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2022-12-31T07:00:00+01:00

Je lis donc je suis 2022

Publié par Tlivres
Je lis donc je suis 2022

A l'invitation de Nicole, je m'essaie à revisiter mes lectures de l'année 2022 pour en faire le portrait d'un jour... 

Décris-toi :  La sauvagière

Comment te sens-tu ?  Celle qui fut moi

Décris où tu vis actuellement : Place Médard

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? Au café de la ville perdue

Ton moyen de transport préféré : Les cerfs-volants

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Une princesse modèle

Toi et tes amis vous êtes : Les enfants véritables

Comment est le temps ? Jour bleu

Quel est ton moment préféré de la journée ?  Qui sait

Qu'est la vie pour toi ? La maison enchantée

Ta peur : Les maisons vides

Quel est le conseil que tu as à donner ? D'audace et de liberté

La pensée du jour : Aux amours

Comment aimerais-tu mourir ? Une sirène à Paris

Les conditions actuelles de ton âme : Le sanctuaire d'Emona

Ton rêve ? Faire corps

C'est drôle et plein de fantaisie. Alors, vous aussi, livrez-nous votre portrait du jour !

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2022-12-30T07:00:00+01:00

I am, I am, I am de Maggie O'FARRELL

Publié par Tlivres
I am, I am, I am de Maggie O'FARRELL

Belfond
Traduit de l’anglais par Sarah TARDY

Le Book club a encore frappé ! C'est à lui que je dois cette nouvelle lecture d'un roman de Maggie O'FARRELL cette année. Après "Hamnet", place au roman autobiographique de l'écrivaine britannique : "I am, I am, I am".

La narratrice est depuis sa plus tendre enfance éprise de liberté. Mais depuis toujours, son corps s'est mis en tête d'entraver son itinéraire. Victime d'une encéphalite, elle a vécu un an en fauteuil roulant. A 18 ans, elle plaque tout. Elle vit dans une caravane et travaille à l'hôtel de montagne. Lors d 'une pause, elle décide de randonner près du lac noir. Elle y rencontre un homme, étrange. Elle aura le réflexe de retirer immédiatement la lanière des jumelles qu'il vient de lui passer au tour du coup. Elle doit sa survie à ce geste instantané, ce réflexe presque animal d'échapper à un prédateur. Deux semaines plus tard, une jeune femme de 22 ans y sera retrouvée morte, violée, étranglée et enterrée dans un fossé.
Cette histoire date de 1990. C'est la première relatée par Maggie O'FARRELL mais elle s'inscrit dans une série de 17. Tout au long du roman, vous allez vibrer avec elle, vivre des moments de peur intense, souffrir dans votre chair, frissonner, et puis, apprécier ce soulagement de voir que la vie continue. 

Maggie O'FARRELL raconte 17 périodes de sa vie où tout aurait pu basculer et choisit de prendre la plume pour les décrire :


L’expression qui est apparue sur son visage était celle d’un choc si profond, si viscéral, que j’ai su alors que plus jamais de ma vie je ne la raconterais, du moins oralement. P. 28

En numérologie, le nombre 17 fait partie de vos alliés. En chinois, il est dit comme chanceux, porteur d'espoir. C'est aussi un nombre qui représente la force, la confiance en soi. Nul doute que Maggie O'FARRELL est née sous une bonne étoile pour avoir résisté à toutes les agressions de ce corps qu'elle nous apprend à minutieusement décrypter. Comme j'ai aimé l'aborder d'un point de vue clinique et le voir mis à l’épreuve. Ce roman, c’est un hymne à la vie.

Ce livre, c'est aussi une oeuvre d'art. Il y a la première de couverture que je trouve sublime, ce papier glacé bleu turquoise sur lequel est dessiné un coeur, rouge, puissant, avec des vaisseaux sanguins représentés comme des plantes, une branche avec des feuilles, rouges aussi, une fleur d'oeillet, un arbre mort. Vous découvrirez dans le roman une continuité, en monochrome cette fois. Chaque chapitre est associé au nom d'une partie du corps et fait l'objet d'un dessin d’anatomie. 

Revenons à la couleur rouge, souvent associée au sang, la matrice, la source de la vie. Disons que ce roman a une signification particulière pour moi, il résonne avec une réalité toute personnelle. Le titre, "I am, I am, Iam", une expression monosémique (j'ai découvert le terme !), empruntée à Sylvia PLATH et extraite de "La Cloche de détresse" résume à elle-seule l'année 2023 qui s'annonce comme une année de tranmission... 

Enfin cette phrase qui résume tout ce que j'aimerais crier à la terre entière :


Je n’étais mère que depuis dix minutes lorsque j’ai rencontré cet homme, mais il m’a appris, par un simple geste, l’une des choses les plus importantes sur le rôle de parent : qu’il faut de la gentillesse, de l’intuition, du toucher, et que, parfois, il n’y a même pas besoin de mots. P. 89

Un immense merci au Book club pour cette référence. Retrouvez toutes les autres...

"Ultramarins" de Mariette NAVARRO
 
"Consolation" de Anne-Dauphine JULLIAND

"La porte du voyage sans retour ou les cahiers secrets de Michel ADANSON" de David DIOP

"Malgré tout" de Jordi LAFEBRE

"Sidérations" de Richard POWERS

"Hamnet" de Maggie O'FARRELL

 "Les enfants sont rois" de Delphine DE VIGAN

"Au-delà de la mer" de David LYNCH

"Le messager" de Andrée CHEDID

"L’ami" de Tiffany TAVERNIER

"Il n’est pire aveugle" de John BOYNE,

"Les mouches bleues"» de Jean-Michel RIOU,

"Il fallait que je vous le dise" de Aude MERMILLIOD, une BD,

"Le roi disait que j'étais diable" et "La révolte" de Clara DUPONT-MONOD, 

"Un jour ce sera vide" de Hugo LINDENBERG

"Viendra le temps du feu" de Wendy DELORME,

"Il n'est pire aveugle" de John BOYNE...

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2022-12-29T07:00:00+01:00

En Compagnie des Indes de Catherine MALARD

Publié par Tlivres
En Compagnie des Indes de Catherine MALARD

Éditions du Petit Pavé

Ce roman, je l'avais dans ma bibliothèque depuis le 12 janvier 2022, cette soirée où Catherine MALARD changea de rôle, elle qui habituellement questionne les auteurs avec la complicité de Christine pour animer les soirées des Bouillons, là, elle était interrogée sur ses propres livres.

Vous comprendrez que je ne pouvais décemment pas laisser retentir le gong de la fin de l'année sans lui consacrer quelques heures et j'ai sacrément bien fait !

"En Compagnie des Indes" est son cinquième ouvrage.

