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Articles avec #mes bd catégorie

2023-11-15T07:00:00+01:00

Transitions d’Elodie DURAND

Publié par Tlivres
Transitions d’Elodie DURAND

Delcourt Mirages

 

Ma #mercrediBD c’est un roman graphique : « Transitions » d’Élodie DURAND.

 

Dès l’introduction, Élodie pose le cadre, le récit illustré est le fruit d’un savant équilibre entre réalité et fiction. Effectivement, il est écrit à partir à partir du journal d’Anne MARBOT, enfin, un peu plus que ça puisqu’Élodie DURAND et Anne MARBOT se sont côtoyées pendant 3 années.

 

Elles nous racontent ce qu’est la transidentité. 

 

Cette BD prend des formes aussi variées que peuvent l’être les individus, voire la diversité que peut représenter chaque individu. Nous ne sommes pas contraints d’être le.la même toutes les heures d’une journée, tous les jours d’une année. Les possibles sont infinis. La notion est subtile mais tellement inspirante. Élodie DURAND joue avec les illustrations, tantôt en monochrome, tantôt en version colorée, souvent en relatant l’histoire d’Anne MARBOT, parfois en convoquant des sources documentaires et d’archives. 

 

Et puis, il y a des éléments sémantiques qui viennent renforcer le propos sur la pluralité du genre (la binarité de genre, le fluide ou genderfluid, le non binaire ou genderqueer, agenre, cisgenre, multigenre…), de quoi nous éclairer sur les différences justement.

 

Enfin, il y a l’histoire d’Anne MARBOT. J’ai été personnellement très touchée par le regard de la mère sur sa fille. Elle réalise un sacré parcours, bravo. Quelle ténacité et quels résultats, pouvoir comprendre réellement sa fille !

 

Cette BD est à faire circuler sans modération. Quelle belle idée les bibliothèques municipales d’Angers ont eu de l’acheter pour en assurer sa promotion auprès de ses abonnés !

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2023-11-08T07:00:00+01:00

Jours de sable d’Aimée DE JONGH

Publié par Tlivres
Jours de sable d’Aimée DE JONGH

Dargaud

 

Ma #mercrediBD c’est un roman graphique conseillé par une lectrice du café littéraire des Justices (bibliothèques municipales d’Angers) : « Jours de sable » d’Aimée DE JONGH.

 

Nous sommes en 1937 aux Etats-Unis. John Clark, 2e du nom, a 22 ans. Comme son père, il est photographe. Il est embauché pour une mission spécifique, photographier les familles du « No man’s land » appauvries par la « Dust bowl », ces tempêtes de poussière qui anéantissent tout sur leur passage. Il quitte New York pour l’Oklahoma, Le Panhandle.

 

Le jeune photographe découvre une terre asséchée par le climat et la main de l’homme. Les nouvelles formes d’exploitation du sol pour l’agriculture ont généré des poussières qui, cumulées à une dizaine d’années de sécheresse, ont modifié l’environnement. 

 

Les impacts sont directs sur la santé, entraînant la mort des plus fragiles.

 

Et puis, il y a la misère. Les paysans perdent leurs récoltes, leur revenu s’envole au gré du vent, générant une migration massive vers la Californie. Souvenez-vous, « Les raisins de la colère » de John STEINBECK s’en inspiraient.

 

C’est à cette époque qu’est prononcée la loi pour le rapatriement des Mexicains dans leur pays. Tous les saisonniers quittent le territoire. Le besoin de main d’oeuvre rend la région attractive mais l’afflux est disproportionné laissant exsangue les populations. 

 

Vous vous souvenez peut-être de ce cliché ? « Migrant women »,  Florence OWENSTHOMPSON, une mère de 7 enfants, qui pose pour pour Dorothea LANGE. C’est la photographie la pluie reproduite au monde. 
 

 

La transition est toute trouvée avec l’évocation de cette discipline artistique. Aimée DE JONGH explore la photographie documentaire qui a donné lieu, de 1937 à 1942, par la « Farm Security Administration » à une campagne visant à montrer aux Américains la pauvreté d’une partie de leurs congénères. L’occasion est toute trouvée d’évoquer le « crâne ambulant » d’Arthur ROTHSTEIN. L’artiste avait jugé bon de le mettre en scène, une instrumentalisation qui ruinera sa carrière.

 

Si vous voulez aller plus loin et découvrir le voyage de l’autrice, rdv sur son site.

 

Le graphisme de la BD est très soigné, profondément émouvant, sur des planches colorées en pleine page. 

 

Cette BD est une pépite. Elle a reçu le « Prix des Libraires de BD » en 2022.

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2023-09-27T06:00:00+02:00

L’onde DOLTO tome 2 de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

Publié par Tlivres
L’onde DOLTO tome 2 de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

Dans ce 2d tome de « L’onde DOLTO » de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO, les émissions de radio sont confortées au détriment des consultations. Il devenait très compliqué d’avoir une vie privée sans que les 2 champs d’intervention n’interfèrent !

 

J’ai retrouvé le graphisme qui m’avait tant plu dans le tome 1.

 

Mais plus que tout, ce que j’ai aimé c’est de revisiter une histoire pas si ancienne et de regarder des sujets avec le filtre des années 1970.  Alors que l’inceste faisait clairement l’objet de prises de parole de Françoise DOLTO (on peut s’interroger aujourd’hui du pourquoi ces conseils n’ont pas été entendus !), d’autres thèmes étaient abordés sans que les mots ne soient posés. Je pense à la charge mentale par exemple, mais aussi le harcèlement scolaire. Peut-être que les termes de vocabulaire n’existaient pas encore…

 

Et puis il y a cette approche des divorces et de la garde alternée, du handicap, de l’adoption, de l’homosexualité…

 

J’ai découvert qu’après avoir reçu de nombreux courriers de parents, Françoise DOLTO a consacré beaucoup de son temps à apporter des réponses à des adolescents. C’était un peu comme une grand-mère que certains n’avaient pas.

