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2023-03-19T07:00:00+01:00

Drumming de Anne Teresa DE KEERSMAEKER

Publié par Tlivres
Drumming de Anne Teresa DE KEERSMAEKER

Anne Teresa DE KEERSMAEKER était invitée par le CNDC dans le cadre du Festival Conversations pour son spectacle « Drumming » donné au Théâtre Le Quai d’Angers.

Parlons du spectacle, de la danse contemporaine donc.

Tout commence avec un solo, une femme en robe blanche, une veste légère, fluide, blanche aussi, teintée d’orange. Elle se fond parfaitement dans le décor mais c'est sans compter sur l’énergie du mouvement, une première performance qui en appelle progressivement d’autres. Des danseurs la rejoignent, un à un, deux à deux, jusqu’à se retrouver une douzaine.

Outre la beauté des gestes, j’ai été frappée par la mise en scène épurée et le rythme trépidant.

Mais plus que tout, c’est le jeu des couleurs, un spectacle en monochrome. Il y a du noir et du blanc, du tout blanc, du tout noir, dans les vêtements mais sur les peaux aussi.

En écrivant ces quelques lignes, il me vient cette idée que Dany LAFERRIERE pourrait aimer ce spectacle, cette mixité des hommes et des femmes, des Blancs et des Noirs, à se côtoyer, à s'animer, à faire corps comme nous aimerions que l'Humanité puisse le faire.

Petite parenthèse, je reviens au spectacle.

L’ensemble est judicieusement composé et vitaminé par quelques touches d’orange, en harmonie avec le décor : un sol, orange, avec quelques rouleaux installés sur les côtés, au fond, un très grand mur, blanc. Il y a du peps.

Et puis, il y a la musique, les percussions de Steve REICH qui viennent rythmer les allées et venues des danseurs, des sons répétés à l’infini pour accompagner les lignes droites, obliques et arrondies, tracées par les corps. 

Loin des canons de la danse classique, à l’opposé des cheveux tirés à quatre épingles dans des chignons serrés des femmes, là les chevelures volent au vent, libérées. Elles renforcent la puissance du mouvement. 
Ce spectacle est audacieux et parfaitement réussi, il est d’une grande beauté. C’est le fruit du travail de Anne Teresa DE KEERSMAEKER, chorégraphe belge, et sa compagnie, Rosas.

Il m'a beaucoup fait penser au film "En corps" de Cédric KLAPISCH et Santiago AMIGORENA.

Je crois que j'aime profondément le genre. Je ne pourrais sans doute pas l'expliquer avec des mots mais il me fait vibrer.

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2023-03-18T09:40:04+01:00

L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle AUPY

Publié par Tlivres
L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle AUPY

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec une écrivaine dont le premier roman m'a totalement subjuguée, une découverte réalisée avec les 68 Premières fois, l'occasion d'un petit clin d'oeil à toute l'équipe.

Isabelle AUPY nous livre une fable tout à fait éclairante sur notre monde moderne avec "L'homme qui n'aimait plus les chats" publié chez Les éditions du _Panseur et désormais disponible en poche chez Folio.

Fermez les yeux et laissez vous porter par la première phrase : "Imagine une île avec des chats."

Je vous envoie une lettre d'une terre étrangère, insulaire, un brin onirique, où les hommes vivraient avec des chats, ces animaux de compagnie qui peuvent décider librement de côtoyer l'homo sapiens ou de s'en défaire. Ils n'ont rien à voir avec les chiens, ça non, les chiens, eux, sont tenus en laisse par leurs maîtres. Ils ont besoin qu'on leur serve le repas, qu'on les sorte pour leurs besoins. Les chats peuvent être indépendants, ils se satisfont de ce qu'ils débusquent dans la nature, ils chassent, eux ! Chiens et chats ne font d'ailleurs pas bon ménage, et ce n'est pas d'aujourd'hui, le proverbe date du XVIème siècle et n'a pas pris une ride. Alors, quand les chats disparaissent mystérieusement de cette île chimérique et que l'administration décide de leur offrir des chiens en remplacement, chiens qu'il conviendrait d'appeler chats, il y a ceux qui acceptent et d'autres pas. La morale de cette histoire...

Isabelle AUPY, à travers un propos métaphorique dans lequel elle réserve une place de choix aux animaux, vous l'aurez compris, nous renvoie en miroir ce sur quoi repose notre société aujourd'hui.

Si la dictature par la force tend à disparaître, celle de l'incitation, beaucoup plus insidieuse, tend à se développer de façon sournoise et préoccupante.

Isabelle AUPY, à travers le personnage du gardien de phare, nous permet de toucher du doigt les bienfaits de la lecture, cette activité intellectuelle qui nous permet d'endosser le costume d'un Autre et, le temps d'un livre, de porter sur la société un regard différent. 

Par la voie de ce petit traité philosophique, l'écrivaine dénonce les nouveaux modes d'oppression, à chacun de réfléchir à son mode de vie et à ce qui peut nous abrutir, nous couper de nos proches quand des relations avec de soi-disant amis nous accaparent, nous abêtissent. J'ai adoré me laisser prendre au jeu de l'écrivaine, me surprendre à sourire devant certaines situations mais attention, le texte est plus grave qu'il n'en paraît, vous allez rire jaune, en fait !

Dans une plume qui parfois relève d'une construction enfantine, Isabelle AUPY grossit encore le trait, vous pourriez bien finir par pleurer !

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2023-03-18T09:10:57+01:00

Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

Publié par Tlivres
Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

Comme vous le savez, je ne lis plus les quatrièmes de couverture. Remarquez, avec ce roman, je ne prenais pas de grands risques, je connaissais la plume de Sophie CHAUVEAU, je crois que je peux tous les aimer ses livres. Quant à Sonia DELAUNAY, je voue une admiration à ses toiles de longue date. Ce duo de choc ne pouvait que me séduire.

J'ai choisi aujourd'hui de vous livrer les premières lignes du roman : "Sonia DELAUNAY, La vie magnifique" de Sophie CHAUVEAU aux éditions Taillandier, l'occasion une nouvelle fois de décliner #marsaufeminin.

