ailleurs dans cette période un peu mystérieuse où chacun cache ses yeux derrière un masque que l'écrivaine engage une épopée romanesque entre Ada dal violoncello et l'un de ses admirateurs.
Nous étions comme avides de graver dans nos esprits les traits aimés pour les emporter plus tard dans le secret de nos rêves. Car je l'aimais, j'en étais à présent sûre, et je crois qu'il m'aimait aussi. P. 93
Cette lecture participe au Challenge de
la Rentrée Littéraire MicMelo de janvier 2017 !
2016-12-27T11:44:02+01:00
Avant que naisse la forêt de Jérôme CHANTREAU
Editeur : Les Escales
Ce roman fait partie de la sélection des 68 premières fois
Albert a une quarantaine d’années, il est marié et père d’une fille. Sa mère décède d’un cancer. Il doit préparer les funérailles. Il va s’installer quelques jours dans la maison dans laquelle sa mère avait choisi de vivre ses dernières années. Cette maison se trouve en plein coeur d’une forêt de 1000 hectares dont elle a hérité de ses parents. A l’époque, personne ne s’y intéressait. Albert va profiter de cette retraite forcée, seul, pour partir à la découverte du passé de cette femme. Bientôt les souvenirs vont refluer. Pour panser ses plaies, il va privilégier le contact à la nature.
Ce roman, c’est l’histoire d’un deuil, de l’itinéraire pris par un fils à la disparition de sa mère. Cet homme d’âge mûr, bouleversé par ce décès, va perdre tous ses repères. Il va se raccrocher à cette maison dont les bruits le hantent, il va tenter de les décrypter, les comprendre. Entre sol et plafond, il va la mettre sens dessus dessous et essayer, derrière chaque objet, de s’approprier une certaine réalité.
Sa mère vivait seule, son mari l’avait abandonnée il y a bien longtemps. Se pose la question de l’avenir de cette maison et de tout ce qui l’occupe. Le narrateur va choisir de les réduire lentement en cendres, il va alimenter progressivement tout au long du roman un brasier qui ne trouvera son issue que dans les toutes dernières pages, à l’image de la vie de sa mère finalement dont les dernières traces reposent dans cette urne qu’il chérit.
Jérôme CHANTREAU dans ce 1er roman réserve à la forêt une place de choix. Il va l’aborder comme un lieu de paix dans lequel le narrateur va chercher un refuge, loin des hommes, loin des préoccupations quotidiennes. Mais, cet univers régit par des codes particuliers ne saurait se laisser apprivoiser par le premier venu :
Il faut du temps pour revenir en forêt. Il ne s’agit pas simplement de poser ses valises. Toute personne qui veut ressentir la puissance des bois profonds, et son effet bénéfique sur l’âme et le corps, doit prendre patience. Et marcher, sans autre but que celui d’attraper les idées au vol et de les laisser s’évaporer avec la transpiration des sous-bois. P. 103
En ce sens, ce roman m’a beaucoup rappelé celui de Jeanne BENAMEUR : « Otages intimes » dans lequel un photographe, ex-otage, va se reconstruire au contact de la forêt, de sa faune et de sa flore.
Mais plus généralement, c’est toute la nature qui va occuper une place prépondérante dans ce roman. Jacques CHANTREAU la peint avec beaucoup de charme et une plume particulièrement poétique :
Si les oiseaux chantent, moi aussi je vibre, et mon crâne leur fait une caisse de résonnance. Ils prêtent leur bonheur aux arbres, aux feuilles gorgées de sève, ils sont la voix des fleurs. P. 131
L’environnement naturel et le narrateur ne vont bientôt plus faire qu’un, en osmose complète, avec le risque de faire perdre à cet être sa dimension humaine. Ce roman permet d’explorer la part de sauvage qui demeure en nous et saisit chaque opportunité pour s’exprimer.
