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Recherche pour “arts au couvent”

2018-11-19T07:00:00+01:00

"Le petit Prince" sur la Costa Verde de Lima

Publié par Tlivres
"Le petit Prince" sur la Costa Verde de Lima

La Costa Verde de Lima dans le quartier de Miraflores est ponctuée d'oeuvres d'art.

Il en est une particulièrement remarquable, celle réalisée en l'honneur d'Antoine de Saint-Exupéry et dédiée aux déficients visuels.

Vous vous souvenez de cette citation de l'écrivain ? 


On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

Elle prend tout son sens en figurant en écriture braille sur la plaque de la sculpture, une première en 2016 dans les espaces publics. L'initiative est celle du Grupo Vallas qui agit au quotidien en la faveur des mal-voyants et favorise ainsi leur accès à la culture, un très beau geste à souligner.

Commencer la semaine avec "Le petit Prince" ne peut que nous faire rêver, non ? 

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2018-09-13T06:00:00+02:00

L’hiver du mécontentement de Thomas B. REVERDY

Publié par Tlivres
L’hiver du mécontentement de Thomas B. REVERDY

Et si la pièce de théâtre de Shakespeare "Richard III" écrite au XVIème siècle nous aidait à comprendre les événements de l'hiver 1978-1979, c'est le pari que prend Thomas B. REVERDY dans son tout dernier roman "L'hiver du mécontentement" publié chez Flammarion.

Le pari était audacieux, il est gagné. La convocation des arts de la scène vient pimenter une actualité britannique chahutée par les grèves des ouvriers et instrumentalisée par la campagne électorale de Margaret Thatcher.

Ma #citationdujeudi est extraite peut-être du futur Goncourt 2018, et oui, il fait partie de la première sélection, ça mérite de s'y attarder, non ?

Il est notamment en concurrence avec celui de Guy BOLEY "Quand Dieu boxait en amateur" et de François VALLEJO "L'Hôtel Waldheim".

Je vous le conseille, absolument !

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2015-04-21T20:30:02+02:00

Incontournables contours, 19ème exposition !

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Incontournables contours, 19ème exposition !

De retour sur Angers, et en déambulant dans les rues de la vieille cité d'Angers, non loin du Château, guidée par le parfum des glycines :

Incontournables contours, 19ème exposition !

j'ai fait la découverte d'une galerie d'art : En face.

Incontournables contours, 19ème exposition !

Elle est située 13 rue Saint-Aignan et accueille actuellement 2 artistes locaux :


* Pierre BRUNELIERE, Peintre,

* Anne AUGUSTE, Plasticienne.


En binôme, homme/femme, les 2 artistes nous permettent de découvrir quelques oeuvres de leur crû.


Je suis toujours autant séduite par les personnages de Pierre BRUNELIERE dont la légèreté est envoûtante.


J'ai beaucoup aimé également tous ces carrés créés par Anne AUGUSTE, teintés de couleurs vives, se juxtaposant à l'envi.


Bref, si vous êtes sur Angers, comme moi, laissez-vous porter, vous ne serez pas déçu(e)...

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2020-03-30T16:31:56+02:00

Le Verdier d'Europe photographié par Fabrice LENFANT

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© Fabrice LENFANT

© Fabrice LENFANT

La photographie est peu présente sur le blog. Aujourd'hui, j'ai envie de me rattraper et de mettre à l'honneur un cliché que je trouve magnifique pour ce qu'il représente : l'envol, la légèreté, la liberté, la finesse, l'esthétique... et l'altérité, tout ce dont nous avons besoin en ce moment, non ?

C'est ma #lundioeuvredart.

Outre cette très belle image du Verdier d'Europe, un oiseau protégé en France depuis 1981, c'est plus globalement le travail de Fabrice LENFANT, passionné, que je souhaite présenter.

Il m'émerveille chaque jour. Maintenant, vous me connaissez, impossible de garder cette petite perle rien que pour moi ! Alors, je vous invite à visiter son compte Instagram et/ou sa page Facebook. Nul doute que vous aussi serez fascinés par la beauté de ses collections, de l'ART tout simplement ! 

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2022-03-27T20:10:44+02:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Agathe SANJUAN

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Mars au féminin, tapis rouge pour Agathe SANJUAN

L'opération #marsaufeminin est l'occasion de mettre des plumes féminines sous les projecteurs, des plumes découvertes ces derniers mois.

J'ai fait connaissance avec celle de Agathe SANJUAN avec la lecture de son premier roman, "La maison enchantéeaux éditions Aux Forges de Vulcain.

Zoé est arrivée sur Paris pour travailler. Elle est passionnée d'art. A ses heures perdues, elle fréquente les galeries. C'est au cours de l'une de ses flâneries qu'elle découvre des estampes. Elle s'intéresse à la discipline, explore la technique, devient fidèle d'une maison et se lie avec Julien, le jeune homme qui l'accueille, la guide, l'oriente. C'est avec lui aussi qu'elle fera la visite d'un musée privé, un brin mystérieux...

Si vous aimez l'art mais que vous n'avez pas de formation particulière, vous apprécierez certainement d'accompagner Zoé dans ses tribulations. 

Zoé, c'est un personnage profondément attachant, une jeune femme que rien ne prédisposait à aimer l'art. A la maison, quand elle était enfant, il n'y avait pas d'oeuvres. Elle a donc fait ses armes seules. Agathe SANJUAN restitue parfaitement le sentiment de solitude que l'on peut éprouver parfois quand on est passionné par une discipline et qu'il est difficile d'en parler avec parents, famille et amis, sans avoir l'impression de les "gaver". C'est pourtant là que les choses deviennent intéressantes, quand les êtres dévoilent leur vraie nature.

Agathe SANJUAN nous plonge au coeur d'une discipline, les estampes. Elle va, un peu comme sait très bien le faire Maylis DE KERANGAL, le temps d'une lecture, nous apprendre les techniques, replacer dans le contexte historique les différents mouvements, enrichir nos connaissances.

Enfin, il y a la qualité de la plume. Je suis littéralement sortie "enchantée" par les mots de la jeune femme, Agathe SANJUAN, dont l'écriture est éminemment romanesque. Elle n'en fait pas trop, juste ce qu'il faut pour éveiller notre curiosité et nous tenir en haleine. Entre fiction et onirisme, elle nous propose de découvrir "La maison enchantée" tout en volupté, bravo !

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2022-03-18T21:54:15+01:00

L’art de perdre de Alice ZENITER

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L’art de perdre de Alice ZENITER

Aujourd’hui, nous sommes le 18 mars 2022. Il y a 60 ans, les accords d’Evian mettaient fin à la guerre d’indépendance en Algérie. 

Après 132 années de colonisation et plus de 7 ans de conflit armé, l’Algérie, dans un processus d’autodétermination, choisissait de retrouver la maîtrise de son territoire.

60 ans, c’est aussi l’échelle de temps que choisit Alice ZENITER pour relater une page de la grande Histoire dans « L’art de perdre » aux éditions Flammarion, désormais disponible chez J’ai lu.

