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2023-02-10T19:02:22+01:00

Regarde le vent de Marie-Virginie DRU

Publié par Tlivres
Regarde le vent de Marie-Virginie DRU

Parce que je ne lis plus jamais les quatrièmes de couvertures, je vous propose les premières lignes du roman de Marie-Virginie DRU, "Regarde le vent", aux éditions Albin Michel.

Camille a la quarantaine. Elle est mariée avec Raphaël avec qui elle a eu deux filles, Jeanne et Louise de 12 et 14 ans. Elle est guide conférencière à Paris. Sa grand-mère, Annette, est décédée il y a trois mois. Elle a une irrépressible envie de se mettre à écrire. Comme une adolescente, elle commence à rédiger en cachette. Raphaël est un être torturé et violent. Il met la main sur ce qui apparaît comme le journal intime de sa femme, elle qui s'évertue à remonter le fil des générations passées, des histoires de femmes. Dès lors, tout peut arriver.

Ce roman, je vous le conseille.

Il y a d'abord l'ambiance qui règne dans cette famille, la pression exercée par "le loup dans la bergerie". La tension est palpable, elle va aller crescendo, impossible de lâcher votre livre avant d'avoir tourné la dernière page.

Et puis, il y a le sujet, la mémoire intergénérationnelle, celle qui se transmet, inconsciemment, entre les générations. C'est quelque chose qui m'interpelle et que j'ai envie d'explorer.

Il y a encore des personnages de femmes tout à fait fascinants, des résistantes.

Il y a enfin toutes ces références culturelles citées par l'autrice qui sont autant d'opportunités à se documenter sur les sculptures, des poèmes, des chansons... 

Dernier point, la plume, une découverte pour moi. Elle est foisonnante. Les personnages sont de fiction mais Marie-Virginie DRU réussit formidablement bien à leur donner corps. Les descriptions et les vies trépidantes de celles qu'elle décrit sont autant d'invitations à s'identifier à elles. Pari réussi du second roman !

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2023-02-09T20:35:09+01:00

Les Enfants endormis d’Anthony PASSERON

Publié par Tlivres
Les Enfants endormis d’Anthony PASSERON

Ma #citationdujeudi est extraite du premier roman d'Anthony PASSERON : "Les Enfants endormis" aux éditions Globe.

Je vous en dis quelques mots :

Il y a cette famille d’artisans bouchers, de pères en fils, des gens connus de tout le village, des gens qui se tuent au travail. Alors, quand le fils aîné, Désiré, se destine à des études, un nouvel élan souffle sur la lignée. C’est le fils cadet qui, lui, sera soumis à la relève, lui n’aura pas le choix de son avenir professionnel. Mais avec les études, Désiré découvre la vie en ville. Il côtoie des jeunes qui n’ont que faire du modèle ancestral. Ce qu’ils veulent, eux, c’est vivre. Dès lors, ils repoussent les limites, bravent tous les dangers. Désiré lâche l’école. Direction Amsterdam. Quand il en reviendra, plus rien ne sera pareil. La drogue fait partie de sa vie, la drogue dure, l’héroïne. Il se pique, lui et ses amis de l’époque. Ils partagent les mêmes seringues, celles-là mêmes qui véhiculent le VIH. Mais le virus est à cette époque loin d’être maîtrisé. Ce ne sont que les balbutiements de la recherche médicale dans le domaine, le début d’un des plus grands combats scientifiques du XXème siècle. 

Ce roman résonne profondément avec l'actualité. Peut-être avez-vous entendu parler du décès de Daniel DEFERT... cet homme ne vous dit peut-être rien. C'est pourtant lui qui est à l'origine de la création de l'association Aides.

Si nous avons beaucoup parlé d'un virus ces trois dernières années, il en était un autre dans les années 1980 qui décimait les 4 H. Il en faisait aussi des parias.

J'ai énormément appris avec ce roman parfaitement construit.

"Les Enfants endormis", c'est aussi une autre époque. L'auteur décrit la vie dans un village de campagne orchestré par les notables, les artisans faisaient partie des rouages du système. Alors, quand un fils tombe malade, sa femme et leur fille aussi, tout ce qui a été construit à mains nues s'écroule.

Ce roman, il est militant.

Il assure la mémoire de celles et ceux qui ont succombé. Ils étaient des hommes et des femmes, comme nous, et pourtant, ils sont décédés d'un virus pendant que les instituts de recherche menaient une autre guerre, celle de la notoriété, de l'argent. C'est abject. Plus jamais ça !

Il honore aussi Willy ROZENBAUM, infectiologue, qui a fait preuve d’une incroyable ténacité. S'il est passé à côté du Prix Nobel de Médecine en 2008, il trouve là un hommage vibrant qui vient couronner son combat.

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2023-02-08T07:00:00+01:00

Quand une autrice se livre... portrait de Marie CHARREL

Publié par Tlivres
Copyright Audrey DUFER

Copyright Audrey DUFER

Marie CHARREL, j'ai découvert votre talent avec votre roman "Les Danseurs de l'aube", un énorme coup de cœur, et puis, le dernier sorti, "Les Mangeurs de nuit", m'a de nouveau transportée.

