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Articles avec #monaventlitteraire2022 catégorie

2022-12-24T07:00:00+01:00

Mesure 217 de Françoise LHOIR

Publié par Tlivres
Mesure 217 de Françoise LHOIR

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J24

"Un livre pour finir en beauté"

 

J'ai choisi "Mesure 217" de Françoise LHOIR dans la Collection Évasion des éditions Academia et distribué par les éditions L'Harmattan, l'occasion d'un petit clin d'oeil à Babelio et sa Masse Critique de Babelio

Marie est violoncelliste dans l’Orchestre National de Belgique. Elle est mariée avec Beaudouin, enseignant, le père de leurs deux enfants, Jérôme et Odile. Marie a une sœur, Béatrice, son aînée de 4 ans, partie vivre aux Etats-Unis. Elle est mariée avec Scott avec qui elle a eu une fille, Morgane, adolescente, dont l’itinéraire personnel est chahuté. Béatrice demande à Marie d’accueillir Morgane chez elle pour lui offrir une pause. C’est aussi à ce moment-là qu’un garçon, Sacha (son nom de scène), prodige, l'un des cinq très jeunes talents, est accueilli par l’Orchestre National de Belgique. Il est aussi « différent ». Il ne manquait plus que Caroline, la grande amie de Marie, un brin fantasque, pour offrir un nouvel horizon à tout ce petit monde.

Françoise LHOIR, autrice belge, nous propose un premier roman trépidant. Le récit est ponctué de péripéties qui donnent du rythme à la narration, un petit bijou.

Je ne vais pas pouvoir vous le cacher bien longtemps, la musique est un personnage à part entière de ce roman délicat et grisant à la fois.

Et puis, il y a aussi et surtout la capacité de la musique à vous embarquer et vous enivrer, en premier lieu les musiciens bien sûr, les hommes et les femmes qui lui vouent leur vie professionnelle, mais aussi le public, vous, moi.

Enfin, il y a le rapport à la musique pour des enfants/ados contraints et forcés par leurs parents à faire de cette discipline leur violon d’Ingres (sans jeu de mot !). Outre le fameux solfège dont beaucoup témoignent de leur martyre dans leurs jeunes années d’apprentissage, là, il y a la musique sclérosée par tout un système, depuis les auditions jusqu’aux prestations, formatées depuis la nuit des temps. Que de frustrations !

Il y a encore l’approche de ce que l’on appelle maintenant communément les « enfants différents » sans bien savoir ce que ça peut vouloir dire. Ne sommes-nous pas tous singuliers, donc tous différents ? 

Vous l’avez compris, ce roman m’a fait vibrer. Il est à lire sans modération, par les adultes comme les jeunes, un excellent roman passerelle.

Nous sommes le 24 décembre, retrouvez l'ensemble des publications de #monaventlittéraire2022 !

J1 Ma première lecture de l'année : Hamnet de Maggie O'Farrell
J2 Le livre que j'attendais le plus : La patience des traces de Jeanne BENAMEUR
J3 Un auteur découvert cette année : Roland BOUDAREL avec Place Médard 
J4 Le titre le plus énigmatique : Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT
J5 Le livre dont l'écriture m'a éblouie : Les cerfs-volants de Romain GARY
J6 Le livre le plus plombant : Les inexistants de Catherine ROLLAND
J7 La plus belle couverture : Le sanctuaire d'Emona d'Alexandra KOSZELYK 
J8 Le livre que je n'aurais pas lu si... : Les rêves échoués de Carine JOAQUIM
J9 Le livre dont on n'a pas assez parlé : Ultramarins de Mariette NAVARRO
J10 Le livre que m'a le plus impressionnée : Sidérations de Richard POWERS
J11 Le livre le plus en prise avec l'actualité : L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK
J12 Le personnage que j'aurais adoré rencontrer : Gabriëlle du roman de Laurine THIZY Les maisons vides
J13 Le personnage que je voudrais surtout ne jamais croiser : Alexandre du roman de Céline COULON Une bête au Paradis
J14 Le livre que tout le monde aime... sauf moi : Jocker
J15 Le livre le plus déconcertant : Et mes jours seront comme tes nuits de Maëlle GUILLAUD
J16 Le livre que j'aurais envie d'offrir à tout le monde : La nuit des pères de Gaëlle JOSSE
J17 Mon plus gros pavé de l'année : Lorsque le dernier arbre de Mickael CHRISTIE
J18 Le livre qui me marquera longtemps : Ubasute d'Isabel GUTIERIEZ
J19 Le livre le plus émouvant : Au café de la ville perdue d'Anaïs LLOBET
J20 Le livre le plus réconfortant : La sauvagière de Corinne MOREL-DARLEUX
J21 Le plus beau titre : La maison enchantée d'Agathe SANJUAN
J22 Le livre le plus dépaysant : Le lac de nulle part de Pete FROMM
J23 Un prix littéraire lu cette année : Les envolés d'Etienne KERN
J24 Et pour finir en beauté : Mesure 217 de Françoise LHOIR
 

