Retrouvez toutes les références de ce bal 2025 des 68 Premières fois, édition 2025 :
2025-05-09T13:17:20+02:00
"Les plus belles découvertes cesseraient de me plaire si je devais les garder pour moi." Sénèque
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2025-05-09T13:17:20+02:00
Retrouvez toutes les références de ce bal 2025 des 68 Premières fois, édition 2025 :
2025-04-25T07:56:37+02:00
Paul-Dominique n'était pas si différent. Indulgent envers lui-même tout autant qu'à l'égard de nos fils. Incapable d'écrire une autre histoire familiale que celle que les maris et les pères du village lui avaient transmise. P. 96
Puis, j ai levé les yeux vers elle. Découvert son regard baigné de confiance. Si différent de ceux qui m'avaient toujours avilie. Ce froid qu'il y avait sous leur larme. Ce froid qui m'avait tant de fois traversée par le passé. Ce froid que j'avais appris à supporter. P. 104
2025-04-23T21:09:50+02:00
Quelle belle idée j'ai eu d'aller au cinéma et choisir le dernier film de Mathias MLEKUZ !
Synopsis :
De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias embarque son meilleur ami Philippe dans un road trip à bicyclette. Ensemble ils vont refaire le voyage que Youri, son fils, avait entrepris avant de disparaitre tragiquement. Une épopée qu’ils traverseront avec tendresse, humour et émotion.
Mon avis :
Ce film est un jubilé d'émotions.
C'est d'abord un road trip à bicyclette depuis la France jusqu'en Turquie. La nature y est magnifique avec des couchers de soleil sublimes, des forêts flamboyantes, des campagnes verdoyantes. Les images sont soignées et esthétiques.
Quand vous pensez parcourir les 2 500 kilomètres qui séparent la France de la Turquie à vélo, vous imaginez bien sûr qu'un temps de préparation s'impose pour être en conditions... physiques. Là, non ! Mathias MLEKUZ et Philippe REBBOT partent avec la seule force psychologique du projet, suivre les pas de Youri. Les scènes sont loufoques et déjantées.
Le binôme est savoureux (le bedonnant et le fluet, le relâché et le dandy en costume, chemise et cravate s'il vous plaît). Il faut dire qu'une relation d'amitié les lie à la vie à la mort. Ces deux êtres, dont le scénario met en scène une histoire vraie, la leur, nous offrent une puissance incroyable. J'ai adoré leur complicité, leurs mots à la tombée de la nuit. Ils sont terriblement troublants tout en étant lumineux, deux êtres EXTRAordinaires qui vivent des moments qu'ils n'auraient jamais imaginé vivre ensemble, si ce n'est par la voie de Youri.
Ce film est d'une tendresse exceptionnelle, vous allez pleurer, vous allez aussi beaucoup rire. Il y a des moments d'une profonde gravité et d'autres d'une éblouissante légèreté. Le tout est parfaitement orchestré.
Ce film, c'est une pépite. Laissez-vous tenter !
2025-04-04T07:34:00+02:00
Et de 2... dans ce bal 2025 des 68 Premières fois.
Vous prendriez bien quelques notes de rock... country comme vous y invite la première de couverture du roman de Fabrice MELQUIOT "Écouter les sirènes".
Le premier roman de Fabrice MELQUIOT chez Actes Sud nous emmène aux États-Unis.
Jodie Casterman habite Portland. Elle a la trentaine. Elle vit de petits boulots (dog-sitter, serveuse dans un bar...) et pratique le théâtre. Son père se sait condamné par un cancer. La maladie ne devait lui laisser que 4 mois à vivre, ça fait 12 mois qu'il attend la mort dans un refuge, une cabane en forêt. John va se confier à Jodie, sa fille adoptive, il va lui dévoiler le secret de son existence. Dès lors, Jodie n'aura plus qu'une idée en tête !
Ce roman, c'est une revue complète des références musicales, cinématographiques, artistiques des années 1960 à aujourd'hui, au risque de me lasser, j'avoue. Il y en a beaucoup, beaucoup... même un peu trop.
