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2021-12-10T07:00:00+01:00

Le ghetto intérieur de Santiago H. AMIGORENA

Publié par Tlivres
Le ghetto intérieur de Santiago H. AMIGORENA

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J10 "Le ghetto intérieur" de Santiago H. AMIGORENA, un roman publié initialement aux Editions P.O.L. et maintenant disponible chez Folio.

Vicente a quitté Varsovie en 1928. Après un long parcours, il s’installe finalement à Buenos Aires. Il rencontre Rosita avec qui il a trois enfants. Il succède à son beau-père dans la gestion du magasin de meubles, héritage familial. Tous habitent un appartement à quelques centaines de mètres de l'entreprise. La vie pourrait être un long fleuve tranquille, et pourtant... Si Vicente, en quittant sa mère, lui a fait la promesse de lui écrire régulièrement, il n’a en réalité pas tenu son engagement. Il n'a pas nourri l’échange épistolaire alimenté exclusivement par elle pendant toutes ces années. Et puis, en 1938, les lettres se font plus rares, elles lui dévoilent à demi-mots la condition des juifs enfermés dans le Ghetto de Varsovie. C’est alors que les origines de Vicente resurgissent cruellement et le conduisent progressivement à se murer dans le silence. Là commence une toute nouvelle histoire...

 

Ce roman de Santiago H. AMIGORENA, dont je ne connaissais pas la plume, est inspiré de la vie familiale de l'écrivain. Vicente n'est autre que son grand-père. Il aurait pu en faire un récit, il a choisi la fiction, la littérature permet de donner à des personnes dites ordinaires l'étoffe de héros éminemment romanesques. Je me suis plongée avec grand plaisir dans cette histoire singulière au rythme soutenu et au suspens intense. 

 

Des livres qui racontent la persécution du peuple juif pendant la seconde guerre mondiale, il y en a beaucoup, et pourtant, celui là est EXTRA-ordinaire.

 

Santiago H. AMIGORENA, auteur contemporain, fait se croiser subtilement la trajectoire d'une famille avec celle de la grande Histoire et nous livre un roman tout à fait saisissant. Quant à sa plume, elle est tout en sensibilité, profondément bienveillante, comme un baume pour panser des plaies ouvertes à jamais.

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2021-12-10T07:00:00+01:00

Apeirogon de Colum McCANN

Publié par Tlivres
Apeirogon de Colum McCANN

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J10

"Le livre à la construction la plus impressionnante"

J'ai choisi "Apeirogon" de Colum McCANN chez Belfond et traduit de l’anglais par Clément BAUDE.

Rami ELHANAN, Israélien, Juif, Dessinateur, est marié et père de 5 enfants. Sa fille, Smadar, a été tuée à l’âge de 14 ans dans un attentat suicide en 1997. Il partage la même douleur du deuil d’un enfant que Bassam ARAMIN, Palestinien, ancien prisonnier, marié, et dont Abir a été tuée à l’âge de 10 ans par une balle en caoutchouc tirée en 2007 par un garde-frontière. Alors que rien ne les destinait à oeuvrer ensemble au quotidien, l’assassinat de leurs deux filles les a mis tous les deux sur la voie d’un groupe de parole, le Cercle des parents créé en 1995 par Yitzhak FRANKENTHAL comme un prétexte à nouvel élan vers la paix


[...] c’était la première fois que je rencontrais des Palestiniens en tant qu’êtres humains. P. 251

J’ai été troublée par la manière de ces pères de « faire leur deuil », d’affronter leur tragédie familiale et d’en faire une opportunité de pardon entre deux peuples en guerre.

Et puis, qu’on se le dise, ces hommes, s’ils deviennent des personnages de roman sous la plume de Colum McCANN, n’en sont pas moins ancrés dans la réalité. Rami ELHANAN et Bassam ARAMIN sont des êtres comme vous et moi, des hommes, quoi !

Ce roman pourrait bien rester sur votre table de salon pour capter votre attention, 5 minutes, 15, 30, voire plus... les chapitres vont de quelques lignes à plusieurs pages. Ils peuvent être lus d’une traite collectivement ou bien individuellement, du début vers la fin ou bien à reculons. Ils sont numérotés de 1 à 1001 comme un clin d’œil au conte oriental, Les Nuits arabes ou Les Mille et Une Nuits, traduites par Sir Richard BURTON, un explorateur du XIXè et fauconnier. Même la numérotation fait un pas de côté avec la norme, croissante jusqu’à 1001, décroissante ensuite, une façon de mettre à égalité les deux camps.

Ce roman est composé d’événements, d’images, de métaphores, de tout un tas de choses, comme autant d’invitations à s’interroger sur notre propre rapport au conflit.

 

Ce roman fait de deux hommes, que la politique et la guerre ne pouvaient qu'opposer, que l'esprit de vengeance ne pouvait qu'animer, des alliés en faveur de la paix. Leur  fraternité par la non-violence est un modèle en soi, un message d'espoir pour l'humanité.

Un roman puissant.

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2021-12-09T18:40:00+01:00

La femme qui reste de Anne DE ROCHAS

Publié par Tlivres
La femme qui reste de Anne DE ROCHAS

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur l'un de mes coups de coeur 2020 : "La femme qui reste" de Anne de ROCHAS.