Tout d'abord, je tiens à vous remercier de m'accorder un peu de votre temps précieux pour répondre à quelques-unes de mes questions.

Donc, comme je l'évoquais, votre roman, "Les Mangeurs de nuit" publié aux éditions de l'Observatoire, est sorti en librairie tout début janvier. Si vous deviez nous le présenter, qu'en diriez-vous ?

« Les Mangeurs de nuit » évoquent la rencontre entre deux solitaires, Hannah et Jack, au cœur des forêts de Colombie britannique – une rencontre bercée par les mythes et le rapport à la nature. Hannah et Jack ont en commun d’avoir derrière eux un passé difficile, lié aux tourments de l’Histoire. Pour Hannah, il s’agit de l’immigration japonaise en Amérique du Nord, et pour Jack, de la tragédie des Amérindiens. Ils partagent également une même connexion au « monde sensible » et sauront s’apprivoiser grâce à cela, malgré leurs différences. Les légendes sont très présentes au fil du récit, tout comme la figure de l’ours. Elles tissent un lien entre les histoires d’Hannah et Jack.

 

La vue du bureau de Marie CHARREL, là où elle a écrit une grande partie de son dernier roman

 

Ce roman est historique. Il témoigne d'une page du début du XXème siècle de la grande histoire nord-américaine. Nous sommes au Canada dans la province de la Colombie-Britannique. Pourquoi explorer cette migration japonaise ?

Le roman s’est d’abord construit autour de Jack, un « compteur de saumon » : son travail est de remonter les cours d’eau afin de compter - littéralement- les saumons à la haute saison. Ces informations, récoltées par 150 autres comme lui, permettent au autorités canadiennes d’établir les quotas de pêche.

La région où il vit, la Colombie Britannique, est aussi celle où les immigrés japonais ont, durant la Seconde guerre mondiale, été enfermés dans des camps d’internement : suite à Pearl Harbor, le gouvernement, calquant sa politique sur celle des Etats-Unis, redoutait que certains soient des espions à la solde de Tokyo. Il s’agissait bien sûr de simples travailleurs, souvent là depuis deux générations, et relativement peu nombreux… 

Mêler ces deux histoires m’est très vite apparu comme une évidence : la concordances des lieux l’imposait.

La migration, c'était également un thème scruté dans "Les Danseurs de l'aube" avec les Roms condamnés à abandonner leur logement social en Hongrie. Qu'avez-vous à nous dire ?

On réalise souvent a posteriori qu’un thème traverse plusieurs livres ! Sans prétendre que l’histoire ne cesse de se répéter -elle ne le fait jamais à l’identique-, il est frappant de constater que lors des périodes de crise, en particulier économique, c’est sur les immigrés, les étrangers ou les personnes considérées comme telles que les crispations se concentrent. Ils servent de bouc-émissaires, sont ostracisés. Ces résurgences de l’intolérance est terrifiante. L’actualité ne manque hélas pas d’exemples, quel que soit le continent. En la matière, il n’y a aucun progrès, il est impossible d’avoir la certitude qu’une page est tournée pour de bon.

Et puis nous restons sensiblement à la même époque. Que représente pour vous cette période ? Qu'est-ce qu'elle vous inspire ?

Cette période est un concentré de tout ce que la nature humaine est capable de produire en termes d’horreur et de cauchemardesque, mais aussi de courage, de résistance et de don de soi. C’est un terreau romanesque très fort lorsque l’on tente d’ausculter la nature humaine, justement.

D’un point de vue personnel, mon arrière-grand-tante, connue sous le nom d’artiste de Yo Laur, a été déportée à Ravensbrück après une vie de peintre et d’aventurière. Elle a réalisé des dessins dans le camp, qui ont pu être miraculeusement sortis. Nous les avons retrouvés. J’ai tenté de retracer son destin dans un livre précédent (« Je suis ici pour vaincre la nuit », chez Fleuve Editions) et pour ce, j’ai passé énormément de temps dans les archives européennes. Je suis également allée en Allemagne et en Algérie pour enquêter sur elle. Depuis ce livre, cette période m’habite un peu plus fort encore.

 

Le bureau de Marie CHARREL

 

Vous êtes journaliste de profession. Pourquoi opter pour le roman ? Qu'est-ce qu'il permet de plus ou de différent ? Pourquoi pas une biographie des Jumeaux Rubinstein ?

Le journalisme et l’écriture romanesque sont bien sûr des exercices très différents, mais il existe une forme de correspondance entre les deux. Dans le cadre des recherches pour mes livres, j’utilise des méthodes d’enquête parfois comparables à celles du journalisme. Grâce à cela, mes trois derniers romans sont construits sur des faits réels.

J’ai choisi d’écrire un roman où Sylvin Rubinstein apparaît comme un personnage plutôt qu’une biographie pour profiter de la liberté qu’offrent le roman et la fiction : celle d’imaginer son intériorité, les sentiments qui le traversaient, les décrire – ce que l’on ne peut dresser qu’à l’état d’hypothèses dans une biographie -, tout en se basant sur les éléments véritables de sa vie.