J’ai aimé ce roman pour son rythme, lent et reposant, tout à fait adapté, me semble-t-il, pour apprendre à vivre avec le manque et le surmonter.
Je ne l’aurais sans doute pas choisi en librairie ou bibliothèque mais c’est bien là tout le charme de cette aventure des 68 premières fois !
2016-12-26T07:30:00+01:00
Culottées, tome 1, de Pénélope BAGIEU
Editeur : Gallimard Jeunesse (22 septembre 2016)
Quel plus bel honneur aux femmes que celui réalisé par Pénélope BAGIEU, cette jeune illustratrice bourrée de talent !
Elle a choisi de croquer des femmes ayant de la personnalité, celles que rien ne saurait arrêter et qui "ne font que ce qu'elles veulent", des "Culottées" quoi !
Ce nom est celui retenu pour un blog hébergé tout au long de 2016 par le Journal "Le Monde" et dont je vous ai relayé quelques portraits cette année...
Et puis c'est désormais le titre d'une magnifique BD éditée en septembre 2016 et qui reprend 15 portraits de ces femmes hors du commun.
Pénélope BAGIEU nous transporte dans un voyage dans le passé, en passant par les 5 continents et à travers de nombreux domaines d'activités. Et oui, les femmes sont toutes là, encore faut-il que les hommes les reconnaissent !
Personnellement, j'ai beaucoup aimé les pages dédiées à Joséphine BAKER...
Le graphisme y est ciselé, les couleurs chatoyantes et les expressions des personnages bien représentées.
C'est une très belle BD et le tome 2 sortira en janvier 2017, qu'on se le dise !
2016-12-24T17:30:02+01:00
2016-12-24T13:51:22+01:00
J-1, une très belle preuve d'amour avec "Journal d'un vampire en pyjama" de Mathias MALZIEU
Aujourd'hui est un jour un peu spécial... il s'agit du dernier jour pour trouver LE cadeau qui fera la différence, celui qui fera craquer celui ou celle que vous aimez !
Et quand on parle d'amour, difficile de passer à côté d'un récit de vie qui arbore le petit coeur rouge sur sa couverture... tiens, celui-là même que porte aussi son auteur sur son chapeau !
Je parle du "Journal d'un vampire en pyjama" bien sûr, c'est mon chouchou de l'année 2016 ! Il vient de recevoir le Prix Littéraire Paroles et Talents de Patients pour sa 9ème édition, une récompense tout à fait méritée.
Mathias MALZIEU est un poète, sa plume est hors du commun, elle vous fera rire, rêver, pleurer aussi.
Si vous aimez les émotions fortes,
Si vous avez envie de partager les journées d'un malade E X T R A O R D I N A I R E ,
Si l'espoir vous fait vivre,
ce livre est pour vous !
C'est un bijou, tout simplement.
2016-12-23T11:05:36+01:00
J-2, un livre original : "Avec cette tête-là" de François FOLL
A jour exceptionnel, livre exceptionnel !
Nous sommes à J-2, je vous propose un petit jubilé d'interculturalité :
"Avec cette tête-là" de François FOLL
Il nous renvoie à la figure des jugements hâtifs, des 1ères impressions qui auraient à coup sûr raison... il fait la place belle à la différence, à des êtres singuliers !
Si vous aimez l'art, notamment la littérature et la musique,
Si vous appréciez les livres qui explorent le regard sur l'Autre et les relations humaines,
Si vous êtes sensible.s au parcours de chacun,
Assurément ce livre est fait pour vous !
C'est une pépite, un coup de coeur du tout début de l'année 2016 !
2016-12-22T16:06:43+01:00
J-3, optez pour "L'ombre de nos nuits" de Gaëlle JOSSE
Noël approche et il vous reste quelques cadeaux à faire... Ne vous éparpillez plus, il s'agit de miser sur des valeurs sûres, et là, j'ai quelque chose pour vous !