Nous sommes en 1925 en Allemagne. Clara Ottenburg s'apprête à participer à la fête donnée à l'école des arts décoratifs de Burg Giebichenstein. Elle ne saurait toutefois s'en contenter. Ce qu'elle veut, elle, c'est intégrer le Bauhaus, cette école d'art créée par Walter GROPIUS, Architecte et Urbaniste à qui on doit notamment la Cité de Dessau-Törten. L'établissement est sur le point de quitter Weimar pour Dessau, peu lui importe, la distance n'y fera rien. Clara sait ne pas pouvoir compter sur le soutien de sa mère, une jeune veuve, elle se reposera sur sa tante Louise qui croit profondément en ses capacités à prendre part au groupe d'intellectuels et d'artistes avant-gardistes, des illuminés de la création portés par un mentor de la coopération. Son principe à lui, GROPIUS, c'est le travail en équipe pluridisciplinaire. Il pense que les disciplines gagnent à travailler toutes ensemble pour créer une oeuvre unique. Et même si les femmes ont une prédisposition à être affectées à l'atelier des tisserandes, ce qui met Clara hors d'elle, il n'en demeure pas moins qu'elle ne laisserait sa place de Bauhauserin pour rien au monde. Avec Theo et Holger, elle va se laisser porter par le vent de liberté qui souffle alors sur cette école dont la renommée est internationale. Il faut dire que Vassily KANDINSKY et Paul KLEE y sont en résidence, rien de moins ! Beaucoup de grands noms s'y côtoient donc, qu'ils soient en apprentissage ou comme "maîtres" d'une certaine forme de modernité. Les années folles alimentent l'euphorie créatrice d'une jeunesse exaltée que rien ne saurait arrêter, ou presque. Hannes MEYER fait partie des enseignants de la première heure, sa matière à lui, c'est l'Architecture. Il succède à Walter GROPIUS en tant que Directeur. L'idéologie communiste fait ses premiers pas dans les murs de l'école alors que le nazisme gronde à l'extérieur. Chacun aura à choisir son chemin, pour le meilleur... ou pour le pire.

La littérature offre cette possibilité de revisiter la grande Histoire, une manière de nourrir le souvenir d'une époque que l'on voudrait révolue à jamais et avouons que Anne de ROCHAS, dans ce premier roman, l'assure tout en beauté. Je me suis délectée des 463 pages de "La femme qui reste", un livre foisonnant dans une plume d'une éblouissante poésie. Chaque mot est savamment choisi... un pur bonheur !

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2021-12-09T18:30:00+01:00

La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Publié par Tlivres
La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J9

"Le livre qui a fait particulièrement écho en moi"

J'ai choisi "La cause des femmes" de Gisèle HALIMI chez Folio.

Nous sommes en avril 1971, Gisèle HALIMI signe le Manifeste des 343, rédigé par Simone DE BEAUVOIR et publié dans Le Nouvel Observateur. 343 femmes publiques déclarent avoir avorté. Elles s'exposent, à l'époque, à des poursuites pénales, voire à des peines d'emprisonnement. 
Le Manifeste est une première étape, une façon d'engager le combat en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Quelques mois après, Gisèle HALIMI, avocate à la Cour d'Appel de Paris, et Simone DE BEAUVOIR, créent le mouvement "Choisir la cause des femmes", un mouvement féministe qui va organiser les manifestations.

Il faudra toutefois attendre le procès de Marie-Claire en 1972 pour que l'opinion publique adhère à la cause.

Dès lors, les revendications s'amplifient jusqu'à l'adoption, quatre ans plus tard, de la loi Veil, dépénalisant l'avortement en France.

 

Ce récit de vie est publié en février 1992, il va bientôt voir 30 ans. 

Vous pourriez imaginer qu'il est dépassé, il n'en est rien. Il revient sur les fondamentaux.

Vous pourriez penser que le féminisme d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui de cette période, Gisèle HALIMI vous convaincrait peut-être de l'opposé... à moins que ça ne soit ma fille, 30 ans, qui m'a conseillé ce livre !

Ce récit est éclairant sur l'Histoire. Il est aussi inspirant pour l'avenir.

J'aurais aussi pu citer :

"Saint Phalle Monter en enfance" de Gwenaëlle AUBRY

"Batailles" de Alexia STRESI

"Avant elle" de Johanna KRAWCZYK

"Enfant de salaud" de Sorj CHALANDON

"Un tesson d'éternité" de Valérie TONG CUONG

"Ces orages-là" de Sandrine COLLETTE

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME

"Les monstres" de Charles ROUX

"Les orageuses" de Marcia BURNIER

"Nos corps étrangers" de Carine JOAQUIM

"Rescapée du goulag chinois" de Gulbahar HAITIWAJI et Rozenn MORGAT

"Maikan" de Michel JEAN

"Impact" de Olivier NOREK

et tous mes coups de coeur de l'année !

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2021-12-09T18:15:00+01:00

La deuxième femme de Louise MEY

Publié par Tlivres
La deuxième femme de Louise MEY

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J9 "La deuxième femme" de Louise MEY, un roman publié initialement aux Editions du Masque et maintenant disponible chez Pocket.

Sandrine tombe sous le charme de « l’homme qui pleure », celui dont la première femme est portée disparue et qu’elle découvre sur son écran de télévision. Elle décide de participer à une marche blanche, c’est là qu’elle va le rencontrer, en chair et en os. Une histoire d’amour commence, pour le meilleur et pour le pire !

 

Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus sauf que le scénario machiavélique est parfaitement orchestré par une écrivaine talentueuse.

 

Dans le rôle de la victime, il y a Sandrine, une jeune femme que personne n’a jamais aimé. Elle mène avec son corps une guerre sans merci et se maltraite à coups de propos injurieux. Il n’en fallait pas plus pour que « l’homme qui pleure » tisse sa toile de prédateur, exploite les fragilités de celle qu’il va progressivement museler.

 

Ce roman, je l’ai lu comme un acte militant. Louise MEY s’est beaucoup documentée sur les violences faites aux femmes et prouve ici ô combien ce qui se passe avant le premier acte physique est lourd de conséquence. L’humiliation, les propos, les comportements qui permettent d’instaurer un climat de peur, d’angoisse, sont autant de violences qu’il convient de repérer et de caractériser. L’écrivaine décrit avec précision cette échelle de violences. Elle évoque des petits détails qui pourraient paraître insignifiants s’ils n’étaient accumulés au quotidien dans le seul but de nuire par l’asservissement.

 

C’est une lecture coup de poing, haletante, que je ne suis pas prête d’oublier.

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2021-12-08T22:02:56+01:00

Viendra le temps du feu de Wendy DELORME

Publié par Tlivres
Viendra le temps du feu de Wendy DELORME

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J8

"Le livre que je n'aurais pas lu si..."

