Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

2024-03-29T07:00:00+01:00

Ceux qui s’aiment se laissent partir de Lisa BALAVOINE

Publié par Tlivres
Ceux qui s’aiment se laissent partir de Lisa BALAVOINE

Gallimard

Avec Lisa BALAVOINE, il y a eu ce rendez-vous manqué avec "Eparse" avec les 68 Premières fois, je ne l'ai pas lu. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas. Depuis, il y a eu d'autres romans mais pour son dernier, "Ceux qui s'aiment se laissent partir", le Book club a fait le job, et il a très bien fait !

Dans un roman écrit à la première personne du singulier, la narratrice raconte son enfance et son adolescence avec une mère instable, fantasque et extravagante. Rien n'est fait à moitié, ni les hauts, ni les bas. Les parents sont divorcés mais les gardes alternées n'auront pas raison de cette relation fusionnelle, toutes les deux ne font qu'une. L'arrivée d'une petite soeur, 10 ans après, amorce toutefois la brouille des cartes, l'adolescence n'est pas loin, une période où chacun revendique sa singularité et ses secrets. C'est l'époque des portes de chambre fermées. Devenue mère, elle-même se retrouve de l'autre côté de la barrière, face à sa propre fille qu'elle ne reconnaît plus. Cette distance, qui fait mal à en mourir, n'est-elle finalement pas le moment de l'envolée du nid ?

Lisa BALAVOINE nous propose un roman d'autofiction, un roman dans lequel elle livre sa propre expérience d'une certaine forme d'intimité avec sa mère, une relation toxique établie depuis sa plus tendre enfance et qui durera jusqu'à... la fin. 

Plus que l'histoire personnelle d'une écrivaine, j'ai aimé dans ce roman l'évolution du personnage à travers les âges, des souvenirs relatés en quelques mots ou quelques lignes, des états d'âme douloureux couchés sur le papier qui n'ont de lien entre eux que chronologique. S'ils ne sont pas datés comme dans un journal intime, ils suivent pourtant le fil de la vie.

Ce roman, c'est encore l'histoire d'une filiation entre mère et fille. Si la littérature a déjà beaucoup donné dans le genre, il y a cette originalité, là, d'être abordée sur trois générations. Et puis, même si le thème est récurrent, il ne cesse de nous interroger, toujours, sur ce que l'on transmet, consciemment ou inconsciemment, à notre progéniture. Il y a ce que l'on vénère et ce que l'on rejette

 


Je voudrais être comme toi, une femme libre, qui ne dépend de personne, obéit à ses propres règles et suit son seul mouvement. P. 45

J'avoue que ma grand-maternité n'est pas sans prolonger le débat !

Si le ton du roman est globalement triste et poignant, violent même, il n'en est pas moins lumineux, d'abord parce que l'itinéraire, aussi pénible soit-il, offre la possibilité de se construire, de grandir, de s'émanciper pour devenir vraiment soi-même, à l'image des tortues qui ponctuent inlassablement le roman comme autant de parenthèses, toutes orientées vers le même objectif.


Il n’y a plus de tortues dans mes nuits, plus de carapace posée sur mon dos. J’ai la peau nue désormais. C’est une peau neuve, elle te plairait. P. 146

Ce roman, l'écrivaine le dévoile, il répond à une demande formulée par sa mère... 


Je repense à ce que tu m’as demandé : Je voudrais que tu parles de moi. C’est sur toi que j’écris, sur nous. Ces mots que tu ne liras pas sont pour toi. P. 129

Lisa BALAVOINE évoque la terrible souffrance du deuil, la déchirure, la souffrance liée à l'absence. 


L’été commence toujours sur le vide que tu m’as légué. Je m’applique à le combler. P. 147

Ces mots, je crois qu'ils ne sont pas une bouteille jetée à la mer, non, ces mots sont aussi une manière pour l'écrivaine, je crois, de conserver les souvenirs, les protéger des effets du temps, des souvenirs qu'elle chérit, non plus dans un coin de sa tête mais dans un roman. Un acte thérapeutique, non ?

Nouvelle bonne pioche du Book club, une lecture qui m'a fait vibrer, elle m'a chamboulée, elle m'a amenée, moi aussi à me questionner. N'est-ce pas aussi la vocation de la littérature ?