 

Il faut dire que Françoise DOLTO affichait une grande modernité dans le propos ! Elle était pleine d’énergie et usait du trait d’humour quand elle le jugeait utile. 

 

Cette BD est vraiment très inspirante. 

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2023-09-20T19:06:07+02:00

L’onde DOLTO de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

Publié par Tlivres
L’onde DOLTO de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

Editions Seuil Delcourt

 

D’après « Lorsque l’enfant paraît » de Françoise DOLTO

 

Tout commence en 1976. France Inter sollicite Françoise DOLTO, psychanalyste, pour une émission de radio sur la base de ce qu’elle a pratiqué sur Europe 1. Si au début, elle ne souhaite pas renouveler l’expérience, sa fille, médecin, et le directeur de Radio France,  réussiront pourtant à la convaincre de reprendre le micro. Elle travaillera avec Jacques PRADEL sur un créneau de 10 minutes dans le cadre du programme « Le temps de vivre ». Elle laisse un patrimoine exceptionnel dans le domaine.

 

Cette BD est en 2 tomes. 

 

Séverine VIDAL et Alicia JARABA, avec le concours de Catherine DOLTO, rendent un magnifique hommage à celle qui fut médecin d’éducation, un rêve de petite fille.

 

Le graphisme est particulièrement soigné, il est chaleureux et émouvant. A l’aide d’un code couleur particulier, des planches teintées de bleu, les autrices relatent les témoignages des familles. 
 

 

A l’image de ce que pouvait pratiquer Menie GRÉGOIRE pour favoriser l’expression des femmes, Françoise DOLTO donnait la parole à des parents en quête de réponse sur des questions de vie quotidienne autour de leur enfant. 

 

Des sujets tels que les cauchemars, la jalousie, le « non »… étaient soumis à l’analyse de Françoise DOLTO.

 

Si la BD rend compte des émissions de radio et des échanges en direct, elle relate aussi les conditions de leur enregistrement, les coulisses, le off quoi. Il faut savoir que Françoise DOLTO acceptait de donner de son temps à des parents qui avaient formulé leurs questionnements par écrit. La fille de Françoise DOLTO assurait la lecture du courrier pour monter l’ordre du jour des interventions.

 

Et puis il y a ce mari aimant aussi, attentionné, à l’écoute de sa femme. C’est un réalité toute la famille DOLTO qui se voit honorée dans ce 1er tome.

 

Enfin, dans les toutes dernières pages, vous trouverez les « Compléments » comme autant de repères dans la vie Françoise DOLTO.

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2023-09-13T20:33:02+02:00

L’attente de Keum Suk GENDRY-KIM

Publié par Tlivres
L’attente de Keum Suk GENDRY-KIM

Traduit du coréen par Keum Suk GENDRY-KIM et Loïc GENDRY

 

Futuropolis

 

La BD « L’attente » de Keum Suk GENDRY-KIM est profondément émouvante. Je l’ai découverte en bibliothèque, elle me tendait les bras. C’est ma #mercrediBD !

 

Je ne connaissais rien ou si peu du passé de la Corée, un territoire longtemps japonais. Et puis il y a eu l’arrivée des communistes à la fin de la seconde guerre mondiale. Ils ont fait prisonniers des japonais pour les faire travailler dans leurs usines. En 1950, la guerre éclate. 

 

Cette BD se veut historique. Merci à Keum Suk GENDRY-KIM de mettre des mots sur la grande Histoire, de faire en sorte que chacun se l’approprie pour ne jamais l’oublier. Elle concourt ainsi à la mémoire d’hommes et de femmes, d’un territoire aussi.

 

Elle évoque la vieillesse confrontée au modernisme. Les villes changent, les anciens ne reconnaissent plus les lieux. Il y a le numérique, ils ne réussissent pas à s’approprier les fonctionnalités du smartphone…

 

Elle parle aussi de la condition des femmes il y a une petite centaine d’années. L’école leur était interdite, tout comme le riz blanc à table, réservé aux hommes. Les mariages étaient arrangés…

 

Et puis, il y est question d’exil. Keum Suk GENDRY-KIM s’est inspirée de faits reels, des temoignages de sa mère et de deux inconnus pour retracer le départ des Coréens du Nord. De nombreuses familles, des réfugiés, sont arrivées dans le Sud. Malheureusement, lors du trajet, confrontés au froid, aux bombardements… certains sont morts, d’autres se sont perdus. Pour ces derniers, le gouvernement organise depuis 2018 des retrouvailles. Certains ne se sont pas revus depuis 60 ans. Malheureusement, le temps que les autorités les organisent pour tous, nombreux sont ceux qui voient leur espoir réduit à néant.

 

A travers le parcours des Coréens, l’autrice souhaite faire du sujet des réfugiés un traitement universel. Chaque fois, c’est la même histoire… celle de la guerre !

 

L’arbre est très présent dans les représentations de l’illustratrice, émouvant à l’envi.

L’attente de Keum Suk GENDRY-KIM

Elle choisit pour ce sujet grave de rester en monochrome. Construit en 10 chapitres, le récit alterne des éléments historiques avec le présent. C’est ingénieux et parfaitement réussi !

 

T livres ? T arts ? Je ne choisis pas ! La BD est présentée devant la sculpture monumentale réalisée par Igor MITORAJ bien connue des Angevins. L’artiste d’origine polonaise s'intéresse exclusivement à la figure humaine. Il traite de la fragilité de l'Humanité. Bien vu, non ?

