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Articles avec #citationdujeudi catégorie

2023-04-27T06:00:00+02:00

Les Bourgeois de Calais de Michel BERNARD

Publié par Tlivres
Sur l'image, un cadre doré et puis cette citation : Elle posa sur lui un regard bleu marine avant de le reporter sur l’objet que manipulaient ses doigts graissés par l’argile mouillée. Concentrée sur la tâche, sa pensée appliquait la même force que ses mains sur la matière. Ses lèvres serrées barraient d’un trait dur, étrangement sensuel le bas de son visage.

Sur l'image, un cadre doré et puis cette citation : Elle posa sur lui un regard bleu marine avant de le reporter sur l’objet que manipulaient ses doigts graissés par l’argile mouillée. Concentrée sur la tâche, sa pensée appliquait la même force que ses mains sur la matière. Ses lèvres serrées barraient d’un trait dur, étrangement sensuel le bas de son visage.

Ma #citationdujeudi est extraite de mon dernier coup de coeur, "Les Bourgeois de Calais" de Michel BERNARD.

Cette citation évoque tout en beauté la présence de Camille CLAUDEL dans l'atelier parisien du sculpteur.

À l’âge de 13 ans, Auguste RODIN se souvient de la découverte en famille de la statue du Maréchal Ney, la création du père RUDE inaugurée en 1853. L’homme qu’il est devenu travaille la glaise et fabrique des plâtres que le bronze immortalisera. « L’Âge d’Airain », réalisé il y a une dizaine d’année quand il habitait encore Bruxelles, sera prochainement installé dans le Jardin du Luxembourg. Rodin a 44 ans quand Omer DEWAVRIN, Maire de Calais, pousse la porte de l’atelier parisien de la rue de l’Université. RODIN en bénéficie depuis 4 ans pour réaliser « La Porte de l’Enfer » destinée au Musée national des arts décoratifs. L’élu lui passe une commande au nom de la municipalité, celle de réaliser une oeuvre pour honorer la mémoire d’Eustache DE SAINT-PIERRE, l’un des six Bourgeois de Calais portés volontaires pour remettre, pieds nus, cheveux découverts et la corde au cou, la clé de la cité vaincue au roi d’Angleterre, Edouard III. 

Comme j'ai aimé ce roman pour la médiation qu'il propose d'une oeuvre en particulier.

Mais plus que ça, le roman relate une page de notre Histoire, il y décrit les rues et activités de la capitale, de quoi vous émerveiller de ce que l'époque révèle de créatif.

Ce roman, c'est un bijou... à offrir sans modération.

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2023-04-20T05:56:19+02:00

Petit traité du racisme américain de Dany LAFERRIERE

Publié par Tlivres
Petit traité du racisme américain de Dany LAFERRIERE

Dany LAFERRIERE est venu à Angers en février dans le cadre des Entretiens littéraires de la Collégiale Saint-Martin.

 

 

J'ai eu l'immense chance d'écouter l'Académicien et l'honneur d'échanger quelques mots avec lui au moment de la dédicace de son "Petit traité du racisme en Amérique" publié chez Grasset.

 

L’écrivain choisit un registre littéraire hybride pour dénoncer les violences faites aux Noirs aux Etats-Unis.

 

Dany LAFERRIERE traite d'un sujet grave, l'atteinte portée à des hommes et des femmes, à la vie à la mort.

 

Le livre est composé d'un florilège de textes pouvant aller de quelques lignes à quelques pages dans lesquels l'écrivain égrène des faits, des émotions, des sentiments, il nous fait vibrer, quoi !

 

Dany LAFERRIERE use d’une arme redoutable : l’humour. J’aime tout particulièrement ce clin d’oeil à Miles DAVIS.

 

Ce livre fait partie de ces essentiels, ces repères qui nous rappellent, s'il en était nécessaire, que nous faisons tous partie de  l'Humanité. 

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2023-03-23T07:00:00+01:00

Les Mangeurs de nuit de Marie CHARREL

Publié par Tlivres
Les Mangeurs de nuit de Marie CHARREL

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec ma #citationdujeudi extraite du dernier roman de Marie CHARREL "Les Mangeurs de nuit" aux éditions de l'Observatoire, sorti après Les Danseurs de l'aube", deux coups de coeur.

S'il s'agit d'honorer la plume d'une écrivaine qui me fascine, il s'agit aussi aujourd'hui d'assurer la mémoire d'une migration de femmes, japonaises, instrumentalisée avec des mariages arrangés, à destination du Canada.

Nous partons pour le Canada revisiter son Histoire à travers des personnages aussi attachants que mystérieux. Il y a Hannah, une femme qui vit recluse depuis une dizaine d'année dans une maison en haute montagne. Elle porte en elle les traces de sa famille meurtrie par un courant migratoire croyant en l'eldorado mais qui, en posant le pied en terre américaine, révéla à Aika Tamura la grossière erreur de croire en un mariage arrangé. Elle fit partie en 1926 de ces "picture bride", des japonaises qui, en l'absence d'avenir dans leur pays, consentirent à une union sur photographies avec un étranger. Aika n'avait que 17 ans, lui, Kuma, 45. Et puis, il y a Jack, un creekwalker, l'un des 150 hommes recrutés pour veiller sur les cours d'eau et compter les saumons de la Colombie-Britannique. Il passe sa vie avec ses deux chiens. Hannah et Jack ont tous deux été bercés par des contes pour enfants. La réalité s'est chargée de leur faire vivre un tout autre destin. 

