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2022-12-11T07:00:00+01:00

L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK

Publié par Tlivres
L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J11

"Le livre le plus en prise avec l'actualité"

Je choisis "L'Archiviste" d'Alexandra KOSZELYK aux éditions Aux Forges de Vulcain. Quatre romans, quatre coup de coeur.

K est une jeune femme, l’Archiviste. Sa sœur Mila est photographe et journaliste. Leur mère a fait une attaque cérébrale quelques jours avant l’invasion russe en Ukraine. Elle a passé un temps dans le coma. Depuis son réveil, son ouïe reste atrophiée. Alors que K se trouve dans une galerie souterraine et assure la conservation des œuvres du chaos, elle reçoit la visite d’un commanditaire qui lui confie une mission, revisiter les créations d’artistes dissidents, les falsifier, réorienter leur propos au service de la propagande. Il a un moyen de pression sur K, une photo de sa sœur Mila, prisonnière de guerre. Elle n’a d’autre choix que de se soumettre pour éviter à sa sœur une mort certaine.

Avec ce roman, Alexandra KOSZELYK décline le verbe RÉSISTER sous toutes ses formes.

Il y a la guerre en Ukraine, celle qui occupe tous les médias aujourd’hui, mais qui puise sa source dans la grande Histoire. De tout temps, le régime soviétique s’est attaché à museler ce peuple, l’affamer, l’exterminer aussi. Ce roman est l’opportunité d’explorer le passé de l’Ukraine et des événements qui ont marqué sa vie, de voir que le peuple ukrainien a dû RÉSISTER à l’envahisseur, l’assaillant russe, pour être ce qu’il est aujourd’hui. Comme j’aime que la littérature comble mes faille…

Derrière le front, les combats, il est d’autres armes plus insidieuses, moins visibles et pourtant tout aussi puissantes, celles qui touchent au patrimoine culturel pour le réduire en miettes, le détruire, à moins de pousser la perversité jusqu’à l’instrumentaliser à des fins politiques, pour les siècles des siècles. L’art, comme composante de l’identité du peuple ukrainien, devient la cible à abattre.

Si à l’évocation des guerres, les hommes sont souvent en première place, pour le meilleur comme pour le pire, Alexandra KOSZELYK choisit là de brosser des portraits de femmes qui elles aussi vouent ce qu’il reste de leur vie à RÉSISTER.

Le rythme est soutenu, oppressant. Le foisonnement de la narration, un pur régal. C’est du grand ART mis au service de la postérité du peuple ukrainien, quel plus beau dessein ! 

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2022-12-11T07:00:00+01:00

Ensemble de Jean-Jacques GOLDMAN

Publié par Tlivres
Ensemble de Jean-Jacques GOLDMAN

Ma #chansondudimanche résonne particulièrement bien avec ce week-end. Si je n'ai pas l'habitude d'aller glaner des infos dans la vie privée des artistes que j'honore, là, je ne pouvais passer à côté. Sa première fille s'appelle... Caroline !

J'ai choisi le titre "Ensemble", écrit et interprété par Jean-Jacques GOLDMAN, une chanson qui date de 2001, séquence nostalgie, mais que me fait toujours autant vibrer. 

J'aime la pochette du single, un fond blanc, des hommes et des femmes dont seuls les contours sont colorés de rose, tous orientés dans la même direction et puis ce mot, "Ensemble", écrit en gros comme un diktat.

J'aime encore la voix de l'artiste. L'homme est né en 1951. Il est rapidement devenu l'idole de toutes les générations. Vous vous souvenez bien sûr de "Je marche seul", le titre atteint la 2ème place du Top50 en 1985.

J'aime enfin la musique. D'ailleurs, je vous ai choisi une version singulière, une version qui fait la place belle aux premières notes jouées en solo à la flute. Vous apprécierez ensuite la vague envoûtante portée par la voix de l'artiste. Je vous laisse savourer !

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2022-12-10T07:00:00+01:00

Quand un auteur se livre... Portrait de Roland BOUDAREL

Publié par Tlivres
Quand un auteur se livre... Portrait de Roland BOUDAREL

Roland BOUDAREL, bonjour. Nous ne nous connaissons que depuis quelques mois, tout s’est joué à partir du moment où ma chronique de « Place Médard » a été publiée sur le blog et les réseaux sociaux. De ce premier roman, un coup de cœur, m’est venue l’idée de vous interviewer. 

C’est parti pour une rencontre, à distance, des plus riches et enthousiasmantes.


Tout d’abord, Roland (je me permets), pouvez-vous, en quelques lignes, nous résumer « Place Médard » ?

Avant toute chose Annie, merci de vous être si bien intéressée à « Place Médard » et de m’accueillir pour ce jeu de questions réponses. 

« Place Médard », c’est le nom d’une place de Quimper où au XIXème siècle, les paysannes des environs viennent vendre le lait de leurs vaches. Gwenn est l’une d’entre elles. Sa vie semble toute tracée pour une existence où on naît, vit, meurt dans le même village, jusqu’au jour où elle rencontre un artiste qui peint son portrait. Gwenn devient alors la victime d’un mari
jaloux qui, pour la punir d’avoir accepté, la marque au fer rouge de la flétrissure. Le destin de Gwenn s’en trouve bouleversé et cet acte indélébile, mais secret, se transmettra de génération en génération. A la suite de Gwenn, « Place Médard » nous permettra d’accompagner les existences de toutes ses descendantes, de la Bretagne à la Toscane, en passant par le Montparnasse des années vingt, l’Algérie, les rives du lac d’Annecy. Tour à tour, cet héritage transgénérationnel deviendra porteur d’espoir, de luttes, de révoltes ou de soumission.


« Place Médard », c’est un premier roman. Où en avez-vous puisé l’inspiration ?

Je portais ce roman depuis 2007, date à laquelle mon épouse avait commencé sa lutte contre un cancer du sein. Les points de tatouage précédant les rayons, la perte de cheveux succédant à la chimiothérapie, furent, pour moi, les déclencheurs de l’histoire où, à l’époque, j’imaginais deux femmes, à un siècle d’écart, confrontées aux mêmes stigmates. Mais je ne pouvais rien faire de cette matière-là qui est restée endormie, jusqu’à ce que je participe sur internet aux Master Class d’Eric Emmanuel SCHMITT en 2019. J’y recueillais désormais la méthodologie et les clefs pour ouvrir la porte. Durant les trois mois de préparation de « Place Médard », je me suis laissé guider par l’inspiration, j’ai lu, écouté de la musique, rêvé, réfléchi, pris des notes … et un matin, j’étais prêt à me lancer avec un plan détaillé pour toute mon histoire.


Le dessin est particulièrement présent dans l’histoire de Gwen. Pourquoi ? Pouvez-vous nous dire qui est Marguerite Marie CHABAY à qui vous rendez hommage ? Que représente cette femme pour vous ?

Le dessin est particulièrement présent dans l’histoire de Gwenn car toute ma vie professionnelle je l’ai passée dans le monde du papier pour terminer, durant une quinzaine d’années, dans l’univers prestigieux des beaux-arts, chez un fabricant de papier célèbre pour sa pochette de dessin. La cellulose et le coton coulent autant dans mes veines que mon propre
sang.


Quant à Marguerite CHABAY, c’est une rencontre extraordinaire, mais a posteriori. Jamais je n’avais entendu parler de cette femme ayant vécu à Quimper, profondément handicapée, mais passant ses journées à dessiner et à illustrer des livres pour enfants.

