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2021-01-31T07:00:00+01:00

Letter To You de Bruce SPRINGSTEEN

Publié par Tlivres
Letter To You de Bruce SPRINGSTEEN

Cette #chansondudimanche, « Letter To You », je l’ai choisie dans le vingtième album du chanteur américain, auto-compositeur, guitariste, Bruce SPRINGSTEEN, sorti à l’automne dernier.

Si l’on a tous envie de fredonner « Born in the USA » en entendant son nom, j’avoue que le sexagénaire n’a pas pris une ride.

Sa voix rauque, reconnaissable entre toutes, s’attendrit ici pour accompagner un texte d’une éminente poésie.

Mes chers Valentins, vous ne pourrez plus dire que vous manquiez d’inspiration pour séduire votre Valentine !

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2021-01-30T11:48:24+01:00

L’édition 2021 du bal des 68 est déclarée ouverte

Publié par Tlivres
L’édition 2021 du bal des 68 est déclarée ouverte

🎵 Nos fées nous ont concocté(e)s un programme de rêve avec des danses rythmées, des morceaux choisis, des unions langoureuses, d’autres très rock’n roll.

🎵 Dans les coulisses, des maisons d’édition toutes attendries de découvrir les premiers pas de leur progéniture.

🎵 Sur scène, 18 petits nouveaux auront la chance de côtoyer 4 danseurs plus expérimentés qui feront, là, leur deuxième apparition. 

🎵 Dans le public, des lecteurs(rices) passionné(e) qui ont toutes et tous signés pour embarquer dans l’ascenseur émotionnel des 8 prochains mois. Il y aura la découverte du colis dans la boîte aux lettres, l’ouverture énergique du précieux trésor les yeux rivés sur la première de couverture, l’émerveillement devant les mots doux, et puis cette nuit blanche à se laisser porter par la mélodie du moment. Enfin viendra l’heure du passage de relais, l’abandon le coeur fébrile et la perspective d’une nouvelle naissance pour les 22 symphonies au programme.

🎵 Maintenant, que la fête commence : « Sonnez hautbois, résonnez musettes » 💃 🕺 🎶

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2021-01-28T07:00:00+01:00

La désobéissance d'Andreas Kuppler de Michel GOUJON

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La désobéissance d'Andreas Kuppler de Michel GOUJON

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur le  dernier roman de Michel GOUJON : "La désobéissance d'Andreas Kuppler" aux éditions Héloïse d'Ormesson.

Quelques mots de l’histoire :

Nous sommes en février 1936. Andreas et Magdalena vivent à Berlin. Ils sont mariés depuis cinq ans. Elle a démissionné d’un poste de laborantine en centre d’analyses médicales pour se consacrer à sa famille qu’elle veut nombreuse. Elle, la presque parfaite aryenne, est torturée par l’infertilité de son couple et traite ses névroses à coup d’anxiolytiques. Lui est journaliste sportif. Il couvre les quatrièmes Jeux Olympiques d’hiver à Garmisch-Partenkirchen. Si, fidèle à sa famille de militaires, elle vénère le Troisième Reich, lui s’autorise à ne pas manifester de quelconques sentiments d’adoration pour le régime fasciste au pouvoir. Plus encore, il continue de faire ses emplettes chez des Juifs dont le commerce est interdit par les nazis. Il écoute du jazz, cette « musique nègre » considérée comme de l’art dégénéré. Il ne faudra pas plus d’une soirée à s’enivrer avec des confrères américains et à se languir sur la piste de danse avec une journaliste juive pour s’attirer les foudres du régime. Mais là, commence une autre histoire.

Tout se joue, là, en 48 heures. Michel GOUJON, dans son quatrième roman, met à l’épreuve du pouvoir et de la peur deux êtres que l’on pourrait qualifier d’ordinaires. Il précipite les événements pour livrer un roman rythmé et haletant dans une plume qui sait être poétique.

Je l’ai commencé, je n’ai pas pu le lâcher !

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2021-01-27T07:00:00+01:00

La femme révélée de Gaëlle NOHANT

Publié par Tlivres
La femme révélée de Gaëlle NOHANT

La rentrée littéraire de janvier se décline aussi en version poche.

Après 

Et toujours les Forêts de Sandrine COLLETTE

place à

La femme révélée de Gaëlle NOHANT.

Eliza Bergman est née en 1919. Elevée à Hyde Park, enfant, elle se souvient de toutes ses promenades avec son père dans des quartiers défavorisés. Il était médecin, reconverti dans la recherche en sociologie à l’université de Chicago, et aimait faire découvrir à sa fille la diversité des hommes. A 31 ans, elle laisse son fils, Martin, alors âgé de 8 ans, et quitte précipitamment les Etats-Unis à destination de la France. Armée de son Rolleiflex, son seul effet personnel, et devenue Violet, elle immortalise le tout Paris des années 1950. C'est là qu'elle va lentement se (RE)construire, au gré des rencontres, des relations d'amitié, d'amour aussi, qu'elle va savamment tisser entre authenticité et imposture. Comme une funambule sur son fil, elle va éprouver le jeu de l'équilibre pour mieux savourer les joies de sa liberté retrouvée et aller jusqu'au bout de ses convictions pour peut-être, un jour, retrouver son pays, ses racines.

Cette lecture m'a captivée par l'entrée en matière, artistique. Le Rolleiflex est à lui seul un personnage. Créé en 1929, c'est le nec plus ultra des appareils, aujourd'hui encore largement plébiscité. Avec lui, c'est le pouvoir de l'oeil qu'elle va explorer. Gaëlle NOHANT nous fait ainsi entrer dans le monde de la photographie, cette discipline qui permet de porter un regard singulier sur le monde. 

Le simple fait d'armer le Rolleiflex permet de se distancier du monde, de faire ce pas de côté, de s'en extraire pour mieux le regarder, l'ausculter, l'examiner. 

C'est par cette voie que l'écrivaine aborde la condition féminine, celle des années 1920-1930 aux Etats-Unis et 1950-1960 en France. Dès les origines, il y a cette enfant née dans un univers familial bourgeois, promise à un bel avenir au bras d'un homme fortuné, quel plus beau cliché ? Et puis, il y a cette destinée empreinte d'humanité, entre le Jardins du Luxembourg et Aubervilliers. L'écrivaine brosse des portraits de femmes hauts en couleur, non pas qu'elle cache leurs faiblesses et leurs fragilités, loin s'en faut, mais c'est dans leur force et leurs convictions qu'elles rayonnent.

