Coup de ❤️ pour ce roman jeunesse, "Le reste du monde", signé Alexandra KOSZELYK aux Editions La Doux.
De cette écrivaine, vous connaissez déjà, dans la collection adultes : "À crier dans les ruines", "La dixième muse", "L'Archiviste" et "Pages volées", tous Aux Forges de Vulcain que j'ai adorés, et puis "Le sanctuaire d'Emona", un roman jeunesse de la Collection R de Robert Laffont.
Vous savez aussi que j'admire tout particulièrement cette plume. Vous ne serez donc pas étonnés de découvrir que mon coeur a, une nouvelle fois, fait boum !
Nous sommes en Ukraine, dans la région de Kharkiv. En pleine nuit, lors d'une alerte à la bombe, Alya, 17 ans, décide de désobéir à sa mère. Plutôt que de descendre à la cave se protéger, elle préfère partir en courant retrouver Babcia, sa grand-mère qui vit seule dans sa maison. Elle la découvre en état de choc. La jeune fille gardera le souvenir de cette nuit comme l'une de ses dernières passées dans son pays. Son père est militaire. Elle ne l'a quasiment pas vu depuis 8 ans qu'il est en mission pour protéger les frontières d'un territoire menacé par la Russie. Avec l'invasion, les cartes sont rebattues. C'est au tour de sa mère d'être appelée. Le fils aîné, Mykola, lui est attendu au front. Dès lors, sa mère décide de faire quitter le pays à ses deux filles, Alya s'occupera de sa petite soeur Oksana. Toutes les deux prennent la direction de la France. Là commence leur nouvelle vie.
Ce roman jeunesse, c'est d'abord une immersion dans le pays d'origine de l'écrivaine qui, depuis le 24 février 2022, s'oppose à l'oppression russe. C'est une manière pour Alexandra KOSZELYK de contribuer à l'effort de guerre. Ecrire sur son pays est un moyen de RESISTER.
Si les adultes usent de leurs armes, les enfants, eux, se retrouvent parfois condamnés à quitter le territoire. Dès le 16 mars 2022, les ministres de l'éducation européens ont lancé une opération de coordination de l'accueil des élèves ukrainiens et de leur scolarisation. À travers des personnages de fiction, Alexandra KOSZELYK rend compte de réalités, les difficultés pour les associations de répondre aux besoins de chacun, celles des jeunes de réaliser leurs apprentissages en terre étrangère.
Pour Alya et Oksana, c'est une toute nouvelle vie qui commence. Séparées de leur famille, elles sont confrontées aux souffrances de l'exil. Elles doivent, encore, affronter la pression de l'humain, là, des élèves de leur âge qui font de leurs différences un objet de harcèlement à l'école.
Mais Alya, comme ses parents, incarne la résistance. Elle va puiser dans ses ressources la force de se battre pour avancer, à commencer par la langue, un sujet cher à l'écrivaine. Comme j'ai aimé la voir évoquer l'ukrainien à travers Babcia :
Elle nous a transmis l'amour de cette langue : c'est celle de notre famille, la voix de l'affection et des caresses. P. 20
Et puis Alya va faire connaissance avec Otavio. Une même passion les unit : la photographie, cette discipline artistique qui lie Alaa à sa grand-mère restée au pays. Alexandra KOSZELYK choisit de perpétuer les pratiques argentiques. Quelles plus belles descriptions que de voir deux jeunes lycéens passer leur temps libre à développer leurs tirages dans des bains dont eux seuls connaissent la subtilité des mélanges.
L'unicité d'une photo tient aussi aux gestes du développement, au temps du bain, au toucher. Si babcia les avait tirées, elles auraient eu un tout autre grain que celles d'Otavio ou les miennes. C'est sous les doigts de l'artiste que le négatif se révèle, devient positif et visible. Il y a tout un travail avec l'argentique que le numérique ne permet pas, toute une créativité que le progrès technologique ne permet plus. P. 187
Si la photographie permet d'immortaliser un certain regard, encore faut-il lui trouver un objet. Là, je ne vous dirais rien, juste qu'Alexandra KOSZELYK revient à ses tendres amours... pour faire de ce livre un roman d'aventure.
Pari une nouvelle fois réussi, j'ai lâché prise et retrouvé mon âme d'adolescente pour me délecter de cette plume. Elle est pleine d'énergie, de chaleur humaine et d'espoir.
Enfin, la prose est précieusement mise en valeur par son écrin, des coquelicots dessinés sur le rabat d'une quatrième de couverture venant recouvrir la tranche de gouttière, l'occasion de saluer le travail de Camille GAUTRON, graphiste. Merci aux éditions La Doux pour ce très joli cadeau.
L'abandon de ces lieux a livré les clés à une nature folâtre, revenue sans appel, libre de toute main humaine. P. 220
pour faire de ce livre un roman d'aventure.
Quant à la fin, elle est juste... sublime.
Pari une nouvelle fois réussi, j'ai lâché prise et retrouvé mon âme d'adolescente pour me délecter de cette plume. Elle est pleine d'énergie, de chaleur humaine et d'espoir.
Enfin, la prose est précieusement mise en valeur par son écrin, des coquelicots (tiens tiens !) dessinés sur le rabat d'une quatrième de couverture venant recouvrir la tranche de gouttière, l'occasion de saluer le travail de Camille GAUTRON, graphiste.
Merci aux éditions La Doux pour ce très joli cadeau.

/image%2F1400564%2F20250930%2Fob_7c2435_le-reste-du-monde-coup-de-coeur.png)
/image%2F1400564%2F20240318%2Fob_e333e2_img-5092.jpg)
/image%2F1400564%2F20240318%2Fob_63db2a_img-5093.jpg)
/image%2F1400564%2F20240318%2Fob_72b5e4_img-5095.jpg)
/image%2F1400564%2F20240113%2Fob_0519a2_photo-helenk-pascalecholette-hd-207.png)
/image%2F1400564%2F20221102%2Fob_575a04_c934c7b5-072f-46d2-9668-ed11b52cc499.jpeg)
/image%2F1400564%2F20210505%2Fob_7ceb8b_ecd3ff05-1f8d-4b6a-a6a6-43e286db148f.jpeg)