Naïma est une jeune femme, elle travaille dans une galerie d'art parisienne. Ses origines, elle ne les connaît pas plus que ça. Femme libérée, elle boit, elle fume, elle est la maîtresse de son patron. Mais régulièrement, dans son quotidien, l'histoire de sa famille lui est rappelée par de menus indices sans jamais être explorée de fond en comble. Le fantôme de l'Algérie hante ses journées, ses nuits aussi, jusqu'à devenir un incontournable de son itinéraire personnel. La perspective d'une exposition dédiée à Lalla, un peintre kabyle, met Naïma sur la voie. Là commence une toute nouvelle histoire. 
 

En un peu plus de 500 pages, l’écrivaine brosse un portrait complet d'un territoire largement impacté par des stratégies politiques. Elle reconstitue méticuleusement la chronologie des événements. Que son travail de recherche et de restitution soit ici largement salué.

 
Mais ce roman, c'est aussi une formidable épopée romanesque, un livre qui vous immerge au sein d'une famille française, mettant des noms sur des êtres, avant tout, humains. C'est ainsi que l'on découvre Ali, un jeune garçon qui va faire fortune grâce à un don du ciel. Alors qu'il se baignait dans un torrent et risquait sa vie avec ses copains, un pressoir transporté par les eaux lui est offert. Il n'en faudra pas plus pour qu'Ali lance une vaste entreprise de production d'olives. Marié à l'âge de 19 ans à une cousine, il aura deux filles qui ne sauraient le satisfaire. Il renie sa première épouse et en choisit une deuxième, Yema n'a que 14 ans quand elle vient vivre à ses côtés. Hamid naîtra en 1953, l'honneur de la famille est sauf. Parallèlement, Ali voit sa trajectoire affectée par le destin de son pays. en 1940, il s'engage dans l'armée française et combat avec les alliés, c'est la première pierre posée à l'édifice, Ali fera partie des harkis, ces hommes qui prirent le parti de la France au moment de la guerre d'indépendance.
 
J’ai été captivée de bout en bout par ce roman servi par une plume que je ne connaissais pas. Elle est agréable à lire, fluide, précise aussi, percutante, et profondément humaine, un excellent livre lauréat du Prix Goncourt des Lycéens 2017.

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2022-03-21T21:24:43+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Jakuta ALIKAVAZOVIC

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Mars au féminin, tapis rouge pour Jakuta ALIKAVAZOVIC

L'opération #marsaufeminin est l'occasion de revenir sur des plumes pleines de talent.

Il en est une découverte très récemment qui m'a offert un vrai moment d'émerveillement, celle de Jakuta ALIKAVAZOVIC.

Il aura fallu une soirée organisée par l'Association Bouillon de Cube au  Musée des Beaux Arts d'Angers pour que je tombe sous le charme de la prose de l'autrice du Prix Medicis Essai 2021, "Comme un ciel en nous", publié aux  éditions Stock dans la collection "Ma nuit au musée".

Jakuta ALIKAVAZOVIC, c'est au Musée du Louvre de Paris qu'elle a passé une nuit, juste avant le confinement de 2020, en mars, dans la section des Antiques, dans la salle des Cariatides.

Quelques pas de danse et puis, la nuit venue, l’installation du matelas au pied de la Vénus de Milo, un petit clin d’œil à sa mère.

Mais cet essai est en réalité une formidable preuve d’amour d’une fille qui à son père, cet immigré arrivé du Monténégro en France à l’âge de 20 ans. Ses études d’économie ont très vite été abandonnées pour laisser place à celles de l’histoire de l’art. Il s’enivrait de la beauté. Homme de fantaisie, il posait régulièrement cette question à sa fille :


Et toi, comment t’y prendrais-tu, pour voler la Joconde ?

De l’histoire de son père, son arrivée en France, l’apprentissage des codes… elle n’en a rien su. Quand il y faisait référence, tout n’était qu’un conte, mais elle sait aujourd’hui qu’il mentait.

 

La question de la transmission des traumatismes aux générations suivantes me captive. Comment ne pas mettre cet essai aujourd’hui en relation avec ce que vivent les réfugiés ukrainiens qui fuient leur pays, menacés de mort par Vladimir POUTINE ? Comment vont-ils se construire après ces événements ?

J’ai été profondément émue par cette dimension de l’essai.

Et puis, il y a eu aussi le rapport à l’art, l’appréciation des détails grâce à un regard initié porté aux œuvres. Fascinant !

Enfin, et c’est là le sel de ce livre, c’est le sujet de la transgression, le fait de pourvoir repousser les limites et accéder à un interdit. 

Je ne connaissais pas encore Jakuta ALIKAVAZOVIC, pourtant lauréate du Prix Goncourt du premier roman pour « Corps volatils » en 2008. C'est désormais chose faite et je me réjouis d'avoir devant moi quelques livres d'elle à lire !

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2022-12-02T07:09:50+01:00

Clara Haskil, prélude et fugue de Serge KRIBUS, interprétée par Laëtitia CASTA

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Clara Haskil, prélude et fugue de Serge KRIBUS, interprétée par Laëtitia CASTA
Les Hivernales du Festival d’Anjou ont eu l'excellente idée de programmer "Clara HASKIL, prélude et fugue" au Grand Théâtre d’Angers samedi 26 novembre, une prestigieuse interprétation assurée par Laëtitia CASTA, accompagnée sur scène au piano par Isil BENGI. Le texte est de Serge KRIBUS et la mise en scène par Safy NEBBOU,
 
Clara HASKIL, qui était cette femme ?
 
Une pianiste prodige d’origine roumaine, juive, née d’une mère musicienne, tombée veuve alors que ses trois filles, Lillie, Jeanne et Clara, ne sont encore que des enfants. Un oncle de Clara découvre le talent de l’enfant et réussit à décider sa mère de la lui confier pour lui assurer une formation à la hauteur de son génie. Dès lors, c’est une vie loin des siens qui s’offre à elle.
 
Laëtitia CASTA réalise une performance de haut vol, en scène 1h45, sans aucune pause, à interpréter différents rôles pour retracer la vie de la musicienne dans un rythme trépidant.
 
Les changements de postures, de ton, lui permettent d’interpréter tous les rôles, elle révèle les échanges entre Clara et sa mère, Clara et ses sœurs… La qualité de l’interprétation a été saluée par le jury des Molières 2022, Laëtitia CASTA se voit remettre celui de la révélation féminine, c'est tellement mérité.
 
Dans une mise en scène originale, la pièce de théâtre est jouée dans un décor minimaliste. Trois murs, un piano.
 
Là où tout se joue, c'est dans la mise en lumière. La gestuelle de son corps, ses bras, ses mains, les émotions qui traversent son visage, sont autant d’éléments mis sous les projecteurs, entre ombre et lumière, parfois légèrement embrumée.
 
