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Articles avec #mercredibd catégorie

2024-11-06T07:00:00+01:00

Bleu comme une banane de Delphine CHEDRU

Publié par Tlivres
Bleu comme une banane de Delphine CHEDRU

Editions Nathan

Nouvel album jeunesse en souvenir d'une semaine de vacances passée avec mon petit-fils.

Plus grand que "De maman en maman" d'Émilie VAST, il avait tout pour attirer notre regard lors d'un passage en Bibliothèques Municipales, à commencer par sa couleur, jaune. Pour celles et ceux qui me connaissent, il s'agit de ma couleur préférée.

Et puis, en première de couverture, il y a cette banane... bleue. Improbable, non ? Il n'en fallait pas plus pour susciter notre curiosité.

À chaque page, une couleur, voire plusieurs, histoire de donner un peu de piquant au jeu qui s'offre à l'enfant, celui de trouver l'intrus. Delphine CHEDRU a eu l'idée ingénieuse de lier le livre au jeu, mobilisant l'enfant pour le rendre acteur de ce moment de complicité. À lui de regarder... et trouver ce qui n'est pas naturel.

Si mon petit-fils de 16 mois au moment des vacances se fichait bien de l'intrus, lui tournait les pages jusqu'à trouver son insecte préféré, le papillon. Page indigo, ils sont même deux, de quoi le ravir !

Là les pages sont fines, exigeant un peu plus de soin de la part de leurs lecteurs. Elles sont plus nombreuses aussi, l'opportunité de faire durer le plaisir.

Delphine CHEDRU est autrice et illustratrice. Elle compte une soixantaine d'albums jeunesse à son actif. "Bleu comme une banane" est sorti en janvier 2023. Peut-être en avez-vous lu d'autres...

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2024-10-30T07:00:00+01:00

Le tirailleur de Piero MACOLA et Alain BUJAK

Publié par Tlivres
Le tirailleur de Piero MACOLA et Alain BUJAK

Alain BUJAK est chargé de photographier une résidence Adoma en 2008-2009 à Dreux.

C'est là qu'il rencontre Abdesslem.

Entre eux s'établit une relation axée sur la transmission, celle de l'Histoire de France et le rôle joué par les hommes des colonies françaises pendant la guerre.

Ce n'est pas Alice ZENITER qui me démentira, nous ignorons des pans entiers de notre Histoire, elle concourt d'ailleurs elle-même à combler nos lacunes dans le domaine.

Alain BUJAK assure lui aussi la mémoire d'hommes au service de... la France. Le sort des tirailleurs marocains nécessite d'être appris aux jeunes générations.

 

Parce qu'Alain BUJAK refuse que l'histoire d'Abdesslem tombe dans l'oubli, il confie son scénario à Piero MACOLA pour le dessiner. Quelle plus belle idée ?

Les illustrations sont parfaitement réussies. Elles traduisent la tristesse d'un homme désabusé, d'un homme isolé de sa famille, exilé de sa terre qui "sent si bon que tu as envie d'en manger !".

J'ai beaucoup aimé la dernière partie qui donne l'authenticité nécessaire à cette histoire, des photographies d'Abdesslem dans son pays, avec ses proches. Elle traduit aussi ce qu'est devenue la relation d'Alain BUJAK et Abdesslem, la force des liens qui se sont établis entre les deux hommes au fil du partage des souvenirs. 

Cette BD, je la conseille à tous, ados, adultes. Nul doute qu'elle va contribuer, à sa mesure, à lever le voile sur des faits historiques que tous ont à connaître. Le 9e art permet de se les approprier, qu'il en soit remercié.

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2024-10-09T20:39:09+02:00

Deux amis sur mes épaules de Lee SUYEON

Publié par Tlivres
Deux amis sur mes épaules de Lee SUYEON

Editions Seuil

Traduit du coréen par Lim YEONG-HEE avec la collaboration de Catherine BIROS

Cette lecture a été réalisée grâce à une Masse Critique de Babelio. Merci de ce joli cadeau.

Tout commence avec la tendre enfance de Toki, une petite fille que l'on va suivre jusqu'à l'âge adulte. Alors qu'elle nageait dans le bonheur, profitait de l'amour de sa maman et de la tendresse d'un oiseau de compagnie, un jour, tout vole en éclats. Ses parents divorcent. Sa maman quitte le foyer familial, son oiseau s'envole. Dès lors, plus rien ne sera pareil. Toki sera harcelée par un chat noir qui, au fil des années, deviendra une panthère noire. A l'âge adulte, elle rencontrera Loutrot qui lui portera une attention bienveillante, l'opportunité d'apprivoiser ses peurs.

Ce roman graphique est à mettre dans toutes les mains des adolescents et des jeunes adultes en manque de confiance en soi.

Lee SUYEON empreinte le monde animalier pour faire naître les émotions. Les incarnations sont parfaitement justes et, à travers le registre de l'imaginaire, permet d'en cerner toutes les dimensions.

Le fil d'Ariane de ce roman graphique repose sur une philosophie de vie positive, de quoi donner du baume au coeur à ceux qui souffrent de leurs traumatismes d'enfance. Le choix des couleurs avec une omniprésence du jaune et du vert servent l'intention et rendent l'album très agréable à regarder malgré la pression de la souffrance.

Les textes sont dactylographiés, ce qui rend accessible le propos pour un plus grand nombre de lecteurs. Disséminés avec parcimonie sur des pages couvertes de couleur, ils ponctuent les histoires de vie de Toki, illustrées dans un style naïf.

C'est un excellent roman graphique que je recommande sans modération.

Je remercie les éditions Seuil et Babelio pour cette très jolie découverte.

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2023-11-15T07:00:00+01:00

Transitions d’Elodie DURAND

Publié par Tlivres
Transitions d’Elodie DURAND

Delcourt Mirages

 

Ma #mercrediBD c’est un roman graphique : « Transitions » d’Élodie DURAND.

 

Dès l’introduction, Élodie pose le cadre, le récit illustré est le fruit d’un savant équilibre entre réalité et fiction. Effectivement, il est écrit à partir à partir du journal d’Anne MARBOT, enfin, un peu plus que ça puisqu’Élodie DURAND et Anne MARBOT se sont côtoyées pendant 3 années.

 

Elles nous racontent ce qu’est la transidentité. 

 

Cette BD prend des formes aussi variées que peuvent l’être les individus, voire la diversité que peut représenter chaque individu. Nous ne sommes pas contraints d’être le.la même toutes les heures d’une journée, tous les jours d’une année. Les possibles sont infinis. La notion est subtile mais tellement inspirante. Élodie DURAND joue avec les illustrations, tantôt en monochrome, tantôt en version colorée, souvent en relatant l’histoire d’Anne MARBOT, parfois en convoquant des sources documentaires et d’archives. 

