Traduit du coréen par Keum Suk GENDRY-KIM et Loïc GENDRY
Futuropolis
La BD « L’attente » de Keum Suk GENDRY-KIM est profondément émouvante. Je l’ai découverte en bibliothèque, elle me tendait les bras. C’est ma #mercrediBD !
Je ne connaissais rien ou si peu du passé de la Corée, un territoire longtemps japonais. Et puis il y a eu l’arrivée des communistes à la fin de la seconde guerre mondiale. Ils ont fait prisonniers des japonais pour les faire travailler dans leurs usines. En 1950, la guerre éclate.
Cette BD se veut historique. Merci à Keum Suk GENDRY-KIM de mettre des mots sur la grande Histoire, de faire en sorte que chacun se l’approprie pour ne jamais l’oublier. Elle concourt ainsi à la mémoire d’hommes et de femmes, d’un territoire aussi.
Elle évoque la vieillesse confrontée au modernisme. Les villes changent, les anciens ne reconnaissent plus les lieux. Il y a le numérique, ils ne réussissent pas à s’approprier les fonctionnalités du smartphone…
Elle parle aussi de la condition des femmes il y a une petite centaine d’années. L’école leur était interdite, tout comme le riz blanc à table, réservé aux hommes. Les mariages étaient arrangés…
Et puis, il y est question d’exil. Keum Suk GENDRY-KIM s’est inspirée de faits reels, des temoignages de sa mère et de deux inconnus pour retracer le départ des Coréens du Nord. De nombreuses familles, des réfugiés, sont arrivées dans le Sud. Malheureusement, lors du trajet, confrontés au froid, aux bombardements… certains sont morts, d’autres se sont perdus. Pour ces derniers, le gouvernement organise depuis 2018 des retrouvailles. Certains ne se sont pas revus depuis 60 ans. Malheureusement, le temps que les autorités les organisent pour tous, nombreux sont ceux qui voient leur espoir réduit à néant.
A travers le parcours des Coréens, l’autrice souhaite faire du sujet des réfugiés un traitement universel. Chaque fois, c’est la même histoire… celle de la guerre !
L’arbre est très présent dans les représentations de l’illustratrice, émouvant à l’envi.
Elle choisit pour ce sujet grave de rester en monochrome. Construit en 10 chapitres, le récit alterne des éléments historiques avec le présent. C’est ingénieux et parfaitement réussi !
T livres ? T arts ? Je ne choisis pas ! La BD est présentée devant la sculpture monumentale réalisée par Igor MITORAJ bien connue des Angevins. L’artiste d’origine polonaise s'intéresse exclusivement à la figure humaine. Il traite de la fragilité de l'Humanité. Bien vu, non ?