L'artiste se voit doublée (et oui, au théâtre, c'est possible, Safy NEBBOU l'a fait !) d’une pianiste qui livre une prestation tout à fait exceptionnelle, du grand art. Isil BENGI, actrice et pianiste turco-belge joue merveilleusement du piano, elle nous a envoûtée de ses notes, les spectateurs sont tout ouïs.
 
Les deux femmes tiennent les spectateurs en haleine tout le spectacle, retenant le souffle de chacun.
 
Laëtitia CASTA nous livre une prodigieuse prestation, une véritable performance. Elle est éblouissante et confirme son talent de comédienne hors pair, là, dans le 6ème art qui pourrait bien l'adopter.
 
Réjouissons-nous, les arts sont bien vivants.

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2022-10-16T06:00:00+02:00

À tout jamais de Mylène FARMER

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À tout jamais de Mylène FARMER

Ma #chansondudimanche, c'est le tout dernier single de Mylène FARMER, "À tout jamais".

Mylène FARMER, vous la connaissez bien sûr, une immense artiste, mondialement connue, qui ne laisse rien au hasard dans ses créations.

Il y a les textes bien sûr, les paroles mixent cette fois du français et de l'anglais pour notre plus grand plaisir... 


Au démon lui
Qui consume nos vies
Souffle chaud le froid
Qui d'autre que moi le voit ?

Lui dire "fuck you too" à tout jamais
Requiem pour tout recommencer
Plus de "sorry sorry", plus dans ma chair
Toi et ton double ami, retourne en enfer

Ce single est extrait d'un album qui sortira en novembre 2022, "L'emprise". On retrouve bien sûr des thèmes chers à l'artiste, marqués de cette empreinte gothique.

Il y a aussi la musique, signée de Woodkid, un très grand du genre, il a lui-même à son actif des albums "The Golden Age" et "S16". Son EP "Run Boy Run" assure la promotion de la candidature de Paris pour les JO de 2024. Il a aussi collaboré par le passé avec Rihanna, rien que ça, pour son album "Anti". L'homme est très attiré par le monde de l'art en général. Il a travaillé avec JR, le street artiste, pour le court métrage "Ellis". Il s'est également nourri de sons du sculpteur et compagnon de Niki DE SAINT-PHALLE, Jean TINGUELY, pour "S16". Entre lui et Mylène FARMER. 

Il y a encore le clip, une oeuvre de Tobias GREMMLER, on y voit le corps d'une femme, la chanteuse, freinée dans ses mouvements par des fils, des tentacules, et puis, déferle une vague rouge, des jeux d'ombre, des mains, des bras, la position en foetus, le corps allongé... c'est sublime tout simplement.

Il y a enfin la pochette de disque, là, une création de Raegular et Robin PITCHON, tous deux graphistes pour "Mylène FARMER" écrit en relief sur fond blanc, à l'image de ces broderies du XXème siècle, de l'art, toujours de l'art.

Ce titre, c'est de la bombe, tout simplement ! Je l'écoute en boucle depuis sa sortie, pas vous ? Pas encore alors !

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2019-05-20T06:00:00+02:00

La danseuse jaune d'Alexis MERODACK-JEANEAU

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La danseuse jaune d'Alexis MERODACK-JEANEAU

Alexis MERODACK-JEANEAU s'est éteint il y a tout juste 100 ans. Le Musée des Beaux Arts d'Angers lui consacre aujourd'hui une exposition temporaire intitulée "En quête de modernité". 

La danseuse jaune d'Alexis MERODACK-JEANEAU

Elle sera visible jusqu'en novembre 2019, l'occasion peut-être pour vous de programmer une visite de la ville et ses richesses.

La toile que je préfère est celle de "La danseuse jaune" réalisée en 1912, c'est aujourd'hui ma #lundioeuvredart. Elle représente le corps d'une femme, en mouvement, dans une posture sensuelle, gracieuse et délicate. Le visage en avant, la femme est révélée dans une position d'ouverture, propice aux relations avec les autres. Le jaune vient encore renforcer le caractère amical et fraternel du personnage. En référence au soleil, cette couleur invite à la fête, à la joie, au plaisir.

Toutes les peintures d'Alexis MERODACK-JEANEAU n'ont pas été, comme "La danseuse jaune" un hymne à la vie, loin de là. L'homme est né en 1873, les premiers tableaux peints par l'artiste l'étaient dans des couleurs ternes, profondément sombres, un brin soutenu par quelques traces de blanc, à l'image de ce portrait 

La danseuse jaune d'Alexis MERODACK-JEANEAU

extrait d'une série "Les femmes en blanc". L'âme humaine semble profondément triste.

C'est au début du XXème siècle que le peintre change radicalement, il évolue entre les mouvements picturaux du fauvisme et de l'expressionnisme, il abandonne les paysages pour se focaliser sur des personnages, pour partie inspirés du thème du cirque qui offre des perspectives plus chatoyantes.

C'est aussi à cette période de la vie que l'homme commence à militer en faveur des artistes. Il est à l'initiative de l'Union internationale des Beaux-Arts et des Lettres. Il organise des salons, il fait connaissance notamment avec Vassily KANDINSKY, un autre peintre que j'affectionne tout particulièrement.

Il crée enfin une revue d'art : "Les tendances nouvelles" et se plaît à promouvoir les différentes tendances artistiques, loin de lui la volonté de s'inscrire dans un mouvement unique.

Cette exposition, j'y suis entrée par la petite porte, j'y ai aussi embrassé l'intégralité d'une oeuvre remarquable d'un homme qui ne demande qu'à être connu. Vous savez maintenant ce qu'il vous reste à faire !

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2020-01-06T07:55:13+01:00

You are here de Matt AKEHURST

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You are here de Matt AKEHURST

Ma #lundioeuvredart, la toute première de l'année, donne à voir la mondialisation de l'art. Elle cite des oeuvres en indiquant la direction du lieu de création et le nom de l'artiste. 

Si, lorsque vous randonnez, vous avez l'habitude de situer le lieu où vous êtes par rapport à d'autres avec des indications de distance notamment, il est moins fréquent de voir l'usage dévoyé au profit de l'art. 

Et puis, cette oeuvre a un histoire particulière. Initialement accueillie par la Galerie d'art Te Puna o Waiwhetu, elle est exposée depuis 2011 à l'extérieur, la galerie ayant fermé pour cause de dommages liés aux trois tremblements de terre qui ont sévi dans la ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande cette année-là. Elle prend instantanément une toute autre signification.

Cette oeuvre, elle symbolise la volonté d'affirmer que la ville continue d'exister (d’ailleurs il suffit de se promener dans les rues pour prendre conscience de tous les chantiers de rénovation en cours, sans compter sur tous ces bâtiments qui viennent d’être livrés donnant l’impression d’une ville nouvelle sans aucune ride à son actif), qu'elle s'ancre malgré les stigmates (la Cathédrale laisse encore apparaître son cœur béant), elle s’impose au regard du badaud pris à témoin : "You are here".

Plus globalement, c'est une manière aussi de réaffirmer que la Nouvelle-Zélande, malgré son insularité, fait partie du monde.

