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Articles avec #mes rencontres dedicaces catégorie

2021-10-30T15:32:52+02:00

Titouan LAMAZOU à la médiathèque des Sables d’Olonne

Publié par Tlivres
Titouan LAMAZOU à la médiathèque des Sables d’Olonne

Vous avez peut-être repéré sur le compte ce magnifique portrait de "Mama Taro" réalisé par Titouan LAMAZOU et publié dans son très Beau livre "Escales en Polynésie" aux éditions Au vent des îles.

 

A travers ce portrait, Titouan LAMAZOU sublime une femme, c'est  ce qu'il s'est attaché à réaliser depuis qu'il a quitté la compétition (souvenez-vous, c'est le vainqueur du 1er Vendée Globe en 1991).

 

Aux Sables d’Olonne, c’est là que je l’ai rencontré tout récemment. Il était accompagné de son éditeur. Tous deux étaient accueillis par La Médiathèque « Le Globe », ça ne s’invente pas 😉

 

L’homme est profondément humaniste. D’ailleurs, en 2003, l'Unesco ne s'y est pas trompé en l'honorant du titre "Artiste pour la paix". L'institution souhaitait alors reconnaître une communauté d'hommes et de femmes s'engageant pour l'humanité. Ce titre venait notamment saluer ses travaux réalisés lors de son premier voyage en Corne de l'Afrique, là où les mutilations féminines étaient monnaie courante. Il s'était alors rapproché de Françoise HERITIER pour des éclairages autour des pratiques, identifier leurs motivations. C'est ainsi qu'il a découvert qu'aucun texte religieux ne les incitait mais bien une idéologie machiste.

 

Tout ce que je vous écris là, je l'ai puisé dans le discours de l'homme, et quel homme ! 

 

Toutes ses rencontres sont toujours réalisées avec des professionnel.le.s, des chercheur.e.s en sciences humaines et naturelles, des sociologues, des anthropologues... pour être au plus près de ce qui constitue l'humain qu'il côtoie, le comprendre dans ses moindres détails.

 

Dans "Escales en Polynésie", il restitue un long travail réalisé avec sa fille, Zoé. Dans une première partie, ce Beau livre publie des portraits peints par l'artiste qu'il accompagne de légendes manuscrites pour naviguer dans le registre de l'oralité. Sa fille, elle, mène une démarche plus littéraire à partir d'enregistrements de 48 entretiens organisés comme une pièce de théâtre en cinq actes. 

 

Ce Beau livre est un bijou, à offrir sans modération 😉

 

Et cette rencontre-dédicace, un souvenir impérissable ❤️

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2021-10-25T11:40:00+02:00

#Octobrerose, Mama Taro par Titouan LAMAZOU

Publié par Tlivres
#Octobrerose, Mama Taro par Titouan LAMAZOU

Dans le cadre de l'édition 2021 de l'opération #Octobrerose, je m'autorise à puiser dans ma bibliothèque quelques créations. C'est le cas aujourd'hui avec ce magnifique portrait de "Mama Taro" réalisé par Titouan LAMAZOU et publié dans son très Beau livre "Escales en Polynésie" aux éditions Au vent des îles.

"Mama Taro", c'est tout une histoire... 

#Octobrerose, Mama Taro par Titouan LAMAZOU

A travers ce portrait, Titouan LAMAZOU sublime une femme, c'est  ce qu'il s'est attaché à réaliser depuis qu'il a quitté la compétition (souvenez-vous, c'est le vainqueur du 1er Vendée Globe en 1991).

D'ailleurs, en 2003, l'Unesco ne s'y est pas trompé en l'honorant du titre "Artiste pour la paix". L'institution souhaitait alors reconnaître une communauté d'hommes et de femmes s'engageant pour l'humanité. Ce titre venait notamment saluer ses travaux réalisés lors de son premier voyage en Corne de l'Afrique, là où les mutilations féminines étaient monnaie courante. Il s'était alors rapproché de Françoise HERITIER pour des éclairages autour des pratiques, identifier leurs motivations. C'est ainsi qu'il a découvert qu'aucun texte religieux ne les incitait mais bien une idéologie machiste.

Tout ce que je vous écris là, je l'ai puisé dans le discours de l'homme, et quel homme ! Titouan LAMAZOU était aux Sables d'Olonne le jeudi 14 octobre dernier, accompagné de son éditeur, 

C'est là qu'il nous a expliqué, très humblement, sa démarche, son dessein.

Titouan LAMAZOU est d'une profonde sensibilité et d'un humanisme remarquable. C'est un homme qui aime l'Autre et qui oeuvre au quotidien en faveur des plus faibles, des invisibles, de tout ceux qui ont besoin de son talent pour être mis en lumière et ainsi retrouver leur dignité. Il lutte avec ses moyens artistiques contre l'image des femmes polynésiennes, lascives, offertes, qui avaient été véhiculée lors des colonisations et qui peine à s'effacer.

Toutes ses expéditions sont toujours réalisées avec des professionnel.le.s, des chercheur.e.s en sciences humaines et naturelles, des sociologues, des anthropologues... pour être au plus près de ce qui constitue l'humain qu'il côtoie, le comprendre dans ses moindres détails.

Dans "Escales en Polynésie", il restitue un long travail réalisé avec sa fille, Zoé. Dans une première partie, ce Beau livre publie des portraits peints par l'artiste qu'il accompagne de légendes manuscrites pour naviguer dans le registre de l'oralité. Sa fille, elle, mène une démarche plus littéraire à partir d'enregistrements de 48 entretiens organisés comme une pièce de théâtre en cinq actes.

Père et fille mènent le même combat en faveur de la transmission. Ils agissent pour assurer la mémoire d'hommes et de femmes remarquables, de la faune et de la flore de ces contrées, d'us et coutumes, de traditions... 

Avant la lecture de ce Beau livre, je ne connaissais pas le monarque de Fatu Hiva ou 'oma'o ke'e ke'e, dont la postérité ne repose plus que sur quatre couples au monde. Imaginez, l'avenir de cette espèce d'oiseau ne repose plus que sur 8 spécimens au monde. Si malheureusement il venait à disparaître, nous pourrions toujours nous émerveiller de la beauté d'un monde tristement disparu. 

