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Articles avec #monaventlitteraire2021 catégorie

2021-12-24T07:00:00+01:00

La carte postale de Anne BEREST

Publié par Tlivres
La carte postale de Anne BEREST

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J24

"Un livre pour finir en beauté"

 

Toutes mes lectures 2021 étaient belles, mais j'ai dû choisir, alors, place à

 

« La carte postale » de Anne BEREST publié chez Grasset.

 

 

80ème coup de coeur

de T Livres ? T Arts ?

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
"La carte postale", c'est une enquête menée par Anne BEREST, elle-même, écrivaine, réalisatrice. De bout en bout, j’ai été captivée par la recomposition du puzzle familial. Ce roman est empreint d’un mystère jamais résolu qui, sous le feu de son action, prend un nouveau tournant. 
 
Sous la plume de Anne BEREST, la petite histoire, celle de ses ascendants, résonne cruellement avec la grande, celle qui porte un H majuscule, si douloureuse. Elle concourt ainsi non seulement à la mémoire de sa famille, mais aussi à celle de tous les juifs exterminés dans les camps de la mort.
 
Ce qui m’a profondément touchée aussi dans cette lecture, c’est la relation établie par Anne BEREST avec sa mère, Lélia, sans qui rien n'aurait été possible. 
 
"La carte postale", c’est la révélation de moult secrets de familles, parfois sciemment cachés, parfois totalement subis par une génération qui va pouvoir, désormais, s’émanciper de ce poids trop lourd à porter. Mais c'est aussi une démarche intellectuelle autour du sens du mot "juif". 
 
Un roman historique, un roman d'aventure, un roman jubilatoire, des personnages éminemment romanesques, tout y est. Enorme coup de coeur.
 
Anne BEREST a été interviewée par l'équipe de VLEEL (Varions les éditions en live) le 28 octobre dernier. Vous pouvez visionner l'émission.
 

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2021-12-23T07:00:00+01:00

Un jour ce sera vide de Hugo LINDENBERG

Publié par Tlivres
Un jour ce sera vide de Hugo LINDENBERG

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J23

"Un prix littéraire lu"

J’ai choisi « Un jour ce sera vide » de Hugo LINDENBERG, un premier roman publié chez Christian BOURGOIS Editeur, lauréat du Livre Inter 2021.

Un jeune garçon de 10 ans passe l’été chez sa grand-mère. Chaque jour, il joue sur cette même plage normande. Alors qu’il s’amuse à gratter une méduse avec un bâton, Baptiste s’invite à ses côtés. Il lui demande de la tuer !

Dans les romans, ce que j’aime, c’est l’instant de rupture. Là, un premier intervient très vite dans la prose de Hugo LINDENBERG.

Dans ce roman familial, j'ai adoré les passages autour de la relation que lie la grand-mère à son petit fils. Lui, lui voue un immense amour.

 

Et puis, vous l’avez compris, il y aura un avant et un après cet été là. L’écrivain nous invite à passer deux mois dans la vie d’un enfant qui va vivre un parcours initiatique en vitesse accélérée. Cet été là, c'est le champ de tous les possibles qui s'offre à lui.

C'est là qu'il va découvrir la puissance de l’amitié avec Baptiste, faire des premières expériences, inoubliables.

 

J’ai aimé retrouver l’innocence des jeunes pousses, oublier qui je suis pour me laisser porter par la candeur des apprentissages.

La plume est belle. Ce premier roman est très réussi.

Je l'ai découvert avec le Book club, l'occasion de rappeler toutes ses références :

 

« Les enfants sont rois » de Delphine DE VIGAN

« Le roi disait que j'étais diable » de Clara DUPONT-MONOD

« Au-delà de la mer » de Paul LYNCH

« Le messager » de Andrée CHEDID

« L’ami » de Tiffany TAVERNIER

« Il n’est pire aveugle » de John BOYNE,

« Les mouches bleues » de Jean-Michel RIOU,

« Il fallait que je vous le dise » de Aude MERMILLIOD, une BD.

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2021-12-22T18:15:00+01:00

Escales en Polynésie de Titouan et Zoé LAMAZOU

Publié par Tlivres
Escales en Polynésie de Titouan et Zoé LAMAZOU

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J22

"Le livre le plus dépaysant"

 

J’ai choisi « Escales en Polynésie » de Titouan et Zoé LAMAZOU aux éditions Au vent des îles.

En ce froid d'hiver, rien de tel que de s'offrir une escapade !

 

Père et fille s'associent pour nous faire vibrer à travers des dessins et des textes d'une profonde humanité. Quand certains, en sortie du confinement, cherchent un retour à la nature et misent sur l'essentiel pour imaginer l'avenir, Titouan et Zoé nous ouvrent la voie d'un territoire situé entre terre et mer, là-bas, très loin, dans l'océan Pacifique.

Il y a des terres qui sont chacune singulières : les îles Marquises, l'archipel des Tuamotu, les îles Gambier (où Eric TABARLY, un ami marin, rêvait de s'installer), les îles de la Société, les îles du vent, les îles australes. 

Il y a des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des êtres qui ont quelque chose à nous transmettre dans notre rapport aux éléments. Les dessins sont magnifiques. Pleine page et aux couleurs chatoyantes, ils vont vous émerveiller, j'en suis persuadée. Il y a ces visages aux émotions pures. Titouan LAMAZOU réussit, derrière le petit rictus des hommes et des femmes qui restent humbles, il y a cette indéfinissable bonté dans leur regard. 

Il y a des oiseaux.

Il y a des plantes.

 

Titouan LAMAZOU fait l'apanage de toutes les formes de patrimoines, à travers les êtres vivants (la faune, la flore, les individus), les langues mais aussi l'urbanisme. Les représentations des monuments religieux, des fermes perlières... sont autant de constructions qui racontent une histoire de ces îles.

Et puis, il y a ces tatouages aussi, comme autant de signes traditionnels qui assurent le lien entre les générations, à la vie, à la mort. 

Enfin, il y a la littérature. Titouan LAMAZOU sème des références d'auteurs (d'autrices en l'occurrence) comme autant de petites graines dans notre esprit.

Assurément, ce livre serait un très joli cadeau !

