2025-01-14T07:00:00+01:00
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2025-01-13T20:33:32+01:00
Nouveau spectacle de Norah HAMZAWI
Ma #lundioeuvredart, je l'ai choisie dans le registre des arts vivants.
J'ai opté pour le dernier spectacle de Norah HAMZAWI, son troisième, et croyez moi, elle est bien vivante !
La quadra était au Centre des Congrès Jean Monnier d'Angers samedi soir (merci petit Papa Noël !), de quoi faire salle comble.
On a tous beaucoup ri, les hommes, un peu, les femmes, à la folie.
Norah HAMZAWI raconte sa vie le temps d'une soirée, 1h20 quasiment sans respirer.
Les anecdotes sont croustillantes.
Tout y passe, depuis les névroses jusqu'à la baisse de libido en passant par la vie à deux, en cuisine, devant la télé, sur son smartphone, bref, la vie quotidienne est ce terrain de jeu dans lequel beaucoup d'entre nous nous sommes reconnu.e.s., certains, certaines, plus que d'autres !!!
Le ton est décomplexé, le débit de parole ahurissant, la portée des mots jubilatoire.
Dans la morosité ambiante, elle (sur)vit grâce aux "bulles de joie" de son quotidien, ces petits plaisirs qui font qu'on trouve subitement la vie belle. J'aime bien la formule, je crois que je vais l'adopter.
Si vous ne l'avez pas encore vue, c'est le moment de vous déplacer (ou si vous êtes comme son mec, peut-être opterez vous pour un podcast !), l'entrée en matière est si prometteuse que vous vous surprendrez bientôt à chercher la représentation de son one-woman-show près de chez vous, j'en suis persuadée.
2025-01-09T06:00:00+01:00
Les braises de Patagonie de Delphine GROUÈS
Premier coup de de l'année 2025 : "Les braises de Patagonie" de Delphine GROUÈS.
Que de chaudes larmes ont coulé une fois le roman refermé. Cette lecture m'a transportée, elle m'a profondément émue, elle m'a étreint le coeur.
Tout commence avec une scène cataclysmique, la Patagonie, terre des ancêtres de Valentina, n'a jamais paru aussi hostile à l'être humain. Mais Valentina ne lâchera rien. Elle fait partie de ces femmes qu'une tradition patriarcale ne saurait arrêter. À la vie à la mort ! D'origine Mapuche, Valentina, médecin à Santiago, est en mission pour La Croix Rouge auprès des travailleurs de la Société d'exploitation de la Terre de Feu. Nous sommes en 1950. Elle va de site en site, à cheval. Elle est accompagnée dans son périple de Tcefayek, une Kawésqar, une survivante du peuple indien, désormais cantonné dans une réserve. Et puis, il y a Luis. Le jeune homme de 24 ans vient d'enterrer sa mère, une femme d'une cinquantaine d'années, Il vivait au Havre avec elle, sa seule famille. Avec le règlement de la succession, le notaire lui dévoile que sa mère s'était mariée en 1973 à Talca au Chili. Nous sommes en 1998. Il décide de tout quitter à destination de l'Amérique du Sud en quête de ses origines, sa mère ne lui avait jamais rien révélé de sa vie d'avant. Sous la plume vertigineuse de Delphine GROUÈS, ces destins partageront quelque chose en commun, une histoire familiale des plus rocambolesques avec, en toile de fond, la dictature chilienne.
Vous le savez peut-être, les coups de coeur sont pour moi les plus difficiles à présenter, tellement les émotions sont fortes. Je n'ai qu'une envie, vous voir le lire !
Je vais toutefois essayer de vous en résumer les grandes lignes.
D'abord, ce roman, c'est une ode à la nature, personnage à part entière. Elle peut être aussi apaisante que tempétueuse. Vous allez ressentir le toucher soyeux de la robe d'un poulain, la force du vent aussi. Et puis, il y a la présence de l'eau. Elle est partout, sur la côte, dans les lagunes, les torrents, les cascades. Sous la plume de Delphine GROUÈS, elle fait l'objet de descriptions sublimes.
Le lac chanta avant de se laisser apercevoir. Son clapotis résonnait. Les vagues de cristal les accueillirent. Les galets bruns et dorés étincelaient, ballottés par les courants des fonds. Les ibis à tête noire se laissaient bercer par les houles aériennes. P. 114
Et puis, ce roman, c'est aussi une galerie de femmes puissantes, des portraits tous aussi glorieux les uns que les autrse !