Retrouvez également toutes les publications de ce calendrier de l'avent en faveur de livres à petit prix : 

J1 Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

J2 Ce matin-là de Gaëlle JOSSE
J3 Trois jours et une vie de Pierre LEMAITRE
J4 Une bête au Paradis de Céline COULON
J5 La porte du voyage sans retour de David DIOPP
J6 La décision de Karine TUIL
J7 Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND
J8 Hamnet de Maggie O'FARRELL
J9 Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR
J10 Une sirène à Paris de Mathias MALZIEU
J11 La carte postale de Anne BEREST
J13 Héritage de Miguel BONNEFOY
J14 Impact d'Olivier NOREK
J15 S'adapter de Clara DUPONT-MONOD
J16 La fièvre de Sébastien SPITZER
J17 Là où nous dansions de Judith PERRIGNON
J18 Les enfants sont rois de Delphine DE VIGAN
J19 Vert samba de Charles AUBERT
J20 Dahlia de Delphine BERTHOLON
J21 Avant elle de Johanna KRAWCZYK
J22 Le poison du doute de Julien MESSEMACKERS
J23 Sankhara de Frédérique DEGHELT
J24 L'âge de la lumière de Withney SHARER
 
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un Joyeux Noël
 
 

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2022-12-23T07:00:00+01:00

Les envolés de Étienne KERN

Publié par Tlivres
Les envolés de Étienne KERN

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J23

"Un prix littéraire lu cette année"

J'ai choisi "Les envolés" d'Etienne KERN aux Editions Gallimard, un roman découvert avec les 68 Premières fois, un roman historique éblouissant lauréat du Prix Goncourt du Premier roman 2022.

Franz REICHELT est originaire de Prague. Son père le destinait à la relève de l’entreprise de cordonnier familiale, il choisira pourtant la mode. Ce destin le guidera jusqu’à Paris où, après quelques expériences professionnelles, il créera son atelier. Nous sommes dans les toutes premières années du XXeme siècle, les années folles, celles des inventions, des pionniers de l’aviation. L’homme rêve alors de voler… à ses risques et périls.
 
Dès les premières pages, je me suis laisser envoûter par la plume d’Etienne KERN, une plume éminemment romanesque qui décrit à l’envi le Paris de la création. Quelles plus jolies pages que celles dédiées à la Tour Eiffel ! Et puis, on y parle de couture, de mode, de tissus, de broderies, de chapeaux, rien n’est trop beau pour briller dans les salons.
 
Et puis, il y a le mystère de cette robe exposée dont l’origine sera progressivement dévoilée, de quoi aiguiser la curiosité et donner le ton de la prose.
 
Le roman historique devient roman d’aventure quand il relate le destin d’hommes portés par la fougue de l’invention, celui des femmes souvent moins séduisant, veuves prématurément. Comme j’ai aimé découvrir la quête de Franz REICHELT, l’histoire vraie de cet homme à la démarche si humaniste de sauver ses compatriotes lors d’un vol hasardeux, ou totalement fou.

Et puis, il y a la narration, l’alternance de chapitres, ceux en lettres romaines pour relater l’histoire des pionniers de l’aviation, ceux en lettres italiques pour évoquer le destin d’une disparue de 33 ans, Muriel BASSOU. Le roman « Les envolés » lui rend hommage. Muriel BASSOU était écrivaine. Elle était l’autrice du livre « Devenir Stendhal, Amitié et formation littéraire » aux éditions Classiques Garnier.

La plume est belle, éminemment romantique, jubilatoire et euphorique.

Allez, envolez-vous !

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2022-12-22T07:00:00+01:00

Le lac de nulle part de Pete FROMM

Publié par Tlivres
Le lac de nulle part de Pete FROMM

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J22

"Le livre le plus dépaysant"

J'ai choisi "Le lac de nulle part" de Pete FROMM aux éditions Gallmeister.
 