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2021-12-21T07:00:00+01:00

L'amour au temps des éléphants de Ariane BOIS

Publié par Tlivres
L'amour au temps des éléphants de Ariane BOIS

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J21

"Le plus beau titre"

J’ai choisi « L'amour au temps des éléphants » de Ariane BOIS chez Belfond.

 

Arabella Cox, rebelle, insoumise depuis sa plus tendre enfance, bercée par les histoires de sa grand-mère inspirées de sa propre expérience de missionnaire adventiste en Afrique australe, est fascinée par le cirque. Elle assiste, indignée, à l’effroyable spectacle, la mort d’un éléphant par pendaison. Nous sommes dans le Tennessee en 1916. Tous les journalistes sont là pour couvrir l’événement. Lors de la parade du cirque, la veille, dans les rues de Kingsport, l’éléphante Mary a tué son dresseur devant une foule apeurée. Arabella a profondément été affectée par l’assassinat du pachyderme. Elle poursuit sa vie d’adolescente sous le regard exigeant de son père, adventiste du 7ème jour. Et puis, il y aura une histoire de jeunesse, dénoncée par son frère. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, Arabella est renvoyée de la famille par son père. Elle part pour New-York où elle suit une formation d’infirmière, mais là ne sera qu’une première étape de son itinéraire à travers le monde.

 

« L’amour au temps des éléphants » est un brillant roman d’aventure. Arabella est un personnage haut en couleurs, un très beau portrait de femme, éminemment romanesque.

 

C'est aussi un foisonnant roman historique. Tout commence avec ce fait réel de la pendaison d’un pachyderme. Et puis, avec James REESE EUROPE, Ariane BOIS saisit l’occasion de mettre en lumière les Harlem Hellfighters, dont la bravoure du corps d’armée était particulièrement redoutée par les Allemands pendant la première guerre mondiale. Effectivement, avant d’être rendu célèbre pour sa musique, James REESE EUROPE était un lieutenant. Il sera le premier citoyen africain américain à bénéficier de funérailles publiques.

 

Et enfin, l'amour, toujours l'amour. Ariane BOIS nous livre une histoire palpitante dans un rythme endiablé, il n'en fallait pas plus pour me séduire !

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2021-12-20T18:15:00+01:00

Au-delà de la mer de Paul LYNCH

Publié par Tlivres
Au-delà de la mer de Paul LYNCH

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J20

"Le livre qui m'a inspiré des sensations extrêmes"

 

J’ai choisi « Au-delà de la mer » de Paul LYNCH chez Albin Michel, un roman découvert avec le Book club.

 

Bolivar commence sa journée. Il est prêt à partir pêcher en mer. Rien ne saurait l’arrêter, ni son chef, Arturo, qui l’intime de rester à terre, ni la tempête annoncée par les services de météo, ni l’absence d’Angel, son binôme habituel, ni même Hector, l’adolescent recruté par défaut. Il est fou mais le voilà à bord de son panga. Son objectif, s’éloigner de la côte d’une centaine de milles pour accéder à sa zone de pêche favorite, les autres, les « gosses », ne s’y aventurent pas, c’est « le bout du monde ». Bientôt le vent se lève, les déferlantes aussi, l’eau envahit le bateau, il faut l’écoper… au péril de sa vie. Là commence une toute nouvelle histoire !

 

Dans un environnement de fiction et dans le huis clos du bateau de pêche, les deux hommes de deux générations différentes soumis à la furie des éléments, au rythme des levers et couchers de soleil, à l’action du sel sur les corps et les âmes…

 

Entre les phases de sommeil et d’éveil, rêve et réalité, hallucination et matérialité, les mots posés sur les émotions sont profondément touchants. J’ai senti mon coeur se serrer et s’étreindre.

 

Sensations fortes assurées !

 

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2021-12-19T18:25:48+01:00

Les enfants véritables de Thibault BERARD

Publié par Tlivres
Les enfants véritables de Thibault BERARD

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J19

"Le livre le plus émouvant"

J’ai choisi « Les enfants véritables » de Thibault BERARD chez Les éditions de L’Observatoire.

 

Théo élève seul ses enfants, Simon et Camille, de 7 et 4,5 ans, depuis le récent décès de sa compagne Sarah. Cléo fait son entrée, tout en délicatesse, dans ce cocon familial meurtri. Elle est douce, Cléo, elle est gentille, et puis, c'est l'amoureuse de papa, alors chacun lui fait une petite place mais les démons ne cessent de hanter tout ce petit monde. Derrière les sourires se cachent la douleur de l'absence et du manque, la peur de la mort aussi. S'il est difficile d'accepter cette nouvelle présence et le petit pas de côté fait avec les habitudes, ce n'est pas plus simple pour Cléo, qui, elle-même, a connu une famille loin des standards. Elle a été élevée par son père, Paul, dans la vallée de l’Ubaye. Quand elle n'avait que 7 ans, elle a dû faire une place à César dont le père, alcoolique, était décédé. Il habitait juste à côté et Paul avait un grand coeur, alors, il l'avait adopté. Quant à Solène, c'était le fruit d'une relation extraconjugale. Diane Chastain n'a jamais assumé son rôle de mère. Cette « mère-herbe-folle » avait besoin d'air et disparaissait régulièrement. Après 15 mois d'absence, elle est rentrée à la maison. Elle était enceinte. Là aussi, Paul a fait amende honorable. Il aimait trop sa femme pour ne pas accepter ce bébé à naître. Alors pour Cléo, cette entrée en matière, c'est un peu comme un plongeon vers l'inconnu !

 

Thibault BERARD traite ici magnifiquement de la mère, légitime et d'adoption, de son rôle, de sa place. 

 

Dès les premières pages, je me suis prise à penser que mon hamac allait rapidement devenir une piscine ! A la page 54, les premières larmes coulaient sur mes joues, des larmes de chagrin mais aussi, des larmes de bonheur, le bonheur de lire des mots aussi forts, aussi beaux. Jamais le "Coeur gros" de Marie MONRIBOT n'a été aussi à propos.

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2021-12-18T07:00:00+01:00

Le Premier Homme du monde de Raphaël ALIX

Publié par Tlivres
Le Premier Homme du monde de Raphaël ALIX

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J16

"Le livre le plus drôle"

J’ai choisi « Le Premier Homme » de Raphaël ALIX aux éditions Les Avrils.