Voir les commentaires

2024-03-27T07:00:00+01:00

La grande plongée de Lucie BRUNELLIÈRE

Publié par Tlivres
La grande plongée de Lucie BRUNELLIÈRE

Albin Michel Jeunesse

 

Cet album, je l’ai choisi pour le mois placé sous le signe du poisson bien sûr.

 

Je l’ai repéré aussi avec son grand format (27 cm X 33,5). J’aime varier les tailles des livres que je propose à mon petit-fils. Il peut ainsi choisir en fonction de ses envies.

 

Et puis, en l’ouvrant, je me suis dit qu’il nous fallait le découvrir, les pages sont entièrement colorées, de vraies œuvres d’art.

 

J’ai trouvé les illustrations originales, dans les eaux polaires comme les mers chaudes, de quoi survoler la très grande diversité qu’offrent les poissons à travers le monde.

 

C’est l’histoire de Sonarus, une machine qui explore les fonds marins. Certains poissons fuient, d’autres s’en amusent. 

 

Outre le fait qu’il s’agisse d’un très bel album, cerise sur le gâteau, vous pouvez accéder à un site grâce à un QR code pour écouter le flux et le reflux, les vagues déferler. Ingénieux !

 

Je ne connaissais pas encore le registre artistique de Lucie BRUNELLIÈRE. Je suis sous le charme. Si son nom ne vous dit rien, je vous invite à aller visiter son site, il regorge de merveilles.

Voir les commentaires

2024-03-26T07:00:00+01:00

Tosca de Murielle SZAC

Publié par Tlivres
Tosca de Murielle SZAC

Éditions Emmanuelle COLLAS

 

Cette nouvelle lecture est une référence du Book club, un roman qui concourt à la mémoire d’un homme qui, menacé de mort, trouvait la force de chanter l’opéra de PUCCINI.

 

Tout commence avec l’arrestation de Juifs par la milice lyonnaise orchestrée par Paul TOUVIER. Chaque fois, des hommes arrivés avec une Traction Avant noire s’invitent dans des familles qui ont pour seul crime d’être Juifs. Français ou étrangers, peu importe, tous sont emmenés, manu militari, vers le peloton d’exécution.

 

Murielle SZAC est journaliste. Depuis le procès de Paul TOUVIER, elle n’a de cesse de vouloir donner un nom à ce jeune homme inconnu, parfois appelé Tosca, fusillé avec six autres hommes au petit matin du 29 juin 1944.

 

Elke nous livre un roman court, poignant, dans lequel elle nous fait partager les dernières heures d’hommes emprisonnés dans un même placard à balai et dont la vie semble peser moins lourd qu’une plume. 

 

La puissance de la plume nous prend à la gorge. A l’image de la chanson de Jean-Paul GOLDMAN, l’écrivaine pose cette question :


Comment se construit-on un destin de héros ou de traître ? P. 38

Portée par l’élan de l’opéra de PUCCINI, Murielle SZAC offre un brillant hommage à ces hommes, et tous les autres.

Quelle plus belle phrase pour résumer la beauté du geste : 


Dans l’obscurité de ce cachot étouffant et surpeuplé, Léo GLASER adresse un merci muet et fervent à tous ces héros de l’ombre. P. 100

Poignant !

Si quelques lectures sont "imposées" cette année avec le Book club, ce roman est hors cycle mais il s'impose, tout simplement.

Retrouvez les références du Book club :

"Le royaume désuni" de Jonathan COE

"Le roitelet" de Jean-François BEAUCHEMIN

"L'autre moitié du monde" de Laurine ROUX

"Mémoire de fille" d'Annie ERNAUX

Futur.e.s, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

Les étoiles s'éteignent à l'aube de Vincent TURHAN

"L'heure des oiseaux" de Maud SIMONNOT

"Quand tu écouteras cette chanson" de Lola LAFON

"Ultramarins" de Mariette NAVARRO 

"Consolation" de Anne-Dauphine JULLIAND
 
"Malgré tout" de Jordi LAFEBRE
 
"Sidérations" de Richard POWERS

"Hamnet" et "I am I am I am" de Maggie O'FARRELL

 

"Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN
 
"Au-delà de la mer de David LYNCH

"Le messager" de Andrée CHEDID 

"L’ami" de Tiffany TAVERNIER

"Il n’est pire aveugle" de John BOYNE

"Les mouches bleues"» de Jean-Michel RIOU

"Il fallait que je vous le disede Aude MERMILLIOD, une BD

"Le roi disait que j'étais diable" et "La révolte" de Clara DUPONT-MONOD

"Un jour ce sera vide" de Hugo LINDENBERG

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME

"Bakhita" de Véronique OLMI

Voir les commentaires

2024-03-22T07:00:00+01:00

Résistance 2050 d’Amanda STHERS et Aurélie JEAN

Publié par Tlivres
Résistance 2050 d’Amanda STHERS et Aurélie JEAN

Éditions de L’Observatoire

 

Si après un regard dans le rétroviseur avec « Oma » d’Ariel MAGNUS et « Bakhita » de Véronique OLMI, on portait les yeux droit devant… place aujourd’hui au roman d’Amanda  STHERS et Aurélie JEAN : « Résistance 2050 ». 

 

Imaginons la France coupée en 2 bastions, ceux qui ont fait confiance à la science et ont accepté de se faire poser une puce au niveau du cerveau. Ce petit corps étranger technologique, dont les inventeurs viennent de se voir honorés du Prix Nobel de médecine, les met à l’abri de tout risque sanitaire et leur assure  une vie paisible et harmonieuse, plus d’émotions ni de croyances en de quelconques religions… mais les expose, à qui veut l’entendre, à tout dysfonctionnement, voire piratage, informatique. Face à eux, le clan de ceux qui souhaitent conserver leur liberté de pensée et d’expression, en minorité, plutôt implantés en Bretagne et dans la région de Marseille. A leur tête, deux femmes qui, le temps d’une nuit, vont vivre une folle histoire d’amour. 

 

Tout va très vite aujourd’hui. L’intelligence artificielle se démocratise et s’invite dans nos vies personnelles. L’Homme continue d’afficher son impuissance devant la maladie d’Alzheimer et ses fragilités devant le vieillissement de la population. Pourquoi succomber au charme des progrès technologiques ou résister ? 

 

Le duo d’écrivaines nous propose d’entrer par la petite porte des moyens technologiques pour aborder bien plus largement le dessein politique. A quel projet souhaitons-nous adhérer, celui d’un régime totalitaire ou d’une démocratie ? 

 

Le propos est haletant, le livre un véritable page-turner.

 

Comme sa première de couverture et son format ne le laissent pas supposer, il est publié par les éditions de L’Observatoire que je remercie pour cette lecture tout à fait diabolique. N’avons-nous pas en réalité le choix entre la peste et le choléra ?

 

Roman d’anticipation, dystopie, ce roman à quatre mains est absolument remarquable. Tout y est, l’ancrage dans notre vie quotidienne et la projection à quelques décennies. Les personnages sont attachants, les scénarios tellement glaçants. Chapeau Mesdames !

Voir les commentaires

2024-03-20T07:00:00+01:00

Les poissons de Claire BESSET et Benjamin ROUFFIAC

Publié par Tlivres
Les poissons de Claire BESSET et Benjamin ROUFFIAC

C'est le mois du poisson, le signe astrologique j'entends. Cet album qui fait partie de la collection « Mon premier animalier » aux éditions Auzou arrive à point nommé.

 

Il est en format carré de 21 cm de côté, facile à manipuler pour les petites mains.

 

Les pages sont plastifiées, parfaitement adaptées pour être mises en bouche. Parce que les poissons, ça se mange, non ?

 

J’ai beaucoup aimé cette création de Claire BESSET et Benjamin ROUFFIAC, mon petit-fils aussi d’ailleurs.

 

Composé de photographies, ce livre permet de s’imprégner de la réalité des fonds marins et d’en approcher la diversité.

 

Le poisson chirurgien, le poisson-papillon en passant par le poisson-trompette, tous sont tout en beauté.

 

Pour les plus curieux, un petit texte permet de faire plus ample connaissance.

 

C’est un très bel album. 