Je la trouve belle cette oeuvre, toute de jaune vêtue, la couleur du soleil, celle qui réchauffe, qui fait du bien, celle aussi du rayonnement. Cette création contribue à afficher la fierté de tout un peuple, des hommes et des femmes meurtris dans leur chair (185 sont morts, 1500 à 2000 ont été blessés) sur la voie de la résilience.

Bravo à Matt AKEHURST, un jeune artiste local, pour cette création et tout ce qu’elle véhicule.

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2018-07-30T06:00:00+02:00

Les sculptures de Laure DUQUESNE dans le cadre des Echappées d'art à Angers

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Les sculptures de Laure DUQUESNE dans le cadre des Echappées d'art à Angers

Cette année, c'est la 3ème édition des Echappées d'art. La première tentative en 2016 avait été éphémères, les copies monumentales d'oeuvres d'art collées sur les murs des façades n'avait malheureusement pas résisté aux aléas climatiques. 

L'année 2017 a permis à des street artistes de renom d'explorer des murs angevins. C'est ainsi que Vhils a marqué de son empreinte un pignon délabré et l'a magnifié avec le visage d'une femme longuement sculpté dans la pierre, une oeuvre d'une très grande sensibilité, c'est ma préférée, je peux bien l'avouer.

En 2018, la nouveauté, ce sont des sculptures, huit oeuvres à l'effigie de femmes réalisées par une artiste locale, Laure DUQUESNE. L'exposition sur l'espace public n'aura été que de courte durée, certaines ont été effectivement vandalisées. Restaurées, elles sont désormais sous haute protection. Ainsi, Pétronille de Chemillé (dame bleue), Germaine CANONNE (dame pétillante, noire et bulles dorées), Marie TALET (dame grise argent) trônent-elles Cour de l'hôtel Pincé, rue Lenepveu.

Ma #lundioeuvredart, c'est aujourd'hui le trio composé de ces "Dames d'Anjou".

Je me suis laissée dire que les autres ont trouvé refuge au Château d’Angers et dans la Cour du Logis Barrault. Souhaitons que là où elles sont ces femmes ne connaissent plus les affronts de personnes mal intentionnées. 

Je les trouve jolies ces sculptures, moi, elles ont des formes généreuses, à l'image des "Nanas" de Niki de SAINT-PHALLE. D'une seule couleur, voire de deux, elles posent, assises, et donnent l'impression de regarder le monde, après l'avoir marqué de leur empreinte, chacune dans leur domaine. Pétronille de Chemillé fut la première abbesse de Fontevraud, Marie TALET, elle, était une résistante. Quant à Germaine CANONNE, ce fut la première femme élue de Maine et Loire.

Non seulement, elles sont belles ces sculptures, mais elles témoignent aussi de notre histoire. Respect !

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2021-06-29T06:00:00+02:00

Baisers de collection de Annabelle COMBES

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Baisers de collection de Annabelle COMBES

Les éditions Editions Héloïse d’Ormesson me fascinent, elles me font vibrer et j'adore ça !

Jean, le narrateur, est auteur de polars. Après 11 romans, il vit la panne d’inspiration. Sullivan, son éditeur, le sollicite mais il est stérile, un peu à l’image de sa femme, Tosca, dans un autre registre. Tosca vient de le quitter après 10 ans de mariage. Artiste aussi, elle est photographe. Depuis plusieurs années, les tentatives d’avoir un enfant se sont soldées par une fausse couche. Jade, Philémon et Cassandre s’en sont allés. Tosca n’en peut plus de ce couple. Elle a besoin de prendre le large. Elle s’envole pour Catane, elle voulait le sud, il restait des places. C’est dans l’avion qu’elle rencontre Ferdinand, un vieux monsieur qui lui propose une destination improbable, Modica Bassa en Sicile. Jean, lui, aussi fait ses valises. Il a une idée. Il pourrait écrire sur les baisers, les collectionner. Pour se mettre en condition, il repart à Saint-Lunaire, là où il a embrassé la première fille de sa vie. Il avait 17 ans. Il était serveur aux Deux Sardines. Elle s’appelait Livia. Nul sait où ces destinations mèneront Jean et Tosca. Peut-être y trouveront ils la voie d’une re-naissance…

Dans les romans, j’aime vivre un instant de rupture, le moment où le champ des possibles s’ouvre. Avec Annabelle COMBES, vous n’attendrez pas très longtemps pour découvrir la séparation de deux êtres qui s’aiment mais qui semblent au bout de quelque chose. Ils ont besoin d’un nouveau départ, d’un rebond. Chacun va trouver, non pas un mentor mais plutôt un guide, Tosca dans la personne de Ferdinand et Jean dans celle d’Ezéchias. Il y a quelque chose de très beau dans les relations nourries, de la tendresse, de la délicatesse, de l’attention.

Et puis, il y a pour tous les deux l’art comme un tremplin vers des émotions. Annabelle COMBES écrit des pages sublimes sur la puissance de l’art sur les êtres, cette capacité à permettre à chacun d’aller toujours plus loin, toujours plus haut...


Et en chacun, il y avait ce besoin identique de cohérence, de structuration dans l’acte créatif : s’appuyer sur l’art pour évacuer des peurs, ses failles, les utiliser, les articuler, les faire disparaître, les retrouver à nouveau à don corps défendant, les extirper par la traque d’une démesure : tenir sa ligne d’exploration, n’offrir que ce qui était abouti et transcendant. P. 179

Pour Jean c’est l’écriture et ce projet, un roman inspiré des baisers. 


On pourrait discourir sur tous les types de baisers. En vain. Le baiser est un art à lui tout seul. Savoir le donner, savoir le recevoir, savoir l’oublier, l’imposer, savoir l’inventer, le détester, l’amplifier, le graver, le détruire. P. 347

Annabelle COMBES va ponctuer les réflexions de Jean par l'insertion d'oeuvres d'artistes inspirées du baiser :

Idylle de PICABIA 1927
Le baiser de Néfertiti à sa fille
Le Baiser - Un homme et son enfant dd Honoré DAUMIER
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour de Antonio CANOVA
La tempête (ou La Fiancée du vent) de Oskar KOKOSCHKA
L’Anniversaire de CHAGALL

Il y a différents disciplines artistiques, des toiles et une sculpture, différentes époques, l’une date de 3000 ans quand d’autres s’égrènent au fil des 300 dernières années, différentes nationalités aussi, française, italienne, russe, autrichienne… il souffle comme un brin d’universalité sur le sujet !

Pour Tosca, c'est la photographie. Avec elle, Annabelle COMBES nous invite à naviguer entre ombre et lumière. Le travail artistique de Tosca est largement inspiré des créations de Lucien CLERGUE.

Avec les deux personnages, Jean et Tosca, l'écrivaine décrit la puissance de l'enfantement créatif, sans oublier la beauté des sentiments. Si chacun vit dans la bulle de sa discipline, il n'en demeure pas moins que les personnages sont empreints d'humanité et de sensibilité. J'en frissonne rien que de les évoquer.