En 2016, est sorti L'ombre de nos nuits de Gaëlle JOSSE, un immense coup de coeur.
Si vous aimez naviguer entre aujourd'hui et des temps plus anciens,
Si vous appréciez l'art, et plus particulièrement la peinture,
Si vous êtes sensible à une certaine qualité de l'écriture,
je crois bien que ce livre est pour vous !
2016-12-22T15:27:52+01:00
Lithium d'Aurélien GOUGAUD
Éditeur : ALBIN MICHEL (2016)
Ce roman, je l'ai lu dans le cadre de la sélection des 68 premières fois.
Aurélien GOUGAUD nous fait partager le quotidien d'un homme et d'une femme d'aujourd'hui. Elle travaille dans une radio, Elle assure le créneau de la matinale. Elle est chargée e l'animation des jeux. Depuis quelques temps, Elle ne va plus au travail avec le même enthousiasme. Tout sonne faux, à commencer par les auditeurs à qui l'on fait porter un costume revisité. Si quelques situations graves pouvaient être évoquées, ça serait bien pour stimuler l'émotion de ceux qui écoutent ! Dans ses relations personnelles, ça n'est pas beaucoup mieux. Les liens d'amitié avec Jade résonnent comme une fausse complicité. Un matin, son regard reste posé sur l'écran éteint de son ordinateur. Une remarque de son chef et tout vole en éclats. Elle démissionne. Lui, il travaille à la Défense, ce haut lieu de la Finance où les cadres supérieurs arrivent tous à la même heure le matin, tous avec les mêmes vêtements des mêmes marques. Aucune personnalité dans cet univers stéréotypé à l'envi. Il passe ses journées à escroquer des vieux, public vulnérable par excellence. Il leur vend de faux contrats. Tout commence avec un appel téléphonique, et puis, pour concrétiser l'affaire, se poursuit avec une visite à domicile ! C'est quitte ou double, soit une évacuation manu militari avec menace d'appeler la Police, soit la signature du contrat !
Ces deux-là n'avaient pas a priori grand chose à voir ensemble côté travail j'entends. Mais, il y a une vie en dehors du travail ! Et quand on vit à Paris, que l'on est seul, que l'on a envie de rencontrer quelqu'un avec qui partager sa peine, on fréquente les bars. C'est là qu'Elle et Lui vont se croiser, boire un verre, échanger quelques mots. Mais le compte à rebours est lancé, Elle a décidé de quitter la France et de s'envoler pour l'Australie, histoire de s'offrir une parenthèse.
Aurélien GOUGAUD va construire son roman sur les 7 derniers jours qui leur restent à vivre, ensemble peut-être... procédé ingénieux pour permettre un regard croisé sur la société, celui d'une femme et celui d'un homme, la parité est respectée !
Lire Lithium avant de prendre le métro parisien, c'est être assuré d'ouvrir les yeux sur des réalités autres que la sienne, c'est porter une attention différente aux autres. Derrière chaque femme se cache peut-être Elle, et chaque homme Lui. Tous ces gens que l'on côtoie le temps d'un trajet ne sont peut-être que des Elle et Lui... J'avoue que je ressens un profond malaise dans ce transport en commun. Alors quand un homme monte dans la rame pour faire part à l'ensemble des voyageurs de son parcours et de sa misère... mon coeur se soulève. C'est le double effet d'une lecture : il y a celui immédiat qui se nourrit des mots survolés, et puis celui qui va nous émouvoir, nous perturber, nous faire évoluer dans le temps. Je crois bien puiser là ma passion de la littérature !
Lithium appréhende la dimension sociale du travail.
C'est tout son être qui est remis en question. On est ce que l'on fait. Au pire, ce que l'on souhaite faire. P. 67
Dire, il y a une vie en dehors du travail, c'est ce que l'on entend régulièrement, dans le monde du travail toutefois. N'est-ce pas l'apanage seulement de ceux qui ont un emploi ? De ceux qui ont une vie rythmée par les contraintes notamment horaires de leur travail ? Et les autres ?