Et puis, un jour où je cherchais des idées pour la couverture de mon manuscrit, je découvre une illustration de Marguerite CHABAY représentant les laitières de la Place Médard, ainsi que d’autres scènes du début du siècle dans les rues de Quimper. Et là, je suis fortement secoué, car ces images-là, je les avais vues dans mon imaginaire lorsque j’écrivais. Je me sens poussé à tirer le fil de la pelote de laine. Je découvre que les fenêtres de l’appartement où vivait Marguerite CHABAY sont celles que je vois face aux miennes lorsque je suis à Quimper. Je découvre qu’elle a illustré le conte de "La petite fille aux allumettes". Cette histoire-là, je l’ai découverte à six ans lors d’une séquence scolaire, avec un autre intitulé "La Révolte des joujous", celui-là même qui m’a ouvert les portes de l’imaginaire pour me donner l’envie d’écrire…. Marguerite CHABAY est une illustratrice dont les dessins sont aussi charmants, désuets, qu’actuels et inspirants. Elle mérite vraiment d’être reconnue à sa juste valeur. Lorsque j’écrivais « Place Médard », j’avais parfois le sentiment de ressentir près de moi une présence bienveillante qui me guidait pour écrire. Aujourd’hui, j’aurais tendance à penser que sans doute c’était Marguerite CHABAY.


Parlons maintenant des personnages, une lignée de femmes dont vous brossez des portraits EXTRAordinaires, des femmes résistantes. Comment les avez-vous construits ? Est-ce que, dès le début, vous connaissiez leurs parcours ?

Comme chaque chapitre est rédigé par un personnage différent, souvent une femme d’ailleurs, tel un acteur, je me suis immergé dans la vie que je leur inventais. Pour chaque personnage, j’ai construit un dossier où je regroupais une multitude de renseignements physiques, psychologiques, des défauts, des qualités, des habitudes, des peurs, des phobies, des passions. 

J’ai bâti l’arbre généalogique de cette famille, avec des dates qui réapparaissaient à plusieurs reprises durant ces cent trente années. Pour chaque membre, j’ai mis des photographies de portraits afin de donner vie à tous. Comme je l’ai dit précédemment, au moment de commencer l’écriture j’avais un plan très détaillé, ce qui m’a évité toute panne d’inspiration,
mais mes personnages n’en ont fait qu’à leur tête. Certains ont disparu, d’autres ont gagné une consistance qu’ils n’avaient pas du tout. Lucie, qui était par exemple un personnage pour quelques pages, est devenue un personnage de premier plan. Je peux dire que cette histoire, je ne l’ai pas écrite seul, mais avec mes personnages. Et puis, il y a ce secret que l’on transmet
sans le savoir de génération en génération, c’est un personnage à part entière. Je trouve cela passionnant. Je ne suis pas allé plus loin dans l’analyse car je n’ai pas les compétences pour le faire et je préfère rester romancier plutôt que pseudo-expert. En revanche, souvent j’ai moi-même la sensation d’un déjà vu, d’un déjà vécu, d’une répétition. C’est une situation qui me
parle.


Et puis, il y a ce fils d’Ariane entre toutes ces femmes, leurs seins. Pourquoi ? Quel regard portez-vous sur leur poitrine ? 

Le sein, vous l’avez compris par une de mes réponses précédentes était le point de départ, mais la deuxième étape était ma période ‘ d’incubation «  de trois mois où j’ai construit mon roman. Je suis historien de formation et j'ai réalisé plusieurs recherches universitaires, ce qui me permet d’être familier dans cette démarche du retour aux sources. Je me suis toujours servi de livres que j’indique en bibliographie à la fin du roman. Partant du sein, j’ai lu des ouvrages traitant du sujet. Lorsque je découvre Santa Reparata à Florence, porteuse des mêmes stigmates que Gwenn, c’est du pain béni pour mon roman. Ce sont les scientifiques et leurs ouvrages qui m’ont permis de charpenter tout mon roman.


Il faut dire qu'en guise d'incipit, vous avez choisi une citation de Jacques PREVERT : 


"Sanguine, joli fruit,
Soleil de nuit."


Pourquoi ?

Le hasard ou cette bienveillance qui m’a accompagné durant toute cette écriture. Afin de décompresser durant ma phase d’écriture, les soirs je passe en mode lecture. Je découvre ainsi l’ouvrage de Patrick ROTMAN intitulé "Ivo et Jorge" et consacré à l’amitié entre Yves MONTAND et Jorge SEMPRUN. L’auteur fait référence à ce poème de PREVERT qui fut chanté par MONTAND. Immédiatement, les paroles m’inspirent, me parlent. Je pianote sur internet pour trouver le poème devenu chanson et je l’écoute en boucle jusqu’à ce que l’émotion me submerge avant de devenir celle de mes personnages, Marianne et Carole.

Le choisir comme incipit était une évidence, avec ce fruit qui avait le même nom que cette œuvre rapportée de Florence par le père de Gwenn, « et soleil de nuit « qui était le parfait résumé de la destinée de toutes ces femmes.

J’avais fini la rédaction de « Place Médard » et étais dans la phase de correction, mais il m’a été très facile d’ajouter cette sanguine de PREVERT dans mon histoire, comme la dernière pièce d’un puzzle.


La forme même de votre roman, un roman choral, permet aux différentes voix de résonner ensemble. Est-ce qu'elle s'est imposée à vous ?

Je ne voulais pas me contenter de raconter une histoire sur un siècle. Je souhaitais m’accorder encore plus de plaisir en me lovant dans le corps de tous mes narrateurs. Mon plaisir d’écriture serait ainsi démultiplié par le nombre de personnages pour lesquels je parle.

Ecrire de cette manière-là me paraissait aussi plus enrichissant pour le lecteur car son avis pourrait changer d’un chapitre à l’autre, car tel, ou telle, qu’il avait malaimé, deviendrait différent par la vision d’un autre personnage. La fille attachante pouvait se muer en une mère dérangeante.


Mais ce roman ne serait pas ce qu’il est sans inviter à la table de vos personnes la grande Histoire. Qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?

L’Histoire, c’est une passion pour moi. J’ai soutenu un DEA d’Histoire Moderne en 1996 à l’Université de Saint Etienne. Il était consacré à la connaissance de la femme du XIXème siècle à travers l’œuvre des Frères GONCOURT. Sujet récurrent chez moi ! Autant je me laisse porter par mon imagination pour la construction de mon roman, autant je retrouve ma rigueur absolue pour faire en sorte d’être extrêmement précis, sérieux et scientifique dans mes recherches. Max JACOB, par exemple, est en fil rouge dans ce roman. J’ai beaucoup lu à son sujet pour ne pas faire d’erreurs. Lorsque j’ai vu qu’Emile ZOLA était venu à Sainte Marine à l’époque de mon roman, j’ai voulu lui laisser quelques lignes. Et les exemples seraient nombreux.


Parlez-nous de l’écriture. Est-ce que vous vous y exercez depuis votre plus jeune âge ?

