Grâce au roman de Michel BERNARD, nous connaissons maintenant tous la sculpture "Les Bourgeois de Calais" et son histoire. Nous connaissons mieux aussi l'artiste du XIXème siècle et l'atmosphère de son atelier parisien mis à disposition par l'Etat qui lui avait alors commandé "La porte de l'Enfer".
Et bien, c'est aussi à cette période qu'Auguste RODIN se consacre à une déclinaison de l'amour en réalisant "L'Eternel Printemps", tout en finesse et sensualité.
Si Michel BERNARD ne consacre que quelques lignes à Camille CLAUDEL, sa présence dans l'atelier de l'artiste est bien là, aussi mystérieuse qu'envoûtante. Géraldine JEFFROY, elle, lui consacre son premier roman : "Un été à l'Iselette, l'occasion d'un petit clin d'oeil aux 68 Premières fois.
Revenons donc à "L'Eternel Printemps", ma #lundieouvredart qui serait une création inspirée de l'histoire d'amour qui lia pendant une dizaine d'années le maître et l'élève.
Le corps féminin serait, lui, dessiné à partir de la silhouette d'Adèle ABRUZZESI, l'un des modèles de RODIN, que l'artiste avait déjà magnifié dans une oeuvre dédiée "Torse d'Adèle".
Je trouve cette oeuvre d'art magnifique, elle met en valeur deux corps portés par la fougue des sentiments, collés serrés, quelle plus belle manière d'exprimer la passion amoureuse !
Sur l'image, un vase bleu, trois coquelicots et ces premières lignes : Leonor, sa grand-mère, l'avait affirmé. Regardant les masures des villages environnants se vider, les jeunes aux braies déchirées et au ventre creux quitter leur famille et leur paroisse pour la ville, elle avait dit à Ysabel : "Un jour viendra où les contours de notre monde se seront transformés au point que les gens de mon âge ne sauront plus le reconnaître. Moi je disparaîtrai bientôt, mais toi, garde les yeux ouverts !". Ce matin de janvier 1310, Ysabel s'est levée alors que les premières lueurs filtraient à travers la fenêtre de sa chambre. Elle s'est vêtue chaudement et, comme elle le fait chaque jour, s'est rendue dans son jardin. La voici accroupie près d'une plate-bande enclose de branches de noisetiers..."
Cette lecture, c'est un nouveau conseil de ma fille, là encore, mon coeur a fait boum !
Et comme vous savez que je ne lis plus les 4èmes de couverture, je vous en propose aujourd'hui les premières lignes.
Nous sommes en 1310. Philippe LE BEL est au pouvoir. Ysabel fait partie de cette communauté de femmes du « Grand béguinage de Paris ». Partie de sa Bourgogne natale, elle y est entrée après le décès de son second mari. Là, elle oeuvre à l’hôpital, elle soigne le corps et l’esprit de personnes accueillies dans de terribles conditions, parfois de la rue, comme cette jeune femme rousse, Maheut, dont la chevelure suffirait à la condamner. Ysabel tient le savoir des vertus des plantes de sa grand-mère Leonor. La communauté est alors tenue par Perrenelle la Chanevacière, une femme riche qui a pourtant fait le choix de la modestie et l’humilité. Respectée de toutes les femmes, elle gère cette maison de main de maître et assure la pérennité de l’institution mais jusqu’à quand ? L’inquisition gronde hors des murs, des êtres sont condamnés et conduits au bûcher Place de la Grève pour hérésie. Dès lors, vouloir sauver l’humanité relève d’un grand dessein…
Ce roman d’Aline KINER relève d’une formidable épopée.
Il y a d’abord cette communauté de femmes, libres, oeuvrant à l’intérieur comme à l’extérieur des murs de l’institution. Elles peuvent être cheffes d’entreprises, faire du commerce, gérer leurs biens sans qu’aucun homme n’ait à y redire. Nous sommes au 14ème siècle, le modèle est avant-gardiste.
« Le Miroir des simples âmes et anéanties » est prohibé par le clergé, il vaudra la vie à son autrice, Marguerite PORETE. Dès lors, s'ouvre le chemin de la clandestinité.
Ce roman historique est haletant. Aline KINER réussit parfaitement à égrener les évènements de cinq années dans un suspense fascinant sur 310 pages. La plume est éminemment descriptive à l’image de celle de Jessie BURTON, souvenez-vous de « Miniaturiste ».
Le récit est rocambolesque, les personnages profondément attachants.
Retrouvez toutes les autres pépites qu'elle m'a conseillées :
C’est le printemps, les livres sortent en poche comme les fleurs dans les jardins.
Place aujourd'hui au premier roman de Raphaël ALIX, "Le Premier Homme du monde" édité en poche chez Points.