 

Et puis, il y a des éléments sémantiques qui viennent renforcer le propos sur la pluralité du genre (la binarité de genre, le fluide ou genderfluid, le non binaire ou genderqueer, agenre, cisgenre, multigenre…), de quoi nous éclairer sur les différences justement.

 

Enfin, il y a l’histoire d’Anne MARBOT. J’ai été personnellement très touchée par le regard de la mère sur sa fille. Elle réalise un sacré parcours, bravo. Quelle ténacité et quels résultats, pouvoir comprendre réellement sa fille !

 

Cette BD est à faire circuler sans modération. Quelle belle idée les bibliothèques municipales d’Angers ont eu de l’acheter pour en assurer sa promotion auprès de ses abonnés !

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2023-11-08T07:00:00+01:00

Jours de sable d’Aimée DE JONGH

Publié par Tlivres
Jours de sable d’Aimée DE JONGH

Dargaud

 

Ma #mercrediBD c’est un roman graphique conseillé par une lectrice du café littéraire des Justices (bibliothèques municipales d’Angers) : « Jours de sable » d’Aimée DE JONGH.

 

Nous sommes en 1937 aux Etats-Unis. John Clark, 2e du nom, a 22 ans. Comme son père, il est photographe. Il est embauché pour une mission spécifique, photographier les familles du « No man’s land » appauvries par la « Dust bowl », ces tempêtes de poussière qui anéantissent tout sur leur passage. Il quitte New York pour l’Oklahoma, Le Panhandle.

 

Le jeune photographe découvre une terre asséchée par le climat et la main de l’homme. Les nouvelles formes d’exploitation du sol pour l’agriculture ont généré des poussières qui, cumulées à une dizaine d’années de sécheresse, ont modifié l’environnement. 

 

Les impacts sont directs sur la santé, entraînant la mort des plus fragiles.

 

Et puis, il y a la misère. Les paysans perdent leurs récoltes, leur revenu s’envole au gré du vent, générant une migration massive vers la Californie. Souvenez-vous, « Les raisins de la colère » de John STEINBECK s’en inspiraient.

 

C’est à cette époque qu’est prononcée la loi pour le rapatriement des Mexicains dans leur pays. Tous les saisonniers quittent le territoire. Le besoin de main d’oeuvre rend la région attractive mais l’afflux est disproportionné laissant exsangue les populations. 

 

Vous vous souvenez peut-être de ce cliché ? « Migrant women »,  Florence OWENSTHOMPSON, une mère de 7 enfants, qui pose pour pour Dorothea LANGE. C’est la photographie la pluie reproduite au monde. 
 

 

La transition est toute trouvée avec l’évocation de cette discipline artistique. Aimée DE JONGH explore la photographie documentaire qui a donné lieu, de 1937 à 1942, par la « Farm Security Administration » à une campagne visant à montrer aux Américains la pauvreté d’une partie de leurs congénères. L’occasion est toute trouvée d’évoquer le « crâne ambulant » d’Arthur ROTHSTEIN. L’artiste avait jugé bon de le mettre en scène, une instrumentalisation qui ruinera sa carrière.

 

Si vous voulez aller plus loin et découvrir le voyage de l’autrice, rdv sur son site.

 

Le graphisme de la BD est très soigné, profondément émouvant, sur des planches colorées en pleine page. 

 

Cette BD est une pépite. Elle a reçu le « Prix des Libraires de BD » en 2022.

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2023-09-27T06:00:00+02:00

L’onde DOLTO tome 2 de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

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L’onde DOLTO tome 2 de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

Dans ce 2d tome de « L’onde DOLTO » de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO, les émissions de radio sont confortées au détriment des consultations. Il devenait très compliqué d’avoir une vie privée sans que les 2 champs d’intervention n’interfèrent !

 

J’ai retrouvé le graphisme qui m’avait tant plu dans le tome 1.

 

Mais plus que tout, ce que j’ai aimé c’est de revisiter une histoire pas si ancienne et de regarder des sujets avec le filtre des années 1970.  Alors que l’inceste faisait clairement l’objet de prises de parole de Françoise DOLTO (on peut s’interroger aujourd’hui du pourquoi ces conseils n’ont pas été entendus !), d’autres thèmes étaient abordés sans que les mots ne soient posés. Je pense à la charge mentale par exemple, mais aussi le harcèlement scolaire. Peut-être que les termes de vocabulaire n’existaient pas encore…

 

Et puis il y a cette approche des divorces et de la garde alternée, du handicap, de l’adoption, de l’homosexualité…

 

J’ai découvert qu’après avoir reçu de nombreux courriers de parents, Françoise DOLTO a consacré beaucoup de son temps à apporter des réponses à des adolescents. C’était un peu comme une grand-mère que certains n’avaient pas.

 

Il faut dire que Françoise DOLTO affichait une grande modernité dans le propos ! Elle était pleine d’énergie et usait du trait d’humour quand elle le jugeait utile. 

 

Cette BD est vraiment très inspirante. 

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2023-09-20T19:06:07+02:00

L’onde DOLTO de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

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L’onde DOLTO de Séverine VIDAL et Alicia JARABA avec la participation de Catherine DOLTO

Editions Seuil Delcourt

 

D’après « Lorsque l’enfant paraît » de Françoise DOLTO

 

Tout commence en 1976. France Inter sollicite Françoise DOLTO, psychanalyste, pour une émission de radio sur la base de ce qu’elle a pratiqué sur Europe 1. Si au début, elle ne souhaite pas renouveler l’expérience, sa fille, médecin, et le directeur de Radio France,  réussiront pourtant à la convaincre de reprendre le micro. Elle travaillera avec Jacques PRADEL sur un créneau de 10 minutes dans le cadre du programme « Le temps de vivre ». Elle laisse un patrimoine exceptionnel dans le domaine.

 

Cette BD est en 2 tomes. 

 

Séverine VIDAL et Alicia JARABA, avec le concours de Catherine DOLTO, rendent un magnifique hommage à celle qui fut médecin d’éducation, un rêve de petite fille.

 

Le graphisme est particulièrement soigné, il est chaleureux et émouvant. A l’aide d’un code couleur particulier, des planches teintées de bleu, les autrices relatent les témoignages des familles. 
 

 

A l’image de ce que pouvait pratiquer Menie GRÉGOIRE pour favoriser l’expression des femmes, Françoise DOLTO donnait la parole à des parents en quête de réponse sur des questions de vie quotidienne autour de leur enfant. 