J’y pense depuis mon plus jeune âge, incontestablement. Il y a peu, je réfléchissais pour savoir d’où me venait l’envie d’écrire. Comme souvent en effet, cela remonte à l’enfance. En classe, j’étais un petit garçon plutôt discret, secret, qui ne faisait pas parler de lui. Pas vraiment d’amis, ni heureux, ni malheureux. J’étais dans une école de frères maristes et un jour, le directeur nous demanda à chacun d’écrire une histoire, puis de la lire devant la classe. Les plus intéressantes seraient enregistrées pour être lues aux enfants d’une école mariste à Nouméa, en Nouvelle Calédonie. La mienne fut retenue et tous mes camarades de classe m’applaudirent. Pour la première fois, j’étais sur le devant de la scène. Et aujourd’hui, lorsque je reçois des commentaires enthousiastes pour « Place Médard », je retrouve ce bonheur-là. Comme vous le savez, la Nouvelle-Calédonie est présente dans ce roman, et vous, vous saurez que ce n’est pas un hasard.


Avez-vous chez vous une pièce dédiée ou bien faites-vous partie de ces écrivains qui, comme Alexandra KOSZELYK, ont leur carnet en poche pour y noter tout ce qui vous vient par la tête au fil de vos journées ?

« Place Médard », je l’ai cherché, écrit, corrigé à 100 % dans un bureau de ma maison dans la Drôme.


J’ai lu que vous aviez commencé par d'autres écrits, des nouvelles je crois, et des livres type dictionnaires. Pourquoi ?

Mon premier livre est intitulé "Vitoucha". C’est en effet un recueil de nouvelles qui toutes racontent l’histoire d’un objet monogrammé. Mon deuxième livre fut édité aux Editions Sutton. Je me suis servi de mon mémoire de maîtrise consacré à la fête et aux loisirs dans la région stéphanoise au XIXème siècle. C’était un sujet non encore défraîchi par l’université et mon directeur de recherches craignait l’échec. Ce ne fut pas le cas puisqu’il donna lieu à un livre, embelli par de nombreuses illustrations et un texte plus attrayant qu’un travail universitaire. Le dernier livre est un guide sur la région du Valentinois. J’avais carte blanche pour l’écrire et il devait être largement illustré par mes propres photographies, ce qui me permit ainsi d’assouvir une autre de mes passions.

Pourquoi maintenant la fiction ? Qu’est-ce qu’elle vous apporte de plus, de différent ?

J’aime beaucoup créer, laisser libre cours à mon imagination, donc la fiction est un genre où je me sens à l’aise. C’est une totale liberté, mais j’aime aussi qu’elle puisse trouver certaines aspérités sur la réalité, d’où ce choix parfois de lier mon écriture avec la vérité historique. Je suis très tenté aussi par la rédaction d’une biographie, c’est un genre auquel j’aimerai
m’essayer.


Parlez-nous de votre maison d'édition. Comment ça s'est passé avec Librinova ?

Je ne suis pas déçu par Librinova car pour la conception et l’accompagnement au lancement de « Place Médard », ils ont été chaque fois au rendez- vous. Librinova a toutefois la particularité de proposer « Place Médard » en impression à la demande. C’est un concept vertueux et responsable car on ne produit que ce qu’on vend, ce qui évite le gaspillage. Avec Librinova, le
livre est commandable sur tous les sites, chez tous les libraires, dans toutes les chaînes de magasins. Il faut compter entre trois et sept jours pour l’avoir entre les mains. En revanche, aucune mise d’office en librairie, et comme il n’y a pas de retour possible, les libraires sont frileux et globalement ne jouent pas le jeu. C’est le gros écueil et la plus grosse difficulté pour
« Place Médard ». Cette désillusion est compensée par l’enthousiasme de gens comme vous qui sans me connaître avez lu ce roman, l’avez aimé, l’avez dit, l’avez expliqué. Tous les jours, je reçois des messages enthousiastes de lecteurs qui ont apprécié cette histoire. Le bouche à oreilles a toujours été porteur de réussite. Donc, merci aux internautes, aux organisateurs de salons où les dédicaces sont un moment d’échanges inoubliables, aux médiathèques, aux associations qui ont organisé des rencontres pour parler de « Place Médard ».


Dans votre roman, vous évoquez une formidable bibliothèque, celle de l'Amiral. Dans la vôtre, pourriez-vous nous présenter un ou deux titres qui vous sont chers ?

Je lis beaucoup, mais lentement … donc je pourrais lire plus, mais j’aime écouter les phrases que j’ai lues, noter des citations, aller chercher sur internet un complément… Je flâne. J’ai une bibliothèque bien fournie, car n’ayant pas eu de livres étant enfant, je suis devenu un acheteur compulsif, mais raisonné, car mes achats s’effectuent après de nombreuses recherches.

J’ai des lectures très variées, même si des genres comme la science-fiction ou les policiers ne m’attirent qu’épisodiquement. En 2021, mon livre préféré a été "La carte Postale" de Anne BEREST. J’ai été captivé par cette recherche familiale. En 2022, j’ai beaucoup aimé le livre de souvenirs de l’historien Michel WINOCK, "Jours anciens". L’autobiographie ou la biographie sont des genres que j’apprécie, car ce sont des partages de vies et d’expériences qui m’apportent beaucoup, notamment dans ces instants particuliers où le choix ou l’absence de choix décident de la suite.

Un ouvrage que je mets au-dessous de mes dernières lectures est celui de Joseph KESSEL, "Les mains du miracle", un ouvrage captivant qui témoignage de premières main au cœur du réacteur nazi.


A l'heure de vous quitter, impossible de ne pas vous questionner sur un éventuel second roman . Est-il au travail? Pouvez-vous susciter les convoitises de nos « followers » 

Dois-je vous avouer que « Place Médard » regorge d’indices masqués qui donnent déjà la construction de sa suite ? Dans mon imaginaire, quatre cents pages sont prêtes à être écrites. La seule question est quand ? Maintenant ou intercaler un roman contemporain que je situerai à Gallipoli, dans cette Italie qui m’inspire tant ?

Merci infiniment d’avoir consacré de votre temps précieux à répondre à mes questions. Je vous souhaite le plus beau des succès en littérature. Bravo !

Merci encore un fois à vous, car vous l’avez compris, votre énergie et votre conviction pour faire connaître « Place Médard » sont autant de sources de motivation pour que je continue à le défendre par tous les chemins de traverse.

 

Au plaisir de vous croiser en librairie ou lors d'un salon du livre !

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2022-12-10T07:00:00+01:00

Une sirène à Paris de Mathias MALZIEU

Publié par Tlivres
Une sirène à Paris de Mathias MALZIEU

On poursuit #Noelenpoche avec aujourd'hui "Une sirène à Paris" de Mathias MALZIEU, initialement édité chez Albin Michel aujourd'hui disponible chez Le livre de poche.

« Surprisiers : ceux dont l’imagination est si puissante qu’elle peut changer le Monde - du moins le leur, ce qui constitue un excellent début ». Vous ne rêvez pas, vous voilà de nouveau happé.e.s par l’appel du large du talentueux Mathias MALZIEU. 

Gaspard est malheureux. Son amoureuse, Carolina, l’a récemment quitté. Sa grand-mère, Sylvia Snow, la fondatrice du Flowerburger, vient de décéder. C'était le sel de sa vie. Alors, quand son père, Camille, décide de vendre la péniche qui accueillait ce cabaret extraordinaire, c’est un peu comme si toute sa vie à lui disparaissait. C’est là que Gaspard œuvrait, il émerveillait les spectateurs de ses tours de magie. C’est là que ses rêves devenaient réalité. C’est le cœur en peine qu’il va se promener le long des quais de Seine. Le fleuve est en crue. La capitale offre un nouveau visage que les badauds cherchent à immortaliser. Un chant langoureux appelle Gaspard, un éclair bleu le foudroie. Il ne rêve pas, il voit « Une sirène à Paris ». Dès lors, tout peut arriver.

