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2024-12-24T07:00:00+01:00

Le Bal de Diane PEYLIN

Publié par Tlivres
Le Bal de Diane PEYLIN

Editions Héloïse D'Ormesson

 

Ce roman familial, un cadeau de la maison d'édition, dormait depuis quelques temps déjà dans la bibliothèque et puis là, à la veille de partir en vacances, je l'ai choisi, c'est une pépite.

 

Rosa vit dans la Villa des Ronces près d'Aubenas en Ardèche. Elle reçoit pour l'été l'un de ses fils, Robin, avec sa femme, Suzanne, et leur fille Jeanne. Chaque été depuis 17 ans, ils fêtent l'anniversaire d'Alexandre, le mari de Rosa. Cet anniversaire est un peu particulier puisqu'Alexandre n'est pas là. Il avait assuré à Rosa qu'il était immortel alors la famille continue d'honorer l'homme fantasque qu'il était, clown de profession, mais cette année pourrait être celle de trop. En pleine canicule, les esprits s'échauffent, le verbe est haut... toutes les conditions sont réunies pour que les mots soient enfin prononcés, des mots explosifs, pour le pire... à moins que ça ne soit pour le meilleur !

 

Je ne connaissais pas encore la plume de Diane PEYLIN, elle est juste sublime. L'écrivaine a ce talent d'aborder la vie avec poésie. 

 

Dans le huis-clos de cette villa transmise de mère en fille depuis quatre générations, c'est Rosa qui est aux commandes. Cette femme de 70 ans passés rayonne. Elle est à la fois mère, belle-mère, grand-mère. J'ai aimé ce personnage généreux, à l'écoute de chacun, disponible. Dans sa cuisine, dans son jardin, elle incarne une certaine forme de plénitude. 


Ce qu'elle recherche Rosa, c'est une paix intérieure. Sans attente particulière si ce n'est une sensation d'harmonie, une connexion immédiate et dénuée d'intérêt avec l'univers. Rien de prétentieux. Rien de vain. Une simple disponibilité. Non contrainte. Un état. Être là. Dans ce parfum de verdure discret, dans cette lumière derrière les nuages, dans ces racines sous les feuilles, dans ces rivières souterraines. Être là, dans ce souffle d'air imperceptible, respiration de ceux qui ne respirent plus. P. 75-76

Face à elle, un microcosme familial en souffrance. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus pour ne pas déflorer l'histoire.

 

Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est le présent, cette manière d'aborder la vie en se délectant du moment. Le fil de la vie se tisse au ralenti comme une bouffée d'air dans nos existences chahutées par un rythme effréné.


Fixer ces instants. Les regarder avec insistance et non pas vouloir les maintenir. Seulement être là. Avec eux. Ne pas passer à côté. Ne pas les banaliser. Faire de ces petites choses des événements extraordinaires. P. 92

Diane PEYLIN excelle dans les descriptions éminemment sensorielles. J'ai touché, vu, entendu, senti, goûté. Les scènes ont défilé sous mes yeux, elles se sont imprimées dans mon esprit. J'ai savouré cette lecture et le contact tout particulier à la nature.

 

Après "L'art de l'esprit joyeux" d'Alexandre JOLIEN et Laurent JOUVET, puis "Smoothie" de Stéphanie GLASSEY, "Le bal" s'inscrit dans la lignée d'une sage philosophie, savourer chaque instant. Quelle plus belle manière d'aborder une nouvelle année...

 

Retrouvez toutes les chroniques des livres des éditions Héloïse d'ORMESSON présents sur la photo :

 

 

Lucie ou la vocation de Maëlle GUILLAUD
Baisers de collection d'Annabelle COMBES
Les bleus étaient verts d'Alain JASPARD
Pleurer des rivières d'Alain JASPARD
Pour quand tu seras grande de Véronique GALLO
Yonah ou le chant de la mer de Frédéric COUDERC
Le Monde qui reste de Pierre VERGELY
Les Murmures de la terre de Véronique BIEFNOT
Une princesse modèle de David BRUNAT
Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM
Avant elle de Johanna KRAWCZYK

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2024-12-20T07:00:00+01:00

Smoothie de Stéphanie GLASSEY

Publié par Tlivres
Smoothie de Stéphanie GLASSEY

OKA'poche Uppercut

 

Ce roman, offert par la maison d'édition, que je remercie, est une belle découverte.