Sandra du Book club ne nous l'avait pas chaudement recommandé.

J'ai choisi "Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME des Editions Cambourakis.

Il y a la montagne, de l'autre côté du fleuve. Là vit une communauté de femmes qui font l'expérience d’un monde différent, un mode de vie alternatif à la dictature qui sévit. Parce que, de ce côté du fleuve, dans la plaine, les livres et les films sont interdits, l'affichage l'est tout autant, le simple fait de lire est répréhensible, un couvre-feu est imposé, un Pacte national organise la vie d’une société largement composée de seniors. Et pour cause, les jeunes, totalement désabusés devant l'avenir qui leur était proposé, ont choisi la méthode radicale. Ils se sont immolés ou bien ont cessé de s'alimenter. Ce sont les derniers actes de résistance d'une génération bafouée. Côté climat, les températures caniculaires grillent tout sur leur passage. L'instant de rupture n'est pas loin. D'ailleurs, les premières lignes de ce résumé sont désormais à conjuguer au passé. La communauté n'existe plus. Les femmes non plus. Seule Eve, qui y a vécu une dizaine d'années, qui y a eu une histoire d’amour avec Louve et qui a finalement décidé, un jour, avec sa petite fille, de déserter pour retrouver le monde d’avant, est aujourd'hui la seule survivante de la communauté. Elle seule peut témoigner de ce qui se passait là-bas !

Un temps, j'ai crû à un roman d'anticipation, mais, ne vous y trompez pas, il s'agit bien d'une dystopie. Par la voie de femmes dont les portraits sont saisissants, l'autrice offre une narration polyphonique dont la mélodie monte crescendo. Le propos est d'une puissance rare, servi par une plume très poétique qui permet de retrouver, parfois, sa respiration.

Derrière un propos militant et féministe, n'oublions pas qu'il est édité dans la collection "Les sorcières", il y a de la sensibilité et de la tendresse, l'approche du corps est très sensuelle, ce qui en fait, aussi, un roman très émouvant, à l'image de la première de couverture que je trouve particulièrement belle et inspirante. Elle est illustrée par Karine ROUGIER, "Dancing to restore an eclipse moon", une danse d'ivresse des soeurs de la communauté aux portes d'un jardin de cocagne.

Les mots de Wendy DELORME sont autant d'étincelles au service d'un discours vif et passionné, à moins que ça ne soit la situation d'aujourd'hui qui ne soit tout simplement inflammable.

Ce roman, vous l'avez compris, c'est une petite bombe.

Si vous voulez allez plus loin, un conseil, regardez la vidéo de l'autrice invitée par la joyeuse bande de Varions Les Editions En Live (VLEEL) dont Sandra fait partie. C'était en mars 2021.

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2021-12-08T12:53:32+01:00

Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

Publié par Tlivres
Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J8 "Celle qui marche la nuit" de Delphine BERTHOLON, un roman jeunesse publié initialement chez Albin Michel et maintenant disponible chez Le Livre de poche.

Malo a 15 ans quand son père, prof de guitare, obtient la mutation de sa vie, il intègre le Conservatoire de Nîmes. Toute la famille, Sophie, la nouvelle compagne de son père, Jeanne, sa petite soeur de 5 ans, quittent Paris. Ils emménagent dans une maison au milieu des bois, éloignée du village de quelques kilomètres. Alors Malo, pour s'occuper, prend son vélo et part à la découverte des lieux. Il tombe sur une ruine qui dès les premiers instants le captive. Il croit y voir une ombre, prend ses jambes à son coup et rentre à la maison, là où Jeanne commence à avoir des comportements étranges. Seul Malo semble en être perturbé. Bientôt l'angoisse commence à se faire une place dans le coeur de l'adolescent, ses nuits sont ponctuées d'insomnies aggravées le jour par l'immense solitude qui le tenaille, il est hanté par le fantôme de sa mère... Le jeune garçon est bien décidé à découvrir le secret qui l'obsède... à tout prix !

Delphine BERTHOLON nous livre un thriller fantastique tenu par une main de maître, l'énigme est entretenue tout au long du roman dans lequel règne une atmosphère mystérieuse. Le jeune garçon, particulièrement attentionné pour sa soeur, porte sur ses frêles épaules un fardeau parfois trop lourd, il devient hypersensible à son environnement.

J'ai été bluffée une nouvelle fois par l'écriture de Delphine BERTHOLON, chapeau. Si vous ne la connaissez pas encore, elle nous offre des lectures coup de poing, celle-là n'y échappe pas !

Un petit mot pour la première de couverture, juste magnifique et tellement évocatrice de ce qui vous attend... ce roman, vous pouvez le conseiller à tous !

Vous aimerez peut-être aussi :

"Dahlia",

"Coeur Naufrage",

"Grâce",

"Celle qui marche la nuit",

"Les corps inutiles" et

"L'effet larsen"...

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2021-12-07T21:16:14+01:00

Artifices de Claire BEREST

Publié par Tlivres
Artifices de Claire BEREST

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J7

"La plus belle couverture".

j'ai choisi "Artifices" de Claire BEREST chez Stock éditions.

La première de couverture a été réalisée par l'artiste, Aline ZALKO, c'est une véritable oeuvre d'art, il y a des orchidées à foison et colorées à outrance, comme j'aime.

Je saisis l'occasion pour revenir sur ce roman de la rentrée littéraire. 

Tout commence avec une scène de chaos, un bal du 14 juillet qui devient un bain de sang. Abel Bac voit ses nuits régulièrement perturbées par le même cauchemar. Quatre nuits par semaines, il donne libre cours à ses insomnies, se lève, s'habille et part déambuler dans les rues de Paris jusqu’à se perdre, jubile, et rentre. Abel Bac est flic, enfin, était. Il a été suspendu de ses fonctions il y a 8 jours. Il était lieutenant de police à la 1ère DPJ de Paris. Ses journées, il les passe seul, il s'occupe de ses quatre-vingt treize orchidées qu’il soigne avec une attention toute particulière. Et puis, comme personne ne le visite jamais... enfin, visitait, parce que la nuit dernière, la voisine du dessus, ivre morte, s'est trompée d'appartement. Cette intrusion dans son intimité le fait vaciller. Et puis, il y a ce journal, trouvé sur son paillasson, chaque jour, relatant la découverte d'un cheval blanc dans une bibliothèque de Beaubourg. Etrange, non ?