Si vous ne connaissez pas encore la plume féerique de Mathias MALZIEU, c’est le moment de plonger. Le chanteur de Dyonisos a une imagination à couper le souffle. Il nous offre un conte des temps modernes avec une histoire rocambolesque, à partager sans modération.
 
Avec ce livre, il nous invite une nouvelle fois à faire ce petit pas de côté pour offrir à la réalité de nouveaux habits, merveilleux, poudrés d’étoiles. 
 
La prose est illuminée, le destin de Gaspard revisité avec une parenthèse heureuse de deux jours et deux nuits, c’est le temps pendant lequel une sirène peut survivre loin des fonds marins. Dès lors, chaque seconde compte.
 
Mathias MALZIEU, je l’ai découvert avec Métamorphose en bord de ciel
 
Et puis il y a eu « Journal d’un vampire en pyjama », prodigieux.

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2022-12-10T07:00:00+01:00

Sidérations de Richard POWERS

Publié par Tlivres
Sidérations de Richard POWERS

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J10

"Le livre qui m'a le plus impressionnée"

Je choisis "Sidérations" de Richard POWERS chez Actes Sud, un coup de coeur, une nouvelle référence du Book club, je sais, ça devient lassant, et pourtant !

Tout commence avec cette escapade dans Les Appalaches, un séjour dans les Smoky Mountains d’un père, Théodore Byrne, astrobiologiste, avec son fils, Robin de 9 ans, dont on devine une hypersensibilité et des troubles du comportement qui lui valent des exclusions scolaires. Après une nuit à dormir à la belle étoile et s’émerveiller de la beauté de la Voie lactée, ils partent randonner, franchissent un col installent leur campement tout prêt d’un torrent. Ils se baignent et savourent l’extase des bains bouillonnants naturels, cette même expérience que lors du voyage de noces de Théo et Alyssa. Elle est décédée il y a 2 ans et hante leurs vies, jours et nuits. A leur retour, la situation de Robin s’aggrave encore à l’école, l’Etat risque de prendre de sanctionner le père qu’il soupçonne d’incompétence dans l’éducation de son enfant. C’est là qu’une nouvelle expérience commence.

 
Ce roman, c’est 398 pages d’une intensité foudroyante.
 
Il y a la monoparentalité déclinée au masculin, l’immense amour d’un père porté à son fils, l’attention de tous les jours avec cette éternelle question qui traverse l’ensemble du roman. 
 
Et puis il y a le deuil, décliné en deux dimensions, celle d’un mari et celle d’un enfant. 
 
Il y a encore le rapport à la nature, des plus exaltants. Il y a des pages entières de descriptions sublimes.
 
Il y a aussi et surtout l’approche de la pathologie de Robin, la quête d’un traitement qui ne soit pas médicamenteux pour lui apporter la sérénité et le bien-être.
 
Ce roman est servi par une plume profondément émouvante. Richard POWERS nous livre un roman d’une richesse éblouissante sur les objets de « Sidérations ». Je salue la qualité de la traduction de Serge CHAUVIN.

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2022-12-09T07:00:00+01:00

Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR

Publié par Tlivres
Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR

On poursuit #Noelenpoche avec aujourd'hui "Ceux qui partent" de Jeanne BENAMEUR, un roman publié chez Actes Sud aujourd'hui disponible dans la collection Babel.

Nous sommes en 1910. Les émigrants accostent sur Ellis Island, l'île située aux abords de New-York, la porte d'entrée pour les Etats-Unis. C'est là que les services de l'immigration oeuvrent au quotidien, décidant de l'avenir de celles et ceux qui ont tout quitté pour l'eldorado américain. Parmi les valises et autres ballots, il y a Donato Scarpa, un comédien italien qui brandit Eneide, le texte de Virgile, comme un étendard. Il est accompagné de sa fille, Emilia. Tous deux ont choisi de réaliser les trois semaines de voyage pour vivre libres, loin de ce territoire qui a vu mourir leur femme et mère, Grazia. D'autres n'ont pas eu le choix comme Esther Agakian partie d'Arménie, là où la terreur de la mort sévit. Il y a Gabor, bohémien, et les siens, ces hommes et femmes de la route. La communauté des émigrants vivent ces premiers moments en terre inconnue sous le regard d'Andrew Jonsson, un étudiant en droit qui passe son temps libre à photographier ces êtres en transit. Il immortalise ces instants, rien n'est laissé au hasard, pas même une main passée dans les cheveux, une tête baissée, un regard furtif... il décrypte les émotions de ces hommes et ces femmes qui ont rompu le fil de leurs origines pour vivre une vie meilleure. Certains seront admis à fouler le sol de ce nouveau continent, d'autres pas. Tous attendent d'être jugés, mesurés, auscultés... la file d'attente est longue, beaucoup vont passer cette première nuit en terre étrangère en dortoir, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, à moins que le destin en décide autrement, là commence une toute nouvelle histoire.

Avec ce roman de Jeanne BENAMEUR, outre les personnages éminemment romanesques, ce qui m'a le plus intéressée, c'est le point de rupture, celui qui fait que l'on quitte un territoire pour un autre, que l'on abandonne une langue pour en adopter une autre, que l'on dit adieu aux siens, morts ou vivants... et qui nous fait devenir quelqu'un d'autre.

Le point de rupture, c'est celui qui permet de repousser les limites, celui qui fait passer à autre chose. Il y avait une vie avant, il y aura une vie après. C'est l'intervalle que Jeanne BENAMEUR explore avec une délicatesse infinie à travers un panel de personnages qui tous ont un itinéraire distinct, des parcours de vie différents, mais se verront marqués à vie par cette épreuve, y compris d'un point de vue charnel.

Les mots sont émouvants, les phrases belles et poétiques. Je me suis surprise à glisser régulièrement, une nouvelle fois, des marque-pages comme autant d'étoiles dans un ciel nocturne. Je sors de cette lecture totalement envoûtée par le charme, l'effet Jeanne BENAMEUR !

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2022-12-09T07:00:00+01:00

Ultramarins de Mariette NAVARRO

Publié par Tlivres
Ultramarins de Mariette NAVARRO

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J9

"Le livre dont on n'a pas assez parlé"

J'ai choisi "Ultramarins" de Mariette NAVARRO, un coup de coeur découvert avec mes amies du Book club, et oui, encore, désolée du peu !

Elle est Commandante de navire depuis 3 ans. D’elle, on ne sait presque rien, sauf que son père, avant elle, faisait ce même métier. Ce que l’on sait toutefois, c’est qu’elle est respectée pour la qualité de son travail. Elle s’est fait un nom dans le métier. Les marins veulent désormais faire partie de son équipage. Sur son cargo, tout est réglé comme du papier à musique jusqu’au jour où elle répond par l’affirmative à une question tellement improbable, se baigner en pleine mer. A partir de ce moment-là, plus rien ne se passera comme il se doit lors de la traversée de l’Atlantique.
 
Ce roman est une pépite.
 
D'abord, il m'a touchée par l’éloge du travail au féminin. A celles et ceux qui douteraient encore de la capacité des femmes à assurer des métiers, par le passé, dits d'hommes, je ne peux que leur conseiller cette lecture, c'est un hymne au professionnalisme des femmes.
 
Et puis, il y a quelque chose d’exceptionnel dans ce roman, c’est le rapport au corps. 
 