Je dis seulement qu’un des remèdes pour alléger la désolation dans une existence où les paillettes se débinent, c’est d’aller les chercher là où elles sont, tout en haut ! P. 172-173

Ce livre est original à plus d'un titre.
 
Annabelle COMBES, à l’image de Jean, son personnage de fiction, fait un pas de côté pour s’affranchir du cadre habituel. De là à dire que Héloïse d’Ormesson pourrait être Sullivan, il n’y a qu’un pas que je ne m’autoriserai pas à franchir… quoique !!!
 
Les mots sont orchestrés dans une partition plurielle, tantôt dans des paragraphes encadrés de marges régulières, un texte « justifié » pour la trame du roman, tantôt dans des phrases courtes composant des courbes comme autant de mouvements de l’âmes, là sont les poèmes, sublimant la prose, en version longue ou bien en haïkus. J’aurais pu en citer beaucoup, je choisis de partager celui-là :
 
"Sur le chevalet,
La lune en éteignoir
éclaire mes derniers mots."
 
Le tout est ponctué de respirations facilement repérables avec leur police de caractères singulière pour citer les œuvres d’art comme autant de preuves de ce qu’inspire un baiser. 
 
Ce roman, c’est un jubilé d’infinis servi par une plume d'une grâce prodigieuse. Je ne connaissais pas encore le talent d'Annabelle COMBES, merci aux Editions Héloïse d’Ormesson de m'avoir mise sur sa voie !
 
A bien y regarder, « T Livres ? T Arts ? » aussi collectionne les baisers, l’occasion d’un petit clin d’oeil à des artistes contemporains qui s’en sont inspirés :
 
 
Et le tout dernier découvert il y a un mois, offert à mon amoureux...
 
 
Mais la boucle ne serait pas bouclée sans quelques notes de musique, Alain SOUCHON aussi chante « Le baiser ». C’est tellement bon !

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2017-09-22T20:23:36+02:00

Luwak de Pierre DERBRE

Publié par Tlivres
Luwak de Pierre DERBRE

Alma éditeur


Comme vous le savez, je suis en sevrage des 68 premières fois mais parfois je rechute, nul n'est parfait ! L'un des 18 premiers romans sélectionnés par les fées sur les 581 publiés à la rentrée littéraire de septembre 2017 vient de croiser mon chemin et c'est un coup de coeur. Boum comme qui dirait...


Igor Kahn vient de déménager. Kristal, sa voisine, lui passe une barquette de fraises par-dessus la haie en guise de bienvenue. Igor vient d'emménager dans une maison d'artiste au bord de la Gironde. Il est à un tournant de sa vie. Il a longtemps travaillé dans une entreprise de sanitaires où il était affecté à la chaîne de production de bidets. Il menait alors une vie paisible très bien organisée. Il partageait son temps de loisirs entre ses constructions de maquettes d'avion, l'entretien de ses bonsaïs et sa passion pour l'art. Un jour, il apprend qu'il est muté à la production des baignoires à débordement permanent. L'entreprise s'adapte aux besoins de sa clientèle. Mais voilà, un jour, l'annonce du rachat de l'entreprise par une multinationale tombe, Igor Kahn aussi. Il est licencié. Le proverbe dit qu'un malheur ne vient jamais seul mais là, il est démenti. Dans les jours qui suivent, Igor Kahn gagne au loto la modique somme de 850 000 euros. Une toute nouvelle vie commence pour lui...


Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de Igor Kahn. Il faut dire qu'il est très séduisant. 


D'abord, c'est un homme passionné d'art, toutes les disciplines l'intéressent avec une place de choix laissée à la peinture toutefois. Un homme qui finit sa journée de si belle manière, avouez qu'il a du charme, non ? 


Le soir, il aimait s'endormir sur la vision d'une toile de maître ou l'oeuvre d'un illustre inconnu révélé par quelque revue avant-gardiste. P. 22

Comme moi, je suis persuadée que les fées des 68 premières fois se sont fait harponnées elles aussi à ce moment-là. Sortir des sentiers battus, ça leur parle, non ? Etre avant-gardistes en dénichant des pépites qui n'ont pas encore été révélées, c'est ce qu'elles font aussi non ? Bref, j'y ai décelé un brin de similitude qui m'a parlé et j'ai poursuivi ma lecture avec avidité. 


Ce roman, c'est un hymne à la contemplation. Il montre tous les bienfaits de l'observation, de la pensée, de la méditation. Et dans ce domaine, il faut bien dire que l'art y est propice :
 


Ne rien faire d'autre que laisser le cours de ses idées et de sa sensibilité l'emmener vers des chemins inconnus sur lesquels il laisserait ses propres traces. P. 51

Et Igor Kahn va plus loin. Il se focalise sur la finalité de l'art. Qu'apporte-t-il de plus, de différent ? Pierre DERBRE nous en propose une bien belle définition :
 


L'enjeu était là, tout simplement là : proposer une représentation personnelle et novatrice capable de susciter l'émerveillement, au moins le questionnement du public, un objet artistiquement intrinsèquement inédit, refusant par essence toute forme de mimétisme et ne cherchant en rien à se fondre dans des concepts établis. P. 70

Je crois que je ne l'aurais pas mieux formulé ! Les mots sont justes. L'art permet de transcender les limites, d'aller plus loin, d'imaginer autre chose, d'innover, d'inventer... bref, il y a un peu de tout ça dans la vocation artistique !


Mais la vie de Igor Kahn ne saurait être réduite à l'art. En fait, cet homme cultive une certaine philosophie de vie. Il puise dans la beauté de la nature quelque chose pour se ressourcer. Il fait l'éloge des rives de la Gironde qui offrent un panorama exceptionnel dans lequel il ira puiser bien sûr son inspiration pour peindre.  Mais il adore aussi la pêche, cette idée de rester des heures à attendre que le poisson s'intéresse à son hameçon colle très bien au personnage qui prend le temps de vivre.


Il savoure l'instant présent dans l'attente de son hapax existentiel, entendez par-là 
 


[...] une occurrence qui ne se produit qu'une seule fois, cette expérience unique et insolite qui partage de manière irrémédiable l'existence de celui qui l'éprouve entre un avant et un après." P. 90

Vous connaissiez cette notion ? Moi pas, mais j'avoue qu'elle m'intéresse tout particulièrement !


Je ne vais pas tourner bien longtemps autour du pot, je suis tombée amoureuse du personnage de Igor Kahn. Il a tout pour plaire, voire plus encore. Il faut dire qu'il est porté par une plume sublime, je ne la connaissais pas encore, et pour cause, il s'agit d'un premier roman, mais j'ai été subjuguée par son charme. Pierre DERBRE écrit magnifiquement bien. Il m'a rappelé celle de Cécile BALAVOINE avec son Maestro, c'est dire. Et quand vous découvrez dans son auto-portrait que


[...] l'écriture est un besoin vital, un refuge, une nécessité. P. 207

Vous avez juste envie de lui dire de ne surtout pas se retenir, qu'il laisse sa passion s'assouvir à l'envi, pour notre plus grand plaisir.