Dans le titre, "Artifices", il y a "Art". Une nouvelle fois, il est au coeur de l'histoire contée par Claire BEREST qui vous nous emmener sur le terrain de la performance, en référence à l'artiste Marina ABRAMOVIC, pour explorer les formes d’expressions artistiques contemporaines.

Et puis, il y  a des personnages construits avec une incroyable minutie. L'autrice imagine des êtres torturés par des drames familiaux, hantés par les fantômes des disparus, des êtres poussés à changer d'identité. 

Dans une plume énergique et haletante, Claire BEREST dévoile des liens restés dans l'ombre et gardés secrets. Si la vie ressemble parfois à un jeu, il n'y a que l'écrivaine qui en connaisse toutes les cartes. Suspense assuré !

L'écrivaine montre son talent dans un registre littéraire très codifié. Elle nous livre un véritable page-turner.

Vous aimerez peut-être aussi :

"Rien n'est noir"

"Gabriële"

 

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2021-12-07T07:00:00+01:00

Une joie féroce de Sorj CHALANDON

Publié par Tlivres
Une joie féroce de Sorj CHALANDON

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J7 "Une joie féroce" de Sorj CHALANDON, roman publié initialement aux éditions Grasset et aujourd'hui par Le Livre de poche.

Quatre femmes sont à bord d'une voiture et s'apprêtent à commettre un acte... irréparable. Jeanne fait partie du complot, c'est la narratrice. Avec Brigitte, Mélody et Assia, elles forment une sorte de communauté. Malgré leur différence d'âge, leurs origines, un point commun les rassemblent : le cancer. C'est dans la salle d'attente de l'hôpital qu'elles ont fait connaissance. Jeanne n'était pas accompagnée, Matt disait ne pas pouvoir le supporter. Elles se sont caressées du regard, se sont effleurées des mains, ainsi est née une forme de complicité, de ces relations qui deviennent avec le temps plus fortes que tout. Alors de là à imaginer réaliser un braquage toutes ensembles, il n'y a qu'un pas, non ?

 

Sorj CHALANDON est un formidable conteur. Ses histoires sont rocambolesques à l'envi. Si les personnages ont l'apparence de Monsieur et Madame tout le monde, c'est pour mieux tromper "l'ennemi", nous prendre par surprise, dérouler le fil d'itinéraires hypothétiques au service d'un scénario savamment orchestré. Une nouvelle fois, chapeau !

Vous pouvez en découvrir les premières lignes avec un simple clic !

De cet auteur, vous pourriez aussi aimer :

"Enfant de salaud"

"Le jour d'avant"

"Le quatrième mur"

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2021-12-06T23:17:44+01:00

My life is my message de Coderch et Malavia

Publié par Tlivres
My life is my message de Coderch et Malavia

Invitée par La Galerie In Arte Veritas au vernissage d'une exposition, je suis tombée en admiration devant les créations de Coderch et Malavia, et en particulier celle portant le titre "My life is my message", sage philosophie.

La sculpture en bronze, couleur terre cuite, est absolument sublime. Elle est originale dans son traitement, cette nuance de marron étant plutôt rare. 

Et puis, il y a le corps de cette jeune femme, priant, en équilibre sur un pied. Elle semble en paix, en communion avec les esprits, concentrée sur la seule maîtrise de sa stabilité.

Son corps, nu, est paré de tatouages au henné sur ses mains, ses poignets, ses épaules, d'un piercing à la bouche, ses cheveux sont coiffés en rastas évoquant la culture reggae venue de Jamaïque. Le corps devient l'objet d'une expression artistique, il est magnifié dans ce qu'il a de plus minimaliste. 

Coderch et Malavia sont deux artistes, deux hommes, qui s'attachent à représenter l'Homme dans ce qu'il a de plus grand, de plus beau.

Si cette sculpture mise sur une représentation de l'immobilisme, de très nombreuses autres sont, elles, porteuses d'un mouvement. Je vous invite à pousser la porte de la Galerie située rue des Lices à Angers, vous serez séduit.e.s, à n'en pas douter.

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2021-12-06T07:00:00+01:00

Il est juste que les forts soient frappés de Thibault BERARD

Publié par Tlivres
Il est juste que les forts soient frappés de Thibault BERARD

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J6 "Il est juste que les forts soient frappés" de Thibault BERARD, publié initialement aux éditions de L'Observatoire, aujourd'hui par J'ai lu.

Il y a des romans qui vous prennent à la gorge dès les premières lignes, assurément, celui de Thibault BERARD fait partie de ceux-là. 

Sarah, la narratrice, est morte à l’âge de 42 ans. Elle se remémore son adolescence, sa première histoire d’amour avec un homme de 15 ans de plus qu’elle, ses actes de bravoure à l’encontre de la grande faucheuse. Si elle ne l’a pas emmenée lorsqu’elle avait vingt ans, Sarah était persuadée qu’elle viendrait la chercher avant la quarantaine. Elle l’a toujours dit à Théo, son amour, son lutin. Elle n’était donc pas surprise quand, à 38 ans, alors qu’elle est enceinte de 7 mois de son deuxième enfant, un garçon, le couperet tombe avec l’annonce d’une tumeur cancéreuse très mal placée la menaçant de mort imminente. Théo s’est battu comme un fou pour sauver son moineau mais il n’était pas de taille, les dés étaient jetés, les jours comptés, impossible de reculer.
 
Ce roman, je vous vois déjà vous dire, il n’est pas pour moi, et pourtant ! Thibault BERARD, éditeur chez Sarbacane, nous livre un hymne à la vie. Largement inspiré de son histoire personnelle, le propos de ce livre ô combien audacieux est un petit bijou de la littérature. Thibault BERARD aurait pu en faire un essai à l’image de ce qu’a livré Mathias MALZIEU dans son "Journal d'un vampire en pyjama", il a décidé d’en faire une fiction et c’est somptueusement réussi.
 