Je ne vous en dirais pas plus parce que c'est là aussi le charme de ce roman mais Eliza devenue Violet a un dessein. Certains évoqueraient son histoire sur fond d'abandon, elle, non !

Avec cette fresque, il est question de transmission, de mémoire. Gaëlle NOHANT explore aussi l'Histoire de Chicago des années 1960-1970, l'assassinat de Martin LUTHER KING, les émeutes qui ont suivi, les violences faites aux Noirs, l'injustice, le racisme...

La plume de Gaëlle NOHANT est absolument magnifique. D'une profonde sensibilité, elle est presque cinématographique. Tout au long de cette lecture, j'ai eu l'impression de regarder un film défiler sous mes yeux. Et puis, elle a cette capacité à embrasser cinquante ans de l'Histoire transatlantique, naviguant entre fiction et réalité, par la voie de personnages extrêmement attachants, la garantie d'un immense talent. 

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2021-01-26T11:45:00+01:00

Gabrielle CHANEL, les années d'exil de Marie FERT

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Gabrielle CHANEL, les années d'exil de Marie FERT

Editions Slatkine

De Gabrielle CHANEL, j'avoue, je ne connaissais que le côté pile, l'icône de la haute couture, la créatrice de mode, le parfum Chanel N° 5, auquel Marylin MONROE assura une promotion insoupçonnée en révélant à la presse que chaque matin elle se pare de quelques gouttes de la délicate fragrance, la joaillerie, bref, la version grand public dans laquelle il est de bon ton de briller dans les salons, l'univers du luxe, quoi !

Tout le monde se souvient de la petite robe noire. Gabrielle CHANEL osait à l'époque revisiter le corps de la femme en masquant les lignes de son corps dans une couleur habituellement portée pour le deuil.

Elle est aussi à l’origine des tenues en jersey et en tweed, des bains de soleil...

Son caractère bien trempé supporte mal la concurrence infligée notamment par Elsa SCHIAPARELLI, proche des surréalistes, dont la renommée s’envole avec la création de la longue robe blanche sur laquelle Salvador DALÍ peint un homard et un brin de persil. L’italienne s’aventure sur le champ des parfums aussi, on se souvient de « Shocking » au flacon sulfureux.

Gabrielle CHANEL rivalise d’ingéniosité, elle crée le « tailleur Chanel » avec sa veste courte, rendu tristement célèbre lors de l'assassinat de John FITZGERALD KENNEDY, son épouse, Jackie, le portait ce jour-là.

La transition est presque toute trouvée avec le côté face, celui moins reluisant d'une femme antisémite complotant avec le régime nazi sur fond de seconde guerre mondiale. C'est à cette époque qu'elle se lance dans la reconquête du parfum portant son nom, en réalité propriété d'une famille juive, les Wertheimer.

Ce livre est un documentaire inspiré de foisonnantes archives, savamment référencées.

Le propos n'a pas vocation à juger mais bien à rendre compte du portrait d'une femme d'exception et du croisement de son itinéraire personnel avec une époque noire de la grande Histoire.

Quelques mots de sa vie. Elle est née en 1883 à Saumur, elle vit une enfance meurtrie par la mort de sa mère quand elle n’a que 12 ans, elle est ensuite abandonnée par son père. Aux origines modestes, la jeune femme vit des relations amoureuses douloureuses, marquées par le chagrin de la disparition de ses prétendants. Par leur intermédiaire, elle entre pourtant dans les sphères du luxe parisien. Indépendante et déterminée, Gabrielle CHANEL fait fructifier sa fortune et se nourrit d’un carnet d’adresses particulièrement utile, y compris dans les moments les plus troubles de son existence. Si elle réussit à échapper aux griffes de la justice française en 1944, il semble qu’elle doive son salut à Winston CHURCHILL lui-même, en contrepartie d’informations compromettantes bien gardées sur des personnalités de la haute société. Elle décède, sans descendance, sa succession est assurée par Karl , un styliste allemand. Son dernier souffle intervient à l'âge de 71 ans dans sa chambre du Ritz qu’elle occupait depuis 1937. Elle est enterrée dans le cimetière du Bois-de-Vaux en Lausanne en Suisse.

Je n'ai pas l'habitude de lire des documentaires mais la vie des femmes célèbres du XXème siècle m'intéressent tout particulièrement. C'est avec plaisir que j'ai exploré l'existence de Gabrielle CHANEL et cette face cachée bien sûr, celle qui suscite la curiosité et mérite que l'on s'y attarde un peu pour avoir une approche qui soit la plus juste possible du personnage.

Dans un style journalistique, son registre de prédilection, Marie FERT offre quelques clés de lecture sur les années d’exil de Gabrielle CHANEL en Suisse, le lieu de sa dernière résidence. 

 

 

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2021-01-25T07:00:00+01:00

Boulevard Paris 13 de Mehdi BEN CHEIK

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Boulevard Paris 13 de Mehdi BEN CHEIK

Ma #lundioeuvredart est un peu particulière, c’est un beau livre qui met à l’honneur des fresques parisiennes de street art mais pas n’importe lesquelles, celles du Boulevard Paris 13.

 

Vous vous êtes peut-être déjà promené(e)s dans le 13ème arrondissement de la capitale et y avez découvert des peintures réalisées sur des murs, dans le secteur de la Butte aux Cailles par exemple.

 

Perso, j’ai déjà partagé avec vous quelques clichés.

 

Et bien, ce que je ne soupçonnais pas du tout, c’est qu’il y ait une démarche d’envergure, un peu comme un schéma directeur d’art urbain, pour faire du boulevard Vincent Auriol un musée à ciel ouvert, accessible à tous. 

 

C’est un galeriste de l’arrondissement qui a initié en 2008 la démarche, Mehdi BEN CHEIK, Galerie Itinerrance, en partenariat avec la Ville de Paris.

 

Rien n’est laissé au hasard. Les murs disponibles sont identifiés et caractérisés en fonction de leurs localisation, taille, forme, texture, accessibilité, visibilité... ensuite, un appel à projets est lancé pour recruter l’artiste qui sera le plus à même de réaliser une oeuvre compte tenu des caractéristiques du support. Dans le street art, il y a une grande diversité de disciplines, il y a les peintres au spray, au pinceau, les pochoiristes... 