 

Des sujets tels que les cauchemars, la jalousie, le « non »… étaient soumis à l’analyse de Françoise DOLTO.

 

Si la BD rend compte des émissions de radio et des échanges en direct, elle relate aussi les conditions de leur enregistrement, les coulisses, le off quoi. Il faut savoir que Françoise DOLTO acceptait de donner de son temps à des parents qui avaient formulé leurs questionnements par écrit. La fille de Françoise DOLTO assurait la lecture du courrier pour monter l’ordre du jour des interventions.

 

Et puis il y a ce mari aimant aussi, attentionné, à l’écoute de sa femme. C’est un réalité toute la famille DOLTO qui se voit honorée dans ce 1er tome.

 

Enfin, dans les toutes dernières pages, vous trouverez les « Compléments » comme autant de repères dans la vie Françoise DOLTO.

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2023-09-13T20:33:02+02:00

L’attente de Keum Suk GENDRY-KIM

Publié par Tlivres
L’attente de Keum Suk GENDRY-KIM

Traduit du coréen par Keum Suk GENDRY-KIM et Loïc GENDRY

 

Futuropolis

 

La BD « L’attente » de Keum Suk GENDRY-KIM est profondément émouvante. Je l’ai découverte en bibliothèque, elle me tendait les bras. C’est ma #mercrediBD !

 

Je ne connaissais rien ou si peu du passé de la Corée, un territoire longtemps japonais. Et puis il y a eu l’arrivée des communistes à la fin de la seconde guerre mondiale. Ils ont fait prisonniers des japonais pour les faire travailler dans leurs usines. En 1950, la guerre éclate. 

 

Cette BD se veut historique. Merci à Keum Suk GENDRY-KIM de mettre des mots sur la grande Histoire, de faire en sorte que chacun se l’approprie pour ne jamais l’oublier. Elle concourt ainsi à la mémoire d’hommes et de femmes, d’un territoire aussi.

 

Elle évoque la vieillesse confrontée au modernisme. Les villes changent, les anciens ne reconnaissent plus les lieux. Il y a le numérique, ils ne réussissent pas à s’approprier les fonctionnalités du smartphone…

 

Elle parle aussi de la condition des femmes il y a une petite centaine d’années. L’école leur était interdite, tout comme le riz blanc à table, réservé aux hommes. Les mariages étaient arrangés…

 

Et puis, il y est question d’exil. Keum Suk GENDRY-KIM s’est inspirée de faits reels, des temoignages de sa mère et de deux inconnus pour retracer le départ des Coréens du Nord. De nombreuses familles, des réfugiés, sont arrivées dans le Sud. Malheureusement, lors du trajet, confrontés au froid, aux bombardements… certains sont morts, d’autres se sont perdus. Pour ces derniers, le gouvernement organise depuis 2018 des retrouvailles. Certains ne se sont pas revus depuis 60 ans. Malheureusement, le temps que les autorités les organisent pour tous, nombreux sont ceux qui voient leur espoir réduit à néant.

 

A travers le parcours des Coréens, l’autrice souhaite faire du sujet des réfugiés un traitement universel. Chaque fois, c’est la même histoire… celle de la guerre !

 

L’arbre est très présent dans les représentations de l’illustratrice, émouvant à l’envi.

L’attente de Keum Suk GENDRY-KIM

Elle choisit pour ce sujet grave de rester en monochrome. Construit en 10 chapitres, le récit alterne des éléments historiques avec le présent. C’est ingénieux et parfaitement réussi !

 

T livres ? T arts ? Je ne choisis pas ! La BD est présentée devant la sculpture monumentale réalisée par Igor MITORAJ bien connue des Angevins. L’artiste d’origine polonaise s'intéresse exclusivement à la figure humaine. Il traite de la fragilité de l'Humanité. Bien vu, non ?

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2023-06-14T17:23:21+02:00

En lutte (Les reflets du monde Tome 1) de Fabien TOULMÉ

Publié par Tlivres
En lutte (Les reflets du monde Tome 1) de Fabien TOULMÉ

Delcourt/Encrages

En 2019, Fabien TOULMÉ s’envole pour le Liban avec Mathieu DIEZ, directeur du festival de BD de Lyon et Nicolas WILD, auteur de BD. Initialement, il devait y avoir un salon du livre. Au final, il n'aura pas lieu mais les 3 hommes décideront quand même de s'y rendre. Nous sommes en pleine révolution libanaise, la thawra. Chacun pense qu’il est à la bonne place, en particulier Fabien TOULMÉ qui s’était toujours dit qu’il aimerait « faire du reportage de terrain ».

Dans les pas de Mr Guilledou, l’un de ses professeurs d’histoire et géographie qui allait sur site pour s’imprégner des réalités pour mieux les enseigner à ses élèves, Fabien TOULMÉ vivra 3 immersions dans 3 pays différents. Il nous rend compte de 3 parcours de vie, 3 femmes « en lutte ».

Évidemment, les itinéraires de ces 3 femmes, Nidal de 33 ans au Liban, Rossana de 28 ans au Brésil et Chanceline de 24 ans au Bénin, ne peuvent que susciter notre respect. Ce sont toutes les 3 des citoyennes engagées, des résistantes, des activistes qui vouent leur vie à la défense d'une cause nationale, d’intérêt général donc.

Et puis, ce sont de jeunes femmes. Elles incarnent la relève du militantisme. Elles donnent toutes les 3 une certaine couleur aux mouvements de protestation du XXIème siècle, au féminisme d’aujourd’hui, de quoi s’interroger aussi sur la place des hommes… Fabien TOULMÉ apporte quelques propositions de réponses.

Plus encore, par le biais de ces 3 réalités de vie quotidienne, Fabien TOULMÉ nous permet de mieux comprendre le monde. Il nous explique chaque fois le contexte social, politique et économique, de quoi nous éclairer aussi sur les causes de ces mouvements.

Quant aux formes, il semble que nous n’ayons rien inventé en France. Au Liban, en novembre 2019, à 20h, les concerts de casseroles résonnent de façon symbolique pour réveiller le gouvernement. Ça vous dit sûrement quelque chose…

Cette BD est une pépite, un bijou, un coup de ❤️

Il faut dire qu’elle commençait très fort avec cette citation de Mahatma GANDHI : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Inspirant, non ?

Et puis, il y a la qualité de la BD, un pavé de 340 pages pour prendre le temps de bien comprendre les choses, des polices de caractères parfaitement lisibles qui changent pour différentier le point de vue de l’auteur de ce qui se dit, des couleurs de cases qui évoluent pour distinguer le présent du passé, un graphisme qui donne à voir la sensibilité des hommes et des femmes. J’❤️ tout simplement.