Ces premières lignes, c'est une manière de prendre pied dans le contexte historique et de vous familiariser avec l'écriture de Sophie CHAUVEAU, descriptive, romancée.

Vous pourriez bien perdre pied, toutefois, dans les pages suivantes. Très vite, le contexte évolue, la petite Sonia sera adaptée par son oncle, avocat, dont l'épouse est stérile. Elle va passer d'un milieu de pauvreté au luxe, à la culture, de quoi vous faire perdre la tête, aussi. La fillette va adopter de nouveaux codes de la société et bientôt nourrir des ambitions plus grandes, au-delà même des frontières de l'Ukraine. Je ne vous en dis pas plus, juste que ce roman est prodigieux.

Vous allez suivre l'itinéraire d'une artiste en herbe, une femme à la créativité débordante que rien ne pourrait arrêter, ou presque. Sa vie est aussi jubilatoire que le tout Paris des années 1930, les ateliers d'artistes de l'avant-garde, le Bal Bullier, les sphères d'intellectuels qui refont le monde, tout est permis. 

Ce roman, c'est Alexandra KOSZELYK qui m'a mise sur la voie avec "L'Archiviste" publié Aux Forges de Vulcain. Elle concourt à la postérité de la culture ukrainienne, aujourd'hui menacée. Sonia DELAUNAY fait partie de ces artistes expatriés, de ceux qui dans leur création n'ont cessé de se nourrir de leurs origines.

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2023-03-17T21:54:33+01:00

Petit traité du racisme en Amérique de Dany LAFERRIERE

Publié par Tlivres
Petit traité du racisme en Amérique de Dany LAFERRIERE

Ma #Vendredilecture, je la dois à l'équipe de Vleel qui a eu la très belle idée de lancer son #challengedelhiver.

J'avoue avoir un peu cherché un auteur québécois, et en fait, il est venu à moi, enfin pas seulement à moi... Dany LAFERRIERE est venu à Angers dans le cadre des Entretiens littéraires de la Collégiale Saint-Martin il y a quelques semaines. J'ai eu l'immense chance d'écouter l'Académicien et l'honneur d'échanger quelques mots avec lui au moment de la dédicace de son "Petit traité du racisme en Amérique" publié chez Grasset.

A bien y réfléchir, les deux auteurs rencontrés ce jour-là ont un point commun, leur lutte contre la banalisation de faits de violence. L'un titre son roman "Ceci n'est pas un fait divers" pour aborder un féminicide, vous avez reconnu Philippe BESSON bien sûr, l'autre choisit un registre hybride pour dénoncer les violences faites aux Noirs aux Etats-Unis.

Dany LAFERRIERE traite d'un sujet grave, l'atteinte portée à des hommes et des femmes, à la vie à la mort.

Le livre est composé d'un florilège de textes pouvant aller de quelques lignes à quelques pages dans lesquels l'écrivain égrène des faits, des émotions, des sentiments, il nous fait vibrer, quoi !

J'aime tout particulièrement celui qui évoque "L'honneur"


On ne saura jamais ce qui se passe
dans le coeur de la mère
d'un adolescent noir
tué par un policier blanc
qui a voulu faire croire qu'il s'agissait
d'un dangereux criminel
qui l'avait menacé.
Ce n'est pas assez d'avoir pris sa vie
il voulait aussi son honneur. P. 53

Il est question d'honneur encore quand Dany LAFERRIERE dresse le portrait d'hommes et de femmes, noirs, brillants, il leur rend hommage avec toute la noblesse dont sa plume est capable.

J'aime tout particulièrement le passage sur Miles DAVIS...


Il est vexé que des imbéciles, simplement parce qu'ils sont blancs, osent le regarder de haut. [...] Il prend sa revanche dans la musique en planant si haut qu'ils ne peuvent l'atteindre. P. 148

Il y a James VAN DER ZEE aussi, grand photographe américain, et puis, Harriet BEECHER STOWE, pour ne citer qu'eux.

Ce livre, vous pourrez le laisser sur votre table de salon.

Vous pourrez vous en saisir quand vous aurez quelques minutes, il vous donnera à méditer des heures.

Votre famille, vos amis, pourront l'ouvrir, s'en nourrir, il est à partager sans modération pour qu'un jour nous puissions dire : plus jamais ça ! Il fait partie de ces essentiels, ces repères qui nous rappellent, s'il en était nécessaire, que nous faisons tous partie de  l'Humanité. 

Petit traité du racisme en Amérique de Dany LAFERRIERE

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2023-03-16T08:20:58+01:00

La carte postale de Anne BEREST

Publié par Tlivres
La carte postale de Anne BEREST

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec ma #citationdujeudi extraite d'un roman coup de coeur, un roman dont je me souviens comme à la première heure, je parle de "La carte postale" d'Anne BEREST chez Grasset et désormais disponible en poche chez Le livre de poche.

Anne BEREST est une écrivaine brillante.

Je vous dis quelques mots de ce roman.

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
"La carte postale", c'est une enquête menée par Anne BEREST, elle-même, écrivaine, réalisatrice. De bout en bout, j’ai été captivée par la recomposition du puzzle familial. Ce roman est empreint d’un mystère jamais résolu.
 
Ce que j'aime avec la citation choisie, c'est la référence au personnage de Myriam. La femme est éprise de liberté et fascinée par l'art, le chemin tout tracé vers l'homme qu'elle épousera le 15 novembre 1941. Il s'agit de Vicente PICABIA, le fils de Francis PICABIA, l'artiste de l'avant-garde.
 
Et puis, le choix des mots dans la langue anglaise donne une dimension éminemment poétique. Il met aussi le doigt sur ce qui relève du vivant et traduit à lui, seul, l'élan d'espoir qui souffle sur une famille exposée aux pires tragédies. 
 