Rose et Marcus dansent chaque soir en bord de Seine. Depuis 5 ans, ils se délectent sur les notes langoureuses et fougueuses du tango, cette danse venue d’Amérique du Sud, cette danse à quatre temps de Buenos Aires. Tout se passe formidablement bien entre eux, ils s’aiment, jusqu’au jour où Rose propose à Marcus d’avoir un enfant. Rose et Marcus s’adonnent, en plus de la danse, aux ébats amoureux pour concevoir l’enfant. Malheureusement, tout ne se passe pas comme ils l’avaient prévu, au point que Marcus se retrouve à héberger l’embryon du couple. Là commence pour eux une toute nouvelle histoire.
Marcus n’est autre que le narrateur de ce roman, un brin loufoque, parfois burlesque, d’une fraîcheur et d’une modernité sans égal. C’est donc par le filtre de son regard que, le temps d’une lecture, nous allons nous plonger dans le corps, et les neurones, de ce garçon dont la virilité va être ébranlée.
L’auteur consacre son tout premier roman à la question de la procréation. Il pose la question d’une déclinaison de la grossesse au masculin.Le simple fait d’être enceint vient rebattre les cartes de notre société et fragiliser ses fondations en revisitant la question du genre mais n’est-ce pas pour le meilleur ?
Plus que le genre, c’est finalement une question d’identité à laquelle il s’agit de répondre. Vous voilà plongés, bon gré mal gré, dans un bain philosophique dans lequel il ne vous reste plus qu’à nager !
C’est un roman revigorant, bourré de fantaisie, fin et intelligent, de ceux qui vont semer dans votre esprit de petites graines et creuser un sillon, l’ADN de la maison d’édition Les Avrils, à l’origine de cette naissance.
Roméo allait avoir bientôt 50 ans. Il ne fêtera toutefois pas cet anniversaire. Il vient de mourir. Il assiste à ses propres funérailles. Nous sommes au cimetière de Clamart. Il va nous conter la vie de l'Autre, cet homme qui a partagé pendant une dizaine d'années la vie de Judith, mère de deux adolescentes. Il y avait eu auparavant Marguerite. Mais, chaque fois, cette envie irrépressible de partir. Là, c'est un nouveau départ qui se profile !
Cédric DE BRAGANÇA, qui a réalisé de nombreux documentaires, nous propose d'explorer les troubles dissociatifs de l'identité. Roméo fait partie de ces gens qui souffrent d'une pathologie mentale et naviguent entre des personnalités distinctes. Dès lors, lui et son alter ego, vont nous proposer des histoires familiales entre chimère et réalité, faire le jeu des situations vécues ou désirées, un imbroglio éminemment romanesque, parfaitement maîtrisé.
Comme j'ai aimé emprunter les voies de la mémoire, c'est tellement fascinant.
Il est des sons, comme des odeurs, qui imprègnent si profondément le vécu que leur simple évocation suffit à se replonger dans l’évènement associé. D’en faire resurgir chaque émotion, chaque détail. Comme si le souvenir ne suffisait pas et qu’il fallait lui rajouter la puissance des sens pour en démontrer la permanence. P. 113
L'auteur nous propose un véritable traité de philosophie autour de l'existence. Est-elle le fruit du hasard ? ou bien de coïncidences ? Et si le chemin de la vie était tout écrit... voilà un sujet qui mériterait bien des copies doubles. Moi qui suis toujours saisie par les synchronicités, le propos me captive, vous pouvez l'imaginer.
J'ai aussi beaucoup aimé les passages sur l'errance du personnage, non plus entre son moi et l’autre, mais à travers le monde. Roméo, comme l'auteur je crois (deux « moi » en fait!), affectionnent tout particulièrement de voyager, prendre son sac à dos, partir explorer la beauté de la nature et faire des rencontres aussi aléatoires qu’uniques. Chez celles et ceux qui se vouent au trek, nul doute que les mots de Cédric DE BRAGANÇA trouveront une résonance toute particulière.
Marcher est une sorte de méditation en mouvement qui donne de l’épaisseur à la solitude. On y rencontre la mélancolie, la douceur, le vide, l’énergie, l’exaltation, me souffrance, la fierté, la faim. On y affronte les éléments. On y parcourt des sentiers aveugles ou buissonniers. On y rabote les chaos. On y rectifie le rapport au temps. On y mélange rêves et réalité. Bref, en marchant, on s’emmitoufle dans le monde invisible. P. 177-178
Je ne connaissais pas la plume de Cédric DE BRAGANÇA, elle est d'une grande poésie et témoigne d'heures à parcourir le monde, poser son regard sur l'humanité, en décrypter les expressions.
