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2023-03-04T07:00:00+01:00

Mousson froide de Dominique SYLVAIN

Publié par Tlivres
Mousson froide de Dominique SYLVAIN

La rentrée littéraire, ça se passe aussi en poche.

Je poursuis donc la déclinaison de #marsaufeminin avec un roman initialement publié par les éditions Robert Laffont, désormais disponible chez Pocket, l'occasion de mettre sous les projecteurs la plume de Dominique SYLVAIN, découverte avec "Mousson froide".

Mark Song vit à Montréal. Il est lieutenant, chef du groupe agressions sexuelles à la direction des enquêtes criminelles du service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Mark Song est devenu au fil du temps le seul confident de L’Equarrisseur, un tueur en série emprisonné qui s’amuse avec les nerfs du policier, distillant avec parcimonie des éléments d’information qui pourraient bien mener sur le lieu du crime... ou pas. Chaque fois, Mark Song se fait accompagner de Jade Assiniwi, d'origine indienne de Haute Mauricie, de l’escouade canine du SPVM. Mark Song et Jade Assiniwi partagent un peu plus qu’une simple relation professionnelle. Jade vit au rez-de-chaussée de la maison de Min-Young, Coréenne, c’est la mère de Mark Song. Min-Young a quitté son pays pour refaire sa vie après l’assassinat de sa fille par son mari sous les yeux de Mark, enfant. Cette histoire date de 25 ans mais il y a des histoires qui vous collent à la peau toute votre vie.

 

Nous sommes à Montréal en hiver. Le climat est hostile. Imaginez, -30, -40. Mais il n’y a pas que la météo qui le soit. L'affaire de l’Equarrisseur, Mark Song veut l'élucider. Il ne lâche rien. Il ne se prive pas des services de Jindo, le chien de Jade, un personnage à part entière qui a même voix au chapitre, une narration tout à fait originale.

 

Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus, juste que la plume de Dominique SYLVAIN, une autrice de romans policiers que je ne connaissais pas encore (il faut dire que je ne suis pas une fidèle du genre et pourtant), est haletante. L’intrigue, un coup de maître. J’ai été happée par les deux histoires qui s’entrecroisent savamment. Un jeu d’écriture parfaitement réussi qui m’a fait voyager entre la Corée et le Québec. 

 

Suspense garanti.

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2023-03-04T07:00:00+01:00

Encabanée de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

Publié par Tlivres
Encabanée de Gabrielle FILTEAU-CHIBA

#marsaufeminin est l'opportunité de revenir sur un roman dépaysant, "Encabanée" de Gabrielle FILTEAU-CHIBA, édité initialement chez Gallimard et désormais disponible chez Folio.

Vous savez que je ne lis plus les quatrièmes de couverture, je vous en livre donc aujourd'hui les premières lignes.

Anouk a 25 ans. Après avoir lu "Kamouraska" de Anne HEBERT, elle décide de quitter Montréal pour partir à la découverte de cette région du Bas-Saint Laurent au Québec. Elle choisit de partir en hiver, cette saison si hostile pour se confronter à dame Nature. Son objectif : survivre, seule. Côté solitude, elle n'est pas au bout de ses surprises mais là commence une autre histoire !

 « Encabanée », c’est un roman autobiographique de Gabrielle FILTEAU-CHIBA, construit comme un journal intime qui se déroulerait du 2 au 10 janvier. C'était il y a 4 ou 5 ans. Il s’achèvera en apothéose. 

Gabrielle FILTEAU-CHIBA nous livre son parcours initiatique dans un environnement enneigé que la température très froide suffit à geler. Dès lors, elle doit faire oeuvre d'ingéniosité pour assurer une chaleur suffisante dans l'antre de bois qui l'accueille. Ses connaissances et ses expériences personnelles deviennent les clés de sa réussite. 

Ce roman découvert grâce au #challengedelhiver de l'équipe de Vleel dans la catégorie "Nature writing"

est aussi l'occasion de dire quelques mots de la femme, militante, en faveur de la protection des forêts.