J’avais également à cœur d’entremêler son histoire à celle de deux danseurs contemporains, Lukas et Iva, qui partent sur ses traces. Ce, afin d’explorer les échos de l’histoire.

Au reste, il existe déjà une merveilleuse biographie de Sylvin (non traduite, écrite par Kuno Kruse), retraçant son incroyable destin de danseur de flamenco, tueur de nazi travesti pendant la guerre, et ce qu’il a vécu ensuite. Mon roman n’évoque que quelques épisodes du début de sa vie. Il ne vise pas à l’exhaustivité, mais à faire découvrir ce résistant hors du commun en le mettant en scène.

J'imagine que vous réalisez de nombreuses recherches en amont de vos romans. Comment les organisez-vous ?

Oui ! Il y a d’abord une phase assez joyeuse et chaotique où j’amasse énormément de matériau autour du thème qui m’intéresse : livres, ouvrages scientifiques, films, documentaires, articles, interviews…

Je me rends autant que possible dans les lieux évoqués. Pour « Les danseurs de l’aube », je suis allée à Hambourg où Sylvin a vécu pour rencontrer son biographe, puis à Grenade pour mieux comprendre le flamenco. J’avais également déjà visité plusieurs villes évoquées dans le livre lors de reportages, comme Varsovie ou Lisbonne.

Je fais feu de tout bois, je tâtonne et accumule des pages et des pages de notes dans lesquelles je puise lorsque je tiens le fil rouge de l’histoire.

Chez vos personnages, il y a aussi dans ces deux derniers romans quelque chose en commun de l'ordre de la résistance, individuelle (chez vos personnages principaux) et collective (je me souviens de la communauté anarchiste dans le théâtre du Schanzenviertel dans "Les Danseurs de l'aube" et puis là, le mouvement des Bâtisseurs). Pourquoi ? 

Là encore, ce n’est pas de l’ordre du conscient – j’ai réalisé que les personnages ont ce point commun après coup. Ce thème était d’ailleurs déjà très présent dans les livres précédents. Cela tient sans doute au fait que la résistance est l’une des qualités que j’admire le plus. La capacité de dire non. De se battre pour ses valeurs. Je me demande souvent pour quelles raisons certains individus se lèvent un jour pour résister, et pas d’autres. Comment savoir si le moment de le faire est venu ? Si le combat est le bon ? Comment choisir les bonnes armes et ne pas s’y brûler corps et âme ? Doit-on être prêt à tout sacrifier, y compris sa famille ? Ce sont, je crois, des questions que mes personnages se posent également.

Comment créez-vous vos personnages ? Est-ce que dès le début de votre roman vous connaissez leur trajectoire ou bien se construit-elle au fur et à mesure de l'écriture ?

Je m’attache à construire des personnages qui évoluent au fil des pages : il me semble que c’est l’élément essentiel d’un récit romanesque. Qu’ils apprennent, sur eux-mêmes et les autres, qu’ils progressent. Je pose la trame de leur trajectoire avant de commencer à écrire. Et bien sûr, je ne la respecte jamais complètement. 

Et puis, il y a l'art aussi en commun dans ces deux romans. Vous nous offrez de somptueuses descriptions du flamenco dans "Les Danseurs de l'aube", elles sont incandescentes. Avec "Les Mangeurs de nuit", ce sont les contes. Quel rapport entretenez-vous avec les disciplines artistiques ? 

Toutes sont des sources d’inspiration. La peinture est un refuge, littéralement : rien de mieux qu’une heure dans un musée pour expérimenter un voyage intérieur puissant. J’apprécie en particulier les peintres de la première moitié du XXe siècle.

En outre, je ne pourrai pas vivre sans musique. C’est, avec les livres, le meilleur remède face à la brutalité du monde.

En tant que lectrice, j’aime qu’un roman me plonge dans un univers/pays/lieu/métier/ou autre dont je ne connais rien. C’est également ce que je tente modestement d’offrir dans mes romans : dans les deux précédents, une plongée dans le flamenco, puis dans les forêts de Colombie Britannique… Pour y parvenir, je m’immerge intensément moi aussi dans ces univers avant de leur donner vie par écrit. 

Vos deux derniers romans sont publiés aux Editions de l'Observatoire, une maison que j'affectionne tout particulièrement. Comment se passe la phase de (ré)écriture ? 

C’est sans doute le moment le plus intense et excitant dans la vie du livre avant sa publication. Mes deux éditrices, Dana BURLAC et Flandrine RAAB, sont les premières lectrices. Elles soulignent ce qui fonctionne dans le texte, les points forts, mais aussi les faiblesses, les facilités auxquelles le récit cède parfois (les ficelles un peu grosses), les manquements. Leurs remarques sont toujours des suggestions subtiles et intelligentes, jamais directives. Elles aident à aller plus loin, à oser un peu plus encore, à se dépasser. A peaufiner encore le texte par petites touches, jusqu’à avoir la certitude d’avoir donné le meilleur de soi.