Voir les commentaires

2024-03-19T07:00:00+01:00

Bakhita de Véronique OLMI

Publié par Tlivres
Bakhita de Véronique OLMI

Coup de ❤️  pour le roman de Véronique OLMI : « Bakhita » découvert grâce au Book club, bonne pioche. C'est aussi l'occasion d'un petit clin d'oeil à l'illustratrice, Cristina SAMPAIO.

 

Ce roman, édité chez Albin Michel et maintenant Le livre de poche, lauréat du Prix FNAC 2017, relate la vie d’une femme au destin aussi effroyable que fascinant.

 

À l’âge de 7 ans, dans son village du Darfour, sa soeur, Kishmet, venue rendre visite à ses parents, est razziée. Elle est enlevée par des négriers qui mettent le feu au village pendant que les femmes battent le sorgho et les hommes cueillent les pastèques. Nous sommes dans les années 1870. Ces pratiques sont courantes. D’autres encore sont à l’oeuvre. Celle qui deviendra Bakhita est chargée avec son amie de mener les vaches à la rivière. En chemin, elles rencontrent deux hommes qui guident la plus belle vers un bananier. C’est là que sa vie bascule. Elle est vendue à des négriers musulmans et destinée à l’esclavage. Les femmes, les enfants, sont emprisonnés, ils sont ensuite enchaînés puis emmenés à travers le pays pour rejoindre les grands marchés. Bakhita est achetée à El Obeid, là elle va vivre l’enfer pendant plusieurs années jusqu’à ce que les « propriétaires » en difficultés financières ne décident de vendre ceux qu’ils battent à mort. Bakhita croise le chemin d’un consul italien, Signore Legnani, qui l’achète pour l’affranchir. Commence alors pour elle une nouvelle vie !

 

Ce roman est l’odyssée d’une femme qui aurait pu mourir chaque jour des mauvais traitements qu’elle subissait depuis sa plus tendre enfance. Elle poussera pourtant son dernier souffle à l’âge de 78 ans.

 

La première partie du roman est insupportable d’inhumanité. Elle relate cette page de la grande Histoire de l’Afrique qui torturait ses congénères et marchandait la vie des êtres parmi ses matières premières. Si la littérature évoque la traite négrière transatlantique, je n’avais encore jamais lu sur ce que Tidiane N’DIAYE, anthropologue, dénomme « Le génocide voilé » dans son livre éponyme. C’est rien de moins que l’extermination de tout un peuple subsaharien par les arabo-musulmans qui est abordé dans le roman de Véronique OLMI, qu’elle soit honorée pour le devoir de mémoire auquel elle concourt. 

 

À travers cette biographie, c’est aussi la force de la générosité que l’écrivaine encense. L’existence de Bakhita est marquée par toutes celles à qui elle a tenu la main pour continuer d’avancer, qu’il s’agisse d’enfants comme elle, condamnées à l’esclavage, ou plus tard de ces petites filles orphelines accueillies par les religieuses italiennes. Son corps conservera à jamais les traces des sévices qu’elle a subis, son esprit, lui, l’empreinte des déchirements liés aux séparations.

 

Et puis, il y a la révélation de la foi, religieuse, catholique, comme une nouvelle forme d’espoir dans un pays occidental qu’elle apprend à découvrir. 

 

J’ai été frappée par sa façon singulière de s’approprier le monde, où qu’elle soit, avec qui elle soit, comme un appel aux sens en l’absence de la maîtrise de la langue. 


Elle ne comprend pas la phrase, elle comprend le sentiment. Et c’est comme ça que dorénavant elle avancera dans la vie. Reliée aux autres par l’intuition, ce qui émane d’eux elle le sentira par la voix, le pas, le regard, un geste parfois. P. 53

Malgré les apprentissages aux couvents, Bakhita rencontrera toute sa vie des difficultés dans l’expression orale et la lecture. 

 

Parce que le hasard des lectures construit parfois des ponts en littérature. Comme chez  « Oma », il y a chez Bakhita la force de l’humour. Quelle plus belle distinction !