Ce Beau livre ne serait pas ce qu'il est sans les éditions Au vent des îles, et tout particulièrement leur fondateur, Christian ROBERT, qui accompagnait d'ailleurs Titouan LAMAZOU le 14 octobre 2021. J'ai découvert un article qui en dit long sur son expérience et sa ligne éditoriale. 

Bravo Messieurs.

Bravo aussi à la Médiathèque "Le Globe" des Sables d'Olonne pour l'organisation de cette rencontre. Il faut dire que les deux hommes ne restaient en métropole qu'un mois. Les accueillir relevait d'un sacré défi que leur sa directrice et son équipe ont relevé brillamment. Merci ! Pour celles et ceux qui sont des accros de littérature, vous pouvez la retrouver sur Instagram, Madame rêve encore. Le jeudi 14 octobre dernier fut aussi l'occasion pour moi de la rencontrer, en chair et en os. J'étais la première à la reconnaître, paraît-il, mais pas la dernière !!!

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2020-10-13T06:00:00+02:00

Erika Sattler de Hervé BEL

Publié par Tlivres
Erika Sattler de Hervé BEL

Editions Stock

Tout commence avec "L'évasion" d'un juif d'un camp de la mort. Nous sommes en mars 1944. Dans la journée, il est au travail avec son commando. Il n'aura fallu qu'un instant pour se soulager et tomber dans un trou, se retrouver seul, en plein silence, en Forêt Noire. Nicolas Berger sait quelle fin lui est promise. Les SS n'ont aucune pitié pour ceux qui sortent du rang. Mais c'est sans compter sur le lieutenant Paul Sattler, et ce geste d'une profonde humanité, qui scellera leur destin à jamais, à la vie, à la mort. Pendant ce temps-là, Erika Sattler, l'épouse de Paul, cette Allemande de 24 ans, encartée au NSDAP, se gorge d'une nuit d'amour, qu'elle sait être la dernière, avec son amant, Gerd Halter, commandant SS. Erika est une fille de fermiers misérables de Bavière, des opposants au Führer. En 1936, elle assiste avec son amie Liselotte et sa mère, à son premier défilé. C'est à Munich. Elle part ensuite l'été avec les Jeunesses hitlériennes, de quoi nourrir sa soif d'émancipation d'un univers familial, qu'elle juge étriqué, et sa révolte contre son père. Erika est une inconditionnelle du Führer. Elle travaille dans une entreprise d'armement, allemande, implantée en Pologne. Si elle pensait être du côté des dominants et ne rien devoir craindre de l'avenir, c'est un tout autre scénario qui se joue alors. Les Russes font reculer l'assaillant. C'est la marche de Warthegau. 

Si la littérature d'aujourd'hui offre une multitude de livres en tous genres, quatre-vingt ans après la seconde guerre mondiale, Hervé BEL propose avec "Erika Sattler" un angle d'approche tout à fait singulier.

Fasciné par les régimes totalitaires en général, et le nazisme en particulier, il choisit un personnage féminin pour incarner le peuple acquis à la cause d'Hitler. Vous ne trouverez rien sur Erika Sattler dans les livres d'histoire. Ce personnage est sorti tout droit de l'imaginaire de l'écrivain sur la base des nombreuses recherches qu'il a réalisées. Les femmes nazies se sont révélées être, pendant la guerre, les plus fidèles alliées d'Hitler. Avec ce roman, il nous offre la possibilité de décrypter les rouages d'un culte que rien ne saurait affaiblir.

Erika Sattler est une grande femme, blonde, aux yeux bleus. Sa morphologie incarne le modèle allemand de cette race supérieure qu'Hitler revendiquait à cor et à cri. J'ai été profondément touchée par le côté solaire du personnage. Alors qu'elle fait partie de cette marche de miséreux, sales, pouilleux, puants, Hervé BEL décrit son corps, altier,  faisant d'elle l'exception de tous ces décharnés voués à la mort. 


Le panel des émotions humaines est limité : tout est question d’intensité. P. 42

Mais Erika Sattler est un personnage encore plus noir que ne le laisseraient à penser ces simples caractéristiques physiques honorées par le régime nazi. 

Non, Erika Sattler est aussi une femme d'esprit. Elle est intelligente et machiavélique. 

Si elle sait qu'aucun conflit n'épargne les femmes, ces premières armes de guerre, et sait aussi que les soldats russes ne relèvent pas de l'exception, Erika conçoit qu'elle encourt le risque d'être bafouée par les siens, la peine suprême. 

Le mensonge qu'elle va construire de toutes pièces montre la puissance de son ignominie.

Je suis sortie de ce roman totalement abasourdie devant de  telles infamies. J'aime, à mon corps défendant, que la littérature me pousse dans mes plus profonds retranchements. "Erika Sattler", c'est la lecture coup de poing par excellence, de celles qui vous laissent sur le carreau, incapables de mettre des mots sur son propre sentiment. Il aura fallu quelques jours, quelques nuits aussi, pour me remettre de ce tour de force.

Chapeau Hervé BEL pour la qualité de l'exercice, chapeau aussi à sa talentueuse éditrice, Caroline LAURENT, pour la signature d'une narration effroyablement réussie. 

Le récit est captivant. 

Merci à l’équipe de la Librairie Richer de les avoir invités.

Erika Sattler de Hervé BEL

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2020-09-29T12:05:47+02:00

La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Publié par Tlivres
La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Mon #mardiconseil, c'est un premier roman sélectionné dans le cadre du Prix du roman Cezam 2020 : "La petite conformiste" d'Ingrid SEYMAN publié aux éditions Philippe REY.

L'autrice sera accueillie la semaine prochaine, mardi 6 octobre à 20h00 à la Médiathèque des Ponts-de-Cé (49).

Vous imaginez aisément que dans le contexte actuel de crise sanitaire il soit nécessaire de vous inscrire au préalable. Alors, n'attendez plus, adressez un mail à mediatheque@ville-lespontsdece.fr en indiquant le nombre de places souhaitées.

Vous hésitez encore ? Je crois que la lecture de ma chronique s'impose...

Alors, convaincu(e)s ? On s'y retrouve ?