Si la beauté initiale, celle de l’enfance, est un cadeau, la beauté des adultes est une victoire. Puisque les traits se forment et se déforment au gré des accidents de la vie et que chaque être humain est responsable du visage qu’il se sera façonné. Les expressions ne mentent pas. Les rides, les signes du temps figurent l’histoire individuelle mieux que n’importe quelle confidence. P. 142
L'approche de l'humain est fine et délicate, subtile et perspicace. Ce roman est d’une profonde sensibilité. Je vous le conseille ! Merci à Gilles PARIS pour l'organisation d'une rencontre dédicace.
Dany LAFERRIERE est venu à Angers en février dans le cadre des Entretiens littéraires de la Collégiale Saint-Martin.
J'ai eu l'immense chance d'écouter l'Académicien et l'honneur d'échanger quelques mots avec lui au moment de la dédicace de son "Petit traité du racisme en Amérique" publié chez Grasset.
L’écrivain choisit un registre littéraire hybride pour dénoncer les violences faites aux Noirs aux Etats-Unis.
Dany LAFERRIERE traite d'un sujet grave, l'atteinte portée à des hommes et des femmes, à la vie à la mort.
Le livre est composé d'un florilège de textes pouvant aller de quelques lignes à quelques pages dans lesquels l'écrivain égrène des faits, des émotions, des sentiments, il nous fait vibrer, quoi !
Dany LAFERRIERE use d’une arme redoutable : l’humour. J’aime tout particulièrement ce clin d’oeil à Miles DAVIS.
Ce livre fait partie de ces essentiels, ces repères qui nous rappellent, s'il en était nécessaire, que nous faisons tous partie de l'Humanité.
En passant à côté des bacs de BD à la Bibliothèque, j’ai été attirée par cet album jeunesse, certainement à cause de son format mais aussi par l’illustration de la première de couverture, un enfant sous l’eau remontant à la surface vers la lumière.
Bien m’en a pris. "L'été dernier" de Jihyun KIM est un magnifique album.
Tout commence avec un univers urbain. Un enfant joue dans sa chambre. Il y a un chien. Et puis, dans la pièce d’à côté, d’autres personnes. Dans les pages suivantes, il y a un départ en voiture, le franchissement d’un pont, et puis, la campagne, les retrouvailles avec ce que l’on devine être des grands-parents.
Je dis, devine, parce ce que, dans cet album, tout est suggéré. Il n’y a pas de texte, juste des illustrations mais qu'elles sont belles. Jihyun KIM nous offre des planches pleine page, émerveillement total.
Les nuances de gris/bleu et le graphisme donnent beaucoup de poésie à l’ensemble.
Jihyun KIM, illustratrice et autrice coréenne, s’est inspirée de l’un de ses propres séjours passés au bord d’un lac, en pleine forêt, pour imaginer « L’été dernier ». Elle restitue parfaitement son émotion devant la beauté de Dame Nature et le sentiment de quiétude qui y règne.
Il y est question aussi de notre rapport aux animaux. Quelle plus belle image que ce mimétisme de l'enfant et du chien.
Cet album est à découvrir à tout âge, il est très esthétique et inspirant. C’est une très belle invitation à la contemplation.
Je suis littéralement tombée sous le charme de l'univers artistique de Jihyun KIM. Souhaitons lui le succès qu'elle mérite, elle livre ici son premier album.
Ce roman, c'est d'abord une rencontre organisée dans le cadre du Prix du Roman Cezam 2023 avec une soirée passée à la Bibliothèque Nelson Mandela d'Angers, un très beau moment comme peut les offrir la littérature.
Olivier DORCHAMPS, j'avais fait connaissance avec sa plume grâce aux 68 Premières fois, l'occasion d'un petit clin d'oeil à l'équipe. Il était alors question de son premier roman : "Ceux que je suis" aux éditions Finitude, un bijou.
J'attendais donc avec impatience de pouvoir le retrouver avec "Fuir l'Eden", déjà lauréat du Prix des Lecteurs de la Maison du Livre, du Prix Louis GUILLOUX, du Prix des Jeunes – Alain SPIESS. C'est une nouvelle fois un roman où l'humain prend toute sa place.
L’Eden, c'est le doux nom (à mourir de rire… jaune) donné à deux immeubles, une tour et une barre, classés auprès du Fonds Mondial pour les Monuments en Grande-Bretagne. L'Eden, c'est l'illustration de ce qu'a pu produire le mouvement architectural du brutalisme en termes de construction de l'après-guerre, pour le meilleur... comme pour le pire. Derrière les intentions de professionnels du bâtiment habitent des hommes et des femmes. Adam sait bien ce qu'il en est. Il aura bientôt 18 ans. Il est né dans un environnement familial violent rongé par l'alcoolisme du père et les violences conjugales. Sa mère a fui, le laissant avec Lauren, sa petite soeur, dans les griffes de l'ogre. Heureusement, leur grand-mère est venue à leur secours pour sauver ce qui pouvait l'être, leur corps et leur âme !
