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2025-04-25T07:56:37+02:00

L'œil de la perdrix de Christian ASTOLFI

Publié par Tlivres
L'œil de la perdrix de Christian ASTOLFI
 
Nouvelle bonne pioche du Book club, le dernier roman de Christian ASTOLFI, L'œil de la perdrix, un roman historique à plus d'un titre.
 
Rose est une femme née au début du XXe siècle en Haute Corse, mariée à 16 ans à un berger de l'île, Paul-Dominique. Avec cet homme, elle aura trois enfants, deux garçons et une fille. Quand la petite dernière aura 6 mois, la famille quittera Bastia pour s'installer à Toulon, c'est à l'arsenal que son mari travaillera une trentaine d'années. En frontière de leur quartier, est installé un bidonville. Les deux communautés sont voisines mais ne se fréquentent pas. Rose fera pourtant connaissance avec Farida. À partir de cet instant, elles ne se quitteront plus ou presque. Avec cette relation d'amitié, affaire de sororité, de nouveaux horizons s'offriront aux deux femmes. Il souffle sur leur destinée un brin d'émancipation !
 
Ce roman historique, foisonnant, à l'échelle de 80 ans environ, invite le lecteur à regarder le monde à travers le filtre des invisibles.
 
Il y a d'abord la condition féminine du début du siècle dernier, une premier exemple de soumission, des femmes au foyer qui s'occupent de préparer les repas de leur mari et de leurs enfants, qui s'évertuent à servir les autres sans jamais demander la moindre reconnaissance. Le modèle semble se perpétuer à l'envi...


Paul-Dominique n'était pas si différent. Indulgent envers lui-même tout autant qu'à l'égard de nos fils. Incapable d'écrire une autre histoire familiale que celle que les maris et les pères du village lui avaient transmise. P. 96

Il y a encore celui des exilés d'Algérie, des hommes, des femmes, des enfants, tous français, nés sur une terre colonisée, dont la guerre d'indépendance les poussera à quitter leur terre, celle de leurs origines, pour vivre entre des planches, abrités par quelques tôles. Si beaucoup de romans abordent désormais cette période, Christian ASTOLFI décide, lui, de prendre le parti de relater ce qui se passe en métropole histoire de ne pas oublier les conditions dans lesquelles ils furent parqués. 
 
Entre invisibles, une certaine forme de solidarité peut se développer à l'image de ce parcours de vie mené en commun par Rose et Farida. Toutes deux se retrouveront autour des mots...


Puis, j ai levé les yeux vers elle. Découvert son regard baigné de confiance. Si différent de ceux qui m'avaient toujours avilie. Ce froid qu'il y avait sous leur larme. Ce froid qui m'avait tant de fois traversée par le passé. Ce froid que j'avais appris à supporter. P. 104

Comme j'ai aimé lire les mots posés par Christian ASTOLFI sur des récits de vie, un regard porté par un homme pour incarner une femme avec une extrême sensibilité.
 
Et puis, ce roman est rythmé, il y a cette ascension dans le propos jusqu'à la première révélation, d'autres suivront, toutes plus puissantes les unes que les autres, me prenant à la gorge au point de laisser couler les larmes. Je peux l'avouer, cette histoire m'a rappelé certaines expériences de la vie, des moments de fraternité que je n'oublierai jamais.
 
Enfin, il est aujourd'hui en lice pour le Prix des Libraires, je lui souhaite le meilleur. C'est ma #Vendredilecture.

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2025-04-23T21:09:50+02:00

À bicyclette ! de Mathias MLEKUZ

Publié par Tlivres
À bicyclette ! de Mathias MLEKUZ

Quelle belle idée j'ai eu d'aller au cinéma et choisir le dernier film de Mathias MLEKUZ !

Synopsis

De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias embarque son meilleur ami Philippe dans un road trip à bicyclette. Ensemble ils vont refaire le voyage que Youri, son fils, avait entrepris avant de disparaitre tragiquement. Une épopée qu’ils traverseront avec tendresse, humour et émotion.

Mon avis :

Ce film est un jubilé d'émotions.

C'est d'abord un road trip à bicyclette depuis la France jusqu'en Turquie. La nature y est magnifique avec des couchers de soleil sublimes, des forêts flamboyantes, des campagnes verdoyantes. Les images sont soignées et esthétiques.

