Les heures et les jours ne se comptent plus. Quand j'ai été internée, je ne faisais que regarder ma montre. L'obsession du temps, allez, plus vite. P. 68
Et puis du silence, qui occupe une place prépondérante alors que, paradoxalement, les êtres vivent en collectivité. Il y est appréhendé dans différentes dimensions qui ne manquent pas de nous inviter à méditer !
Le silence rapproche quand on le comprend. P. 10
Le silence embarrasse, il cache la tempête. P. 14
Le silence angoisse, le son des voix rassure. P. 181
Je sens l'odeur de chewing-gum à la chlorophylle, la même depuis dix-sept ans. Il y a des odeurs comme ça qui vous suivent toute votre vie. P. 149
Mais le plus important semble bien reposer sur la reconnaissance, celle que procure les autres et qui donne un sens à votre vie.
Quand tu n'existes pas aux yeux des autres, tu finis par ne plus exister. P. 181
Le sujet est profondément triste et une nouvelle fois, j'ai été très émue devant le chemin de croix de ces êtres marqués par des histoires familiales ou affectés par la maladie. C'est un portrait terriblement déchirant qui est brossé de notre société, d'une génération de notre société, celle qui dit-on a toute la vie devant elle. Ironie du sort ! Qu'avons-nous fait, ou pas, pour en arriver à ce tel état de tristesse, de détresse humaine ?
Et puis parfois, il y a des raisons, connues ou non. Traumatismes, hérédité, maladie... Le magasin des peines est rempli. Il n'y a qu'à choisir. P. 190
Quand la source des maux peut être diagnostiquée, quand la cause des troubles peut être identifiée, les professionnels, l'environnement familial, amical... les patients eux-mêmes peuvent commencer à soigner pour nourrir une reconstruction, mais quand les raisons sont inconnues...
Pourquoi vouloir toujours chercher une raison à la tristesse. Justement, ce qui est triste, vraiment triste avec elle, c'est quand elle ne vient de nulle part. P. 278
C'est dans les grandes villes que la solitude est la plus importante. Une solitude meurtrière. P. 181
Adossée contre la porte, je ressors le livre. Je caresse sa couverture, et sens son odeur. Le parfum d'une vie, de ses années. Tu sens le temps, mon ami. Les livres détiennent le secret de l'éternité. A bout de souffle, vers une nouvelle vie : tu avances. Les pages se tournent. Tu ne dors jamais. Les mots ne dorment pas. Leurs sens te gardent en éveil, tu accomplis ton devoir. Stoïques, uniques, multiples. Les mots restent, seuls les maux changent. P. 94
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