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2020-02-21T17:58:21+01:00

Alexis RAGOUGNEAU à Angers

Publié par Tlivres
Alexis RAGOUGNEAU à Angers

ll y a une semaine, j'ai eu l'immense chance de participer à une rencontre-dédicace organisée dans le cadre du Prix du roman Cezam. Alexis RAGOUGNEAU, l'auteur de "Opus 77" publié aux éditions Viviane HAMY, a passé 3 jours dans la région, il était notamment à l'ENSAM jeudi midi, un pur moment de bonheur.

Il nous a relaté son parcours. S'il a suivi des études universitaires dans le commerce, il a quitté ce registre rapidement pour s'orienter vers le théâtre, d'abord avec des cours en amateur et puis à temps plein. Il a ressenti le besoin de vivre, lui-même, y compris physiquement, les ressorts du théâtre. Il n'y avait ensuite qu'un pas à franchir pour se lancer dans l'écriture de pièces, il l'a fait.

Le roman, s'il lui faisait de l'oeil, il le craignait. Alexis RAGOUGNEAU a donc choisi de se lancer en littérature par la voie du policier qui correspond à un propos organisé, structuré, et donc rassurant. Sont publiés en 2014 "La Madone de Notre-Dame" et en 2016 "Evangile pour un gueux". 

Fort du bel accueil réservé par les lecteurs, il choisit de faire le grand saut et d'entrer dans le genre romanesque avec "Niels" et puis récemment avec "Opus 77", tous deux sélectionnés par le jury du Prix Goncourt.

Personnellement, c'est avec "Opus 77" que j'ai découvert la plume d'Alexis RAGOUGNEAU, une pure merveille. Ce roman, c'est d'abord une histoire familiale, celle de Claessens, un chef d'orchestre dont l'auteur taira le prénom, un chef d'orchestre qui use de son pouvoir, tant dans le registre professionnel qu'à la maison, un chef de famille dominant qui a oppressé son épouse, de 20 ans sa cadette, et ses deux enfants, David et Ariane.

Mais ce roman, c'est aussi une formidable opportunité de découvrir la musique, les exigences de l'élitisme, de l'interprétation, la quête du dépassement de soi, de l'excellence et de la perfection.

Alexis RAGOUGNEAU construit avec cette discipline artistique un véritable personnage de roman, il la fait exister ! Pour l'incarner, il choisit le concerto du compositeur russe, Dimitri CHOSTAKOVITCH. Sous la plume de l'écrivain, rien n'est choisi au hasard. Si j'avais pu le soupçonner avec cette lecture, la rencontre me l'a bien confirmé. Dimitri CHOSTAKOVITCH a été interdit de jouer sa musique par Staline en personne, celui-là même qui au lendemain d'un spectacle déclarera : "C'est un petit jeu qui va très mal finir". "Opus 77", c'est un roman de l'enfermement, sujet parfaitement traité. 

J'ai beaucoup aimé aller plus loin dans le roman avec cette rencontre précieuse avec l'auteur mais aussi partager un moment avec un homme d'une très grande sensibilité. Il choisit d'écrire sur des registres qu'il connait bien. Celui de la musique résonne avec sa propre vie familiale et ça se sent. S'il écrit divinement bien, il assure également parfaitement le rôle de VRP Il nous a offert un joli moment de complicité, merci à lui pour sa venue et aux organisatrices de cette pause déjeuner hors du commun.

Et puisque l'écrivain, Alexis RAGOUGNEAU, nous a invités à poursuivre la découverte de l'Opus 77 avec l'interprétation de Dvorak. Nous nous quittons en images et en musique, s'il vous plaît !

Pour mémoire, retrouvez la sélection 2020 du Prix du roman Cezam

et mes premières chroniques :

Né d'aucune femme de Franck BOUYSSE, lauréat du Prix des Lectrices Elle 2019

La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Vigile d'Hyam ZAYTOUN

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2019-01-25T23:22:35+01:00

Marcus MALTE à La Bulle de Mazé

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Marcus MALTE à La Bulle de Mazé

Auteur d’une trentaine de livres en tous genres (romans, nouvelles, livres enfance/jeunesse...), Marcus MALTE allie depuis quelques années littérature et musique.

 

 

Son premier roman à être interprété à voix haute et en musique était « Les Harmoniques » avec des ambiances plutôt jazz. Il était alors entouré d’amis qui avaient répondu à son invitation, à l’image de Virginie TEYCHENÉ et Gérard MAURIN. Il s’agissait plutôt d’un concert littéraire.

 

Là, Marcus MALTE est seul en scène. Il joue quelques reprises  à la guitare, chante, et se fait accompagner de petits bidouillages faits maison !

 

Les textes interprétés sont extraits de son dernier roman, « Le Garçon » publié chez Zulma éditions et Prix Femina 2016. 

 

 

Dans l’ambiance de l’auditorium de la médiathèque, lumière tamisée, fauteuil molletonné, les mots pèsent de toute leur puissance. 

 

Il y a la mort de la mère et la nécessité pour un enfant sauvage de 14 ans sans réelle identité de découvrir les hommes, apprendre à les connaître. 

 

Il y a la guerre aussi. Le roman couvre une trentaine d’années, de 1908 à 1938, relatant, outre les combats, des scènes de la vie quotidienne qui ont nécessité de l’auteur des recherches minutieuses.

 

Et puis enfin, il y a l’amour. Marcus MALTE aime à naviguer entre les genres. Il use d’une plume délicate, tendre et érotique, et nous émeut devant les sentiments que « Le Garçon » partage avec Emma.

 

C’est avec ce parcours initiatique que Marcus MALTE nous a fait voyager, ce soir, en musique. Il nous a fait toucher du doigt des questions philosophiques : Comment devient-on un homme ? Qu’est-ce qu’être un homme ? De quoi commencer le week-end en beauté. Je suis sous le charme.

 

Bravo à l’équipe de La Bulle de Mazé pour ce cadeau de fin de semaine. Parfaitement réussi, merci.

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2018-06-07T07:05:01+02:00

Rencontre-dédicace avec Raphaël JERUSALMY chez Richer

Publié par Tlivres
Rencontre-dédicace avec Raphaël JERUSALMY chez Richer

Le 26 mai dernier, dans le cadre des 40 ans de Actes sud, la librairie Richer nous avait donné rendez-vous avec un auteur très singulier.

Raphaël JERUSALMY, vous connaissez ?

