Retrouvez toutes les références de ce bal 2025 des 68 Premières fois, édition 2025 :
2025-05-09T13:17:20+02:00
"Les plus belles découvertes cesseraient de me plaire si je devais les garder pour moi." Sénèque
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2025-05-09T13:17:20+02:00
Retrouvez toutes les références de ce bal 2025 des 68 Premières fois, édition 2025 :
2025-04-25T07:56:37+02:00
Paul-Dominique n'était pas si différent. Indulgent envers lui-même tout autant qu'à l'égard de nos fils. Incapable d'écrire une autre histoire familiale que celle que les maris et les pères du village lui avaient transmise. P. 96
Puis, j ai levé les yeux vers elle. Découvert son regard baigné de confiance. Si différent de ceux qui m'avaient toujours avilie. Ce froid qu'il y avait sous leur larme. Ce froid qui m'avait tant de fois traversée par le passé. Ce froid que j'avais appris à supporter. P. 104
2025-04-04T07:34:00+02:00
Et de 2... dans ce bal 2025 des 68 Premières fois.
Vous prendriez bien quelques notes de rock... country comme vous y invite la première de couverture du roman de Fabrice MELQUIOT "Écouter les sirènes".
Le premier roman de Fabrice MELQUIOT chez Actes Sud nous emmène aux États-Unis.
Jodie Casterman habite Portland. Elle a la trentaine. Elle vit de petits boulots (dog-sitter, serveuse dans un bar...) et pratique le théâtre. Son père se sait condamné par un cancer. La maladie ne devait lui laisser que 4 mois à vivre, ça fait 12 mois qu'il attend la mort dans un refuge, une cabane en forêt. John va se confier à Jodie, sa fille adoptive, il va lui dévoiler le secret de son existence. Dès lors, Jodie n'aura plus qu'une idée en tête !
Ce roman, c'est une revue complète des références musicales, cinématographiques, artistiques des années 1960 à aujourd'hui, au risque de me lasser, j'avoue. Il y en a beaucoup, beaucoup... même un peu trop.
Mais dans ce roman, librement inspiré du personnage de Suzanne VERDAL à qui Leonard COHEN a dédié l'une de ses chansons, "Écouter les sirènes", titre éponyme du roman, il y a l'histoire d'une jeune femme, l'histoire d'une enfance revisitée au moment du grand départ de son père adoptif.
La littérature se prête parfaitement à l'exercice de ce genre de révélations au crépuscule d'une vie, un peu comme si l'être humain avait besoin de se délester des secrets pour mieux tourner la page de sa vie sur terre.
De cette lecture il me restera quelques fulgurances, des passages profondément émouvants, des phrases qui vous rappellent ô combien l'humain peut être complexe.
Et puis, il y a l'approche de la mort. Comment l'aborder quand elle rôde autour d'êtres chers, comment l'apprivoiser ? Fabrice MELQUIOT, par la voix de Jodie, nous propose une formule empreinte de silence, comme si, être là était déjà beaucoup.
Sous sa couverture de laine épaisse, le silence fait son poids, ni plus, ni moins. Je continue de le chérir, il est une autre parole entre nous, un autre espace entre John et moi, un refuge après la pluie. P. 68
2025-03-14T07:00:00+01:00
Vous connaissez certainement la collection Ma nuit au musée des éditions Stock. Je vous ai notamment parlé de
Jakuta ALIKAVAZOVIC avec "Comme un ciel en nous" et
Lola LAFON avec "Quand tu écouteras cette chanson".
Si Jakuta ALIKAVAZOVIC avait choisi la section des Antiques dans la salle des Cariatides du Louvre et Lola LAFON la Maison d'Anne FRANK, Richard MALKA, lui, a choisi le Panthéon, là où sont accueillies 83 sépultures d'illustres femmes et hommes.
Richard MALKA, vous le savez peut-être, est l'avocat de Charlie Hebdo. Comme Riss, il est menacé de mort depuis les attentats de 2015 et vit sous protection policière.
L'homme est aussi scénariste de romans graphiques et écrivain.
Dans ce livre, il s'adresse à François-Marie AROUET, plus connu sous le nom de Voltaire. L'écrivain et philosophe du XVIIIe siècle repose au Panthéon. L'auteur m'a d'ailleurs donné envie de relire des classiques...