J'imagine que vous lisez beaucoup. Pouvez-vous nous présenter votre dernier coup de cœur ?

Il y en a tellement ! Ces derniers mois, « L’été où tout a fondu », de Tiffany McDANIEL, m’a particulièrement marqué, par la force des thèmes qu’il aborde et sa construction implacable. Il évoque l’arrivée d’un garçon afro-américain dans une petite ville des Etats-Unis. Il prétend être le diable et, loin de le regarder pour ce qu’il est – à savoir un garçon pauvre et intelligent -, une partie des habitants, engoncés dans leurs préjugés, vont le prendre au pied de la lettre...      

Je vous retiendrai bien encore mais je dois me résigner. C'est l'heure de nous quitter. Je vous souhaite un immense succès avec votre dernier roman "Les Mangeurs de nuit" et la version poche du précédent, "Les Danseurs de l'aube". Merci, très sincèrement, pour cet entretien.

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2023-02-08T07:00:00+01:00

La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

Publié par Tlivres
La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

Quand l’équipe de Vleel propose un Challenge d’hiver et que je ne suis pas à une folie près, j’accepte bien sûr.

Le défi : publier 9 chroniques de livres lus entre le 27 décembre 2022 et le 27 mars 2023.

Si au ski, vous avez différentes couleurs de pistes, là, des catégories 

Un livre à lire tout schuss : d’une traite sans s’arrêter
Un titre de livre qui évoque le froid dans sa globalité
Un livre pour se réchauffer pendant l’hiver 
Un auteur reçu par Vleel depuis ses débuts en 2020
Un livre d’une maison d’édition reçue par Vleel depuis ses débuts également
Un livre d’un auteur québécois 
Un roman graphique ou BD 
Un titre de nature writing 
Un livre ho! ho! ho!

 

 

Après

Un livre d’un éditeur reçu par Vleel : "Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

place à

Un roman graphique ou BD 

j'ai choisi un coup de ❤️ de ce début d'année : "La dernière reine" de Jean-Marc ROCHETTE, c'est ma #mercrediBD.

Tout commence à la prison de Grenoble, la demande de grâce d'Edouard Roux vient d'être rejetée.

Qu'a fait cet homme ?

 

Jean-Marc ROCHETTE va remonter aux origines. Sa mère, Marie, élève seule son fils de père inconnu. A l'école, c'est le bouc-émissaire, lui, le garçon roux. En 1917, il est accueilli à l'hôpital de Troyes, c'est un survivant de la première guerre mondiale, survivant, mais à quel prix ! Une gueule cassée. Il écrit à sa mère pour lui dire tout son amour mais qu'il ne reviendra jamais. Elle décède dans les années 1920. Etienne est rongé par les regrets et la vie qu'il passe sous un "voile", il sombre dans l'alcool. Alors qu'un jour un enfant l'aide à mettre la clé dans la serrure de sa porte, il lui raconte que son oncle est comme lui et qu'il va voir une femme sur Paris. Elle répare les visages. Avec Jeanne Sauvage, c'est une nouvelle vie qui commence.

Vous l'aurez compris, cette BD est ancrée dans la grande Histoire. Jean-Marc ROCHETTE ne se contente pas de la première guerre mondiale. A travers le passé du Vercors, il va remonter beaucoup plus loin, 100 000 ans avant Jésus Christ, quand le monde animal était encore sauvage.

Et puis, il y a l'art. Derrière Jeanne Sauvage se cache Jane POUPELET qui fit l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, l'Académie Julian de Paris aussi. Cette femme est sculptrice animalière. Elle fréquente RODIN, BOURDELLE, et fait partie du Groupe des Douze. C'est une femme moderne qui va se consacrer dans les années 14-18 à la réalisation de masques, en cuir, pour redonner un peu de dignité à ces hommes revenus de la guerre avec un visage en lambeaux. A chaque homme son masque, l'objet unique comme sait l'être la création artistique.

Je vous conseille absolument cette BD qui sera la dernière de l'auteur, il l'a annoncé. Tellement désespéré de l'espèce humaine, il se réfugie dans ses montagnes chéries.

Si vous aussi voulez participer au Challenge d'hiver Vleel (plus on est de fous, plus on rit), les règles (toutes simples) sont ici
#bingovleel #challengedelhivervleel #vleel #varionsleseditionsenlive 

 

La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

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2023-02-07T20:00:49+01:00

L’heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Publié par Tlivres
L’heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Editions de L’Observatoire

Nouvelle référence du Book club, lecture coup de poing, rien de moins !

Ce roman est un brin mystérieux, il est aussi profondément troublant.

Il y a Lily, une enfant accueillie à l’orphelinat de l’île de Jersey, une terre anglo-normande. Elle porte une attention toute particulière à un enfant, le Petit. Tous deux essaient de se protéger des coups, mais, dans les années 1900, la maison de dieu se révèle des plus violentes. En 2008, une découverte macabre met en émoi la population de l'île. La narratrice, une ornithologue, a tout intérêt, des dizaines d’années après, à faire la lumière sur les détails de la tragédie. Une nouvelle page de l'Histoire s'ouvre alors !