Moi, non, enfin, ça c'était avant. Quand vous croisez sur votre chemin Raphaël JERUSALMY, vous vous en souvenez à vie. En parlant de vie, lui en a de nombreuses.

Fils de migrants, moitié turc moitié russe, né sur le sol français comme un prétexte à une naturalisation française, il est depuis tout petit baigné dans les livres, sa famille était spécialisée dans la reliure, de là à sa passion pour les livres anciens, il n'y a qu'un pas !

Il a suivi des cours à Normal Sup, a adhéré au mouvement punk, a servi l'armée dans des services d'espionnage notamment en Israël.

Aujourd'hui, il écrit, il collectionne les livres et propose des expositions originales comme celle actuellement visible en Belgique dans laquelle l'écrivain s'attache à marier un livre à un objet. Quand il évoque le livre saint, par exemple, il l'affuble d'une ceinture. Cet homme adore les mots et il en use sans modération.

Rencontre-dédicace avec Raphaël JERUSALMY chez Richer

Après une leçon de géopolitique, absolument passionnante, sur le conflit israelo-palestinien, nous en sommes venus aux livres, son oeuvre, quoi !

Je n'ai encore rien lu de lui mais lors de l'interview mené par Nicolas, quelques récurrences ont pu émerger, dans les personnages par exemple. Chaque fois, il invite des personnes solitaires, rebelles, il aime plus que tout confronter l'individu aux fléaux, mêler la petite à la grande Histoire.

Ses héros sont massacrés à l'envi, et puis, portés par son écriture, ils deviennent les messagers d'une philosophie profondément humaine. Cet homme aime fondamentalement l'homme, cette dimension transparaît tout au long de son intervention.

Raphaël JERUSALMY, c'est aussi l'écrivain de la démonstration par l'absurde, une véritable signature. Il explore le subversif à l'image de la gravure dans son tout dernier roman, "La rose de Saragosse".

C'est enfin, l'homme des interstices. Pour servir son dessein, Raphaël JERUSALMY aime à investiguer les périodes charnières de l'Histoire, celles qui ouvrent le champ des possibles, celles qui montrent un château de cartes écroulé dans lequel tout est à reconstruire.

Porté lui-même par l'élan de son imagination, il ne rédige pas de plan mais trouve une structuration opportune propice à son écriture à l'image d'un journal intime dans lequel les 24 heures s'imposent, tout naturellement.

Cet homme, je l'ai dit, c'est un homme des mots, et il nous en a livré une magnifique démonstration. C'est aussi un homme qui aime la musique, celle du langage, il s'attache à s'inscrire dans un certain registre pour donner à son récit sa tonalité.

Cette rencontre-dédicace a été un moment en véritable suspension, un moment coupé du monde et complètement ancré dans le monde, quelque chose d'intense qui vous fait perdre vos repères pour vous confier les codes d'une certaine forme d'écriture, un moment inoubliable.

Cet après-midi-là a été, aussi, la rencontre avec l'intagrameuse Sandra_etceatera, une petite graine semée qui sera savamment arrosée au fil de nos lectures, c'est la joie de la littérature !
 

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2018-05-23T20:30:38+02:00

40 ans de Actes Sud à la Librairie Richer

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40 ans de Actes Sud à la Librairie Richer

Les 40 ans de Actes Sud se fêtent tout au long de l’année (tiens, ça me rappelle une certaine Eglantine 😉).

Vous vous souvenez de mon escapade parisienne lors du Salon du Livre et de la rencontre de Cyril DION et Isabelle DELANNOY au Bon Marché Rive Gauche.

Et bien cette fois, ça se passe à la Librairie RICHER. Elle vous a préparé des bougies un peu particulières, des livres en fait, que dis-je, des coups de ❤️ 40 ans = 40 coups de ❤️ c’est juste de la folie 😁 et parmi, devinez quoi, il y a le dernier roman de Raphaël JERUSALMY, un sacré personnage qui sera même-là

samedi 26 mai à 16h30

pour célébrer l’événement comme il se doit. Impossible de passer à côté de ce rdv, n’est-ce pas ?

40 ans de Actes Sud à la Librairie Richer

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2018-03-21T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Fanny TONNELIER à la Librairie Richer

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Après Cécile LADJALI, Alexandre SEURAT et Gilles MARCHAND... place à Fanny TONNELIER, une écrivaine qui nous livre un premier roman sélectionné par les fées des 68 Premières fois pour la rentrée littéraire de janvier 2018. C’était l’invitée de la Librairie Richer le 10 mars dernier, retour en images.


Je ne vais pas pouvoir vous le cacher bien longtemps, « Pays provisoire » fut un coup de coeur pour moi, j’ai donc saisi avec joie cette opportunité d’en rencontrer l’auteure.
Fanny TONNELIER nous explique comment le destin de ces Françaises parties pour Saint-Pétersbourg ont été contraintes en 1917 de faire leur retour sur leur terre d’origine. En réalité, elle a déjà publié un livre, il s’agissant de la biographie de son beau-père, Raoul TONNELIER, artiste peintre. Dans le cadre de ses recherches, elle a découvert de nombreux passeports de femmes françaises manifestant leur souhait de rentrer en France. Clémence, un personnage de « Pays provisoire » a bien existé. En 1868, elle tenait bien une boutique de modiste en plein coeur de la capitale. Amélie, elle, est le fruit de son imagination.


Cette jeune femme prend la relève de Clémence à la boutique. Tout comme moi, Nicolas a été séduit par les descriptifs du travail artisanal, l’approche des matières, d’une subtilité exquise, toute en beauté. Fanny TONNELIER adore les chapeaux, Nicolas aussi, même s’il renonce parfois à en porter, au risque de passer pour un extravagant, il faut dire qu’il a parfois des choix un peu EXTRAordinaires, preuve à l’appui !

 

L’écrivaine s’est mise en quête des matières. Elle dresse un magnifique tableau de l’usage des plumes par exemple. Elle nous rappelle qu’en 1900, 800 plumasseries exerçaient à Paris, aujourd’hui, il n’en subsiste plus qu’une. Elle nous avoue s’être fait particulièrement plaisir en écrivant ces pages mais assure que, peu importe le métier, elle serait allée jusqu’au bout de l’exploration pour rendre compte de la qualité et de l’expertise du travail réalisé. En abordant le domaine de la mode, elle nous livre bon nombre de détails techniques et de descriptions de créations artistiques d’une grande élégance, c’est prodigieux.