En ouvrant ce livre, vous acceptez de monter dans l’ascenseur émotionnel parfaitement maîtrisé par l’écrivain, vous allez vivre d’intenses moments de bonheur, vous envoler très haut, et puis, vous allez vivre des moments de grand désespoir, tomber très bas. 

Loin du pathos que j’avais soupçonné, l’écrivain surfe sur les références musicales et cinématographiques pour ponctuer le roman de formidables bouffées d’air. 

Et puis, il y a ce brin de fantaisie, cette fraîcheur d’esprit, tout ce qu’un jeune couple peut vivre d’original, de drôle, de fantasque, se retrouve dans la plume de ce primo-romancier. 

Les mots sont beaux, les phrases délicates et sensuelles, les métaphores joueuses, les personnages sublimés, les sentiments magnifiés, le livre profondément touchant.

Enorme coup de coeur.

Vous aimerez peut-être aussi :

"Les enfants véritables"

son second roman, tout aussi brillant.

Le proverbe dit "Jamais 2 sans 3", non ? Vivement 2022 !

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2021-12-05T21:21:05+01:00

Fingertips de Tom GREGORY

Publié par Tlivres
Fingertips de Tom GREGORY

Ma #chansondudimanche donne du peps. On ne va quand même pas terminer notre si beau week-end en s’endormant, pas encore !

Je vous propose d’écouter Tom GREGORY dont le premier single a fait un carton. « Fingertips » a été certifié single d’or en 2020, il avait cumulé 15 millions de streaming, rien que ça.

Alors, on se l’écoute ?

Musique 

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2021-12-05T07:00:00+01:00

Gabriële de Anne et Claire BEREST

Publié par Tlivres
Gabriële de Anne et Claire BEREST

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J5 « Gabriële » de Anne et Claire BEREST, initialement édité chez Stock, aujourd'hui chez Le livre de poche.

« Gabriële », c’est l’histoire de l’arrière-grand-mère de Anne et Claire BEREST, deux sœurs, co-autrices d’un roman absolument jubilatoire.

Gabriële, née BUFFET, grandit au côté de femmes inspirantes, sa grand-mère, Laure de JUSSIEU, essayiste, sa tante, Alphonsine, peintre, formée avec Berthe MORISOT auprès de Charles CHAPLIN. En 1898, elle tente le concours d’entrée au Conservatoire national de musique de Paris. Elle échoue, mais, acharnée, elle sera la première femme à accéder à la classe composition de La Schola Cantorum. Elle part pour Berlin contre l’accord de ses parents. Là-bas, elle gagne sa vie pour payer ses cours après de Ferruccio BUSONI, auteur du manifeste « Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique », l’homme cultive le terreau déjà bien fertile chez Gabriële, il transmet à ses élèves l’envie de créer. Il dit lui-même « Qui est né pour créer devra préalablement accepter la grande responsabilité de se débarrasser de tout ce qu’il a appris. » Gabriële se délecte des plaisirs qu’offre Berlin, la capitale européenne porteuse de modernité. Elle y poursuit ses études de musique. Lors de l’un de ses séjours en famille, son frère, Jean, peintre, qui a élu domicile à Moret-sur-Loing dans les pas de l’impressionniste Alfred SISLEY, lui présente Francis PICABIA. Là commence une toute nouvelle histoire !

Dans ce roman, il y a beaucoup d'amour. Celui de Gabriële BUFFET pour Francis PICABIA, d'abord, une passion vertigineuse entre deux personnalités hautes en couleur. Celui de l'art aussi. On se promène entre les disciplines, depuis la musique jusqu'à la peinture. Vous côtoierez Marcel DUCHAMPS, Guillaume APOLLINAIRE, Marie LAURENCIN...

Gabriële est une femme EXTRAordinaire dont la vie fût guidée par une quête insatiable de liberté et une formidable philosophie de vie...

Sous la plume des soeurs BEREST, une expérience littéraire audacieuse mais parfaitement réussie, Gabriële devient un personnage de roman dont le lecteur découvre le parcours avec une véritable frénésie.

La narration du tourbillon artistique est exaltée.

"Gabriële" devient rapidement un page-turner, une épopée à vous couper le souffle, une biographie époustouflante.

Vous aimerez peut-être aussi :

"La carte postale" de Anne BEREST

"Rien n'est noir" de Claire BEREST

"Artifices" de Claire BEREST

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2021-12-05T07:00:00+01:00

Les danseurs de l'aube de Marie CHARREL

Publié par Tlivres
Les danseurs de l'aube de Marie CHARREL

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, J5

"Le livre dont l’écriture m’a éblouie".

J'ai choisi "Les danseurs de l'aube" de Marie CHARREL, un coup de coeur.

 

Tout commence dans le chaos. Le quartier de Schanzenviertel de Hambourg en Allemagne connaît une nouvelle vague de rébellion, cette fois orientée contre le G20. Le théâtre Rote Flora est squatté, fief d'une communauté anarchiste de longue date. Chaos toujours, les événements se passent en Hongrie. Les Roms sont expulsés, ils doivent libérer les logements qu’ils habitent pour les laisser à d’autres. Iva fait partie de ces populations mises de force sur les route. Elle arrive à Hambourg, tout comme trois amis, trois garçons, trois berlinois, tout juste bacheliers. Lukus, Nazir et Carl vont commencer des études universitaires d’informatique. Ils s’offrent une escapade estivale à Hambourg. Pendant que Nazir et Carl fréquentent les clubs de strip-tease, Lukus, lui, le jeune homme efféminé, part sur les traces d’un danseur de flamenco, juif et travesti, Sylvin RUBINSTEIN qui est décédé en 2011. Cet artiste, c’est sa professeure de danse classique qui l’a mis sur la voie. Il n’avait alors que 12 ans. Il deviendra son icône. C’est dans cette ville allemande, en juillet 2017, que Iva et Lukus vont se croiser. Leur photographie d’un couple sorti mystérieusement des brumes de la ville incendiée sera diffusée à travers le monde entier. Elle marque le début d’une épopée éminemment romanesque.