Dans un monologue à la 2ème personne du singulier, Richard MALKA revient sur ce qui préoccupait déjà les Lumières. Impossible de passer à côté de la liberté d'expression, vous l'imaginez, et de ses amis, toute l'équipe du journal assassinée le 7 janvier 2015.
Ces personnes tolérantes partageaient sans exception une même qualité : elles étaient drôles et riaient d'elles-mêmes. C'est un marqueur, une protection contre le dogmatisme et le fanatisme. Le droit aux caricatures est non négociable. P. 82
Mais il y est aussi beaucoup question de religion.
La religion opprime, on la combat, elle recule, elle laisse un vide, c'est la panique, elle revient, on n'en sort pas.
C'est un cercle vicieux qui ne sera brisé qu'en trouvant un substitut à la consolante transcendance du divin. P. 49
Comme dans "L'art de l'esprit joyeux" d'Alexandre JOLIEN et Laurent JOUVET, le livre est éclairant sur des subtilités qu'il convient de rappeler :
Tes propos sont un cas d'école illustrant la différence, que je me tue à expliquer, entre la critique des religions, qui est salutaire, et la critique des personnes à raison de leur religion, qui est un délit. P. 106
Je me suis laissée porter par la philosophie de Richard MALKA, un homme inspirant qui appelle au respect.
Il évoque encore l'architecture du bâtiment qui l'accueille le temps d'une nuit, inspirée de celui de Rome, avec une coupole à 90 mètres de haut.
Ce nouvel essai de la collection Ma nuit au musée est presque un incontournable dans les temps troublés que nous traversons. Il est très bien écrit. A conseiller sans modération.
2025-03-07T07:00:00+01:00
Retrouvez les chroniques des livres de cette maison d'édition :
Gilles MARCHAND, "Une bouche sans personne", "Un funambule sur le sable", "Des mirages plein les poches",
Alexandra KOSZELYK avec "À crier dans les ruines", "La dixième Muse", "L'Archiviste" et "Pages volées"
Michèle ASTRUD avec "La nuit je vole",
Jean-Baptiste DE FROMENT avec "Etat de nature",
Alexis DAVID-MARIE et "#Martyrs Français"
Agathe SANJUAN avec "La maison enchantée"
Julia COLIN avec "Avant la forêt".
2025-01-03T07:00:00+01:00
Mais notre histoire coule dans nos veines. Cela au moins, ils n'arriveront jamais à nous en déposséder. Tant que nous continuerons à nous raconter nos vies, notre histoire vivra dans les mémoires. P. 253
Mais ce roman, plus que tout, c'est un personnage, celui de Yara, une femme blessée, une femme victime de croyances, une femme moderne, une femme puissante aussi. Ce roman, c'est un parcours initiatique, porté par une formidable amitié, c'est le parcours d'un personnage de fiction, à moins que ça ne soit celui de l'écrivaine elle-même. Etaf RUM, dont je découvre la beauté de la plume, semble s'être largement inspirée de son itinéraire pour tracer la voie de Yara, une voie qui souffle comme un vent d'espoir en faveur d'un épanouissement personnel, largement empreint du pouvoir des arts.
Mais d'autres jours, son ancienne douleur bouillonnait à la surface pour des raisons qui n'étaient pas toujours très claires. À ces moments, elle s'asseyait, seule, et se réfugiait en elle-même. Puis elle s'en sortait par l'écriture, se servant des mots pour se recoudre, point après point. Son carnet était l'ancre qui l'empêchait de dériver quand la tempête se levait. P. 402
2024-12-20T07:00:00+01:00
OKA'poche Uppercut
Ce roman, offert par la maison d'édition, que je remercie, est une belle découverte.
Découverte d'une plume d'abord. Je ne connaissais pas l'écriture de Stéphanie GLASSEY, c'est chose faite avec un roman court, savoureux... comme un "Smoothie" mais ne vous y trompez pas, derrière le breuvage sirupeux se cachent quelques gouttes d'acidité.
