Alain BUJAK est chargé de photographier une résidence Adoma en 2008-2009 à Dreux.
C'est là qu'il rencontre Abdesslem.
Entre eux s'établit une relation axée sur la transmission, celle de l'Histoire de France et le rôle joué par les hommes des colonies françaises pendant la guerre.
Ce n'est pas Alice ZENITER qui me démentira, nous ignorons des pans entiers de notre Histoire, elle concourt d'ailleurs elle-même à combler nos lacunes dans le domaine.
Alain BUJAK assure lui aussi la mémoire d'hommes au service de... la France. Le sort des tirailleurs marocains nécessite d'être appris aux jeunes générations.
Parce qu'Alain BUJAK refuse que l'histoire d'Abdesslem tombe dans l'oubli, il confie son scénario à Piero MACOLA pour le dessiner. Quelle plus belle idée ?
Les illustrations sont parfaitement réussies. Elles traduisent la tristesse d'un homme désabusé, d'un homme isolé de sa famille, exilé de sa terre qui "sent si bon que tu as envie d'en manger !".
J'ai beaucoup aimé la dernière partie qui donne l'authenticité nécessaire à cette histoire, des photographies d'Abdesslem dans son pays, avec ses proches. Elle traduit aussi ce qu'est devenue la relation d'Alain BUJAK et Abdesslem, la force des liens qui se sont établis entre les deux hommes au fil du partage des souvenirs.
Cette BD, je la conseille à tous, ados, adultes. Nul doute qu'elle va contribuer, à sa mesure, à lever le voile sur des faits historiques que tous ont à connaître. Le 9e art permet de se les approprier, qu'il en soit remercié.