Un grand "Bravo" à Fabien TOULMÉ pour cette BD ! On a bien noté qu'il s'agit du Tome 1, d'autres viendront donc !

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2023-04-19T06:00:00+02:00

L'été dernier de Jihyun KIM

Publié par Tlivres
L'été dernier de Jihyun KIM

Seuil jeunesse

 

 

En passant à côté des bacs de BD à la Bibliothèque, j’ai été attirée par cet album jeunesse, certainement à cause de son format mais aussi par l’illustration de la première de couverture, un enfant sous l’eau remontant à la surface vers la lumière.

 

Bien m’en a pris. "L'été dernier" de Jihyun KIM est un magnifique album.

 

Tout commence avec un univers urbain. Un enfant joue dans sa chambre. Il y a un chien. Et puis, dans la pièce d’à côté, d’autres personnes. Dans les pages suivantes, il y a un départ en voiture, le franchissement d’un pont, et puis, la campagne, les retrouvailles avec ce que l’on devine être des grands-parents.

 

Je dis, devine, parce ce que, dans cet album, tout est suggéré. Il n’y a pas de texte, juste des illustrations mais qu'elles sont belles. Jihyun KIM nous offre des planches pleine page, émerveillement total.

 

Les nuances de gris/bleu et le graphisme donnent beaucoup de poésie à l’ensemble.

 

Jihyun KIM, illustratrice et autrice coréenne, s’est inspirée de l’un de ses propres séjours passés au bord d’un lac, en pleine forêt, pour imaginer « L’été dernier ». Elle restitue parfaitement son émotion devant la beauté de Dame Nature et le sentiment de quiétude qui y règne.

 

Il y est question aussi de notre rapport aux animaux. Quelle plus belle image que ce mimétisme de l'enfant et du chien.

 

 

Cet album est à découvrir à tout âge, il est très esthétique et inspirant. C’est une très belle invitation à la contemplation.

 

Je suis littéralement tombée sous le charme de l'univers artistique de Jihyun KIM. Souhaitons lui le succès qu'elle mérite, elle livre ici son premier album. 

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2023-04-12T06:00:00+02:00

Ce que nous sommes de Zep

Publié par Tlivres
Ce que nous sommes de Zep

Rue de Sèvres édition

Cet album fait partie de la sélection du Prix BD Cezam 2022-2023.

Alors que ChatGpT fait couler beaucoup d’encre dans les médias au point que quelques grands acteurs du numérique en viennent à demander une pause dans les évolutions technologiques, Zep nous invite à nous projeter en 2113.

Là, les hommes et les femmes vivent virtuellement des expériences de vie, ils avalent des gélules aux saveurs variées à la place de repas… Tous ceux qui vivent dans la ville protégée sont connectés à un data brain jusqu’au jour où une défaillance du système met un être K.O.

Ce que nous sommes de Zep

Cette BD est saisissante.

Il y a d’abord le sujet bien sûr. L'intelligence artificielle (IA) fait naître les plus grandes espérances comme les plus grandes peurs. Il y a ceux qui sont offensifs, s'y confrontent pour en faire une force, il y a ceux qui sont défensifs, l'ignorent et la subiront, un jour ou l'autre, la question ne repose maintenant que sur l'échéance.

De quoi l'IA est-elle capable ?

Zep prend le parti d'explorer ses effets sur l'humain. Il l'imagine augmenté, à moins qu'il ne devienne assisté. La projection d'un avenir avec des émotions programmées sur commande me fait froid dans le dos, je dois bien l'avouer.

Il y a la dimension individuelle, mais aussi la dimension collective. Zep découpe le territoire et instaure une frontière entre la ville protégée et le  reste, ce qui ressemble peu ou prou à la ville connectée (parfois dite intelligente) et les zones blanches. Plus encore que de vivre personnellement assistée par une machine, ce que je crains le plus c'est la construction d'un mur, la notion de camp et des effets de ségrégation, de droits attachés à un territoire avec les nantis et les exclus. Cette BD me rappelle le roman de Jean-Christophe RUFIN, "Globalia", un petit bijou dans le genre de la dystopie ou du roman d'anticipation. L'auteur y distingue les "zones sécurisées" des "non-zones". Nous n'en sommes pas très loin.

Ce que nous sommes de Zep

Pour nourrir ses travaux, Zep, le père de Titeuf, bien connu des fans de BD, s’est nourri pour cet album des travaux d’un médecin et neuroscientifique, Pierre MAGISTRETTI. Il va sans dire que le propos tient la route et qu'il est intéressant qu'on y regarde à deux fois !

Et pour servir le scénario, il y a le graphisme. Là, j'ai plutôt retrouvé les albums que je lisais pendant mon adolescence, ou bien ceux de mes enfants, avec des planches composées dans une version traditionnelle avec des cases. Peut-être le moyen de conforter l'idée du mur, des séparations entre tous... heureusement toutefois, Zep est un scénariste et illustrateur profondément humain, il nous livre une chute pleine d'espoir.

J’ai beaucoup aimé cet album. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses !

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2023-03-22T07:16:29+01:00

La jeune femme et la mer de Catherine MEURISSE

Publié par Tlivres
La jeune femme et la mer de Catherine MEURISSE

Ma #mercrediBD décline une nouvelle fois #marsaufeminin avec la création de Catherine MEURISSE et le concours d’Isabelle MERLET pour la couleur pour « La jeune femme et la mer » publiée chez Dargaud éditions.

Catherine MEURISSE, je voulais lui faire une petite place ce mois-ci parce que c’est une femme que j’admire. Elle est entrée à l’Académie française des Beaux Arts en 2022. Elle faisait partie de l'équipe de Charlie Hebdo. Dessinatrice de presse, elle est l'une des rescapés des attentats du 7 janvier 2015. Une panne de réveil pour le meilleur... ou pour le pire. Dans cette tragédie, elle a perdu des collègues mais aussi des amis, des compères avec lesquels elle partageait un état d'esprit, la LIBERTE.

De cette scénariste et illustratrice, je connaissais « La légèreté », une BD autobiographique qui relatait sa difficulté à trouver sa place en société après les attentats.

Pour Catherine MEURISSE, qui vit un drame intime, singulier, profond, intérieur, l'instinct de survie repose sur la beauté. Elle en fait sa quête personnelle, quotidienne. Elle va se mettre à rêver du "syndrome de Stendhal".

 

Vous savez de quoi il s'agit ? Un jour, alors que Stendhal voyageait en Italie, il s'est évanoui. La cause de son tourment, l'excès de beauté. Il avait été sublimé par le ravissement des oeuvres d'art qui s'offraient à ses yeux.