Dans "Encabanée", elle partageait son dessein :


Je planterai des arbres par milliers, je sèmerai des fleurs pour nourrir les rares abeilles, je vivrai de ma terre en métamorphosant la plantation d’épinettes en espace où la faune et la flore seront foisonnantes. Avec chaque sou économisé, j’achèterai toutes les forêts privées et les champs avoisinants en monoculture, et je les laisserai en friche, fleurir sans coupes, pousser en paix. Ma vie reprend du sens dans ma forêt. P. 104

Dans la vraie vie, elle s'est lancée dans l'acquisition d'une forêt.

Plus largement, elle s'implique dans des mouvements de protection de la nature comme celui contre la construction du pipeline Energie Est dans le Kamouraska.

Elle puise dans son rapport à la nature depuis sa plus tendre enfance l'énergie nécessaire pour faire communauté et tenter de faire bouger le monde de façon pacifiste, tout un programme !

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2023-03-03T07:00:00+01:00

Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

Publié par Tlivres
Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

J’ai lu
Traduit de l’anglais par Michèle LEVY-BRAM

Les entretiens littéraires de la Collégiale Saint-Martin, c'est assurément de très belles rencontres avec des auteurs contemporains, Philippe BESSON, Dany LAFERRIERE. C'est aussi le moyen, dans la file d'attente, de se concocter un programme de lectures pour les mois à venir !

"Inconnu à cette adresse" de Kathrine KRESSMANN TAYLOR m'a été chaudement recommandé par Zoé. Impossible de résister lors de mon passage en librairie, vous me comprenez.

Ce livre est en réalité une nouvelle, genre tout à fait particulier dont je ne suis pas une adepte et pourtant, celle-là, est une incontournable. 

Martin et Max sont deux jeunes allemands, installés en Californie, associés dans une galerie d'art de San Francisco. Martin est marié avec Elsa. Ils sont parents de trois garçons et décident de retourner s'installer dans le pays qui les a vus naître. Nous sommes en 1932. Max se réjouit de leur retour dans un pays où la démocratie fait loi. Malheureusement, les relations amicales ne vont pas tarder à se tendre. Max Eisenstein est juif. Là commence une toute nouvelle histoire, à moins que ça ne soit la grande Histoire.

Cette nouvelle est inspirée d'une correspondance qui a réellement existé et dont Kathrine KRESSMANN TAYLOR nous livre une version romancée. Elle démontre, s'il en était nécessaire, ô comment une personne éclairée et intelligente peut tomber en adoration pour un soi-disant sauveur.

En 80 pages, Kathrine KRESSMANN TAYLOR  réussit un coup de maître, planter le décor d’une amitié entre deux jeunes hommes et engendrer l'effet de rupture avec la vague qui envahit l'Allemagne.

Le texte est puissant, les mots d’une profonde intimité, l’émotion forte. Je vous conseille cette #vendredilecture.


Car je te le dis, mon ami, c’est à l’émergence d’une force vive que nous assistons dans ce pays. Une force vive. Les gens se sentent stimulés, on s’en rend compte en marchant dans les rues, en entrant dans les magasins. Ils se sont débarrassés de leur désespoir comme on enlève un manteau. Ils n’ont plus honte, ils croient de nouveau à l’avenir. P. 30

Derrière l'objet de littérature publié pour la première fois en 1938 se cache un acte politique fort de Kathrine KRESSMANN TAYLOR. Malheureusement, comme le déplore Nancy HUSTON en postface, "Quel dommage que son message n'ait pas été entendu ! Mais personne ne s'attend à ce qu'une fiction, n'est-ce pas, puisse changer le cours de l'Histoire... ?"

Un petit mot sur Kathrine KRESSMANN TAYLOR dont "Inconnu à cette adresse" est le premier livre. En 1947, elle est la première femme américaine à accéder au statut de professeure titulaire d'université. Elle a donc toute sa place dans l'opération #marsaufeminin et s'inscrit même dans le challenge organisé par Floandbooks. Je coche ainsi la première case : "un classique". 