Trig et Al sont des jumeaux de 27 ans, lui est parti en Californie, elle vit à Denver. Les parents sont divorcés. Depuis leur tendre enfance, leurs vacances étaient dédiées à des aventures. Ils sont de véritables rangers. Alors, quand leur père, Bill, leur envoie un sms pour leur proposer une dernière aventure. Même s’ils sont un brin intrigués, ils répondent par l’affirmative. Il y a bien eu ces doutes à l’aéroport autour des bagages qui auraient disparu. Et puis, l’absence d’itinéraire précis. Mais ils sont en confiance. Ils ne savent pas encore que cette expédition se fera au péril de leur vie.
 
Avec ce roman, vous allez embarquer sur deux canoës pour visiter les lacs canadiens. Vous allez faire connaissance avec la faune du pays, découvrir la flore aussi. Mais plus que tout, vous allez vivre comme des trappeurs, allumer le feu, le nourrir pour qu’il reste allumer, vous allez pêcher pour manger et naviguer, encore et toujours.
 
Ce roman, c’est un voyage au cœur de Dame Nature. Vous allez vous émerveiller des aurores boréales :
 
Comme j’ai aimé leur combat, à la vie à la mort, comme j’ai soutenu le moindre de leurs efforts devant la puissance des éléments. Ce roman, vous allez le vivre dans votre chair. Vous allez avoir froid, vous allez sentir chacun de vos membres se frigorifier, vos lèvres gercer…
 
Et puis, ce qui m’a profondément touchée, c’est ce lien indéfectible entre les jumeaux, Trig et Al, deux être que rien ne pourrait séparer, deux individus de 27 ans unis comme deux gamins. Les souvenirs de vacances ensemble, de rituels, vont ranimer leurs joies enfantines.
 
Les romans d’auteurs américains ont cette capacité à nous transporter, comme une signature singulière, un genre particulier. Ils nous livrent des romans d'aventure captivants. Comme j’aime sombrer en eaux troubles sous le joug de leurs mots.

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2022-12-21T06:59:00+01:00

La maison enchantée de Agathe SANJUAN

Publié par Tlivres
La maison enchantée de Agathe SANJUAN

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J21

"Le plus beau titre"

J'ai choisi "La maison enchantée", le premier roman d'Agathe SANJUAN Aux Forges de Vulcain.

Zoé est arrivée sur Paris pour travailler. Elle est passionnée d'art. A ses heures perdues, elle fréquente les galeries. C'est au cours de l'une de ses flâneries qu'elle découvre des estampes. Elle s'intéresse à la discipline, explore la technique, devient fidèle d'une maison et se lie avec Julien, le jeune homme qui l'accueille, la guide, l'oriente. C'est avec lui aussi qu'elle fera la visite d'un musée privé, un brin mystérieux...

Si vous aimez l'art mais que vous n'avez pas de formation particulière, vous apprécierez certainement d'accompagner Zoé dans ses tribulations. 

Zoé, c'est un personnage profondément attachant, une jeune femme que rien ne prédisposait à aimer l'art. A la maison, quand elle était enfant, il n'y avait pas d'oeuvres. Elle a donc fait ses armes seules. Agathe SANJUAN restitue parfaitement le sentiment de solitude que l'on peut éprouver parfois quand on est passionné par une discipline et qu'il est difficile d'en parler avec parents, famille et amis, sans avoir l'impression de les "gaver". C'est pourtant là que les choses deviennent intéressantes, quand les êtres dévoilent leur vraie nature...

Et puis, il y a l'art en tant que tel. Agathe SANJUAN nous plonge au coeur d'une discipline, les estampes.

Enfin, il y a la qualité de la plume. Entre fiction et onirisme, elle nous propose de découvrir "La maison enchantée" tout en volupté, bravo !

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2022-12-20T07:00:00+01:00

La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Publié par Tlivres
La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J20

"Le livre le plus réconfortant"

J'ai choisi "La sauvagière" de Corinne MOREL DARLEUX aux Éditions Dalva, un premier roman.
 
La narratrice a été élevée par sa mère, aujourd’hui décédée. Elle a eu un accident de moto. Elle ouvre les yeux dans une maison forestière. Là, y vivent Stella, souffrant de crises clastiques, et puis Jeanne. Entre hallucinations et réalité, son cœur balance, son corps tout entier aussi !
 