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du Challenge 1% Rentrée littéraire organisé par Délivrer des livres après :

Luwak de Pierre Derbré ***** Coup de coeur

Les Peaux rouges de Emmanuel BRAULT ****

Le grand amour de la pieuvre de Marie BERNE ***

Mina Loy, éperdument de Mathieu TERENCE ****

Minuit, Montmartre de Julien DELMAIRE *****

Le jour d'avant de Sorj CHALANDON *****

Un funambule sur le sable de Gilles MARCHAND ***** Coup de coeur

Un dimanche de révolution de Wendy GUERRA ****

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2022-03-15T20:56:04+01:00

Comme un ciel en nous de Jakuta ALIKAVAZOVIC

Publié par Tlivres
Comme un ciel en nous de Jakuta ALIKAVAZOVIC

Il y a des livres qui sont d'abord des rencontres.

L'Association Bouillon de Cube nous avait concocté une très belle soirée le 24 février dernier, au Musée des Beaux Arts d'Angers s'il vous plaît.

En première partie, immersion dans une salle de l'édifice pour se confronter à l'exercice de l'écriture, la description d'une oeuvre choisie. Petite mise en bouche de ce qui nous attendait un peu plus tard.

En deuxième partie était invitée Jakuta ALIKAVAZOVIC pour son essai aux éditions Stock, "Comme un ciel en nous", Prix Médicis 2021. 

Vous connaissez peut-être cette collection : « Ma nuit au musée », de petits livres noirs. C’est dans ce cadre que Jakuta ALIKAVAZOVIC nous relate sa nuit passée au Louvre, juste avant le confinement de 2020, en mars, dans la section des Antiques, dans la salle des Cariatides.

Quelques pas de danse et puis, la nuit venue, l’installation du matelas au pied de la Vénus de Milo, un petit clin d’œil à sa mère.

Mais cet essai est en réalité une formidable preuve d’amour d’une fille qui à son père, cet immigré arrivé du Monténégro en France à l’âge de 20 ans. Ses études d’économie ont très vite été abandonnées pour laisser place à celles de l’histoire de l’art. Il s’enivrait de la beauté. Homme de fantaisie, il posait régulièrement cette question à sa fille :


Et toi, comment t’y prendrais-tu, pour voler la Joconde ?

Il n’est pas très étonnant que Jakuta ALIKAVAZOVIC ait entretenu un rapport particulier avec ce musée et qu’elle veuille y passer une nuit pour retrouver son père, honorer l’immense amour qu’elle lui voue…


L’amour de mon père était un ciel en moi, sa réalité aussi évidente que celle du ciel au-dessus de ma tête, que je le voie ou pas. P. 83

De l’histoire de son père, son arrivée en France, l’apprentissage des codes… elle n’en a rien su. Quand il y faisait référence, tout n’était qu’un conte, mais elle sait aujourd’hui qu’il mentait.


Lorsqu’on quitte tout, lorsqu’on trouve la force en soi de se lever et de partir, de quitter son pays, sa langue, sa famille, comme l’a fait mon père, pour se réinventer […], lorsqu’on quitte tout, l’histoire qu’on se raconte et qu’on raconte à ses enfants est celle d’une table rase. Mais cette renaissance aussi est un mensonge. P. 138

La question de la transmission des traumatismes aux générations suivantes me captive. Comment ne pas mettre cet essai aujourd’hui en relation avec ce que vivent les réfugiés ukrainiens qui fuient leur pays, menacés de mort par Vladimir POUTINE ? Comment vont-ils se construire après ces événements ?

J’ai été profondément émue par cette dimension de l’essai.

Et puis, il y a eu aussi le rapport à l’art, l’appréciation des détails grâce à un regard initié porté aux œuvres. Fascinant !

Enfin, et c’est là le sel de ce livre, c’est le sujet de la transgression, le fait de pourvoir repousser les limites et accéder à un interdit. Impossible de ne pas penser à cette sculpture de Philippe RAMETTE exposée à Nantes, installée Cours Cambronne. L’autrice est un peu cette petite fille portée par l’élan de la liberté.

Je ne connaissais pas encore Jakuta ALIKAVAZOVIC, pourtant lauréate du Prix Goncourt du premier roman pour « Corps volatils » en 2008. J’ai découvert une plume aux multiples couleurs, j’ai découvert une voix profondément attentionnée. 

Quelle soirée !

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2021-03-04T13:05:08+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHARVET

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHARVET

Dans les pas de Moonpalaace, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Marie CHARVET, autrice d'un premier roman qui fait la place belle à la musique : "L'âme du violon" chez GrassetAllez, en piste !

Nous sommes en 1600, en Italie du Nord, à Brescia, Giuseppe travaille chez son maître luthier, Giovanni Maggini. La notoriété des artisans d'art est telle qu'ils réalisent régulièrement des travaux pour le comte de Cagliostro. La dernière commande porte sur un violon d'exception avec lequel la fille du comte jouera lors de la prochaine réception. La musique, c'est aussi la passion de Lazlo, un jeune tzigane de Nogent-sur-Marne. Nous sommes dans les années 1930, le garçon est élevé par son oncle Nathanaël. Il a pris son neveu sous son aile, sa mère a été exclue de la communauté par avoir flirté avec un gadgo, un père que l'enfant n'a jamais vu. C'est certain, il est différent des autres, il n'a pas le commerce dans la peau, mais la musique, oui, un véritable don. La différence, c'est aussi à cela qu'est confrontée Lucie qui occupe une chambre de bonne dans le quartier des Batignolles à Paris. Depuis toute petite, elle s'est distinguée de sa soeur, Iris, bien comme il faut. Lucie, elle, a besoin de liberté, de sortir du cadre. Quand elle a fait le choix d'apprendre les Beaux-Arts, c'était la goutte d'eau dans un vase déjà bien rempli, ses parents ont coupé les ponts. De sa famille, elle ne voit plus que sa grand-mère, Marguerite. Elle habite Lyon, elle a plus de quatre-vingt-dix ans aujourd'hui mais elle fut la première femme française à exercer le métier de musicienne. L'art, elle connaît. Grand-mère et petite-fille entretiennent une relation de complicité extraordinaire. Quant à Charles, il partage sa vie entre Paris et New-York. Elève surdoué, il s'est orienté vers Polytechnique. Chef d'entreprise, il investit et se prépare à l'entrée en bourse de sa société. Dans sa vie, il avait tout ou presque. C'est à 20 ans qu'il s'est retrouvé un peu par hasard à entrer dans l'église de Saint-Eustache de Paris au moment d'un concert, il s'est découvert une passion pour la musique. Perfectionniste, il s'est constitué une culture hors pair sur le sujet et découvre un nouveau terrain de jeu, financier.