Vous vous souvenez peut-être du livre de Michel JEAN, « Maikan » largement plébiscité par l'équipe de Vleel. Il dénonçait alors les sévices et autres mauvais traitement sur des enfants amérindiens retirés de leur famille par des religieux catholiques pour les éduquer, les civiliser, les assimiler. Là nous sommes dans la même veine, les petites victimes sont les enfants de familles pauvres. Honte sur l’Eglise. Maud SIMONNOT nous livre un roman engagé. Elle dénonce les faits et tous ceux qui savaient mais ont laissé faire. Elle concourt à la mémoire des disparus.


Les habitants d’aujourd’hui, eux, ne pouvaient être comptables de crimes anciens, cependant ils étaient complices en continuant de se taire. P. 38

Maud SIMONNOT évoque l’amnésie post-traumatique, la douleur et le déchirement de ceux qui sont marqués à jamais par une enfance maltraitée.

Dans la prose de l’écrivaine, il y a aussi de magnifiques descriptions de la faune et de la flore. L’île de Jersey est aussi appelée l’île aux oiseaux. Elle en compterait pas moins de 300 espèces. Maud SIMONNOT rend hommage à Olivier MESSIAEN, ornithologue et rythmicien, et sa femme Yvonne LORIOD.

À travers le personnage de Lily, l’autrice évoque la puissance de la nature, sa capacité à ressourcer l'Homme.


Lily sent que l’arbre est le centre vivant d’un cercle invisible qui la protège. P. 62

Le jeu de la narration, les chapitres courts... sont autant d'éléments qui renforcent le pouvoir des mots de Maud SIMONNOT. La plume est ciselée, les personnages écorchés. Coup de maître, chapeau !

Retrouvez les références du Book club :

"Quand tu écouteras cette chanson" de Lola LAFON

"Ultramarins" de Mariette NAVARRO 
 
"Consolation" de Anne-Dauphine JULLIAND
 
 
"Malgré tout" de Jordi LAFEBRE
 
"Sidérations" de Richard POWERS
"Hamnet" et "I am I am I am" de Maggie O'FARRELL
 
 "Les enfants sont rois" de Delphine DE VIGAN
 
"Au-delà de la mer" de David LYNCH

"Le messager" de Andrée CHEDID 

"L’ami" de Tiffany TAVERNIER

"Il n’est pire aveugle" de John BOYNE

"Les mouches bleues"» de Jean-Michel RIOU

 

"Il fallait que je vous le dise" de Aude MERMILLIOD, une BD

"Le roi disait que j'étais diable" et "La révolte" de Clara DUPONT-MONOD

"Un jour ce sera vide" de Hugo LINDENBERG

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME

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2023-02-06T20:57:09+01:00

Le sens de la simplicité de Yannis RITSOS

Publié par Tlivres
Le sens de la simplicité de Yannis RITSOS

Parce que les arts résonnent entre eux, et ce n'est pas Alexandra KOSZELYK qui me démentira, ma #poesiedulundi c'est un texte de Yannis RITSOS : "Le sens de la simplicité", cité par Jeanne BENAMEUR dans "La patience des traces".

Yannis RITSOS est un poète grec du XXème siècle.

Il a écrit une multitude de textes, dont celui-ci extrait de "Parenthèses" en 1946-1947.

J'aime beaucoup les sujets abordés.

Il y a d'abord la mémoire des objets, ceux qui témoigneront longtemps de la présence des disparus. Ils sont là et accompagnent dignement ceux qui assurent la descendance des générations.

Et puis, il y a cette référence à la lune, l'astre qui évoque le temps cyclique, à l'image des marées. Elle symbolise aussi la fécondité.

Il y a enfin l'évocation des mots comme moyen de communication entre les hommes.

Il n'en fallait pas plus pour me séduire.

Ce texte est intimement lié à celui de Jeanne BENAMEUR que je vous invite à découvrir sans modération. Il y a cette même quête de l'essentiel, une certaine forme de minimalisme pour atteindre le bonheur parfait. Sage philosophie de ce début de semaine...

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2023-02-05T07:00:00+01:00

Non, je ne regrette rien d'Edith PIAF revisité par Chimène BADI

Publié par Tlivres
Non, je ne regrette rien d'Edith PIAF revisité par Chimène BADI

Chimène BADI nous revient avec l'interprétation de titres de la chanteuse Edith PIAF. Elle sort un album de reprises.

Pour la #chansondudimanche, j'ai choisi "Non, je ne regrette rien", une chanson connue de nombreux d'entre nous, peut-être allez-vous vous mettre à chanter dans votre cuisine, ou ailleurs, aujourd'hui, vous remémorant cette femme du XXème siècle, c'était hier.

Chimène BADI a une voix singulière, elle donne une nouvelle personnalité à ce titre tout en honorant la grande Dame.

Et puis, il y a cette générosité dans les yeux et la voix pour interpréter que les regrets n'auront pas raison de notre bonne humeur du jour, non !

Allez, on l'écoute ?