 

Découverte d'une plume d'abord. Je ne connaissais pas l'écriture de Stéphanie GLASSEY, c'est chose faite avec un roman court, savoureux... comme un "Smoothie" mais ne vous y trompez pas, derrière le breuvage sirupeux se cachent quelques gouttes d'acidité.

 

La narratrice vivait depuis 8 ans avec Adrian. Il vient de la quitter. Comme un instinct de survie, elle se connecte sur Tinder, le site de rencontre à la mode. Premier rendez-vous organisé dans un bar à smoothie. Rien ne va se passer comme prévu, enfin, la rencontre si, mais elle sera de courte durée et sans lendemain. Lui voue à son corps un culte sans faille, tout est paramétré, orchestré, performé, alors qu'elle souhaite se laisser aller. Sa vie va prendre un tout autre chemin...

 

Ce roman c'est d'abord un portrait de notre société du XXIème siècle. C'est amusant, caustique aussi. Vous allez rire... jaune !

 

C'est encore la quête d'une jeune femme du bien-être, d'un épanouissement personnel. Comme j'ai aimé l'accompagner dans cette découverte du yoga, d'une certaine forme de yoga, celle qui lui convient.

 

On pourrait presque parler d'un roman d'apprentissage. Si la narratrice est à l'âge adulte, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un cheminement vers quelque chose de spirituel. 

 

Découverte d'une nouvelle collection aussi. Ma rencontre avec les éditions Okawa remontent au roman de Catherine ROLLAND, "La dormeuse", un bijou.

 

Là il s'agit du nouveau format poche avec une charte graphique distincte sur fond blanc. Je souhaite que de bonnes fées se penchent sur son berceau. Ce premier roman est prometteur !

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2024-12-17T07:00:00+01:00

Les yeux de Mona de Thomas SCHLESSER

Publié par Tlivres
Les yeux de Mona de Thomas SCHLESSER

Albin Michel

 

Coup de ❤️ pour ce roman de Thomas SCHLESSER, historien de l'art, la découverte d'une nouvelle plume qui n'en est pas à son coup d'essai. Merveilleuse nouvelle, je vais pouvoir me délecter d'autres ouvrages, des romans comme "Les yeux de Mona", des essais aussi.

 

Cette publication, c'est aussi l'occasion d'un petit clin d'oeil à l'illustratrice, Cristina SAMPAIO.

 

Mais revenons à ce qui m'a séduit.

 

Une enfant, Mona, de l'âge de 10 ans, est victime d'une cécité, aussi brève qu'intense. Sa mère, Camille, la quarantaine, l'emmène consulter un ophtalmologue chez qui des visites régulières seront programmées. Le père, Paul, accueille Mona dans sa brocante, un véritable coffre à trésors que la petite fille s'évertue à découvrir. Lorsque des séances chez un pédopsychiatre sont envisagées, le grand-père maternel de Mona se propose de prendre en charge l'enfant, sous réserve que les parents ne l'interrogent jamais sur les séances en question. Alors commence une vie clandestine, le grand-père substitue à la visite du thérapeute l'exploration, chaque mercredi après-midi, d'une oeuvre d'art. Il en a prévu 52 pour couvrir une année entière, de quoi s'offrir quelques séances de médiation culturelle hors du commun. 

 

Dans ce roman, il y a tout ce que j'aime.

 

D'abord, l'art. Au fil de 52 créations, je me suis délectée des enseignements du grand-père de Mona pour revisiter certains mouvements et explorer des oeuvres que je ne connaissais pas encore, ou si peu. Quelle plus séduisante initiative que de proposer à sa petite-fille d'apprécier la beauté !

 

Sur la forme, vous aurez bien sûr reconnu le regard de "La jeune fille à la perle" de VERMEER sur la première de couverture. Vous aurez tout le loisir de l'ouvrir et la déplier pour y découvrir les 52 oeuvres d'art, principalement des toiles mais aussi des sculptures. Ingénieux !

 

Toujours sur la forme, le roman est construit en trois parties pour représenter trois grandes périodes de l'Histoire de l'art incarnées par trois sites, trois musées : Le Louvre, Orsay et Beaubourg.

 

Et puis, il y a une histoire familiale avec quelques failles et un terrible secret. Les personnages sont profondément attachants. Ils pourraient être vous, moi, nous. Je me suis surprise à mille et une reprises à m'identifier à ce grand-père dans ce qu'il a de profondément généreux. La transmission par la voie de la grand-parentalité est absolument fascinante. Comme j'ai aimé tous ces passages de très grande complicité partagés avec sa petite-fille.