"La carte postale" d'Anne BEREST navigue entre deux registres littéraires, celui du récit de vie et celui du roman. L'écrivaine nous offre un grand moment de littérature, une lecture empreinte d'humanité servie par une plume absolument fascinante. J’ai vibré, j’ai frissonné, j'ai encaissé, j’ai chuté aussi, mais j'ai aimé, passionnément !

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2023-03-15T17:45:00+01:00

Amalia de Aude PICAULT

Publié par Tlivres
Amalia de Aude PICAULT

Ma #mercrediBD publiée aux éditions Dargaud décline #marsaufeminin, d’abord parce qu’elle est la création d’une femme, Aude PICAULT, mais aussi parce qu’elle met en scène une femme !

 

On y vient… Amalia fait partie de ces femmes qui donnent de leur personne, au travail, à la maison… Elle est SURsollicitée mais ne dit jamais non. Elle évolue dans une famille recomposée avec Nora, une belle-fille adolescente en rupture avec son père. Elle est aussi la mère d’une petite Lili à peine sortie des couches. C’est le chaos chaque fois qu’elle rentre chez elle. Et en plus, Madame voudrait s’inscrire dans la mutation environnementale et protéger la planète. Autant dire qu’elle va dans le mur !

 

Cette BD, c’est une manière de représenter ce que bon nombre de foyers vivent aujourd’hui. Il y a tout. Nul doute que les femmes, mères, s’identifieront très facilement à Amalia.

 

Ce que j’ai aimé aussi, c’est le rôle de Karim, l’homme de la maison. Loin du cliché de ceux qui se font servir, lui essaie de nourrir toutes les femmes du foyer et c’est loin d’une partie de plaisir.

 

J’ai beaucoup aimé aussi la représentation de l’adolescente, Nora, un brin lolita sur les bords qui trouve dans les réseaux sociaux le moyen de se mettre en scène au risque de décrocher de l’école.

 

Tout ce petit monde est en quête de sens et va se retrouver dans la perspective d’un départ en vacances. Et si une mise au vert les mettait tous d’accord ?

 

Cette BD, elle est fraîche, printanière, elle donne envie d’aller se ressourcer dans la nature, se rouler dans l’herbe, quitter ce brouhaha ambiant et ce rythme effréné que l’on s’oblige à suivre. C’est une bouffée d’air, une parenthèse avec la part belle à ce mouvement qui émerge, la désinfluence.

 

Le graphisme est un brin naïf.
 

Le propos pourrait être léger mais il ne l’est pas.

 

Je vous la conseille absolument.

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2023-03-14T07:00:00+01:00

Le Grand Saut de Thibault BERARD

Publié par Tlivres
Le Grand Saut de Thibault BERARD

Editions de L’Observatoire

 

Thibault BERARD, je l’ai découvert avec les 68 Premières fois avec son premier roman "Il est juste que les forts soient frappés", un titre qui bat tous les records en version hashtag. Cette autofiction m’a fait vivre un ascenseur émotionnel, un énorme coup de ❤️

 

Et puis il y a eu "Les enfants véritables", un nouveau coup de ❤️ pour un roman différent, toujours inspiré pour partie de sa vie personnelle mais dans un parfait équilibre avec des personnages créés de toutes pièces par un écrivain de talent.

 

Là, avec « Le Grand Saut », 3ème roman publié aux éditions de L’Observatoire que je remercie pour le joli cadeau, le romancier laisse libre cours à son imagination, c’est un bijou.

 

Léonard, un vieux monsieur tombe dans sa cuisine, il meurt. Son avatar vient le visiter et lui rappelle tous les moments de sa vie, les bons, les plus difficiles. Enfant, il a toujours voulu être poète. Après des études littéraires, il a rencontré Lize dont il est tombé fou amoureux. Et puis, il y a eu la vie de couple rongée par les contraintes quotidiennes. Dans une autre maison, se produit un autre drame. La petite Zoé vit actuellement avec son Papa. Sa Maman est hospitalisée, la fillette ne peut aller la voir. Mais pourquoi est-elle dans cet état insupportable ? Que lui est-il arrivé ? Puisque son père ne lui délivre aucun indice, Zoé va lancer elle-même son enquête. Elle pourrait bien découvrir un secret pas si bien gardé !

 

Quel plaisir de retrouver la plume de Thibault BERARD, ses mots sont d’une éblouissante tendresse, les phrases délicates et le propos fantaisiste. L’écrivain nous livre un nouveau roman intimiste construit autour de deux huis-clos et des destins qui pourraient finir par se croiser sous le jeu de l’écriture. 

 

Le titre m’a interpellée. J’ai ainsi cherché dans le dictionnaire la signification de l’expression « Faire le grand saut ».

 

Il y a le sens propre. Ça veut dire mourir. Mais ne craignez rien, avec Thibault BERARD, la mort prend une dimension d'un nouveau genre, un brin fantasque. Quelle formidable idée que cet avatar ! 

 

Et puis il y a le sens figuré ! « Faire le grand saut », ça veut dire aussi faire un changement important, réaliser quelque chose longtemps hésité. Je dois dire que j'ai aimé l’instant de rupture de ce roman, le moment où le vernis craquelle pour laisser place à l’authenticité de l’oeuvre. Impossible de vous en dire plus sans spolier l’histoire. Et je m’en voudrais de rompre avec l’ambiance mystérieuse entre rêves et réalité, chimères et raison, savamment nourrie par l’auteur.

 

Je voudrais juste vous dire que la petite Zoé m’a profondément émue et sa mère bouleversée.


En fait, elle a envie de faire exactement le contraire de s’aérer : elle veut s’enfouir comme une taupe dans les vieux souvenirs, en respirer la poussière douce et chaude à s’en brûler les poumons. Elle veut rentrer sous la terre de sa mère et s’y blottir. P. 73

 

Le sens figuré va bien aussi avec la démarche de Thibault BERARD, qui trouve dans l’imagination le loisir de se développer, tout en beauté.