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2023-02-04T07:00:00+01:00

Les danseurs de l’aube de Marie CHARREL

Publié par Tlivres
Une image avec un vase et trois coquelicots, en plus des premières lignes du roman de Marie CHARREL : Les cendres tombent sur la ville, comme une neige noire. Tandis que l'écho des sirènes déchire le ciel, les habitants évitent la foule, fuient les lieux publics en couvrant leurs visages et se terrent chez eux tels des animaux inquiets. Ils verrouillent les portes à double tour puis ordonnent aux enfants de s'enfermer dans leur chambre. Ils s'éloignent des fenêtres vibrant sous le passage des véhicules de police et allument le poste de télévision où ils observent, estourbis, les images de leurs propres rues promises au chaos. Quelles prévarications, quels péchés ont-ils omis de confesser pour que le sombre démiurge s'abatte sur leur paisible cité avec une telle violence ?

Une image avec un vase et trois coquelicots, en plus des premières lignes du roman de Marie CHARREL : Les cendres tombent sur la ville, comme une neige noire. Tandis que l'écho des sirènes déchire le ciel, les habitants évitent la foule, fuient les lieux publics en couvrant leurs visages et se terrent chez eux tels des animaux inquiets. Ils verrouillent les portes à double tour puis ordonnent aux enfants de s'enfermer dans leur chambre. Ils s'éloignent des fenêtres vibrant sous le passage des véhicules de police et allument le poste de télévision où ils observent, estourbis, les images de leurs propres rues promises au chaos. Quelles prévarications, quels péchés ont-ils omis de confesser pour que le sombre démiurge s'abatte sur leur paisible cité avec une telle violence ?

Parce que je ne lis plus jamais les quatrièmes de couvertures, je vous propose les premières lignes du roman de Marie CHARREL, "Les danseurs de l'aube", publié initialement aux éditions de L’Observatoire et depuis peu chez Le livre de poche.

Ce roman est un énorme coup de coeur.

Tout commence dans le chaos. Le quartier de Schanzenviertel de Hambourg en Allemagne connaît une nouvelle vague de rébellion, cette fois orientée contre le G20. Le théâtre Rote Flora est squatté, fief d'une communauté anarchiste de longue date. Chaos toujours, les événements se passent en Hongrie. Les Roms sont expulsés, ils doivent libérer les logements qu’ils habitent pour les laisser à d’autres. Iva fait partie de ces populations mises de force sur les route. Elle arrive à Hambourg, tout comme trois amis, trois garçons, trois berlinois, tout juste bacheliers. Lukus, Nazir et Carl vont commencer des études universitaires d’informatique. Ils s’offrent une escapade estivale à Hambourg. Pendant que Nazir et Carl fréquentent les clubs de strip-tease, Lukus, lui, le jeune homme efféminé, part sur les traces d’un danseur de flamenco, juif et travesti, Sylvin RUBINSTEIN qui est décédé en 2011. Cet artiste, c’est sa professeure de danse classique qui l’a mis sur la voie. Il n’avait alors que 12 ans. Il deviendra son icône. C’est dans cette ville allemande, en juillet 2017, que Iva et Lukus vont se croiser. Leur photographie d’un couple sorti mystérieusement des brumes de la ville incendiée sera diffusée à travers le monde entier. Elle marque le début d’une épopée éminemment romanesque.

Ce roman, c'est un jubilé de sujets qui me passionnent.

D'abord, il y a l'art à travers le flamenco, cette danse incandescente à laquelle les jumeaux RUBINSTEIN s'adonnent. Vous allez mesurer la puissance de l'enivrement.

Il y a, dans ce roman, des descriptions tout à fait fabuleuses des moments de spectacle, d'exaltation, des jumeaux reconnus dans le monde entier pour leur talent. Nous sommes dans les années 1930, les années folles, cette période éblouissante marquée par l'élan d'euphorie qui souffle sur les disciplines artistiques.

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est aussi la singularité du travesti. Sylvin RUBINSTEIN se produisait en tenue de femme. 

La lecture est jubilatoire. Dans une plume haute en couleurs et en intensité, "Les danseurs de l'aube" deviennent des personnages héroïques. Entre passé et présent, réalité et fiction, mon coeur s'est laissé porter par la fougue d'êtres hors du commun, des hommes et des femmes, indignés, qui, de gré ou de force, choisissent la voie de la liberté, à la vie, à la mort. Marie CHARREL restitue tout en beauté d'innombrables recherches réalisées pour être au plus près de l'actualité comme de l'Histoire. Elle nous livre un roman d'une richesse éblouissante.

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2023-02-04T07:00:00+01:00

Les maisons vides de Laurine THIZY

Publié par Tlivres
Les maisons vides de Laurine THIZY

Parce que la rentrée littéraire, ça se passe aussi en poche, place aujourd'hui à un premier roman exceptionnel, "Les maisons vides" de Laurine THIZY aux Éditions de L’Olivier.