Mais il y a aussi et surtout ce moment d’ivresse des hommes, nus, la cure de jouvence que procure ce bain en plein océan en toute clandestinité. Il y a l'entrée des corps dans l'élément naturel, le choc des températures, et très vite, l'effervescence des sens. 
 
Mais ce roman ne serait rien sans le mystère de la présence d’un vingt-et-unième homme à bord du canot de sauvetage. 
 
La chute est profondément émouvante. Ce roman est original, un inclassable. Les membres du jury de l'Académie Hors Concours ne s'y sont pas trompés, les lecteurs et les lectrices l'ont élu roman de l'année 2021.

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2022-12-08T07:00:00+01:00

Les rêves échoués de Carine JOAQUIM

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Les rêves échoués de Carine JOAQUIM

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J8

"Le livre que je n'aurais pas lu si..."

J'ai choisi "Les rêves échoués" de Carine JOAQUIM à La Manufacture de livres.

Je n'aurais pas lu ce livre si je n'avais découvert le talent de l'autrice grâce aux fées des 68 Premières fois avec "Nos corps étrangers", son premier roman, une lecture coup de poing.

 

Tout commence avec une commission éducative qui réunit parents et professeurs sous l’autorité de Madame Salignes et son adjointe pour juger du cas de Clarisse, la jeune adolescente de 13 ans, diagnostiquée élève à haut potentiel. Ses parents sont séparés. Clarisse vit une semaine chez sa mère, une semaine chez son père. Au collège, Clarisse répond aux interpellations par l’agression, elle use d’un vocabulaire vulgaire, insupportable pour le corps enseignant. Tout va de mal en pis. Heureusement, elle entretient sur internet une relation avec un certain Sergio, au scooter rouge, un garçon à qui elle se confie, qui la comprend et avec qui elle a rendez-vous. Elle ne sait pas encore que c’est précisément à ce moment là que sa vie va basculer.
 
Dès les premières lignes, Carine JOAQUIM plante le décor, la commission éducative permet de tendre l’arc pour lequel les flèches ne vont pas manquer. Si l’écrivaine évolue elle-même dans ce cadre professionnel dans lequel elle puise son inspiration, elle sait ô combien une jeune adolescente ne saurait être réduite au statut d’élève et à ce qu’elle donne à voir par ses comportements dans l’établissement dans lequel elle est scolarisée. C’est ainsi qu’elle va, dans une narration ingénieuse, glisser des passages en écriture italique, un livre dans un livre, pour expliquer son histoire, les événements qui font aujourd’hui ce qu’elle est, en tant qu’être humain.
 
Comme dans "Nos corps étrangers", le rapport au corps est un fil rouge de ce roman. Il y a des descriptions presque cliniques de ce que Clarisse vit, traverse, exulte. J’ai vibré dès les premières évocations, ressenti moi dans mes tripes de femme, d’épouse, de mère aussi, ce que Carine JOAQUIM décrit. 
 
Et puis, dans ce roman, il y a l’évasion, cette sortie de soi, sortie de la maison, sortie des frontières, au sens propre comme au figuré.
 
Ce roman, je l'ai lu d'une traite. C'est du grand ART... littéraire ! Pari réussi avec ce second roman, bravo.

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2022-12-08T07:00:00+01:00

Hamnet de Maggie O’FARRELL

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Hamnet de Maggie O’FARRELL

On poursuit le calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Maggie O'FARRELL avec "Hamnet", un roman édité chez Belfond, maintenant disponible chez 10/18. Ce roman, c'est une nouvelle référence du Book club.

Dans l’atelier de gantier du grand-père, un jeune garçon, l’ainé, subit les coups et blessures de son père. Il devient précepteur et enseigne le latin aux frères d’Agnès dans une ferme des Hewlands. Agnès, un brin sauvageonne et mystérieuse ne manque pas de le fasciner, elle et sa crécerelle. Ils sont fous amoureux et se laissent porter par l’élan de l'amour. Ce qui devait arriver arriva. Agnès est enceinte. Les deux familles n'ont rien en commun et pourtant, de cette relation naîtra un arrangement raisonnable. La famille du jeune homme accueillera Agnès en son sein. Là s'ouvre une nouvelle page de la vie de chacun, pour le meilleur comme pour le pire.

Hamnet est un roman social. L'écrivaine restitue la vie des hommes et des femmes du XVIème siècle. Elle décrit avec minutie le quotidien des différentes classes sociales, des urbains et des ruraux dans tout ce qui les différentie, leur habitat, leurs vêtements, les sons qui font le sel de leur vie, leurs traditions jusque dans l'accouchement avec des scènes profondément émouvantes.

Si Maggie O'FARRELL fait état d'une condition féminine largement dévolue aux tâches domestiques et à l'éducation des enfants, à travers l'itinéraire d'Agnès, elle nous emmène sur des chemins pour le moins mystérieux. La femme est guérisseuse, elle détient des pouvoirs un brin surnaturels et communique avec la nature. Agnès est un personnage éminemment romanesque que j'ai beaucoup aimé côtoyer le temps de la lecture.

Ce roman pourrait n'être que tout cela et il mériterait déjà d'être lu. Mais il recouvre une autre dimension, théâtrale celle-là. Il est question de création artistique et du jeu du comédien. 

Quel plaisir de retrouver la plume de Maggie O'FARRELL et la traduction de qualité de Sarah TARDY.

Vous vous souveniez peut-être d'un autre roman de Maggie O'FARRELL, "En cas de forte chaleur", c'est avec lui que j'avais découvert le talent de l'autrice, un roman dans la même veine que "L'enfant de l'étranger" de Alan HOLLINGHURST si vous connaissez. 

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2022-12-07T07:00:00+01:00

Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND

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Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND

On poursuit le calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Anne-Dauphine JULLIAND et sa "Consolation", éditée chez Les Arènes, et maintenant disponible chez J'ai lu.

Ce récit de vie, peut-être qu’il n’aurait jamais croisé mon existence s’il n’y avait eu le Book club. 

Vous n’allez pas tarder à découvrir le drame qui l’a fauchée, il se décline en réalité au pluriel, et malgré la tragédie qu’ils recouvrent, ils tiennent en une seule phrase, la première du livre. Plus précisément, ils tiennent en quatre mots :


J'ai perdu mes filles.

Anne-Dauphine JULLIAND explore les tréfonds de son âme et nous livre son regard, personnel, sur les épreuves qu’elle a vécues. Elle nous apprend à les décrypter, les apprivoiser, les faire sienne, et à les partager. Les taire serait d’infliger une double peine.

 

L’autrice nous livre son chemin, certains diront de croix.
 
Si j’appréhendais cette lecture, j’en ressors grandie.
 
Elle m’a fait toucher du doigt tout ce qui devient subtil lorsque vous êtes éprouvé, toutes ces manifestations d’humanité qui font battre plus vite le cœur. J’ai fondu devant la présence de cette infirmière avec ces seuls mots, « je suis là », ou bien encore ces funérailles avec les ongles vernis rouges de toutes les personnes qui se joignaient à sa peine.
 
Eblouissant !

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2022-12-07T07:00:00+01:00

Le sanctuaire d’Emona de Alexandra KOSZELYK

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Le sanctuaire d’Emona de Alexandra KOSZELYK

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J7

"La plus belle couverture"

Je choisis le roman young adult d'Alexandra KOSZELYK, "Le sanctuaire d'Emona", d'une pure beauté. 