Rose et Marcus dansent chaque soir en bord de Seine. Depuis 5 ans, ils se délectent sur les notes langoureuses et fougueuses du tango, cette danse venue d’Amérique du Sud, cette danse à quatre temps de Buenos Aires. Tout se passe formidablement bien entre eux, ils s’aiment, jusqu’au jour où Rose propose à Marcus d’avoir un enfant. Rose et Marcus s’adonnent, en plus de la danse, aux ébats amoureux pour concevoir l’enfant. Malheureusement, tout ne se passe pas comme ils l’avaient prévu, au point que Marcus se retrouve à héberger l’embryon du couple. Là commence pour eux une toute nouvelle histoire. 

Marcus n’est autre que le narrateur de ce roman, un brin loufoque, parfois burlesque, d’une fraîcheur et d’une modernité sans égal. C’est donc par le filtre de son regard que, le temps d’une lecture, nous allons nous plonger dans le corps, et les neurones, de ce garçon que la virilité ne va pas manquer d’être ébranlée.

 

Ne vous méprenez pas, ce n’est pas parce que le scénario prête à rire qu’il ne porte pas sur des sujets graves. Vous allez rire jaune.

 

« Le Premier Homme du monde », c’est un roman revigorant, bourré de fantaisie, fin et intelligent, de ceux qui vont semer dans votre esprit de petites graines et creuser un sillon. Tiens, tiens, je crois bien avoir déjà lu ça quelque part. Et si c’était la ligne éditoriale de la collection « Les Avrils »...

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2021-12-17T22:55:03+01:00

Le Livre des deux chemins de Jodi PICOULT

Publié par Tlivres
Le Livre des deux chemins de Jodi PICOULT

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J17

"Le plus gros pavé"

J’ai choisi « Le Livre des deux chemins » de Jodi PICOULT chez Actes Sud, un coup de ❤️.

 

Traduit de l’anglais par Marie CHABIN

 

La narratrice, Dawn McDowell, la quarantaine, est à bord d’un avion. Elle sera l’une des 36 survivants d’un crash aérien. Elle est prise en charge par une cellule de crise. Une fois les démarches administratives réalisées, et à la question, où voulez-vous aller maintenant ? Plutôt que de choisir de rentrer chez elle, retrouver son mari, sa fille, elle donne la destination de l’Egypte. Alors que dans la vie elle est une doula, une sage-femme de fin de vie, un métier qui se répand aux Etats-Unis pour accompagner les personnes dans leurs dernières volontés, elle retrouve au Caire son amour de jeunesse, Wyatt Armstrong, archéologue, dirige des fouilles dans la nécropole de Deir el-Bersha. Tous ses souvenirs remontent à la surface, ces travaux sur Le Livre des deux chemins, première carte de l’au-delà découverte. Dès lors, tout peut basculer… au nom de la passion.

 

Jodi PICOULT raconte comme personne des histoires. Elle nous offre un voyage entre Etats-Unis et Égypte, dans le temps aussi. Le sujet de la mort y est abordé à travers le regard croisé de 2000 ans et chaque fois, cette question, qu’advient-il après.

 

J’ai été profondément touchée par le destin de Win, malade d’un cancer des ovaires, à qui Dawn va apporter des soins holistiques et spirituels en complément des traitements des médecins. Win va lui confier une mission singulière.

 

Ce roman est une nouvelle fois un page turner. Une fois commencé, impossible de le lâcher !

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2021-12-16T07:00:00+01:00

Baisers de collection de Annabelle COMBES

Publié par Tlivres
Baisers de collection de Annabelle COMBES

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J16

"Le livre le plus poétique"

J’ai choisi « Baisers de collection » de Annabelle COMBES aux éditions Editions Héloïse d’Ormesson.

 

Jean, le narrateur, est auteur de polars. Après 11 romans, il vit la panne d’inspiration. Sullivan, son éditeur, le sollicite mais il est stérile, un peu à l’image de sa femme, Tosca, dans un autre registre. Tosca vient de le quitter après 10 ans de mariage. Artiste aussi, elle est photographe. Depuis plusieurs années, les tentatives d’avoir un enfant se sont soldées par une fausse couche. Jade, Philémon et Cassandre s’en sont allés. Tosca n’en peut plus de ce couple. Elle a besoin de prendre le large. Elle s’envole pour Catane, elle voulait le sud, il restait des places. C’est dans l’avion qu’elle rencontre Ferdinand, un vieux monsieur qui lui propose une destination improbable, Modica Bassa en Sicile. Jean, lui, aussi fait ses valises. Il a une idée. Il pourrait écrire sur les baisers, les collectionner. Pour se mettre en condition, il repart à Saint-Lunaire, là où il a embrassé la première fille de sa vie. Il avait 17 ans. Il était serveur aux Deux Sardines. Elle s’appelait Livia. Nul sait où ces destinations mèneront Jean et Tosca. Peut-être y trouveront ils la voie d’une re-naissance…

 

Annabelle COMBES écrit des pages sublimes sur la puissance de l’art sur les êtres, cette capacité à permettre à chacun d’aller toujours plus loin, toujours plus haut...
 

Avec les deux personnages, Jean et Tosca, l'écrivaine décrit la puissance de l'enfantement créatif, sans oublier la beauté des sentiments. Si chacun vit dans la bulle de sa discipline, il n'en demeure pas moins que les personnages sont empreints d'humanité et de sensibilité. J'en frissonne rien que de les évoquer.

 

Les mots sont orchestrés dans une partition plurielle, tantôt dans des paragraphes encadrés de marges régulières, un texte « justifié » pour la trame du roman, tantôt dans des phrases courtes composant des courbes comme autant de mouvements de l’âmes, là sont les poèmes, sublimant la prose, en version longue ou bien en haïkus. J’aurais pu en citer beaucoup, je choisis de partager celui-là :
 
"Sur le chevalet,
La lune en éteignoir
éclaire mes derniers mots."
 
Ce roman, c’est un jubilé d’infinis servi par une plume d'une grâce prodigieuse. 

