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2017-09-22T20:23:36+02:00

Luwak de Pierre DERBRE

Publié par Tlivres
Luwak de Pierre DERBRE

Alma éditeur


Comme vous le savez, je suis en sevrage des 68 premières fois mais parfois je rechute, nul n'est parfait ! L'un des 18 premiers romans sélectionnés par les fées sur les 581 publiés à la rentrée littéraire de septembre 2017 vient de croiser mon chemin et c'est un coup de coeur. Boum comme qui dirait...


Igor Kahn vient de déménager. Kristal, sa voisine, lui passe une barquette de fraises par-dessus la haie en guise de bienvenue. Igor vient d'emménager dans une maison d'artiste au bord de la Gironde. Il est à un tournant de sa vie. Il a longtemps travaillé dans une entreprise de sanitaires où il était affecté à la chaîne de production de bidets. Il menait alors une vie paisible très bien organisée. Il partageait son temps de loisirs entre ses constructions de maquettes d'avion, l'entretien de ses bonsaïs et sa passion pour l'art. Un jour, il apprend qu'il est muté à la production des baignoires à débordement permanent. L'entreprise s'adapte aux besoins de sa clientèle. Mais voilà, un jour, l'annonce du rachat de l'entreprise par une multinationale tombe, Igor Kahn aussi. Il est licencié. Le proverbe dit qu'un malheur ne vient jamais seul mais là, il est démenti. Dans les jours qui suivent, Igor Kahn gagne au loto la modique somme de 850 000 euros. Une toute nouvelle vie commence pour lui...


Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de Igor Kahn. Il faut dire qu'il est très séduisant. 


D'abord, c'est un homme passionné d'art, toutes les disciplines l'intéressent avec une place de choix laissée à la peinture toutefois. Un homme qui finit sa journée de si belle manière, avouez qu'il a du charme, non ? 


Le soir, il aimait s'endormir sur la vision d'une toile de maître ou l'oeuvre d'un illustre inconnu révélé par quelque revue avant-gardiste. P. 22

Comme moi, je suis persuadée que les fées des 68 premières fois se sont fait harponnées elles aussi à ce moment-là. Sortir des sentiers battus, ça leur parle, non ? Etre avant-gardistes en dénichant des pépites qui n'ont pas encore été révélées, c'est ce qu'elles font aussi non ? Bref, j'y ai décelé un brin de similitude qui m'a parlé et j'ai poursuivi ma lecture avec avidité. 


Ce roman, c'est un hymne à la contemplation. Il montre tous les bienfaits de l'observation, de la pensée, de la méditation. Et dans ce domaine, il faut bien dire que l'art y est propice :
 


Ne rien faire d'autre que laisser le cours de ses idées et de sa sensibilité l'emmener vers des chemins inconnus sur lesquels il laisserait ses propres traces. P. 51

Et Igor Kahn va plus loin. Il se focalise sur la finalité de l'art. Qu'apporte-t-il de plus, de différent ? Pierre DERBRE nous en propose une bien belle définition :
 


L'enjeu était là, tout simplement là : proposer une représentation personnelle et novatrice capable de susciter l'émerveillement, au moins le questionnement du public, un objet artistiquement intrinsèquement inédit, refusant par essence toute forme de mimétisme et ne cherchant en rien à se fondre dans des concepts établis. P. 70

Je crois que je ne l'aurais pas mieux formulé ! Les mots sont justes. L'art permet de transcender les limites, d'aller plus loin, d'imaginer autre chose, d'innover, d'inventer... bref, il y a un peu de tout ça dans la vocation artistique !


Mais la vie de Igor Kahn ne saurait être réduite à l'art. En fait, cet homme cultive une certaine philosophie de vie. Il puise dans la beauté de la nature quelque chose pour se ressourcer. Il fait l'éloge des rives de la Gironde qui offrent un panorama exceptionnel dans lequel il ira puiser bien sûr son inspiration pour peindre.  Mais il adore aussi la pêche, cette idée de rester des heures à attendre que le poisson s'intéresse à son hameçon colle très bien au personnage qui prend le temps de vivre.


Il savoure l'instant présent dans l'attente de son hapax existentiel, entendez par-là 
 


[...] une occurrence qui ne se produit qu'une seule fois, cette expérience unique et insolite qui partage de manière irrémédiable l'existence de celui qui l'éprouve entre un avant et un après." P. 90

Vous connaissiez cette notion ? Moi pas, mais j'avoue qu'elle m'intéresse tout particulièrement !


Je ne vais pas tourner bien longtemps autour du pot, je suis tombée amoureuse du personnage de Igor Kahn. Il a tout pour plaire, voire plus encore. Il faut dire qu'il est porté par une plume sublime, je ne la connaissais pas encore, et pour cause, il s'agit d'un premier roman, mais j'ai été subjuguée par son charme. Pierre DERBRE écrit magnifiquement bien. Il m'a rappelé celle de Cécile BALAVOINE avec son Maestro, c'est dire. Et quand vous découvrez dans son auto-portrait que


[...] l'écriture est un besoin vital, un refuge, une nécessité. P. 207

Vous avez juste envie de lui dire de ne surtout pas se retenir, qu'il laisse sa passion s'assouvir à l'envi, pour notre plus grand plaisir.

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du Challenge 1% Rentrée littéraire organisé par Délivrer des livres après :

Luwak de Pierre Derbré ***** Coup de coeur

Les Peaux rouges de Emmanuel BRAULT ****

Le grand amour de la pieuvre de Marie BERNE ***

Mina Loy, éperdument de Mathieu TERENCE ****

Minuit, Montmartre de Julien DELMAIRE *****

Le jour d'avant de Sorj CHALANDON *****

Un funambule sur le sable de Gilles MARCHAND ***** Coup de coeur

Un dimanche de révolution de Wendy GUERRA ****

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commentaires

K
Je n'ai pas ressenti ton enthousiasme, je suis restée un peu de côté, à le regarder évoluer de loin.
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Z
A oui, lire ce livre !
Répondre
T
Ohlala oui, absolument, c'est un incontournable de cette rentrée littéraire !
K
Je veux tomber amoureuse de ce personnage aussi !!!
Répondre
T
Laisse toi séduire Krol, mon petit doigt me dit qu'il devrait te plaire !!!

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