[…] ils donnent à la honte un peu de dignité. Bakhita apprend cela, qu’elle gardera toute sa vie comme une dernière élégance : l’humour, une façon de signifier sa présence, et sa tendresse aussi. P. 46

Vous ne le savez peut-être pas encore mais Bakhita est cette femme béatifiée et canonisée par le Pape Jean Paul II. Elle est déclarée sainte en 2000.

 

Ce roman historique est absolument prodigieux. Il rend grâce à une femme remarquable de bonté qui honore tout un peuple. 

 

Je ne connaissais pas encore la plume de Véronique OLMI, elle est juste captivante. Mon #Mardiconseil est un coup de ❤️

Retrouvez les références du Book club :

Le royaume désuni de Jonathan COE

Le roitelet de Jean-François BEAUCHEMIN

"L'autre moitié du monde" de Laurine ROUX

"Mémoire de fille" d'Annie ERNAUX

Futur.e.s, comment le féminisme peut sauver le monde de Lauren BASTIDE

Les étoiles s'éteignent à l'aube de Vincent TURHAN

"L'heure des oiseaux" de Maud SIMONNOT

"Quand tu écouteras cette chanson" de Lola LAFON

"Ultramarins" de Mariette NAVARRO 

"Consolation" de Anne-Dauphine JULLIAND
 
"Malgré tout" de Jordi LAFEBRE
 
"Sidérations" de Richard POWERS

"Hamnet" et "I am I am I am" de Maggie O'FARRELL

"Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN
 
"Au-delà de la mer de David LYNCH

"Le messager" de Andrée CHEDID 

"L’ami" de Tiffany TAVERNIER

"Il n’est pire aveugle" de John BOYNE

"Les mouches bleues"» de Jean-Michel RIOU

"Il fallait que je vous le dise" de Aude MERMILLIOD, une BD

"Le roi disait que j'étais diable" et "La révolte" de Clara DUPONT-MONOD

"Un jour ce sera vide" de Hugo LINDENBERG

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME

Voir les commentaires

2024-03-18T11:02:17+01:00

La Négresse de Jean-Baptiste CARPEAUX

Publié par Tlivres
La Négresse de Jean-Baptiste CARPEAUX

Pourquoi naître esclave ?, c’est le nom donné à une série de sculptures réalisées par l’artiste français.

 

« La Négresse », réalisée en 1868 en fait partie.

 

Cet exemplaire est en bronze. 

 

On découvre au niveau de la poitrine les cordes qui l’entravent. Toutefois, Jean-Baptiste CARPEAUX a choisi de réaliser un buste avec une torsion au niveau du cou et les cheveux au vent en guise d’aspiration à la liberté. 

 

Si en France, l’abolition de l’esclavage a été proclamée en 1848, il est des parties du monde dans lesquelles il était encore une pratique courante. Il continuait de tuer au quotidien dans des conditions d’inhumanité indicibles. Si les formes de ce buste apparaissent généreuses, elles ne sauraient pourtant nous tromper sur la condition d’esclave ! Le simple terme utilisé pour désigner cette sculpture témoigne à lui seul d’une époque où certaines populations dans le monde étaient considérées comme des sous-hommes, objets de domination et d’exploitation. Il n’est plus usité aujourd’hui que dans des propos à portée injurieuse. La langue, à qui veut l’entendre, en dit long sur l’Histoire.

 

Si j’ai choisi cette #lundioeuvredart c’est qu’elle résonnera parfaitement demain avec mon #mardiconseil : « Bakhita » de Véronique OLMI, une référence du Book club qui met en scène l’esclavage arabo-musulman en Afrique subsaharienne, à l’œuvre justement en 1868, considéré par l’anthropologue Tidiane N’DIAYE, comme « Le génocide voilé » dans son livre éponyme.

 

À demain donc.

Voir les commentaires

2024-03-15T09:46:24+01:00

Oma d'Ariel MAGNUS

Publié par Tlivres
Oma d'Ariel MAGNUS

Éditions de L’Observatoire

 

Ecrire sur la vie de sa propre grand-mère peut s’avérer hasardeux pour tout un tas de raisons. Votre propre parent pourrait vous proposer un choix qui le serait d’autant plus :


Sois tu attends que ta grand-mère meure, soit tu te débrouilles pour qu’elle ne l’apprenne pas. P. 146

Il n’en faudra pas plus pour Ariel MAGNUS pour se jeter à l’eau et il a sacrément bien fait. Il nous livre un livre exceptionnel, publié pour la première fois en 2006 en espagnol et en 2012 en allemand. Il vient tout juste de sortir en France grâce à la traduction de Margot NGUYEN BÉRAUD et aux éditions de L’Observatoire que je remercie pour ce très beau cadeau.