Il y a dans ce conte onirique un rapport au corps tout à fait exceptionnel. Meurtri par l’accident, endolori, ankylosé, il cherche la voie d’une SURvie. On mesure à travers le personnage de fiction de la narratrice dont on ne connaît ni le nom ni les origines qu’un corps, la chair, les organes… ont leur propre rythme, leur propre existence. Ne parlons-nous pas de mort cérébrale ? Ce premier roman, c’est une invitation à faire une pause, se recentrer sur son corps, y puiser la lumière, l’énergie, la vie, quoi !

 

Et puis, il y a la force de l’environnement, une nature profonde, la forêt, les montagnes, une forme de refuge, autant d’éléments propices à la reconstruction psychique. 

 

Cet hymne à la nature ne serait rien sans les mots, et le pouvoir de la contemplation.

 

Enfin, dans ce monde alternatif à l’urbain, il y a aussi les animaux. 

 

Ce premier roman écrit dans une plume poétique, délicate et sensuelle, nous propose de faire corps avec la nature, d’entrer en fusion avec ce qu’elle a de vivant. Le dessin de la première de couverture, sublime, une œuvre d’art réalisée par Pedro TAPA, le dévoile à elle seule.

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2022-12-19T07:10:00+01:00

Au café de la ville perdue de Anaïs Llobet

Publié par Tlivres
Au café de la ville perdue de Anaïs Llobet

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J19

"Le livre le plus émouvant"

J'ai choisi "Au café de la ville perdue", le second roman d'Anaïs LLOBET aux éditions de L’Observatoire, un coup de coeur.

La jeune journaliste française installée à une table du café Tis Khamenis Polis suscite bien des convoitises. Il y a Giorgos qui égrène ses souvenirs de Varosha, sa vie là-bas, son hôtel Seaside. Et puis, il y a Ariana, serveuse, qui vient passer ses pauses avec elle et lui raconte l’histoire de sa famille : son père Andreas, élevé par sa tante Eleni récemment décédée. Ses parents à lui se sont évaporés, sa mère, Aridné, était une chypriote turque. Elle serait partie avec un soldat. Lui, rongé par le chagrin, aurait pris la mer, sans jamais revenir. Ariana est habitée par cette filiation. Elle est aussi hantée par cette maison de Varosha dont l'adresse,14, ados Ilios, tournoie autour de son bras. Cette maison, c'est celle que ses grands-parents ont dû abandonner au moment du coup d’Etat de 1974. C’est là que la grande Histoire s’invite à la table des deux jeunes femmes pour ne plus la quitter.
 
Ce roman, c’est un roman dans un roman, celui d’une journaliste qui va, au fil des confessions d’Ariana, tisser celui de la ville morte, Varosha devenue zone militaire. Sa forme littéraire concourt à la mémoire d'une page de la grande Histoire chypriote, une page contemporaine de son Histoire, j'avais 5 ans lors du coup d'Etat. Si l’écrivaine ne qualifie pas son livre d’historique, il se nourrit pourtant d’évènements marquants du passé. 
 
J’ai été fascinée par la quête d’Ariana, la puissance du fantasme de cette maison 14, rue Ilios, sur son itinéraire personnel, ses études d’architecture dictées par la volonté de reconstruire « sa » maison, son besoin irrépressible d'aller sur site et de  lui redonner vie.
 
Aridné, comme Ariana, sont des femmes qui chacune à leur époque, mènent des combats à mains nues. Il y a celui de la paix, il y a celui de la justice aussi. Les deux femmes sont intelligentes. Elles ne sauraient se résigner à accepter la destinée de leur patrie. 
 
Anaïs LLOBET réussit à incarner chacun des camps et lever le voile sur le grand échiquier du monde.
 
Je découvre avec ce roman la plume de Anaïs LLOBET, romanesque à l’envi, sensible, pudique, pleine d’humilité, portée par un profond humanisme. La chute est prodigieuse, bravo !

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2022-12-19T07:00:00+01:00

Ubasute de Isabel GUTIERREZ

Publié par Tlivres
Ubasute de Isabel GUTIERREZ

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J18

"Le livre qui me marquera longtemps"

J'ai choisi un premier roman, celui de Isabel GUTIERREZ , "Ubasute" aux éditions La fosse aux ours.

Marie s’apprête à réaliser son dernier voyage. Elle est malade. Elle va mourir, elle le sait. Sa dernière volonté, que son fils la porte jusqu'au Grand Rocher. D’ici là, lui va fabriquer la chaise dans laquelle elle s'installera, elle va préparer les quelques effets personnels qu'elle emmènera, un bol qu'elle a tourné elle-même, une natte, une couverture. Seule la date reste à fixer. Un jour, Marie téléphone à son fils. C’est le moment de partir.