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2023-06-14T17:23:21+02:00

En lutte (Les reflets du monde Tome 1) de Fabien TOULMÉ

Publié par Tlivres
En lutte (Les reflets du monde Tome 1) de Fabien TOULMÉ

Delcourt/Encrages

En 2019, Fabien TOULMÉ s’envole pour le Liban avec Mathieu DIEZ, directeur du festival de BD de Lyon et Nicolas WILD, auteur de BD. Initialement, il devait y avoir un salon du livre. Au final, il n'aura pas lieu mais les 3 hommes décideront quand même de s'y rendre. Nous sommes en pleine révolution libanaise, la thawra. Chacun pense qu’il est à la bonne place, en particulier Fabien TOULMÉ qui s’était toujours dit qu’il aimerait « faire du reportage de terrain ».

Dans les pas de Mr Guilledou, l’un de ses professeurs d’histoire et géographie qui allait sur site pour s’imprégner des réalités pour mieux les enseigner à ses élèves, Fabien TOULMÉ vivra 3 immersions dans 3 pays différents. Il nous rend compte de 3 parcours de vie, 3 femmes « en lutte ».

Évidemment, les itinéraires de ces 3 femmes, Nidal de 33 ans au Liban, Rossana de 28 ans au Brésil et Chanceline de 24 ans au Bénin, ne peuvent que susciter notre respect. Ce sont toutes les 3 des citoyennes engagées, des résistantes, des activistes qui vouent leur vie à la défense d'une cause nationale, d’intérêt général donc.

Et puis, ce sont de jeunes femmes. Elles incarnent la relève du militantisme. Elles donnent toutes les 3 une certaine couleur aux mouvements de protestation du XXIème siècle, au féminisme d’aujourd’hui, de quoi s’interroger aussi sur la place des hommes… Fabien TOULMÉ apporte quelques propositions de réponses.

Plus encore, par le biais de ces 3 réalités de vie quotidienne, Fabien TOULMÉ nous permet de mieux comprendre le monde. Il nous explique chaque fois le contexte social, politique et économique, de quoi nous éclairer aussi sur les causes de ces mouvements.

Quant aux formes, il semble que nous n’ayons rien inventé en France. Au Liban, en novembre 2019, à 20h, les concerts de casseroles résonnent de façon symbolique pour réveiller le gouvernement. Ça vous dit sûrement quelque chose…

Cette BD est une pépite, un bijou, un coup de ❤️

Il faut dire qu’elle commençait très fort avec cette citation de Mahatma GANDHI : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Inspirant, non ?

Et puis, il y a la qualité de la BD, un pavé de 340 pages pour prendre le temps de bien comprendre les choses, des polices de caractères parfaitement lisibles qui changent pour différentier le point de vue de l’auteur de ce qui se dit, des couleurs de cases qui évoluent pour distinguer le présent du passé, un graphisme qui donne à voir la sensibilité des hommes et des femmes. J’❤️ tout simplement.

Un grand "Bravo" à Fabien TOULMÉ pour cette BD ! On a bien noté qu'il s'agit du Tome 1, d'autres viendront donc !

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2023-04-19T06:00:00+02:00

L'été dernier de Jihyun KIM

Publié par Tlivres
L'été dernier de Jihyun KIM

Seuil jeunesse

 

 

En passant à côté des bacs de BD à la Bibliothèque, j’ai été attirée par cet album jeunesse, certainement à cause de son format mais aussi par l’illustration de la première de couverture, un enfant sous l’eau remontant à la surface vers la lumière.

 

Bien m’en a pris. "L'été dernier" de Jihyun KIM est un magnifique album.

 

Tout commence avec un univers urbain. Un enfant joue dans sa chambre. Il y a un chien. Et puis, dans la pièce d’à côté, d’autres personnes. Dans les pages suivantes, il y a un départ en voiture, le franchissement d’un pont, et puis, la campagne, les retrouvailles avec ce que l’on devine être des grands-parents.

 

Je dis, devine, parce ce que, dans cet album, tout est suggéré. Il n’y a pas de texte, juste des illustrations mais qu'elles sont belles. Jihyun KIM nous offre des planches pleine page, émerveillement total.

 

Les nuances de gris/bleu et le graphisme donnent beaucoup de poésie à l’ensemble.

 

Jihyun KIM, illustratrice et autrice coréenne, s’est inspirée de l’un de ses propres séjours passés au bord d’un lac, en pleine forêt, pour imaginer « L’été dernier ». Elle restitue parfaitement son émotion devant la beauté de Dame Nature et le sentiment de quiétude qui y règne.

 

Il y est question aussi de notre rapport aux animaux. Quelle plus belle image que ce mimétisme de l'enfant et du chien.

 

 

Cet album est à découvrir à tout âge, il est très esthétique et inspirant. C’est une très belle invitation à la contemplation.

 

Je suis littéralement tombée sous le charme de l'univers artistique de Jihyun KIM. Souhaitons lui le succès qu'elle mérite, elle livre ici son premier album. 

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2023-04-12T06:00:00+02:00

Ce que nous sommes de Zep

Publié par Tlivres
Ce que nous sommes de Zep

Rue de Sèvres édition

Cet album fait partie de la sélection du Prix BD Cezam 2022-2023.

Alors que ChatGpT fait couler beaucoup d’encre dans les médias au point que quelques grands acteurs du numérique en viennent à demander une pause dans les évolutions technologiques, Zep nous invite à nous projeter en 2113.

Là, les hommes et les femmes vivent virtuellement des expériences de vie, ils avalent des gélules aux saveurs variées à la place de repas… Tous ceux qui vivent dans la ville protégée sont connectés à un data brain jusqu’au jour où une défaillance du système met un être K.O.

Ce que nous sommes de Zep

Cette BD est saisissante.

Il y a d’abord le sujet bien sûr. L'intelligence artificielle (IA) fait naître les plus grandes espérances comme les plus grandes peurs. Il y a ceux qui sont offensifs, s'y confrontent pour en faire une force, il y a ceux qui sont défensifs, l'ignorent et la subiront, un jour ou l'autre, la question ne repose maintenant que sur l'échéance.

De quoi l'IA est-elle capable ?