Ce roman, c'est d'abord un procès fait à ces constructeurs qui imaginent, sur plan, des lieux de vie qui n'ont absolument rien d'humains. Là où les hommes et les femmes aspirent à trouver un cocon, on leur offre des lieux tout justes à photographier pour des touristes avides de découvrir la trace d’un grand nom du monde de l’architecture.
La trace, elle, marque au fer rouge celles et ceux qui y habitent. Dis moi où tu vis, je te dirai qui tu es. L’Eden, qui n’a rien d’un coin de paradis, accueille des familles qui accumulent les fractures (sociales, financières…).
J'ai personnellement été profondément touchée par l'itinéraire de cette famille, une jeune femme qui donne naissance à Adam alors qu'elle n'a que 17 ans, un compagnon alcoolique, un projet immobilier qui sera la ruine du couple.
Non, personne ne lui avait jamais dévoilé que devenir une femme signifiait saigner tout sa vie. P. 65
Le personnage d'Adam est profondément émouvant. Il donne à voir ce que l’humain peut trouver de ressources pour se sortir d’une situation de crise. Il s’est fait protecteur de sa sœur jusqu'à lui imaginer une histoire... un conte de fée.
Claire a raison, certains moments méritent de ne pas finir noyés au milieu de centaine de photos. Ils nous appartiennent et se fondent doucement dans nos mémoires. Et il suffit de fermer les yeux pour les revisiter. P. 204
Cette maturité précoce, la charge mentale qui a pesé sur ses épaules, sont autant de cailloux dans sa chaussure le rendant un jour incapable de marcher.
Et puis, il y a cette formidable histoire avec une femme âgée, une professeure d'université, non-voyante, qui demande qu'on lui lise des livres à domicile.
Les livres permettent de mieux vivre et la vie, de mieux lire. C’est une question d’équilibre. P. 178
Je ne vous en dirai pas plus, juste que des bouffées d’air comme celle-ci, Olivier DORCHAMPS vous en réserve quelques unes.
Enfin, ce roman ne serait pas ce qu’il est sans une pointe de suspense. Autour d’une histoire d’amour impossible tourne en boucle un jeune homme assoiffé de liberté !
A la question des bibliothécaire d’une qualité qu’il pourrait revendiquer, Olivier DORCHAMPS répond : « l’altruisme ». Loin de lui l’idée de se targuer d’un trait de caractère que l’on ne retrouverait pas dans sa prose. Laissez-vous porter par sa sensibilité hors pair. Si l’homme aime à concourir à la mémoire d’une société bien mal en point, il croit aussi profondément en l’avenir de l’humanité. Dans un ciel fait de grisaille, lui sait faire la place à des rayons de soleil et dessiner des arcs-en-ciel !
Après la déclinaison d'Elodie SANTOS, poétesse contemporaine, place à celle de Victor HUGO publiée à la fin du XIXème siècle.
Je m'émerveille toujours de l'arrivée des beaux jours, l'éclosion des fleurs des champs, la mélodie des chants des oiseaux... et là, sous la plume de l'écrivain, j'y retrouve "Le sel de la vie", une certaine forme de bonheur.
.J'aime ce poème de Victor HUGO pour tout ce qu'il évoque, simplement, comme autant d'invitations à la contemplation.
Et puis il y a les rimes bien sûr, un texte savamment équilibré pour lui donner un rythme singulier.
Et si maintenant, vous l'écoutiez... La minute de poésie nous en offre une lecture à voix haute !
Suivre Swed sur Instagram pour l’esthétisme de ses créations, partir quelques jours à Toulouse, flâner le long du Canal du Midi et puis, là, poser le regard sur une fresque du graffeur dont le talent est reconnaissable entre tous, enfin, je crois.
Ma #lundioeuvredart est bien l’une des nombreuses créations de Swed. En plus du graphisme, la signature est là, tout en haut, à droite, en rouge !
Je suis restée scotchée par l’émotion.
Il y a bien sûr ce rdv aléatoire dans un endroit improbable, encore que… une dent creuse d’un bâtiment protégé par une grille de chantier, n’est-ce pas le lieu d’expression par excellence des street artistes ? Nous sommes vraisemblablement là sur un site en attente de rénovation.
Mais qu’il s’agisse d’une création de Swed, là, j’étais tellement heureuse. Voir en réel l’une de ses fresques a quelque chose de profondément émouvant. Il faut dire que l’homme réalise des portraits réalistes de gens de la rue, des gens ordinaires que vous pourriez croiser dans la vie. Swed magnifie leurs visages dans ce qu’ils ont d’unique, cette petite étincelle dans leur regard, leurs rides d’expression (de vieillesse aussi 😉), leur sourire, leurs accessoires, le tout dans des nuances de gris.
Si je ne sais pas quand l’artiste nîmois est passé sur Toulouse, je sais toutefois que cette peinture représente une vieille femme nord-vietnamienne photographiée lors d’un séjour personnel réalisé dans le pays en 2021. L’oeuvre est donc récente.