Il fait partie de la collection R de Robert Laffont. Ses couvertures sont illustrées par Laura PEREZ, dessinatrice de BD. La délicatesse du trait des personnages et les reliefs font de lui un sublime objet. Bravo, c’est du grand art !

Je vous dis un mot de l'histoire : 
 
Séléné a un frère, Antoine. Tous deux ont été adoptés par leurs parents. Séléné est en quête d’identité. Il y a cette empreinte au poignet, une forme lunaire. Il y a ce mystère qui entoure ses origines et la fait la souffrir. Cet été, c’est décidé, elle va prendre de la distance et partir pour l'Australie. Ses plans ne se réaliseront pas tout à fait comme elle le souhaitait mais c’est ça ou rien. Ses parents acceptent qu’elle parte mais avec son frère et sa copine Daria. Plutôt qu’un vol direct, il y aura un itinéraire en voiture pour s’arrêter en Roumanie voir sa mère. Le jour du départ, une nouvelle s’incruste, Irina, la sœur de Daria. Tout ça n’est pas pour plaire à Séléné mais quand l’équipe sera arrêtée en Slovénie, soupçonnée de transporter de la drogue et abandonnée en rase campagne avec une voiture en pièces détachées, Séléné trouvera chez Irina un brin de réconfort. Elle ne sait pas encore que des aventures pour les moins surprenantes les rapprocheront beaucoup plus encore.
 
Si l'écrivaine prend du plaisir à ancrer le propos dans la réalité de notre XXIème siècle, la tournure des événements va bientôt prendre un tout autre chemin, celui de la mythologie, des contes et légendes, pour nous proposer un récit fantastique guidé par des forces cachées. 
 
Et puis, il y a la magie de l’histoire, une ville de Slovénie où les sculptures de dragons sont légions, une maison inquiétante, des apparitions, une grotte comme lieu d'apprentissages... Bref, tout y est pour en faire un roman captivant.
 
Retrouvez les romans adultes d'Alexandra KOSZELYK
tous les trois publiés Aux Forges de Vulcain. Tous des coups de coeur !
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-06T07:00:00+01:00

Les inexistants de Catherine ROLLAND

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Les inexistants de Catherine ROLLAND

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J6

"Le livre le plus plombant"

Je choisis "Les inexistants" de Catherine ROLLAND chez BSN Presse. L'autrice investit le roman noir avec talent.

Camille est serveuse de nuit au Péché Gourmand, un restaurant installé situé entre une station-service et une zone industrielle. Elle a laissé chez Germaine, sa voisine, son fils Micky, handicapé qu’elle élève seule. Sa patronne, Sandrine, n’est pas rassurée. Un tueur en série rode dans les environs. Mais Camille reste sereine. Noam, le vigile, veillera sur elle, à moins que… des événements ne se produisent !

Dès les premières lignes, Catherine ROLLAND installe le suspens d’un environnement glauque, menaçant. Elle ne va faire qu’une bouchée de la nuit à venir, s’en délecter, pour mieux vous poignarder.

Que de frustration dans l’écriture de la chronique d’un polar. Impossible bien sûr de vous dévoiler l’intrigue, sous peine de rompre le charme d’une nuit laissée sans sommeil !

Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que les personnages sont travaillés avec minutie. Catherine ROLLAND excelle dans l’exploration psychologique d’hommes et de femmes hautement mystérieux avec qui elle va jouer à l'envi. L'écrivaine est une marionnettiste, c'est elle qui tient les ficelles !

Et puis, je vous l’ai dit, il y a l’atmosphère que l’autrice décrit avec minutie. Son écriture éminemment descriptive en devient cinématographique. Nul doute que le 7ème art ferait de ce livre un excellent film.

Une nouvelle fois, bravo ! Comment dire ? J’attends déjà le prochain !!!

Ravie que Nicole et Delphine ait changé le titre de la rubrique du 6ème jour pour faire une petite place à ce roman noir !

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2022-12-06T07:00:00+01:00

Place Médard de Roland BOUDAREL

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Place Médard de Roland BOUDAREL
Ce que je vais vous proposer est une première fois sur le blog. Vous dites jamais, vous ? Moi, jamais !
 
C’est une requalification d’un roman, « Place Médard » de Roland BOUDAREL entre dans la catégorie des coups de cœur de l’année ! Avouez qu’accompagné de « Love » de Botero, il prend une toute autre dimension, non ?
 
Ce roman je l’ai lu en version numérique et je crois que c’est bien là ma plus grande erreur. Ce que je vous dis ne remet absolument pas en cause mes remerciements à la Maison d'éditions Librinova qui m’en a proposé sa lecture. Elle m’a fait un formidable cadeau, me mettre sur la voie d’une plume éminemment romanesque. Je peux allègrement mettre « Place Médard » de Roland BOUDAREL sur un même pied d’égalité que « Hamnet » de Maggie O’FARRELL, « Miniaturiste » de Jessie BURTON, vous voyez le genre !
 
Faute avouée à demi pardonnée mais je vous dois quelques explications complémentaires pour achever de vous séduire :
 
  • les petites histoires et la grande vont se côtoyer à la même table des invités ; Roland BOUDAREL nous livre une fresque sur un peu plus d’un siècle, ponctuée de grands événements passés inaperçus dans la version académique. J’ai cru un temps avoir été absente de tous les cours d'histoire à l'école !
  • Il y a l’art aussi, le dessin en particulier. Tout commence avec le peintre Gibus qui réalise des dessins de la vie quotidienne et magnifie la laitière de la Place Médard avec un portrait que l’on devine éblouissant. Ce roman est d’ailleurs dédié à l’illustratrice quimpéroise, Marguerite Marie CHABAY.
  • Il y a les personnages, hauts en couleurs, des femmes exceptionnelles dont la condition va avoir un impact sur leur parcours. Si les tâches domestiques sont le berceau de la vie des petites filles depuis des siècles et des siècles, que la maternité fait aussi partie du fardeau du genre, il est d’autres éléments cristallisant leur condition: leurs seins. Vous vous souvenez peut-être de « La tresse » de Laëtitia COLOMBANI qui liait des histoires de femmes à travers les âges et les continents par le biais des cheveux. Là, Roland BOUDAREL tisse le fil d’Ariane des seins.


Couvrez ce sein, que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées.
Et cela fait venir de coupables pensées".

  • Si Molière y faisait référence par le biais de Tartuffe vis-à-vis de Dorine, j’étais loin de tout ce que j’allais découvrir dans ce que les seins ont toujours revêtu de fantasmes, de cruauté aussi, de malédictions enfin.
  • Il y a la narration, celle très rythmée d’une épopée à travers les générations, un roman choral où résonnent les voix entre elles. « Place Médard », c’est aussi une invitation au voyage à travers quelques pays.
  • Il y a la plume enfin, romanesque je l’ai dit mais aussi foisonnante. Outre le nombre de pages, presque 400, un détail que l’on ne daigne pas regarder quand on lit sur la liseuse mais qui aurait pris une autre dimension dans mes mains s'il n'avait été de papier. De ce livre, chacun en gardera les souvenirs qu’il voudra, chacun aura le choix.
  • Enfin, je murmurerai bien à un réalisateur de cinéma de se pencher comme une fée sur le berceau du bébé, les descriptions en feraient un excellent scénario, j’en suis persuadée.
 
Je pourrais vous en dire beaucoup plus, à quoi bon ? Je crois qu’il vous faut le lire.
 