La narratrice vivait depuis 8 ans avec Adrian. Il vient de la quitter. Comme un instinct de survie, elle se connecte sur Tinder, le site de rencontre à la mode. Premier rendez-vous organisé dans un bar à smoothie. Rien ne va se passer comme prévu, enfin, la rencontre si, mais elle sera de courte durée et sans lendemain. Lui voue à son corps un culte sans faille, tout est paramétré, orchestré, performé, alors qu'elle souhaite se laisser aller. Sa vie va prendre un tout autre chemin...
Ce roman c'est d'abord un portrait de notre société du XXIème siècle. C'est amusant, caustique aussi. Vous allez rire... jaune !
C'est encore la quête d'une jeune femme du bien-être, d'un épanouissement personnel. Comme j'ai aimé l'accompagner dans cette découverte du yoga, d'une certaine forme de yoga, celle qui lui convient.
On pourrait presque parler d'un roman d'apprentissage. Si la narratrice est à l'âge adulte, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un cheminement vers quelque chose de spirituel.
Découverte d'une nouvelle collection aussi. Ma rencontre avec les éditions Okawa remontent au roman de Catherine ROLLAND, "La dormeuse", un bijou.
Là il s'agit du nouveau format poche avec une charte graphique distincte sur fond blanc. Je souhaite que de bonnes fées se penchent sur son berceau. Ce premier roman est prometteur !
2024-11-08T09:00:00+01:00
Traduit de l'italien par Danièle VALIN
Erri DE LUCA nous revient avec un roman, "Les règles du mikado" aux Editions Gallimard.
Un vieil horloger campe à la frontière entre l'Italie et La Slovénie. L'homme se délecte de sa solitude jusqu'au jour où une femme, une gitane, s'introduit dans sa toile de tente. Elle fuit la communauté, elle qui était promise à un mariage arrangé. Il lui offre l'hospitalité. Dans un espace contraint, les deux êtres vont lentement faire connaissance, s'apprivoiser, partager "Les règles du mikado".
Comme moi, vous avez peut-être lu "Le poids du papillon", "La nature exposée" ou encore "Le jour avant le bonheur". Dans ce cas, nul doute que vous avez hâte de retrouver la plume de l'écrivain napolitain au grand coeur.
Vous avez déjà entendu quelqu'un dire : "Nul ne ressemble à un autre, pas même des jumeaux homozygotes" ? Lui le dit ! Cet homme, humble, profondément humaniste, nous offre une très belle leçon de vie, celle d'accueillir l'autre, peu importe sa condition.
Près est pour moi le point le plus haut de l'intimité. P. 141
L'écrivain est un habitué des romans courts. En seulement 154 pages, il réussit à nous captiver avec l'itinéraire d'une migrante et la part de mystère qui entoure l'existence d'un horloger.
Erri DE LUCA joue avec les mots, les métaphores... tout en délicatesse pour traiter des frontières. Il y a celles au sens propre qui délimitent les territoires, il y a celles au sens figuré, celles de l'âme, qui empêchent d'apprécier l'autre dans ce qu'il a de plus beau.
J'ai beaucoup aimé son rapport au temps aussi. Quand la gitane pointe la différence d'âge entre eux, lui montre l'époque dans laquelle tous les deux vivent... Bien vu !
Je ne fais aucune différence d'âge. Tu me traites de vieux, d'accord, mais j'ai le même âge que toi, je vis à la même époque. Les générations n'existent pas pour moi. Tant que nous vivons, nous sommes contemporains. Nous sommes deux personnes. P. 72Je ne fais aucune différence d'âge. Tu me traites de vieux, d'accord, mais j'ai le même âge que toi, je vis à la même époque. Les générations n'existent pas pour moi. Tant que nous vivons, nous sommes contemporains. Nous sommes deux personnes. P. 72
N'est-ce pas le moyen de réunir toutes les générations vers un dessein commun ?
Erri DE LUCA peint un portrait de femme haut en couleur.
Ce nouveau roman est une pépite. L'écriture est belle, puissante, parfaitement orchestrée... comme une partie de mikado.
2024-08-23T08:25:17+02:00
Photo du livre d'Alexandra KOSZELIK, en toile de fond mon tee-shirt, un cadeau offert par ma fille elle aussi passionnée de littérature, il y est écrit : "L'écriture c'est le coeur".
Alexandra KOSZELYK, je crois que tout ce qu'elle écrit me fait vibrer !