 

Je voudrais aussi saluer la qualité de la première de couverture, un bon moyen d’illustrer #marsaufeminin. La photographie de Fabrice DURAND représente des garçons sur un plongeoir de bord de mer et une fille, en plein saut. Quelle plus belle invitation à se réaliser !

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2023-03-13T07:00:00+01:00

Le chant des villes d'Andrée CHEDID

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Le chant des villes d'Andrée CHEDID

Je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec un peu de poésie.

J'aime beaucoup la plume d'Andrée CHEDID. 

En ce début d'année, je vous ai présenté "D'un seul âge".

Là, place à un texte intitulé "Le chant des villes".

L'autrice y décrit son urbanité, son rapport à la ville éminemment sensoriel, il y a quelque chose de résolument vivant dans sa prose, sans oublier le rappel de sa double culture bien sûr.

De l'écrivaine, je vous conseille aussi un court roman, "Le message", une référence du Book club, une pépite.

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2023-03-13T07:00:00+01:00

The Butterflies par Hyuro

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The Butterflies par Hyuro

#marsaufeminin c'est l'occasion de mettre sous les projecteurs des femmes artistes qui s'impliquent en la faveur de causes nationales, voire mondiales.

Hyuro fait partie de celles-là.

C'est une street-artiste d'origine argentine. Elle est née en 1974 et malheureusement décédée très jeune, en 2020.

Elle a réussi à se faire une place dans le monde du muralisme et à orner de ses oeuvres de nombreux lieux sur la planète.

Cette chronique est une manière de faire connaître l'une de ses créations réalisée en 2015 à Ravenne en Italie dans le cadre de la Journée Mondiale pour la suppression des violences faites aux femmes. 

Habituée du genre, Hyuro représente des corps de femmes sans tête. Là, seules des robes semblent tenir droites. 

La fresque a été réalisée dans la rue des Soeurs Mirabal, qui honore quatre soeurs dominicaines impliquées dans la résistance au dictateur Rafael TRUJILLO et dont trois furent assassinées le 25 novembre 1960. Elles s'appelaient entre elles "Les papillons", d'où cette représentation en hauteur de ce qui semble être des papillons, le tout dans des nuances de gris.

Hyuro avait fait des violences faites aux femmes, l'émancipation des mères au foyer, les décès post-avortement... son cheval de bataille.

Toute son oeuvre reflète de son engagement. Qu'elle en soit aujourd'hui remerciée !

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2023-03-12T08:47:51+01:00

Folle d’Izïa HIGELIN

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Folle d’Izïa HIGELIN

Je poursuis ma déclinaison de #marsaufeminin  avec une #chansondudimanche tout à fait dans le ton.

 

Je vous propose aujourd’hui le titre « Folle » d’Izïa HIGELIN, extrait de l’album « La vitesse » sorti en 2022.


La jeune artiste a une voix magnifique et une énergie musicale puissante.

 

Elle oscille entre les genres et nous invite d’ailleurs à écouter l’ensemble de l’album qui constitue un véritable projet artistique.

 

Mais là, c’est « Folle » que j’aimerais vous voir écouter. C’est une invitation à aller au bout de soi, à repousser les limites.

 

Non, quand on s’affirme soi, on n’est pas « folle » !

 

Allez, maintenant, musique 🎶

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2023-03-11T09:05:59+01:00

Le cas singulier de Benjamin T. de Catherine ROLLAND

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Le cas singulier de Benjamin T. de Catherine ROLLAND

Je poursuis #marsaufeminin avec une femme tout à fait EXTRAordinaire découverte en 2018 avec un coup de ❤️

Pourquoi l’est-elle ?

D’abord, parce qu’elle écrit plus vite que son ombre et dans tous les registres de la littérature, pas un ne lui résiste. Elle le réussit, en plus, avec brio 🎩

Ensuite parce qu’elle navigue dans les différents mondes de l’édition. Ce roman, « Le cas singulier de Benjamin T. » a d’abord été publié par Les Escales, aujourd’hui en auto-édition.

Encore, parce qu’elle soigne (et dans le genre, elle a plus d’une corde à son arc 😉) ses livres jusque dans les moindres détails, là une première de couverture réalisée par Katia BONNEAU, illustratrice et autrice. Vous pourrez l’observer à la loupe, elle fourmille de clins d’oeil à l’histoire. Il faut dire que l’initiale était parfaitement réussie, la barre était haute.

Enfin, parce qu’elle est une femme généreuse,  brillante et formidable qui me fait vibrer par sa plume. 

Donc, un petit mot sur ce roman :

David revient pour la deuxième fois dans un petit village, il cherche une trace, une empreinte, le nom d'un homme. L'atmosphère est étouffante, il fait chaud mais ce n'est pas qu'une affaire de climat. David est obsédé par le sujet, il voudrait pouvoir s'en libérer. Et puis, il y a Benjamin, le narrateur. Sylvie l'a quitté après une dizaine d'années de mariage pour partir vivre le grand amour  avec son patron à lui. Il vit à Lyon dans un deux pièces. Son fils, Pierrick, devrait passer une semaine sur deux chez son père mais la relation est difficile et très vite, il décide de ne plus venir du tout. David n'est autre que son meilleur ami, tous les deux , ils forment un binôme d'ambulanciers. David soutient Benjamin, il est de toutes les attentions, le motive, le pousse à tenir debout même si les choses sont particulièrement difficiles en ce moment. Les crises d'épilepsie de son enfance ont repris dès l'annonce de la nouvelle de la séparation et ne cessent de s'accroître. Il faut dire que depuis cette date, Benjamin a perdu pied et trouvé refuge dans l'alcool. Un matin, David trouve son ami le visage tuméfié, il est tombé dans la nuit. Il va être de plus en plus difficile de cacher les vices de Benjamin d'autant qu'il semble, ces derniers temps, que Benjamin soit en prise à des hallucinations. Il est projeté dans une autre vie que la sienne, à moins que ça ne soit sa vie antérieure.

Le roman est foisonnant. Il y est question de la famille aujourd’hui, de santé mentale, d’une éventuelle vie après la mort, avec une référence à la grande Histoire. 

