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2020-12-04T12:40:00+01:00

Ces rêves qu'on piétine de Sébastien SPITZER

Publié par Tlivres
Ces rêves qu'on piétine de Sébastien SPITZER

Pour le 4ème jour de l'opération "Noël en poche", je vous propose de revenir sur le tout premier roman de Sébastien SPITZER, publié initialement aux éditions de l'Observatoire, et que vous pouvez trouver chez Le Livre de Poche.

Le roman "Ces rêves qu'on piétine" fut pour moi la révélation d'une très belle plume, l'occasion d'un petit clin d'oeil à l'équipe des 68 Premières fois !

Nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale. Ils y a ceux qui ont survécu à l'indicible. Fela était la pute des soldats allemands, Ava, sa fille, est une bâtarde. Elle est née dans le camp de concentration de Silésie. Elles occupaient le block 24-A. A la libération, elles deviennent les pestiférées. Elles fuient, elles marchent, elles errent sans but. Sur leur chemin, elles croisent d'autres rescapés, chacun a son histoire. La petite Ava est porteuse de cette mémoire, le rouleau de cuir qui ne la quitte jamais préserve des souvenirs griffonnés sur des bouts de papier de fortune. Et puis, il y a cette femme qui a gravi toutes les marches de l'ascension sociale allemande pour atteindre la plus haute. Elle est mère de 6 enfants. Après avoir connu le pouvoir, elle est exposée à l'abîme. Ces jours sont comptés. Magda Konzerthaus est la femme de Joseph Goebbels. Dans sa vie, elle a renié son passé, sa famille aussi. Son père "adoptif", Richard Friedländer, juif, déporté, mourra en 1939 au camp de concentration de Buchenwald malgré tous les appels lancés comme des bouteilles à la mer.

 

Ce roman est singulier parce qu'il aborde la fin de la seconde guerre mondiale, la période de la libération, celle du passage de pouvoir d'un camp à un autre, celle de la perte des repères, le château de carte s'est écroulé, une nouvelle page de l'Histoire est à écrire.

C'est à ce moment-là que ceux qui étaient protégés par leur statut social se retrouvent au bord du gouffre, à l'image de Magda Goebbels. Cette femme, elle a tout sacrifié pour côtoyer les grands de son pays, elle y a même sacrifié son père. Sébastien SPITZER a puisé le sujet de son roman dans la découverte d'archives publiées en 2016.

C'est à ce moment-là aussi que ceux qui étaient les cibles du pouvoir retrouvent la voie de la liberté après avoir été déportés dans des camps de la mort. 

Ce roman est un hommage au travail artistique réalisé par Lee MILLER, une photographe américaine. A partir de 1942, elle devient correspondante de guerre pour Vogue. A la libération, elle est sur le terrain aux côtés des soldats américains, elle est l'une des premières à réaliser des photographies de la libération du camp de Dachau notamment. Les clichés sont d'une telle violence qu'elle aura, à l'époque, à attester de leur fiabilité. Ceux reçus de Robert CAPA viendront confirmer leur sincérité. Sébastien SPITZER écrit de  très belles pages sur cette femme hors du commun qui a concouru à leur mémoire. 

Prodigieux !

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