Il y a Valentina bien sûr, cette femme médecin qui affronte le climat comme le genre humain pour soigner les plaies des corps. Il y a Tcefayek aussi, cette femme meurtrie par l'extermination de son peuple indien qui perpétue ses traditions avec des bains dans les eaux tortueuses de la côte chilienne, au contact des animaux marins. Il y a la mère de Luis, aussi, une femme au parcours torturé. Il y a Sara BRAUN, encore, l'une des fondatrices de la Société d'exploitation de la Terre de Feu faisant d'elle l'un des plus grands employeurs du Chili. Elle aussi connaissait l'ignominie des hommes, poussée à l'exil depuis la Russie en raison de ses origines juives. Elle décède à l'âge de 93 ans, en 1955. Il y a encore Gabriela MISTRAL, féministe, poétesse chilienne sacrée par le Prix Nobel de Littérature en 1945, elle qui a vécu enfant dans la pauvreté mais à qui l'école permettra d'accéder à la profession d'enseignante. Elle décède à l'âge de 68 ans en 1957.
Qu'elles soient de fiction ou bien réelles, faisant l'actualité de tout un pays, Delphine GROUÈS leur rend un vibrant hommage pour leur force, leur courage, leur bravoure et leur audace.
Quelle plus belle illustration que la naissance de Rosa... la scène d'une éblouissante sororité !
Tcefayek aida la jeune femme à s'accroupir contre la charpente tandis que Valentina lui soutenait le dos. Les braises craquaient dans la cheminée et dessinaient des danses affolées sur leurs visages. Tcefayek chantait des notes qui résonnaient comme des cuivres. Juana se tordit en un hurlement, Tcefayek chanta encore plus fort, Valentina pétrit le ventre tiraillé, calma la mère d'encouragements chuchotés, Tcefayek posa sa main sur celle de Valentina, les vibrations la firent frémir, le bébé tapait des pieds in utero tel un nageur englué dans des algues sous-marines, le ventre roula, le chant s'adoucit, Juana gémit, la dernière poussée, la dernière, Valentina reçut le nouveau-né entre ses mains, première respiration, c'était une petite fille, premiers pleurs. P. 39-40
Les femmes donnent la vie !
Face à elles, il y a des hommes, avides de pouvoir et de richesse, dont la sauvagerie et la barbarie sont sans limite.
Ils voulaient engloutir des territoires entiers, les territoires des ancêtres, pour produire de l'énergie, encore de l'énergie, toujours plus d'énergie. Et les terres enlisées, les fleuves détournés, les villageois expulsés, et pour quoi ? P. 159
L'histoire de l'Amérique du Sud, et du Chili en particulier, témoigne de tragédies humaines.
Dans ce roman, l'écrivaine relate de grands événements, de révolution et de rébellion.
Il est aussi question de leur rayonnement sur les générations suivantes, comme un flux toxique empruntant la voie des vaisseaux sanguins.
J'ai bien sûr été captivée par le personnage de Luis, le gringo dont les traits du visage témoignent d'un lien de parenté avec le peuple chilien. J'ai aimé partir à la découverte de la Cordillère, j'ai aimé aussi ces moments de révélation, loin du bruit du monde.
Les secrets les mieux gardés ne sauraient résister à l'irrépressible besoin des descendants de connaître les détails de l'existence meurtrie de leurs ancêtres.
Celui de Tcefayek m'a bouleversée. Delphine GROUÈS aborde ainsi le registre des âmes blessées à travers le regard d'une femme qui a tout vu.
Elle cherchait les souvenirs, les galets foulés avec sa famille, la baie où s'était échouée une baleine, le dernier festin avant que tout ne s'écroule. Une quête vouée au désespoir. Rien sur son visage ne laissait percevoir sa détresse. Uniquement les épaules qui se courbaient vers la poitrine, comme si elles tentaient de protéger le cœur. P. 106

2025-01-07T07:00:00+01:00
Le Bouquiniste Mendel de Stefan ZWEIG
Si les livres ont ce pouvoir d'évasion sur le bouquiniste Mendel, il y a une autre finalité que veut traiter Stefan ZWEIG, celle de la postérité.