Bref, ce roman est une pépite ❤️

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2023-03-11T07:00:00+01:00

Artifices de Claire BEREST

Publié par Tlivres
Artifices de Claire BEREST

Je poursuis la déclinaison de l'opération #marsaufeminin.

Et puisque je ne lis plus les quatrièmes de couverture, je vous propose aujourd'hui #lespremiereslignes du dernier roman de Claire BEREST, "Artifices" chez Stock éditions, désormais disponible chez Le livre de poche.

Tout commence avec une scène de chaos, un bal du 14 juillet qui devient un bain de sang. Abel Bac voit ses nuits régulièrement perturbées par le même cauchemar. Quatre nuits par semaines, il donne libre cours à ses insomnies, se lève, s'habille et part déambuler dans les rues de Paris jusqu’à se perdre, jubile, et rentre. Abel Bac est flic, enfin, était. Il a été suspendu de ses fonctions il y a 8 jours. Il était lieutenant de police à la 1ère DPJ de Paris. Ses journées, il les passe seul, il s'occupe de ses quatre-vingt treize orchidées qu’il soigne avec une attention toute particulière. Et puis, comme personne ne le visite jamais... enfin, visitait, parce que la nuit dernière, la voisine du dessus, ivre morte, s'est trompée d'appartement. Cette intrusion dans son intimité le fait vaciller. Et puis, il y a ce journal, trouvé sur son paillasson, chaque jour, relatant la découverte d'un cheval blanc dans une bibliothèque de Beaubourg. Etrange, non ?

Dans le titre, "Artifices", il y a "Art". Une nouvelle fois, il est au coeur de l'histoire contée par Claire BEREST. Après le Centre Pompidou, d'autres établissements culturels verront en leur sein des mises en scènes pour le moins surprenantes. La partenaire d'Abel Bac, Camille, est chargée d'enquêter pour trouver qui se cache derrière ces performances artistiques. Au fil des rencontres du policier suspendu avec sa voisine, Elsa, étudiante en histoire de l'art, l'écrivaine nous éclaire sur l'acte de création artistique et la vie de l'oeuvre.

Et puis, il y  a des personnages construits avec une incroyable minutie. L'autrice imagine des êtres torturés par des drames familiaux, hantés par les fantômes des disparus, des êtres poussés à changer d'identité.

Dans une plume énergique et haletante, Claire BEREST dévoile des liens restés dans l'ombre et gardés secrets. 

L'écrivaine montre son talent dans un registre littéraire très codifié. Elle nous livre un véritable page-turner.

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2023-03-10T07:00:00+01:00

Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

Publié par Tlivres
Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

Je profite de l'opération #marsaufeminin pour mettre sous les projecteurs deux femmes, une artiste peintre et une écrivaine, donc place à "Sonia DELAUNAY, la vie magnifique" de Sophie CHAUVEAU aux éditions Taillandier, c'est ma #Vendredilecture.

Sonia DELAUNAY est née en Ukraine, à Odessa, une grande ville juive de la fin du XIXè. Son exil s'organise d'abord avec ses parents, Elia et Hanna STERN, à destination du Shetl de Gradizhsk. Devant la pauvreté de la famille de Sonia, l'oncle Henri, le frère d'Hanna, propose d'adopter l'un de leur trois enfants. Lui a les moyens financiers. Il est avocat. Il a un cabinet à Saint-Petersbourg. Son épouse est stérile. Il propose à sa soeur de la soulager d’une bouche à nourrir, ça sera Sonia. Alors qu'elle n'est encore qu'une toute petite fille, elle quitte sa famille pour être élevée par Anna, une femme émancipée dans un milieu bourgeois baigné de culture. Sonia a trois gouvernantes : une Allemande, une Anglaise, une Française, qui lui donnent une ouverture sur le monde. Max LIEBERMANN, peintre, lui offre sa première boite de tubes à huiles. En 1903, les Juifs sont interdit à Piter, elle part pour Berlin, puis en 1906 pour la France. Elle va côtoyer Elizaveta KROUGLIKOVA, Russe, qui a créé en 1902 l’association du Montparnasse et enseigne aux Cours de la Palette. Pour éviter le retour au pays, là où la fortune familiale attend une union pour se déployer, Sonia et Wilhelm UHDE, homosexuel, organisent un mariage blanc en 1908, en attendant que Sonia rencontre Robert qu'elle épousera et qui lui donnera son nom d'artiste. Naît en 1911 un fils qui restera unique, Charles. Dès lors, toutes les fondations sont posées pour qu'une vie magnifique se déroule.

Cette biographie de Sonia DELAUNAY par Sophie CHAUVEAU était dans ma bibliothèque depuis des années. C'est Alexandra KOSZELYK avec "L'Archiviste" publié Aux Forges de Vulcain qui m'a invitée à la mettre tout en haut de ma PAL. Alexandra contribue avec son roman à la postérité des artistes ukrainiens, une certaine forme de résistance que je soutiens.

Je connaissais la plume de Sophie CHAUVEAU pour avoir lu "La passion Lippi" et puis "Fragonard, l'invention du bonheur", une plume foisonnante, éminemment romanesque qui se plaît à relater des destins hors du commun.

Avec "Sonia DELAUNAY, la vie magnifique", elle confirme son talent d'historienne et d'écrivaine. Elle nous livre un roman éblouissant de la vie d'un couple d'artistes. Parce que oui, Sonia DELAUNAY a été "la femme de" avant de devenir "la veuve de".

Sonia et Robert DELAUNAY se sont aimés passionnément. Ils ont toujours été, en duo, au coeur de communautés, qu'il s'agisse de leur appartement où de nombreux artistes de l'avant-garde se retrouvaient pour festoyer ou bien au bal Bullier où tous s'émerveillaient de voir le couple danser. Sonia et Robert DELAUNAY se sont également distingués par leur registre artistique. En rivalité avec PICASSO, ils se sont attachés à innover et expérimenter un mouvement pictural d'un genre nouveau, le simultanisme, à l'image de cette série de Tours Eiffel signée de Robert DELAUNAY. Ce sont des pionniers de l'abstraction. Guillaume APPOLINAIRE qualifie leurs créations d'orphisme.