Même si le street art a dans son ADN d’être éphémère, je souhaite de tout mon ❤️ que cette création artistique de Swed puisse bénéficier d’une longue vie 🍀
Ma #chansondudimanche, c'est un titre que les jeunes d'aujourd'hui ne peuvent pas connaître, à moins que...
J'ai choisi un titre d'Alain SOUCHON qui date de 1994, "L'Amour à la machine", extrait de son 8ème album, "C'est déjà ça".
Si l'Amour était un vêtement qu'on pouvait laver pour retrouver sa pureté des premiers jours, son ivresse, sa volupté et sa fougue…
C’est Alain SOUCHON qui a eu l’idée de la métaphore. Ingénieux, non ?
L’auteur, compositeur et interprète, s’est pris au jeu des couleurs et des programmes du lave-linge pour en faire un titre frais au rythme entraînant et la mélodie douce comme il sait nous les livrer.
Ses chansons sont reconnaissables entre mille et ont cette capacité à être intemporelles. Tous les âges s’y retrouvent !
Le roman de Caroline CAUGANT « Les heures solaires » est désormais disponible en poche, c’eet un coup de ❤️
Dès les premières lignes, j'ai senti la pression m'envahir, l'étau se fermer sur moi, avec cet appel téléphonique venu perturber le quotidien de Billie. La trentaine, elle habite Paris. De son appartement, elle surplombe le cimetière du Père-Lachaise. Elle est artiste, elle dessine. Elle prépare une exposition et travaille avec acharnement, le calendrier est serré. Dans son univers, la portée des vues, l'intensité de la lumière, la présence des ombres sont autant d'éléments qui la font vibrer. Mais là, subitement, son tremblement trouve sa cause ailleurs que dans sa passion. La Directrice de la résidence des Oliviers vient de lui apprendre la mort de sa mère, Louise, cette femme qu'elle n'a pas vue depuis des années. Avec ce décès, le passé, qu'elle s'était efforcée d'oublier, resurgit. Billie ne peut plus reculer, elle va retrouver V., le village de son enfance. Elle sait déjà que son château de cartes risque de s'écrouler, plus rien ne sera comme avant.
Je suis sortie de cette lecture totalement habitée par le personnage de Billie, l’une des trois femmes, meurtries à jamais par la grande Histoire, au coeur de ce roman foisonnant.
J'ai été intimement touchée par l'effet des secrets de famille sur les différentes générations. Caroline CAUGANT est passionnée par la mémoire transgénérationnelle, par ce qui se transmet des parents aux enfants jusque dans leur inconscient. Elle en fait le sujet de son roman et l'explore avec talent.
Et puis, j'ai été littéralement transportée par l'expression artistique, ce que les oeuvres disent des états d'âme de l'artiste au moment de leur création.
Enfin, et c'est là toute la beauté de ce roman, il y a l'écriture, une plume prodigieuse, parfaitement maîtrisée dans une construction ô combien structurée.
Vous savez que je ne lis plus les quatrièmes de couverture des livres, je leur préfère de beaucoup les premières lignes.
Place aujourd'hui à celles d'une lecture coup de poing découverte lors des Entretiens littéraires de la Collégiale Saint-Martin d'Angers : "Ceci n'est pas un fait divers" de Philippe BESSON aux Editions Julliard.
Cécile Morand, c’est un peu l’enfant de Blanquefort, une commune de Gironde. Elle est née dans les années 1970. Ses parents étaient buralistes. Quand sa mère est décédée prématurément d’un cancer foudroyant, c’est Cécile, âgée alors de 18 ans, qui lui a succédé. Et puis, il y a eu cette rencontre avec Franck à l’entrée d’une discothèque, la soirée passée ensemble, une nuit d’amour, une grossesse. Ils ont emménagé ensemble. Ils ont eu un garçon, de 19 ans aujourd’hui, entré à l’Opéra de Paris. Il a quitté le foyer depuis 5 ans pour réaliser son rêve. Et puis, ils ont eu une fille, Léa, 13 ans. Seule Léa est témoin des disputes familiales, jusqu’au jour où, Léa appelle son frère : « Papa vient de tuer Maman ».
Si Philippe BESSON dit volontiers en riant que le roman lui permet de tuer des hommes et des femmes quand il le veut, il ne s’agit là que d’histoires contées et nous savons, celles et ceux qui le lisons, qu’il a cette capacité à construire des personnages aux trajectoires particulièrement chahutées.
Mais là, trêve de sourire. L’affaire est grave. Philippe BESSON s’inspire d’une histoire vraie qui lui a été rapportée par un jeune homme rencontré lors d’une dédicace et qui, après plusieurs mois, lui a délivré cette même phrase.