Mais dans ce roman, librement inspiré du personnage de Suzanne VERDAL à qui Leonard COHEN a dédié l'une de ses chansons, "Écouter les sirènes", titre éponyme du roman, il y a l'histoire d'une jeune femme, l'histoire d'une enfance revisitée au moment du grand départ de son père adoptif.
La littérature se prête parfaitement à l'exercice de ce genre de révélations au crépuscule d'une vie, un peu comme si l'être humain avait besoin de se délester des secrets pour mieux tourner la page de sa vie sur terre.
De cette lecture il me restera quelques fulgurances, des passages profondément émouvants, des phrases qui vous rappellent ô combien l'humain peut être complexe.
Et puis, il y a l'approche de la mort. Comment l'aborder quand elle rôde autour d'êtres chers, comment l'apprivoiser ? Fabrice MELQUIOT, par la voix de Jodie, nous propose une formule empreinte de silence, comme si, être là était déjà beaucoup.
Sous sa couverture de laine épaisse, le silence fait son poids, ni plus, ni moins. Je continue de le chérir, il est une autre parole entre nous, un autre espace entre John et moi, un refuge après la pluie. P. 68
2025-03-18T21:00:24+01:00
Nous voilà, Gaëtan et moi, deux vingtenaires en quête de sens, bronzés, alcoolisés, à invoquer l'existence, comme si nous avions quelque chose à en dire. P. 172
J'ai pris sa main ridée. Le contact m'a tellement ému. Cette main frêle et ravinée par le temps, blottie dans la mienne, lisse et athlétique, c'était bouleversant. P. 92
La culpabilité, je la vois naître dans mes rêves. Depuis l'enfance, elle prend toujours la même apparence ; celle d'une grive, dont les ailes ne sont pas faites de plumes, mais de feuilles et de fleurs séchées. Les pétales s'en vont les uns après les autres, chaque fois que l'oiseau essaie de s'envoler. Il n'y parvient pas, me supplie de l'aider mais je ne sais jamais quoi faire. J'ai beau lui dire qu'elle n'a pas les ailes qu'il faut, qu'elle s'entête à bondir et retombe chaque fois au sol, ses ailes en fleurs s'évanouissant autour. Dans le ciel qu'elle tente de rejoindre, il n'y a qu'un noir épais et intangible. Il n'y a rien. Ni espérance, ni Dieu, ni réponse. P. 171
2025-03-14T07:00:00+01:00
Vous connaissez certainement la collection Ma nuit au musée des éditions Stock. Je vous ai notamment parlé de
Jakuta ALIKAVAZOVIC avec "Comme un ciel en nous" et
Lola LAFON avec "Quand tu écouteras cette chanson".
Si Jakuta ALIKAVAZOVIC avait choisi la section des Antiques dans la salle des Cariatides du Louvre et Lola LAFON la Maison d'Anne FRANK, Richard MALKA, lui, a choisi le Panthéon, là où sont accueillies 83 sépultures d'illustres femmes et hommes.
Richard MALKA, vous le savez peut-être, est l'avocat de Charlie Hebdo. Comme Riss, il est menacé de mort depuis les attentats de 2015 et vit sous protection policière.
L'homme est aussi scénariste de romans graphiques et écrivain.
Dans ce livre, il s'adresse à François-Marie AROUET, plus connu sous le nom de Voltaire. L'écrivain et philosophe du XVIIIe siècle repose au Panthéon. L'auteur m'a d'ailleurs donné envie de relire des classiques...
Dans un monologue à la 2ème personne du singulier, Richard MALKA revient sur ce qui préoccupait déjà les Lumières. Impossible de passer à côté de la liberté d'expression, vous l'imaginez, et de ses amis, toute l'équipe du journal assassinée le 7 janvier 2015.
Ces personnes tolérantes partageaient sans exception une même qualité : elles étaient drôles et riaient d'elles-mêmes. C'est un marqueur, une protection contre le dogmatisme et le fanatisme. Le droit aux caricatures est non négociable. P. 82
Mais il y est aussi beaucoup question de religion.
La religion opprime, on la combat, elle recule, elle laisse un vide, c'est la panique, elle revient, on n'en sort pas.