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2021-12-15T09:09:43+01:00

Les monstres de Charles ROUX

Publié par Tlivres
Les monstres de Charles ROUX

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J15

"Le livre le plus déstabilisant"

J’ai choisi « Les monstres » de Charles ROUX chez Les éditions Rivage, un roman découvert avec les 68.

 

Ce roman, c’est une prouesse littéraire. Donc...

Je vous présente David, un homme, un mari, un père de famille, un businessman à qui tout réussit. Il vit dans le luxe, il brille, il rayonne. Il s’offre des orgies la nuit, fume, boit, se drogue et trompe sa femme, bref, il brûle la chandelle par les deux bouts, au risque de se brûler les doigts ! Et puis, il y a Alice, une femme ordinaire, célibataire endurcie, professeure d’histoire, qui mène une vie fade, sans excès, sans fioriture. Elle craint la nuit plus que tout. Au coucher du soleil, elle baisse les volets et ferme les rideaux. Elle vit recluse. Tout juste si elle s’offre une petite fantaisie, celle d’essayer de donner corps à une boule d’argile. Ses premières créations sont ramassées dans une boîte. Alice l’avoue, elle n’a pas de talent. Et pourtant... Enfin, il y a Dominique, un homme le jour, une femme la nuit. Dominique joue avec les codes, les apparences. La réussite est venue à lui, il est aujourd’hui propriétaire d’un cabinet de curiosités, il est à la tête de tout un tas de collections aussi hétéroclites qu’extravagantes. Il gère un restaurant d’une douzaine de couverts. Allez, à table !

Charles ROUX nous a cuisiné un festin.

En amuse-bouche, le jeu de l’écriture.  L’écrivain, par un stratagème tout à fait EXTRAordinaire et un peu de poudre de Perlimpinpin, va rebattre l’ensemble des cartes. Je ne vous en dis pas plus sauf que les petits fours sont succulents.

En entrée, Les personnages. 

 

Pour le plat de résistance (qui porte très bien son nom !), le jeu de la narration. 
 

Pour le plateau de fromage, Charles ROUX a vu grand avec « Les monstres ». Il y en a pour tous les goûts : le golem, le zombie, le wendigo, la sorcière, le démon... bref, vous aurez le choix !
 
En dessert, le café est gourmand avec une grande diversité de desserts en version mignardises. 
 
Le repas aurait pu être horrible comme on suppose que « Les monstres » le soient, il est en réalité profondément jubilatoire, déstabilisant au plus haut point. C’est un hymne à l’authenticité, sa vraie personnalité, son « moi », c’est une ode à la liberté, une invitation à s’émanciper de nos enveloppes, nos apparences, pour, plus que vivre, EXISTER.
 
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon appétit !

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2021-12-13T12:30:00+01:00

Le Mal-épris de Bénédicte SOYMIER

Publié par Tlivres
Le Mal-épris de Bénédicte SOYMIER

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J13

"Le personnage que je ne voudrais surtout pas rencontrer"

J'ai choisi Paul dans « Le Mal-épris » de Bénédicte SOYMER aux éditions Calmann Levy.

Paul est un homme au corps rebutant, un vieux garçon de 45 ans, un parfait employé de La Poste dont il tient l'agence avec rigueur. Il a deux soeurs, Emilie et Rachel, qu'il a pour partie élevées. Il a un frère aussi. Il vit dans un appartement d'une petite résidence. Ses plus proches voisins, un jeune couple déménage. Il laisse place à Mylène, une jeune femme en pleurs. Paul soupçonne une rupture amoureuse. Il commence à l'observer par le filtre de son judas, noter tout ce qu'il sait d'elle dans un petit carnet, tout neuf, acheté rien que pour cet objet. Paul va commencer à rythmer sa vie sur celle de Mylène, l'attendre dans le hall pour ouvrir sa boîte aux lettres en même temps qu'elle, la frôler, s'enivrer de son parfum, et puis, un premier mot va sortir de sa bouche, une phrase aussi, une invitation à boire un verre, chez lui...
 
Vous comprendrez que je n'aille pas plus loin. Le décor est planté, tous les ingrédients rassemblés pour que le MAL fasse son petit bonhomme de chemin. 
 
De Bénédicte SOYMIER, je connaissais le blog "Au fil des livres" sur lequel elle partage les chroniques de ses lectures. Grâce aux 68 et ce premier roman, j'ai découvert la puissance de la plume, chapeau !

"Le Mal-épris", c'est l'exploration du MAL dans ce qu'il a de plus machiavélique.

Pour autant, il s'agit d'un conseil de lecture !

Ce qui m'a obsédée (moi aussi) dans cette lecture, c'est la spirale infernale dans laquelle est tombé le personnage principal de ce premier roman. Bénédicte SOYMIER décrit avec minutie la lente mais irréversible trajectoire vers la violence. Si elle n'essaie pas d'excuser le bourreau (elle le dit très bien elle-même dans la vidéo des 68 Premières fois #3 - que je vous invite à regarder bien sûr), elle en dévoile les fractures.

Ce roman m'a touchée dans sa singularité, le jeu de l'écriture. Bénédicte SOYMIER m'a foudroyée.

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2021-12-12T11:33:13+01:00

Gabriële de Anne et Claire BEREST

Publié par Tlivres
Gabriële de Anne et Claire BEREST

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J12

"Le personnage que j'aurais adoré rencontrer"

J'ai choisi « Gabriële » de Anne et Claire BEREST, initialement édité chez Stock, aujourd'hui chez Le livre de poche.

« Gabriële », c’est l’histoire de l’arrière-grand-mère de Anne et Claire BEREST, deux sœurs, co-autrices d’un roman absolument jubilatoire.