Ce qui m’a particulièrement fasciné dans ce roman, c’est l’angle d’attaque de Philippe BESSON. Il dédie son roman tout entier à l'exploration de la vie après l'instant de rupture, ce moment qui rend les êtres vulnérables, fragiles, sans repère. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus. A vous de le découvrir.
Cette année, je m’en vais à la découverte de la poésie.
Il y a la #poesiedulundi pour partager des textes d’hommes et de femmes, d’hier et d’aujourd’hui, qui m’ont touchés.
Et puis, il y a des recueils tout entier, à l’image de « Je serai le feu » de Diglée et « Requiem » d’Anna AKHMATOVA.
Place aujourd'hui au dernier qui sera publié de Christian BOBIN, le poète s’en est allé sur la pointe des pieds, « Le muguet rouge » aux Editions Gallimard est une nouveauté des Bibliothèques Municipales d'Angers.
Peut-être l’homme commençait-il à converser avec la grande faucheuse… la mort est le fil d’Ariane de ce recueil comme l’évoque son titre. Saviez-vous que les baies rouges du muguet apparaissant tardivement dans la saison sont un terrible poison ?
Christian BOBIN y évoque la mort de sa mère, de son père, de son frère, des hommes, tous.
Il y a celle qui est le fait d’autres hommes, et là, pas moyen de se cacher derrière son petit doigt pour celles et ceux qui y ont contribué. A chacun ses responsabilités.
Hitler n’était personne. Il était juste la totalité des gens qui le suivaient. P. 64
Et puis il y a la mort qu’entraînent les nouvelles technologies, celles qui déshumanisent l’homme, lui font perdre son coeur et son âme.
Un nouvel homme arrive à qui on a volé son coeur. Quand il lève la tête, il ne voit plus de ciel au-dessus. Il est né dans l’avenir. P. 57
Plutôt que s’informer des actualités dans le monde, Christian BOBIN dit volontiers préférer la compagnie de Blaise PASCAL, NERVAL, Alexandre GROTHENDIECK, se remémorer la passion amoureuse pourtant éphémère de Franz KAFKA et Dora DIAMANT.
Christian BOBIN parle à être cher qui le soutient sur le chemin.
Ta main gauche sur mon épaule droite en descendant un escalier : quel est ce poids qui m’allège tellement ? P. 41
Ce recueil, c’est un coffre à trésors, les pépites y sont d’une seule phrase ou de plusieurs, chaque fois, elles me crèvent le coeur.
Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur un roman tout à fait exceptionnel "La nuit des béguines" d'Aline KINER.
Nous sommes en 1310. Philippe LE BEL est au pouvoir. Ysabel fait partie de cette communauté de femmes du « Grand béguinage de Paris ». Partie de sa Bourgogne natale, elle y est entrée après le décès de son second mari. Là, elle oeuvre à l’hôpital, elle soigne le corps et l’esprit de personnes accueillies dans de terribles conditions, parfois de la rue, comme cette jeune femme rousse, Maheut, dont la chevelure suffirait à la condamner. Ysabel tient le savoir des vertus des plantes de sa grand-mère Leonor. La communauté est alors tenue par Perrenelle la Chanevacière, une femme riche qui a pourtant fait le choix de la modestie et l’humilité. Respectée de toutes les femmes, elle gère cette maison de main de maître et assure la pérennité de l’institution mais jusqu’à quand ? L’inquisition gronde hors des murs, des êtres sont condamnés et conduits au bûcher Place de la Grève pour hérésie. Dès lors, vouloir sauver l’humanité relève d’un grand dessein…
Ce roman d’Aline KINER relève d’une formidable épopée.
Il y a d’abord cette communauté de femmes, libres, oeuvrant à l’intérieur comme à l’extérieur des murs de l’institution. Elles peuvent être cheffes d’entreprises, faire du commerce, gérer leurs biens sans qu’aucun homme n’ait à y redire. Nous sommes au 14ème siècle, le modèle est avant-gardiste.
Le sujet de la transmission entre ces femmes et l’approche de la vieillesse sont profondément émouvants comme l'évoque cette citation aujourd'hui.
Ce roman historique est haletant. Aline KINER réussit parfaitement à égrener les évènements de cinq années dans un suspense fascinant sur 310 pages. La plume est éminemment descriptive à l’image de celle de Jessie BURTON, souvenez-vous de « Miniaturiste ».
Le récit est rocambolesque, les personnages profondément attachants.
Coup de ❤️ pour ce roman qui sort aujourd’hui en librairie en version poche.