Dans le couple, Sonia jouissait d'une créativité redoutable. C'est elle qui imaginait. Enceinte, c'est en assemblant des chutes de tissus, en souvenir des travaux de couture réalisés en Ukraine, qu'elle créa un patchwork dit cubiste.


Sonia possède une audition colorée qui donne naissance à cette nouvelle langue picturale. Un ABC de la couleur. Artiste médium, elle est douée de facilités particulières, ce que Kandinsky appelle « la nécessité intérieure. P. 145

Le bébé né, elle profite de ses heures passées dans leur logement pour donner aux objets de la vie quotidienne une esthétique artistique, ce qui lui vaudra d'être un temps cataloguée dans la catégorie des arts décoratifs, et puis, viendront les décors de théâtre, la mode... bref, toutes les disciplines deviennent un terrain de jeu.

Lorsqu'il s'agit de promouvoir leur art en France et à l'étranger, c'est encore Sonia qui établit des relations. Sa maîtrise des langues étrangères lui permet d'entrer dans les cercles convoités, ainsi en Allemagne au sein du groupe de Munich (Die Brücke, « Le Pont ») et de la revue Der Blaue Reiter (« Le Cavalier bleu »).

C'est encore elle qui côtoie des poètes, notamment d'origines étrangères. C'est avec Blaise CENDRARS que Sonia crée la peinture d'un poème, une oeuvre à quatre mains : "Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France". 


« Sonia possède une audition colorée qui donne naissance à cette nouvelle langue picturale. Un ABC de la couleur. Artiste médium, elle est douée de facilités particulières, ce que Kandinsky appelle « la nécessité intérieure ». P. 145

Sonia DELAUNAY décède en 1979 à l'âge de 94 ans.

Cette biographie brosse de l'artiste un formidable portrait, aussi étourdissant que fabuleux. Bien sûr, il y a aussi des périodes sombres et sa plus grande fragilité, sa judéité qu'elle s'attache toujours à cacher. Peut-être doit-elle sa vie à ce secret très bien gardé... et puis, il y a ses relations familiales compliquées avec son fils, son épouse, et leurs enfants. 

Mais le livre refermé, je ne garderai en mémoire que cet esprit créatif prodigieux de Sonia DELAUNAY. Je sors de cette lecture... fascinée, et je coche une 3ème case du challenge #marsaufeminin organisé par Flo and books.

Sonia DELAUNAY, la vie magnifique de Sophie CHAUVEAU

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2023-03-09T07:00:00+01:00

Quand tu écouteras cette chanson de Lola LAFON

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Quand tu écouteras cette chanson de Lola LAFON

Je poursuis la déclinaison de l'opération #marsaufeminin. 

Impossible de passer à côté d'une écrivaine dont la plume est d'une incroyable puissance, elle me fait vibrer. Je veux parler de Lola LAFON.

J'ai récemment lu "Quand tu écouteras cette chanson".

Ce titre est publié aux éditions Stock dans la collection Ma nuit au musée, une idée de génie cette collection.

Le concept est (relativement) simple, encore fallait-il y penser ! Un.e écrivain.e passe une nuit dans un musée et nous en livre un récit.

Si Jakuta ALIKAVAZOVIC avait choisi la salle des Cariatides du Musée du Louvre pour s'émerveiller, la nuit venue, de l'ombre de la Vénus de Milo, Lola LAFON a choisi, elle, un lieu sur lequel la Shoah a marqué son empreinte comme le tatouage sur le bras gauche des hommes et des femmes, juifs, dans les camps de concentration.

Elle a choisi l'Annexe du Musée Anne FRANK, le lieu où la famille FRANK a vécu clandestinement pendant 25 mois, 40 mètres carré pour 760 jours de survie, à l'abri des regards et des oreilles du peuple hollandais, lui, qui, en 1940, capitule et s'astreint à appliquer les mesures anti-juives. Otto et son épouse Edith, Margot et Anne leur deux filles, hébergeront quatre autres des leurs jusqu'au 4 août 1944, ce jour où la Gestapo accède au troisième étage de l'immeuble de bureaux d'Opekta.

A travers ce récit, Lola LAFON s'attache à restituer l'authenticité de la prose de la jeune adolescente pour en assurer la postérité.

Lola LAFON excelle dans les liens tissés entre les destins brisés des deux jeunes femmes, le sien et celui d'Anne FRANK, toutes deux intimement liées par leur judéité. 

J'ai été touchée en plein coeur par ce texte qui navigue entre les registres de la littérature, l'histoire romancée d'une page de la vie d'une adolescente devenue célèbre malgré elle, le récit de vie personnel de l'écrivaine, la médiation culturelle d'un des lieux les plus visités des Pays-Bas. Vous pouvez en découvrir les premières lignes.

La plume est profondément émouvante. Elle vous serre le coeur du mal qui ronge les générations, de l'ignominie humaine qui fait front. Quant à dire plus jamais ça, la chute est foudroyante.

S'il n'était qu'un brin d'espoir, retenons que l’appartement des Frank de Merwedeplein soit devenu un lieu de résidence d'écrivains persécutés, un lieu de création, un lieu de vie, quoi !

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2023-03-08T07:00:00+01:00

Simone VEIL, L’immortelle de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT

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Simone VEIL, L’immortelle de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT

Marabulles éditions

 

Je poursuis #marsaufeminin avec ma #mercrediBD. Après Gisèle HALIMI, place à "Simone VEIL, L’immortelle" de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT.

 

Si comme moi, vous avez lu "Simone, éternelle rebelle" de Sarah BRIAND ou bien "Les inséparables" de Dominique MISSIKA,

 

Et si vous vu "Les combats d'une effrontée" ou encore "Simone, le voyage du siècle"

 

vous connaissez le parcours de Simone VEIL, sa réussite au concours de la magistrature, ses combats pour la dignité des détenus et des femmes emprisonnées pendant la guerre d’Algérie, et bien sûr, ce qui a fait d’elle une icône du féminisme, la loi pour la légalisation de l’IVG en novembre 1974.