Dans "L'âme du violon", vous l'aurez compris, Marie CHARVET nous brosse une galerie de portraits, des hommes, des femmes, tous passionnés par la musique. L'écrivaine nous fait voyager à travers les siècles, depuis la création d'instruments rares largement convoités encore aujourd'hui pour la qualité du son qu'ils continuent de produire. J'ai été émerveillée par les descriptions de l'atelier de Giuseppe, le travail artisanal, l'amour du matériau, noble, le bois. 

"L'âme du violon", disponible en poche chez J'ai lu

 

est d'une construction implacable.

Au rythme des premières notes, vous ferez vos premiers pas sur la piste de danse, prendrez vos repères au bras de l'écrivaine et vous laisserez bientôt transporter par le charme de la plume. Vous en sortirez enivré.e.

Marie CHARVET mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur 

après

Angélique VILLENEUVE

Fatou DIOME

Adélaïde BON

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2022-09-20T06:42:55+02:00

Miniaturiste de Jessie BURTON

Publié par Tlivres
Miniaturiste de Jessie BURTON
 
Traduit de l’anglais par Dominique LETELLIER
 
Je ne connaissais pas encore la plume de Jessie BURTON, l’écrivaine britannique. C’est ma grande fille qui m’a mise sur la voie de son premier roman, « Miniaturiste », bonne pioche.
 
Nella Oortman a 18 ans. Elle est originaire d’Assendelft. Son père, le Seigneur Oortman, est décédé il y a 2 ans, laissant la famille criblée de dettes. Sa mère ne réussit plus à subvenir aux besoins de ses enfants. Nella a un frère, Carel, et une soeur, Arabella. Nella, l'aînée, accepte un mariage prometteur, un mariage qui réduira le nombre de bouches à nourrir. Elle arrive à Amsterdam avec son perroquet Peebo chez son mari, Johannes Brandt, un homme d’affaires hollandais. Elle rencontre Marin, sa sœur, Cornelia, servante, et Otto, un homme noir, serviteur du frère de Marin. Elle reçoit de son mari un cadeau extraordinaire, un cabinet, une maison de poupées que Nella va s’attacher à décorer avec les soins d’un Miniaturiste, un artisan d'art. Elle ne sait pas encore qu’une première commande lui réservera bien des surprises.
 
A travers des personnages de fiction, Jessie BURTON restitue la vie d’un riche marchand du XVIIème siècle. Dans le style littéraire de l’époque, éminemment romantique, elle nous livre des descriptions fascinantes de la vie quotidienne d’hommes et de femmes des Pays Bas au temps de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales. Le pays se distingue à l’époque dans la conquête du monde, l’écrivaine fait du commerce du sucre un objet de convoitises mais il y a aussi les épices, les tissus… qui naviguent à travers mers et océans.
 
« Miniaturiste », c’est un roman d’atmosphère. L’autrice met tous nos sens en éveil.
 
L’écrivaine brosse le portrait d’une femme moderne qui n’a que faire des us et des coutumes. Intelligente, elle voit bien qu’il se passe quelque chose d’anormal avec son mari. Jessie BURTON s’inspire de la maison de poupée exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam et fait de la décoration du cabinet de Nella un prétexte à sortir d’une maison parfaitement orchestrée. Hors des murs, la vie publique s’offre à Nella, elle, la jeune femme pauvre de la campagne, pour le meilleur comme pour le pire.
 
Dans un roman profondément ancré dans la vie quotidienne d’Amsterdam, elle réussit à glisser une part de mystère venant déstabiliser l’ensemble de l’édifice. Nella va découvrir des secrets très bien gardés et une histoire familiale rocambolesque. Le roman est haletant.
 
Et puis, il y a l’art. Si le XVIIème siècle correspond à l’âge d’or de la peinture néerlandaise, il est un art moins connu mais tout aussi EXTRAordinaire, celui de la miniature, une discipline qui nécessite un talent fou de minutie, un registre qui fait appel à des compétences singulières et oblige à des pratiques exceptionnelles. 
 
La plume est savoureuse, le jeu de l’écriture fascinant. Ce roman, je l’ai dévoré !

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2017-05-17T20:01:34+02:00

Niki de Saint-Phalle et son "Arbre-serpents"

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Niki de Saint-Phalle et son "Arbre-serpents"

Impossible de passer à côté du retour de l'oeuvre de Niki de SAINT-PHALLE "L'Arbre-serpents" dans la cour du Musée des Beaux Arts d'Angers sans rédiger une chronique sur cette artiste franco-américaine extraordinaire.

Sa petite-fille et gestionnaire de la Niki charitable art foundation, Bloum CARDENAS s'est déplacée pour l'événement. Elle a salué le travail réalisé par les restaurateurs pour offrir une nouvelle vie à cette sculpture exposée à tous les temps.

Elle dit de sa grand-mère que "c'était une bombe dans tous les sens du terme !". Niki de SAINT-PHALLE, c'est une artiste que j'aime beaucoup et depuis une belle vingtaine d'années maintenant. Elle s'affiche d'ailleurs dans la bannière du blog comme une signature depuis son tout premier jour !

Bien sûr, comme beaucoup, je l'ai découverte avec ces Nanas, ces femmes aux formes généreuses qui, dans les années 1960, affichaient le charme des rondeurs comme un contre-pouvoir exercé face aux canons de la beauté revendiqués par les professionnels de la mode. Elle savait d'ailleurs tout particulièrement de quoi elle parlait puisqu'elle fut elle-même mannequin ! Il y avait avec Niki de SAINT-PHALLE l'affirmation d'un acte militant, un acte féministe montrant une autre voie possible.

Elle était provocatrice aussi. J'en veux pour preuve sa Nana couchée, Hon, créée en 1966 avec son mari, Jean TINGUELY, et dans laquelle le public pouvait entrer par le vagin pour assister à une mise en scène artistique.

Niki de Saint-Phalle et son "Arbre-serpents"

Elle était exceptionnelle aussi dans les dimensions qu'elles donnait à ses oeuvres. Monumentales elles étaient. Hon mesurait 28 mètres de long.

Elles ont trouvé un écrin majestueux dans le Jardin des Tarots situé en Toscane. Inspirée du Parc Güell de Barcelone pour les oeuvres de GAUDI, Niki de SAINT-PHALLE y a mis beaucoup de ténacité pour mener à bien ce projet fantastique.

Ce que j'aime beaucoup dans son oeuvre, c'est le mélange des matières avec ses mosaïques composées de petites pierres, de morceaux de miroir, brillants et réfléchissants, ce sont ses couleurs aussi, chatoyantes à l'envi, gaies, lumineuses. 

Elle créait des oeuvres originales et tellement suggestives à l'image de "La Justice" par exemple. Insolite, non ?

Niki de Saint-Phalle et son "Arbre-serpents"

Niki de SAINT-PHALLE, c'était une femme qui allait jusqu'au bout de ses idées, de son art. Elle s'affranchissait des limites qui pouvaient entraver sa création, elle croyait en ses capacités de devenir une héroïne.

Sa philosophie, j'ai envie de la relayer partout autour de moi. Elle n'a pas pris une ride avec le temps. Il conviendrait même de la crier haut et fort quand les droits des femmes peuvent être un brin fragilisés.