Zep prend le parti d'explorer ses effets sur l'humain. Il l'imagine augmenté, à moins qu'il ne devienne assisté. La projection d'un avenir avec des émotions programmées sur commande me fait froid dans le dos, je dois bien l'avouer.

Il y a la dimension individuelle, mais aussi la dimension collective. Zep découpe le territoire et instaure une frontière entre la ville protégée et le  reste, ce qui ressemble peu ou prou à la ville connectée (parfois dite intelligente) et les zones blanches. Plus encore que de vivre personnellement assistée par une machine, ce que je crains le plus c'est la construction d'un mur, la notion de camp et des effets de ségrégation, de droits attachés à un territoire avec les nantis et les exclus. Cette BD me rappelle le roman de Jean-Christophe RUFIN, "Globalia", un petit bijou dans le genre de la dystopie ou du roman d'anticipation. L'auteur y distingue les "zones sécurisées" des "non-zones". Nous n'en sommes pas très loin.

Ce que nous sommes de Zep

Pour nourrir ses travaux, Zep, le père de Titeuf, bien connu des fans de BD, s’est nourri pour cet album des travaux d’un médecin et neuroscientifique, Pierre MAGISTRETTI. Il va sans dire que le propos tient la route et qu'il est intéressant qu'on y regarde à deux fois !

Et pour servir le scénario, il y a le graphisme. Là, j'ai plutôt retrouvé les albums que je lisais pendant mon adolescence, ou bien ceux de mes enfants, avec des planches composées dans une version traditionnelle avec des cases. Peut-être le moyen de conforter l'idée du mur, des séparations entre tous... heureusement toutefois, Zep est un scénariste et illustrateur profondément humain, il nous livre une chute pleine d'espoir.

J’ai beaucoup aimé cet album. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses !

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2022-06-08T11:43:53+02:00

Malgré tout de Jordi LAFEBRE

Publié par Tlivres
Malgré tout de Jordi LAFEBRE

Ma #mercrediBD, c’est une nouvelle référence du Book Club !

 

Si vous cherchez une histoire d’amour tendre et délicate, un brin fantasque, je crois que l’œuvre de l’auteur espagnol, Jordi LAFEBRE, « Malgré Tout » aux éditions Dargaud, pourrait vous plaire.

 

La première originalité repose dans le scénario qui commence par la fin, la fin de quoi, de la vie d’Ana et Zeno.
 

C’est deux là s’aiment depuis leur jeunesse mais les événements de la vie les ont séparés.

 

Elle s’est mariée, elle a eu une fille, elle est aujourd’hui grand-mère.

 

Elle a été maire de sa commune aussi, un mandat pendant lequel son amour des autres, son altruisme, ont été rongés jusqu’à l’os.

 

Lui a été libraire. Il va bientôt faire valoir ses droits à la retraite et baisser le rideau sur sa boutique. 

 

Jordi LAFEBRE déroule le fil d’une vie pas comme les autres. Accompagné par Clémence SAPIN pour la couleur (cinquante nuances de rose), Jordi LAFEBRE nous livre un album qui diffuse du bonheur à celles et ceux qui veulent bien s’en saisir. Même le mari d’Ana, Giuseppe (pour qui j'avoue avoir un petit faible !) a choisi de le savourer, son bonheur !

 

J’ai aimé la pluralité du personnage d’Ana, le fait de reconnaître qu’une femme ne puisse être réduite à une seule de ses dimensions.

Malgré tout de Jordi LAFEBRE

Et puis, il y a le ton, charmant, en plus du graphisme, émouvant.

 

Cette BD a remporté le Prix Uderzo, l’une des plus prestigieuses distinctions du genre. Laissez-vous séduire !

Du Book club, vous aimerez peut-être aussi :

"Sidérations" de Richard POWERS

"Hamnet" de Maggie O'FARRELL

 

"Les enfants sont rois" de Delphine DE VIGAN

"Au-delà de la mer" de David LYNCH

"Le messager" de Andrée CHEDID

"L’ami" de Tiffany TAVERNIER

"Il n’est pire aveugle" de John BOYNE,

"Les mouches bleues"» de Jean-Michel RIOU,

"Il fallait que je vous le dise" de Aude MERMILLIOD, une BD,

"Le roi disait que j'étais diable" et "La révolte" de Clara DUPONT-MONOD, 

"Un jour ce sera vide" de Hugo LINDENBERG

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME,

"Il n'est pire aveugle" de John BOYNE...

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2022-06-01T20:25:42+02:00

Alice MILLIAT, pionnière olympique

Publié par Tlivres
Alice MILLIAT, pionnière olympique

Ma #MercrediBD est engagée. Elle est signée de Chandre, D. Quella-Guyot, L. Lessous et M. Millotte, "Alice Milliat, pionnière olympique aux éditions Petit à Petit. C'est Babelio, que je remercie très sincèrement, qui m’a mise sur la voie de cette militante féministe décédée dans le plus grand anonymat.

Si aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, la parité sera respectée, il n’en fut pas toujours le cas. Avec cet album, remontons aux origines.
 
Dans l’Antiquité, seuls les hommes faisaient du sport. C’est à ce moment-là que sont lancés les Jeux Olympiques dans le Péloponnèse. Tous les 4 ans, s’affrontent des hommes dans les disciplines de l'athlétisme, les sports de combat et les courses hippiques. Les femmes ne sont pas même autorisées à être spectatrices, il faut dire qu’ils pratiquent ces activités nus.
 
A Rome, seules les femmes de la haute société peuvent accéder à quelques activités sportives mais seulement de loisirs. Elles ne sont pas admises dans le champ de la compétition.
 
En 394, l’Empereur Théodose 1er interdit les Jeux Olympiques. Ils ne reprendront qu’en 1896 sous la houlette du baron, Pierre de Coubertin.
 
Les femmes devront attendre la première guerre mondiale pour se faire une place dans les entreprises, se découvrir des capacités physiques au travail et s’intéresser au sport. 
 