La narratrice s'apprête à repartir en Inde. Il y a 40 ans, elle y réalisa un premier séjour, contre l'avis de son père, lui qui lisait à qui voulait l'entendre les récits de grands explorateurs sans avoir jamais quitté son garage de la banlieue nantaise. Elle s'envola avec Koweït Airways et le soutien de sa mère. Après une escale à Abou Dabi, direction Bombay, puis quelques mois plus tard, Poona. Elle se souvient avoir flâné dans les ruelles de la capitale, s'étonnant de tout ce qu'elle découvrait. Il y avait ces parfums qui saisissaient ses narines et puis, cette couleur jaune, celle du curcuma, qui s'imprégnait dans les ridules de ses doigts pour y laisser son empreinte à jamais.

Nous sommes en 2014 quand la narratrice reprend l'avion. Mais ce séjour dont elle nous livre un carnet de voyage éminemment sensoriel date en réalité des années 1970. Ce roman, c'est un condensé d'émotions aux saveurs subtiles, qu'il s'agisse des parfums des fleurs des jardins comme des épices et de la cuisine, je m'en suis délectée. 

Outre les parfums, ce sont aussi les couleurs qui sont partout présentes dans les descriptions de Cather MALARD. Et puis, cerise sur le gâteau, cette confrontation avec une langue nouvelle dès lors que vous posez le pied en terre étrangère. L'écrivaine se plaît à parsemer sa prose de mots indiens, histoire de faire résonner à nos oreilles leur musicalité si singulière.

Par la voix d'un personnage fictif, Sajiv, un Indien avec qui la narratrice va entretenir une relation amoureuse, l'écrivaine nous fait découvrir l'organisation de la société indienne, la hiérarchie des castes. Nulle part ailleurs le déterminisme social n'a été aussi fort.


J'imaginais Mrs Pawar extirpant d'une énorme caisse un dieu immense aux membres démontables, dont le bras droit, selon les lois imparables de la verticalité, orchestrait tranquillement la naissance heureuse d'un corps social. Un corps social fort bien pourvu et doté de rôles non réversibles. On nageait dans un monde idéal où chacun, sans barguigner, ne pouvait que se sentir à sa place. Mais au moins on vit en paix. C'est très simple. P. 73

Je reconnais bien là son trait d'humour !

Et pour lier les deux époques, rien de tel que la résurgence des souvenirs enfouis dans la mémoire qu'un parfum suffirait à débusquer...


L'hôtesse m'apporte un verre d'eau ; je ferme les yeux, aspire ce parfum de jasmin qu'elle traîne derrière elle. Il éveille en moi des fragrances entêtantes qui s'exhalaient du jardin de Sarasbagh sur lequel ma chambre ouvrait à Poona : alors, les contours flous de visages familiers se réveillent ; voici que s'animent ces gens croisés dans les villages, les marchés, sur les trottoirs des villes, sur les ghâts, là où de longs métrages de tissus sèchent au soleil brûlant. P. 16-17

Avec "En Compagnie des Indes", jeu de mots s'il vous plaît pour donner à son roman le cachet historique qui ne saurait lui manquer, je découvre la beauté de la plume de Catherine MALARD, des phrases un brin grandiloquentes mais tellement charmantes.

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2022-12-28T07:00:00+01:00

Couleurs de l’incendie de Clovis CORNILLAC

Publié par Tlivres
Couleurs de l’incendie de Clovis CORNILLAC

Aujourd’hui, c’est #mercredicinema.

Je vous propose le dernier film de Clovis CORNILLAC, "Couleurs de l'incendie" pour lequel il est et réalisateur et comédien, deux dimensions pour interpréter le roman de Pierre LEMAÎTRE, et croyez-moi, il excelle.

Synopsis :

Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d'un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.

Mon avis :

Ce film historique est absolument fascinant.

D’abord, il y a l’épopée éminemment romanesque avec des personnages haut en couleur, celui de Gustave JOUBERT joué par Benoît POELVOORDE, un être fourbe et machiavélique, mais plus encore, celui de Madeleine PERICOURT interprétée par Léa DRUCKER, une femme volontaire et persévérante qui, pour son fils, va jouer le tout pour le tout. La vengeance est un plat qui se mange froid, la comédienne, prodigieuse, nous en livre une parfaite illustration. Et quand la revanche se décline au féminin, avouons qu’elle ne manque pas de saveur !

A signaler aussi la présence d’Alice ISAAZ et Jérémy LOPEZ de la Comédie Française, des artistes de la nouvelle génération. Quant à Fanny ARDANT, son rôle est éblouissant.

Et puis, il y a le scénario. Si Pierre LEMAÎTRE avait laissé Albert DUPONTEL libre de revisiter son roman « Au revoir là-haut », cette fois, l’écrivain a décidé d’en assurer l’écriture et l’adaptation. C’est une merveille.

Et enfin, la dimension cinématographique est de haute volée, le tout servi dans un rythme haletant.

Bref, l’ensemble est de toute beauté.

Pour vous convaincre un peu plus, je vous laisse visionner la bande annonce.

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2022-12-27T07:00:00+01:00

Le principe de réalité ouzbek de Tiphaine LE GALL

Publié par Tlivres
Le principe de réalité ouzbek de Tiphaine LE GALL

La Manufacture de Livres

Pour se baigner dans la culture ouzbek, vous pouvez aller visiter les expositions qui lui sont actuellement consacrées sur Paris, au Louvre et à l’Institut du monde arabe, ou bien rester délicatement installé.e dans votre salon avec le second roman de Tiphaine LE GALL, « Le principe de réalité ouzbek ».

Tout commence avec une réponse négative reçue par la narratrice à la candidature qu’elle a déposée pour un poste de professeur de français et de philosophie au lycée de Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan. Plutôt que de la classer, elle décide de prendre son crayon et d’annoncer à la Directrice de l'établissement son arrivée avec mari et enfants pour la rentrée scolaire prochaine. Dès lors, tous les arguments sont bons !

La singularité du roman repose dans la manière de s’approprier le sujet. Habituellement, les lettres nous annonçant ne pas retenu pour un poste sont archivées sans autre forme d’intérêt. Là, l’écrivaine nous propose un sursaut !

Au fil d’une correspondance à une voix, celle d’une femme brestoise, Tiphaine LE GALL nous offre un voyage à destination de l’Asie Centrale et nous fait visiter un pays bordé par l’Afghanistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan et le Turkménistan, un pays bordant la mer d’Aral.

La géographie du territoire aujourd’hui est liée à son histoire. Souvenez-vous, l’Ouzbékistan était sous domination russe jusqu’en décembre 1991, période de dissolution de l’U.R.S.S.. Ses frontières sont le fruit des accords d’Alma-Ata, tout comme l’Ukraine.

Et puis, il est un autre voyage, celui de l’intime. Dans cette longue lettre écrite à la première personne du singulier, la narratrice se dévoile. Elle nous relate ses souvenirs, son enfance, sa jeunesse, et puis la vie à deux, la naissance de leurs enfants. Elle nous explique le pourquoi de cette candidature, cette volonté farouche d’en découvre avec son existence et d’écrire une nouvelle page de sa vie, cette envie irrépressible de découverte.