Comment bénéficier d'une reconnaissance sociale quand vous n'avez pas de travail ? Comment palier ce manque pour exister ? Aurélien GOUGAUD nous trace une voie :
La question n'est pas d'élever sa conscience mais d'accroître sa présence, de se démarquer suffisamment pour ne pas vivre dans l'ombre des autres. P. 160
Ce roman pose un regard sans concession sur notre société d'aujourd'hui, un regard terrifiant sur la solitude, l'isolement, la condition humaine... alors, comment sortir de ce marasme ?
Il y a finalement 2 alternatives, soit accepter son destin, le subir aussi, comme Lui, soit prendre les choses en main, décider de donner à son avenir une nouvelle trajectoire, lui offrir de nouveaux horizons comme Elle. Personnellement, je choisis la deuxième solution. Alors, on s'envole pour l'Australie ?
2016-12-21T07:30:00+01:00
J-4, laissez-vous porter par la plume de Aude LE CORFF et son roman "Les arbres voyagent la nuit"
Survoler les chroniques publiées tout au long de l'année pour y dénicher quelques petites perles est un réel plaisir. Je m'attarde sur certains billets, je me souviens des émotions ressenties avec la lecture de tel ou tel roman...
"Les arbres voyagent la nuit" est signé de Aude LE CORFF et c'est une réussite. Il m'a littéralement transportée.
S'y côtoient 4 personnages en mal de l'être aimé qui, bon gré mal gré, vont se retrouver à vivre une expérience collective.
Si vous appréciez d'explorer les relations humaines,
Si vous êtes sensible.s au sujet de la mémoire, des souvenirs,
Si vous vous intéressez au phénomène de résilience,
ce livre est pour vous !
Laissez-vous tenter par la plume hors du commun de cette écrivaine, une plume sensible, exceptionnelle.
2016-12-20T07:44:45+01:00
J-5, je vous offre de la couleur avec Marie-Sabine ROGER Roger
Ce matin, le réveil est difficile, les actualités sont terrifiantes, l'Allemagne est touchée, j'ai "La tête en friche" !
Mais, c'est le titre d'un roman, ça ! Oui, un qui commence à dater maintenant. C'est lui qui a permis à Marie-Sabine ROGER de devenir célèbre.
Plus récemment, j'ai fait une formidable découverte en lisant son tout dernier, "Dans les prairies étoilées".
Si vous appréciez la tendresse,
Si vous aimez les bons sentiments,
Si vous prenez plaisir à explorer les relations humaines,
ce livre est pour vous !
Laissez-vous porter par la plume de Marie-Sabine ROGER, vous ne serez pas déçu.e.s.
2016-12-19T07:42:38+01:00
J-6, jupe ou pantalon ? Et si c'était "Jupe et pantalon"... proposition portée par Julie MOULIN !
J-6 avant l'événement, les choses deviennent très sérieuses !
Et bien, pour relever le défi, je vous propose un nouveau 1er roman découvert dans le cadre des 68 premières fois en 2016, qui ne commence pas sérieusement du tout justement :
"Jupe et pantalon" de Julie MOULIN
est une lecture coup de poing me concernant.
Si vous appréciez la fantaisie, les regards un peu décalés,
Si vous aimez les livres qui parlent des femmes,
Si vous vous interrogez sur le monde professionnel du XXIème siècle,
ce livre est pour vous !
Je l'ai trouvé désopilant mais grave aussi. Alors, pour les fêtes : jupe ou pantalon ? Ou "Jupe et pantalon" ?
2016-12-18T19:04:39+01:00
Désorientale de Négar DJAVADI
L'édition 2016 des 68 premières fois est en voie de s'achever, et je dois dire, en beauté !
Nouveau coup de coeur me concernant pour ce 1er roman de Négar DJAVADI.