Alice MILLIAT fait du sport féminin son cheval de bataille. Que de combats contre le Président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques, et les hommes plus généralement, qui ne voyaient dans l’activité sportive des femmes que dépravation.
 
Elle va progressivement réussir à leur faire une place, d'abord à côté des hommes. Ils ne daignent effectivement pas leur offrir l’accès aux équipements sportifs dont ils se réservent l'usage. Les femmes sont ainsi condamnées à s’entraîner sur des sites non homologués.
 
A partir de 1922, et jusqu’en 1934, les Jeux Mondiaux Féminins alterneront avec les JO, tous les deux ans.
 
L’ensemble de l’équipe artistique fait de cette BD l’opportunité d’honorer Alice Milliat bien sûr, mais aussi les pionnières des performances sportives. 
 
A travers différents registres, la bande dessinée, le documentaire, le dessin, les extraits de journaux et les photographies… c'est une galerie foisonnante de personnages qui prend vie et s’ancre dans l’évolution de la condition féminine. Comme j’ai aimé retrouver La Garçonne !
 
Sa couverture est à l’image des albums jeunesse, qu’à cela ne tienne, il est grand temps que les enfants apprennent l’histoire d’Alice Milliat, elle dont le nom commence à s'inscrire sur les frontons des équipements et qui sera dignement honorée en 1924.

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2022-03-23T21:33:00+01:00

Florence CESTAC croquée par Catherine MEURISSE et Julie BIRMANT

Publié par Tlivres
Florence CESTAC croquée par Catherine MEURISSE et Julie BIRMANT

Dans #marsaufeminin,

il y a cet essai de Titiou LECOQ, "Les grandes oubliées", qui dresse le constat d'une volonté délibérée des hommes d'effacer les femmes de la mémoire collective,

il y a aussi des femmes qui parlent des femmes et leur assurent la postérité, à l'image de cette très belle BD de Catherine MEURISSE et Julie BIRMANT "Drôles de femmes". On est jamais mieux servi que par soi-même !!!

C'est là que j'y ai découvert un portrait tout à fait original de Florence CESTAC. Le graphisme est délicat, joyeux, plein d'humour. Quant au scénario, il est le fruit d'un entretien avec l'intéressée elle-même. On pourrait dire que l'arroseur est arrosé, là, disons plutôt que l'illustratrice et autrice de BD a inspiré ses pairs qui la croquent avec beaucoup de sympathie. Elle est croustillante à l'envi.

Florence CESTAC, vous pouvez aussi choisir d'écouter une série de podcasts de France Culture, une autre manière d'explorer la vie de l'une des pionnières du genre, militante féministe de surcroît. Un sacré personnage ! Vous serez bientôt incollable sur son parcours de vie, ses sources d'inspiration et son registre artistique. 

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2022-03-09T22:12:26+01:00

Drôles de femmes de Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE

Publié par Tlivres
En arrière plan, une toile de Nathalie-Audrey Dubois

En arrière plan, une toile de Nathalie-Audrey Dubois

Ma #MercrediBD, c’est un album tout à fait truculent, signé de deux femmes, Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE, et dédié à des femmes, 10,  des « Drôles de femmes ».

Le scénario est original. Il est organisé autour de 7 interviews de femmes, des femmes drôles, parfois malgré elles.

Tout commence avec celui de Yolande MOREAU, un bijou, un portrait tendre, émouvant.

Drôles de femmes de Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE

Et puis il y aura Maria PACOME, Anémone, Dominique LAVANANT, Amélie NOTHOMB, Tsilla CHELTON, Florence CESTAC, Michèle BERNIER, Sylvie JOLY, Claire BRETECHER.

Les entretiens sont éblouissants de sincérité, il y a de l’authenticité et une façon de croquer les personnages que j’aime tout particulièrement.

Ces femmes que j’admire chacune dans leur style, leur personnalité, ont eu des parcours chahutés. Elles ne sont pas arrivées en haut de l’affiche en claquant des doigts. Si Sylvie JOLY a eu la chance d’être soutenue par son mari…

Drôles de femmes de Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE

Les autres ont plutôt dû se construire lors de ruptures, amoureuses ou bien avec leurs parents. Dans l’après guerre et jusque dans les années 1980, faire sa place pour une femme relevait du défi. Imaginer faire du théâtre était de la folie.

Et pourtant, elles ont réussi. 

Cet album, c’est une réussite, d’abord parce qu’il met en lumière des femmes inspirantes, des femmes qui se sont affranchies des carcans de la société pour s’épanouir et se réaliser. Et puis, le graphisme vient souligner leur fantaisie, l’énergie qu’elles ont dû déployer. Il y a de la tension dans les personnages, jusque dans la police de caractères des textes. 

Merci à la délicate attention qui me l’a proposée 😉

De Catherine MEURISSE, vous aimerez peut-être aussi : La légèreté.

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2021-12-01T06:45:00+01:00

Les strates de Pénélope BAGIEU

Publié par Tlivres
Les strates de Pénélope BAGIEU

Un format cahier à la couverture toute douce. Et non, ce n’est pas un agenda mais une BD. 

Pénélope BAGIEU nous revient avec « Les strates » chez Gallimard. C'est ma #MercrediBD.

A l'âge adulte, nous sommes le fruit de tout ce que la vie nous a appris. Pénélope BAGIEU n'y échappe pas. Elle nous retrace ses plus grands souvenirs.
 
Tout commence quand elle n’a que 6 ans et demi avec l’arrivée de Fumée, un chat.

L’illustratrice croque ces moments marquants avec le naturel et l'humour qu'on lui connaît. Les planches sont bidonnantes, à moins que ça ne soit grave.

Il y a des histoires avec sa soeur, sa mère, sa meilleure amie, et les histoires d’amour... 
 