A chaque étape initiatique, j’ai dû composer avec la peur, me suis retrouvée nue face à elle ; j’essaie de l’apprivoiser. De m’en accommoder. Il faut passer outre. Je l’ai appris avec le temps : il faut la laisser venir, la regarder gonfler comme une vague, ne pas céder à sa tentative d’intimidation, et la laisser passer sans bouger. Derrière se trouve l’expérience, la porte, la révélation peut-être. P. 136

Elle explore le sujet de l’amour et fait l’éloge du désir.


Le désir est un mouvement, libre, sans concession. Le désir est une courtisane. Il faut l’accepter. Choisir de suivre la vague, être emportée sur sa crête, et accepter la peur, la chute, la blessure ; ou la laisser passer, attendre qu’elle nous recouvre, puis qu’elle disparaisse. P. 167

Ce roman, il me fait penser à l’œuvre de Luca IZZO, « Introspection ».

Je me suis laissée porter et surprendre par la confession de cette femme. Tiphaine LE GALL nous offre un récit rythmé et fascinant.

Merci aux éditions La Manufacture de livres de m’avoir offert cette jolie lecture. C'est mon #mardiconseil.

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2022-12-26T18:00:00+01:00

Bee Eater de Sarah JARRETT

Publié par Tlivres
Bee Eater de Sarah JARRETT

La discipline des papiers collés m'émerveille depuis toujours. Vous vous souvenez bien sûr des créations des surréalistes, Picasso et Braque, qui, dès 1912, lancent un tout nouveau mouvement pictural. Matisse, quant à lui, excellera dans le collage de papiers collés peints.

Sarah JARRETT, artiste contemporaine, est une spécialiste genre.

Elle fait partie des artistes qui jouent avec les détails pour, une fois assemblés, nous proposer des compositions aussi singulières qu'EXTRAordinaires.

Dans son immense galerie, j'ai choisi sa création intitulée "Bee Eater", le guêpier, en référence à l'oiseau migrateur qui partage sa vie entre l'Europe et l'Afrique. C'est ma #lundioeuvredart.

Sarah JARRETT joue avec la superposition d'images pour en représenter trois spécimens qu'elle déploie dans un environnement naturel favorable, ici l'imprimé du chemisier, là les fleurs d'amaryllis. Elle aime mélanger les dimensions humaine, animale et végétale, c'est un peu comme un signature personnelle.

Et puis, il y a ce visage, ces deux visages devrais-je dire, l'un de face, dans la lumière, l'autre de profil, dans l'ombre, deux visages qui, par le jeu de la création, sont amenés à se côtoyer.

Je crois qu'en fait, les papiers collés, je les aime pour la double lecture qu'il nous offre. Si l'illusion d'optique est bien connue pour prouver à qui veut l'entendre que deux personnes, bien que portant un regard sur une même image, y voient deux représentations distinctes, avec le collage, l'artiste force encore le trait. Passionnée d'interculturalité, les oeuvres me font vibrer à tous les coups, ou presque. Encore faut-il qu'elles soient esthétiquement réussies, et je dois dire que de ce côté-là, Sarah JARRETT regorge de talent.

Je ne peux que vous inviter à naviguer sur son compte Instagram pour y découvrir l'ensemble de ses créations, du grand art ! 

#art #contemporaryart #abstractart #flowers #birds #analogcollage #digitalcollage #digitalart #collage #collageoftheday #collageart #collageartist #collagework #collageartwork #papierscolles #composition 

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2022-12-24T07:00:00+01:00

Mesure 217 de Françoise LHOIR

Publié par Tlivres
Mesure 217 de Françoise LHOIR

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J24

"Un livre pour finir en beauté"

 

J'ai choisi "Mesure 217" de Françoise LHOIR dans la Collection Évasion des éditions Academia et distribué par les éditions L'Harmattan, l'occasion d'un petit clin d'oeil à Babelio et sa Masse Critique de Babelio

Marie est violoncelliste dans l’Orchestre National de Belgique. Elle est mariée avec Beaudouin, enseignant, le père de leurs deux enfants, Jérôme et Odile. Marie a une sœur, Béatrice, son aînée de 4 ans, partie vivre aux Etats-Unis. Elle est mariée avec Scott avec qui elle a eu une fille, Morgane, adolescente, dont l’itinéraire personnel est chahuté. Béatrice demande à Marie d’accueillir Morgane chez elle pour lui offrir une pause. C’est aussi à ce moment-là qu’un garçon, Sacha (son nom de scène), prodige, l'un des cinq très jeunes talents, est accueilli par l’Orchestre National de Belgique. Il est aussi « différent ». Il ne manquait plus que Caroline, la grande amie de Marie, un brin fantasque, pour offrir un nouvel horizon à tout ce petit monde.

Françoise LHOIR, autrice belge, nous propose un premier roman trépidant. Le récit est ponctué de péripéties qui donnent du rythme à la narration, un petit bijou.

Je ne vais pas pouvoir vous le cacher bien longtemps, la musique est un personnage à part entière de ce roman délicat et grisant à la fois.

Et puis, il y a aussi et surtout la capacité de la musique à vous embarquer et vous enivrer, en premier lieu les musiciens bien sûr, les hommes et les femmes qui lui vouent leur vie professionnelle, mais aussi le public, vous, moi.

Enfin, il y a le rapport à la musique pour des enfants/ados contraints et forcés par leurs parents à faire de cette discipline leur violon d’Ingres (sans jeu de mot !). Outre le fameux solfège dont beaucoup témoignent de leur martyre dans leurs jeunes années d’apprentissage, là, il y a la musique sclérosée par tout un système, depuis les auditions jusqu’aux prestations, formatées depuis la nuit des temps. Que de frustrations !

Il y a encore l’approche de ce que l’on appelle maintenant communément les « enfants différents » sans bien savoir ce que ça peut vouloir dire. Ne sommes-nous pas tous singuliers, donc tous différents ? 

Vous l’avez compris, ce roman m’a fait vibrer. Il est à lire sans modération, par les adultes comme les jeunes, un excellent roman passerelle.

Nous sommes le 24 décembre, retrouvez l'ensemble des publications de #monaventlittéraire2022 !