 

« Oma », traduisez Grand-mère, est donc un livre non seulement inspiré d’une histoire vraie  mais également de l’histoire familiale de l’auteur, Ariel MAGNUS, descendant d’immigrés juifs allemands.

 

« En guise d’avertissement », dès les premières pages, Ariel MAGNUS nous expose son dessein, non pas raconter une énième histoire de survivants de la Shoah, mais se focaliser sur ce qu’en dit sa grand-mère, ce qu’elle a à lui transmettre, à lui, et ce qu’elle acceptera qu’il communique au grand public.

 

Ce projet faisait partie d’échanges réguliers avec sa grand-mère sans jamais aboutir. C’est lorsqu’elle décida de lui rendre visite à Berlin que tout s’est concrétisé.

 

Cette lecture, je l’ai faite d’une traite, en apnée totale.

 

Bien sûr, il y a l’itinéraire de cette femme que je vous laisserai découvrir, un parcours fascinant.

 

Plus que ses années passées sous l’emprise du Führer, ce qui m’a intéressée c’est l’après, la trajectoire donnée à sa vie, parfois guidée par l’opportunité d’un jour, souvent dictée par des convictions personnelles 


Le médecin au Brésil m’avait dit que je ferais mieux de ne pas mettre d’enfant au monde. Mais moi j’ai dit : « J’en veux. » P. 87

et une immense générosité. 

 

Quelle belle âme que cette grand-mère, un sacré personnage, naturellement romanesque, qui a puisé dans sa personnalité, sa force de caractère pour avancer.


En général, elle préfère fermer les yeux sur certaines ombres du passé et se concentrer sur le côté ensoleillé de la rue. P. 136

Des faits historiques, il y en a mais le sillon creusé par Ariel MAGNUS repose bien plus sur leur interprétation, tout en nuance.

Ma grand-mère est une somme de contradictions plus ou moins inconscientes, pour la plupart en rapport avec l’Allemagne et les Allemands, qu’elle aime et déteste à la fois, sans transition. Ses enfants ont été élevés dans ce paradoxe, de même que les enfants de ses enfants. C’est compréhensible. P. 56

Ce livre est empreint d’amour. J’ai été touchée par la profonde tendresse qui anime ces deux générations et la très grande pudeur dans l’expression de leurs sentiments.

 

Le ton, teinté d’humour, fait de ce livre un petit bijou.

 

Ariel MAGNUS nous livre une formidable leçon de vie.

Voir les commentaires

2024-03-12T07:00:00+01:00

Ce que je sais de toi d’Eric CHACOUR

Publié par Tlivres
Ce que je sais de toi d’Eric CHACOUR

Éditions Philippe REY

 

Les premiers romans sont comme autant d’espoirs de renouveau. C’est un peu comme le printemps et toutes ses promesses… de beaux jours, de belles fleurs, de beaux fruits, de beaux arbres… 

 

Dès sa sortie en librairie en septembre 2023, « Ce que je sais de toi » d’Eric CHACOUR fut plébiscité. Il n’aura fallu qu’un passage à la Librairie L’Étincelle pour qu’il rejoigne ma PAL.

 

Nous partons pour Le Caire. Nous sommes en 1961. Deux enfants, un garçon de 12 ans. Tarek, une fille de 2 ans de moins, Nesrine, se promènent en ville en famille. Il y a un premier échange autour d’une voiture, puis d’un métier. Assez naturellement, l’aîné qui porte les mêmes initiales que son père, sera médecin comme lui. D’une banale discussion se concrétise un destin au sein de cette famille levantine, elle fait partie de la communauté des Chawams, des Chrétiens, des hommes et des femmes occidentalisés, des francophones. C’est dans ce microcosme égyptien que se construit Tarek. À la mort de son père en 1974, il a 25 ans. Il prend e relève de son père dans sa clinique. Mais ça ne saurait lui suffire.