Je vous raconte :
Une jeune femme se trouve à l'hôpital Cochin de Paris. Elle suit le protocole d'une insémination artificielle. Alors qu'elle est sur le point d'aborder une nouvelle période de sa vie, celui de la maternité, elle se remémore son enfance en Iran. C'est la fille d'intellectuels mobilisés contre le régime en place, Darius et Sara Sadr. Ils sont les auteurs d'une lettre de 224 pages adressée au Shah en 1976 dont les retombées médiatiques vont nourrir la rébellion. Chaque vendredi, la maison familiale devient le QG du mouvement jusqu'à celui de septembre 1978 qui va donner lieu à une intervention militaire. Commence alors une toute nouvelle vie pour les membres de cette famille sur lesquels l'exil et le déracinement laisseront une empreinte indélébile.
Avec ce magnifique roman qui revêt un caractère historique, j'ai revu défiler toutes ces images télévisées de la révolution iranienne de 1979. Âgée alors seulement d'une dizaine d'années, je ne comprenais pas tout bien sûr. Et là, avec Négar DJAVADI, j'ai pu reconstituer le puzzle d'événements qui continuent de nous impacter encore aujourd'hui. N'y a-t-il pas si longtemps les Français étaient dans la rue pour défendre leur liberté d'expression. "Il faut casser les stylos !" est un slogan lancé au peuple par Khomeiny cette année-là !
C'est l'histoire d'un pays, d'une nation, à travers ces 50 dernières années qui est abordée. Ce qui m'intéresse dans ce type de roman, outre la grande Histoire bien sûr, c'est d'aborder une dimension plus humaine avec l'itinéraire d'individus qui pourraient nous ressembler. Avec cette saga familiale, Négar DJAVADI nous permet, le temps d'un roman, de partager le quotidien d'un couple de résistants, d'appréhender les traits de caractère de celle ou de celui qui va donner une priorité à l'intérêt général sur celui de ses proches. Alors même que Darius et Sara ont leur 3 enfants, qu'ils pourraient privilégier leur confort familial et attendre que d'autres se mobilisent, ils agissent.
"Tu es consciente que je vais poser une bombe ?" lui dit-il avec un sourire tendre et complie. Sara hocha la tête, le coeur battant. Il se pencha et l'embrassa. Elle l'accompagna jusqu'à la porte, le regarda descendre les quelques marches qui menaient à la cour embellie par les couleurs de l'automne qu'elle aimait tant. Puis elle regagna la cuisine pour pouvoir le suivre des yeux à travers la fenêtre. P. 182
Négar DJAVADI brosse le portrait d'une femme déterminée, que rien ne saurait ébranler. Un sacré personnage !
A cet instant, tandis qu'assise dans l'étroite cuisine, Sara Sadr, bientôt trente-sept ans, écoutait Darius Sadr, quarante-neuf ans, exposer les points qu'il comptait développer dans sa lettre, elle ne pensait pas une seule seconde à ses filles, douze, dix et cinq ans, endormies dans les chambres au fond du couloir. P. 180
La famille sera contrainte à l'exil pour sauver sa peau. Elle va quitter Téhéran en Iran pour arriver à Paris en France, pas moins de 5276 kilomètres à parcourir dans des conditions inimaginables. Ce roman fait un focus sur les migrations et le prix payé par les communautés inscrites pour le départ, de quoi nous donner à méditer sur les mouvements de populations qui s'opèrent aujourd'hui et dont les Français ne mesurent, trop souvent, que les conséquences sur le pays d'arrivée, leur pays à eux ! Il touche également du doigt les impacts sur les individus :
Je suis devenue, comme sans doute tous ceux qui ont quitté leur pays, une autre. Un être qui s'est traduit dans d'autres codes culturels. D'abord pour survivre, puis pour dépasser la survie et se forger un avenir. Et comme il est généralement admis que quelque chose se perd dans la traduction, il n'est pas surprenant que nous ayons désappris, du moins partiellement, ce que nous étions, pour faire de la place à ce que nous sommes devenus. P. 54
Le choc des cultures serait sans doute plus facile à surmonter s'il n'y avait cette barrière de la langue :
J'étais confrontée à un monde que je voyais, touchais, mais ne savais pas nommer. Des quantités de mots, des quantités de noms, me manquaient. Fleurs, arbres, oiseaux, reptiles, organes. Des mots que l'on apprend en grandissant dans un pays, que la langue réserve à ceux qui se baignent dedans et dérobe à ceux qui s'y trempent de temps à autre. P. 113
Et puis, en dehors de toute relation avec une quelconque immigration, Négar DJAVADI va donner une dimension contemporaine et occidentale à ce roman avec cette insémination artificielle vécue par la narratrice. C'est alors la condition féminine en passant par l'homosexualité qui va être explorée.
