Vous aimez les romans historiques foisonnants ? J'ai quelque chose pour vous ! Mon #Mardiconseil c'est "Le rouge et le blanc" de Harold COBERT aux éditions Les Escales que je remercie tout particulièrement pour ce joli cadeau.
Tout commence au sein d'une famille aristocratique en 1914 en Russie. Les deux frères incarnent des idéologies divergentes. Il y a Alexeï, l'aîné, lui est dans le mimétisme, il copie les stratégies capitalistes de son père. Et puis, il y a Ivan, le rebelle, celui qui porte haut et fort des idées communistes. Il intègrera les Cadets de Saint-Petersbourg, ses parents souhaitant le remettre dans le rang. Mais, il en faudrait plus arrêter le jeune homme au dessein anarchiste. Plus que le déchirement d'une famille, c'est celui de tout un pays qui s'offre à nous, la révolution est à l'oeuvre. Suivront d'autres évènements, mondiaux ceux-là, qui obligeront chacun à choisir son camp, à la vie, à la mort.
Je ne connaissais pas encore la plume d'Harold COBERT, c'est celle d'un formidable conteur. Elle est tentaculaire, haletante et pleine de suspense.
Je me suis délectée de cette fresque qui embrasse une centaine d'années. Je l'ai vécue au rythme effréné de la course du monde. Tous les grands évènements y sont relatés à travers les itinéraires d'activistes politiques, des personnages de fiction hauts en couleur.
À mesure qu’il relatait les événements avec la sécheresse d’un procès verbal, il fut surpris de ressentir un sentiment d’irréalité devant les faits qu’il consignait alors qu’il les avait soufferts dans les moindres replis de sa chair. P. 274
J'avoue que le personnage féminin m'a particulièrement fascinée. Natalia, la fille de la gouvernante des deux garçons avec qui elle a été élevée, joue le chaud et le froid. Le puissant régime au pouvoir pipe les dés et rebat inlassablement les cartes de la loyauté. Natalia m'a tantôt subjuguée, tantôt effrayée. Elle se hisse allègrement sur la première marche du podium.
Harold COBERT réussit plus généralement à humaniser un propos qui aurait pu rester à distance des hommes et des femmes qui ont concouru à la grande Histoire. Prodigieux !
Les 500 pages regorgent de références et nous offrent un roman captivant. C'est une très belle opportunité de revisiter les grandes décisions politiques du siècle dernier qui continuent d'irriguer le monde d'aujourd'hui. J'ai été frappée par la course à la maîtrise de l'arme nucléaire. C'est glaçant.
Je sors k.o. de cette lecture coup de poing avec une chute époustouflante. Défi relevé, chapeau.