Elle a perdu la mémoire, elle cherche la guérison. Elle a connu le chaos, elle cherche la beauté. C'est terriblement fort.

Là nous sommes dans la même veine. Ce n’est pas à la Villa Médicis qu’elle est accueillie en résidence mais en 2018 à la Villa Kujoyama. 
Elle y rencontre l’animal mythologique nippon, un tanuki, avec qui elle fait ses premiers pas en terre étrangère.

Et puis, il y a ce peintre qui va lui parler de l’évanescence du monde, il est en quête de l’impassibilité.

Tous deux vont échanger autour de l’oeuvre de John Everett MILLAIS de 1851-1852 : « Ophélie » représentant une femme qui chante avant de se noyer, un personnage de fiction de la tragédie shakespearienne Hamlet, une toile sublime.

Et puis il y a l’histoire de « La Grande Vague de Kanagawa », estampe de Katsushika HOKUSAI bien sûr, graveur, peintre et illustrateur du XIXème siècle qui a largement inspiré des artistes européens.

La scénariste s’inspire aussi de littérature avec le roman Oreiller d’herbes de Natsume SOSEKI.

Plus humblement, j’ai beaucoup aimé découvrir la nature japonaise au bras de Catherine MEURISSE. Dans cette BD autobiographique, elle  fait référence à ce qu’elle connaît et ce qui la surprend, un peu comme chacun d’entre nous qui foulons nos premiers pas en terre étrangère…

 

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2023-03-15T17:45:00+01:00

Amalia de Aude PICAULT

Publié par Tlivres
Amalia de Aude PICAULT

Ma #mercrediBD publiée aux éditions Dargaud décline #marsaufeminin, d’abord parce qu’elle est la création d’une femme, Aude PICAULT, mais aussi parce qu’elle met en scène une femme !

 

On y vient… Amalia fait partie de ces femmes qui donnent de leur personne, au travail, à la maison… Elle est SURsollicitée mais ne dit jamais non. Elle évolue dans une famille recomposée avec Nora, une belle-fille adolescente en rupture avec son père. Elle est aussi la mère d’une petite Lili à peine sortie des couches. C’est le chaos chaque fois qu’elle rentre chez elle. Et en plus, Madame voudrait s’inscrire dans la mutation environnementale et protéger la planète. Autant dire qu’elle va dans le mur !

 

Cette BD, c’est une manière de représenter ce que bon nombre de foyers vivent aujourd’hui. Il y a tout. Nul doute que les femmes, mères, s’identifieront très facilement à Amalia.

 

Ce que j’ai aimé aussi, c’est le rôle de Karim, l’homme de la maison. Loin du cliché de ceux qui se font servir, lui essaie de nourrir toutes les femmes du foyer et c’est loin d’une partie de plaisir.

 

J’ai beaucoup aimé aussi la représentation de l’adolescente, Nora, un brin lolita sur les bords qui trouve dans les réseaux sociaux le moyen de se mettre en scène au risque de décrocher de l’école.

 

Tout ce petit monde est en quête de sens et va se retrouver dans la perspective d’un départ en vacances. Et si une mise au vert les mettait tous d’accord ?

 

Cette BD, elle est fraîche, printanière, elle donne envie d’aller se ressourcer dans la nature, se rouler dans l’herbe, quitter ce brouhaha ambiant et ce rythme effréné que l’on s’oblige à suivre. C’est une bouffée d’air, une parenthèse avec la part belle à ce mouvement qui émerge, la désinfluence.

 

Le graphisme est un brin naïf.
 

Le propos pourrait être léger mais il ne l’est pas.

 

Je vous la conseille absolument.

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2023-03-08T07:00:00+01:00

Simone VEIL, L’immortelle de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT

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Simone VEIL, L’immortelle de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT

Marabulles éditions

 

Je poursuis #marsaufeminin avec ma #mercrediBD. Après Gisèle HALIMI, place à "Simone VEIL, L’immortelle" de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT.

 

Si comme moi, vous avez lu "Simone, éternelle rebelle" de Sarah BRIAND ou bien "Les inséparables" de Dominique MISSIKA,

 

Et si vous vu "Les combats d'une effrontée" ou encore "Simone, le voyage du siècle"

 

vous connaissez le parcours de Simone VEIL, sa réussite au concours de la magistrature, ses combats pour la dignité des détenus et des femmes emprisonnées pendant la guerre d’Algérie, et bien sûr, ce qui a fait d’elle une icône du féminisme, la loi pour la légalisation de l’IVG en novembre 1974.

 

C’est d’ailleurs ce sujet qui structure le propos de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT, un peu comme un fil d’Ariane, teinté de bleu. Oui, ils ont pris le parti de donner une couleur aux différents évènements qui ont marqué l’existence de cette grande Dame, le gris bien sûr pour sa déportation.

 

Si toutes les oeuvres qui reviendront sur le passé de Simone VEIL auront ces mêmes objectifs, comme elle le martelait elle-même, ne pas oublier et expliquer aux jeunes générations leur héritage, il n’en demeure pas moins qu’elles sont uniques dans leur manière de traiter son itinéraire.

 

J’ai parlé de la couleur. Il y a aussi le graphisme très soigné et la composition des planches, remarquable. La police de caractères est accessible et simplifie la découverte du scénario, c’est un énorme atout.

 

C’est très audacieux pour des auteurs de s’attaquer à l’histoire de Simone VEIL. Que Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT soient honorés de l’avoir fait, leur BD est parfaitement réussie.

 

J’ai beaucoup aimé les quelques pages relatant l’entrée de Simone VEIL à l’Académie Française, qui lui vaut d’ailleurs le titre d’immortelle. Je ne me souvenais plus des symboles représentés sur son épée.

 

 

 

A cette occasion, le discours de Jean D’ORMESSON est juste : « épatant ».  

 

Et puis, c’est une manière de les découvrir, eux. Pascal BRESSON est scénariste de bande dessinée, il est aussi auteur de littérature jeunesse. Hervé DUPHOT est illustrateur et coloriste. Leur collaboration est très réussie.

 

Impossible de ne pas faire un petit clin d'oeil à Caroline LAURENT pour ce dessin sur son bureau. Nous étions en janvier 2019.

 

 

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2023-03-01T07:00:00+01:00

Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

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Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

Tout au long du mois, je vais décliner l'opération #marsaufeminin avec même, cette année, une inscription au challenge initié par Floandbooks. Je vous en reparlerai très vite.

Donc, pour commencer, avouons que je frappe fort, ma #mercrediBD, c'est "Une farouche liberté" par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE, BD publiée aux éditions Grasset Steinkis.

