Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

2022-04-23T06:00:00+02:00

Saint Jacques de Bénédicte BELPOIS

Publié par Tlivres
Saint Jacques de Bénédicte BELPOIS
Le bal des 68 Premières fois se poursuit.

Après :

 "Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON

"Les maisons vides" de Laurine THIZY,

"Furies" de Julie RIOCCO,

"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,

"Les envolés" d'Etienne KERN,

"Blizzard" de Marie VINGTRAS,

place à "Saint Jacques", le second roman de Bénédicte BELPOIS aux éditions Gallimard.

Tout commence avec cet appel téléphonique. Françoise, la sœur cadette, ne pouvait être que porteuse d’une mauvaise nouvelle. « Maman est morte ». Il y a eu les funérailles et puis le passage chez le notaire. Là, un testament avec les dernières volontés, la répartition des biens. Françoise gardera l’appartement de Sète dans lequel elle vivait avec sa mère, Paloma, elle, aura la maison des Cévennes de Camille où elle pourra lire un cahier laissé à son attention.
 
Quel plaisir de retrouver la plume de Bénédicte BELPOIS découverte avec les 68 Premières fois il y a quelques années.
 
Le roman entretient le mystère tout au long de l’histoire. Cette maison de montagne regorge de secrets si bien gardés. Une nouvelle fois, j’ai été marquée par le souvenir des murs


Je pourrais dire que la maison a pris la parole en premier, qu’elle m’a raconté, ce matin-là, sa solitude insupportable, ses petits maux et ses grandes douleurs. Je l’ai écoutée gémir, subjuguée, interdite. P. 29

Bénédicte BELPOIS nous immerge dans une famille fracassée dès l’adolescence des filles. Il y a cette prédisposition à se voir confrontée aux blessures, à la douleur, à l’absence, un peu comme si la malédiction se transmettait de génération en génération, comme si les mères n’avaient que ce modeste baluchon à offrir à leurs filles. Le propos est foudroyant. Il y est question de sexualité, de maternité, de déni, d’abandon… mais aussi de fraternité, d’amour. Il y est évoqué la condition de femme, sa place aux côtés, avec et pour l’homme, l’être décliné au masculin.


Ce sont les hommes qui nous font femmes Paloma. Nous avons besoin d’amour pour croître, pour nous sentir merveilleuses, pour exister. P. 105

Il y a les interactions entretenues, l’équilibre et l’évolution des règles du jeu dans une société en mutation.
 
Ce roman c’est aussi une ode à la montagne, la beauté de la nature, sa capacité à reconstruire celles et ceux qui ont eu à vivre des tragédies. Il y a des descriptions sublimes du lever du soleil dans les Cévennes.


Ce n’était plus la grande conversation de la nuit, celle qu’elle s’autorise quand les hommes dorment, c’était le murmure sibyllin du matin, fait de mille chuchotements : feuilles qui frémissent, becs qui chantent, herbes qui dansent. P. 127

Il y a bien sûr les rats des villes et les rats des champs. Dans une prose parfaitement orchestrée, le roman présente une alternative à la vie à la mode citadine. Il y est question de la vraie vie, non pas que l’autre soit fausse, mais il s’agit d’une vie empreinte d’authenticité, une vie faite de tous ces petits gestes solidaires et bienveillants, de l'altruisme à l'état pur.


En silence c’était celui des gens de la terre où l’on sent mieux qu’on ne parle. P. 115

La plume est belle, les messages denses et puissants. J’ai aimé la force des sentiments qui porte des personnages à la vie complexe. C’est un beau plaidoyer en faveur de l’acceptation de l’autre, de ses différences comme autant de richesses à découvrir.

Je ne peux décemment pas vous laisser sans quelques notes de musiques, choisies par l'autrice s'il vous plaît...

http://tlivrestarts.over-blog.com/2022/04/cucurrucucu-paloma-de-caetano-veloso.html

http://tlivrestarts.over-blog.com/2022/04/cucurrucucu-paloma-de-caetano-veloso.html

Voir les commentaires

commentaires

Girl Gift Template by Ipietoon Blogger Template | Gift Idea - Hébergé par Overblog