Après :
"Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON
"Les maisons vides" de Laurine THIZY,
"Furies" de Julie RIOCCO,
"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,
"Les envolés" d'Etienne KERN,
"Blizzard" de Marie VINGTRAS,
place à "Saint Jacques", le second roman de Bénédicte BELPOIS aux éditions Gallimard.
Je pourrais dire que la maison a pris la parole en premier, qu’elle m’a raconté, ce matin-là, sa solitude insupportable, ses petits maux et ses grandes douleurs. Je l’ai écoutée gémir, subjuguée, interdite. P. 29
Bénédicte BELPOIS nous immerge dans une famille fracassée dès l’adolescence des filles. Il y a cette prédisposition à se voir confrontée aux blessures, à la douleur, à l’absence, un peu comme si la malédiction se transmettait de génération en génération, comme si les mères n’avaient que ce modeste baluchon à offrir à leurs filles. Le propos est foudroyant. Il y est question de sexualité, de maternité, de déni, d’abandon… mais aussi de fraternité, d’amour. Il y est évoqué la condition de femme, sa place aux côtés, avec et pour l’homme, l’être décliné au masculin.
Ce sont les hommes qui nous font femmes Paloma. Nous avons besoin d’amour pour croître, pour nous sentir merveilleuses, pour exister. P. 105
Ce n’était plus la grande conversation de la nuit, celle qu’elle s’autorise quand les hommes dorment, c’était le murmure sibyllin du matin, fait de mille chuchotements : feuilles qui frémissent, becs qui chantent, herbes qui dansent. P. 127
En silence c’était celui des gens de la terre où l’on sent mieux qu’on ne parle. P. 115
La plume est belle, les messages denses et puissants. J’ai aimé la force des sentiments qui porte des personnages à la vie complexe. C’est un beau plaidoyer en faveur de l’acceptation de l’autre, de ses différences comme autant de richesses à découvrir.
Je ne peux décemment pas vous laisser sans quelques notes de musiques, choisies par l'autrice s'il vous plaît...
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