Quand vous pensez parcourir les 2 500 kilomètres qui séparent la France de la Turquie à vélo, vous imaginez bien sûr qu'un temps de préparation s'impose pour être en conditions... physiques. Là, non ! Mathias MLEKUZ et Philippe REBBOT partent avec la seule force psychologique du projet, suivre les pas de Youri. Les scènes sont loufoques et déjantées.

Le binôme est savoureux (le bedonnant et le fluet, le relâché et le dandy en costume, chemise et cravate s'il vous plaît). Il faut dire qu'une relation d'amitié les lie à la vie à la mort. Ces deux êtres, dont le scénario met en scène une histoire vraie, la leur, nous offrent une puissance incroyable. J'ai adoré leur complicité, leurs mots à la tombée de la nuit. Ils sont terriblement troublants tout en étant lumineux, deux êtres EXTRAordinaires qui vivent des moments qu'ils n'auraient jamais imaginé vivre ensemble, si ce n'est par la voie de Youri.

Ce film est d'une tendresse exceptionnelle, vous allez pleurer, vous allez aussi beaucoup rire. Il y a des moments d'une profonde gravité et d'autres d'une éblouissante légèreté. Le tout est parfaitement orchestré. 

Ce film, c'est une pépite. Laissez-vous tenter !

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2025-04-04T07:34:00+02:00

Écouter les sirènes de Fabrice MELQUIOT

Publié par Tlivres
Écouter les sirènes de Fabrice MELQUIOT

Et de 2... dans ce bal 2025 des 68 Premières fois.

Vous prendriez bien quelques notes de rock... country comme vous y invite la première de couverture du roman de Fabrice MELQUIOT "Écouter les sirènes".

Le premier roman de Fabrice MELQUIOT chez Actes Sud nous emmène aux États-Unis.

Jodie Casterman habite Portland. Elle a la trentaine. Elle vit de petits boulots (dog-sitter, serveuse dans un bar...) et pratique le théâtre. Son père se sait condamné par un cancer. La maladie ne devait lui laisser que 4 mois à vivre, ça fait 12 mois qu'il attend la mort dans un refuge, une cabane en forêt. John va se confier à Jodie, sa fille adoptive, il va lui dévoiler le secret de son existence. Dès lors, Jodie n'aura plus qu'une idée en tête !

Ce roman, c'est une revue complète des références musicales, cinématographiques, artistiques des années 1960 à aujourd'hui, au risque de me lasser, j'avoue. Il y en a beaucoup, beaucoup... même un peu trop.

Mais dans ce roman, librement inspiré du personnage de Suzanne VERDAL à qui Leonard COHEN a dédié l'une de ses chansons, "Écouter les sirènes", titre éponyme du roman, il y a l'histoire d'une jeune femme, l'histoire d'une enfance revisitée au moment du grand départ de son père adoptif.

La littérature se prête parfaitement à l'exercice de ce genre de révélations au crépuscule d'une vie, un peu comme si l'être humain avait besoin de se délester des secrets pour mieux tourner la page de sa vie sur terre.

De cette lecture il me restera quelques fulgurances, des passages profondément émouvants, des phrases qui vous rappellent ô combien l'humain peut être complexe.

Et puis, il y a l'approche de la mort. Comment l'aborder quand elle rôde autour d'êtres chers, comment l'apprivoiser ? Fabrice MELQUIOT, par la voix de Jodie, nous propose une formule empreinte de silence, comme si, être là était déjà beaucoup.


Sous sa couverture de laine épaisse, le silence fait son poids, ni plus, ni moins. Je continue de le chérir, il est une autre parole entre nous, un autre espace entre John et moi, un refuge après la pluie. P. 68

J'ai beaucoup aimé ce père choisissant un abri, en cœur de forêt, se retirant de ses concitoyens pour mieux savourer le plaisir de faire corps avec la nature.
 
La qualité de ce premier roman est irrégulière mais je lui garde une petite place dans mon cœur. C'est ma #VendrediLecture.
 
Prix Transfuge du meilleur premier roman 2024
 
Retrouvez la sélection 2025 des 68 Premières fois
 

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