Il ne fallait pas moins de 4 femmes pour honorer Gisèle HALIMI, une éminente militante féministe.

Cette BD est inspirée de l'autobiographie écrite par la femme de droit, avec le concours d'Annick COJEAN.

Le scénario est donc écrit à la première personne du singulier.

Tout commence avec cette scène où Gisèle HALIMI s'émeut devant sa robe d'avocate, prononçant cette phrase :


Qu'est-ce que j'ai aimé ce métier... !

Et puis, avec l'énergie que nous lui connaissions, la voilà partie à relater l'histoire de sa vie.

Cette BD, c'est un pur régal.

D'abord, il y a l'esthétique du livre avec des images toutes en beauté. Les dessins, réalistes, magnifient les personnages et rendent émouvant leur combat. On les doit à Sandrine REVEL, illustratrice et autrice de bande dessinée. Très récemment, elle a signé "Grand silence" avec Théa ROJZMAN pour évoquer les violences sexuelles commises sur les enfants.

La couleur renforce la puissance du propos. Là, c'est Myriam LAVIALLE qui est à l'oeuvre. Elle est coloriste. 

Et puis, il y a le scénario, profondément inspirant. Il est signé d'Annick COJEAN, journaliste, grand reporter au journal Le Monde, et de Sophie COUTURIER, spécialiste en communication.

Cette BD c'est une sacrée belle manière de se rappeler (ou prendre connaissance de) tout un tas d'événements qui ont marqué, certes l'histoire de Gisèle HALIMI, mais plus largement, le mouvement féministe en France. Vous y trouverez d'autres grandes figures : Simone DE BEAUVOIR, Delphine SEYRIG, Monique WITTIG, Christiane ROCHEFORT, Nadine TRINTIGNANT, et bien d 'autres encore. Le texte donne à voir l'énergie et la fougue qu'a dû déployer Gisèle HALIMI pour arriver à ses fins. Il faut dire qu'elle faisait partie de l'avant-garde et qu'elle bouleversait les consciences pour faire évoluer les mentalités, en matière de féminisme mais pas que.

A signaler également que la police de caractères est très accessible (ce qui est un grand atout pour moi), elle sert magistralement le tout.  

Si j'avais lu "La cause des femmes", autobiographie de Gisèle HALIMI, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette  BD. Très sincèrement, elle est à offrir sans modération, aux jeunes filles mais aussi aux jeunes garçons. Elle est très simple d'accès et s'appuie sur des faits totalement appropriables par tous, même éloignés de quelques décennies. C'est également un très joli cadeau pour des adultes qui aimeront, sans conteste, y picorer quelques anecdotes.

Personnellement, j'ai été clouée par cette nouvelle forme de synchronicité dont je me souviendrais toujours. 

Vous vous souvenez du roman de Philippe BESSON découvert il y a deux semaines, "Ceci n'est pas un fait divers". En incipit, il y a cette citation de Simone DE BEAUVOIR :


Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue.

Si, une fois le livre refermé, elle prend toute sa dimension, je ne savais pas dans quel contexte Simone DE BEAUVOIR avait été amenée à la prononcer. Et bien, maintenant, je suis renseignée :

Si vous ne connaissez pas l'histoire de Djamila BOUPACHA, je vous en dis quelques mots. Sur fond de guerre d'indépendance en Algérie, nous sommes en mai 1960, la jeune femme de 22 ans, membre du FLN, est soupçonnée d'avoir déposée une bombe à la Brasserie des Facultés d'Alger. Quand Gisèle HALIMI la rencontre à la prison de Barberousse, elle lui témoigne de ses conditions de rétention, de la torture utilisée par les militaires pour la faire avouer, et de son viol. C'en est trop pour Gisèle HALIMI, elle se lance corps et âme dans un combat, plus large celui-là, et intente un procès à l'armée française pour les actes commis en Algérie. Djamila BOUPACHA sera amnistiée dans le cadre des Accords d'Evian en 1962. 

Des histoires comme celles-là, il y en a tout un tas. Nul doute que vous les apprécierez chacune à leur juste valeur.

Et puis, souvenez-vous, il y a toujours un combat féministe à tenir parce que :

Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

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2023-02-22T19:22:32+01:00

Les étoiles s'éteignent à l'aube de Vincent TURHAN

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Les étoiles s'éteignent à l'aube de Vincent TURHAN

Ma #mercrediBD c'est une nouvelle référence du Book club, "Les étoiles s'éteignent à l'aube" de Vincent TURHAN, aux éditions Sarbacane, inspirée du roman de Richard WAGAMESE, traduit de l'anglais par Christine RAGUET.

Il y a ce père, Eldon, un sang-mêlé (des ojibwés et des écossais). Alcoolique, sa santé se dégrade. Il sent ses dernières heures arriver. Il fait venir son fils, Franklin, et lui demande de l'accompagner en montagne pour son dernier voyage. C'est là-bas qu'il veut mourir.

Et puis, il y a le jeune garçon, Franklin, 16 ans, qui rechigne à aller retrouver ce père dont on découvre assez vite qu'il ne l'a pas élevé.

Tous deux portent sur leurs frêles épaules un lourd fardeau. Ce dernier voyage sera aussi celui de révélations, l'occasion d'en finir avec des secrets de famille.

Cette BD, c'est d'abord une plongée en terres canadiennes, la Colombie britannique, qui n'est pas sans rappeler le roman de Marie CHARREL, "Les Mangeurs de nuit" aux Editions de L’Observatoire. La nature y est omniprésente, un environnement boisé, des montagnes puissantes.

Et puis, il y a cette histoire d'un père avec son fils, ces retrouvailles après de longues années de séparation, cette dernière volonté d'en découdre avec une histoire familiale torturée.

Plus largement, il y a la question des origines, des migrations, des peuples à la double culture, de ceux qui sont trop peu ou pas assez, jamais à leur place, jamais pleinement reconnus.

Dans cet univers, une vieille dame, Becka, illumine par son propos, sa sagesse, ses croyances.

Si le graphisme est taillé au couteau, j'ai pris plaisir à découvrir cette BD qui m'a donné envie d'aller lire le roman de Richard WAGAMESE, disparu en 2017. "Les étoiles s'éteignent à l'aube", un titre éminemment poétique, était son premier roman. Peut-être connaissez-vous de lui "Jeu blanc" ou "Chêne-Bourg"...

Quant à Vincent TURHAN, c'est un jeune graphiste illustrateur. Il est aussi l'auteur de la BD "Le chemin des égarés", "Dig - numéro 0", ou bien encore "Transatlantique", inspiré du livre éponyme de Stefan ZWEIG, là, c'en est trop, il faut que je poursuive mes découvertes !

