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2023-11-15T07:00:00+01:00

Transitions d’Elodie DURAND

Publié par Tlivres
Transitions d’Elodie DURAND

Delcourt Mirages

 

Ma #mercrediBD c’est un roman graphique : « Transitions » d’Élodie DURAND.

 

Dès l’introduction, Élodie pose le cadre, le récit illustré est le fruit d’un savant équilibre entre réalité et fiction. Effectivement, il est écrit à partir à partir du journal d’Anne MARBOT, enfin, un peu plus que ça puisqu’Élodie DURAND et Anne MARBOT se sont côtoyées pendant 3 années.

 

Elles nous racontent ce qu’est la transidentité. 

 

Cette BD prend des formes aussi variées que peuvent l’être les individus, voire la diversité que peut représenter chaque individu. Nous ne sommes pas contraints d’être le.la même toutes les heures d’une journée, tous les jours d’une année. Les possibles sont infinis. La notion est subtile mais tellement inspirante. Élodie DURAND joue avec les illustrations, tantôt en monochrome, tantôt en version colorée, souvent en relatant l’histoire d’Anne MARBOT, parfois en convoquant des sources documentaires et d’archives. 

 

Et puis, il y a des éléments sémantiques qui viennent renforcer le propos sur la pluralité du genre (la binarité de genre, le fluide ou genderfluid, le non binaire ou genderqueer, agenre, cisgenre, multigenre…), de quoi nous éclairer sur les différences justement.

 

Enfin, il y a l’histoire d’Anne MARBOT. J’ai été personnellement très touchée par le regard de la mère sur sa fille. Elle réalise un sacré parcours, bravo. Quelle ténacité et quels résultats, pouvoir comprendre réellement sa fille !

 

Cette BD est à faire circuler sans modération. Quelle belle idée les bibliothèques municipales d’Angers ont eu de l’acheter pour en assurer sa promotion auprès de ses abonnés !

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2023-11-08T07:00:00+01:00

Jours de sable d’Aimée DE JONGH

Publié par Tlivres
Jours de sable d’Aimée DE JONGH

Dargaud

 

Ma #mercrediBD c’est un roman graphique conseillé par une lectrice du café littéraire des Justices (bibliothèques municipales d’Angers) : « Jours de sable » d’Aimée DE JONGH.

 

Nous sommes en 1937 aux Etats-Unis. John Clark, 2e du nom, a 22 ans. Comme son père, il est photographe. Il est embauché pour une mission spécifique, photographier les familles du « No man’s land » appauvries par la « Dust bowl », ces tempêtes de poussière qui anéantissent tout sur leur passage. Il quitte New York pour l’Oklahoma, Le Panhandle.

 

Le jeune photographe découvre une terre asséchée par le climat et la main de l’homme. Les nouvelles formes d’exploitation du sol pour l’agriculture ont généré des poussières qui, cumulées à une dizaine d’années de sécheresse, ont modifié l’environnement. 

 

Les impacts sont directs sur la santé, entraînant la mort des plus fragiles.

 

Et puis, il y a la misère. Les paysans perdent leurs récoltes, leur revenu s’envole au gré du vent, générant une migration massive vers la Californie. Souvenez-vous, « Les raisins de la colère » de John STEINBECK s’en inspiraient.

 

C’est à cette époque qu’est prononcée la loi pour le rapatriement des Mexicains dans leur pays. Tous les saisonniers quittent le territoire. Le besoin de main d’oeuvre rend la région attractive mais l’afflux est disproportionné laissant exsangue les populations. 

 

Vous vous souvenez peut-être de ce cliché ? « Migrant women »,  Florence OWENSTHOMPSON, une mère de 7 enfants, qui pose pour pour Dorothea LANGE. C’est la photographie la pluie reproduite au monde. 
 

 

La transition est toute trouvée avec l’évocation de cette discipline artistique. Aimée DE JONGH explore la photographie documentaire qui a donné lieu, de 1937 à 1942, par la « Farm Security Administration » à une campagne visant à montrer aux Américains la pauvreté d’une partie de leurs congénères. L’occasion est toute trouvée d’évoquer le « crâne ambulant » d’Arthur ROTHSTEIN. L’artiste avait jugé bon de le mettre en scène, une instrumentalisation qui ruinera sa carrière.

 

Si vous voulez aller plus loin et découvrir le voyage de l’autrice, rdv sur son site.

 

Le graphisme de la BD est très soigné, profondément émouvant, sur des planches colorées en pleine page. 

 

Cette BD est une pépite. Elle a reçu le « Prix des Libraires de BD » en 2022.

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2023-11-06T07:00:00+01:00

Le poids des années par Bettina DUPONT

Publié par Tlivres
Le poids des années par Bettina DUPONT

Ma #lundioeuvredart, c'est un souvenir de l'été sur le chemin côtier de Préfailles. Une exposition de photographies. Pour la 10ème édition du Rendez-vous de l’hêtre, 31 artistes ont proposé chacun un triptyque. 