Que toutes les petites filles, les jeunes filles, les jeunes femmes, et les autres, croient en cet horizon des possibles ! 

Niki de Saint-Phalle et son "Arbre-serpents"

Niki de SAINT-PHALLE, assurément, "c'était une bombe !".

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2019-04-01T18:44:04+02:00

Quelle femme ? Quelle femme ! une création de Diane DE LA ROQUE

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Quelle femme ? Quelle femme ! une création de Diane DE LA ROQUE

Vous savez ô combien je suis fan de street-art, un registre dont la diversité et la beauté me fascinent.

Quand, en plus, les créations sont réalisées par des femmes pour honorer d'autres femmes, là, j'avoue qu'elles m'enchantent.

Et quand, enfin, une âme bien intentionnée, qu'elle en soit remerciée, joue le reporter pour que l'initiative soit diffusée le plus largement possible, là, tout simplement, j'applaudis et rédige une chronique d'autant qu'un événement est annoncé samedi 6 avril !

Si vous habitez Paris, peut-être connaissez-vous Le Local 14, situé dans le 14ème arrondissement de Paris :

Quelle femme ? Quelle femme ! une création de Diane DE LA ROQUE

C'est à cette adresse, en extérieur, que vous pourrez découvrir ma #lundioeuvredart, dont la réalisation est en cours, une création de Diane DE LA ROQUE

Cette artiste s'associe à 15 autres femmes : Al Tatou - Corinne Agustin- Diane De La Roque - DrassArt - Gil KD - Hecate Lunamoon - HONEY - Hydrane Lo - Kristx - KTY - Lady K - Lapin Mutant - Lika Kato - Marlène Ehrhard - Miss Fuck - NephilimK.

Elles ont lancé une exposition collective d'art urbain, street-art et graffitis pour questionner l'identité de la femme : "ce qui la définit, ce qui l'enferme, ce qui la libère, ce qui la valorise, ce sur quoi elle s'affirme : âge, genre, culture, religion, transmission, soumission, résignation, acceptation, action, révolution, innovation, permanence, tradition, sexe, excision, procréation, enfantement, allaitement, règles, sang, pouvoir" (extrait publié sur Quefaire.Paris.fr).

Des femmes publiques sont citées : Flora Tristan, Lady Pink, Marie Curie, Simone Veil, Camille Claudel, Simone de Beauvoir, Louise Michel, Malala Lousafzai, Rosa Park, Virginia Wolf, Caroline Aigle, Nadia Comaneci, Marie Curie, Jane Goodall, Coco Chanel, Antoinette Fouque, Soeur Thérésa, Marguerite Duras, Peggy Guggenheim, Alice Guy, Billie Jean King, Germaine Tillion, Olympes de Gouges, Colette, Pina Bausch, Barbara, Marie-José Pérec, Gisèle Halimi, Michèle Obama, Françoise Sagan, Hannah Arendt, Aïssa Doumoura, Pocahontas, Beyoncé, Madonna, Patti Smiths, Debbie Harry, Frida Khalo, Isadora Duncun, Florence Arthaud, Diane Arbus...

mais l'invitation est faite à chaque femme : "ta mère, ta sœur et toi !".
 (extrait publié sur Quefaire.Paris.fr).

Si le vernissage a eu lieu samedi 23 mars, l'exposition est toujours visible du mercredi au vendredi, de 15h à 18h, et les samedi/dimanche de  11h à 14h.

Le Local 14 vous donne rendez-vous samedi prochain, le 6 avril, à 16h pour le finissage. Je ne serai personnellement pas sur Paris. J'aurais tellement aimé... mais vous me raconterez, n'est-ce pas ?

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2020-03-23T17:45:00+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Niki de SAINT-PHALLE

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Niki de SAINT-PHALLE

Dans le sillon de Moonpalaace et Floandbooks , je poursuis la déclinaison de #marsaufeminin avec Niki de SAINT-PHALLE.

En mai 2017, lors de la livraison de « L’Arbre-serpents » rénové dans la cour du Musée des Beaux Arts d’Angers, sa petite-fille et gestionnaire de la Niki charitable art foundation, Bloum CARDENAS, s'est déplacée pour l'événement.

Elle dit de sa grand-mère que "c'était une bombe dans tous les sens du terme !". Niki de SAINT-PHALLE, c'est une artiste que j'aime beaucoup et depuis une belle vingtaine d'années maintenant. Elle s'affiche d'ailleurs dans la bannière du blog comme une signature depuis son tout premier jour !

Bien sûr, comme beaucoup, je l'ai découverte avec ses Nanas, ces femmes aux formes généreuses qui, dans les années 1960, affichaient le charme des rondeurs comme un contre-pouvoir exercé face aux canons de la beauté revendiqués par les professionnels de la mode. Elle savait d'ailleurs tout particulièrement de quoi elle parlait puisqu'elle fut elle-même mannequin ! Il y avait avec Niki de SAINT-PHALLE l'affirmation d'un acte militant, un acte féministe montrant une autre voie possible.

Elle était provocatrice aussi. J'en veux pour preuve sa Nana couchée, Hon, créée en 1966 avec son mari, Jean TINGUELY, et dans laquelle le public pouvait entrer par le vagin pour assister à une mise en scène artistique.
 

Elle était exceptionnelle aussi dans les dimensions qu'elles donnait à ses oeuvres. Monumentales elles étaient. Hon mesurait 28 mètres de long.

Elles ont trouvé un écrin majestueux dans le Jardin des Tarots situé en Toscane. Inspirée du Parc Güell de Barcelone pour les oeuvres de GAUDI, Niki de SAINT-PHALLE y a mis beaucoup de ténacité pour mener à bien ce projet fantastique.

Ce que j'aime beaucoup dans son oeuvre, c'est le mélange des matières avec ses mosaïques composées de petites pierres, de morceaux de miroir, brillants et réfléchissants, ce sont ses couleurs aussi, chatoyantes à l'envi, gaies, lumineuses. 

Elle créait des oeuvres originales et tellement suggestives à l'image de "La Justice" par exemple. Insolite, non ?

Niki de SAINT-PHALLE, c'était une femme qui allait jusqu'au bout de ses idées, de son art. Elle s'affranchissait des limites qui pouvaient entraver sa création, elle croyait en ses capacités de devenir une héroïne.

Sa philosophie, j'ai envie de la relayer partout autour de moi. Elle n'a pas pris une ride avec le temps. Il conviendrait même de la crier haut et fort quand les droits des femmes peuvent être un brin fragilisés.

Que toutes les petites filles, les jeunes filles, les jeunes femmes, et les autres, croient en cet horizon des possibles ! 

Niki de SAINT-PHALLE, assurément, "c'était une bombe !".

J’avais choisi « Joie de vivre » pour vous souhaiter une très belle année 2019. Nous sommes en 2020 mais je crois que plus que jamais aujourd’hui, nous en avons besoin... c’est donc ma #lundioeuvredart.

 

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