A quoi bon vivre, si le vent sur nos talons efface toute trace de notre passage ? P. 38
J'étais agacé, comme nous le sommes toujours à chaque fois qu'une quelconque défaillance nous fait constater l'insuffisance et l'imperfection de nos capacités mentales. Mais je ne renonçais pas à l'espoir de pouvoir encore reconquérir ce souvenir. Je le savais bien, il me suffisait de trouver un minuscule hameçon, car ma mémoire est si étrange, bonne et mauvaise à la foi, têtue, capricieuse, puis à nouveau incroyablement fidèle ! P. 19
2025-01-04T12:50:53+01:00
Deux femmes et un jardin d'Anne GUGLIELMETTI
1ère de couverture du livre associée à une jolie carte illustrée de https://piponino.com/, un cadeau de qui se reconnaîtra !
En revanche elle savait que les mots que cette maison lui inspirait ne lui avaient jamais été familiers. Qui, au cours de son existence, lui avait parlé de délicatesse et de beauté, qui ou quoi les avait incarnées, et où et quand leur mystérieuse force agissante aurait-elle pu la subjuguer comme elle l'était ce soir-là ? P. 54
Si Mariette arrive en Normandie en automne, sous la pluie, c'est bien au printemps qu'elle s'enivrera de l'éclosion des fleurs. Les descriptions d'un environnement bucolique sont sublimes, à l'image de celle des coquelicots, l'occasion d'un petit clin d'œil à Alexandra KOSZELYK...
Tous avaient une légèreté incomparable. Tous s'entendaient à danser dans l'herbe sous le moindre souffle du vent. [...] Aux derniers jours de mai, le jardin célébrait la plus éphémère, la plus champêtre, la plus modeste des floraisons : quatre pétales rouge feu, noués à une mince tige par une mouche de velours noir, et qui, une fois tombés, découvraient une petite capsule finement côtelée, pour l'heure hermétiquement close, semblable à celle du pavot." P. 80
[...] préférât vivre comme elle vivait, donnant le temps et les forces qui lui restaient à un jardin, à une maison, dans lesquels elle prenait aussi le temps de contempler, d'admirer, de goûter ce qui lui était offert en retour, et qui était beaucoup plus que ce qu'elle avait jamais reçu ou espéré recevoir, si bien qu'elle n'avait besoin de rien d'autre que ce qu'elle avait déjà... P. 108-109
2025-01-03T07:00:00+01:00
Mauvais œil d'Etaf RUM
Mais notre histoire coule dans nos veines. Cela au moins, ils n'arriveront jamais à nous en déposséder. Tant que nous continuerons à nous raconter nos vies, notre histoire vivra dans les mémoires. P. 253
Mais ce roman, plus que tout, c'est un personnage, celui de Yara, une femme blessée, une femme victime de croyances, une femme moderne, une femme puissante aussi. Ce roman, c'est un parcours initiatique, porté par une formidable amitié, c'est le parcours d'un personnage de fiction, à moins que ça ne soit celui de l'écrivaine elle-même. Etaf RUM, dont je découvre la beauté de la plume, semble s'être largement inspirée de son itinéraire pour tracer la voie de Yara, une voie qui souffle comme un vent d'espoir en faveur d'un épanouissement personnel, largement empreint du pouvoir des arts.
Mais d'autres jours, son ancienne douleur bouillonnait à la surface pour des raisons qui n'étaient pas toujours très claires. À ces moments, elle s'asseyait, seule, et se réfugiait en elle-même. Puis elle s'en sortait par l'écriture, se servant des mots pour se recoudre, point après point. Son carnet était l'ancre qui l'empêchait de dériver quand la tempête se levait. P. 402
2025-01-02T07:00:00+01:00
Le Regard d'Aurea d'Isaac AZANCOT
2025-01-01T07:00:00+01:00
Belle année 2025
A chaque nouvelle année, l'émergence d'un coeur.
Il y a eu celui de
Cristina SAMPAIO en 2024
Aleksandra SOBOL en 2023
Botero Pop en 2022
Marie MONRIBOT en 2021
Banksy en 2020
Nicolas PICHON en 2019...
En 2025, il y aura celui découvert au gré d'une promenade au Clos Lucé d'Amboise, la dernière demeure de Léonard DE VINCI que j'ai eu le bonheur de visiter en juillet dernier.
C'est donc un coeur végétal qui ornera mes coups de coeur de l'année, une création que l'on doit j'imagine aux jardiniers du site.
Derrière cette photographie, il y a la symbolique de la nature, du vivant... de ce qui m'attire tout particulièrement, comme vous peut-être aussi.
Confucius disait :
La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents.
Je vous souhaite une très belle année 2025 !