On poursuit #Noelenpoche avec "Sankhara" de Frédérique DEGHELT disponible dans la collection Babel des éditions Actes Sud.
« Sankhara », c’est l’histoire d’un couple qui se déchire à coup d’incompréhension, de confusion, l’amour aurait-il déserté ? C’est la question que se pose assurément Hélène qui, un jour de septembre 2001, part... pour 10 jours de méditation. Elle laisse homme et enfants, leurs jumeaux sont en grande section de maternelle, ils s’apprêtent à faire leur rentrée scolaire. Ses enfants, elle leur laisse une lettre pour expliquer qu’elle reviendra et qu’ils recevront, chaque jour, un nouveau courrier d’elle. Sébastien, lui aussi, se pose des questions sur son couple, son avenir avec Hélène. Mais, lui, journaliste, va subir ce départ d’Hélène. À son attention, sa femme ne laissera aucun mot. Chacun, terriblement déstabilisé par la nouveauté des événements mais aussi profondément conditionné par son environnement social, familial, urbain, professionnel, géopolitique... du moment va puiser dans ce qu’il a de plus intime pour analyser la situation et l’affronter... ou pas !
Frédérique DEGHELT explore la situation d’un couple en mal d’amour, à moins que la raison de sa déliquescence soit à chercher ailleurs.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce livre, c’est d’accompagner Hélène, une femme, dans son initiative. Elle aurait pu choisir de partir en voyage au bout du monde, de partir peindre ou jardiner, je crois que je l’aurais suivie sans condition, d’abord, parce qu’elle décide de prendre son destin en main, qu’elle est active et choisit de prendre de la distance pour mieux voir où ils en sont, elle et Sébastien de leur union, et mieux regarder les choses en face. Et puis, imaginer une retraite, un refuge... à quelque chose de séduisant.
C’est une femme, c’est une mère aussi. Loin d’elle l’idée d’abandonner ses enfants et j’ai trouvé l’idée de ce lien maintenu, coûte que coûte, d’une profonde émotion.
Mais, et c’est là où le talent de Frédérique DEGHELT prend toute sa dimension, l’écrivaine va nous faire découvrir deux univers tout à fait singuliers, celui de la médiation et celui du journalisme.
Mais quelle jolie manière elle a d’introduire chaque chapitre qui correspond à chacun des dix jours d’absence d’Hélène, tantôt avec une citation d’Albert Camus, tantôt avec l’une de Mahatma GANDHI, tout un programme, à MÉDITER sans modération.
Vous voulez savoir si la chute est de qualité ? Elle est magistrale.
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