Il y a les doutes, il y a aussi tous ces petits arrangements que prennent les parents avec la réalité pour soi-disant protéger leurs enfants alors que…
 
Bref, c’est frais, spontané, truculent, plein d’énergie et pétillant. C'est aussi plein de tendresse.
 
Perso, j'ai choisi cette planche, l'occasion d'un p'tit clin d'oeil...

 

Ce nouvel album en noir et blanc est très réussi.
 
Si vous avez envie d'entendre l'artiste parler de sa carrière et cet album en particulier, je vous invite à écouter le podcast de l'interview donnée par Augustin TRAPENARD dans Boomerang du 10 novembre 2021.
 
Et puis, ne résistez pas à l'envie de faire des cadeaux originaux avec "Les Culottées", une manière de concourir à la mémoire de grandes Dames, comme Joséphine BAKER par exemple...

 

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2021-06-02T20:42:10+02:00

Il fallait que je vous le dise de Aude MERMILLIOD

Publié par Tlivres
Il fallait que je vous le dise de Aude MERMILLIOD

Il y a des sujets éminemment sensibles à aborder. Celui de l'avortement en est un que Aude MERMILLIOD se propose d'explorer dans une BD éditée chez Casterman : "Il fallait que je vous le dise".

La scénariste et illustratrice s'inspire de son expérience personnelle. Elle a 24 ans quand elle découvre qu'elle enceinte. Elle décide d'avorter. C'est son choix. Elle ne l'a jamais regretté mais elle fait part de sa grande solitude face aux émotions à ce moment précis de sa vie. Il y avait comme une incompréhension avec son entourage, ses ami.e.s, dont les réflexions lui paraissaient totalement décalées avec ce qu'elle vivait.

Sa volonté : témoigner pour être utile et rassurer celles qui ont à vivre cette douloureuse expérience. 

Le coup de crayon de la jeune femme, je ne le connaissais pas. Il est très expressif. Les planches sont réalisées dans un nuancier de couleurs pastel, plutôt chaleureuses, qui donnent un caractère profondément humain au sujet. Il s'en dégage un côté bienveillant et soutenant. C'est frais et naturel, clair et sincère.

Il fallait que je vous le dise de Aude MERMILLIOD

Et puis, il y a l'histoire, enfin, les histoires. Aude MERMILLIOD a ce coup de génie de faire se croiser deux itinéraires, le sien, en tant que femme, enceinte, inscrite dans une démarche d'interruption volontaire de grossesse, et puis, celui de Martin WINCKLER, médecin, auteur du livre "Le choeur des femmes".

Il fallait que je vous le dise de Aude MERMILLIOD

Son père, à lui, pratiquait des I.V.G. clandestines. Il a donc été bercé par la démarche. Pour autant, lorsqu'il a été amené à remplacer une amie au Planning familial, il a mesuré tout le travail à réaliser pour accompagner dignement les femmes dans ce qu'elles vivaient de terrifiant. L'homme qui, aujourd'hui, a 66 ans, est humble et modeste. ll revient sur son itinéraire avec une profonde humilité. Il a pourtant fait de l'écoute des femmes, et des hommes aussi, une pratique quotidienne au point d'en nourrir le coeur de ses écrits. L'homme est bon et généreux. Il est dans la compréhension de chaque situation.

Le procédé est judicieux et parfaitement réussi. Le regard croisé est très éclairant. Le propos est délicat et sonne juste. J'aime quand l'artiste dit :


Essayer de mettre des mots dessus, et si ça ne peut pas se dire, peut-être que ça peut se dessiner.

Bravo à Aude MERMILLIOD pour cet acte qui, s'il n'est pas militant, contribue à lever l'omerta sur l'avortement et à nourrir le pouvoir d'émancipation des femmes.

Merci à Laëtitia du book club. Cette BD est une pépite !

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2021-01-13T18:00:00+01:00

La vie mystérieuse, insolente et héroïque du Dr James BARRY de Isabelle BAUTHIAN et Agnès MAUPRÉ

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La vie mystérieuse, insolente et héroïque du Dr James BARRY de Isabelle BAUTHIAN et Agnès MAUPRÉ

Editions Steinkis

J’aime beaucoup les BD même si je n’en lis pas beaucoup mais je saisis toujours l’opportunité de découvrir de nouveaux talents, a fortiori quand l’album arrive jusqu’à moi, merci Petit Papa Noël.

Vous vous souvenez certainement des Culottées de Pénélope BAGIEU, ces BD qui avaient pour vocation d’honorer la mémoire de femmes EXTRAordinaires, pourtant méconnues du grand public.

La démarche d’Isabelle BAUTHIAN, scénariste, et d'Agnès MAUPRÉ, dessinatrice, s'inscrit dans la même veine en se focalisant sur un personnage de l’histoire, un médecin militaire, Dr James Barry, d’origine irlandaise, dont la féminité sera cachée toute son existence et dévoilée seulement au moment de sa mort.

Nous sommes au XIXème siècle. Les femmes ne sont pas invitées à suivre des études supérieures mais affectées, de fait, au rôle de bonnes épouses. Quant à imaginer devenir médecin, il y a un pas totalement infranchissable sauf à duper son public. C'est ce que réussira pourtant Margaret Ann BULKLEY.

Des vêtements cintrés, un peu trop près du corps, éveillent bien la curiosité de certains  hommes, mais la poitrine savamment bandée de Margaret BULKLEY réussira à tromper l'ennemi tout au long de sa carrière dans l'Armée.

Le Dr BARRY, beaucoup s'en souviennent, notamment pour ses prises de position avant-gardistes et décalées. Elle s'indigne devant le sort des indigènes, mais aussi l'incompétence de certains médecins négligents, voire incompétents.

Elle, sait et fait. Nous lui devons la première césarienne réalisée sur une femme, en Afrique.