#maf 

Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

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2023-03-02T07:13:16+01:00

Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

Publié par Tlivres
Ma double vie avec Chagall de Caroline GRIMM

Tout au long du mois, je vais décliner #marsaufeminin.

Après

Une farouche liberté, cette BD qui honore Gisèle HALIMI

place aujourd'hui à une plume féminine tout à fait fascinante, celle de Caroline GRIMM.

Je poursuis ma lecture de la biographie de "Sonia DELAUNAY, une vie magnifique" de Sophie CHAUVEAU. J'en suis à la fin des années 1920 quand l'artiste souffre d'un profond surmenage. Le couple part à la Bourboule se reposer. Le peintre, Marc CHAGALL et sa femme Bella, font partie de l'aventure.

Il ne m'en fallait pas plus pour saisir l'opportunité de la #citationdujeudi et revenir sur ce roman, "Ma double vie avec Chagall" tout à fait prodigieux.

Chagall, c’est le peintre du plafond de l’Opéra Garnier, une commande qui lui est confiée par Malraux, Ministre de la culture. Il y rend hommage à quatorze compositeurs. Chagall a alors 77 ans. Il travaille gratuitement comme un cadeau fait à la France qui lui a tout donné. C’est le pays qui l’a accueilli, lui, Moïche Zakharovitch Chagalov, quand il a quitté son shtetl, son petit village biélorusse de Vitebsk pour se vouer à la peinture, faire fortune et rentrer demander la main de Bella ROSENFELD, la femme dont il est fou amoureux. Quand il arrive dans la capitale, il est accueilli par Victor MEKLER. Il a tout à apprendre. Il trouve de nouveaux maîtres, John SINGER SARGENT et Ignacio ZULOAGA. Il se nourrit des richesses parisiennes. Il s’installe dans un atelier rue de Vaugirard, la Ruche. Il se lie d’amitié avec Blaise CENDRARS sur fond de cubisme. Si les Français ne montrent pas d’intérêt particulier pour son art, les Allemands, eux, y sont sensibles. Il rentre chez lui, retrouve ses racines et Bella, elle qui croît en sa réussite et impose le mariage à sa famille bourgeoise. Malheureusement, leur vie amoureuse commence avec la guerre. Les frontières se ferment. Ainsi commence la vie de l’artiste qui va cumuler les rendez-vous manqués, avec le public, avec son pays...
 
Caroline GRIMM réussit la prouesse de relater une vie ponctuée de mille et une tribulations, tout en beauté. Chagall et Bella sont éminemment romanesques. En rupture avec leurs familles, ils vivent leur passion amoureuse et leur passion de l’art, contre tous. Ils sont beaux, ils sont fous, ils sont portés par l'allégresse des sentiments, des émotions, de tout ce qui fait vibrer deux coeurs à l'unisson. L'écrivaine s'est largement documentée pour restituer tout le piment d'une existence hors du commun. 
 
Ce roman, c'est un coup de ❤️.

La plume de Caroline GRIMM, je la connaissais pour l'avoir découverte en 2014 avec la lecture de "Churchill m'a menti". Je me plais à parcourir ma chronique de l'époque... alors que "T Livres ? T Arts ?" n'existait pas encore. Imaginez, nous étions encore à l'époque de "L'Antre des Mots" ! Et devinez quoi... c'était déjà un coup de ❤️ !

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2023-03-01T07:00:00+01:00

Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

Publié par Tlivres
Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

Tout au long du mois, je vais décliner l'opération #marsaufeminin avec même, cette année, une inscription au challenge initié par Floandbooks. Je vous en reparlerai très vite.

Donc, pour commencer, avouons que je frappe fort, ma #mercrediBD, c'est "Une farouche liberté" par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE, BD publiée aux éditions Grasset Steinkis.

Il ne fallait pas moins de 4 femmes pour honorer Gisèle HALIMI, une éminente militante féministe.

Cette BD est inspirée de l'autobiographie écrite par la femme de droit, avec le concours d'Annick COJEAN.

Le scénario est donc écrit à la première personne du singulier.