A l'ouest du Canada, donc, il y a eu l'installation de Japonais, des hommes, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Ils se lancent dans la pêche. Et puis, en 1907, éclatent des émeutes à leur encontre. Les Japonais perdent leurs licences professionnelles, ce n'est que le début de la déchéance de leurs droits de citoyens. C'est pourtant là que des femmes les rejoignent, notamment les "picture bride". Tous sont promis à une vie dans des camps. Ils vont devoir SURvivre.

Je ne connaissais pas les "picture bride", ces femmes bernées par des photographies d'hommes séduisants qui leur promettaient monts et merveilles. Dans la pauvreté, vulnérables, elles réalisaient leur voyage financé par les dernières économies de leurs familles vers un soi-disant eldorado. C'est un tout autre destin qui les attendait. 

Je loue Marie CHARREL pour cette révélation, elle contribue à la mémoire de ces hommes et ces femmes qui ont passé une partie de leur vie dans des camps.

Je vous conseille chaleureusement ce roman historique de Marie CHARREL. Il est foisonnant et servi par une plume prodigieuse. Si vous ne la connaissez pas encore, c'est peut-être le moment de la découvrir !

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2023-03-16T08:20:58+01:00

La carte postale de Anne BEREST

Publié par Tlivres
La carte postale de Anne BEREST

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec ma #citationdujeudi extraite d'un roman coup de coeur, un roman dont je me souviens comme à la première heure, je parle de "La carte postale" d'Anne BEREST chez Grasset et désormais disponible en poche chez Le livre de poche.

Anne BEREST est une écrivaine brillante.

Je vous dis quelques mots de ce roman.

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
"La carte postale", c'est une enquête menée par Anne BEREST, elle-même, écrivaine, réalisatrice. De bout en bout, j’ai été captivée par la recomposition du puzzle familial. Ce roman est empreint d’un mystère jamais résolu.
 
Ce que j'aime avec la citation choisie, c'est la référence au personnage de Myriam. La femme est éprise de liberté et fascinée par l'art, le chemin tout tracé vers l'homme qu'elle épousera le 15 novembre 1941. Il s'agit de Vicente PICABIA, le fils de Francis PICABIA, l'artiste de l'avant-garde.
 
Et puis, le choix des mots dans la langue anglaise donne une dimension éminemment poétique. Il met aussi le doigt sur ce qui relève du vivant et traduit à lui, seul, l'élan d'espoir qui souffle sur une famille exposée aux pires tragédies. 
 
"La carte postale" d'Anne BEREST navigue entre deux registres littéraires, celui du récit de vie et celui du roman. L'écrivaine nous offre un grand moment de littérature, une lecture empreinte d'humanité servie par une plume absolument fascinante. J’ai vibré, j’ai frissonné, j'ai encaissé, j’ai chuté aussi, mais j'ai aimé, passionnément !

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2023-03-09T07:00:00+01:00

Quand tu écouteras cette chanson de Lola LAFON

Publié par Tlivres
Quand tu écouteras cette chanson de Lola LAFON

Je poursuis la déclinaison de l'opération #marsaufeminin. 

Impossible de passer à côté d'une écrivaine dont la plume est d'une incroyable puissance, elle me fait vibrer. Je veux parler de Lola LAFON.

J'ai récemment lu "Quand tu écouteras cette chanson".

Ce titre est publié aux éditions Stock dans la collection Ma nuit au musée, une idée de génie cette collection.

Le concept est (relativement) simple, encore fallait-il y penser ! Un.e écrivain.e passe une nuit dans un musée et nous en livre un récit.

Si Jakuta ALIKAVAZOVIC avait choisi la salle des Cariatides du Musée du Louvre pour s'émerveiller, la nuit venue, de l'ombre de la Vénus de Milo, Lola LAFON a choisi, elle, un lieu sur lequel la Shoah a marqué son empreinte comme le tatouage sur le bras gauche des hommes et des femmes, juifs, dans les camps de concentration.

Elle a choisi l'Annexe du Musée Anne FRANK, le lieu où la famille FRANK a vécu clandestinement pendant 25 mois, 40 mètres carré pour 760 jours de survie, à l'abri des regards et des oreilles du peuple hollandais, lui, qui, en 1940, capitule et s'astreint à appliquer les mesures anti-juives. Otto et son épouse Edith, Margot et Anne leur deux filles, hébergeront quatre autres des leurs jusqu'au 4 août 1944, ce jour où la Gestapo accède au troisième étage de l'immeuble de bureaux d'Opekta.

A travers ce récit, Lola LAFON s'attache à restituer l'authenticité de la prose de la jeune adolescente pour en assurer la postérité.

Lola LAFON excelle dans les liens tissés entre les destins brisés des deux jeunes femmes, le sien et celui d'Anne FRANK, toutes deux intimement liées par leur judéité. 

J'ai été touchée en plein coeur par ce texte qui navigue entre les registres de la littérature, l'histoire romancée d'une page de la vie d'une adolescente devenue célèbre malgré elle, le récit de vie personnel de l'écrivaine, la médiation culturelle d'un des lieux les plus visités des Pays-Bas. Vous pouvez en découvrir les premières lignes.

La plume est profondément émouvante. Elle vous serre le coeur du mal qui ronge les générations, de l'ignominie humaine qui fait front. Quant à dire plus jamais ça, la chute est foudroyante.

S'il n'était qu'un brin d'espoir, retenons que l’appartement des Frank de Merwedeplein soit devenu un lieu de résidence d'écrivains persécutés, un lieu de création, un lieu de vie, quoi !

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