 

Il s’agit en réalité de sublimer l’architecture existante et d’optimiser l’usage du support pour en réaliser une œuvre d’art.

 

Cette opération est d’autant plus complexe que non seulement des touristes peuvent les voir, mais aussi les voyageurs du métro aérien dans le secteur, mais encore et surtout les habitants. N’oublions pas que ce boulevard est aussi résidentiel et qu’il s’agit d’emporter l’adhésion des plus proches riverains, une concertation dont les enjeux sont bien sûr à la hauteur des dimensions monumentales des réalisations.

 

Cerise sur le gâteau, il faut penser à la scénographie des œuvres. Leur éclairage est déterminant pour assurer leur rayonnement. Un élément qui entre bien sûr aussi dans l’échange établi avec les habitants qui peuvent subir plus de nuisances qu’en retirer d’avantages.

 

À terme, grâce à cette stratégie d’ensemble, le regard pourra se porter à l’horizon sur des paysages artistiques urbains harmonieux, dans lesquels chaque fresque deviendra « naturellement » la pièce d’un puzzle à grandeur monumentale, ponctuant le tout par sa singularité, un objectif éminemment ambitieux qui, par les partenariats établis entre artistes, propriétaires des murs et habitants, contribueront à un parfait équilibre.

 

Les signatures internationales qui composeront ce tableau à ciel ouvert lui offriront un rayonnement dans le monde entier en nourrissant la traditionnelle exception française, chapeau.

 

Le livre publié chez Albin Michel avec la Galerie Itinerrance, est assurément un très beau cadeau pour la fan de street art que je suis depuis quelques décennies maintenant.

 

J’ai beaucoup aimé découvrir la philosophie même du projet Boulevard Paris 13, et plus encore de trouver dans le coffret des planches des fresques déjà réalisées avec mille et un détails, de quoi me permettre de revenir quelques lundis de 2021 partager avec vous de formidables créations.

 

Merci Petit Papa Noël. Il a décidément de très très bons goûts !

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2021-01-24T18:10:26+01:00

Angela par John LENNON et Yoko ONO

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Angela par John LENNON et Yoko ONO

Dans deux jours, le 26 janvier 2021, Angela DAVIS aura 77 ans.

 

Cette femme, militante communiste américaine, membre des Blacks Panthers à partir de 1967, fut emprisonnée aux États Unis, en 1970 et condamnée à mort en 1972.

 

Elle a suscité une mobilisation internationale en son temps.

 

En France, 400 intellectuels ont pris partie pour défendre ses droits. Jacques PRÉVERT, Jean VILAR...

 

En Angleterre, John LENNON et son épouse Yoko ONO unissent leurs voix dans un titre « Angela », c’est ma #chansondudimanche.

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2021-01-22T08:11:55+01:00

Apeirogon Colum McCANN

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Apeirogon Colum McCANN

Si d’aventure Nicole et Delphine envisagent en décembre prochain de relancer leur #Aventlitteraire, je pourrais cocher la case de l’O.V.N.I..

Apeirogon de Colum McCANN, traduit de l’anglais par Clément BAUDE, et édité chez Belfond, remplit toutes les conditions.

L’histoire d’abord.
 
Si vous avez déjà lu des romans sur le conflit Israélo-palestinien, peut-être ne l’avez-vous jamais abordé de cette manière.
 
Rami ELHANAN, Israélien, Juif, Dessinateur, est marié et père de 5 enfants. Sa fille, Smadar, a été tuée à l’âge de 14 ans dans un attentat suicide en 1997. Il partage la même douleur du deuil d’un enfant que Bassam ARAMIN, Palestinien, ancien prisonnier, marié, et dont Abir a été tuée à l’âge de 10 ans par une balle en caoutchouc tirée en 2007 par un garde-frontière. Alors que rien ne les destinait à oeuvrer ensemble au quotidien, l’assassinat de leurs deux filles les a mis tous les deux sur la voie d’un groupe de parole, le Cercle des parents créé en 1995 par Yitzhak FRANKENTHAL comme un prétexte à nouvel élan vers la paix


« [...] c’était la première fois que je rencontrais des Palestiniens en tant qu’êtres humains. » P. 251

J’ai été troublée par la manière de ces pères de « faire leur deuil », d’affronter leur tragédie familiale et d’en faire une opportunité de pardon entre deux peuples en guerre.

Et puis, qu’on se le dise, ces hommes, s’ils deviennent des personnages de roman sous la plume de Colum McCANN, n’en sont pas moins ancrés dans la réalité. Rami ELHANAN et Bassam ARAMIN sont des êtres comme vous et moi, des hommes, quoi !

La forme ensuite.

Ce roman pourrait bien rester sur votre table de salon pour capter votre attention, 5 minutes, 15, 30, voire plus... les chapitres vont de quelques lignes à plusieurs pages. Ils peuvent être lus d’une traite collectivement ou bien individuellement, du début vers la fin ou bien à reculons. Ils sont numérotés de 1 à 1001 comme un clin d’œil au conte oriental, Les Nuits arabes ou Les Mille et Une Nuits, traduites par Sir Richard BURTON, un explorateur du XIXè et fauconnier. Même la numérotation fait un pas de côté avec la norme, croissante jusqu’à 1001, décroissante ensuite, une façon de mettre à égalité les deux camps.

Ce roman est composé d’événements, d’images, de métaphores, de tout un tas de choses, comme autant d’invitations à s’interroger sur notre propre rapport au conflit. Personnellement je me suis arrêtée un temps sur sa résonance en Irlande avec l’opposition des Loyalistes de l’Irlande du Nord, pro-Israel, et des Républicains, pro-Palestine.

Devant les côtés EXTRAordinaires du livre, vous comprendrez que ma chronique ne respecte pas le canon habituel !

Le message enfin.

Ce roman fait de deux hommes, que la politique et la guerre ne pouvaient qu'opposer, que l'esprit de vengeance ne pouvait qu'animer, des alliés en faveur de la paix. Leur  fraternité par la non-violence est un modèle en soi, un message d'espoir pour l'humanité.

Un roman puissant.