Retrouvez toutes les références passées du Book club :

"L'heure des oiseaux" de Maud SIMONNOT

"Quand tu écouteras cette chanson" de Lola LAFON

"Ultramarins" de Mariette NAVARRO 
 
"Consolation" de Anne-Dauphine JULLIAND
 
"Malgré tout" de Jordi LAFEBRE
 
"Sidérations" de Richard POWERS

"Hamnet" et "I am I am I am" de Maggie O'FARRELL

  "Les enfants sont rois" de Delphine DE VIGAN
 
"Au-delà de la mer" de David LYNCH

"Le messager" de Andrée CHEDID 

"L’ami" de Tiffany TAVERNIER

"Il n’est pire aveugle" de John BOYNE

"Les mouches bleues"» de Jean-Michel RIOU

 

"Il fallait que je vous le dise" de Aude MERMILLIOD, une BD

"Le roi disait que j'étais diable" et "La révolte" de Clara DUPONT-MONOD

"Un jour ce sera vide" de Hugo LINDENBERG

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME

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2023-02-08T07:00:00+01:00

La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

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La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

Quand l’équipe de Vleel propose un Challenge d’hiver et que je ne suis pas à une folie près, j’accepte bien sûr.

Le défi : publier 9 chroniques de livres lus entre le 27 décembre 2022 et le 27 mars 2023.

Si au ski, vous avez différentes couleurs de pistes, là, des catégories 

Un livre à lire tout schuss : d’une traite sans s’arrêter
Un titre de livre qui évoque le froid dans sa globalité
Un livre pour se réchauffer pendant l’hiver 
Un auteur reçu par Vleel depuis ses débuts en 2020
Un livre d’une maison d’édition reçue par Vleel depuis ses débuts également
Un livre d’un auteur québécois 
Un roman graphique ou BD 
Un titre de nature writing 
Un livre ho! ho! ho!

 

 

Après

Un livre d’un éditeur reçu par Vleel : "Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

place à

Un roman graphique ou BD 

j'ai choisi un coup de ❤️ de ce début d'année : "La dernière reine" de Jean-Marc ROCHETTE, c'est ma #mercrediBD.

Tout commence à la prison de Grenoble, la demande de grâce d'Edouard Roux vient d'être rejetée.

Qu'a fait cet homme ?

 

Jean-Marc ROCHETTE va remonter aux origines. Sa mère, Marie, élève seule son fils de père inconnu. A l'école, c'est le bouc-émissaire, lui, le garçon roux. En 1917, il est accueilli à l'hôpital de Troyes, c'est un survivant de la première guerre mondiale, survivant, mais à quel prix ! Une gueule cassée. Il écrit à sa mère pour lui dire tout son amour mais qu'il ne reviendra jamais. Elle décède dans les années 1920. Etienne est rongé par les regrets et la vie qu'il passe sous un "voile", il sombre dans l'alcool. Alors qu'un jour un enfant l'aide à mettre la clé dans la serrure de sa porte, il lui raconte que son oncle est comme lui et qu'il va voir une femme sur Paris. Elle répare les visages. Avec Jeanne Sauvage, c'est une nouvelle vie qui commence.

Vous l'aurez compris, cette BD est ancrée dans la grande Histoire. Jean-Marc ROCHETTE ne se contente pas de la première guerre mondiale. A travers le passé du Vercors, il va remonter beaucoup plus loin, 100 000 ans avant Jésus Christ, quand le monde animal était encore sauvage.

Et puis, il y a l'art. Derrière Jeanne Sauvage se cache Jane POUPELET qui fit l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, l'Académie Julian de Paris aussi. Cette femme est sculptrice animalière. Elle fréquente RODIN, BOURDELLE, et fait partie du Groupe des Douze. C'est une femme moderne qui va se consacrer dans les années 14-18 à la réalisation de masques, en cuir, pour redonner un peu de dignité à ces hommes revenus de la guerre avec un visage en lambeaux. A chaque homme son masque, l'objet unique comme sait l'être la création artistique.

Je vous conseille absolument cette BD qui sera la dernière de l'auteur, il l'a annoncé. Tellement désespéré de l'espèce humaine, il se réfugie dans ses montagnes chéries.

Si vous aussi voulez participer au Challenge d'hiver Vleel (plus on est de fous, plus on rit), les règles (toutes simples) sont ici
#bingovleel #challengedelhivervleel #vleel #varionsleseditionsenlive 

 

La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

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2023-01-18T07:00:00+01:00

La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

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La dernière reine de Jean-Marc ROCHETTE

Coup de ❤️ pour cette BD, "La dernière reine" de Jean-Marc ROCHETTE aux éditions Casterman, un très joli cadeau du Père Noël conseillé par la Librairie Richer, merci !

Tout commence à la prison de Grenoble, la demande de grâce d'Edouard Roux vient d'être rejetée.

Qu'a fait cet homme ?

Jean-Marc ROCHETTE va remonter aux origines. Sa mère, Marie, élève seule son fils de père inconnu. A l'école, c'est le bouc-émissaire, lui, le garçon roux. En 1917, il est accueilli à l'hôpital de Troyes, c'est un survivant de la première guerre mondiale, survivant, mais à quel prix ! Une gueule cassée. Il écrit à sa mère pour lui dire tout son amour mais qu'il ne reviendra jamais. Elle décède dans les années 1920. Etienne est rongé par les regrets et la vie qu'il passe sous un "voile", il sombre dans l'alcool. Alors qu'un jour un enfant l'aide à mettre la clé dans la serrure de sa porte, il lui raconte que son oncle est comme lui et qu'il va voir une femme sur Paris. Elle répare les visages. Avec Jeanne Sauvage, c'est une nouvelle vie qui commence.

Vous l'aurez compris, cette BD est ancrée dans la grande Histoire. Jean-Marc ROCHETTE ne se contente pas de la première guerre mondiale. A travers le passé du Vercors, il va remonter beaucoup plus loin, 100 000 ans avant Jésus Christ, quand le monde animal était encore sauvage.

Cette BD, c'est le récit de la déchéance du règne animal, la chasse organisée pour manger, d'abord, pour réparer les faits d'armes des animaux ensuite, pour les immortaliser enfin, empaillés dans des musées. La BD relève d'un acte militant en faveur de la préservation des espèces, elle résonne comme le dernier cri, celui qui marque la fin ! "La dernière reine" rend hommage au dernier ours tué par un berger en 1838 dans le Vercors, le coup de grâce.