Gabriële est née le 21 novembre (certain.e.s y verront un signe !) 1881. Elle grandit au côté de femmes inspirantes, sa grand-mère, Laure de JUSSIEU, essayiste, sa tante, Alphonsine, peintre, formée avec Berthe MORISOT auprès de Charles CHAPLIN. En 1898, elle tente le concours d’entrée au Conservatoire national de musique de Paris. Elle échoue, mais, acharnée, elle sera la première femme à accéder à la classe composition de La Schola Cantorum. Elle part pour Berlin contre l’accord de ses parents. Là-bas, elle gagne sa vie pour payer ses cours après de Ferruccio BUSONI, auteur du manifeste « Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique », l’homme cultive le terreau déjà bien fertile chez Gabriële, il transmet à ses élèves l’envie de créer. Il dit lui-même « Qui est né pour créer devra préalablement accepter la grande responsabilité de se débarrasser de tout ce qu’il a appris. » Gabriële se délecte des plaisirs qu’offre Berlin, la capitale européenne porteuse de modernité. Elle y poursuit ses études de musique. Lors de l’un de ses séjours en famille, son frère, Jean, peintre, qui a élu domicile à Moret-sur-Loing dans les pas de l’impressionniste Alfred SISLEY, lui présente Francis PICABIA. Là commence une toute nouvelle histoire !

Dans ce roman, il y a beaucoup d'amour. Celui de Gabriële BUFFET pour Francis PICABIA, d'abord, une passion vertigineuse entre deux personnalités hautes en couleur. Celui de l'art aussi. On se promène entre les disciplines, depuis la musique jusqu'à la peinture. Vous côtoierez Marcel DUCHAMPS, Guillaume APOLLINAIRE, Marie LAURENCIN...

Gabriële est une femme EXTRAordinaire dont la vie fût guidée par une quête insatiable de liberté et une formidable philosophie de vie...

Sous la plume des soeurs BEREST, une expérience littéraire audacieuse mais parfaitement réussie, Gabriële devient un personnage de roman dont le lecteur découvre le parcours avec une véritable frénésie.

Si cette femme, je l'ai découverte dans « Gabriële », c'est dans « La carte postale » de Anne BEREST que je suis littéralement tombée en admiration, une femme puissante s'il en est !

Vous cherchiez UN livre, en voilà DEUX !

Et puisque nous sommes dimanche, je vous en offre d'autres encore.

J'aurais beaucoup aimé rencontrer :

Niki de SAINT-PHALLE, je ne peux pas vous le cacher, si joliment honorée cette année dans "Trencadis" de Caroline DEYNS et "Saint Phalle Monter en enfance" de Gwenaëlle AUBRY

Chagall dont Caroline GRIMM a brossé un magnifique portrait dans "Ma double vie avec Chagall"

Dr James BARRY célébré par Isabelle BAUTHIAN et Agnès MAUPRE

Et puis...

Dominique dans "Les monstres" de Charles ROUX

Charles dans "Le jeune homme au bras fantôme" de Hélène BONAFOUS-MURAT

Thomas dans "La femme et l'oiseau" de Isabelle SORENTE

Et plein d'autres encore...

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2021-12-11T14:01:35+01:00

Maikan de Michel JEAN

Publié par Tlivres
Maikan de Michel JEAN

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J11

"Le livre le plus engagé"

J'ai choisi "Maikan" de Michel JEAN aux Éditions Dépaysage, lecture largement recommandée par la team de « Varions Les Éditions en Live » (Vleel). 

Audrey Duval, Avocate, se voue chaque année à une cause solidaire. Loin des milieux huppés qu’elle fréquente habituellement, elle se retrouve en quête d’une vieille femme, Marie Nepton, dont elle souhaite percer le jour. Elle a disparu de tous les radars alors que le gouvernement lui doit une indemnité pour se faire « pardonner » de ce que le régime, de concert avec le clergé, a causé à son peuple, les Innus de Mashteuiatsh, des Amérindiens. Nous sommes en 1936 quand les politiques décident d’assimiler des « sauvages », les éduquer, mais là commence une autre histoire.

Alors que le Canada est aujourd’hui largement plébiscité pour les modalités de participation de ses citoyens,  j’étais loin d’imaginer qu’il était, dans une histoire récente, l’auteur d’un génocide culturel. La révélation qu’en fait Michel JEAN dans "Maikan" m’a touchée en plein coeur, c'est un CRI qu'il hurle lui-même, il dédie effectivement son roman à "plusieurs membres de sa famille qui ont fréquenté le pensionnat de Fort George".

Quelle beauté des premières pages ! Des descriptions tout à fait fascinantes de la nature, mais aussi des us et coutumes des Innus, peuple nomade, qui, au fil des saisons, migrait pour chasser et ainsi se nourrir, se vêtir… J'ai été fascinée par la transmission de savoirs entre générations. Chez lui, nul besoin de mettre des mots sur les gestes... 

Et puis, a résonné mon CRI d'indignation quand j'ai vu les enfants des Innus arrachés à leurs familles, sous peine de représailles, pour les civiliser. Ils avaient entre 6 et 16 ans. Mais de quel droit ? Et quand j'ai découvert à quel point ils étaient humiliés, maltraités, violés... 

Des pensionnats comme Fort George, il y en a eu 139 au Canada, 4 000 enfants y sont morts. Avec ce roman, "Maikan" qui veut dire les loups, Michel JEAN assure la mémoire des Amérindiens sacrifiés au titre d'une politique ignoble. Il donne de l'écho aux procédures juridiques toujours en cours contre l'Etat pour les indemnisations des familles. La narration qui fait se croiser fiction et réalité avec des personnages de femmes remarquables, Audrey et Marie, permet aussi de créer du lien entre deux périodes, les années 1930 d'une part, les années 2010 d'autre part. Le procédé est ingénieux et parfaitement réussi.

La plume est d'une très grande sensibilité, elle est soignée comme la qualité des première et quatrième de couverture, bravo. 

Ce roman, c'est un CRI du coeur pour ce qu'il dévoile de la grande Histoire.

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2021-12-10T07:00:00+01:00

Apeirogon de Colum McCANN

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Apeirogon de Colum McCANN

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J10

"Le livre à la construction la plus impressionnante"

J'ai choisi "Apeirogon" de Colum McCANN chez Belfond et traduit de l’anglais par Clément BAUDE.