J1 Ma première lecture de l'année : Hamnet de Maggie O'Farrell
J2 Le livre que j'attendais le plus : La patience des traces de Jeanne BENAMEUR
J3 Un auteur découvert cette année : Roland BOUDAREL avec Place Médard 
J4 Le titre le plus énigmatique : Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT
J5 Le livre dont l'écriture m'a éblouie : Les cerfs-volants de Romain GARY
J6 Le livre le plus plombant : Les inexistants de Catherine ROLLAND
J7 La plus belle couverture : Le sanctuaire d'Emona d'Alexandra KOSZELYK 
J8 Le livre que je n'aurais pas lu si... : Les rêves échoués de Carine JOAQUIM
J9 Le livre dont on n'a pas assez parlé : Ultramarins de Mariette NAVARRO
J10 Le livre que m'a le plus impressionnée : Sidérations de Richard POWERS
J11 Le livre le plus en prise avec l'actualité : L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK
J12 Le personnage que j'aurais adoré rencontrer : Gabriëlle du roman de Laurine THIZY Les maisons vides
J13 Le personnage que je voudrais surtout ne jamais croiser : Alexandre du roman de Céline COULON Une bête au Paradis
J14 Le livre que tout le monde aime... sauf moi : Jocker
J15 Le livre le plus déconcertant : Et mes jours seront comme tes nuits de Maëlle GUILLAUD
J16 Le livre que j'aurais envie d'offrir à tout le monde : La nuit des pères de Gaëlle JOSSE
J17 Mon plus gros pavé de l'année : Lorsque le dernier arbre de Mickael CHRISTIE
J18 Le livre qui me marquera longtemps : Ubasute d'Isabel GUTIERIEZ
J19 Le livre le plus émouvant : Au café de la ville perdue d'Anaïs LLOBET
J20 Le livre le plus réconfortant : La sauvagière de Corinne MOREL-DARLEUX
J21 Le plus beau titre : La maison enchantée d'Agathe SANJUAN
J22 Le livre le plus dépaysant : Le lac de nulle part de Pete FROMM
J23 Un prix littéraire lu cette année : Les envolés d'Etienne KERN
J24 Et pour finir en beauté : Mesure 217 de Françoise LHOIR
 

Retrouvez également toutes les publications de ce calendrier de l'avent en faveur de livres à petit prix : 

J1 Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

J2 Ce matin-là de Gaëlle JOSSE
J3 Trois jours et une vie de Pierre LEMAITRE
J4 Une bête au Paradis de Céline COULON
J5 La porte du voyage sans retour de David DIOPP
J6 La décision de Karine TUIL
J7 Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND
J8 Hamnet de Maggie O'FARRELL
J9 Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR
J10 Une sirène à Paris de Mathias MALZIEU
J11 La carte postale de Anne BEREST
J13 Héritage de Miguel BONNEFOY
J14 Impact d'Olivier NOREK
J15 S'adapter de Clara DUPONT-MONOD
J16 La fièvre de Sébastien SPITZER
J17 Là où nous dansions de Judith PERRIGNON
J18 Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN
J19 Vert samba de Charles AUBERT
J20 Dahlia de Delphine BERTHOLON
J21 Avant elle de Johanna KRAWCZYK
J22 Le poison du doute de Julien MESSEMACKERS
J23 Sankhara de Frédérique DEGHELT
J24 L'âge de la lumière de Withney SHARER
 
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un Joyeux Noël
 
 

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2022-12-24T07:00:00+01:00

L’Âge de la lumière de Whitney SCHARER

Publié par Tlivres
L’Âge de la lumière de Whitney SCHARER

On poursuit #Noelenpoche avec un magnifique roman, celui de Withney SHARER, "L'âge de la lumière" publié initialement aux éditions de L'Observatoire et désormais chez Le livre de poche.

out commence avec la préparation d’un dîner. Lee MILLER a une soixantaine d’années. Elle est en cuisine. Elle s’apprête à accueillir Audrey WITHERS, Rédactrice en Chef du Magazine Vogue, une amie de longue date. Lee MILLER est hantée, de nombreuses années après, par ce qu’elle a vécu à Saint-Malo lors des bombardements des alliés, la libération d’un territoire qu’elle fut chargée d’immortaliser. Elle lutte contre ses visions en buvant whisky sur whisky. Si un nouveau contrat semble difficile à envisager dans l’état de santé actuel de Lee MILLER, c’est toutefois l’opportunité rêvée de revenir sur une carrière... hallucinante.

La photographie, Lee MILLER est née dedans avec un père amateur du genre. Mais plus que ça, la photographie, elle en fit son alliée, la voie du rebond, après avoir vécu un drame. Dans l’intimité familiale, son père lui proposa de se réconcilier avec son corps. Il réalisa jusqu’à son adolescence des clichés d’elle, nue, peut-être la prédisposition à quelques années de mannequinat. Et puis, Lee MILLER a eu besoin de partir, loin. C’est ainsi qu’elle arriva à Paris en 1929. Elle n’y connaissait personne. C’est à l’inconnu qu’elle accepta d’être conduite dans une fumerie d’opium de Montmartre, chez Drosso très précisément. Elle y fut accueillie par un homme. Elle découvrira plus tard qu’il s’agissait de Man RAY, l’homme avec qui elle partagera une grande partie de sa vie. Man RAY était fils d’un tailleur, il était promis à la succession de l’entreprise familiale mais Man RAY souhaitait être un artiste. Il commença par acheter une presse à imprimer pour éditer une revue avec un ami. C’est à cette époque qu’il commença à peintre. Et puis, il y eut la rencontre avec Adon qu’il épousa. Lui voulait partir vivre à Paris, elle non, leur mariage ne résista pas. Il vécut une dizaine d’années avec Kiki DE MONTPARNASSE, juste avant de rencontrer Lee MILLER. Elle, elle souhaitait faire comme son père, découvrir la technique photographique.

 

C’est une manière tout à fait originale de s’acculturer à la discipline artistique de la photographie. 

Dans une version romancée, Whitney SCHARER et la traductrice Sophie BASTIDE-FOLTZ nous livrent une biographie hors norme, à l’image de la femme dont les clichés dans des robes luxueuses ne sauraient résumer les 70 années de la vie d’une passionnée.

Nous sommes le 24 décembre, retrouvez toutes les publications de ce calendrier de l'avent en faveur de livres à petit prix : 

J1 Ces orages-là de Sandrine COLLETTE
J2 Ce matin-là de Gaëlle JOSSE
J3 Trois jours et une vie de Pierre LEMAITRE
J4 Une bête au Paradis de Céline COULON
J5 La porte du voyage sans retour de David DIOPP
J6 La décision de Karine TUIL
J7 Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND
J8 Hamnet de Maggie O'FARRELL
J9 Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR
J10 Une sirène à Paris de Mathias MALZIEU
J11 La carte postale de Anne BEREST
J13 Héritage de Miguel BONNEFOY
J14 Impact d'Olivier NOREK
J15 S'adapter de Clara DUPONT-MONOD
J16 La fièvre de Sébastien SPITZER
J17 Là où nous dansions de Judith PERRIGNON
J18 Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN
J19 Vert samba de Charles AUBERT
J20 Dahlia de Delphine BERTHOLON
J21 Avant elle de Johanna KRAWCZYK
J22 Le poison du doute de Julien MESSEMACKERS
J23 Sankhara de Frédérique DEGHELT
J24 L'âge de la lumière de Withney SHARER
 
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un Joyeux Noël

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2022-12-23T07:00:00+01:00

Les envolés de Étienne KERN

Publié par Tlivres
Les envolés de Étienne KERN

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J23

"Un prix littéraire lu cette année"

J'ai choisi "Les envolés" d'Etienne KERN aux Editions Gallimard, un roman découvert avec les 68 Premières fois, un roman historique éblouissant lauréat du Prix Goncourt du Premier roman 2022.