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2021-01-21T07:00:00+01:00

La race des orphelins de Oscar LALO

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La race des orphelins de Oscar LALO

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur un roman troublant de la rentrée littéraire de septembre 2020 : "La race des orphelins" de Oscar LALO.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Hildegard Müller a 76 ans. Elle est née dans un « Lebensborn », une maternité créée par le régime nazi en faveur de l’eugénisme. Si le premier étage de la solution finale est bien connu, l’extermination du peuple juif, la seconde l’est moins, celle d’assurer un renouvellement de la race germanique, pure celle-là. Hildegard Müller est vraisemblablement le fruit d’une union entre une femme, Norvégienne, et un S.S.. Vraisemblablement, parce qu’elle n’en est pas sûre. Quelques heures avant l’arrivée des G.I.s américains, le 30 avril 1945, au siège de l’organisation en Bavière, le Steinhöring, les Allemands avaient réduit en cendres tous les registres d’Etat civil des enfants nés dans les 34 « Lebensborn » installés en Europe. Hildegard Müller recourt aux services d’un scribe pour coucher les mots sur l'indicible.

Ce roman historique concourt à la mémoire d'un peuple bafoué dès sa conception.

C'est un livre original jusque dans sa forme, à partager sans modération.

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2021-01-20T18:26:53+01:00

Et toujours les Forêts de Sandrine COLLETTE

Publié par Tlivres
Et toujours les Forêts de Sandrine COLLETTE

La rentrée littéraire de janvier se décline aussi en version poche.

Grande nouvelle, le roman de Sandrine COLLETTE, "Et toujours les Forêts", lauréat de nombreux prix littéraires en 2020, est aujourd'hui édité chez "Le livre de poche".

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Corentin est né d'une mère séquestrée, une mère qui était condamnée à porter l'enfant de la honte. Elle ne sera libérée au grand jour que lorsque son bébé sera prêt à naître. Mais ce bébé, Marie n'en voulait pas. Alors, après sa naissance, elle a pris l'habitude de le confier à d'autres, et puis un jour, elle l'abandonne dans la forêt, à deux pas de la maison d'Augustine. C'est elle qui va l'élever. Les études supérieures le guident vers la ville. Dans la cité urbaine, il va se lier d'amitié avec des étudiants de son âge qui fréquentent les galeries souterraines. Un jour, la "catastrophe" se produit. Lorsqu'il sort de la galerie, le monde est dévasté. Là commence une nouvelle histoire, à la vie, à la mort.

 

Si personnellement, je suis progressivement devenue une lectrice inconditionnelle de ses histoires, j'avoue être toujours totalement scotchée par l'intrigue, que dis-je, les intrigues. Parce que, lorsqu'on a le talent de Sandrine COLLETTE, on ne recule devant rien. L'écrivaine livre une histoire rythmée par les pièges qu'elle ne manque pas de tendre à ses personnages. A peine l'un évité qu'un nouveau apparaît, donnant ainsi au roman une cadence infernale.

Quant à la chute, elle est magistrale, bien sûr !

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2021-01-19T18:00:00+01:00

Pour quand tu seras grande de Véronique GALLO

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Pour quand tu seras grande de Véronique GALLO
 
Après quelques découvertes de la rentrée littéraire de janvier 2021 :
 
petit pas de côté avec l'actualité, je vous propose de revenir sur un roman sorti en octobre dernier. C'est mon #Mardiconseil.
 
Marie est une jeune femme. Elle partage sa vie avec Antoine. C'est la mère de Tom, Jean et Léna de 4 mois. Elle enseigne en collège. Leur couple vit une période difficile depuis le début de cette troisième grossesse. Antoine est distant, il est moins attentionné, rentre de plus en plus tard le soir, s’endort dans la foulée. Les griefs vont aussi bon train quand le matin, il doit assurer la prise en charge de Léna, culpabilisant Marie de tâches domestiques non réalisées. Marie est dépassée par les événements. Elle doit en plus subir les remarques indélicates de sa mère qui lui renvoie qu’à son époque à elle, ça ne serait pas passé comme ça. Marie est la fille de Jacques, médecin à la retraite, qui vient de se suicider. Il s’est pendu sans laisser de mot pour expliquer son geste. Marie est rongée par le mystère qui entoure ce suicide, par des personnes inconnues et très peinées le jour des obsèques. Et puis, un jour, tout bascule.
 
Ce roman, c’est d’abord un rythme ahurissant. Marie vit sa vie à mille à l’heure dans un stress effroyable. C’est un peu comme si chaque minute pouvait être la dernière. Elle se jette à corps perdu dans toutes les épreuves, qu’elles relèvent de sa vie privée comme de sa vie professionnelle. Il y a un côté universel dans ce que l’autrice relate d’une vie de femme tiraillée entre ses rôles de mère et de professeure, culpabilisant chaque fois que quelque chose va de travers. C’est un peu l’histoire des femmes actives occidentales de la fin du XXème siècle. En ce sens, il prend la dimension de roman social dans ce qu’il témoigne des conditions de vie d’une époque.
 
Et puis, il y a l’approche du deuil. Marie est meurtrie par cette disparition aussi subite qu’inexpliquée. Son père, c’était celui qui la comprenait. Ses mots doux pansaient ses plaies. Avec son décès, c’est son château de cartes qui s’écroule. Et puis, elle s’en veut de ne rien avoir vu venir.
 
Le personnage de Marie est attachant dans ce qu’il présente de pluriel. Cette femme est traversée par tout un tas d’émotions, le chagrin, la colère, l’indignation... tantôt abattue par l’état de désolation de son existence, tantôt électrisée par un sentiment d’urgence. Et puis... il y a un sursaut, des secrets de famille qui se dévoilent, une personnalité apprivoisée :


C’est touchant d’entendre ces histoires qu’elle ignorait, chaque anecdote est un coup de pinceau supplémentaire sur le portrait inachevé de son père. 167

J’aurais pu parler de résilience, j’aurais été loin de la démarche de l’autrice. Non, il s’agit là d’une « transfiguration » ! Je ne vous en dis pas plus.
 
Avec ce roman, j’ai fait connaissance avec la plume de Véronique GALLO, les mots sont bruts, tranchants, percutants, pour témoigner de l’effroi. Ils sont prononcés à demi, sans présumer d’aucune assurance de réussite pour évoquer le chemin à parcourir. Le propos est sensible et violent, à la hauteur des accidents de la vie qu’a à affronter le personnage principal, Madame tout le monde, il est poétique aussi


Son corps est traversé par un accablement intense, mais son cœur semble se délester de la couche de givre épais qui le recouvrait. P. 154

Ce roman est troublant et le scénario parfaitement maîtrisé, chapeau.