Mais au-delà de l’approche de ce métier, Fanny TONNELIER nous dresse le portrait de cette cité magique, elle nous donne envie de partir sur les traces de Pierre LE GRAND qui a fait de cette ville la capitale pour ses palais, ses paysages, ses traditions culinaires (elle saura à coup sûr attiser vos papilles !)... sans oublier les pauvres gens qui se révoltaient en 1917 contre le régime, affamés qu’ils étaient. C’est d’ailleurs ce qui rendra l’exil irrévocable et l’abandon de toutes ces richesses.


A travers le retour au pays d’Amélie, Fanny TONNELIER rend compte des pérégrinations et des milles et un dangers auxquels étaient exposées ces Françaises. N’oublions pas qu’à l’époque la Mer Baltique était envahie de sous-marins allemands. Son périple la fera passer par la Finlande, la Suède, la Norvège, l’Angleterre, l’Ecosse...


Avec le personnage d’Amélie, Fanny TONNELIER nous présente une condition féminine émancipée, des êtres qui allaient jusqu’au bout de leurs rêves. Ces Françaises, pour l’époque, faisaient preuve d’une très grande modernité et d’un immense courage.
J’ai passé un très bon moment à l’écouter, c’était assurément une belle rencontre et je remercie vivement la Librairie Richer de l’avoir invitée.


Au moment de la dédicace, je n’ai pas manqué bien sûr de lui évoquer la sélection de son roman dans l’édition 2018 des 68 Premières fois, il faut dire que nous étions venus en force, Olivier était à mes côtés ! Elle ne le savait pas et s’est réjouie de cette information.

Retrouvez les romans que j'ai eu l'immense plaisir de lire dans le cadre de la sélection des 68 Premières fois pour la rentrée littéraire de janvier/février 2018 :


L'Attrape-souci de Catherine FAYE

Les déraisons d'Odile d'OULTREMONT

Pays provisoire de Fanny TONNELIER

L'homme de Grand Soleil de Jacques GAUBIL

Les rêveurs d'Isabelle CARRE

Eparse de Lisa BALAVOINE

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2018-03-03T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Cécile LADJALI à la Librairie Richer

Publié par Tlivres
Rencontre-dédicace avec Cécile LADJALI à la Librairie Richer

Samedi 24 février dernier, Cécile LADJALI était accueillie à la Librairie Richer d'Angers, une habitude maintenant puisqu'il s'agit de son 3ème passage !

Cette rencontre, je l'avais un brin préparée avec la lecture de son tout dernier roman "Bénédict" et puis, un autre, paru il y a quelques années, "Illettré". Deux romans où l'écrivaine dévoile son immense talent.

Accueillie par Nicolas avec qui elle partage une jolie complicité, l'échange part à toute volée. Attention, Cécile LADJALI écrit comme elle parle, ou bien parle comme elle écrit, avec son corps et frénésie.


Elle dit elle même ne pas pouvoir consacrer plus de 2 heures par jour à l'écriture tellement l'effort est violent. Outre son métier d'écrivain, elle est enseignante. Elle explique que ses cours lui permettent de garder un pied dans la réalité d'autant que ses élèves sont pour partie porteurs d'un handicap, sourds ou malentendants, pour partie en quartier prioritaire. Toutes ses activités quotidiennes viennent nourrir sa prose, y compris les rêves qu'elle fait la nuit. Elle n'arrête jamais, c'est une femme profondément énergique, ce trait de caractère transparaît dans son élocution, le flux est ahurissant.


Quand vous lisez un roman de Cécile LADJALI, vous êtes saisi.e très rapidement par la puissance des mots, et elle le revendique. A plusieurs reprises pendant son intervention, elle se rapportera à la racine des mots, nous confirmant s'il en était nécessaire la justesse du propos.


Le pouvoir des mots, elle l'enseigne à ses élèves de Seine Saint Denis à qui elle fixe la barre haut. Elle leur fait vivre des expériences artistiques et contribue à les élever. Elle rapporte un travail réalisé avec des jeunes de Drançy et l'écriture de poèmes aujourd'hui publiés dans "Mauvaise langue". Elle a vécu des moments de grâce inoubliables. Cécile LADJALI est profondément attachée à la littérature, elle est précieuse et, à ce titre, ne peut être bradée.


Cette femme m'a marquée par sa générosité. Elle aime les gens c'est certain, elle les regarde avec bienveillance tout en gardant sa lucidité. Avec "Illettré", il était impossible pour elle de concevoir une fin autrement que tragique. Au cinéma, ça sera un peu différent. Rendez vous à la rentrée prochaine sur France Télévision pour voir ce qu'en aura fait Jean-Pierre AMERIS.


Cécile LADJALI nous parle de son actualité, la sortie de son tout dernier roman "Bénédict" qui nous offre un voyage intérieur, entre Orient et Occident. Androgyne, Bénédict navigue entre le blanc et le noir. Depuis ses fortes crises d'épilepsie, il ne voit plus les couleurs, ce traumatisme relève d'une maladie cérébrale. Il évolue entre le jour et la nuit, tantôt homme, tantôt femme. L'écrivaine a puisé son inspiration dans la mythologie, elle nous explique cette quête omniprésente dans son oeuvre de l'unité originelle. 

Rencontre-dédicace avec Cécile LADJALI à la Librairie Richer

Cécile LADJALI est très sensible au pouvoir de la musique. Dans "Bénédict", tout commence le jour de la mort de David BOWIE. Avec "Illettré", c'était la chanson de The Cramps "The human fly" qui revenait en boucle.


Elle nous dit écrire à partir de tout ce qu'elle peut puiser dans la vie quotidienne. Ecrire, c'est inventer, et inventer c'est capitaliser des éléments réels qui, singulièrement agencés, composent une fiction. En réalité, je puis vous assurer qu'il s'agit là d'une grande modestie. L'écrivaine a une plume reconnaissable entre mille et une culture pléthorique qui fait de ses romans des livres d'une profonde densité.