C'est un cercle vicieux qui ne sera brisé qu'en trouvant un substitut à la consolante transcendance du divin. P. 49
Comme dans "L'art de l'esprit joyeux" d'Alexandre JOLIEN et Laurent JOUVET, le livre est éclairant sur des subtilités qu'il convient de rappeler :
Tes propos sont un cas d'école illustrant la différence, que je me tue à expliquer, entre la critique des religions, qui est salutaire, et la critique des personnes à raison de leur religion, qui est un délit. P. 106
Je me suis laissée porter par la philosophie de Richard MALKA, un homme inspirant qui appelle au respect.
Il évoque encore l'architecture du bâtiment qui l'accueille le temps d'une nuit, inspirée de celui de Rome, avec une coupole à 90 mètres de haut.
Ce nouvel essai de la collection Ma nuit au musée est presque un incontournable dans les temps troublés que nous traversons. Il est très bien écrit. A conseiller sans modération.
2025-03-11T07:00:00+01:00
2025-03-07T07:00:00+01:00
Retrouvez les chroniques des livres de cette maison d'édition :
Gilles MARCHAND, "Une bouche sans personne", "Un funambule sur le sable", "Des mirages plein les poches",
Alexandra KOSZELYK avec "À crier dans les ruines", "La dixième Muse", "L'Archiviste" et "Pages volées"
Michèle ASTRUD avec "La nuit je vole",
Jean-Baptiste DE FROMENT avec "Etat de nature",
Alexis DAVID-MARIE et "#Martyrs Français"
Agathe SANJUAN avec "La maison enchantée"
Julia COLIN avec "Avant la forêt".
2025-02-11T18:32:21+01:00
Et Gaspard avait peu à peu compris qu'être berger n'était pas réductible à un métier, il s'agissait d'une façon de vivre qui mobilisait des connaissances botaniques, topographiques, météorologiques, vétérinaires et un moral à toutes épreuves. P. 60
Tout autour, elle sentait la forêt bouger, la montagne respirer, et elle comprit ce qu'elle avait trouvé ici : une solitude pleine. La solitude désirable que la langue anglaise distingue de la loneliness, subie, endurée. Un écart au monde, un pas de côté, un refuge. P. 205
2025-02-04T21:03:53+01:00
Tu pourrais être guérisseuse et docteur, reprit Cecilio. Hériter tout le savoir des guérisseurs et avoir un diplôme en plus pour convaincre les gens que tu as raison. P. 265
C'est ainsi qu'Esteban découvrit le pouvoir des mots. Grâce à eux, Demetrio hypnotisait son auditoire, l'emmenait sur les terres lointaines des exploits des pairs de Charlemagne ou des pitreries de personnages burlesques. Les mots étaient blottis dans les bras ancestraux des decimas, comme ce mot chante. P. 25
Les livres ne sont pas en reste, comme j'aime leur description :
Prendre le livre entre ses mains, sentir sa texture, l'odeur du papier. Déchiffrer le titre, tourner lentement la première page, l'ultime respiration avant d'amorcer la lecture, la première phrase, l'envolée. P. 100
Ce roman n'est qu'envolée depuis la première... jusqu'à la dernière ligne, c'est un bijou. Si vous ne l'avez pas encore lu, réjouissez-vous.
2025-01-14T07:00:00+01:00
2025-01-13T20:33:32+01:00
Ma #lundioeuvredart, je l'ai choisie dans le registre des arts vivants.
J'ai opté pour le dernier spectacle de Norah HAMZAWI, son troisième, et croyez moi, elle est bien vivante !
La quadra était au Centre des Congrès Jean Monnier d'Angers samedi soir (merci petit Papa Noël !), de quoi faire salle comble.
On a tous beaucoup ri, les hommes, un peu, les femmes, à la folie.
Norah HAMZAWI raconte sa vie le temps d'une soirée, 1h20 quasiment sans respirer.
Les anecdotes sont croustillantes.
Tout y passe, depuis les névroses jusqu'à la baisse de libido en passant par la vie à deux, en cuisine, devant la télé, sur son smartphone, bref, la vie quotidienne est ce terrain de jeu dans lequel beaucoup d'entre nous nous sommes reconnu.e.s., certains, certaines, plus que d'autres !!!
Le ton est décomplexé, le débit de parole ahurissant, la portée des mots jubilatoire.