Franz REICHELT est originaire de Prague. Son père le destinait à la relève de l’entreprise de cordonnier familiale, il choisira pourtant la mode. Ce destin le guidera jusqu’à Paris où, après quelques expériences professionnelles, il créera son atelier. Nous sommes dans les toutes premières années du XXeme siècle, les années folles, celles des inventions, des pionniers de l’aviation. L’homme rêve alors de voler… à ses risques et périls.
 
Dès les premières pages, je me suis laisser envoûter par la plume d’Etienne KERN, une plume éminemment romanesque qui décrit à l’envi le Paris de la création. Quelles plus jolies pages que celles dédiées à la Tour Eiffel ! Et puis, on y parle de couture, de mode, de tissus, de broderies, de chapeaux, rien n’est trop beau pour briller dans les salons.
 
Et puis, il y a le mystère de cette robe exposée dont l’origine sera progressivement dévoilée, de quoi aiguiser la curiosité et donner le ton de la prose.
 
Le roman historique devient roman d’aventure quand il relate le destin d’hommes portés par la fougue de l’invention, celui des femmes souvent moins séduisant, veuves prématurément. Comme j’ai aimé découvrir la quête de Franz REICHELT, l’histoire vraie de cet homme à la démarche si humaniste de sauver ses compatriotes lors d’un vol hasardeux, ou totalement fou.

Et puis, il y a la narration, l’alternance de chapitres, ceux en lettres romaines pour relater l’histoire des pionniers de l’aviation, ceux en lettres italiques pour évoquer le destin d’une disparue de 33 ans, Muriel BASSOU. Le roman « Les envolés » lui rend hommage. Muriel BASSOU était écrivaine. Elle était l’autrice du livre « Devenir Stendhal, Amitié et formation littéraire » aux éditions Classiques Garnier.

La plume est belle, éminemment romantique, jubilatoire et euphorique.

Allez, envolez-vous !

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2022-12-23T07:00:00+01:00

Sankhara de Frédérique DEGHELT

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Sankhara de Frédérique DEGHELT

On poursuit #Noelenpoche avec "Sankhara" de Frédérique DEGHELT disponible dans la collection Babel des éditions Actes Sud.

« Sankhara », c’est l’histoire d’un couple qui se déchire à coup d’incompréhension, de confusion, l’amour aurait-il déserté ? C’est la question que se pose assurément Hélène qui, un jour de septembre 2001, part... pour 10 jours de méditation. Elle laisse homme et enfants, leurs jumeaux sont en grande section de maternelle, ils s’apprêtent à faire leur rentrée scolaire. Ses enfants, elle leur laisse une lettre pour expliquer qu’elle reviendra et qu’ils recevront, chaque jour, un nouveau courrier d’elle. Sébastien, lui aussi, se pose des questions sur son couple, son avenir avec Hélène. Mais, lui, journaliste, va subir ce départ d’Hélène. À son attention, sa femme ne laissera aucun mot. Chacun, terriblement déstabilisé par la nouveauté des événements mais aussi profondément conditionné par son environnement social, familial, urbain, professionnel, géopolitique... du moment va puiser dans ce qu’il a de plus intime pour analyser la situation et l’affronter... ou pas !
 
Frédérique DEGHELT explore la situation d’un couple en mal d’amour, à moins que la raison de sa déliquescence soit à chercher ailleurs.
 
Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce livre, c’est d’accompagner Hélène, une femme, dans son initiative. Elle aurait pu choisir de partir en voyage au bout du monde, de partir peindre ou jardiner, je crois que je l’aurais suivie sans condition, d’abord, parce qu’elle décide de prendre son destin en main, qu’elle est active et choisit de prendre de la distance pour mieux voir où ils en sont, elle et Sébastien de leur union, et mieux regarder les choses en face. Et puis, imaginer une retraite, un refuge... à quelque chose de séduisant. 
 
C’est une femme, c’est une mère aussi. Loin d’elle l’idée d’abandonner ses enfants et j’ai trouvé l’idée de ce lien maintenu, coûte que coûte, d’une profonde émotion.
 
Mais, et c’est là où le talent de Frédérique DEGHELT prend toute sa dimension, l’écrivaine va nous faire découvrir deux univers tout à fait singuliers, celui de la médiation et celui du journalisme.
 

Mais quelle jolie manière elle a d’introduire chaque chapitre qui correspond à chacun des dix jours d’absence d’Hélène, tantôt avec une citation d’Albert Camus, tantôt avec l’une de Mahatma GANDHI, tout un programme, à MÉDITER sans modération.

Vous voulez savoir si la chute est de qualité ? Elle est magistrale.

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2022-12-22T07:00:00+01:00

Le poison du doute de Julien MESSEMACKERS

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Le poison du doute de Julien MESSEMACKERS

On poursuit #Noelenpoche avec "Le poison du doute" de Julien MESSEMACKERS aux éditions Le Passage, désormais disponible en poche chez Pocket.

Margaux a 42 ans. Elle est mariée avec Philippe Novak, lui en a 52. Ils ont un garçon de 7 ans, Romain. Ils habitent un pavillon et vivent dans un petit paradis naturel, la Baie de Somme. Elle est infirmière et associée avec une autre professionnelle, Virginie, une amie. Si le relevé du courrier est une activité négligée, une enveloppe retient pourtant l’attention de Margaux. Elle vient des services de police. Elle est adressée à Philippe qui y découvre une convocation. Lors de l’entretien avec les fonctionnaires, il subit un interrogatoire un brin insistant, sous l’oeil de Judith Balmain, Capitaine du SRPJ de Versailles, en charge de l’instruction d’une affaire non élucidée de familicide commise il y a 17 ans maintenant. Plus que cet entretien, une perquisition de la maison est rapidement faite. Tous les effets personnels se retrouvent sens dessus, sens dessous. Il ne faudra pas plus d’un article de presse avec les initiales de Monsieur et le métier de Madame pour que le solide édifice familial ne soit mis à mal, mais là commence toute l’histoire.

Ce thriller psychologique est tout à fait redoutable.

Julien MESSEMACKERS ne s’y trompe pas. Avec des personnages qui pourraient être vous, qui pourraient être moi, le lecteur tombe inévitablement dans le piège de l’identification. Derrière les apparences d’une vie familiale réussie, à en croire le portrait rapidement brossé, pourrait bien se cacher le plus noir des hommes, ou pas. Le titre est parfaitement choisi, c’est bien le doute qui vient s’immiscer dans la routine familiale parfaitement huilée. 

Vous l’avez compris, ce roman est aussi policier. J’avoue que le personnage de Judith Balmain est mijoté aux petits oignons, une femme qui ne lâche rien d’une affaire qui aurait pu être classée depuis longtemps, une femme qui a des convictions et qui a toujours obtenu de sa hiérarchie de poursuivre les investigations, une femme obsédée par chaque détail, une femme, aussi, qui n’hésite pas à jouer avec le feu.