« Place Médard » n’a pas bénéficié en tant que premier roman des projecteurs des 68 Premières fois. Peut-être même n’est-il jamais arrivé jusqu’à elles... Pour autant, je me devais, modestement mais sûrement, d’assurer sa promotion.
 
« Place Médard » est un très grand roman, c’est un coup de cœur !

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2022-12-06T07:00:00+01:00

La décision de Karine TUIL

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La décision de Karine TUIL

On poursuit le calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Karine TUIL avec "La décision", un roman édité chez Gallimard, et maintenant disponible chez Folio.

Ce roman, je l'ai découvert lors de la venue de Karine TUIL sur Angers dans le cadre des Entretiens Littéraires organisés à la Collégiale Saint-Martin par le Département de Maine-et-Loire, et cette rencontre dédicace avec l'autrice, un moment inoubliable avec une femme d'une profonde humilité.

Alma Revel, la narratrice, a 47 ans. Alma est née dans une famille aux origines communistes. Son père s'est notamment investi dans la guérilla vénézuélienne en 1968. Il a été incarcéré pendant 11 ans avant de mourir. Sa mère est partie pour le sud, elle s'est remariée et vit dans les montagnes du Valgaudemar. Alma est mariée avec Ezra Halevi, écrivain juif pratiquant, depuis 25 ans. Ils sont en procédure de divorce. Elle est mère de trois enfants, Milena, Marie et Elie (des jumeaux). Dans la vie professionnelle, elle est juge anti-terroriste au Palais de Justice de Paris. Elle encadre 11 magistrats et coordonne l'action des policiers. Comme une philosophie, dans son bureau est affichée une phrase de Marie CURIE : « Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre. » C'est ce qu'Alma s'attache à faire notamment quand elle reçoit dans son bureau des personnes emprisonnées de retour de Syrie dont elle va devoir décider, soit du maintien en prison, soit d'une libération sous contrôle judiciaire. Dans sa vie personnelle comme sa vie professionnelle, elle est à la croisée des chemins, pour le meilleur comme pour le pire !

Karine TUIL nous livre un thriller psychologique de haute volée.

Le procédé narratif est ingénieux. Karine TUIL alterne les chapitres avec les interrogatoires du jeune homme. Peut-il gagner sa confiance ? A-t-il le droit à une deuxième chance ? J'ai vécu les séances de confrontation la peur au ventre. 

Ce roman, c’est une prise de conscience du poids qui pèse sur les épaules d’individus en prise directe avec la menace djihadiste en France et qui veillent incessamment sur notre sécurité.

Et puis, il y a le rapport à la religion. J'ai beaucoup aimé le fil savamment tissé autour de la judéité, la transmission entre les générations par la voie des mères, le sursaut de la foi à des moments que nul ne peut anticiper, les ressentiments avec les musulmans...

Karine TUIL nous livre un roman poignant, tout en tension. La plume est nerveuse, le suspens à son comble, l'intrigue parfaitement maîtrisée jusqu'à cette chute... effroyable. 

Vous aimerez peut-être aussi  "L'insouciance"...

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2022-12-05T07:00:00+01:00

Mémoire d’éléphant de France COURPOTIN

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Mémoire d’éléphant de France COURPOTIN

J’aime découvrir de jeunes talents. Là, une femme, une artiste peintre aux créations tout à fait surprenantes, France COURPOTIN. 

Ma #lundioeuvredart, c’est « Mémoire d’éléphant », une création faite de superposition. Il y a le visage d’une femme en arrière-plan, dont on découvre seulement la bouche et le cou, et puis le profil de deux têtes d’éléphants en premier plan.

La composition réalisée sur une acrylique est fascinante.

Je n’avais encore jamais vu d’illustration de ce que peut représenter une « Mémoire d’éléphant », c’est ingénieux et tellement esthétique. 

Je vous invite à aller découvrir le compte Instagram de l’artiste, il regorge de pépites toutes aussi surprenantes les unes que les autres.

J’aime tout particulièrement sa singularité dans la réalisation de portraits hauts en couleur. Bravo !

 

 

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2022-12-05T07:00:00+01:00

La porte du voyage sans retour ou les cahiers secrets de Michel ADANSON de David DIOP

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La porte du voyage sans retour ou les cahiers secrets de Michel ADANSON de David DIOP

On poursuit avec le calendrier de l'Avent des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à David DIOP avec "La porte du voyage sans retour ou les cahiers secrets de Michel ADANSON", un roman édité chez Seuil, aujourd'hui disponible chez Points. Cette invitation au voyage, je la dois une nouvelle fois à mes amies du Book club.

Michel Adanson est un naturaliste français. Six mois avant de mourir, il écrit une longue lettre à sa fille pour lui raconter sa vie. Nous sommes en 1806. Il se souvient de sa mission au Sénégal pour répertorier les espèces. Il se souvient aussi de Maram, une jeune femme, noire. Surnommée la revenante, il se devait de découvrir son secret, une esclave noire n’est jamais revenue au pays !

David DIOP relate les quelques années passées par Michel ADANSON au Sénégal, un homme un peu plus ouvert que les colons en mal d’esclavage.
 
L’auteur nous livre un roman haletant. La vie de Michel ADANSON est à de nombreuses reprises mise en danger. C’est un roman d’aventure, une véritable épopée.
 
J’ai personnellement aimé le regard moderne de cet homme. Son altruisme et son approche de l'interculturalité faisaient de lui un homme hors du commun.
 
Michel ADANSON prêtait une attention toute particulière à celles et ceux qui étaient différents de lui. Il savait prendre du recul, analyser ce qui fait de nous l’humanité. 
 
L’auteur nous livre un roman salutaire dans une plume inspirante. Revenir sur Michel ADANSON, c’est assurer à ses travaux la postérité. C’est aussi inscrire la mémoire  du peuple noir du Sénégal dans le grand livre de notre Histoire.

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2022-12-05T07:00:00+01:00

Les cerfs-volants de Romain GARY

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Les cerfs-volants de Romain GARY

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J5

"Le livre dont l'écriture m'a éblouie"

Tout commence avec l'évocation d'un musée normand, celui d’Ambroise Fleury de Cléry, où sont exposés des cerfs-volants. Ambroise Fleury, facteur, élève son neveu, Ludovic. Son père, le frère d'Ambroise, a été tué pendant la guerre 14-18, sa mère est décédée peu de temps après. Ambroise Fleury, lui-même blessé de guerre, est un homme porté par l’espoir. Il passe ses journées à construire des cerfs-volants, inspirés tantôt des philosophes des lumières, tantôt des hommes publics du moment. Ses oiseaux artificiels animent le ciel de leur vol. Ludovic se nourrit de cette philosophie de vie pour faire ses premières armes. Originaire d’un milieu modeste, il tombe amoureux d’une aristocrate polonaise, Lila, qui passe l’été dans le château situé à proximité de Cléry. La jeunesse de Ludovic est marquée par l’attente de la saison estivale et des retrouvailles. Le jeune garçon fait preuve d’une patience infinie, et comme son oncle, d’une incroyable imagination pour nourrir une relation EXTRAordinaire au risque de passer pour fou. Et ce n’est pas l’approche de la seconde guerre mondiale qui le fera flancher, non, jamais.

 

Ce roman se nourrit de la pure fantaisie d’un homme passionné de cerfs-volants, ces jouets d’enfants aux dessins naïfs, aux couleurs vives, dansant avec le vent, relevant ici du champ des œuvres d’art. Les créations sont autant d’opportunités pour Ludo et les enfants du village de se familiariser avec des héros du passé, elles deviennent en temps de guerre des armes militantes en faveur de la liberté que les Allemands se sont attachés à maintenir au sol pour les priver de leur pouvoir subversif.
 