Dans la morosité ambiante, elle (sur)vit grâce aux "bulles de joie" de son quotidien, ces petits plaisirs qui font qu'on trouve subitement la vie belle. J'aime bien la formule, je crois que je vais l'adopter.
Si vous ne l'avez pas encore vue, c'est le moment de vous déplacer (ou si vous êtes comme son mec, peut-être opterez vous pour un podcast !), l'entrée en matière est si prometteuse que vous vous surprendrez bientôt à chercher la représentation de son one-woman-show près de chez vous, j'en suis persuadée.
2025-01-09T06:00:00+01:00
Premier coup de de l'année 2025 : "Les braises de Patagonie" de Delphine GROUÈS.
Que de chaudes larmes ont coulé une fois le roman refermé. Cette lecture m'a transportée, elle m'a profondément émue, elle m'a étreint le coeur.
Tout commence avec une scène cataclysmique, la Patagonie, terre des ancêtres de Valentina, n'a jamais paru aussi hostile à l'être humain. Mais Valentina ne lâchera rien. Elle fait partie de ces femmes qu'une tradition patriarcale ne saurait arrêter. À la vie à la mort ! D'origine Mapuche, Valentina, médecin à Santiago, est en mission pour La Croix Rouge auprès des travailleurs de la Société d'exploitation de la Terre de Feu. Nous sommes en 1950. Elle va de site en site, à cheval. Elle est accompagnée dans son périple de Tcefayek, une Kawésqar, une survivante du peuple indien, désormais cantonné dans une réserve. Et puis, il y a Luis. Le jeune homme de 24 ans vient d'enterrer sa mère, une femme d'une cinquantaine d'années, Il vivait au Havre avec elle, sa seule famille. Avec le règlement de la succession, le notaire lui dévoile que sa mère s'était mariée en 1973 à Talca au Chili. Nous sommes en 1998. Il décide de tout quitter à destination de l'Amérique du Sud en quête de ses origines, sa mère ne lui avait jamais rien révélé de sa vie d'avant. Sous la plume vertigineuse de Delphine GROUÈS, ces destins partageront quelque chose en commun, une histoire familiale des plus rocambolesques avec, en toile de fond, la dictature chilienne.
Vous le savez peut-être, les coups de coeur sont pour moi les plus difficiles à présenter, tellement les émotions sont fortes. Je n'ai qu'une envie, vous voir le lire !
Je vais toutefois essayer de vous en résumer les grandes lignes.
D'abord, ce roman, c'est une ode à la nature, personnage à part entière. Elle peut être aussi apaisante que tempétueuse. Vous allez ressentir le toucher soyeux de la robe d'un poulain, la force du vent aussi. Et puis, il y a la présence de l'eau. Elle est partout, sur la côte, dans les lagunes, les torrents, les cascades. Sous la plume de Delphine GROUÈS, elle fait l'objet de descriptions sublimes.
Le lac chanta avant de se laisser apercevoir. Son clapotis résonnait. Les vagues de cristal les accueillirent. Les galets bruns et dorés étincelaient, ballottés par les courants des fonds. Les ibis à tête noire se laissaient bercer par les houles aériennes. P. 114
Et puis, ce roman, c'est aussi une galerie de femmes puissantes, des portraits tous aussi glorieux les uns que les autrse !
Il y a Valentina bien sûr, cette femme médecin qui affronte le climat comme le genre humain pour soigner les plaies des corps. Il y a Tcefayek aussi, cette femme meurtrie par l'extermination de son peuple indien qui perpétue ses traditions avec des bains dans les eaux tortueuses de la côte chilienne, au contact des animaux marins. Il y a la mère de Luis, aussi, une femme au parcours torturé. Il y a Sara BRAUN, encore, l'une des fondatrices de la Société d'exploitation de la Terre de Feu faisant d'elle l'un des plus grands employeurs du Chili. Elle aussi connaissait l'ignominie des hommes, poussée à l'exil depuis la Russie en raison de ses origines juives. Elle décède à l'âge de 93 ans, en 1955. Il y a encore Gabriela MISTRAL, féministe, poétesse chilienne sacrée par le Prix Nobel de Littérature en 1945, elle qui a vécu enfant dans la pauvreté mais à qui l'école permettra d'accéder à la profession d'enseignante. Elle décède à l'âge de 68 ans en 1957.