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2021-01-18T18:40:00+01:00

Le grand saut de Thierry MARCHAL

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Le grand saut de Thierry MARCHAL

Thierry MARCHAL est un artiste peintre français né en 1960 dont l’atelier est installé sur Paris, face à Notre-Dame de Paris.

« Le grand saut » est une œuvre unique.

Je l’aime pour le mouvement qu’elle inspire, un corps masculin en suspension dont les contours sont seulement pour partie dessinés.

Je l’aime aussi pour les reflets des vêtements, une matière que je soupçonne être du jean dans ce bleu délavé et ces coutures qui tracent des lignes dans un décor qui relève de l’infini.

Je l’aime aussi pour la toile de fond dans les gris-bleu et qui permet de mettre en valeur le corps du premier plan, et notamment ce ventre nu.

Avec « Le grand saut », ma #lundioeuvredart, est enfin un sacré pied de nez au Blue Monday, soi-disant le jour le plus déprimant de l’année. Certes, elle n’est composée quasiment que de bleu, mais quel élan !

Alors, on saute ?
 

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2021-01-17T09:25:20+01:00

Emotions de Gautier CAPUÇON

Publié par Tlivres
Emotions de Gautier CAPUÇON

Gautier Capuçon, c’est ce violoncelliste qui a adoucit notre confinement.

Il s’est attaché à nous offrir chaque jour sur les réseaux sociaux des parenthèses musicales tout au long de ces mois recroquevillés sur nous-mêmes pour se protéger de ce satané virus.

Gautier Capuçon, c’est aussi celui qui a sorti un sublime album courant décembre.

Il s’appelle « Emotions ». 

Ses interprétations me touchent profondément. Mais plus que toutes, c’est celle de « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf qui me fascine. C'est ma #chansondudimanche !

Il y a ces notes de musique, qui a elles-seules font resurgir de ma mémoire ces paroles... 

« Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la Terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier
Tant qu'l'amour innondera mes matins
Tant qu'mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les problèmes
Mon amour, puisque tu m'aimes
J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J'irais décrocher la Lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais
Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais
Si un jour, la vie t'arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel, plus de problème
Mon amour, crois-tu qu'on s'aime?
Dieu réunit ceux qui s'aiment »
 
Source : Musixmatch
Paroliers : Marguerite Monnot / Edith Piaf
Paroles de Hymne à l’amour © Warner Chappell Music France Sa, Raoul Breton Ed.

Et puis il y a ces images, filmées sur la Tour Eiffel, absolument fascinantes.

Je vous laisse vous enivrer...

Bon dimanche 🍀

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2021-01-16T20:50:37+01:00

Les 68 Premières fois, c'est reparti pour un tour !

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Les 68 Premières fois, c'est reparti pour un tour !

Il me tardait de retrouver la bande son des

 

68 Premières fois

 

Les bonnes fées ont aujourd’hui décidé de retenir les 77 candidat(e)s au bal de la rentrée littéraire de janvier 2021, je ne suis que joie d’y participer une nouvelle fois 🌟

Ma pochette CD est prête, il ne me reste plus qu’à y glisser les albums dont elles ont encore le secret (à chaque jour sa surprise 😀).

Allez, envoyez la musique 🎶

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2021-01-15T12:00:00+01:00

La dixième muse d'Alexandra KOSZELYK

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La dixième muse d'Alexandra KOSZELYK

Aujourd’hui sort en librairie le tout nouveau roman d’Alexandra KOSZELYK. Après "A crier dans les ruines", un premier roman largement remarqué, un énorme coup de coeur de 2019, l’écrivaine nous revient avec un roman tout en beauté, "La dixième muse".

Toujours Aux Forges de Vulcain (l'occasion de saluer David MEULEMANS), « La dixième muse » est parée d’une séduisante première de couverture, une composition qui fait un petit pas de côté avec la charte graphique de la Maison d'Edition. Ces roses trémières tout en couleurs, en premier plan d’une grille entrouverte, sont autant d’invitations à ouvrir ce nouvel opus.

Florent est un jeune homme, amoureux de Louise. Il est appelé par son ami Philippe à l’accompagner dans une mission... un peu spéciale ! Ils arrivent au cimetière du Père Lachaise. Pour Florent, c’est la déferlante de souvenirs douloureux. Son père est décédé il y a six mois. Il se retrouve, un instant, devant la tombe de Guillaume APOLLINAIRE. Il n’en faudra pas plus pour qu’il fasse le lien avec ses études. Il sort d'une Agrégation d’allemand et consacre sa vie à une nouvelle année de formation. Il choisit donc d'explorer la vie du poète, Guillaume APOLLINAIRE, cet écrivain du 20ème siècle, né d'une mère expatriée de Pologne, sans famille, sans argent, contrainte de vendre son corps pour survivre. Cet enfant dont elle ne connaît pas le père lui pose plus de problème qu'il ne lui apporte de plaisir. Guillaume est élevé dans l'absence totale d'amour maternel. Devenu grand, il fréquente des femmes, artistes. On se souvient de Marie LAURENCIN avec qui il partage sa vie cinq années durant. Il vivra aussi quelques années avec son frère, Albert, à Stavelot. Il mourut aux côtés de son dernier amour, Jacqueline Kolb, sa dixième muse. Florent, au fur et à mesure de ses études, s'approprie la vie de l'artiste, l'apprivoise lentement mais sûrement, au point de la faire sienne. Bercé par un souffle d'illusions, il navigue bientôt entre rêve et réalité, c'est une nouvelle page de sa vie, personnelle celle-là, qu'il est en train d'écrire.

 Comme j'ai aimé retrouver la plume d'Alexandra KOSZELYK. Elle confirme sa capacité à nous embarquer. Quant à sombrer en eaux troubles, autant vous le dire, j'ai adoré.

 Ce roman fut l'opportunité pour moi de repartir sur les traces du Poète. Ce dont je me souvenais, en fait, c'était des pages si joliment écrites par Claire et Anne BEREST dans Gabriële où de nombreux moments de complicité étaient relatés. Du collège, je suis désolée, je crois que j'ai tout oublié, à moins qu'à mon époque, il n’ait été au programme !!! Là, je ne prendrai pas de pari, je ne voudrais pas me froisser avec l'Education Nationale. Comme j'ai aimé découvrir sa vie.