Le rapport au corps est le fil rouge de ce premier roman orchestré d’une main de maître. Depuis ses premiers jours, Gabrielle a dû apprendre à dompter ce corps, inachevé du prématuré, mal formé par l’infirmité, maîtrisé par la pratique sportive qui ne manque pas de reprendre ses droits dès le premier effort abandonné. C’est le jeu d’équilibre d’une vie qui, chez Gabrielle, prend une dimension toute particulière.

Et puis, il y a ces parenthèses des clowns à l’hôpital, des moments aussi fugaces que bouleversants, aussi rapides que l’éclair, aussi puissants que le tonnerre. 

Il y a encore le rapport à la religion. Comme j’ai aimé le parcours initiatique de Gabrielle aux côtés de Maria, la vieille espagnole, celle qui a fuit la guerre civile de son pays, celle qui est arrivée en France en franchissant les montagnes des Pyrénées, celle qui est veuve mais d’une sagacité incroyable, et qui comprend mieux que personne la sensibilité de son arrière-petite-fille.

 

Il y a enfin le rapport à la mort, celle-là même qui vous saute à la gorge dès les premières pages et qui ne va pas manquer de vous menacer tout au long du roman. Là aussi, un jeu d’équilibre que Laurine THIZY termine en apothéose.
 
Quelle plume, la main de fer dans un gant de velours, quelle construction narrative, une alternance de chapitres méticuleusement rythmés, quel premier roman, une lecture coup de poing, tout simplement. J'en suis sortie K.O., bravo !
 
Ce roman, découvert avec les 68 Premières fois, est une petite bombe.

Il est lauréat des 

 
Prix Régine DEFORGES du premier roman
 

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2023-02-03T07:00:00+01:00

Regarde le vent de Marie-Virginie DRU

Publié par Tlivres
Regarde le vent de Marie-Virginie DRU

Après la lecture #coupdepoing du roman de Frédéric COUDERC aux éditions Les Escales, "Hors d'atteinte", difficile de rebondir bien sûr.

J'ai pourtant réussi à trouver quelque chose d'intéressant...

Ma #Vendredilecture, c'est le second roman de Marie-Virginie DRU, "Regarde le vent" aux éditions Albin Michel que je remercie pour ce cadeau de rentrée littéraire.

Camille a la quarantaine. Elle est mariée avec Raphaël avec qui elle a eu deux filles, Jeanne et Louise de 12 et 14 ans. Elle est guide conférencière à Paris. Sa grand-mère, Annette, est décédée il y a trois mois. Elle a une irrépressible envie de se mettre à écrire. Comme une adolescente, elle commence à rédiger en cachette. Raphaël est un être torturé et violent. Il met la main sur ce qui apparaît comme le journal intime de sa femme, elle qui s'évertue à remonter le fil des générations passées, des histoires de femmes. Dès lors, tout peut arriver.

Ce roman, je l'ai lu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Dès les premières pages, Marie-Virginie DRU réussit à instaurer un climat de tension à l'image d'une présence perverse qui s'insinuerait dans la vie de cette famille, telle un prédateur. Elle réussit un tour de force qui va aller en se décuplant. Je dois vous le dire, je n'en ai fait qu'une bouchée. Impossible de lâcher ce page-turner bien après minuit tellement le suspens était à son comble !

Et puis, il y a la thématique. Je suis toujours fascinée par la mémoire intergénérationnelle, ce que nous transmettent inconsciemment nos ancêtres. A la lecture de la citation de Delphine HORVILLEUR en introduction, 


"La buée des existences passées ne s'évapore pas :

elle souffle dans nos vies et nous mène là où nous ne pensions jamais aller."


j'ai plongé !

Marie-Virginie DRU brosse aussi des portraits de femmes fortes, des résistantes, des femmes marquées par des histoires douloureuses, voire dramatiques, de maternité, un peu comme une malédiction qui se transmettrait de mère en fille. 


Sa maman lui a toujours dit qu’une fois mère, on n’était plus jamais tranquille. P. 164 Camille

Enfin, il y a l'objet de toutes les convoitises, le livre familial. Associé aux articles 311 et 312 du Code Pénal qui dit :

"Il y a abus de confiance quand une personne s'approprie un bien que lui a confié sa victime. [...]

Aucune poursuite légale ne pourra être engagée pour l'abus de confiance entre époux."

vous comprendrez que l'enjeu est de taille !

Cerise sur le gâteau : le propos de Marie-Virginie DRU est ponctué de mille et une références culturelles, un petit bijou. Il y a des chansons, des poèmes, des sculptures, etc. Autant de merveilles qui résonnent entre elles. 

Dernier point, la plume, une découverte pour moi. Elle est foisonnante. Les personnages sont de fiction mais Marie-Virginie DRU réussit formidablement bien à leur donner corps. Les descriptions et les vies trépidantes de celles qu'elle décrit sont autant d'invitations à s'identifier à elles. Pari réussi du second roman !

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2023-02-02T08:14:32+01:00

La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Publié par Tlivres
La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Sur fond des discussions actuelles au Parlement sur l'entrée ou non du droit à l'avortement dans la Constitution française, je me remémore les mots de Gisèle HALIMI.