Qu'elles soient de fiction ou bien réelles, faisant l'actualité de tout un pays, Delphine GROUÈS leur rend un vibrant hommage pour leur force, leur courage, leur bravoure et leur audace.
Quelle plus belle illustration que la naissance de Rosa... la scène d'une éblouissante sororité !
Tcefayek aida la jeune femme à s'accroupir contre la charpente tandis que Valentina lui soutenait le dos. Les braises craquaient dans la cheminée et dessinaient des danses affolées sur leurs visages. Tcefayek chantait des notes qui résonnaient comme des cuivres. Juana se tordit en un hurlement, Tcefayek chanta encore plus fort, Valentina pétrit le ventre tiraillé, calma la mère d'encouragements chuchotés, Tcefayek posa sa main sur celle de Valentina, les vibrations la firent frémir, le bébé tapait des pieds in utero tel un nageur englué dans des algues sous-marines, le ventre roula, le chant s'adoucit, Juana gémit, la dernière poussée, la dernière, Valentina reçut le nouveau-né entre ses mains, première respiration, c'était une petite fille, premiers pleurs. P. 39-40
Les femmes donnent la vie !
Face à elles, il y a des hommes, avides de pouvoir et de richesse, dont la sauvagerie et la barbarie sont sans limite.
Ils voulaient engloutir des territoires entiers, les territoires des ancêtres, pour produire de l'énergie, encore de l'énergie, toujours plus d'énergie. Et les terres enlisées, les fleuves détournés, les villageois expulsés, et pour quoi ? P. 159
L'histoire de l'Amérique du Sud, et du Chili en particulier, témoigne de tragédies humaines.
Dans ce roman, l'écrivaine relate de grands événements, de révolution et de rébellion.
Il est aussi question de leur rayonnement sur les générations suivantes, comme un flux toxique empruntant la voie des vaisseaux sanguins.
J'ai bien sûr été captivée par le personnage de Luis, le gringo dont les traits du visage témoignent d'un lien de parenté avec le peuple chilien. J'ai aimé partir à la découverte de la Cordillère, j'ai aimé aussi ces moments de révélation, loin du bruit du monde.
Les secrets les mieux gardés ne sauraient résister à l'irrépressible besoin des descendants de connaître les détails de l'existence meurtrie de leurs ancêtres.
Celui de Tcefayek m'a bouleversée. Delphine GROUÈS aborde ainsi le registre des âmes blessées à travers le regard d'une femme qui a tout vu.
Elle cherchait les souvenirs, les galets foulés avec sa famille, la baie où s'était échouée une baleine, le dernier festin avant que tout ne s'écroule. Une quête vouée au désespoir. Rien sur son visage ne laissait percevoir sa détresse. Uniquement les épaules qui se courbaient vers la poitrine, comme si elles tentaient de protéger le cœur. P. 106
2025-01-07T07:00:00+01:00
A quoi bon vivre, si le vent sur nos talons efface toute trace de notre passage ? P. 38
J'étais agacé, comme nous le sommes toujours à chaque fois qu'une quelconque défaillance nous fait constater l'insuffisance et l'imperfection de nos capacités mentales. Mais je ne renonçais pas à l'espoir de pouvoir encore reconquérir ce souvenir. Je le savais bien, il me suffisait de trouver un minuscule hameçon, car ma mémoire est si étrange, bonne et mauvaise à la foi, têtue, capricieuse, puis à nouveau incroyablement fidèle ! P. 19
2025-01-04T12:50:53+01:00
1ère de couverture du livre associée à une jolie carte illustrée de https://piponino.com/, un cadeau de qui se reconnaîtra !
En revanche elle savait que les mots que cette maison lui inspirait ne lui avaient jamais été familiers. Qui, au cours de son existence, lui avait parlé de délicatesse et de beauté, qui ou quoi les avait incarnées, et où et quand leur mystérieuse force agissante aurait-elle pu la subjuguer comme elle l'était ce soir-là ? P. 54
Si Mariette arrive en Normandie en automne, sous la pluie, c'est bien au printemps qu'elle s'enivrera de l'éclosion des fleurs. Les descriptions d'un environnement bucolique sont sublimes, à l'image de celle des coquelicots, l'occasion d'un petit clin d'œil à Alexandra KOSZELYK...