Il y a tout un tas de manières d’imaginer sa fin de vie. Au Japon, il y aurait une tradition, l'ubasute, qui consisterait à demander à quelqu’un de nous porter sur son dos pour l'ascension d’une montagne, là où l’on rendrait notre dernier souffle.

C'est dans cette pratique, ou légende, qu'Isabel GUTIERREZ puise l'inspiration de son premier roman, un coup de coeur de cette #selection2022 des 68 Premières fois.

 

Ce roman, c’est une ode à la vie.

Et puis, il y a cette relation mère/fils, ce dernier moment de complicité, ce sursaut de vie intense avant l’abandon, l’abandon d’un être cher, l’abandon du corps, l’abandon de la vie.

La prose est tendre et délicate, les mots sont beaux. « Ubasute », c’est un voyage intérieur, une quête spirituelle, une expérience humaine portée par l’espoir. Ce roman je l'ai aimé, passionnément, à la folie !

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2022-12-17T07:00:00+01:00

Lorsque le dernier arbre de Michael CHRISTIE

Publié par Tlivres
Lorsque le dernier arbre de Michael CHRISTIE

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J17

"Mon plus gros pavé de l'année"

J'ai choisi une nouvelle pépite, le premier roman de Michael CHRISTIE : "Lorsque le dernier arbre" aux éditions Albin Michel.

 

Nous sommes en 2038. Jake est orpheline d’une mère musicienne de l’orchestre symphonique de Los Angeles tuée dans un accident de train. Elle est dendrologue, botaniste de formation, c’est une spécialiste des arbres. Depuis 9 ans, elle travaille comme guide de la Cathédrale de Greenwood, une île de la Colombie-Britannique sur laquelle subsiste la dernière forêt primaire que les gens riches viennent visiter comme de précieux vestiges. Partout ailleurs, les arbres ont disparu, c'est le Grand Dépérissement. Les sols s’assèchent. La surface de la planète est recouverte d’une couche de poussière asphyxiante. Lors d'une visite, elle repère deux pins brunis, deux arbres appelés "Doigt d'honneur de Dieu" dont les aiguilles décolorées lui donnent à penser qu'ils sont menacés. Si leur vie est en danger et que le public le découvre, toute la forêt sera abattue. C'est à ce moment-là qu'elle apprend qu'elle pourrait être l'héritière de Harris Greenwood, un grand propriétaire de bois au passé sombre. Dès lors, sa vie bascule !

La littérature s'empare de l'environnement en perdition comme sujet de prédilection. On ne va bientôt plus compter le nombre de romans écologiques mais celui-là, bien sûr, est unique.

 

Ce qui m'a le plus marquée dans ce roman, c'est la dynamique de RESISTANCE qui anime chacun.e d'entre les personnages. Qu'il s'agisse de se confronter à la maladie, au handicap, aux addictions, à un frère, à la société tout entière, aux magnats du pouvoir, qu'il s'agisse d'une action individuelle ou communautaire, qu'il s'agisse encore de lutter contre une certaine forme d'autorité, peu importe, ils tracent leur voie, exploitent leur marge de liberté pour avancer, y compris au péril de leur vie. 

Et ce roman ne serait rien sans sa narration. La structuration ne suit aucune chronologie, les voix résonnent entre elles, et pourtant, jamais, non jamais vous ne perdrez le fil. Du grand art !

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2022-12-16T07:00:00+01:00

La nuit des pères de Gaëlle JOSSE

Publié par Tlivres
La nuit des pères de Gaëlle JOSSE

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J16

"Le livre que j'aurais envie d'offrir à tout le monde"

 

J'ai choisi le dernier roman de Gaëlle JOSSE : « La nuit des pères » chez Notabilia éditions, un texte d'une violence inouïe, pas celle des poings, non, celle des mots. 
 