Ce roman, c'est un jubilé de sujets qui me passionnent.

D'abord, il y a l'art à travers le flamenco, cette danse incandescente à laquelle Lukus a choisi de se consacrer. Il y a, dans ce roman, des descriptions tout à fait fabuleuses des moments de spectacle, d'exaltation, des jumeaux reconnus dans le monde entier pour leur talent. Nous sommes dans les années 1930, les années folles, cette période éblouissante marquée par l'élan d'euphorie qui souffle sur les disciplines artistiques.

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est aussi la singularité du travesti. Sylvin RUBINSTEIN se produisait en tenue de femme. Mais il ira beaucoup plus loin. Alors que la seconde guerre mondiale frappe, c'est en habit de femme qu'il mènera des actes de résistance. Là, le roman de Marie CHARREL devient historique et honore sa mémoire. L'écrivaine dresse le portrait d'un homme puissant.

La lecture est jubilatoire. Dans une plume haute en couleurs et en intensité, "Les danseurs de l'aube" deviennent des personnages héroïques.

J'aurais aussi pu choisir :

La carte postale de Anne BEREST
Le monde qui reste de Pierre VERGELY
Les enfants véritables de Thibault BERARD
Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

Batailles de Alexia STRESI
Trencadis de Caroline DEYNS
Le stradivarius de Goebbels de Yoan IACONO

#bookstagram #enattendantnoel #retrospective #onrecapitule

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2021-12-04T07:00:00+01:00

Le message de Andrée CHEDID

Publié par Tlivres
Le message de Andrée CHEDID

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, J4

"L’atmosphère la plus envoûtante".

J'ai choisi "Le message" de Andrée CHEDID.

Tout commence avec cette lettre d’amour, un rendez-vous posé comme un ultimatum. Marie, reporter, photographe, est en chemin. Elle retrouvera l’homme de sa vie, qu’elle aime malgré leurs différends, leurs conflits. Cette fois, ils mettront un terme à leurs disputes intestines. Mais si Marie en est convaincue, le destin en décidera autrement. La balle d’un franc-tireur l’atteindra pour se loger dans son dos. Elle est stoppée dans son élan vers Steph, archéologue. Il doit savoir qu’elle se rendait à leur rendez-vous. Elle interpelle un vieux couple, Anya et Anton. Lui est médecin. Elle, va rapidement se lancer dans une course contre la montre pour retrouver cet homme au pull bleu et lui transmettre « Le message »...

Ce roman de Andrée CHEDID se lit en apnée totale.

Il y a cette euphorie du rendez-vous amoureux, cet élan vers un avenir qu’il reste à écrire, cette bouffée d’espoir dans un pays en guerre.

Ce roman, dont la couverture de Pierre MORNET fait penser au conte de fées « Les Aventures d'Alice au pays des merveilles » de Lewis CARROLL, est un bijou, un trésor d’humanité.

J'aurais aussi pu choisir :

Vert Samba de Charles AUBERT

L’amour au temps des éléphants de Ariane BOIS

La femme et l'oiseau de Isabelle SORRENTE

#bookstagram #enattendantnoel #retrospective #onrecapitule

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2021-12-04T07:00:00+01:00

J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi de Yoan SMADJA

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J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi de Yoan SMADJA

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J4 "J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi" de Yoan SMADJA, initialement publié chez Belfond, aujourd'hui chez Pocket.

découvert grâce aux fées des 68 Premières fois, et oui, c'est un premier roman.

Sacha Alona est grand reporter. Elle, qui depuis sa plus tendre enfance, croque la vie à pleines dents, avide de découvertes à réaliser, d'expériences à faire et de défis à relever, elle prend l'avion au printemps 1994 à destination du Cap en Afrique du Sud, missionnée qu'elle est pour relater les premières élections démocratiques post-apartheid. Très vite, avec Benjamin, photographe, Sacha flaire une filière d'armes. Elle découvre des machettes en quantités effroyables et qui, coupantes des deux côtés, ne peuvent répondre aux besoins de seuls agriculteurs africains. Elles sont faites pour tuer. Sans l'accord de son employeur, elle s'envole pour le Rwanda où la guident ses pas... elle ne sait pas encore qu'en quelques mois sa vie basculera. Elle croisera effectivement sur son chemin, un homme, Daniel Kobeysi, chirurgien obstétrique, originaire de Kigali, qui partage sa vie entre sa famille de Butare et les patientes des montagnes des Virunga. Sacha et Benjamin lui demanderont de les mener jusqu'à Paul Kagamé, alors vice-président, pour l'interviewer. Mais très vite, leur destin est percuté par les événements, l'attentat perpétré contre l’avion du Président Habyarimana, l'assassinat du Premier Ministre du Rwanda  avec 10 casques bleus belges chargés de sa protection. Daniel est torturé par l'angoisse de ne pas retrouver sa femme, Rose, et son fils, Joseph, menacés du génocide Tutsi qui sévit dans tout le pays. Tous trois vont partager des moments d'intimité alors même que l'humanité sombre dans l'ignominie.

Ce roman est absolument bouleversant, d'abord parce qu'il assure la mémoire du génocide du Rwanda, ensuite parce que vous allez, aux côtés de Sacha et Benjamin, participer à l'action de grands reporters dans des pays en guerre. Vous allez monter dans des véhicules improbables, vivre des embuscades et des montées d'adrénaline aux check-points, réagir instinctivement dans des moments d'extrême urgence, vous allez VOIR aussi ! Voir l'histoire se dérouler sous vos yeux, la capturer avec un appareil photo et les voir diffusés au monde entier ou bien l'écrire alors même que les mots vous manquent pour relater l'indicible. Il l'est enfin dans la forme narrative, un hymne à l'écriture. 