J'ai passé un formidable après midi à l'écouter. Cécile LADJALI est un très joli portrait de femme, de celles qui ne craignent pas de s'engager et de porter une parole militante. Elle dédie par exemple son dernier roman Bénédict à Manaz MOHAMMADI, une femme iranienne, cinéaste, qui a été condamnée pour complot contre le régime, emprisonnée, libérée grâce à l'intervention de réalisateurs célèbres. Aujourd'hui, elle continue de vivre en Iran où elle est privée de passeport, et donc de sa capacité de se déplacer librement. Elle est placée sous haute surveillance.  


Je n'ai qu'une envie, lire un nouveau roman de Cécile LADJALI. 


 

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2018-01-27T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Publié par Tlivres
Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Une table ronde organisée à la Médiathèque de Mazé "La Bulle", tiens, tiens, avec deux écrivaines comme invitées, c'est une promesse de bien commencer le week-end non ?


Et bien, je crois que les petites communes n'ont pas à rougir de ce qu'elles peuvent offrir. 
Je n'avais encore jamais visité ce lieu. C'est en fait un petit coin de paradis pour tout(e) passionné(e) de littérature. C'est beau, c'est vaste, c'est joliment éclairé, c'est cosy. Bref, un lieu idéal pour faire une pause lecture !


Quant à l'affiche. Valentine GOBY est annoncée. L'auteure de l'un de mes coups de coeur "Un paquebot dans les arbres", mais pas que... il y aussi "Le rêve de Jacek" et puis "Le cahier de Leïla". Charlotte BOUSQUET, c'est une découverte, et j'adore les découvertes.


Les deux femmes sont interviewées par deux bibliothécaires qui ont fait un travail de fourmi, elles ont une multitude de références en tête et se sont attachées à trouver des lignes conductrices communes aux deux écrivaines.


Il y a d'abord la question de l'écriture, de l'inspiration plus précisément. Là, la méthode est un peu différente. Valentine GOBY, elle, dit travailler à partir de rencontres, plus ou moins insolites. C'est dans l'itinéraire d'hommes et de femmes qu'elles puisent les premiers éléments qu'elle va ensuite conforter avec des recherches historiques pour en faire ensuite une fiction. Toutes les histoires qu'elle a  écrites résonnent profondément avec son intimité, ses obsessions. Charlotte BOUSQUET, c'est un peu différent. Elle écrit plutôt sur des sujets qui l'inspirent comme la quête d'identité, la confiance en soi. Elle s'interroge toujours sur ce qui peut faire basculer un individu dans le monde de l'horreur. Et puis, ensuite, elle creuse le sillon, fait elle aussi des recherches, et passe à l'écriture.


Là où les deux écrivaines vont plus se retrouver, c'est dans les personnages de leurs oeuvres, bien souvent des femmes fortes, de celles qui vont jusqu'au bout de leurs convictions. Certaines n'ont pas vraiment le choix, il peut s'agir d'un instinct de survie. D'autres, elles, décident de s'échapper, de prendre une trajectoire différente, d'aller à la rencontre des autres pour se construire soi-même.
 

Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Charlotte BOUSQUET dit se mettre dans la peau de ses personnages. Pour Valentine GOBY, c'est un peu différent, les personnages font partie d'elle et transigent ses propres limites, lui offrent un épanouissement qu'elle n'aurait pu imaginer. Elle évoque une archéologie intime et profiter de ce que lui offre l'écriture pour se raccorder à une humanité plus vaste. La langue et la littérature lui rendent subitement accessibles des univers, des vies, qui n'auraient jamais été envisageables dans la réalité.


Elles évoquent ensuite les itinéraires de Marie-Louise GIRAUD et Henriette CAILLAUX qu'elles ont toutes les deux choisies d'aborder, soit de façon accessoire, soit en tant que personnage principal. Deux femmes du début du XXème siècle qui donnent à voir un pan de la condition féminine d'alors.


Un autre thème qu'elles traitent toutes les deux dans la même dimension, c'est ce mariage qui emprisonne, qui étrangle, qui fait de la femme un objet de domination. Son corps ne lui appartient pas, il est celui du mari, du père, du frère, que sais-je encore, mais il peine à être personnellement incarné par la femme elle-même. La question du corps au sens charnel du terme revient souvent dans le propos de Valentine GOBY, le corps comme la source des sensations, des émotions. Charlotte BOUSQUET dépasse le seul mariage et évoque la fertilité, cette pression sociale que subissent les femmes qui choisissent aujourd'hui de ne pas avoir d'enfant. Un réel sujet de société.

Rencontre-dédicace avec Valentine GOBY et Charlotte BOUSQUET

Et puis enfin, il est évoqué la fuite, l'errance, des héroïnes des romans des deux écrivaines. Quand Valentine GOBY choisit l'échappée, elle parle de quelque chose de solaire, je peux vous assurer qu'à ce moment-là, il y a une énergie incroyable diffusée par le regard de l'auteure, de ces élans qui vous portent et vous donnent des ailes. Vous comprendrez assez aisément qu'elle aime les femmes qui se battent, qui prennent la tête, qui partent, oui, mais à la conquête. Un parcours un brin autobiographique, ça n'engage que moi bien sûr, mais je ne dois pas être très éloignée de cette force de caractère. Et pourtant, Valentine GOBY continue de s'interroger sur la capacité des hommes et des femmes à surmonter les tragédies, à poursuivre leur chemin, coûte que coûte. Pourquoi restent-ils debout alors qu'il serait souvent plus facile de s'asseoir ? Pourquoi préférer vivre à mourir ? Une grande question qui mériterait que l'on s'y attarde une soirée toute entière.

Bien sûr, le temps a passé très vite, trop vite. L'échange était jubilatoire, exaltant. Ecouter des femmes qui s'attachent à toujours repousser les frontières, explorer les franges de l'histoire restées floues, je ne sais pas si vous êtes tenté(e)s par l'aventure, moi je signe tout de suite !

Je reviendrais à "La Bulle", c'est certain, et je vais m'intéresser aussi tout particulièrement à l'oeuvre de Charlotte BOUSQUET.
 

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2018-01-23T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Alexandre SEURAT à la Librairie Richer

Publié par Tlivres
Rencontre-dédicace avec Alexandre SEURAT à la Librairie Richer

Il y a un peu plus d'une semaine, le samedi 13 janvier, avait lieu une rencontre-dédicace à la Librairie Richer d'Angers, celle d'Alexandre SEURAT. Il est interviewé par Nicolas.