 Mais le plus intéressant, sincèrement, c'est la construction narrative et l’imbroglio savamment construit par l’écrivaine.

 Ce roman, c’est en réalité deux histoires liées l’une à l’autre par le jeu de l’écriture, celle de Florent, celle de Guillaume.

Et puis, c’est une alternance entre deux époques, l’une présente, l’autre passée.

 Enfin, cerise sur le gâteau, ce roman c’est un voyage entre rêve et réalité. J’avoue que j’ai lâché prise et me suis laissée porter par le doux effet de balancier et la démarche engagée de l’écrivaine...


Les scientifiques, comme les poètes, explorent les confins du monde et repoussent les limites du réel. P. 279

Le concept est audacieux. Alexandra KOSZELYK s'en sort haut la main avec une nouvelle place royale accordée à Dame Nature à qui l’autrice consacre les toutes premières pages de son livre, une végétation d’un développement luxuriant, éblouissante dans ce qu’elle représente de vivant, un joli pendant avec le côté éminemment poétique de la plume...


Les sillons me faisaient penser aux cicatrices de Louise, une sorte d’almanach perpétuel d’une vie. P. 150

Le livre refermé, je me sens déjà orpheline de la plume d'Alexandra KOSZELYK...


Personne n’est jamais prêt à quitter l’euphorie, ces instants bénis où l’éphémère côtoie l’éternité. P. 215

Comment vivrais-je demain ? 

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2021-01-14T12:40:00+01:00

L'âge de la lumière de Withney SCHARER

Publié par Tlivres
L'âge de la lumière de Withney SCHARER

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur un magnifique roman publié aux éditions de l'Observatoire et qui honore Lee MILLER, mannequin, photographe, correspondante de mode et reporter de guerre pour le Magazine Vogue. Il s'agit de "L'âge de la lumière" de Whitney SCHARER, traduit de l'anglais par Sophie BASTIDE-FOLTZ.

Tout commence avec la préparation d’un dîner. Lee MILLER a une soixantaine d’années. Elle est en cuisine. Elle s’apprête à accueillir Audrey WITHERS, Rédactrice en Chef du Magazine Vogue, une amie de longue date. Lee MILLER est hantée, de nombreuses années après, par ce qu’elle a vécu à Saint-Malo lors des bombardements des alliés, la libération d’un territoire qu’elle fut chargée d’immortaliser. Elle lutte contre ses visions en buvant whisky sur whisky. Si un nouveau contrat semble difficile à envisager dans l’état de santé actuel de Lee MILLER, c’est toutefois l’opportunité rêvée de revenir sur une carrière... hallucinante.

La photographie, Lee MILLER est née dedans avec un père amateur du genre. Mais plus que ça, la photographie, elle en fit son alliée, la voie du rebond, après avoir vécu un drame. Dans l’intimité familiale, son père lui proposa de se réconcilier avec son corps. Il réalisa jusqu’à son adolescence des clichés d’elle, nue, peut-être la prédisposition à quelques années de mannequinat. Et puis, Lee MILLER a eu besoin de partir, loin. C’est ainsi qu’elle arriva à Paris en 1929. Elle n’y connaissait personne. C’est à l’inconnu qu’elle accepta d’être conduite dans une fumerie d’opium de Montmartre, chez Drosso très précisément. Elle y fut accueillie par un homme. Elle découvrira plus tard qu’il s’agissait de Man RAY, l’homme avec qui elle partagera une grande partie de sa vie. Man RAY était fils d’un tailleur, il était promis à la succession de l’entreprise familiale mais Man RAY souhaitait être un artiste. Il commença par acheter une presse à imprimer pour éditer une revue avec un ami. C’est à cette époque qu’il commença à peintre. Et puis, il y eut la rencontre avec Adon qu’il épousa. Lui voulait partir vivre à Paris, elle non, leur mariage ne résista pas. Il vécut une dizaine d’années avec Kiki DE MONTPARNASSE, juste avant de rencontrer Lee MILLER. Elle, elle souhaitait faire comme son père, découvrir la technique photographique.

Quel plus grand maître alors que Man RAY, l’inventeur de la rayographie. A force de ténacité, elle réussira à se faire embaucher par Man RAY comme assistante, la voie royale pour se former. C’est là aussi qu’elle découvrira l’amour. A son bras, elle rencontrera les intellectuels et artistes du tout Paris, nous sommes dans les années folles, le groupe Dada brille dans les salons du Dôme, les surréalistes revisitent le monde. Entre le photographe et l’amant se sont toutefois insinuer de pernicieuses interactions, pour le meilleur comme pour le pire. Vivre aux côtés d’un artiste reconnu laissait peu de place à cette époque à une femme confinée dans l’ombre des tâches accessoires. Lee MILLER souhaitait être une artiste à part entière. Pour Man RAY, elle devint rapidement une rivale dans l’acte de créer.

Il faudra quelques années pour Lee MILLER pour affirmer ses propres choix, une rencontre avec Jean COCTEAU, et enfin décider de s’émanciper de cet amour dévorant. Lee MILLER deviendra reporter de guerre.

 

C’est là qu’elle sera confrontée à des images qui ne la quitteront plus jamais, celles des bombardements de Saint-Malo. Ainsi la boucle sera-t-elle bouclée, à moins de prolonger l’expérience jusqu’à se souvenir de son séjour, à Munich, dans l’appartement privé du Führer allemand.

Cette biographie de Whitney SCHARER est un petit bijou.

C’est une manière tout à fait originale de s’acculturer à la discipline artistique de la photographie. J’ai adoré vivre dans la chambre noire avec Man RAY et Lee MILLER des moments de tension inouïe, aussi fugaces que vertigineux, à l’approche de ce qui pourrait être LE cliché des années 1930.

J’ai aussi et surtout beaucoup aimé découvrir la femme qu’était Lee MILLER, une enfant blessée, une femme en mal d’exister, une artiste en mal de reconnaissance, son apogée et sa descente aux enfers.

Dans une version romancée, Whitney SCHARER et la traductrice Sophie BASTIDE-FOLTZ nous livrent une biographie hors norme, à l’image de la femme dont les clichés dans des robes luxueuses ne sauraient résumer les 70 années de la vie d’une passionnée.