 

 

Ce roman m’a happée dès les premières pages. C’est un excellent premier roman, j’ai vibré. Je ne suis d’ailleurs pas la seule puisqu’il a été honoré de très beaux prix littéraires, le Prix Première Plume (après Anthony PASSERON pour « Les enfants endormis »,  Victoria MAS pour « Le bal des folles », Adeline DIEUDENNE de pour « La vraie vie », Caroline LAURENT et Evelyne PISIER pour « Et soudain, la liberté ») et le Prix Femina des Lycéens. Qui disait que les jeunes ne lisent plus et qu’ils n’ont pas de goût ?

 

Dans ce roman, il y a le portrait dressé d’une Egypte plurielle, celle de cette communauté levantine, celle des bidonvilles (l’occasion d’un petit clin d’œil à Soeur Emmanuelle qui s’était installée là-bas et a beaucoup apporté à la population du  Moqattam), celle encore d’un pays dont le déclin est annoncé. Nombreux seront ceux à quitter le territoire notamment pour le Canada. Eric CHACOUR a puisé dans son histoire personnelle pour en dessiner les contours.

 

Comme j’ai aimé le traitement de la langue et ce qu’elle véhicule avec elle.


Ce langage semblait appartenir au monde des adultes, un continent lointain qu’il te restait à découvrir. Tu ignorais si l’on y échouait un jour, sans s’en apercevoir, pour trop avoir laissé l’enfance dériver, ou s’il s’agissait de terres qui se conquièrent dans la souffrance. P. 16

Et puis, il y a l’amour, lui aussi pluriel. Il y a celui, conventionnel, de Tarek avec Mira, une jeune femme avec qui il a passé de nombreuses années, cette histoire était écrite. Et puis, il en est une autre qui va faire exploser tous les carcans, celui des classes sociales, celui de la sexualité. A l’heure où Eric DUPONT-MORETTI présente les excuses de la France auprès des homosexuels discriminés de 1942 à 1982, il est d’autres territoires dans lesquels l’homosexualité est interdite.

 

Enfin, il y a la narration, parfaitement maîtrisée. Tout commence avec la 2ème personne du singulier, de quoi interpeller le lecteur, le prendre à témoin, le questionner. Lui, qu’en aurait-il pensé ? Comment aurait-il agit ? Pour la suite, vous comprendrez que sa lecture s’impose…

 

La plume d’Eric CHACOUR est absolument magnifique, à la fois grave et poétique, tellement captivante. J’ai savouré ce roman qui va rester longtemps gravé dans ma mémoire, comme ce chocolat, une délicate attention de petit Papa Noël. Je ne connaissais pas le concept « Le chocolat de poche ». L’essayer c’est l’adopter 😉

Voir les commentaires

2024-03-04T16:20:26+01:00

Joyeuses diatribes de Ulrica ULLMAN

Publié par Tlivres
Joyeuses diatribes de Ulrica ULLMAN

Revisiter ses collections de photos est toujours un plaisir, l’occasion de se souvenir des oeuvres d’art d’une artiste, Ulrica ULLMAN decouverte avec « Falling ».

 

J’avoue que dans un autre style, celle-là me plaît beaucoup.

 

S’il y a moins de fantaisie il y a pourtant l’essentiel, cette relation entre des êtres, ce qui fait de nous des êtres sociaux, des personnes capables de converser, de porter attention à l’autre, de s’en nourrir. Quelle plus belle activité !

 

Et puis, dans cette création, il y a de l’énergie, de l’enthousiasme, de la fougue, j’aime quand l’art vehixu des vibrations. 

 

« Joyeuses diatribes », c’est le titre de ma #lundioeuvredart découverte lors du 28ème Salon de la Doutre qui accueillait une cinquantaine d’artistes du grand ouest. Nous etons en février 2022. 

 

J’aime beaucoup les créations de Ulrica  ULLMAN, des oeuvres réalisées en papier mâché, peintes là en bleu roi, ce bleu tellement lumineux.

 

Alors, vous aimez ?

Voir les commentaires

Girl Gift Template by Ipietoon Blogger Template | Gift Idea - Hébergé par Overblog