Le personnage d’Ambroise Fleury est haut en couleur, un homme de valeur qui s’évertue à transmettre à la jeune génération le pouvoir de l’imaginaire. Dès lors, plus aucune limite ne saura résister à la capacité de s’extraire d’une dure réalité pour la regarder avec les yeux d’un rêveur.
 
Enfin, ce roman, c’est aussi celui de réflexions sur l’humanité, sa part d’inhumanité, des questions existentielles qui en temps de guerre prennent une dimension toute particulière. Les époques n’y feront rien, le propos universel est aussi intemporel !
 
Je me souvenais de "La Promesse de l'aube", un coup de ❤️, qu'il est bon de retrouver le chemin de lectures du collège !
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-04T11:24:49+01:00

Ghosts (How Can I Move On) de Muse et Elisa

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Ghosts (How Can I Move On) de Muse et Elisa

Ma #chansondudimanche, c'est un tout nouveau titre, le single "Ghosts (How Can I Move On)" du groupe de rock britannique, Muse, et l'artiste italienne Elisa.

Vous vous souvenez des débuts du groupe, nous étions en 1994, ça se passait en Angleterre. Depuis, Muse a accumulé les succès.

Muse s'associe aujourd'hui avec la chanteuse, Elisa, Elisa TOFFOLI dans la vraie vie. Musicienne, autrice, compositrice, interprète, l'artiste italienne aux multiples facettes s'inscrit elle aussi dans le registre pop rock et rock alternatif. Il n'en fallait pas plus pour qu'ils se retrouvent ensemble et nous proposent un merveilleux titre.

Comme Moby et Nicolas SIRKIS avec "This Is Not Our World" il y a quelques semaines, ce qui fait notamment l'originalité de ce titre, c'est le mixte des langues, tantôt de l'anglais, tantôt de l'italien, pour notre plus grand plaisir. Les deux se marient à merveille et nous font voyager à travers le monde.

Et puis, il y a les voix bien sûr, celle du chanteur de Muse, Matthew BELLAMY, connu pour une voix dit de fausset, il monte au plus haut dans les aigus et nous offre de profondes envolées lyriques, et puis celle de l'italienne, Elisa, non moins puissante.

Il y a encore les paroles, il y est question de mémoire, de souvenirs, de fantômes... un univers profondément émouvant, de ceux qui vous offrent un dimanche tout en douceur, entre rêve et réalité. La couleur bleue du clip officiel ne me démentira pas.

Maintenant, assez parlé, place aux artistes !

Vous pourriez bien aimer aussi la version a capella, les voix de Matthew BELLAMY et Elisa, parfois distinctes, parfois en canon, sont juste sublimes !

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2022-12-04T07:00:00+01:00

Une bête au Paradis de Céline COULON

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Une bête au Paradis de Céline COULON

On poursuit avec le calendrier de l'Avent des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Céline COULON avec "Une bête au Paradis" édité d'abord chez L'Iconoclaste et maintenant chez Le livre de poche.

C'est une lecture récente qui m'a littéralement mise K.O., de ces lectures coup de poing inoubliables. C'est l'occasion d'un nouveau clin d'oeil à mes amies du Book club !

Le Paradis, c’est la ferme où vit la famille Émard. Il y a Émilienne, cette personne âgée de 80 ans, la patronne. Et puis, il y a Blanche, sa petite fille qui vit sa première expérience amoureuse avec Alexandre, un jeune garçon. Il y a Gabriel, le frère de Blanche. Il y a Louis aussi, lui, il est maltraité par son père. Émilienne l’a accueilli sur ses terres. Il est commis. Cette ferme porterait bien son nom s’il n’y avait eu le décès accidentel d’Etienne et Marianne, les parents de Blanche et Gabriel. Et puis aussi, le départ d’Alexandre pour aller faire ses études, abandonnant Blanche à son triste sort. Et Gabriel, dont le corps frêle ploie sous le poids de la douleur de l’absence de ses parents. Que d’être meurtris qui, bon an, mal an, se tuent aux tâches agricoles, les poules, les canards, les pintades, les cochons. Ils vouent leur vie à la terre, du lever au coucher du soleil. Mais cet équilibre ne saurait durer sans quelques bouleversements, là commence une nouvelle histoire.

J'ai été profondément touchée par le parcours initiatique d’une jeune femme dont la transmission est assurée par la voie de la grand-maternité, deux portraits de femmes complexes, oscillant entre le courage, la force, et les fragilités.

Il y a encore la narration. Des verbes à l’infinitif pour marquer l’action et le rythme effréné du roman. Une tension exercée dès les premières pages. Un mystère incroyable entretenu tout au long du livre avec la bombe qui explose, une déflagration aux milles éclats, le tout servi par une plume éminemment poétique.

Vous aimerez peut-être aussi "Le roi n'a pas sommeil"...

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2022-12-04T07:00:00+01:00

Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

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Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J4

"Le titre le plus énigmatique"

Je choisis "Celle qui fut moi" de Frédérique DEGHELT, avouons qu'il est mystérieux, non ? 

Sophia L traverse une période difficile de son existence. Elle a récemment divorcé et subit de sa mère, malade d’Alzheimer depuis deux années, son agressivité grandissante, un symptôme bien connu de la pathologie. Perdue dans ses pensées, elle confie à sa propre fille qu’elle appelle « Mademoiselle », ses tourments. Elle se souvient de sa fille évoquant dans sa plus tendre enfance son autre maman, "une belle et grande femme aux yeux verts", vivant dans un pays exotique. Ses dessins étaient inspirés de décors insulaires un brin tropicaux, tout en couleurs. Si les propos de l’enfant avaient à l’époque le don de la mettre en colère, remettant chaque jour en question sa filiation maternelle, il semble que cette histoire lui devienne aujourd’hui insupportable. Il faut dire que cette femme avait choisi d’abandonner sa famille bourgeoise et une carrière promise aux plus riches pour vivre une histoire d’amour avec un modeste fils d’immigré italien, une histoire aussi improbable que rocambolesque. La maternité lui avait longtemps résisté au point d’imaginer recourir à l’adoption. Et puis, il y avait eu deux naissances, à un an d’intervalle, une fille d’abord, l’ingrate, un garçon ensuite, le préféré des deux, vivant désormais en Australie et se contentant de subvenir financièrement aux besoins de sa mère. Alors que Sophia L prend de plus en plus en charge sa mère, elle ressent un besoin irrépressible d’en découdre avec son passé, l’histoire de sa vie, à moins que ça ne soit de celle d’avant…

Une nouvelle fois, Frédérique DEGHELT m’a captivée de bout en bout avec ce roman aux portes de la religion et du mysticisme. 

Je suis sortie de ma lecture une nouvelle fois subjuguée par la beauté de la prose de l’autrice et envoûtée par le sens des mots.

Impossible de vous quitter sans un petit mot sur la première de couverture d’un raffinement extraordinaire. Les livres des éditions de L’Observatoire sont assurément de beaux objets. C’est ici la création de Harshad MARATHE, illustrateur. 

De cette écrivaine, vous aimerez peut-être aussi... 

La grand-mère  de Jade "

La vie d'une autre "

La nonne et le brigand "

Les brumes de l'apparence "

"Agatha"

"L'oeil du prince"

"Sanhkara".

#MonAventLitteraire2022

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