 

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2021-01-13T18:00:00+01:00

La vie mystérieuse, insolente et héroïque du Dr James BARRY de Isabelle BAUTHIAN et Agnès MAUPRÉ

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La vie mystérieuse, insolente et héroïque du Dr James BARRY de Isabelle BAUTHIAN et Agnès MAUPRÉ

Editions Steinkis

J’aime beaucoup les BD même si je n’en lis pas beaucoup mais je saisis toujours l’opportunité de découvrir de nouveaux talents, a fortiori quand l’album arrive jusqu’à moi, merci Petit Papa Noël.

Vous vous souvenez certainement des Culottées de Pénélope BAGIEU, ces BD qui avaient pour vocation d’honorer la mémoire de femmes EXTRAordinaires, pourtant méconnues du grand public.

La démarche d’Isabelle BAUTHIAN, scénariste, et d'Agnès MAUPRÉ, dessinatrice, s'inscrit dans la même veine en se focalisant sur un personnage de l’histoire, un médecin militaire, Dr James Barry, d’origine irlandaise, dont la féminité sera cachée toute son existence et dévoilée seulement au moment de sa mort.

Nous sommes au XIXème siècle. Les femmes ne sont pas invitées à suivre des études supérieures mais affectées, de fait, au rôle de bonnes épouses. Quant à imaginer devenir médecin, il y a un pas totalement infranchissable sauf à duper son public. C'est ce que réussira pourtant Margaret Ann BULKLEY.

Des vêtements cintrés, un peu trop près du corps, éveillent bien la curiosité de certains  hommes, mais la poitrine savamment bandée de Margaret BULKLEY réussira à tromper l'ennemi tout au long de sa carrière dans l'Armée.

Le Dr BARRY, beaucoup s'en souviennent, notamment pour ses prises de position avant-gardistes et décalées. Elle s'indigne devant le sort des indigènes, mais aussi l'incompétence de certains médecins négligents, voire incompétents.

Elle, sait et fait. Nous lui devons la première césarienne réalisée sur une femme, en Afrique.

Si le scénario relève beaucoup de l’imaginaire des autrices, la principale intéressée n’ayant pas laissé d’archives, il n’en demeure pas moins qu’avec cette  BD, sa mémoire est restaurée et l'oubli éloigné des esprits.

Le graphisme est beau, raffiné et délicat. La végétation est très présente dans des planches absolument magnifiques qui ne manqueront pas de nourrir mes dessins à venir !

Les couleurs sont chaleureuses. Choisies dans un nuancier de rose et de marron, elles témoignent de cet élan de protection largement déployé par Margaret BULKLEY auprès des plus fragiles.

Cette BD, sortie en 2020, est un très joli cadeau. Je vous la conseille absolument.

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2021-01-12T07:00:00+01:00

Ce matin-là de Gaëlle JOSSE

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Ce matin-là de Gaëlle JOSSE

Retrouver la plume de Gaëlle JOSSE est pour moi toujours un plaisir. Vous vous souvenez peut-être de

"Vermeer, entre deux songes",

"L'ombre de nos nuits",

"Le dernier gardien d'Ellis Island",

ou bien encore "Nos vies désaccordées" ,

"Les heures silencieuses",

"De vive voix",

"Une longue impatience" un énorme coup de coeur.

Comme vous le savez, je ne lis plus, depuis longtemps, les quatrièmes de couverture. Je me focalise donc sur les détails des premières et là, mon coeur a fait boum. En lisant la citation du bandeau rouge, tout en bas,


J'ai voulu écrire un livre qui soit comme une main posée sur l'épaule.

j'ai immédiatement pensé à Olivier ADAM et son "Coeur régulier", un roman dans lequel l'auteur rend hommage à Natsume DOMBORI, un personnage sorti du réel qui passe ses jours, et ses nuits aussi, au bord des falaises japonaises, à interrompre les dernières volontés d'êtres qui « n’ont rien trouvé du tout ». C'est dans cet état d'esprit que j'ai ouvert "Ce matin-là", un roman dans lequel l'écrivaine dresse le portrait d'un chaos de l'intime. 

Nous sommes au début du mois d'octobre 2018. Clara est amoureuse de Thomas. Dans sa vie professionnelle, elle est chargée de clientèle et travaille pour une banque. Depuis quelques semaines, le doute s'est lentement immiscé dans son esprit. Outre le stress ambiant, la pression de la rentabilité, quelques remarques désagréables de sa supérieure hiérarchique ont commencé à la faire vaciller. Les sueurs froides s'invitent désormais régulièrement, son corps sonne l'alerte. Et puis, il y a "Ce matin-là", un matin où, comme d'habitude, elle monte dans sa voiture pour se rendre au travail. La voiture ne veut toutefois pas démarrer. Elle a beau multiplier les essais mais rien n'y fait. Il faut remonter à l'appartement et prévenir son équipe de son retard. Quand elle referme la porte de son logement, elle, si ordonnée, laisse tomber au sol sac à main et autres accessoires. Elle colle son dos à la porte et croule sous le poids du fardeau. Elle se retrouve au sol à pleurer toutes les larmes de son corps, emportant tout sur leur passage, y compris le maquillage réalisé si méticuleusement quelques minutes plus tôt. C'est à partir de "Ce matin-là" que va commencer, pour Clara, une toute nouvelle vie.

Si en littérature, je cherche les instants de rupture, ces moments aussi fugaces que soudains qui font que l'ensemble des repères sont subitement mis à mal pour donner lieu à autre chose, avec le nouveau roman de Gaëlle JOSSE, j'ai été gâtée.

Le roman commence en réalité avec une scène familiale. Nous sommes un dimanche soir de juillet, Clara est passée comme tous les dimanches soirs voir ses parents, dîner avec eux et regarder le film. C'est un peu comme un rituel. Nous sommes en 2006. Son père est fatigué, il quitte sa fille et son épouse avant la fin du western et monte se coucher. Tout à coup, un bruit sourd se fait entendre. Clara court à l'étage, son père gît au sol. Il est victime d'un AVC. Cet événement aura un impact direct sur la vie de Clara. Elle s'apprêtait à partir enseigner le français à l'étranger. Son projet tombe à l'eau, le destin aura décidé à lui-seul de l'avenir de la jeune femme.