Rami ELHANAN, Israélien, Juif, Dessinateur, est marié et père de 5 enfants. Sa fille, Smadar, a été tuée à l’âge de 14 ans dans un attentat suicide en 1997. Il partage la même douleur du deuil d’un enfant que Bassam ARAMIN, Palestinien, ancien prisonnier, marié, et dont Abir a été tuée à l’âge de 10 ans par une balle en caoutchouc tirée en 2007 par un garde-frontière. Alors que rien ne les destinait à oeuvrer ensemble au quotidien, l’assassinat de leurs deux filles les a mis tous les deux sur la voie d’un groupe de parole, le Cercle des parents créé en 1995 par Yitzhak FRANKENTHAL comme un prétexte à nouvel élan vers la paix


[...] c’était la première fois que je rencontrais des Palestiniens en tant qu’êtres humains. P. 251

J’ai été troublée par la manière de ces pères de « faire leur deuil », d’affronter leur tragédie familiale et d’en faire une opportunité de pardon entre deux peuples en guerre.

Et puis, qu’on se le dise, ces hommes, s’ils deviennent des personnages de roman sous la plume de Colum McCANN, n’en sont pas moins ancrés dans la réalité. Rami ELHANAN et Bassam ARAMIN sont des êtres comme vous et moi, des hommes, quoi !

Ce roman pourrait bien rester sur votre table de salon pour capter votre attention, 5 minutes, 15, 30, voire plus... les chapitres vont de quelques lignes à plusieurs pages. Ils peuvent être lus d’une traite collectivement ou bien individuellement, du début vers la fin ou bien à reculons. Ils sont numérotés de 1 à 1001 comme un clin d’œil au conte oriental, Les Nuits arabes ou Les Mille et Une Nuits, traduites par Sir Richard BURTON, un explorateur du XIXè et fauconnier. Même la numérotation fait un pas de côté avec la norme, croissante jusqu’à 1001, décroissante ensuite, une façon de mettre à égalité les deux camps.

Ce roman est composé d’événements, d’images, de métaphores, de tout un tas de choses, comme autant d’invitations à s’interroger sur notre propre rapport au conflit.

 

Ce roman fait de deux hommes, que la politique et la guerre ne pouvaient qu'opposer, que l'esprit de vengeance ne pouvait qu'animer, des alliés en faveur de la paix. Leur  fraternité par la non-violence est un modèle en soi, un message d'espoir pour l'humanité.

Un roman puissant.

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2021-12-09T18:30:00+01:00

La cause des femmes de Gisèle HALIMI

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La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J9

"Le livre qui a fait particulièrement écho en moi"

J'ai choisi "La cause des femmes" de Gisèle HALIMI chez Folio.

Nous sommes en avril 1971, Gisèle HALIMI signe le Manifeste des 343, rédigé par Simone DE BEAUVOIR et publié dans Le Nouvel Observateur. 343 femmes publiques déclarent avoir avorté. Elles s'exposent, à l'époque, à des poursuites pénales, voire à des peines d'emprisonnement. 
Le Manifeste est une première étape, une façon d'engager le combat en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Quelques mois après, Gisèle HALIMI, avocate à la Cour d'Appel de Paris, et Simone DE BEAUVOIR, créent le mouvement "Choisir la cause des femmes", un mouvement féministe qui va organiser les manifestations.

Il faudra toutefois attendre le procès de Marie-Claire en 1972 pour que l'opinion publique adhère à la cause.

Dès lors, les revendications s'amplifient jusqu'à l'adoption, quatre ans plus tard, de la loi Veil, dépénalisant l'avortement en France.

 

Ce récit de vie est publié en février 1992, il va bientôt voir 30 ans. 

Vous pourriez imaginer qu'il est dépassé, il n'en est rien. Il revient sur les fondamentaux.

Vous pourriez penser que le féminisme d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui de cette période, Gisèle HALIMI vous convaincrait peut-être de l'opposé... à moins que ça ne soit ma fille, 30 ans, qui m'a conseillé ce livre !

Ce récit est éclairant sur l'Histoire. Il est aussi inspirant pour l'avenir.

J'aurais aussi pu citer :

"Saint Phalle Monter en enfance" de Gwenaëlle AUBRY

"Batailles" de Alexia STRESI

"Avant elle" de Johanna KRAWCZYK

"Enfant de salaud" de Sorj CHALANDON

"Un tesson d'éternité" de Valérie TONG CUONG

"Ces orages-là" de Sandrine COLLETTE

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME

"Les monstres" de Charles ROUX

"Les orageuses" de Marcia BURNIER

"Nos corps étrangers" de Carine JOAQUIM

"Rescapée du goulag chinois" de Gulbahar HAITIWAJI et Rozenn MORGAT

"Maikan" de Michel JEAN

"Impact" de Olivier NOREK

et tous mes coups de coeur de l'année !

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2021-12-08T22:02:56+01:00

Viendra le temps du feu de Wendy DELORME

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Viendra le temps du feu de Wendy DELORME

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J8

"Le livre que je n'aurais pas lu si..."

Sandra du Book club ne nous l'avait pas chaudement recommandé.

J'ai choisi "Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME des Editions Cambourakis.

Il y a la montagne, de l'autre côté du fleuve. Là vit une communauté de femmes qui font l'expérience d’un monde différent, un mode de vie alternatif à la dictature qui sévit. Parce que, de ce côté du fleuve, dans la plaine, les livres et les films sont interdits, l'affichage l'est tout autant, le simple fait de lire est répréhensible, un couvre-feu est imposé, un Pacte national organise la vie d’une société largement composée de seniors. Et pour cause, les jeunes, totalement désabusés devant l'avenir qui leur était proposé, ont choisi la méthode radicale. Ils se sont immolés ou bien ont cessé de s'alimenter. Ce sont les derniers actes de résistance d'une génération bafouée. Côté climat, les températures caniculaires grillent tout sur leur passage. L'instant de rupture n'est pas loin. D'ailleurs, les premières lignes de ce résumé sont désormais à conjuguer au passé. La communauté n'existe plus. Les femmes non plus. Seule Eve, qui y a vécu une dizaine d'années, qui y a eu une histoire d’amour avec Louve et qui a finalement décidé, un jour, avec sa petite fille, de déserter pour retrouver le monde d’avant, est aujourd'hui la seule survivante de la communauté. Elle seule peut témoigner de ce qui se passait là-bas !

Un temps, j'ai crû à un roman d'anticipation, mais, ne vous y trompez pas, il s'agit bien d'une dystopie. Par la voie de femmes dont les portraits sont saisissants, l'autrice offre une narration polyphonique dont la mélodie monte crescendo. Le propos est d'une puissance rare, servi par une plume très poétique qui permet de retrouver, parfois, sa respiration.