 

Quant à la chute, et puisque, moi, je n'ai pas pris comme Sacha d'engagement, je me suis autorisée à pleurer toutes les larmes de mon corps. Yoan SMADJA signe assurément un premier roman bouleversant, de ceux qui vous font mesurer la fragilité de l'humanité, dans ce qu'elle a de plus noir, et de plus lumineux aussi. Je ne saurais dire si mes larmes étaient de chagrin ou  de plaisir... 

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2021-12-03T07:00:00+01:00

Vaincre à Rome de Sylvain COHER

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Vaincre à Rome de Sylvain COHER

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021,

J3 "Vaincre à Rome" de Sylvain COHER publié chez Actes Sud, aujourd'hui dans la collection Babel

Lecteurs que vous êtes, je suis sûre que vous avez toujours rêvé de courir un marathon EN LISANT.

Imaginez... sur la ligne de départ : 69 coureurs de 35 nationalités. 11 sont africains et vous en faites partie. Vous êtes éthiopien. 11, c’est aussi le numéro de votre dossard ! Vous faites 55 kilos. Vous êtes chrétien orthodoxe (ça vous semble un détail mais, on ne sait jamais, la foi et le spiritualisme pourraient vous être utiles !). Vous vous apprêtez donc à vous lancer dans une performance de haut niveau. Non seulement vous allez courir 42,195 kilomètres (c’est long !) mais encore, vous allez essayer d’arriver le premier (c’est à dire monter sur la plus haute marche du podium !) et pour couronner le tout (je ne sais pas vraiment comment vous l’annoncer !), vous allez courir pieds nus (oubliez donc les marques de chaussures high-tech, tout ça n’est que futilité quand vous avez un mental de gagnant !). Ah oui, j’oubliais, nous sommes à Rome et en 1960 (elle est bien cette épreuve sportive, vous venez de gagner presque 60 ans rien qu’en ouvrant le livre (vous n’étiez d’ailleurs pas nés pour nombre d’entre vous !). Vous vous appelez Abebe BIKILA. 1, 2, 3, partez !
Vous êtes venu pour gagner, vous allez gagner. Vous êtes coaché par un suédois, il croit en vous, rien ne peut vous arrêter... à condition de respecter quelques règles, notamment de ne pas jouer avec le feu dès le début de la course mais bien d’attendre le bon moment pour vous échapper... sans craindre d’être rattrapé !

Sylvain COHER va égrener les chapitres au rythme des kilomètres parcourus et des temps réalisés. Si vous focalisez le regard sur votre chrono, votre ami le plus cher le temps de la course, vous allez aussi ressentir chaque muscle. Là, il n’est pas utile de réfléchir ! Votre corps va se rappeler à vous. L’écrivain décrit formidablement bien les tensions du sportif de haut niveau. Il évoque les 20 premières minutes comme donnant le ton de l’épreuve. Il parle aussi des 30ème et 40ème kilomètres comme autant de repère dans la vie de votre organisme. Attention, la réserve de glycogène s’épuise, vous risquez de passer dans le rouge !

Ce roman, c’est aussi un itinéraire éminemment touristique. Vous allez avoir la chance de visiter Rome comme personne ne l’a jamais fait avant vous.

Souvenez-vous, 25 ans plus tôt, Mussolini lançait ses troupes pour contrer le fléau noir éthiopien. Abebe BIKILA veut prendre sa revanche, il veut représenter son pays et conquérir Rome. Il veut restaurer l’honneur des siens en passant le premier sous l’Arc Constantin, le symbole des ambitions coloniales du fasciste italien. Avec cette course, Sylvain COHER revient sur une page de la grande Histoire, souvent méconnue. Pour éviter qu’elle ne tombe dans l’oubli collectif, l’auteur en assure la mémoire. Rien que pour ça, bravo !

Ce roman est prodigieux. Il allie de façon tout à fait audacieuse deux registres très éloignés l’un de l’autre et nous livre un roman à la première personne dans une plume profondément humaine. Quant au rythme, vous allez finir votre lecture essoufflé, mais peut-être rien de plus, en réalité ! Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne récupération !

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2021-12-03T07:00:00+01:00

Le stradivarius de Goebbels de Yoann IACONO

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Le stradivarius de Goebbels de Yoann IACONO

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, J3

"Un auteur découvert cette année".

Felix Sitterlin, le narrateur, est Trompettiste classique. Il fut formé au Conservatoire de Paris. À partir de 1938, il intègre la brigade de musique des gardiens de la paix et prendra part à l’insurrection populaire pour reprendre la Préfecture de Police de Paris. Le 12 janvier 1945, il est chargé par le Préfet Luizet de retrouver le Stradivarius du neveu de Monsieur Braun, Juif, ami du Général De Gaulle. Et s’il s’agissait de celui offert par Goebbels le 22 février 1943 à la jeune Nejiko Suwa, prodige japonaise, comme un acte politique pour sceller l’union du régime nazi avec le Japon, les premiers exterminant les Juifs, les seconds les Chinois. Après un enseignement reçu auprès de sa tante Anna, arrivée de Russie, Nejiko évolue auprès de grands maîtres mais son Stradivarius lui résiste. D’où peut bien venir son incapacité à maîtriser parfaitement l’instrument. Certains luthiers affirment que les violons ont de la mémoire ? Et si Nejiko avait intérêt à connaître l’histoire du sien...

« Le Stradivarius de Goebbels » est un roman historique qui va prendre sa source avec le cadeau de Goebbels. Nous sommes en 1943. C’est à cette époque que le régime nazi lance la confiscation des œuvres d’art. Chaque jour, 80 camions de biens juifs quittent Paris pour l’Allemagne et l’Autriche pendant que les propriétaires, eux, étaient transférés au camp de Drancy. Herbert Gerigk est chargé du secteur musical. C’est entre ses mains que le Stradivarius transite. 

Ce roman, c’est aussi l’exploration d’une discipline artistique, la musique. J’ai savouré les passages autour de l’apprentissage de Nejiko Suwa.

Yoann IACONO réussit à maintenir le suspense tout au long du roman, donnant un rythme au propos.
 