À l’âge de 13 ans, Auguste RODIN se souvient de la découverte en famille de la statue du Maréchal Ney, la création du père RUDE inaugurée en 1853. L’homme qu’il est devenu travaille la glaise et fabrique des plâtres que le bronze immortalisera. « L’Âge d’Airain », réalisé il y a une dizaine d’année quand il habitait encore Bruxelles, sera prochainement installé dans le Jardin du Luxembourg. Rodin a 44 ans quand Omer DEWAVRIN, Maire de Calais, pousse la porte de l’atelier parisien de la rue de l’Université. RODIN en bénéficie depuis 4 ans pour réaliser « La Porte de l’Enfer » destinée au Musée national des arts décoratifs. L’élu lui passe une commande au nom de la municipalité, celle de réaliser une oeuvre pour honorer la mémoire d’Eustache DE SAINT-PIERRE, l’un des six Bourgeois de Calais portés volontaires pour remettre, pieds nus, cheveux découverts et la corde au cou, la clé de la cité vaincue au roi d’Angleterre, Edouard III.
Le roman de Michel BERNARD, c’est l’histoire d’une oeuvre, une sculpture qu’Auguste RODIN mettra 10 ans à réaliser.
C’est d’abord, l’histoire d’une création artistique en lien avec les évènements locaux. Auguste RODIN se mettra en quête d’archives témoignant du contexte de la guerre des Cent Ans et de ce sacrifice. Il se rendra aussi régulièrement à Calais pour s’imprégner des lieux.
La lumière n’était pas la même qu’à Paris. La clarté du jour sur les choses, l’éclairage du lieu, cela comptait beaucoup. P. 106
Michel BERNARD en profite pour magnifier la ville de Calais et son bord de mer, le Cap Blanc-Nez et ses falaises de craie. L’écrivain délivre l’histoire des fabriques de dentelle et de tulle de Saint-Pierre.
A travers cette médiation artistique, Michel BERNARD célèbre le travail de l’artiste, sa part de création dans le parti pris d’une interprétation.
C’est aussi le lien entre l’artiste et son oeuvre, à l’image d’un enfantement et de la coupe du cordon à sa livraison au commanditaire.
C’est plus encore un hommage au pas de côté qu’aimait réalisé Auguste RODIN par rapport aux canons de la sculpture, les modèles académiques du XIXème siècle. Auguste RODIN faisait partie de ces hommes qui n’avaient que faire du regard des autres sur ses oeuvres, lui les assumait tout en prenant le risque de déplaire.
A travers l’histoire d’une oeuvre, Michel BERNARD nous livre une biographie fascinante d’Auguste RODIN, le tout servi par une plume éminemment romanesque.
Avant de conclure, je voudrais saluer la première de couverture dessinée par Aline ZALKO, quelle plus belle illustration !
Cet album fait partie de la sélection du Prix BD Cezam 2022-2023.
Alors que ChatGpT fait couler beaucoup d’encre dans les médias au point que quelques grands acteurs du numérique en viennent à demander une pause dans les évolutions technologiques, Zep nous invite à nous projeter en 2113.
Là, les hommes et les femmes vivent virtuellement des expériences de vie, ils avalent des gélules aux saveurs variées à la place de repas… Tous ceux qui vivent dans la ville protégée sont connectés à un data brain jusqu’au jour où une défaillance du système met un être K.O.
Cette BD est saisissante.
Il y a d’abord le sujet bien sûr. L'intelligence artificielle (IA) fait naître les plus grandes espérances comme les plus grandes peurs. Il y a ceux qui sont offensifs, s'y confrontent pour en faire une force, il y a ceux qui sont défensifs, l'ignorent et la subiront, un jour ou l'autre, la question ne repose maintenant que sur l'échéance.
De quoi l'IA est-elle capable ?
Zep prend le parti d'explorer ses effets sur l'humain. Il l'imagine augmenté, à moins qu'il ne devienne assisté. La projection d'un avenir avec des émotions programmées sur commande me fait froid dans le dos, je dois bien l'avouer.
Il y a la dimension individuelle, mais aussi la dimension collective. Zep découpe le territoire et instaure une frontière entre la ville protégée et le reste, ce qui ressemble peu ou prou à la ville connectée (parfois dite intelligente) et les zones blanches. Plus encore que de vivre personnellement assistée par une machine, ce que je crains le plus c'est la construction d'un mur, la notion de camp et des effets de ségrégation, de droits attachés à un territoire avec les nantis et les exclus. Cette BD me rappelle le roman de Jean-Christophe RUFIN, "Globalia", un petit bijou dans le genre de la dystopie ou du roman d'anticipation. L'auteur y distingue les "zones sécurisées" des "non-zones". Nous n'en sommes pas très loin.
Pour nourrir ses travaux, Zep, le père de Titeuf, bien connu des fans de BD, s’est nourri pour cet album des travaux d’un médecin et neuroscientifique, Pierre MAGISTRETTI. Il va sans dire que le propos tient la route et qu'il est intéressant qu'on y regarde à deux fois !