Ce roman, je vous l'ai dit, il est dense, mais il est surtout particulièrement réussi. En effet, outre une plume fluide, Négar DJAVADI orchestre cet écrit de façon ingénieuse, à l'image d'un disque vynile, un 45 tours, avec sa face A et sa face B. Et si elle s'interroge sur la qualité de la face B de son roman, je puis lui assurer que tout comme I will survive de Gloria GAYNOR, Into de Groove de Madonna et Johnny Verso de The Communars, c'est un succès !
2016-12-18T12:32:13+01:00
J-7, une nouvelle idée cadeau, un coup de coeur 2016 : "De ce pas" de Caroline BROUÉ
Décidément, les 68 premières fois auront illuminé mon année 2016 de très belles découvertes...
Après
"Une bouche sans personne" de Gilles MARCHAND,
"En attendant Bojangles" d'Olivier BOURDEAUT,
"Giboulées de soleil" de Lenka HORNAKOVA-CIVADE,
j'ai réservé un petit nid tout de rouge vêtu, doux à l'envi et éclairé comme il se doit, pour le 1er roman de Caroline BROUÉ :
"De ce pas".
Autant vous le dire tout de suite, j'ai passé 2h30 en apnée totale avec la lecture de ce magnifique roman !
Si vous aimez la danse,
Si les sujets tels que l'exil, le déracinement, la migration... vous intéressent,
Si les souvenirs vous obsèdent,
La très belle plume de Caroline BROUÉ saura vous offrir un somptueux moment d'évasion, j'en suis persuadée !
2016-12-17T09:37:43+01:00
J-8, au programme "Giboulées de soleil" sous une pluie d'étoiles !
Vous cherchez toujours le cadeau qu'il vous faut ?
Voici une 3ème idée et pas des moindres !
Je vous propose celui qui a été, pour moi,
cette année, un immense coup de
Après
"Une bouche sans personne" de Gilles MARCHAND,
"En attendant Bojangles" d'Olivier BOURDEAUT,
jamais 2 sans 3,
voici un nouveau roman découvert dans le cadre de la très belle sélection des 68 premières fois
"Giboulées de Soleil" de Lenka HORNAKOVA-CIVADE.
Si vous aimez les livres qui parlent de femmes,
Si vous êtes sensible.s à la transmission entre générations,
Si vous appréciez l'Histoire,
indéniablement, c'est celui qu'il vous faut !
Vous hésitez encore ?
Il est lauréat depuis peu du
Prix Renaudot des Lycées 2016.
Il fait aussi partie de la sélection du Prix Cezam InterCE DACC 2017.
Et quand vous avez le plaisir de rencontrer son auteure, alors là,
c'est une nouvelle histoire qui commence, croyez moi !
2016-12-16T07:28:14+01:00
J-9, une nouvelle idée cadeau : "En attendant Bojangles" d'Olivier BOURDEAUT
Après "Une bouche sans personne" de Gilles MARCHAND, je vous propose une nouvelle fois un 1er roman sorti en 2016 !