Cet auteur en est à son 3ème roman publié par les éditions Le Rouergue.

Vous vous souvenez peut-être de "La maladroite", j'avais personnellement laissé passer "L'administrateur provisoire" et puis, j'ai renouvelé l'expérience avec "Un funambule".

Expérience, c'est peut-être le mot juste d'ailleurs.

L'auteur lui-même a fait l'expérience d'un exercice littéraire un peu particulier : rédiger un livre comme s'il ne s'agissait que d'un seul chapitre. Vous le lirez, si ce n'est déjà fait, en apnée totale. 

Dans "La maladroite", la structuration était relativement habituelle. Roman choral, il donnait la parole à chaque personne qui de près ou de loin vivait avec la petite fille maltraitée par ses parents.

Là, vous n'aurez aucun repère ! Ni dans la forme, ni sur le fonds. Vous ne saurez pas comment s'appelle le personnage principal, vous ne connaîtrez pas son âge, et d'ailleurs, à quoi bon ?

L'auteur se dit étonné de voir un public avec des attentes particulières, il ne va pas manquer de le déstabiliser en éprouvant une nouvelle forme littéraire dans chacun de ses livres. Celui-là, par exemple, a été écrit sur une douzaine d'années. Il n'en a gardé que la substantifique moelle. 96 pages, pas plus, pour vous immerger dans l'âme d'un personnage oppressé par son environnement, un jeune homme victime de la violence du monde, un être qui n'a pas la carapace suffisante pour l'affronter et la surmonter. Abandonné de tous, il erre comme une âme en peine, il avance comme "Un funambule" dans le brouillard de la souffrance psychique, navigant en permanence entre les éclairs de lucidité et les hallucinations. 

Pour Alexandre SEURAT, tout y est ! "Ce qui doit marquer le lecteur, c'est ce que ne dit pas l'auteur". 

S'agissant du lecteur, je peux vous assurer que, moi, il m'a marquée.

L'auteur nous dit avoir souhaité explorer une personne qui est dans l'incapacité de mettre des mots sur des émotions, de verbaliser. Pour lui, les personnes sans voix sont celles chez qui la perception des événements a des effets décuplés.

Alexandre SEURAT nous dit être particulièrement attiré par la tragédie. Son goût pour ce registre puise sa source dans des écrits comme "Lenz" de Georg BÜCHNER, dans l'oeuvre de Virginia WOOLF... Il aime traiter de la noirceur de l'âme humaine. Ne cherchez pas de quelconques indices dans sa vie, il dit aimer "se marrer" et après l'avoir écouté une petite heure, on le croit bien volontiers.

Cette rencontre-dédicace m'a éclairée plus encore sur ce roman que je  vous conseille. Vivez cette lecture comme une expérience et on en reparle !

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2018-01-16T07:00:00+01:00

Rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE à la Librairie Doucet du Mans

Publié par Tlivres
Rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE à la Librairie Doucet du Mans

Vous qui me suivez régulièrement, vous savez désormais que je suis une inconditionnelle de la plume de Gaëlle JOSSE.


Vous qui visitez le blog pour la première fois, je ne vais pas pouvoir vous le cacher bien longtemps. L'écrivaine, dont le dernier roman s'intitule "Une longue impatience", fait partie de mes auteur(e)s préféré(e).


Quand la Librairie Doucet du Mans annonce une soirée rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE, je ne peux résister, vous me comprenez bien sûr. Un aller-retour en train et le tour est joué !


Cette rencontre-dédicace m'a permis de mieux comprendre le message de l'auteure et sa démarche d'écriture.


Tout d'abord, Gaëlle JOSSE donne quelques précisions sur les sources de son inspiration, sa Bretagne natale et des histoires familiales, un brin d'imagination aussi.


L'histoire se passe dans les années 1950, c'est la période pendant laquelle les cartes sont rebattues. La guerre est derrière soi, certaines zones sont grises, ambiguës. Qu'est-ce qui a pu faire que certains ont choisi un camp plutôt qu'un autre ? C'est la période des questionnements, tous les champs sont possibles, de quoi offrir à l'auteure un beau terrain de jeu, littéraire bien sûr.


Avec "Une longue impatience", Gaëlle JOSSE explore le sujet de l'absence d'un enfant, la souffrance d'une mère confrontée au vide. Elle va choisir de réorganiser complètement sa vie. 
L'écrivaine pose les mots sur le statut de mère dans ce qu'elle a de plus viscéral, la relation aux enfants qui a quelque chose de charnel, de physique, donnant au manque, à l'attente, une dimension tout-à-fait singulière. En peinture, Gaëlle JOSSE nous dit être fascinée par l'art du portrait, un grain de beauté, un regard, une émotion. Le face à face a quelque chose de saisissant, une certaine force, une forme de magnétisme. En littérature, elle a ce souci du détail, elle dissèque à l'envi pour atteindre la substantifique moelle.


Bien sûr, le sujet est douloureux, mais Gaëlle JOSSE va lui donner un nouveau souffle avec le côté nourricier de la mère, une très belle idée. Cette dimension va offrir au récit un brin de fantaisie avec la perspective du repas qui pourrait être organisé pour les retrouvailles. Elle y va de son imagination pour concevoir un menu à la hauteur de l'événement. Elle nous fait saliver rien qu'à décrire toutes les victuailles qui seront posées sur la table. C'est une très belle parenthèse qui fait resurgir des souvenirs. Qui n'a pas cité un jour le plat préféré de sa maman que nul autre ne pourra égaler ? 


Alors que l'angoisse nous prend à la gorge, Gaëlle JOSSE détend l'atmosphère avec la prévision de ce moment de fête. Ce repas est hautement stratégique, le lecteur ne s'y trompe pas. Il pourrait être celui de la réconciliation, un repas pour se demander pardon, faire table rase du passé pour se tourner vers l'avenir. Le texte devient lumineux.


Outre l'histoire, il y a la manière de la raconter. Gaëlle JOSSE nous parle de la narration de son roman, elle nous dévoile avoir fait une tentative à la troisième personne mais avoir décelé comme un décalage entre ce qu'elle voulait exprimer et ce qui résonnait à sa lecture. Elle a essayé de réécrire le premier chapitre à la première personne du singulier, et là, elle a découvert que cette forme était finalement la plus adaptée pour rendre compte de la sincérité du propos, l'onde était juste, l'intensité profonde. Il ne restait alors plus qu'à réécrire l'ensemble du roman, et Gaëlle JOSSE l'a fait. 