Deux événements avec des impacts psychologiques extrêmes, c'est l'effondrement.

Ce qui m'a fascinée dans ce roman, c'est l'approche de l'environnement, celui de l'intime, du clos, du familial, du privé, du logement, de l'intérieur, opposé à celui de l'ouvert, du professionnel, du public, du monde, de l'extérieur, l'occasion d'un petit clin d'oeil à Nathalie-Audrey DUBOIS qui a exploré le sujet de façon artistique lors d'une résidence au CHU d'Angers et son exposition "Dedans-dehors".

Quand Clara chute, il en est fini des apparences, du rayonnement, place au champ domestique et ses tâches, la préparation des repas, l'entretien du linge, le ménage. La vie de la jeune femme, coupée du monde, ne repose plus que sur l'essentiel, la satisfaction de ses besoins vitaux. Le parcours n'en est pas pour autant à l'abri d'accidents, à l'image de ce bol d'oeufs battus tombé au sol dans la cuisine ou de la mort du chien de Cécile, son amie.

Ce qui m'a frappée, c'est l'absence quasi totale de porosité entre les deux sphères, publique et privée, alors que la jeune femme est au plus profond du gouffre.

"Ce matin-là" devient un roman social dans ce qu'il témoigne d'une époque et des conditions de travail pratiquées dans le domaine bancaire du début du 21ème siècle, avec tout ce qu'elles comportent d'avilissant pour les individus.

Mais plus encore, ce qui est éprouvant dans ce roman, c'est l'approche du corps et de ses soubresauts. Celui de Clara vit un burn-out. Il sur(réagit) et prend le pouvoir avec des comportements que seul lui maîtrise. 


Elle replie les genoux contre son front, les bras en couronne, comme font les enfants, et tout son corps est secoué de sanglots, de spasmes, de hoquets, une série de mouvements, de bruits incohérents, saccadés, sur lesquels elle n’a aucune prise, comme si son corps vivait une vie autonome, hors contrôle, qu’il lui appartient seulement de subir. P. 23

Mais ce roman serait profondément triste s'il ne s'agissait que de décrire un corps et une âme meurtris.

Non, Clara a la volonté de sortir la tête de l'eau. Elle connaît ses faiblesses, elle sait aussi pouvoir compter sur sa capacité à se reconstruire. "Ce matin-là" devient alors le roman d'une certaine forme de résilience.

Dans sa relation aux autres, elle s'attache à identifier ceux qui la tireraient vers le creux de la vague et les évince, pour le moment, de son itinéraire. Elle choisit de ne miser que sur ceux qui peuvent la sauver du naufrage.


[...] elle se dit qu’il y a des êtres, comme ça, qui ont ce talent, ce don d’éclairer, d’alléger la vie de ceux qui les côtoient, qui savent adoucir les tracas qui leur sont confiées, parfois au risque de trop en porter eux-mêmes. P. 134

Dans ce roman, Gaëlle JOSSE fait de la vie un objet littéraire et, par le jeu de l'écriture, la décline dans toutes les dimensions, depuis le singulier jusqu'au pluriel, depuis l'indéfini jusqu'au déterminé, depuis le particulier jusqu'à l'universel :

"Une vie, sa vie, notre vie, une vie..."

Dans ce même registre, j'ai été séduite par ses usages du verbe "apprivoiser", tantôt dans sa forme transitive, tantôt pronominale, montrant la complémentarité des deux pour retrouver un juste équilibre.

Je me suis délectée, une nouvelle fois, de la sensibilité de Gaëlle JOSSE, sa manière très singulière d'explorer les âmes, et plus précisément, les états d'âme.

Elle le fait dans une plume éminemment poétique. J'ai noté des tonnes de citations comme celle-ci :


L’île de Clara, l’île où elle vivait en ce moment était sans accès, et la traversée impossible sans prendre le risque de chavirer lui-même. P. 42

Les mots sont empreints d'humanité, les phrases sont belles, le livre est lumineux. Quelle plus belle leçon de vie que de VIVRE.

C'est un fabuleux roman de cette rentrée littéraire de janvier 2021.

J'en suis sortie enchantée, peut-être sous l'emprise de la ronde d'ouverture, destinée aux enfants, de Madame DE POMPADOUR, dont les extraits annoncent chaque nouveau chapitre.

Côté musique, je vous quitterai personnellement plutôt avec "Lucie" de Pascal OBISPO, j'ai comme l'impression que tout est dit !

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2021-01-11T22:04:29+01:00

Mon ex-libris dessiné par Morgane ROSPARS

Publié par Tlivres
Mon ex-libris dessiné par Morgane ROSPARS

Ma #lundioeuvredart est un peu particulière.

En fait, il s'agit de l'ex-libris de T Livres ? T Arts ? dessiné sur mesure par une jeune artiste, Morgane ROSPARS.

Depuis longtemps, je cherchais une signature qui permette d'identifier le blog dans les publications notamment sur les réseaux sociaux. Petit Papa Noël a fait le reste !

J'ai reçu ce très beau cadeau qui représente bien mon univers je crois, un brin poétique. 

Et puis, il y a cette hauteur de vue que seuls les livres et les créations artistiques permettent d'avoir par rapport à la réalité.

Il me plaît bien ce personnage. Nul doute que celles et ceux qui l'ont choisi me connaissent bien !

Si vous aussi vous avez envie de trouver votre signature, je vous invite à visiter le site de Morgane ROSPARS qui a plus d'un tour dans son sac. Il y en a pour tous les styles, et en série limitée bien sûr, parce que vous êtes unique !

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2021-01-10T20:24:10+01:00

Lucie de Pascal OBISPO

Publié par Tlivres
Lucie de Pascal OBISPO

Je vous propose de clore ce week-end avec une chanson de Pascal OBISPO.

D'abord parce que j'ai écouté l'interview donnée par Augustin TRAPENARD dans Boomerang sur France Inter vendredi, un pur régal.

Ensuite, parce que ce titre, Lucie, ma #chansondudimanche, résonne singulièrement avec ma toute dernière lecture que je vous présenterai mardi.

Enfin, c'est l'occasion de vous parler de l'appli Obispo all access, une première lancée par un artiste pour assurer lui-même la promotion de ses créations. Vous y trouverez une foule de pépites notamment son dernier album "Ma génération", la mienne aussi !

Allez, musique !

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