Derrière un propos militant et féministe, n'oublions pas qu'il est édité dans la collection "Les sorcières", il y a de la sensibilité et de la tendresse, l'approche du corps est très sensuelle, ce qui en fait, aussi, un roman très émouvant, à l'image de la première de couverture que je trouve particulièrement belle et inspirante. Elle est illustrée par Karine ROUGIER, "Dancing to restore an eclipse moon", une danse d'ivresse des soeurs de la communauté aux portes d'un jardin de cocagne.

Les mots de Wendy DELORME sont autant d'étincelles au service d'un discours vif et passionné, à moins que ça ne soit la situation d'aujourd'hui qui ne soit tout simplement inflammable.

Ce roman, vous l'avez compris, c'est une petite bombe.

Si vous voulez allez plus loin, un conseil, regardez la vidéo de l'autrice invitée par la joyeuse bande de Varions Les Editions En Live (VLEEL) dont Sandra fait partie. C'était en mars 2021.

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2021-12-07T21:16:14+01:00

Artifices de Claire BEREST

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Artifices de Claire BEREST

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine,

J7

"La plus belle couverture".

j'ai choisi "Artifices" de Claire BEREST chez Stock éditions.

La première de couverture a été réalisée par l'artiste, Aline ZALKO, c'est une véritable oeuvre d'art, il y a des orchidées à foison et colorées à outrance, comme j'aime.

Je saisis l'occasion pour revenir sur ce roman de la rentrée littéraire. 

Tout commence avec une scène de chaos, un bal du 14 juillet qui devient un bain de sang. Abel Bac voit ses nuits régulièrement perturbées par le même cauchemar. Quatre nuits par semaines, il donne libre cours à ses insomnies, se lève, s'habille et part déambuler dans les rues de Paris jusqu’à se perdre, jubile, et rentre. Abel Bac est flic, enfin, était. Il a été suspendu de ses fonctions il y a 8 jours. Il était lieutenant de police à la 1ère DPJ de Paris. Ses journées, il les passe seul, il s'occupe de ses quatre-vingt treize orchidées qu’il soigne avec une attention toute particulière. Et puis, comme personne ne le visite jamais... enfin, visitait, parce que la nuit dernière, la voisine du dessus, ivre morte, s'est trompée d'appartement. Cette intrusion dans son intimité le fait vaciller. Et puis, il y a ce journal, trouvé sur son paillasson, chaque jour, relatant la découverte d'un cheval blanc dans une bibliothèque de Beaubourg. Etrange, non ?

Dans le titre, "Artifices", il y a "Art". Une nouvelle fois, il est au coeur de l'histoire contée par Claire BEREST qui vous nous emmener sur le terrain de la performance, en référence à l'artiste Marina ABRAMOVIC, pour explorer les formes d’expressions artistiques contemporaines.

Et puis, il y  a des personnages construits avec une incroyable minutie. L'autrice imagine des êtres torturés par des drames familiaux, hantés par les fantômes des disparus, des êtres poussés à changer d'identité. 

Dans une plume énergique et haletante, Claire BEREST dévoile des liens restés dans l'ombre et gardés secrets. Si la vie ressemble parfois à un jeu, il n'y a que l'écrivaine qui en connaisse toutes les cartes. Suspense assuré !

L'écrivaine montre son talent dans un registre littéraire très codifié. Elle nous livre un véritable page-turner.

Vous aimerez peut-être aussi :

"Rien n'est noir"

"Gabriële"

 

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2021-12-05T07:00:00+01:00

Les danseurs de l'aube de Marie CHARREL

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Les danseurs de l'aube de Marie CHARREL

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, J5

"Le livre dont l’écriture m’a éblouie".

J'ai choisi "Les danseurs de l'aube" de Marie CHARREL, un coup de coeur.

 

Tout commence dans le chaos. Le quartier de Schanzenviertel de Hambourg en Allemagne connaît une nouvelle vague de rébellion, cette fois orientée contre le G20. Le théâtre Rote Flora est squatté, fief d'une communauté anarchiste de longue date. Chaos toujours, les événements se passent en Hongrie. Les Roms sont expulsés, ils doivent libérer les logements qu’ils habitent pour les laisser à d’autres. Iva fait partie de ces populations mises de force sur les route. Elle arrive à Hambourg, tout comme trois amis, trois garçons, trois berlinois, tout juste bacheliers. Lukus, Nazir et Carl vont commencer des études universitaires d’informatique. Ils s’offrent une escapade estivale à Hambourg. Pendant que Nazir et Carl fréquentent les clubs de strip-tease, Lukus, lui, le jeune homme efféminé, part sur les traces d’un danseur de flamenco, juif et travesti, Sylvin RUBINSTEIN qui est décédé en 2011. Cet artiste, c’est sa professeure de danse classique qui l’a mis sur la voie. Il n’avait alors que 12 ans. Il deviendra son icône. C’est dans cette ville allemande, en juillet 2017, que Iva et Lukus vont se croiser. Leur photographie d’un couple sorti mystérieusement des brumes de la ville incendiée sera diffusée à travers le monde entier. Elle marque le début d’une épopée éminemment romanesque.

Ce roman, c'est un jubilé de sujets qui me passionnent.

D'abord, il y a l'art à travers le flamenco, cette danse incandescente à laquelle Lukus a choisi de se consacrer. Il y a, dans ce roman, des descriptions tout à fait fabuleuses des moments de spectacle, d'exaltation, des jumeaux reconnus dans le monde entier pour leur talent. Nous sommes dans les années 1930, les années folles, cette période éblouissante marquée par l'élan d'euphorie qui souffle sur les disciplines artistiques.

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est aussi la singularité du travesti. Sylvin RUBINSTEIN se produisait en tenue de femme. Mais il ira beaucoup plus loin. Alors que la seconde guerre mondiale frappe, c'est en habit de femme qu'il mènera des actes de résistance. Là, le roman de Marie CHARREL devient historique et honore sa mémoire. L'écrivaine dresse le portrait d'un homme puissant.