S’il est trop tard pour voter (clôture le 1er octobre), il n’est jamais trop tard pour apprécier l’esthétique, la composition et le message des créations.

Je vous ai déjà parlé de « Floraison » de Julie DE WAROQUIER.

Si elle évoquait la maternité, là, c'est un tout autre registre, plutôt les affres du temps avec "Le poids des années" interprété par Bettina DUPONT.

Ce cliché m'a interpellée par sa composition : une femme vêtue d'une robe rouge tombant à ses pieds, les cheveux longs, détachés, et cette corde qu'elle tient avec ses deux mains au bout de laquelle une vingtaine d'horloges pendent comme un fardeau. En arrière plan, un papier peint dans les nuances de bleu. Il a pris l'humidité, il se gondole, il est déchiré à un endroit.

Tous les éléments sont réunis pour montrer à quel point il peut être lourd, parfois, de vieillir.

La photographie est un brin mélancolique. Pas que quoi sauter au plafond en ce début de semaine. Et pourtant, ce cliché est une très belle opportunité d'aller découvrir un univers artistique dans ce qu’il a de plus singulier. Je vous invite à aller plus loin en naviguant sur le site de Bettina DUPONT, il y a des créations tout à fait... surprenantes. 

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2023-11-03T08:53:57+01:00

Le grand secours de Thomas B. REVERDY

Publié par Tlivres
Le grand secours de Thomas B. REVERDY

Par la voie du Book club, j’ai retrouvé la plume de Thomas B. REVERDY avec son tout dernier roman sorti en août 2023 : « Le grand secours » chez Flammarion. C’est ma #vendredilecture.

 

Le temps d’une journée, vous allez plonger dans la vie d’un lycée de Bondy. Il y a les élèves, ceux comme Mo que la mère fait se lever tôt pour éviter de se retrouver pris dans les griffes des caïds du quartier. Il y a les enseignants comme Candice, une jeune femme, la trentaine, qui habite Pantin et qui, chaque matin, prend son vélo pour rejoindre l’établissement dans lequel elle enseigne le français et propose du théâtre. Elle croit en « ses » élèves et leur propose d’autres horizons en invitant des intervenants extérieurs comme Paul, écrivain, qui commence aujourd’hui un atelier d’écriture. Sa compagne l’a quitté, il a accepté cette bourse. Il ne sait pas encore que sa vie dans cet environnement dont il ne connaît aucun des codes va basculer. 

 

Comme j’ai aimé retrouver la puissance des mots de Thomas B. REVERDY, de sa capacité à explorer notre société, faire de ses failles un terrain de jeu. Je me souviens comme au premier jour du roman « L’hiver du mécontentement ». 

 

 

Là, Bondy, une commune de Seine-Saint-Denis, du 9-3, avec son lycée quasi inaccessible. Pour y arriver, il faut « traverser la nationale et passer sous l’autoroute ». L’auteur met le doigt sur l’urbanisme et ce qu’il fait des hommes et des femmes qui y vivent. Il marque de son empreinte les êtres, il détermine leur trajectoire. Dis-moi où tu vis et je dirai qui tu es ! 


Quand tout le monde est pareil, en vase clos, avec quatre pions sur cinq qui sont des anciens élèves, voilà, c’est le ghetto. P. 126

Lire ce roman la semaine de l’assassinat de Dominique BERNARD résonne d’une manière toute particulière. Il honore le travail des enseignants. Celles et ceux qui donnent leur vie professionnelle à des élèves qu’ils font grandir, qu’ils émancipent de tout ce qui les étreint.


Mais elle est toujours émue, elle est toujours fière quand elle a l’impression que l’un d’entre eux vient de rencontrer la beauté, cette chose qui peut changer la vie pour toujours, qui peut donner du sens à tout ce qu’on fait, qui permet d’échapper à tout ce qu’on subit, la beauté qui console et la beauté qui éblouit, qui soigne et qui exalte, qui révèle et qui guérit, que l’un d’entre eux, même un seul, rencontre la beauté, la beauté qui sauve, et la journée est gagnée. P. 75-76

Si le système éducatif relève de l’institutionnel, Thomas B. REVERDY met en lumière des êtres singuliers dans ce qu’ils font de leur métier. 


Participe, même, et Paul se rend compte, vaguement étonné d’en être étonné lui-même, qu’il y a bien des manières d’être prof, qui tiennent à la personnalité des gens. P. 252

A travers le personnage de Candice, déjà présent dans « L’hiver du mécontentement », et Paul, dont les vies personnelles sont chahutées, l’écrivain rend vivant le propos.


L’émotion, c’est parce qu’on se met à la place de celui qui est dans la lumière. C’est de l’empathie, de la fierté, de la procuration. P. 73

Un roman puissant qu’une seule journée réussit à animer. Le rythme est haletant, le suspens à son comble. Chapeau !

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