Tous avaient une légèreté incomparable. Tous s'entendaient à danser dans l'herbe sous le moindre souffle du vent. [...] Aux derniers jours de mai, le jardin célébrait la plus éphémère, la plus champêtre, la plus modeste des floraisons : quatre pétales rouge feu, noués à une mince tige par une mouche de velours noir, et qui, une fois tombés, découvraient une petite capsule finement côtelée, pour l'heure hermétiquement close, semblable à celle du pavot." P. 80
[...] préférât vivre comme elle vivait, donnant le temps et les forces qui lui restaient à un jardin, à une maison, dans lesquels elle prenait aussi le temps de contempler, d'admirer, de goûter ce qui lui était offert en retour, et qui était beaucoup plus que ce qu'elle avait jamais reçu ou espéré recevoir, si bien qu'elle n'avait besoin de rien d'autre que ce qu'elle avait déjà... P. 108-109
2025-01-03T07:00:00+01:00
Mais notre histoire coule dans nos veines. Cela au moins, ils n'arriveront jamais à nous en déposséder. Tant que nous continuerons à nous raconter nos vies, notre histoire vivra dans les mémoires. P. 253
Mais ce roman, plus que tout, c'est un personnage, celui de Yara, une femme blessée, une femme victime de croyances, une femme moderne, une femme puissante aussi. Ce roman, c'est un parcours initiatique, porté par une formidable amitié, c'est le parcours d'un personnage de fiction, à moins que ça ne soit celui de l'écrivaine elle-même. Etaf RUM, dont je découvre la beauté de la plume, semble s'être largement inspirée de son itinéraire pour tracer la voie de Yara, une voie qui souffle comme un vent d'espoir en faveur d'un épanouissement personnel, largement empreint du pouvoir des arts.
Mais d'autres jours, son ancienne douleur bouillonnait à la surface pour des raisons qui n'étaient pas toujours très claires. À ces moments, elle s'asseyait, seule, et se réfugiait en elle-même. Puis elle s'en sortait par l'écriture, se servant des mots pour se recoudre, point après point. Son carnet était l'ancre qui l'empêchait de dériver quand la tempête se levait. P. 402
2025-01-02T07:00:00+01:00
2025-01-01T07:00:00+01:00
A chaque nouvelle année, l'émergence d'un coeur.
Il y a eu celui de
Cristina SAMPAIO en 2024
Aleksandra SOBOL en 2023
Botero Pop en 2022
Marie MONRIBOT en 2021
Banksy en 2020
Nicolas PICHON en 2019...
En 2025, il y aura celui découvert au gré d'une promenade au Clos Lucé d'Amboise, la dernière demeure de Léonard DE VINCI que j'ai eu le bonheur de visiter en juillet dernier.
C'est donc un coeur végétal qui ornera mes coups de coeur de l'année, une création que l'on doit j'imagine aux jardiniers du site.
Derrière cette photographie, il y a la symbolique de la nature, du vivant... de ce qui m'attire tout particulièrement, comme vous peut-être aussi.
Confucius disait :
La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents.
Je vous souhaite une très belle année 2025 !
2024-12-24T07:00:00+01:00
Ce roman familial, un cadeau de la maison d'édition, dormait depuis quelques temps déjà dans la bibliothèque et puis là, à la veille de partir en vacances, je l'ai choisi, c'est une pépite.
Rosa vit dans la Villa des Ronces près d'Aubenas en Ardèche. Elle reçoit pour l'été l'un de ses fils, Robin, avec sa femme, Suzanne, et leur fille Jeanne. Chaque été depuis 17 ans, ils fêtent l'anniversaire d'Alexandre, le mari de Rosa. Cet anniversaire est un peu particulier puisqu'Alexandre n'est pas là. Il avait assuré à Rosa qu'il était immortel alors la famille continue d'honorer l'homme fantasque qu'il était, clown de profession, mais cette année pourrait être celle de trop. En pleine canicule, les esprits s'échauffent, le verbe est haut... toutes les conditions sont réunies pour que les mots soient enfin prononcés, des mots explosifs, pour le pire... à moins que ça ne soit pour le meilleur !
