Traduit de l’anglais par Dominique LETELLIER
Je ne connaissais pas encore la plume de Jessie BURTON, l’écrivaine britannique. C’est ma grande fille qui m’a mise sur la voie de son premier roman, « Miniaturiste », bonne pioche.
Nella Oortman a 18 ans. Elle est originaire d’Assendelft. Son père, le Seigneur Oortman, est décédé il y a 2 ans, laissant la famille criblée de dettes. Sa mère ne réussit plus à subvenir aux besoins de ses enfants. Nella a un frère, Carel, et une soeur, Arabella. Nella, l'aînée, accepte un mariage prometteur, un mariage qui réduira le nombre de bouches à nourrir. Elle arrive à Amsterdam avec son perroquet Peebo chez son mari, Johannes Brandt, un homme d’affaires hollandais. Elle rencontre Marin, sa sœur, Cornelia, servante, et Otto, un homme noir, serviteur du frère de Marin. Elle reçoit de son mari un cadeau extraordinaire, un cabinet, une maison de poupées que Nella va s’attacher à décorer avec les soins d’un Miniaturiste, un artisan d'art. Elle ne sait pas encore qu’une première commande lui réservera bien des surprises.
A travers des personnages de fiction, Jessie BURTON restitue la vie d’un riche marchand du XVIIème siècle. Dans le style littéraire de l’époque, éminemment romantique, elle nous livre des descriptions fascinantes de la vie quotidienne d’hommes et de femmes des Pays Bas au temps de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales. Le pays se distingue à l’époque dans la conquête du monde, l’écrivaine fait du commerce du sucre un objet de convoitises mais il y a aussi les épices, les tissus… qui naviguent à travers mers et océans.
« Miniaturiste », c’est un roman d’atmosphère. L’autrice met tous nos sens en éveil.
L’écrivaine brosse le portrait d’une femme moderne qui n’a que faire des us et des coutumes. Intelligente, elle voit bien qu’il se passe quelque chose d’anormal avec son mari. Jessie BURTON s’inspire de la maison de poupée exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam et fait de la décoration du cabinet de Nella un prétexte à sortir d’une maison parfaitement orchestrée. Hors des murs, la vie publique s’offre à Nella, elle, la jeune femme pauvre de la campagne, pour le meilleur comme pour le pire.
Dans un roman profondément ancré dans la vie quotidienne d’Amsterdam, elle réussit à glisser une part de mystère venant déstabiliser l’ensemble de l’édifice. Nella va découvrir des secrets très bien gardés et une histoire familiale rocambolesque. Le roman est haletant.
Et puis, il y a l’art. Si le XVIIème siècle correspond à l’âge d’or de la peinture néerlandaise, il est un art moins connu mais tout aussi EXTRAordinaire, celui de la miniature, une discipline qui nécessite un talent fou de minutie, un registre qui fait appel à des compétences singulières et oblige à des pratiques exceptionnelles.
La plume est savoureuse, le jeu de l’écriture fascinant. Ce roman, je l’ai dévoré !
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