Et puis, il y a l'art. Derrière Jeanne Sauvage se cache Jane POUPELET qui fit l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, l'Académie Julian de Paris aussi. Cette femme est sculptrice animalière. Elle fréquente RODIN, BOURDELLE, et fait partie du Groupe des Douze. C'est une femme moderne qui va se consacrer dans les années 14-18 à la réalisation de masques, en cuir, pour redonner un peu de dignité à ces hommes revenus de la guerre avec un visage en lambeaux. A chaque homme son masque, l'objet unique comme sait l'être la création artistique.

Mais l'Homme ne saurait se contenter du beau et du bien. Outre qu'il s'attache à dominer le monde animal, perturber l'équilibre naturel et nuire à la biodiversité en plantant ses arbres à planches, encore s'attaque-t-il à ses semblables. Il est un loup pour l'Homme, il ne supporte pas la différence. Depuis cette fille-mère en passant par l'enfant roux jusqu'à l'homme au visage masqué ou encore cette femme artiste venant perturber un univers misogyne, il fait feu de tout bois. Il est viscéralement mauvais.

Les planches sont aussi sombres et violentes que la première de couverture est claire et porteuse d'espoir avec cet ours au sommet d'une montagne enneigée sous un ciel bleu. De la pureté s'en dégage, une image immaculée pour témoigner du passé. A l'intérieur, le graphisme est balafré, comme notre humanité. 

Le scénario a de quoi vous désespérer un homme. Jean-Marc ROCHETTE, l'auteur de cette BD, marqué par l'affaire Bastien VIVES, a décidé de se retirer du monde et trouver refuge dans les montagnes qui lui sont chères. "La dernière reine" sera aussi sa dernière BD, une oeuvre d'art à part entière. 

Ma #mercrediBD est un coup de ❤️, l'occasion d'un petit clin d'oeil à Aleksandra SOBOL.

Je ne suis d'ailleurs pas la seule à le dire, c'est

le Livre de l'année 2022 de Lire Magazine

le Grand Prix de la BD Elle 2022,

le Grand Prix RTL BD 2022. 

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2022-06-08T11:43:53+02:00

Malgré tout de Jordi LAFEBRE

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Malgré tout de Jordi LAFEBRE

Ma #mercrediBD, c’est une nouvelle référence du Book Club !

 

Si vous cherchez une histoire d’amour tendre et délicate, un brin fantasque, je crois que l’œuvre de l’auteur espagnol, Jordi LAFEBRE, « Malgré Tout » aux éditions Dargaud, pourrait vous plaire.

 

La première originalité repose dans le scénario qui commence par la fin, la fin de quoi, de la vie d’Ana et Zeno.
 

C’est deux là s’aiment depuis leur jeunesse mais les événements de la vie les ont séparés.

 

Elle s’est mariée, elle a eu une fille, elle est aujourd’hui grand-mère.

 

Elle a été maire de sa commune aussi, un mandat pendant lequel son amour des autres, son altruisme, ont été rongés jusqu’à l’os.

 

Lui a été libraire. Il va bientôt faire valoir ses droits à la retraite et baisser le rideau sur sa boutique. 

 

Jordi LAFEBRE déroule le fil d’une vie pas comme les autres. Accompagné par Clémence SAPIN pour la couleur (cinquante nuances de rose), Jordi LAFEBRE nous livre un album qui diffuse du bonheur à celles et ceux qui veulent bien s’en saisir. Même le mari d’Ana, Giuseppe (pour qui j'avoue avoir un petit faible !) a choisi de le savourer, son bonheur !

 

J’ai aimé la pluralité du personnage d’Ana, le fait de reconnaître qu’une femme ne puisse être réduite à une seule de ses dimensions.

Malgré tout de Jordi LAFEBRE

Et puis, il y a le ton, charmant, en plus du graphisme, émouvant.

 

Cette BD a remporté le Prix Uderzo, l’une des plus prestigieuses distinctions du genre. Laissez-vous séduire !

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2022-06-01T20:25:42+02:00

Alice MILLIAT, pionnière olympique

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Alice MILLIAT, pionnière olympique

Ma #MercrediBD est engagée. Elle est signée de Chandre, D. Quella-Guyot, L. Lessous et M. Millotte, "Alice Milliat, pionnière olympique aux éditions Petit à Petit. C'est Babelio, que je remercie très sincèrement, qui m’a mise sur la voie de cette militante féministe décédée dans le plus grand anonymat.

Si aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, la parité sera respectée, il n’en fut pas toujours le cas. Avec cet album, remontons aux origines.
 
Dans l’Antiquité, seuls les hommes faisaient du sport. C’est à ce moment-là que sont lancés les Jeux Olympiques dans le Péloponnèse. Tous les 4 ans, s’affrontent des hommes dans les disciplines de l'athlétisme, les sports de combat et les courses hippiques. Les femmes ne sont pas même autorisées à être spectatrices, il faut dire qu’ils pratiquent ces activités nus.
 
A Rome, seules les femmes de la haute société peuvent accéder à quelques activités sportives mais seulement de loisirs. Elles ne sont pas admises dans le champ de la compétition.
 
En 394, l’Empereur Théodose 1er interdit les Jeux Olympiques. Ils ne reprendront qu’en 1896 sous la houlette du baron, Pierre de Coubertin.
 
Les femmes devront attendre la première guerre mondiale pour se faire une place dans les entreprises, se découvrir des capacités physiques au travail et s’intéresser au sport. 
 
Alice MILLIAT fait du sport féminin son cheval de bataille. Que de combats contre le Président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques, et les hommes plus généralement, qui ne voyaient dans l’activité sportive des femmes que dépravation.
 
Elle va progressivement réussir à leur faire une place, d'abord à côté des hommes. Ils ne daignent effectivement pas leur offrir l’accès aux équipements sportifs dont ils se réservent l'usage. Les femmes sont ainsi condamnées à s’entraîner sur des sites non homologués.
 
A partir de 1922, et jusqu’en 1934, les Jeux Mondiaux Féminins alterneront avec les JO, tous les deux ans.
 
L’ensemble de l’équipe artistique fait de cette BD l’opportunité d’honorer Alice Milliat bien sûr, mais aussi les pionnières des performances sportives. 
 
A travers différents registres, la bande dessinée, le documentaire, le dessin, les extraits de journaux et les photographies… c'est une galerie foisonnante de personnages qui prend vie et s’ancre dans l’évolution de la condition féminine. Comme j’ai aimé retrouver La Garçonne !
 
Sa couverture est à l’image des albums jeunesse, qu’à cela ne tienne, il est grand temps que les enfants apprennent l’histoire d’Alice Milliat, elle dont le nom commence à s'inscrire sur les frontons des équipements et qui sera dignement honorée en 1924.

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