Anne Teresa DE KEERSMAEKER était invitée par le CNDC dans le cadre du Festival Conversations pour son spectacle « Drumming » donné au Théâtre Le Quai d’Angers.
Parlons du spectacle, de la danse contemporaine donc.
Tout commence avec un solo, une femme en robe blanche, une veste légère, fluide, blanche aussi, teintée d’orange. Elle se fond parfaitement dans le décor mais c'est sans compter sur l’énergie du mouvement, une première performance qui en appelle progressivement d’autres. Des danseurs la rejoignent, un à un, deux à deux, jusqu’à se retrouver une douzaine.
Outre la beauté des gestes, j’ai été frappée par la mise en scène épurée et le rythme trépidant.
Mais plus que tout, c’est le jeu des couleurs, un spectacle en monochrome. Il y a du noir et du blanc, du tout blanc, du tout noir, dans les vêtements mais sur les peaux aussi.
En écrivant ces quelques lignes, il me vient cette idée que Dany LAFERRIERE pourrait aimer ce spectacle, cette mixité des hommes et des femmes, des Blancs et des Noirs, à se côtoyer, à s'animer, à faire corps comme nous aimerions que l'Humanité puisse le faire.
Petite parenthèse, je reviens au spectacle.
L’ensemble est judicieusement composé et vitaminé par quelques touches d’orange, en harmonie avec le décor : un sol, orange, avec quelques rouleaux installés sur les côtés, au fond, un très grand mur, blanc. Il y a du peps.
Et puis, il y a la musique, les percussions de Steve REICH qui viennent rythmer les allées et venues des danseurs, des sons répétés à l’infini pour accompagner les lignes droites, obliques et arrondies, tracées par les corps.
Loin des canons de la danse classique, à l’opposé des cheveux tirés à quatre épingles dans des chignons serrés des femmes, là les chevelures volent au vent, libérées. Elles renforcent la puissance du mouvement.
Ce spectacle est audacieux et parfaitement réussi, il est d’une grande beauté. C’est le fruit du travail de Anne Teresa DE KEERSMAEKER, chorégraphe belge, et sa compagnie, Rosas.
Il m'a beaucoup fait penser au film "En corps" de Cédric KLAPISCH et Santiago AMIGORENA.
Je crois que j'aime profondément le genre. Je ne pourrais sans doute pas l'expliquer avec des mots mais il me fait vibrer.
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