Si le scénario relève beaucoup de l’imaginaire des autrices, la principale intéressée n’ayant pas laissé d’archives, il n’en demeure pas moins qu’avec cette  BD, sa mémoire est restaurée et l'oubli éloigné des esprits.

Le graphisme est beau, raffiné et délicat. La végétation est très présente dans des planches absolument magnifiques qui ne manqueront pas de nourrir mes dessins à venir !

Les couleurs sont chaleureuses. Choisies dans un nuancier de rose et de marron, elles témoignent de cet élan de protection largement déployé par Margaret BULKLEY auprès des plus fragiles.

Cette BD, sortie en 2020, est un très joli cadeau. Je vous la conseille absolument.

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2020-11-25T18:25:00+01:00

Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

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Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

Quel plus bel ambassadeur que Botero Pop pour cette "Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes" ?

Sur Angers, si vous déambulez en centre-ville, peut-être admirerez vous le collage de "Nous toutes" réalisé sur le féminicide.

 Le créateur de ce petit personnage, que l'on voit maintenant un peu partout, en France et à l'étranger, a beaucoup de choses à dire et il ne manque pas de nous proposer, si ce n'est chaque jour, très régulièrement, un Botero Pop aux couleurs du jour.

Celui-là date un peu mais je l'ai choisi pour ce qu'il évoque et puis, aussi, pour le support qui l'accueille. Les traces des agressions laissées (par le temps mais pas que !) sur le mur sont à l'image de ce que peuvent porter les femmes aujourd'hui.

Plus que jamais, soyons uni(e)s pour lutter contre cette violence inacceptable et rappeler le 3919 (service d'écoute, d'information, d'orientation) et le SMS au 114 (quand il y a impossibilité de parler).

Je profite de cette journée pour remettre sous les projecteurs le roman de Louise MEY : "La deuxième femme", un livre nécessaire pour apprendre à décrypter le phénomène de l'emprise.

Impossible de vous quitter sans évoquer également cette BD de Thomas MATHIEU "Les crocodiles" aux éditions Le Lombard, une BD pour évoquer le harcèlement de rue. C'est ma #mercrediBD.

 

Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

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2020-08-26T18:01:27+02:00

En attendant Bojangles d’Ingrid CHABBERT et Carole MAUREL

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En attendant Bojangles d’Ingrid CHABBERT et Carole MAUREL
« En attendant Bojangles », c’est d’abord un premier roman découvert en 2016 (déjà !) avec les 68 Premières fois, l'occasion d'un petit clin d'oeil à toute l'équipe. Ce roman, ce fut un énorme coup de coeur pour moi.


Certains ne deviennent jamais fou... Leurs vies doivent être bien ennuyeuses.

C'est ainsi que s'ouvrait le roman d'Olivier BOURDEAUT, avec une citation de Charles BUKOWSKI, tout un programme !

 

La première planche de BD, elle, fait la place belle à la musique.

En attendant Bojangles d’Ingrid CHABBERT et Carole MAUREL

C’est dans une maison rythmée par les titres de Nina SIMONE que vit une famille pleine de fantaisie, un brin fantasque, parfois totalement déjantée. Monsieur et Madame sont amoureux fous. Ils ont un petit garçon et un animal de compagnie  d’un genre plutôt insolite, un volatile, Madame Superfétatoire !

 

Le quotidien de cette famille n’est qu’ivresse.

En attendant Bojangles d’Ingrid CHABBERT et Carole MAUREL

Leur petit chérubin ne saurait respecter les règles imposées par l’école. Papa et Maman prendront donc le relais de l’éducation de leur fils entre la maison et leur résidence secondaire, leur Château en Espagne, rien de moins !

 

La danse, les cocktails, les soirées entre amis, la folie douce de la mère, la passion dévorante de ce couple EXTRAordinaire, le désarroi du garçon, la maladie aussi, tout y est parfaitement restitué dans des illustrations lumineuses et colorées, pleines d’énergie. Il y a une effervescence et une espièglerie incroyables dans les planches dessinées par Carole MAUREL, rencontrée sur le Salon du Livre de Paris, nous avions alors échangé sur « Collaboration horizontale ».

 

Je ne connaissais pas encore le talent d’Ingrid CHABBERT. Le duo est brillant, bravo Mesdames. Votre album est un jubilé d'émotions, de tendresse et de romantisme, c’est ma #MercrediBD !

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2020-06-17T06:52:48+02:00

Noire d'Emilie PLATEAU

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Noire d'Emilie PLATEAU
 
Ma #mercrediBD est l'occasion de revenir sur un roman graphique éclairant une page de l'Histoire et de saluer aussi Antoine (et Marie !) du Renard qui lit de Chalonnes-sur-Loire pour son judicieux conseil.
 
Avec ce roman graphique, Émilie PLATEAU vous lance une invitation au voyage.
 
Un voyage à travers le monde, destination L’Alabama aux États-Unis. Un voyage dans le temps aussi, l’histoire se passe en 1950. Un voyage sous l’angle du genre, vous êtes une femme. Voyage interculturel enfin, vous êtes noire.
 
Vous êtes maintenant prête à vous laisser conter une histoire, vraie !
 
Claudette est née en 1939, elle est élevée avec sa sœur Delphine par une grand-tante et un grand-oncle. Sa sœur meurt enfant de la polio. À 15 ans, alors que Claudette rentre de l’école, elle refuse de céder sa place à une femme blanche dans le bus. Le conducteur intervient dans le respect des règles ségrégationnistes qui sévissent. Claudette est interpellée par la police. Rosa Parks vivra la même fâcheuse aventure, c’est d'ailleurs l'histoire de cette dernière qui sera médiatisée à travers le monde alors que le premier acte de bravoure et de courage relevait d’une adolescente.
 