Outre la psychologie des personnages minutieusement ciselée et l’intrigue diaboliquement orchestrée, ce roman choral est aussi remarquable pour sa construction narrative. Tour à tour, Julien MESSEMACKERS donne la parole à chacune des trois femmes autour desquelles tout se joue. 

Bref, ce roman est une pépite de cette fin d’année 2020. Ne passez pas à côté !

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2022-12-22T07:00:00+01:00

Le lac de nulle part de Pete FROMM

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Le lac de nulle part de Pete FROMM

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J22

"Le livre le plus dépaysant"

J'ai choisi "Le lac de nulle part" de Pete FROMM aux éditions Gallmeister.
 
Trig et Al sont des jumeaux de 27 ans, lui est parti en Californie, elle vit à Denver. Les parents sont divorcés. Depuis leur tendre enfance, leurs vacances étaient dédiées à des aventures. Ils sont de véritables rangers. Alors, quand leur père, Bill, leur envoie un sms pour leur proposer une dernière aventure. Même s’ils sont un brin intrigués, ils répondent par l’affirmative. Il y a bien eu ces doutes à l’aéroport autour des bagages qui auraient disparu. Et puis, l’absence d’itinéraire précis. Mais ils sont en confiance. Ils ne savent pas encore que cette expédition se fera au péril de leur vie.
 
Avec ce roman, vous allez embarquer sur deux canoës pour visiter les lacs canadiens. Vous allez faire connaissance avec la faune du pays, découvrir la flore aussi. Mais plus que tout, vous allez vivre comme des trappeurs, allumer le feu, le nourrir pour qu’il reste allumer, vous allez pêcher pour manger et naviguer, encore et toujours.
 
Ce roman, c’est un voyage au cœur de Dame Nature. Vous allez vous émerveiller des aurores boréales :
 
Comme j’ai aimé leur combat, à la vie à la mort, comme j’ai soutenu le moindre de leurs efforts devant la puissance des éléments. Ce roman, vous allez le vivre dans votre chair. Vous allez avoir froid, vous allez sentir chacun de vos membres se frigorifier, vos lèvres gercer…
 
Et puis, ce qui m’a profondément touchée, c’est ce lien indéfectible entre les jumeaux, Trig et Al, deux être que rien ne pourrait séparer, deux individus de 27 ans unis comme deux gamins. Les souvenirs de vacances ensemble, de rituels, vont ranimer leurs joies enfantines.
 
Les romans d’auteurs américains ont cette capacité à nous transporter, comme une signature singulière, un genre particulier. Ils nous livrent des romans d'aventure captivants. Comme j’aime sombrer en eaux troubles sous le joug de leurs mots.

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2022-12-21T07:00:00+01:00

Avant elle de Johanna KRAWCZYK

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Avant elle de Johanna KRAWCZYK

On poursuit #Noelenpoche avec le premier roman de Johanna KRAWCZYK, "Avant elleaux Éditions Héloïse d’Ormesson désormais disponible en poche chez Pocket.

Carmen a 36 ans, elle est amoureuse de Raphaël. Tous deux sont les parents d’une petite fille, Suzanne. Carmen est Maîtresse de conférence, spécialiste de l’Amérique Latine. Son père est mort d’un AVC il y a un an et sept mois, sa mère, elle, s’est suicidée quand elle n’avait que 11 ans. Carmen va de mal en pis. Dans le jargon de la psychiatrie, elle est classée TPB, elle souffre des troubles de la personnalité borderline, elle est hypersensible et alcoolique. Un jour, Carmen reçoit un appel téléphonique. Le contrat d’un box de garde-meubles arrive à échéance, elle doit le vider, sinon les biens seront détruits. Quand Carmen arrive sur place, elle découvre que le box ne contient qu’un bureau ancien, un fauteuil et une lampe. Les tiroirs du bureau sont vides. Elle décide de le faire livrer chez elle, un copain s’en charge. A force de persévérance, Carmen trouve une petite clé et dans un des pieds du meuble une boîte avec tout un tas de documents, des photos, des carnets. Ils sont écrits de la main de son père. Elle commence à les lire, elle sombre. Raphaël n’en peut plus, il lui fixe un ultimatum. Elle doit s’en sortir si elle veut poursuivre sa vie avec lui et leur enfant. Carmen consacre ses jours, ses nuits, à découvrir l’histoire familiale, une histoire singulière intimement liée à la grande Histoire de l’Argentine, un scénario de pure folie !

 

Ce premier roman, c’est une lecture coup de poing. J’ai l’impression d’être montée sur un ring et d’avoir été passée à tabac.
 
D’abord, il y a la vie de Carmen, ses souffrances, son « obsidienne » qui la tenaille. Je suis tombée dès les premières pages dans le piège de la psychiatrie tendu par l’autrice, Johanna KRAWCZYK. Tout mon corps s’est mis à vibrer aux soubresauts de Carmen.
 
Et puis, il y a l’histoire, le scénario. Imaginez, vous avez 36 ans et vous ne connaissez quasiment rien de votre famille, vous êtes en quête d’identité. Votre mère a disparu dans des conditions inexpliquées. Votre père a toujours été un taiseux, rien à tirer de lui.
 
Le contexte historique creuse encore l'abîme, la dictature argentine, ces périodes finalement universelles où les hommes deviennent des héros... ou des salauds. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus, juste que cette lecture a fait resurgir le souvenir de "Mapuche" de Caryl FEREY !
 
Au fur et à mesure des révélations, le corps de Carmen encaisse, se débat, s’écrase, se relève, se brise. Sous la plume de Johanna KRAWCZYK, les uppercuts sont violents.
 
La construction est habile et audacieuse, le pari réussi. La chute est vertigineuse !

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2022-12-21T06:59:00+01:00

La maison enchantée de Agathe SANJUAN

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La maison enchantée de Agathe SANJUAN

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J21

"Le plus beau titre"

J'ai choisi "La maison enchantée", le premier roman d'Agathe SANJUAN Aux Forges de Vulcain.

Zoé est arrivée sur Paris pour travailler. Elle est passionnée d'art. A ses heures perdues, elle fréquente les galeries. C'est au cours de l'une de ses flâneries qu'elle découvre des estampes. Elle s'intéresse à la discipline, explore la technique, devient fidèle d'une maison et se lie avec Julien, le jeune homme qui l'accueille, la guide, l'oriente. C'est avec lui aussi qu'elle fera la visite d'un musée privé, un brin mystérieux...

Si vous aimez l'art mais que vous n'avez pas de formation particulière, vous apprécierez certainement d'accompagner Zoé dans ses tribulations. 