Je ne connaissais pas encore la plume de Diane PEYLIN, elle est juste sublime. L'écrivaine a ce talent d'aborder la vie avec poésie.
Dans le huis-clos de cette villa transmise de mère en fille depuis quatre générations, c'est Rosa qui est aux commandes. Cette femme de 70 ans passés rayonne. Elle est à la fois mère, belle-mère, grand-mère. J'ai aimé ce personnage généreux, à l'écoute de chacun, disponible. Dans sa cuisine, dans son jardin, elle incarne une certaine forme de plénitude.
Ce qu'elle recherche Rosa, c'est une paix intérieure. Sans attente particulière si ce n'est une sensation d'harmonie, une connexion immédiate et dénuée d'intérêt avec l'univers. Rien de prétentieux. Rien de vain. Une simple disponibilité. Non contrainte. Un état. Être là. Dans ce parfum de verdure discret, dans cette lumière derrière les nuages, dans ces racines sous les feuilles, dans ces rivières souterraines. Être là, dans ce souffle d'air imperceptible, respiration de ceux qui ne respirent plus. P. 75-76
Face à elle, un microcosme familial en souffrance. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus pour ne pas déflorer l'histoire.
Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est le présent, cette manière d'aborder la vie en se délectant du moment. Le fil de la vie se tisse au ralenti comme une bouffée d'air dans nos existences chahutées par un rythme effréné.
Fixer ces instants. Les regarder avec insistance et non pas vouloir les maintenir. Seulement être là. Avec eux. Ne pas passer à côté. Ne pas les banaliser. Faire de ces petites choses des événements extraordinaires. P. 92
Diane PEYLIN excelle dans les descriptions éminemment sensorielles. J'ai touché, vu, entendu, senti, goûté. Les scènes ont défilé sous mes yeux, elles se sont imprimées dans mon esprit. J'ai savouré cette lecture et le contact tout particulier à la nature.
Après "L'art de l'esprit joyeux" d'Alexandre JOLIEN et Laurent JOUVET, puis "Smoothie" de Stéphanie GLASSEY, "Le bal" s'inscrit dans la lignée d'une sage philosophie, savourer chaque instant. Quelle plus belle manière d'aborder une nouvelle année...
Retrouvez toutes les chroniques des livres des éditions Héloïse d'ORMESSON présents sur la photo :
2024-12-20T07:00:00+01:00
OKA'poche Uppercut
Ce roman, offert par la maison d'édition, que je remercie, est une belle découverte.
Découverte d'une plume d'abord. Je ne connaissais pas l'écriture de Stéphanie GLASSEY, c'est chose faite avec un roman court, savoureux... comme un "Smoothie" mais ne vous y trompez pas, derrière le breuvage sirupeux se cachent quelques gouttes d'acidité.
La narratrice vivait depuis 8 ans avec Adrian. Il vient de la quitter. Comme un instinct de survie, elle se connecte sur Tinder, le site de rencontre à la mode. Premier rendez-vous organisé dans un bar à smoothie. Rien ne va se passer comme prévu, enfin, la rencontre si, mais elle sera de courte durée et sans lendemain. Lui voue à son corps un culte sans faille, tout est paramétré, orchestré, performé, alors qu'elle souhaite se laisser aller. Sa vie va prendre un tout autre chemin...
Ce roman c'est d'abord un portrait de notre société du XXIème siècle. C'est amusant, caustique aussi. Vous allez rire... jaune !
C'est encore la quête d'une jeune femme du bien-être, d'un épanouissement personnel. Comme j'ai aimé l'accompagner dans cette découverte du yoga, d'une certaine forme de yoga, celle qui lui convient.
On pourrait presque parler d'un roman d'apprentissage. Si la narratrice est à l'âge adulte, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un cheminement vers quelque chose de spirituel.
Découverte d'une nouvelle collection aussi. Ma rencontre avec les éditions Okawa remontent au roman de Catherine ROLLAND, "La dormeuse", un bijou.
Là il s'agit du nouveau format poche avec une charte graphique distincte sur fond blanc. Je souhaite que de bonnes fées se penchent sur son berceau. Ce premier roman est prometteur !
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