Et pour servir le scénario, il y a le graphisme. Là, j'ai plutôt retrouvé les albums que je lisais pendant mon adolescence, ou bien ceux de mes enfants, avec des planches composées dans une version traditionnelle avec des cases. Peut-être le moyen de conforter l'idée du mur, des séparations entre tous... heureusement toutefois, Zep est un scénariste et illustrateur profondément humain, il nous livre une chute pleine d'espoir.
J’ai beaucoup aimé cet album. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses !
Il nous revient avec « Massif », une lecture coup de poing.
Nicolas est divorcé. Sa vie est en lambeaux. Il décide d’aller se ressourcer en forêt. Il flâne et longe une clôture. À son extrémité, presque naturellement, il escalade le rocher qui lui permet d’accéder à un autre espace. Il ne sait pas encore qu’il s’agit d’une propriété privée très bien gardée par une chienne qui ne va pas hésiter à lui planter ses crocs dans le bras. Derrière Lana, une femme, Hélène. Il est subjugué par sa beauté et foudroyé par la passion amoureuse. Une nouvelle page de sa vie reste à écrire, pour le meilleur, à moins que ça ne soit pour le pire !
Ce roman commence avec une scène de chaos, je vous en livrerai prochainement les premières lignes, elles sont tout à fait saisissantes. À partir de là, tout peut arriver. Vous naviguez à vue. Ce roman est un thriller psychologique parfaitement réussi.
Comme j’ai aimé ces passages où Alain GIORGETTI sublime la nature. Il nous livre des pages éminemment sensorielles. J’ai humé les parfums, j’ai frissonné de l’humidité des sous-bois, j’ai écouté les chants des oiseaux, j’ai vibré quoi !
Il y a aussi des pages d’une profonde beauté pour décrire le sentiment amoureux et l’amour, quelle merveille !
Je crois que le baiser, l’art du baiser est à placer au sommet de la pyramide des gestes amoureux. Comme premier abord, comme première ouverture, comme premier voyage dans le corps de l’autre, ce que j’ai ressenti à cet instant précis s’est renouvelé chaque fois. Supérieurement. Délicieusement. Miraculeusement chaque fois entre ses bras. P. 57-58
Et puis, il y a le rapport à l’art. J’ai été fascinée par la révélation, dans la création, d’une autre dimension de la personnalité que celle de la vie quotidienne, que celle dévoilée aux proches, un peu comme si un être nouveau émergeait, une forme de (re)naissance.
C’est beau, Nicolas, avait dit Sarah lors de ma première exposition quelques années auparavant. C’est toujours beau ce que tu fais, un peu trop beau, même. Mais tu n’y es pas, Nicolas ! Je ne sais pas comment dire. Ce n’est pas complètement toi. P. 53
Mais ce livre ne serait rien sans la tragédie qui traverse l’ensemble du roman. Là je ne vous dirai rien
La plume d'Alain GIORGETTI est ciselée, les personnages puissants, l'histoire glaçante.
Si vous passez sur Toulouse d'ici le 29 juillet 2023, je vous conseille de vous arrêter à la médiathèque José CABANIS.
J'y ai découvert une magnifique exposition faite de créations de Philippe UG.
Vous connaissez les livres Pop-up avec leurs pages découpées qui se déplient à l'envi et vous offrent un décor en 3D.
Philippe UG est l'un des créateurs les plus remarqués du genre. Il est graphiste, il est dit sculpteur de papier, joli, non ?
J'ai personnellement choisi cet "Arbre aux oiseaux", c'est ma #lundioeuvredart. Elle est présentée, là, en grand format, mais vous pouvez la retrouver dans le livre jeunesse "Drôle d'oiseaux".
L'envolée est flamboyante, les couleurs chatoyantes, comme j'aime.
Elle stimule l'imaginaire, une invitation à lâcher prise avec le quotidien et se laisser séduire par la beauté de la composition. Petits et grands succombent.
Si vous ne connaissez pas encore l'univers artistique de Philippe UG, mariant à merveille littérature et sculpture, la consultation de son site s'impose. Vous y découvrirez quelques vidéos qui donnent à voir le talent de l'artiste.
Ma #poesiedulundi, je l'ai choisie pour illustrer ce week-end de Pâques 2023, un week-end de printemps, un week-end ensoleillé, un week-end qui donne envie de se ressourcer auprès de Dame Nature en pleine ébullition. Les bourgeons sortent, les fleurs jaillissent, au sol comme sur les branches des arbres, les oiseaux chantent, la saison du bonheur a sonné, réveillez-vous !
J'ai découvert "Printemps qui vient...", un texte écrit en 2009 par une femme, Elodie SANTOS.
Vous trouverez bien peu d'informations sur elle sur internet. Peu importe finalement, le plus important est bien de se laisser porter par la délicatesse des mots, la puissance des phrases, l'énergie et l'inspiration qu'engendre cette (re)naissance.