Zoé, c'est un personnage profondément attachant, une jeune femme que rien ne prédisposait à aimer l'art. A la maison, quand elle était enfant, il n'y avait pas d'oeuvres. Elle a donc fait ses armes seules. Agathe SANJUAN restitue parfaitement le sentiment de solitude que l'on peut éprouver parfois quand on est passionné par une discipline et qu'il est difficile d'en parler avec parents, famille et amis, sans avoir l'impression de les "gaver". C'est pourtant là que les choses deviennent intéressantes, quand les êtres dévoilent leur vraie nature...

Et puis, il y a l'art en tant que tel. Agathe SANJUAN nous plonge au coeur d'une discipline, les estampes.

Enfin, il y a la qualité de la plume. Entre fiction et onirisme, elle nous propose de découvrir "La maison enchantée" tout en volupté, bravo !

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2022-12-20T07:00:00+01:00

Dahlia de Delphine BERTHOLON

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Dahlia de Delphine BERTHOLON

On poursuit #Noelenpoche avec un roman de Delphine BERTHOLON, "Dahlia", publié initialement chez Flammarion et désormais en poche chez J'ai lu.

Laetitia, Lettie pour les intimes, est une jeune maman. Sa fille de trois ans, Mina, est partie en vacances avec son papa au Botswana en Afrique. Elle se souvient de ses années collèges. Elle vivait alors dans un mobile home avec sa mère, infirmière à domicile. En 1989, elle était en 5ème. Elle était dans la classe de Dahlia, une élève originale arrivée du Havre, surnommée par la bande de copains copines Ortie Gazoil. Son père était chauffeur routier. Lettie aimait beaucoup sa mère Francesca. Et puis, Dahlia avait deux frères, des jumeaux, Gianni et Angelo. Elle se plaignait beaucoup de sa famille qu'elle jugeait trop envahissante et enviait terriblement celle de Lettie. Elles passaient du temps ensemble jusqu'au jour où Dahlia confia un secret à Lettie, un secret qui fait chavirer les existences des deux adolescentes, mais là commence une nouvelle histoire !

J'aime beaucoup les romans de Delphine BERTHOLON pour le décor qu'ils édifient progressivement mais puissamment. Dans une écriture presque cinématographique, elle décrit des atmosphères, ses mots deviennent des révélateurs sensoriels. Comme dans "Coeur Naufrage", au fil des pages, j'ai retrouvé cette impression d'être allongée sur une plage, le sable chaud me chatouillant les orteils. 

Et puis, il y a des références à une époque aujourd'hui révolue, celle des années 1990. Je suis un peu plus âgée que l'écrivaine mais "Dahlia" m'a rappelée ces tubes (Venus des Bananarama, Une femme avec une femme de Mecano, I’m deranged de David Bowie... ça vous dit quelque chose, non ?), la mode, les livres, les "barrils" de lessive customisés et revisités en coffre de rangement... qui ont marqué cette période. Pour la jeunesse, c'était quelque chose...

Enfin, si Delphine BERTHOLON a ce talent pour caractériser un environnement et une échelle temps, vous pouvez bien vous imaginer qu'elle procède de la même manière, brique après brique, pour construire des personnages. Ils pourraient être vous, moi, vos cousins, vos voisins... ce sont des gens un brin ordinaires à qui elle va faire vivre un instant de rupture et imaginer l'après.

Dans ce roman et comme chaque fois, je peux bien l'avouer, la magie a opéré. Je me suis laissée prendre au garrot et puis ma gorge s'est serrée, mon pouls accéléré, jusqu'à la révélation !

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2022-12-20T07:00:00+01:00

La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

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La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J20

"Le livre le plus réconfortant"

J'ai choisi "La sauvagière" de Corinne MOREL DARLEUX aux Éditions Dalva, un premier roman.
 
La narratrice a été élevée par sa mère, aujourd’hui décédée. Elle a eu un accident de moto. Elle ouvre les yeux dans une maison forestière. Là, y vivent Stella, souffrant de crises clastiques, et puis Jeanne. Entre hallucinations et réalité, son cœur balance, son corps tout entier aussi !
 

Il y a dans ce conte onirique un rapport au corps tout à fait exceptionnel. Meurtri par l’accident, endolori, ankylosé, il cherche la voie d’une SURvie. On mesure à travers le personnage de fiction de la narratrice dont on ne connaît ni le nom ni les origines qu’un corps, la chair, les organes… ont leur propre rythme, leur propre existence. Ne parlons-nous pas de mort cérébrale ? Ce premier roman, c’est une invitation à faire une pause, se recentrer sur son corps, y puiser la lumière, l’énergie, la vie, quoi !

 

Et puis, il y a la force de l’environnement, une nature profonde, la forêt, les montagnes, une forme de refuge, autant d’éléments propices à la reconstruction psychique. 

 

Cet hymne à la nature ne serait rien sans les mots, et le pouvoir de la contemplation.

 

Enfin, dans ce monde alternatif à l’urbain, il y a aussi les animaux. 

 

Ce premier roman écrit dans une plume poétique, délicate et sensuelle, nous propose de faire corps avec la nature, d’entrer en fusion avec ce qu’elle a de vivant. Le dessin de la première de couverture, sublime, une œuvre d’art réalisée par Pedro TAPA, le dévoile à elle seule.

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2022-12-19T21:12:38+01:00

Une œuvre de Hani ABBAS

Publié par Tlivres
Une œuvre de Hani ABBAS

Ma #lundioeuvredart est en prise avec l’actualité. 

Hier, dimanche 18 décembre, c’était la Journée Internationale des migrants. 

 

Cette journée, on n’en parle pas beaucoup. Elle a pourtant été créée en 2000 par l’Organisation des Nations Unies.

 

Alors, pour éviter tous les discours, rien ne vaut une création de Hani ABBAS. Lui-même connaît bien la situation des réfugiés pour la vivre à titre personnel. Il est notamment très investi dans Cartooning for Peace. Si vous voulez faire connaître avec l’artiste, je vous conseille une interview publiée sur le site de l’UNHCR. 
 

Je suis de plus en plus fascinée par le talent qu’ont les caricaturistes et cette façon très personnelle qu’ils ont de synthétiser un problème sociétal en un coup de crayon. 
 

Cette illustration n’y échappe pas. Il y a une double lecture. Un œil pour illustrer le bateau sur lequel sont embarqués des migrants. 3 bouées de sauvetage pour 7 personnes à bord. Et puis, ce qui pourrait être une larme, ou bien l’océan qui sépare les côtes.

Le dessin se suffit à lui-même.

C’est une œuvre d’art 👏

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2022-12-19T07:10:00+01:00

Vert samba de Charles AUBERT

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Vert samba de Charles AUBERT

On poursuit #Noelenpoche avec un roman policier de Charles AUBERT, "Vert samba" initialement publié chez Slatkine et Cie maintenant disponible en poche chez Pocket.