 

Et encore, l'approche du regard, cette capacité à observer, contempler, analyser. Si la vie d'aujourd'hui nous amène à vivre tout vite et intensément, cette lecture nous invite à prendre le temps, celui de regarder une oeuvre d'art pendant une vingtaine de minutes, s'abstenant de tout commentaire, pour s'en imprégner, pour voir tout simplement. C'est une très belle leçon de vie qui peut être déclinée dans d'autres registres que l'art. 

 

Le suspense enfin. Mona a bien compris que l'accès à l'information lui était interdit à propos de sa grand-mère. Elle va en faire son cheval de bataille, ce qui va rythmer le roman, tout comme les séances chez l'ophtalmo dont on ne peut présumer de l'issue. Il y a une urgence à dénouer les fils de ces deux existences.

 

Bref, ce roman est absolument parfait. C'est mon #mardiconseil.

 

J'ai déjà hâte de retrouver la plume de Thomas SCHLESSER !

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2024-12-03T07:44:13+01:00

Je suis Iranienne de Mona JAFARIAN

Publié par Tlivres
Je suis Iranienne de Mona JAFARIAN

Cette lecture m'a été proposée par les éditions  de L'Observatoire que je tiens à remercier tout particulièrement.

"Je suis Iranienne" relève d'une action militante de Mona JAFARIAN, elle-même Franco-Iranienne et co-fondatrice du collectif Femme Azadi à la suite de la mort de Mahsa AMINI, cette jeune femme, étudiante de 22 ans   décédée à Téhéran quelques jours après son arrestation par la Police des Moeurs pour le port de vêtements inappropriés.

Quelques cheveux dépassant d'un voile ne sauraient engendrer un tel déferlement de violence de la part des mollahs, les gardiens du régime de Khameini. Cette fois, c'en est trop. Les femmes descendent dans la rue, les hommes ne tarderont pas à suivre, pour manifester contre cette dictature.

Cette lecture intervient quelques jours après avoir lu dans la presse que les mollahs interdisent désormais aux femmes de parler entre elles. Ils détruisent ainsi le terreau de toute démocratie. Il ne leur restait plus que cette liberté-là !

Comme je viens de l'évoquer, habituellement, les informations nous parviennent grâce aux journaux. On y parle des femmes. L'initiative de Mona JAFARIAN est troublante, avec Parissa, Mina, Sepideh, Mahnaz, Farahnaz, Elham, Sarah, Marjane, Azadeh, Baran, Ghazal et Kamelia, elle incarne le mouvement.

 

Pourquoi les citer chacune ? 

✊ Parce que ce sont des héroïnes du quotidien que le régime ne saurait faire taire. 

✊ Parce que ce sont des femmes qui descendent dans la rue pour faire tomber le régime. 

✊ Parce qu'elles se savent les cibles des mollahs mais décident pourtant de se battre, à la vie à la mort. Elles risquent d'être arrêtées à chaque instant, violées, torturées, tuées. 

Avec ce livre, Mona JAFARIAN personnifie le combat et ça change tout. Là, plus aucune frontière entre nous !

Les témoignages de ces 12 femmes sont des trésors... de guerre, des propos tenus dans la clandestinité pour informer le monde entier des violences qu'elles subissent. Violences, le mot, même au pluriel, n'est rien à côté de ce qu'elles endurent de la part des hommes. Des hommes, comment pourrions-nous imaginer les appeler encore des hommes ?

Ces récits de vie sont absolument effarants, quel déchaînement de haine ! 

Mais là où la force se dégage, c'est dans le courage, l'abnégation de Parissa, Mina, Sepideh, Mahnaz, Farahnaz, Elham, Sarah, Marjane, Azadeh, Baran, Ghazal et Kamelia.


Cette jeunesse iranienne est un phare dans l'obscurantisme qui gangrène le monde. P. 91

Parce qu'elles ont besoin de nous pour continuer de RÉSISTER, ce livre devient une arme à portée de nos mains.

Je vous invite à le lire pour les mettre dans la lumière, leur assurer notre soutien. Affaire de sororité ? Qui sait ? Elles scandent ce slogan "Femme Vie Liberté". Je plaiderai plutôt en la faveur d'une affaire d'humanité .

C'est mon #Mardiconseil.

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