 

C’est d’ailleurs ce sujet qui structure le propos de Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT, un peu comme un fil d’Ariane, teinté de bleu. Oui, ils ont pris le parti de donner une couleur aux différents évènements qui ont marqué l’existence de cette grande Dame, le gris bien sûr pour sa déportation.

 

Si toutes les oeuvres qui reviendront sur le passé de Simone VEIL auront ces mêmes objectifs, comme elle le martelait elle-même, ne pas oublier et expliquer aux jeunes générations leur héritage, il n’en demeure pas moins qu’elles sont uniques dans leur manière de traiter son itinéraire.

 

J’ai parlé de la couleur. Il y a aussi le graphisme très soigné et la composition des planches, remarquable. La police de caractères est accessible et simplifie la découverte du scénario, c’est un énorme atout.

 

C’est très audacieux pour des auteurs de s’attaquer à l’histoire de Simone VEIL. Que Pascal BRESSON et Hervé DUPHOT soient honorés de l’avoir fait, leur BD est parfaitement réussie.

 

J’ai beaucoup aimé les quelques pages relatant l’entrée de Simone VEIL à l’Académie Française, qui lui vaut d’ailleurs le titre d’immortelle. Je ne me souvenais plus des symboles représentés sur son épée.

 

 

 

A cette occasion, le discours de Jean D’ORMESSON est juste : « épatant ».  

 

Et puis, c’est une manière de les découvrir, eux. Pascal BRESSON est scénariste de bande dessinée, il est aussi auteur de littérature jeunesse. Hervé DUPHOT est illustrateur et coloriste. Leur collaboration est très réussie.

 

Impossible de ne pas faire un petit clin d'oeil à Caroline LAURENT pour ce dessin sur son bureau. Nous étions en janvier 2019.

 

 

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2023-03-07T07:00:00+01:00

Les abeilles grises d'Andreï KOURKOF

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Les abeilles grises d'Andreï KOURKOF

Dans le cadre du #challengedelhiver de Vleel, je fais mon petit bonhomme de chemin.

Après

Un livre d’un éditeur reçu par Vleel : "Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

Un roman graphique ou BD : "La dernière reine" de Jean-Marc ROCHETTE

Un auteur reçu par Vleel depuis ses débuts en 2020 : "Les Enfants endormis" d'Anthony PASSERON

Un livre de nature writing : "Encabanée" de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

Un livre ho! ho! ho! "Ceci n'est pas un fait divers" de Philippe BESSON

place à 

Un titre de livre qui évoque le froid 

j'ai choisi : "Les abeilles grises" d'Andreï KOURKOF.

Nous partons pour le village de Mala Starogradivka du Dombass situé en « zone grise » du conflit russo-ukrainien. Là continuent de vivre deux survivants, deux ennemis de toujours, maintenant retraités, Pachka Kmelenko et Sergueïtch Sergueï. Pour tenir malgré le froid qui sévit et les obus qui tombent sur les maisons en ruine des alentours, ils se rendent ponctuellement visite, histoire de partager un verre. C’est aussi un bon moyen de surveiller l’autre et de s’informer de l’état de son réseau. La nuit, tous les chats sont gris ! Sergueïtch voue une passion sans borne à ses ruches. Il veille sur ses abeilles et ne recule pas devant les passages de frontières pour leur offrir une prairie fleurie à butiner, mais là commence une nouvelle histoire.

Nous sommes en 2017 mais vous l’aurez compris, fiction et réalité ne font qu’une depuis le 24 février 2022. 

J’ai profondément aimé accompagner Sergueïtch Sergueï dans ses tribulations. Le personnage est éminemment romanesque. Lui, alors que la guerre gronde, fait montre de fantaisie pour résister dans un climat particulièrement hostile.

Impossible de ne pas lui réserver un place de choix !

Les abeilles grises d'Andreï KOURKOF

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2023-03-07T07:00:00+01:00

Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

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Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

Au Book club circulent mille et une références, même des essais.

Place aujourd'hui au livre "Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde", aux éditions Allary, de Lauren BASTIDE, journaliste, que vous connaissez peut-être déjà avec le podcast "La Poudre".

Dès les premières pages, l'écrivaine nous livre son dessein :


Dans Futur.es, je vais suggérer que le féminisme peut sauver ce monde qui est en train de brûler sous nos yeux. P. 14

Ce livre, mon #mardiconseil, est à découvrir pour plusieurs raisons.

D'abord, il a le mérite de poser le regard d'une jeune femme, contemporaine, sur la société. Si on a l'habitude de ressasser les propos des féministes des siècles passés, il est aussi important, je crois, de se confronter aux jeunes générations et au féminisme d'aujourd'hui pour en mesurer toute son ambition. Je me souviens il n'y a pas très longtemps du roman de Wendy DELORME, "Viendra le temps du feu", qui m'avait déjà mis sur la voie.

Et puis, lire Lauren BASTIDE, c'est aussi s'approprier des concepts sociétaux d'aujourd'hui comme le cisgenre qui, dans le Petit Robert, désigne "une personne dont l'identité de genre correspond au sexe qui lui a été assigné à la naissance", par opposition aux trans.

J'y ai découvert aussi le "plafond de mère". J'avais connaissance du plafond de verre généralement utilisé dans le monde professionnel pour décrire ce niveau au-dessous duquel sont cantonnées certaines catégories de la population en lien avec les discriminations dont elles sont victimes. Là, on parle spécifiquement des femmes. La notion a été inventée par Marlène SCHIAPPA, fondatrice de l'Association Maman travaille. Elle englobe tout ce qui entrave la vie professionnelle des femmes et la carrière des mères. 