Niels Hogan, le narrateur, a quitté son job de directeur commercial à Paris pour se lancer dans la fabrication de leurres pour la pêche dans le sud de la France. Il découvre les plaisirs d'une cabane implantée au bord d'une lagune, l'étang de Thau. C'est là qu'il s'offre quelques petits plaisirs, comme la préparation du thé dans les règles de l'art. C'est là aussi qu'il redécouvre les plaisirs de l'amour. Il a rencontré  Lizzie, journaliste d'investigation et associée avec Vincent dans le cadre du Cormoran Inquirer, une femme qui l'émerveille. Mais depuis quelques temps, les choses ne tournent plus tout à fait rond. Son père montre quelques fragilités, le laissant à penser à la maladie d'Alzheimer. Niels est inquiet. Et puis, il y a la découverte du cadavre d'un ostréiculteur, la mort de cet homme dans des conditions mystérieuses trouble les relations avec Nora, la Directrice d'un établissement pour travailleurs handicapés. En tirant le fil, Lizzie embarque Niels dans son enquête, menée parallèlement à celle de la police, pilotée par Malkovitch, et c'est bientôt toute la pelote qui vient, mais là, danger !

Ce roman policier est une réussite.

D'abord, parce que l'intrigue est parfaitement menée. Jusqu'à la fin du livre, je suis restée suspendue aux indices savamment distribués par Charles AUBERT.

Et puis, il y a les personnages, des êtres que l'on a tout de suite envie d'aimer, des hommes et des femmes, bons, semble-t-il, des êtres attachants, quoi !

Mais encore, ce roman est un véritable jeu de dominos, à chaque pièce son décor, son histoire, ses secrets. 

 

Et puis, en guise d'introduction pour chacun des chapitres, un haïku. Ils sont tous très beaux mais j'avoue que j'ai un faible pour celui-ci :

"Que mon visage

Qui a vu les fleurs de cerisier

Soit frappé par l'obscurité"

de Fura MAEDA

Que c'est délicat !

Vert samba est un excellent roman policier. Je vous le conseille absolument.

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2022-12-19T07:10:00+01:00

Au café de la ville perdue de Anaïs Llobet

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Au café de la ville perdue de Anaïs Llobet

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J19

"Le livre le plus émouvant"

J'ai choisi "Au café de la ville perdue", le second roman d'Anaïs LLOBET aux éditions de L’Observatoire, un coup de coeur.

La jeune journaliste française installée à une table du café Tis Khamenis Polis suscite bien des convoitises. Il y a Giorgos qui égrène ses souvenirs de Varosha, sa vie là-bas, son hôtel Seaside. Et puis, il y a Ariana, serveuse, qui vient passer ses pauses avec elle et lui raconte l’histoire de sa famille : son père Andreas, élevé par sa tante Eleni récemment décédée. Ses parents à lui se sont évaporés, sa mère, Aridné, était une chypriote turque. Elle serait partie avec un soldat. Lui, rongé par le chagrin, aurait pris la mer, sans jamais revenir. Ariana est habitée par cette filiation. Elle est aussi hantée par cette maison de Varosha dont l'adresse,14, ados Ilios, tournoie autour de son bras. Cette maison, c'est celle que ses grands-parents ont dû abandonner au moment du coup d’Etat de 1974. C’est là que la grande Histoire s’invite à la table des deux jeunes femmes pour ne plus la quitter.
 
Ce roman, c’est un roman dans un roman, celui d’une journaliste qui va, au fil des confessions d’Ariana, tisser celui de la ville morte, Varosha devenue zone militaire. Sa forme littéraire concourt à la mémoire d'une page de la grande Histoire chypriote, une page contemporaine de son Histoire, j'avais 5 ans lors du coup d'Etat. Si l’écrivaine ne qualifie pas son livre d’historique, il se nourrit pourtant d’évènements marquants du passé. 
 
J’ai été fascinée par la quête d’Ariana, la puissance du fantasme de cette maison 14, rue Ilios, sur son itinéraire personnel, ses études d’architecture dictées par la volonté de reconstruire « sa » maison, son besoin irrépressible d'aller sur site et de  lui redonner vie.
 
Aridné, comme Ariana, sont des femmes qui chacune à leur époque, mènent des combats à mains nues. Il y a celui de la paix, il y a celui de la justice aussi. Les deux femmes sont intelligentes. Elles ne sauraient se résigner à accepter la destinée de leur patrie. 
 
Anaïs LLOBET réussit à incarner chacun des camps et lever le voile sur le grand échiquier du monde.
 
Je découvre avec ce roman la plume de Anaïs LLOBET, romanesque à l’envi, sensible, pudique, pleine d’humilité, portée par un profond humanisme. La chute est prodigieuse, bravo !

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2022-12-19T07:03:00+01:00

Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN

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Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN

On poursuit #Noelenpoche avec un roman de Delphine DE VIGAN, "Les enfants sont rois", publié initialement chez Gallimard et maintenant disponible en poche chez Folio, une nouvelle référence du Book club.

Tout commence avec l’annonce de la disparition d’une enfant, Kimmy Dioré, 6 ans, par la Brigade Criminelle. C’est une star sur les réseaux sociaux. La dernière story publiée par sa mère concernait le choix d’une nouvelle paire de chaussures. Les followers étaient appelés à voter. Nous sommes en 2019. L’enquête policière va remonter le fil de la vie de la famille, et mettre en lumière une évolution de la société depuis les années 2000. Souvenez-vous, c’était l’époque de Loft story. 11 millions de téléspectateurs avaient les yeux rivés sur leur écran, scotchés par des images de la vie quotidienne, le nouveau tremplin de la célébrité, pour le meilleur comme pour le pire.

 

Dans ce roman policier, l’enquête est au coeur du livre et le structure avec la rencontre improbable et pourtant, de deux femmes. Il y a Mélanie Claux, la mère de Kimmy, 17 ans en 2001, fascinée par la télé-réalité et qui va faire de ce nouveau genre le ciment de sa vie.

 

Il y a aussi Clara Roussel, élevée par un couple d’enseignants, des activistes mobilisés contre la vidéosurveillance. L’enfant a été de toutes les manifestations. Elle a surpris ses parents quand elle leur a annoncé qu’elle entrerait à l’école de police. Reconnue pour ses compétences et son professionnalisme, elle accède à un poste de procédurière qui fait toute sa vie.

 

Ces deux femmes n’avaient a priori rien à faire ensemble mais par le jeu de la fiction, Delphine DE VIGAN va faire se croiser deux itinéraires comme les révélateurs d’une prédisposition aux pour et contre les réseaux sociaux.

 

Le roman de Delphine DE VIGAN devient social avec ce qu’il révèle de notre monde d’aujourd’hui et la trace qu’il en laisse.

 

 

Mais plus que ça, c’est aussi un roman militant, engagé, qui dénonce la société de consommation dans ce qu’elle a de plus abject : l’achat de biens qui ne répondent plus à aucun besoin, la mal bouffe… 

 

J’ai retrouvé dans ce roman la puissance de l’écriture de Delphine DE VIGAN, la force du propos. Rien n’est laissé au hasard. L’intrigue est aussi parfaitement maîtrisée. Chapeau !

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