La lecture est jubilatoire. Dans une plume haute en couleurs et en intensité, "Les danseurs de l'aube" deviennent des personnages héroïques.

J'aurais aussi pu choisir :

La carte postale de Anne BEREST
Le monde qui reste de Pierre VERGELY
Les enfants véritables de Thibault BERARD
Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

Batailles de Alexia STRESI
Trencadis de Caroline DEYNS
Le stradivarius de Goebbels de Yoan IACONO

#bookstagram #enattendantnoel #retrospective #onrecapitule

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2021-12-04T07:00:00+01:00

Le message de Andrée CHEDID

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Le message de Andrée CHEDID

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, J4

"L’atmosphère la plus envoûtante".

J'ai choisi "Le message" de Andrée CHEDID.

Tout commence avec cette lettre d’amour, un rendez-vous posé comme un ultimatum. Marie, reporter, photographe, est en chemin. Elle retrouvera l’homme de sa vie, qu’elle aime malgré leurs différends, leurs conflits. Cette fois, ils mettront un terme à leurs disputes intestines. Mais si Marie en est convaincue, le destin en décidera autrement. La balle d’un franc-tireur l’atteindra pour se loger dans son dos. Elle est stoppée dans son élan vers Steph, archéologue. Il doit savoir qu’elle se rendait à leur rendez-vous. Elle interpelle un vieux couple, Anya et Anton. Lui est médecin. Elle, va rapidement se lancer dans une course contre la montre pour retrouver cet homme au pull bleu et lui transmettre « Le message »...

Ce roman de Andrée CHEDID se lit en apnée totale.

Il y a cette euphorie du rendez-vous amoureux, cet élan vers un avenir qu’il reste à écrire, cette bouffée d’espoir dans un pays en guerre.

Ce roman, dont la couverture de Pierre MORNET fait penser au conte de fées « Les Aventures d'Alice au pays des merveilles » de Lewis CARROLL, est un bijou, un trésor d’humanité.

J'aurais aussi pu choisir :

Vert Samba de Charles AUBERT

L’amour au temps des éléphants de Ariane BOIS

La femme et l'oiseau de Isabelle SORRENTE

#bookstagram #enattendantnoel #retrospective #onrecapitule

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2021-12-03T07:00:00+01:00

Le stradivarius de Goebbels de Yoann IACONO

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Le stradivarius de Goebbels de Yoann IACONO

Pour #MonAventLitteraire2021 lancé par deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, J3

"Un auteur découvert cette année".

Felix Sitterlin, le narrateur, est Trompettiste classique. Il fut formé au Conservatoire de Paris. À partir de 1938, il intègre la brigade de musique des gardiens de la paix et prendra part à l’insurrection populaire pour reprendre la Préfecture de Police de Paris. Le 12 janvier 1945, il est chargé par le Préfet Luizet de retrouver le Stradivarius du neveu de Monsieur Braun, Juif, ami du Général De Gaulle. Et s’il s’agissait de celui offert par Goebbels le 22 février 1943 à la jeune Nejiko Suwa, prodige japonaise, comme un acte politique pour sceller l’union du régime nazi avec le Japon, les premiers exterminant les Juifs, les seconds les Chinois. Après un enseignement reçu auprès de sa tante Anna, arrivée de Russie, Nejiko évolue auprès de grands maîtres mais son Stradivarius lui résiste. D’où peut bien venir son incapacité à maîtriser parfaitement l’instrument. Certains luthiers affirment que les violons ont de la mémoire ? Et si Nejiko avait intérêt à connaître l’histoire du sien...

« Le Stradivarius de Goebbels » est un roman historique qui va prendre sa source avec le cadeau de Goebbels. Nous sommes en 1943. C’est à cette époque que le régime nazi lance la confiscation des œuvres d’art. Chaque jour, 80 camions de biens juifs quittent Paris pour l’Allemagne et l’Autriche pendant que les propriétaires, eux, étaient transférés au camp de Drancy. Herbert Gerigk est chargé du secteur musical. C’est entre ses mains que le Stradivarius transite. 

Ce roman, c’est aussi l’exploration d’une discipline artistique, la musique. J’ai savouré les passages autour de l’apprentissage de Nejiko Suwa.

Yoann IACONO réussit à maintenir le suspense tout au long du roman, donnant un rythme au propos.
 

Enfin, sous la plume de l’écrivain, Nejiko Suwa devient un personnage de roman.

 

Ce premier roman est passionnant. 

 

En 2021, j'ai découvert de nombreuses plumes comme celle de Yoan IACONO :

 

Marie CHARREL avec Les danseurs de l’aube
Caroline DEYNS avec Trencadis
Isabelle SORENTE avec L’enfant et l’oiseau
Gilda PIERSANTI avec Les somnambules
Vaitiere ROJAS MANRIQUE avec Tu parles comme la nuit
Wendy DELORME avec Viendra le temps du feu
Aude MERMILLOD avec Il fallait que je vous le dise
Jean-Michel RIOU avec Les mouches bleues
Olivier SEBBAN avec Cendres blanches
Sandrine ROUDEIX avec Ce qu’il faut d’air
Bénédicte SOYMIER avec Le Mal-épris de
Nolwenn LE BLEVENNEC avec La trajectoire de l’aigle
Charles AUBERT avec Vert Samba
Alexia STRESI avec Batailles
Charles ROUX avec Les monstres
Hugo Lindenberg avec Un jour ce sera vide
Madeline ROTH avec Avant le jour de
Marcia BURNIER avec Les orageuses
Dominique SYLVAIN avec Mousson froide
Gilles PARIS avec Certains coeurs lâchent pour trois fois rien
Avant elle de Johanna KRAWCZYK
Marie BARDET avec Babylift
Carine JOAQUIM avec Nos corps étrangers
Dima ABDALLAH avec Mauvaises herbes
Lucie PAYE avec Les coeurs inquiets
Sosa VILLADA avec Les vilaines
Olivier NOREK avec Impact
Martin DUMONT avec Tant qu’il reste des îles
Ruriko KISHIDA avec Requiem à huis clos
Raphaël ALIX avec Le premier homme du monde
Véronique GALLO avec Pour quand tu seras grande

 

#bookstagram #enattendantnoel #retrospective #onrecapitule

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