Avec ce roman graphique, Émile PLATEAU restaure la dignité de Claudette COLVIN. Elle assure la mémoire d’une femme qui, alors qu’elle était toute jeune, a manifesté sa rébellion à l’égard d’un régime qu’elle désavouait, d'une inégalité de traitement qui la révoltait. L'action de Claudette COLVIN est suffisamment remarquable pour que l'on en parle. Effectivement, son geste ne relevait pas d'un collectif mais bien d'une intention personnelle. 
 

Ce roman graphique est profondément militant. Il oeuvre en faveur de l'égalité des hommes et des femmes et prend, dans la reconnaissance de la cause noire, le relais de Tatia DE MONTAIGNE, auteure de l'essai : "Noire", publié en 2015 chez Grasset dans la collection "Nos héroïnes". Parce que oui, Claudette COLVIN est bien une héroïne. Après une adaptation à la scène au Centre National de Création d'Orléans en 2016, Emilie PLATEAU propose donc une version illustrée à mettre dans toutes les mains, grandes et petites.

Parce qu'il faut savoir d'où l'on vient pour savoir qui l'on est, je voudrais remercier Emilie PLATEAU de nous proposer un formidable outil pédagogique.

Il relate la grande Histoire à travers des mouvements de défense des droits des noirs, de la contre-attaque blanche. Les "Notices historiques" sont là pour vous donner toutes les clés de lecture, une pépite sur fond d'une actualité ô combien sensible.

Outre le contenu, la forme est aussi à relever.

Le graphisme est un brin naïf et saura séduire les plus jeunes, la police de caractères des bulles est très facile à décrypter, les couleurs dans les nuances de marron sont chaleureuses et attendrissantes.

Ce roman graphique est un bijou, un cadeau à offrir sans modération !

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2020-04-15T11:33:57+02:00

Mauvais genre de Chloé CRUCHAUDET

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Mauvais genre de Chloé CRUCHAUDET

Parce que c’est le printemps et que nous sommes en confinement, mais que les idées continuent de germer pour se « culturer », le blog s’associe avec Page des Libraires, chaque jour du mois d’avril, pour mettre au devant de la scène un livre et une librairie.

Au hasard, chaque jour, sur les étagères de ma bibliothèque, je prendrai un numéro du magazine de ces dernières années (j’en ai toute une collection !) dans lequel je choisirai un livre que j’ai aimé.

Après 

le numéro 181 avec "Charlotte" de David FOENKINOS

le numéro 190 et « Chanson douce » de Leïla SLIMANI

le numéro 194 et « Nous aurons été vivants » de Laurence TARDIEU

le numéro 184 avec « Le coeur à l’aiguille » de Claire GONDOR

le numéro 197 avec "La Symphonie du Nouveau Monde" de Lenka HORNAKOVA CIVADE 

le numéro 188 et « Bénédict » de Cécile LADJALI,

le numéro 195 et « Juste après la vague » de Sandrine COLLETTE, 

le numéro 182 et "Collaboration horizontale" de NAVIE et Carole MAUREL,

le numéro 191 et "Chien-loup" de Serge JONCOUR,

le numéro 169 avec "Bérénice 34-44" d'Isabelle STIBBE,

le numéro 166 et "Profanes" de Jeanne BENAMEUR,

le numéro 196 et "Le cahier de recettes" de Jacky DURAND

le numéro 199 et "Par les routes" de Sylvain PRUDHOMME,

place au numéro 162 et « Mauvais genre » de Chloé CRUCHAUDET, ma #mercrediBd, chez Delcourt, lue et conseillée par les Librairies Contact d’Angers (j’en profite pour saluer l’équipe), Rabelais de Tours, Maupetit de Marseille et Gibert Joseph de Dijon.

Cette BD m’avait profondément touchée à sa sortie. Elle aborde les traumatismes de guerre, le genre, l’homosexualité, le travestissement, les violences conjugales… des sujets graves dans un graphisme délicat.

C’est l’œuvre d’une illustratrice dont j’apprécie particulièrement le talent. Retrouvez le portrait de Chloé CRUCHAUDET brossé dans le cadre de l’action #marsauféminin !

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2020-04-08T07:00:00+02:00

Collaboration horizontale de NAVIE et Carole MAUREL

Publié par Tlivres
Collaboration horizontale de NAVIE et Carole MAUREL

Parce que c’est le printemps et que nous sommes en confinement, mais que les idées continuent de germer pour se « culturer », le blog s’associe avec Page des Libraires, chaque jour du mois d’avril, pour mettre au devant de la scène un livre et une librairie.

Au hasard, chaque jour, sur les étagères de ma bibliothèque, je prendrai un numéro du magazine de ces dernières années (j’en ai toute une collection !) dans lequel je choisirai un livre que j’ai aimé.

Après 

le numéro 181 avec "Charlotte" de David FOENKINOS

le numéro 190 et « Chanson douce » de Leïla SLIMANI

le numéro 194 et « Nous aurons été vivants » de Laurence TARDIEU

le numéro 184 avec « Le coeur à l’aiguille » de Claire GONDOR

le numéro 197 avec "La Symphonie du Nouveau Monde" de Lenka HORNAKOVA CIVADE 

le numéro 188 et « Bénédict » de Cécile LADJALI,

le numéro 195 et « Juste après la vague » de Sandrine COLLETTE, 

place au numéro 182 et "Collaboration horizontale" de NAVIE et Carole MAUREL,

une BD présentée par Marianne KMIECIK de la Librairie Les Lisières de Roubaix, l'occasion d'un petit clin d'oeil aux librairies de La Mude de Bessines et Maupetit de Marseille.

Dans cette période de confinement, et même si nous ne savons plus vraiment quel jour on est, il y a des rituels à ne pas négliger. Aujourd'hui, donc, place à la #mercredi BD !

Celle-ci est sur les étagères de ma bibliothèque. Je l'ai achetée lors d'un salon du livre de Paris et, avec ma fille, nous avions eu la chance de rencontrer les illustratrices.

La gravité du sujet est parfaitement rendue dans le graphisme et le scénario, je vous la conseille absolument !

 

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