Il y a eu "À crier dans les ruines", "La dixième muse" et "L'Archiviste", tous des romans adultes Aux Forges de Vulcain que j'ai adorés, et puis "Le sanctuaire d'Emona", un roman jeunesse de la Collection R de Robert Laffont, un coup de ❤️
Si je connais depuis longtemps Alexandra, je l'avais interviewée pour T Livres ? T Arts ? à la sortie de son 3ème roman, et plus récemment au 122 dans le cadre des soirées littéraires de l'association Les Bouillons, jamais, non jamais je ne serai allée sur un terrain intime que je soupçonnais douloureux.
Mais là, c'est Alexandra KOSZELYK qui prend la plume pour nous livrer un texte très personnel. Elle nous apprend le décès de sa mère dans un accident de voiture duquel elle a survécu avec son frère. Leur père mourra de ses blessures quelques jours plus tard. Elle n'avait alors que 8 ans. Si tous se sont évertués pendant son enfance à lui cacher la vérité, c'était pour mieux lui donner à la quarantaine l'opportunité de se délivrer d'un texte profondément émouvant, un texte qui s'est subitement imposé à elle, lors d'une résidence d'écriture sur sa terre natale. Elle a ressenti un irrépressible besoin d'écrire sur son histoire.
À l'image de "L'Archiviste", roman écrit d'une traite les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine en février 2022, "Pages volées" a mûri au fond d'elle pour surgir tel un souffle, une respiration après une phase d'apnée.
[...] déposer mes mots est une manière de reprendre la barre de ma navigation, de faire avec la houle de mes souffrances d'enfant, non contre elle. P. 33
Tour à tour roman (d'autofiction), recueil de poèmes, ce texte construit comme un journal intime, devient au fil des pages un essai autour de la littérature, la lecture
Le lecteur est celui qui se dénude au moment d'entrer dans un sanctuaire. Il est avide de découvertes. En refermant le livre, il portera de nouveaux habits, sera allé à la rencontre d'autres vies, d'autres histoires, et portera vers l'autre le regard d'un ami. P. 85
et l'écriture.
Travailler, effacer, raturer, s'étendre, se restreindre, couper, remettre. Arriver à la phrase qu'on trouve juste, passer sur d'autres en pensant qu'elles le sont, sans être certain qu'elles le soient, avoir l'oeil de l'éditeur, mais aussi de ses proches, amis, lecteurs, en discuter avec d'autres... P. 178
Elle creuse le sillon de ce qui forge sa plume. Ce texte protéiforme transcende les limites des registres littéraires (ce qui prouve bien qu'elle peut exceller dans tous !) pour tisser les fils de son existence et révéler la femme qu'elle est devenue aujourd'hui, l'écrivaine, une oeuvre se constituant progressivement...
Survivre, c'est vivre deux fois. Pour moi. Et pour eux qui ne le pouvaient plus. P. 41
Parce que tout mérite d'être expliqué (les avides de synchronicités vont être servis !), Alexandra KOSZELYK dévoile ce qui l'a construit à travers les richesses de la langue, qu'elle soit orale, écrite, celle des livres et celle des éléments (la mer, la forêt, la nature quoi !)... elle fait feu de tout bois pour nous offrir un livre lumineux (n'est-elle pas solaire !), empreint d'espoir, avec cette quête de laisser une trace de ses sentiments, ses doutes, ses convictions aussi.
Chaque mot est un barreau d'échelle qui m'élève, là où la réalité fait de moi une orpheline. P. 91
Il y est question d'origines, d'identité, de transmission intergénérationnelle, Alexandra KOSZELYK écrit sur la vie. David MEULEMAN sont éditeur ne s'y est pas trompé, ce texte (il a décidé de ne publier que celui-là à la rentrée littéraire), il est fort, il est poignant tout en étant puissant, c'est un inclassable, un livre qui vous marque "À la vie à l'amor" (aphorisme emprunté à Miss. Tic). C'est ma #vendredilecture !
2024-06-21T08:00:00+02:00
Nouvelle référence du Book club, bonne pioche avec cette lecture "imposée" !