Ma #citationdujeudi est extraite de "La cause des femmes", mon 2000ème post sur Instagram. Il faut toujours frapper fort quand il s'agit de protéger les femmes, protéger leur santé, protéger leur liberté de jouir comme elles l'entendent de leur corps.

Bien sûr, certaines jeunes femmes connaissent Gisèle HALIMI, née le 27 juillet 1927 et décédée le 28 juillet 2020. Il suffit d'écouter Judith CHEMLA au micro de Rebecca MANZONI dans Totemic pour s'en convaincre. L'actrice a décidé de faire résonner sa voix, quel choix salutaire !

Nous sommes en avril 1971, Gisèle HALIMI signe le Manifeste des 343, rédigé par Simone DE BEAUVOIR et publié dans Le Nouvel Observateur. 343 femmes publiques déclarent avoir avorté. Elles s'exposent, à l'époque, à des poursuites pénales, voire à des peines d'emprisonnement. 

Le Manifeste est une première étape, une façon d'engager le combat en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Quelques mois après, Gisèle HALIMI, avocate à la Cour d'Appel de Paris, et Simone DE BEAUVOIR, créent le mouvement "Choisir la cause des femmes", un mouvement féministe qui va organiser les manifestations.

Il faudra toutefois attendre le procès de Marie-Claire en 1972 pour que l'opinion publique adhère à la cause.

Dès lors, les revendications s'amplifient jusqu'à l'adoption, quatre ans plus tard, de la loi Veil, dépénalisant l'avortement en France.

Tout une histoire, toute notre Histoire autour du sujet.

Alors, quand ce matin, au réveil, j'entends à la radio que les députés et sénateurs s'échignent autour des mots. L'avortement, c'est un droit ou une liberté ? Je ne peux pas m'empêcher de la citer.

Les voix de Gisèle HALIMI, Simone DE BEAUVOIR et Simone VEIL, entre autres, nous manquent profondément aujourd'hui pour nous éclairer.

A défaut de les voir participer au débat du moment, que les femmes, de toutes générations, que les hommes se nourrissent de leurs mots. Je conseille "La cause des femmes" à toutes et tous. Le livre est désormais disponible en version poche chez Folio, un petit budget pour une grande cause, ça serait dommage que la loi de réforme des retraites fasse oublier celle qui encadrera le droit des femmes pour l'avenir.
 

Si les mots de Gisèle HALIMI ont un sens, ceux de Simone DE BEAUVOIR aussi...


N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.

Il fut un temps nous étions Charlie, pourquoi ne pas être Simone aujourd'hui ?

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2023-02-01T22:06:49+01:00

Les Cyclades de Marc FITOUSSI

Publié par Tlivres
Les Cyclades de Marc FITOUSSI

Vous avez envie de prendre l'air, vous dépayser, profiter des rayons du soleil sous un ciel bleu azur ? Alors, destination "Les Cyclades", c'est #mercredicinema.

Synopsis

Adolescentes, Blandine et Magalie étaient inséparables. Les années ont passé et elles se sont perdues de vue. Alors que leurs chemins se croisent de nouveau, elles décident de faire ensemble le voyage dont elles ont toujours rêvé. Direction la Grèce, son soleil, ses îles mais aussi ses galères car les deux anciennes meilleures amies ont désormais une approche très différente des vacances… et de la vie !

Mon avis :

D'abord, ce film, vous l'aurez compris en regardant l'affiche, c'est un film qui fait honneur aux femmes. Rien que 3 et pas des moindres, le casting est de haute volée.

Laure CALAMY. Vous vous souvenez de "Antoinette dans les Cévennes" ? C'était elle ! Là, elle joue le rôle d'une femme pleine d'énergie, à la sexualité débridée et qui a laissé sa pudeur au placard. Elle n'a peur de rien, vit dans la quête de nouvelles rencontres, s'amuse à séduire les hommes.

Et puis, il y a Olivia COTE, une femme prude qui sort d'une dépression, l'exacte opposée de Laure CALAMY. Il suffit de regarder ses vêtements pour se convaincre de sa timidité, son malaise d'être confrontée aux autres,.

Et enfin, la reine, Kristin SCOTT THOMAS, surnommée "Bijou", une femme solaire, gaie et lumineuse, une femme de la soixantaine qui pourrait apporter un brin de sagesse au duo de choc mais qui va, en réalité, forcer le trait de Laure CALAMY. Elle incarne la femme libre par excellence même si, l'avoue-t-elle au micro de Rebecca MANZONI dans Totemic, elle n'y a pas crû une seconde. C'est du cinéma, non ?

Bien sûr, avec Marc FITOUSSI, derrière les apparences d'une comédie se cachent quelques fragilités.

"Les Cyclades", on peut le voir comme un film léger, un moment de divertissement, on peut aussi le regarder comme un tableau brossé des années 1990, le portrait d'une société débridée qui n'aurait plus sa place aujourd'hui dans un environnement totalement aseptisé, une certaine forme de liberté

Ah bas les conventions. Ce film, c'est un moment récréatif, une gourmandise. 

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