A plusieurs reprises, Marie-Adélaïde a demandé à Gaëlle JOSSE de lire quelques passages. Le ton est donné, la voix est posée, il y a comme un frisson qui parcourt la salle, suspendu(e)s que nous sommes par l'itinéraire de cette femme abandonnée, un pur délice.

Rencontre-dédicace avec Gaëlle JOSSE à la Librairie Doucet du Mans

Gaëlle JOSSE nous dit être une lectrice boulimique dans la vie, une lectrice qui prend du plaisir à lire ce qu'écrivent les autres, et ils sont nombreux. A raison de 2 à 3 romans par semaine, vous pouvez imaginer. A la question de Marie-Adélaïde "Que lisez-vous en ce moment ?", Gaëlle JOSSE cite "Tristan", le premier roman de Clarence BOULAY qu'elle va rencontrer très prochainement. Mon petit doigt me dit que côté atmosphère, ces deux auteures vont avoir beaucoup à partager...

 

Tiens, tiens, un premier roman, il pourrait bien retenir l'attention des 68 Premières fois celui-là. Ah oui, je ne vous ai pas dit, les fées étaient là aussi, comme une cerise sur le gâteau.



Gaëlle JOSSE attend d'une lecture qu'elle l'embarque. A mon tour de vous rassurer, Madame JOSSE, "Une longue impatience" m'a littéralement transportée.

 

Alors, si vous ne l'avez pas encore lu, je crois qu'il convient de courir chez votre libraire préféré(e) pour le découvrir au plus vite.


J'ai déjà hâte de lire le prochain, c'est dire !
 

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2017-11-09T21:56:08+01:00

Rencontre-dédicace avec Gilles MARCHAND à Angers

Publié par Tlivres

Très belle soirée, il faut dire que j'étais en charmante compagnie, Gilles MARCHAND était à Angers à la Librairie Richer pour une rencontre-dédicace.

Rencontre-dédicace avec Gilles MARCHAND à Angers

Gilles MARCHAND, je ne vous le cache plus, je suis une inconditionnelle de son écriture.

 

Il y a eu "Une bouche sans personne" en 2017, découvert avec les 68 Premières fois, et puis cette année "Un funambule sur le sable", 2 énormes coups de coeur.



C'est Anne qui assure l'interview.

Rencontre-dédicace avec Gilles MARCHAND à Angers

Elle évoque sa double actualité : l'édition en version poche du 1er roman (lauréat du Prix Libr'à nous décerné par des libraires) chez Points, et puis la sortie lors de la rentrée littéraire de septembre du 2ème.


A noter que les deux sont publiés Aux Forges de Vulcain, petit clin amical de l'écrivain à David mais promis je ne dirai rien !
 

Anne résume en quelques mots l'histoire du jeune Stradi, né avec un violon dans la tête. A la Librairie Richer, on ne recule devant rien, Nicolas nous livre une illustration du charmant personnage !

Rencontre-dédicace avec Gilles MARCHAND à Angers

Pourquoi un violon d'ailleurs ?


Gilles MARCHAND, qui est également musicien, évoque son hésitation entre deux instruments : le violon et la batterie. Il a retenu le violon ! Autant la mélodie peut être merveilleuse quand l'instrument est maîtrisé, autant elle peut devenir terrifiante quand il ne l'est pas, une manière d'évoquer la souffrance  dans laquelle peut sombrer son personnage principal. Et puis, la batterie aurait risqué de lui faire quelques "noeuds au cerveau", perfectionniste comme il est !


Pour rester sur le registre musical, Anne l'interroge sur la diversité des références qui ponctuent le roman, depuis les Beach Boys jusqu'au Beatles. Il s'agit tout simplement de l'ensemble des morceaux préférés de l'auteur. Chaque fois qu'il en cite un, il s'agit pour lui du meilleur, et il le dit avec sincérité.


Ils font partie de la bande originale de ma vie !

Gilles MARCHAND explique un peu plus précisément le pourquoi de la référence aux Beach Boys. Le chanteur, Brian WILSON, a été exclu du groupe pendant une partie de sa carrière à cause d'une maladie mentale. Les notes de musique ne cessaient de résonner dans sa tête l'excluant tout simplement des scènes de concert. Cette histoire a nourri l'inspiration de l'auteur dans la construction du personnage de Stradi.


Les sujets de la différence et du handicap n'ont pas manqué d'être abordés bien sûr, il faut dire qu'ils sont les fils conducteurs de ce conte fantastique. Gilles MARCHAND explique sa démarche. Il était important pour lui de mesurer en quoi une différence peut conditionner l'identité d'un individu. Il dit ô combien il a travaillé sa première partie pour faire en sorte que les lecteurs et lectrices finissent par adopter le violon comme faisant partie intégrante de Stradi, pari réussi !


Et puis, dans ce roman, il y a aussi une formidable relation d'amitié entre Stradi et Max, deux enfants en souffrance trouvant refuge l'un dans l'univers des oiseaux, l'autre dans la musique avec sa collection de vinyles, deux enfants unis pour la vie par la différence.

 

Il y a l'amour aussi ! Après "Une bouche sans personne", un roman où l'amour reste caché, Gilles MARCHAND a choisi de se jeter à l'eau dans "Un funambule sur le sable", pour notre plus grand plaisir ! 


Enfin, il sera évoqué le monde des livres. Gilles MARCHAND se dit privilégié d'y avoir baigné lui-même depuis tout petit. Il va bien au-delà. Il pense que 


La moindre des élégances est d'être conscient de la chance que l'on a !

Sage philosophie, non ?


Vous avez manqué ce rendez-vous ? Vous pourrez vous rattraper le 8 décembre prochain, il sera chez Marie à la librairie "Le Renard qui lit" à Chalonnes-sur-Loire et le 9 décembre chez Isabelle à "L'Atelier" à Saint-Mathurin sur Loire.
 

En attendant le 15 décembre (la rencontre est notée sur son agenda !), que les membres des 68 Premières fois soient rassurées, toutes les bises demandées ont bien été réalisées !

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