Enfin, sous la plume de l’écrivain, Nejiko Suwa devient un personnage de roman.

 

Ce premier roman est passionnant. 

 

En 2021, j'ai découvert de nombreuses plumes comme celle de Yoan IACONO :

 

Marie CHARREL avec Les danseurs de l’aube
Caroline DEYNS avec Trencadis
Isabelle SORENTE avec L’enfant et l’oiseau
Gilda PIERSANTI avec Les somnambules
Vaitiere ROJAS MANRIQUE avec Tu parles comme la nuit
Wendy DELORME avec Viendra le temps du feu
Aude MERMILLOD avec Il fallait que je vous le dise
Jean-Michel RIOU avec Les mouches bleues
Olivier SEBBAN avec Cendres blanches
Sandrine ROUDEIX avec Ce qu’il faut d’air
Bénédicte SOYMIER avec Le Mal-épris de
Nolwenn LE BLEVENNEC avec La trajectoire de l’aigle
Charles AUBERT avec Vert Samba
Alexia STRESI avec Batailles
Charles ROUX avec Les monstres
Hugo Lindenberg avec Un jour ce sera vide
Madeline ROTH avec Avant le jour de
Marcia BURNIER avec Les orageuses
Dominique SYLVAIN avec Mousson froide
Gilles PARIS avec Certains coeurs lâchent pour trois fois rien
Avant elle de Johanna KRAWCZYK
Marie BARDET avec Babylift
Carine JOAQUIM avec Nos corps étrangers
Dima ABDALLAH avec Mauvaises herbes
Lucie PAYE avec Les coeurs inquiets
Sosa VILLADA avec Les vilaines
Olivier NOREK avec Impact
Martin DUMONT avec Tant qu’il reste des îles
Ruriko KISHIDA avec Requiem à huis clos
Raphaël ALIX avec Le premier homme du monde
Véronique GALLO avec Pour quand tu seras grande

 

#bookstagram #enattendantnoel #retrospective #onrecapitule

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2021-12-02T21:44:57+01:00

La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Publié par Tlivres
La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur "La cause des femmes", un livre de Gisèle HALIMI publié il y a une trentaine d'année maintenant.

Nous sommes en avril 1971, Gisèle HALIMI signe le Manifeste des 343, rédigé par Simone DE BEAUVOIR et publié dans Le Nouvel Observateur. 343 femmes publiques déclarent avoir avorté. Elles s'exposent, à l'époque, à des poursuites pénales, voire à des peines d'emprisonnement. Le Manifeste est une première étape, une façon d'engager le combat en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Les mouvements féministes se succèdent avec, chacun, une coloration particulière en fonction de ce que donne à voir la société.

Bien sûr, si Gisèle HALIMI pouvait nous livrer son avis sur la condition des femmes aujourd'hui, nul doute qu'elle porterait un regard en phase avec les événements qui ne manquent pas de ponctuer les actualités et faire couler beaucoup d'encre.

Mais, parce qu'il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va, je ne peux que vous conseiller cette lecture qui, dans un certain nombre de cas, n'a malheureusement pas pris une ride !

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2021-12-02T07:00:00+01:00

Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

Publié par Tlivres
Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, J2

"Le livre que j’attendais à tout prix".

C'est un coup de coeur, le tout dernier roman de Caroline GRIMM : "Ma double vie avec Chagall", un petit bijou, un trésor. La plume de Caroline GRIMM, je la connaissais pour l'avoir découverte en 2014 avec la lecture de "Churchill m'a menti". Inutile de dire que je l'attendais de pied ferme !

Chagall, c’est le peintre du plafond de l’Opéra Garnier, une commande qui lui est confiée par Malraux, Ministre de la culture. Il y rend hommage à quatorze compositeurs. Chagall a alors 77 ans. Il travaille gratuitement comme un cadeau fait à la France qui lui a tout donné. C’est le pays qui l’a accueilli, lui, Moïche Zakharovitch Chagalov, quand il a quitté son shtetl, son petit village biélorusse de Vitebsk pour se vouer à la peinture, faire fortune et rentrer demander la main de Bella ROSENFELD, la femme dont il est fou amoureux. Quand il arrive dans la capitale, il est accueilli par Victor MEKLER. Il a tout à apprendre. Il trouve de nouveaux maîtres, John SINGER SARGENT et Ignacio ZULOAGA. Il se nourrit des richesses parisiennes. Il s’installe dans un atelier rue de Vaugirard, la Ruche. Il se lie d’amitié avec Blaise CENDRARS sur fond de cubisme. Si les Français ne montrent pas d’intérêt particulier pour son art, les Allemands, eux, y sont sensibles. Il rentre chez lui, retrouve ses racines et Bella, elle qui croît en sa réussite et impose le mariage à sa famille bourgeoise. Malheureusement, leur vie amoureuse commence avec la guerre. Les frontières se ferment. Ainsi commence la vie de l’artiste qui va cumuler les rendez-vous manqués, avec le public, avec son pays...

Caroline GRIMM réussit la prouesse de relater une vie ponctuée de mille et une tribulations, tout en beauté. Chagall et Bella sont éminemment romanesques.

Ce roman, c’est encore une formidable fresque historique sur une cinquantaine d’année, ancrant la vie de Chagall dans la grande Histoire avec la seconde guerre mondiale qui gronde et stoppe en plein vol le jeune fougueux.

Et puis, ce roman c’est un voyage à travers le monde. Vous allez vivre au rythme des étapes de l’itinéraire de Chagall, entre la Russie, le vieux continent et le nouveau monde. Le récit est foisonnant.

Quant au rythme, c'est de la pure folie, il est endiablé.
 
Deux romans, deux coups de ❤️, le proverbe dit "Jamais 2 sans 3", non ?
 
Il y avait d'autres livres que j'attendais avec impatience :
 
Un tesson d’éternité de Valérie TONG CUONG
Dahlia de Delphine BERTHOLON
Ces orages-là de Sandrine COLLETTE
La dixième muse de Alexandra KOSZELYK
 
#bookstagram #enattendantnoel #retrospective #onrecapitule

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