Nous voilà au Nouveau-Mexique, dans le sud des Etats-Unis. Sylvia Wren, artiste, partage sa vie avec Lola, une femme qui voyage à travers le monde pour son activité professionnelle. Alors qu'elle est seule, Sylvia reçoit une lettre, puis deux, d’une journaliste qui pense qu’elle pourrait être Iris Chapel, une femme du Connecticut, portée disparue en 1957 à l'âge de 20 ans. Elle se serait enfuie d'un hôpital psychiatrique. Avec ces lettres, ressurgissent immanquablement les souvenirs de l'enfance d'Iris. Elle faisait partie d'une fratrie de 6 filles, toutes portant des noms de fleurs mais frappées par une malédiction transmise de mère en fille depuis plusieurs générations. La mère d'Iris, Belinda, a elle-même vécu un calvaire qui la maintiendra la quasi totalité de sa vie isolée ou éloignée des siens. C'est une très longue histoire familiale qui commence alors.
Je ne connaissais pas encore la plume de Sarai WALKER, une écrivaine américaine. Publiée chez Gallmeister, vous pouvez facilement imaginer à quel point le récit va s'étirer dans le temps, pour votre plus grand plaisir évidemment.
Ce roman, vous l'avez compris, est celui d'une famille dont l'itinéraire est malmené. Les femmes, tout juste mariées, décèdent au lendemain de leur nuit de noces. Ces tragédies auraient peut-être pu être évitées, encore aurait-il fallu écouter Belinda, cette femme considérée comme folle dont on a oublié pourquoi les lobes de ses oreilles ont un jour été coupés.
Dès lors, le propos prend une toute autre dimension. Quels mystères cette femme peut-elle bien porter ? Et sa fille Iris ?
J'ai beaucoup aimé explorer cette saga familiale, cheminant au fil chronologique des révélations.
Le propos est fascinant autant qu'il est effrayant. Souvenons-nous, dans les années 1950 aux Etats-Unis, des femmes étaient brûlées parce que considérées comme des sorcières, des êtres soupçonnés de pouvoirs maléfiques que l'on préférait éliminer pour garder la main mise sur le reste du troupeau !
Le personnage d'Iris est absolument fascinant. Comme j'ai aimé porter son regard sur la vie, faire preuve de bienveillance et de compréhension pour sa mère, faire ses pas de côté pour mieux résister.
Et puis, cerise sur le gâteau, il y a l'art, avec une inspiration avouée de l'écrivaine dans les oeuvres de Georgia O'KEEFFE et ses tableaux de fleurs que j'ai eu la chance de découvrir lors d'une exposition temporaire au Musée Georges POMPIDOU.
L'Iris blanc en référence au "Lavender Iris" de l'artiste est subtilement décrit :
Je la retournai pour voir la peinture : une fleur blanc crème aux nuances roses et bleues sur un fond vert clair. Je rougis, sans trop savoir pourquoi. Puis je compris ce qu'était en réalité le sujet du tableau. C'était bien un iris, effectivement, mais c'était aussi Veronica. Daphne avait transformé son esquisse de l'espace entre les jambes de Veronica, les courbes et les replis délicats, en une fleur. P. 382
Un brin gothique avec cette présence irrépressible de la mort et du mystère qui l'entoure, cette lecture m'a profondément émue. Vous admirerez d'ailleurs la première de couverture d'une grande beauté avec le serpent rappelant la Genèse avec Adam et Eve.
En lien avec une narration à la première personne du singulier, qui permet de faire corps avec Iris, la traduction de l’américain par Janique JOUIN-DE-LAURENS est bouleversante.
Et puisque l'opportunité m'en ai donné, quittons-nous en musique en écoutant le titre "Lady sings the blues" de Billie HOLIDAY, l'une des références musicales de Sarai WALKER.
Retrouvez les références du Book club :
"Le royaume désuni" de Jonathan COE
"Le roitelet" de Jean-François BEAUCHEMIN
"L'autre moitié du monde" de Laurine ROUX
"Mémoire de fille" d'Annie ERNAUX
Futur.e.s, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE
Les étoiles s'éteignent à l'aube de Vincent TURHAN
"L'heure des oiseaux" de Maud SIMONNOT
"Quand tu écouteras cette chanson" de Lola LAFON
"Ultramarins" de Mariette NAVARRO