Tout commence avec cette scène où Gisèle HALIMI s'émeut devant sa robe d'avocate, prononçant cette phrase :


Qu'est-ce que j'ai aimé ce métier... !

Et puis, avec l'énergie que nous lui connaissions, la voilà partie à relater l'histoire de sa vie.

Cette BD, c'est un pur régal.

D'abord, il y a l'esthétique du livre avec des images toutes en beauté. Les dessins, réalistes, magnifient les personnages et rendent émouvant leur combat. On les doit à Sandrine REVEL, illustratrice et autrice de bande dessinée. Très récemment, elle a signé "Grand silence" avec Théa ROJZMAN pour évoquer les violences sexuelles commises sur les enfants.

La couleur renforce la puissance du propos. Là, c'est Myriam LAVIALLE qui est à l'oeuvre. Elle est coloriste. 

Et puis, il y a le scénario, profondément inspirant. Il est signé d'Annick COJEAN, journaliste, grand reporter au journal Le Monde, et de Sophie COUTURIER, spécialiste en communication.

Cette BD c'est une sacrée belle manière de se rappeler (ou prendre connaissance de) tout un tas d'événements qui ont marqué, certes l'histoire de Gisèle HALIMI, mais plus largement, le mouvement féministe en France. Vous y trouverez d'autres grandes figures : Simone DE BEAUVOIR, Delphine SEYRIG, Monique WITTIG, Christiane ROCHEFORT, Nadine TRINTIGNANT, et bien d 'autres encore. Le texte donne à voir l'énergie et la fougue qu'a dû déployer Gisèle HALIMI pour arriver à ses fins. Il faut dire qu'elle faisait partie de l'avant-garde et qu'elle bouleversait les consciences pour faire évoluer les mentalités, en matière de féminisme mais pas que.

A signaler également que la police de caractères est très accessible (ce qui est un grand atout pour moi), elle sert magistralement le tout.  

Si j'avais lu "La cause des femmes", autobiographie de Gisèle HALIMI, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette  BD. Très sincèrement, elle est à offrir sans modération, aux jeunes filles mais aussi aux jeunes garçons. Elle est très simple d'accès et s'appuie sur des faits totalement appropriables par tous, même éloignés de quelques décennies. C'est également un très joli cadeau pour des adultes qui aimeront, sans conteste, y picorer quelques anecdotes.

Personnellement, j'ai été clouée par cette nouvelle forme de synchronicité dont je me souviendrais toujours. 

Vous vous souvenez du roman de Philippe BESSON découvert il y a deux semaines, "Ceci n'est pas un fait divers". En incipit, il y a cette citation de Simone DE BEAUVOIR :


Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue.

Si, une fois le livre refermé, elle prend toute sa dimension, je ne savais pas dans quel contexte Simone DE BEAUVOIR avait été amenée à la prononcer. Et bien, maintenant, je suis renseignée :

Si vous ne connaissez pas l'histoire de Djamila BOUPACHA, je vous en dis quelques mots. Sur fond de guerre d'indépendance en Algérie, nous sommes en mai 1960, la jeune femme de 22 ans, membre du FLN, est soupçonnée d'avoir déposée une bombe à la Brasserie des Facultés d'Alger. Quand Gisèle HALIMI la rencontre à la prison de Barberousse, elle lui témoigne de ses conditions de rétention, de la torture utilisée par les militaires pour la faire avouer, et de son viol. C'en est trop pour Gisèle HALIMI, elle se lance corps et âme dans un combat, plus large celui-là, et intente un procès à l'armée française pour les actes commis en Algérie. Djamila BOUPACHA sera amnistiée dans le cadre des Accords d'Evian en 1962. 

Des histoires comme celles-là, il y en a tout un tas. Nul doute que vous les apprécierez chacune à leur juste valeur.

Et puis, souvenez-vous, il y a toujours un combat féministe à tenir parce que :

Une farouche liberté par Annick COJEAN, Sophie COUTURIER, Sandrine REVEL et Myriam LAVIALLE

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