J'ai pu encore y explorer le "care" et son histoire. Vous en avez peut-être entendu parler au moment du confinement lié au covid19. Les femmes auraient cette capacité, plus que les autres, de porter attention à l'autre. C'est ce qui les prédestinerait aux métiers du soin notamment. Parce que tout s'explique (humour bien sûr) !

Il y a encore le rapport à la sexualité qui conditionnerait le rôle et la position des femmes dans l'organisation de la société. A bas l'hétérosexualité qui l'asservit. Peut-être.

Mais, plus que tout, ce qui m'a intéressé, ce sont les perspectives d'avenir. La planète souffre du réchauffement climatique, l'humanité est menacée, comment résister ?

Lauren BASTIDE revient sur la genèse de l'écoféminisme formulé pour la première fois par Françoise D'EAUBONNE en 1974, il y a une cinquantaine d'année déjà. C'est le croisement des termes écologie et féminisme. Et si la protection de l'environnement passait par une régulation des naissances, et donc, l'émancipation des femmes par la réappropriation de leur corps...

De tout ce que j'ai lu, de toutes les références citées, je retiendrai cette phrase :


Il y a un fil rouge entre tous les courants de pensée féministes, aussi variés soient-ils : une volonté de regarder le monde depuis un point de vue radicalement différent. P. 22

Le féminisme, c'est ce pas de côté. Et en cela, le propos de Lauren BASTIDE est profondément inspirant.

"Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde" me permet de cocher une seconde case du challenge #marsaufeminin initié par Floandbooks

Futur.es, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

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2023-03-06T07:00:00+01:00

Clara HASKIL, prélude et fugue avec Laetitia CASTA

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Clara HASKIL, prélude et fugue avec Laetitia CASTA

Je poursuis la déclinaison de l'opération #marsaufeminin avec une #lundioeuvredart puisée dans le registre du théâtre.

A partir du 8 mars prochain, si vous passez sur Paris, ne manquez pas la représentation de "Clara HASKIL, prélude et fugue" au Théâtre du Rond-Point.

J'ai eu l'immense chance de la découvrir, en charmante compagnie s'il vous plaît, dans le cadre des Hivernales du Festival d’Anjou au Grand Théâtre d’Angers, une prestigieuse interprétation assurée par Laetitia CASTA, accompagnée sur scène au piano par Isil BENGI. Le texte est de Serge KRIBUS et la mise en scène par Safy NEBBOU.

Clara HASKIL, qui était cette femme ? 
 
Une pianiste prodige d’origine roumaine, juive, née d’une mère musicienne, tombée veuve alors que ses trois filles, Lillie, Jeanne et Clara, ne sont encore que des enfants. Un oncle de Clara découvre le talent de l’enfant et réussit à décider sa mère de la lui confier pour lui assurer une formation à la hauteur de son génie. Dès lors, c’est une vie loin des siens qui s’offre à elle.
 
Laetitia CASTA réalise une performance de haut vol, en scène 1h45, sans aucune pause, à interpréter différents rôles pour retracer la vie de la musicienne dans un rythme trépidant.
 
Les changements de postures, de ton, lui permettent d’interpréter tous les rôles. Elle révèle les échanges entre Clara et sa mère, Clara et ses sœurs… La qualité de l’interprétation a été saluée par le jury des Molières 2022, Laetitia CASTA se voit remettre celui de la révélation féminine, c'est tellement mérité.
 
Dans une mise en scène originale, la pièce de théâtre est jouée dans un décor minimaliste. Trois murs, un piano. Là où tout se joue, c'est dans la mise en lumière. La gestuelle de son corps, ses bras, ses mains, les émotions qui traversent son visage, sont autant d’éléments mis sous les projecteurs, entre ombre et lumière.
 
L'artiste se voit doublée (et oui, au théâtre, c'est possible, Safy NEBBOU l'a fait !) d’une pianiste qui livre une prestation tout à fait exceptionnelle, du grand art. Isil BENGI, actrice et pianiste turco-belge joue merveilleusement du piano, elle nous a envoûtée de ses notes.
 
Laetitia CASTO est éblouissante et confirme son talent de comédienne hors pair, là, dans le 6ème art qui pourrait bien l'adopter.
 
Si vous n'êtes pas encore convaincus, je vous conseille de l'écouter au micro de Rebecca MANZONI dans Totemic sur France Inter. Vous serez conquis, enfin, je crois !

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2023-03-06T07:00:00+01:00

Je crois... de Cécile COULON

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Je crois... de Cécile COULON

Ma #poesiedulundi, je l'ai découverte en naviguant sur le compte Instagram de l'écrivaine, Cécile COULON.

Vous vous souvenez peut-être d'un roman dont je vous ai parlé récemment, "Une bête au Paradis", un lecture réalisée grâce au Book club.

Il y a des années, j'avais aussi lu "Le Roi n'a pas sommeil".

Là, je vous propose un très joli poème de Cécile COULON.

Ses romans sont aussi sombres que sa poésie peut être lumineuse.

J'ai choisi pour vous un texte plein d'espoir. Avouez que nous en avons tous besoin en ces périodes chahutées et en ce tout début de semaine !

L'écrivaine répète à qui veut l'entendre qu'elle croit toujours en Dame Nature, sa capacité à "exister encore".

Je me plais, moi aussi, à murmurer cette délicate ritournelle et espérer...

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2023-03-05T20:39:01+01:00

Myopia d'Agnès OBEL

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Myopia d'Agnès OBEL

Je poursuis la déclinaison de l'opération #marsaufeminin.

En cette fin de week-end, peut-être apprécierez-vous quelques notes de musique classiques et la voix envoûtante d'Agnès OBEL, la musicienne danoise, autrice compositrice interprète.

J'ai choisi Myopia, le 4ème album de l'artiste sorti en février 2020. C'est ma #chansondudimanche.

Elle joue du piano depuis qu'elle a 7 ans et s'est lancée dans la composition à l'adolescence.

Avec ce titre, Agnès OBEL explore le sujet de la confiance en soi. Pouvons-nous faire confiance à nos sentiments, nos émotions, nos jugements ?

Je vous laisse savourer...

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