"En attendant Bojangles" a été largement médiatisé et est aujourd'hui lauréat de nombreux prix : RTL Lire, France Télévisions, France Culture, Télérama. Il est également Le Roman des Etudiants 2016 !
Pas d'originalité donc, juste ma modeste contribution pour qu'il reçoive une place de choix dans votre hotte !
Personnellement, je l'ai découvert dans la sélection des 68 premières fois.
Si vous aimez les aventures délirantes,
Si vous êtes sensible.s aux histoires familiales,
Si vous appréciez la tendresse,
Ce livre vous tend les bras !
Un immense coup de coeur !
2016-12-15T07:06:39+01:00
J-10, une idée cadeau, "Une bouche sans personne" de Gilles MARCHAND
Nous sommes à une dizaine de jours de l'événement,
Vous manquez d'idées cadeaux pour les gens que vous aimez,
Je vous propose un petit tour d'horizon des perles littéraires avec mes coups de coeur 2016, des livres qui m'ont transportée...
A chaque jour, une idée !
Vous y trouverez, je l'espère, votre bonheur !
Commençons avec "Une bouche sans personne" de Gilles MARCHAND, un 1er roman découvert dans le cadre de l'aventure des 68 premières fois.
Un immense coup de
Si vous aimez les anti-héros, des personnes dites ordinaires mais ô combien riches humainement,
Si vous appréciez les histoires d'Amitié,
Si vous aimez l'Histoire,
Vous ne serez pas déçu.e.s, j'en suis persuadée !
2016-12-12T21:34:25+01:00
Magritte au Centre Pompidou
Je rentre d'un week-end de folie sur Paris, rassasiée de gourmandises culturelles. Les prochains billets en témoigneront !
Je commence par une exposition, et pas des moindres : les oeuvres de Magritte sont temporairement exposées au Centre Pompidou.
Cet artiste belge, je l'ai découvert au lycée.
A l'époque, je découvrais le mouvement surréaliste. Les oeuvres de Magritte avaient retenu toute mon attention, empreintes de cet esprit décalé, extra-ordinaire !
Depuis, il n'a pas cessé de me plaire. Alors, quand ma grande fille m'a proposé d'aller visiter cette exposition à Beaubourg en attendant la soirée des 68 premières fois, je n'ai pas hésité une seconde et j'ai bien fait !
Cette exposition, je l'ai adorée.
Je me suis remémorée le travail du peintre autour de "problèmes" et son souhait de les élucider avec des équations visuelles, à l'image de la "Variante de la tristesse". Quelle ingéniosité a eu le peintre de mettre en relation la poule et l'oeuf !
Je me suis souvenue aussi de cette juxtaposition originale d'objets ayant la même finalité mais rarement associés, comme ce parapluie et ce verre qui tous deux retiennent l'eau ! René Magritte l'a fait avec "Les Vacances de Hegel". Cette toile date de 1958.
Magritte, c'est aussi l'artiste qui explora le découpage d'une partie de la toile et son repositionnement sur le tableau pour créer l'illusion, à l'image de "La Décalcomanie". Le résultat de cette technique est surprenant et tellement réussi !
Magritte c'est aussi l'allégorie de la caverne de Platon. Entre réalité et perception, mon coeur balance. Pensez aux ombres chinoises, aux mains habilement posées pour représenter un oiseau alors qu'en pleine lumière il ne s'agit que de mains !
Ma réelle découverte dans cette exposition, c'est la sculpture de l'artiste intitulée "La folie des grandeurs", une sculpture qui revisite les mensurations du "canon", tout en beauté. Magnifique !
Je ne peux que vous inviter à vous rendre au Centre Pompidou d'ici le 23 janvier 2017 pour découvrir l'intégralité de cette exposition.
En attendant, impossible de vous quitter sans une photo de Magritte, cet homme hautement original !