Isabelle est sur le point d’arriver dans la région de Chambéry à la maison familiale, celle de son enfance. Ça fait longtemps qu’elle n’y est plus revenue. Mais là, elle n’avait pas vraiment le choix. Son frère, Olivier, le lui a demandé. Leur père de 80 ans, veuf, montre les premiers symptômes de la « maladie de l’oubli ». Il a besoin d’elle. Ce n’est pourtant pas de gaieté de coeur. Ce père, il ne l’a jamais aimée, c’est ce qu’elle se dit, il l’a fait souffrir, terriblement, et puis il y avait ce cri… nocturne ! Mais ce séjour bref, quelques jours, pourrait bien lui réserver quelques surprises…
 
Après « Ce matin-là » qui sort tout juste en version poche, « Une longue impatience » aussi, Gaëlle JOSSE nous propose un nouveau roman de l’intime, une histoire familiale marquée par des relations père/fille compliquées. Avec la fin de vie qui  s'annonce, la sensibilité est exacerbée, les sentiments douloureux et les émotions décuplées.
 
Isabelle ne va pas rester seule avec ses fantômes. Dans ce roman choral, d’autres personnages, tous de fiction, vont prendre place et donner de la voix.
 
Les pages se tournent, les confidences se font, les secrets de famille se dévoilent comme autant d’effets de rupture qui donnent à l'écriture une puissance et un rythme foudroyant.
 
Je suis une fidèle de la plume de l'écrivaine, retrouvez :
 

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2022-12-15T07:00:00+01:00

Et mes jours seront comme tes nuits de Maëlle GUILLAUD

Publié par Tlivres
Et mes jours seront comme tes nuits de Maëlle GUILLAUD

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J15

"Le livre le plus déconcertant"

Place au dernier roman de Maëlle GUILLAUD aux éditions Héloïse d’Ormesson, « Et mes jours seront comme tes nuits », une lecture coup de poing.

Hannah est une jeune femme, musicienne, elle joue de la flûte traversière depuis l’âge de 6 ans. Elle avait pris l’engagement auprès de ses parents, si elle commençait, de poursuivre jusqu’à ses 20 ans. Leur mort dans un crash aérien n’y fera rien. Hannah a fait de sa passion son activité professionnelle. Sa vie quotidienne est toutefois désormais rythmée par l’activité du jeudi, rendre visite à Juan, l’homme qu’elle aime, incarcéré. En 3 ans, elle n’a jamais failli un seul jeudi. Le manque a beau la tenailler, la douleur l'écraser, elle ne peut s’y résigner. Entre les souvenirs déchirants du passé et la souffrance du présent, Hannah résiste. Mais si tout ça n’était qu’illusion ?
 
Ce roman est un véritable page-turner, impossible de le lâcher une fois les premières lignes découvertes. Le décor est rapidement planté. Je me suis immédiatement retrouvée aux côtés d’Hannah dans ce RER qui la mène en périphérie, hors champs, là où les familles des détenus se côtoient. Si Hannah ne s’y reconnaît pas, elle en fait, malgré elle, partie. J’ai été frappée par ce qu’elle incarne de la réussite sociale qui, là, ne lui est d’aucune utilité. Au gré de toutes ces années, de ces allées et venues hebdomadaires, de ces immersions dans l'univers carcéral, elle va apprendre les codes, apprendre à se comporter, faire de cette journée du jeudi une parenthèse, dépouillée, mise à nu.
 
De Maëlle GUILLAUD, vous vous souvenez peut-être de « Lucie ou La vocation », son premier roman découvert avec les 68 Premières fois. Il y était déjà question d’enfermement...
 
Ce roman m’a profondément touchée, je suis sortie KO de cette lecture, sous le choc de la beauté de la plume, de la parfaite maîtrise de l'intrigue, coup de maître, chapeau !
 
Le personnage d’Hannah est absolument fascinant, ce livre un formidable cri d'amour. Quant à la chute, juste prodigieuse. Quel talent !

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2022-12-13T07:05:00+01:00

Une bête au Paradis de Céline COULON

Publié par Tlivres
Une bête au Paradis de Céline COULON

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J13

"Le personnage que je voudrais surtout ne jamais croiser"

Pour l'occasion, je vais faire une place au personnage d'Alexandre du roman de Cécile COULON, "Une bête au paradis", quel homme infâme.

Le Paradis, c’est la ferme où vit la famille Émard. Il y a Émilienne, cette personne âgée de 80 ans, la patronne. Et puis, il y a Blanche, sa petite fille qui vit sa première expérience amoureuse avec Alexandre, un jeune garçon. Il y a Gabriel, le frère de Blanche. Il y a Louis aussi, lui, il est maltraité par son père. Émilienne l’a accueilli sur ses terres. Il est commis. Cette ferme porterait bien son nom s’il n’y avait eu le décès accidentel d’Etienne et Marianne, les parents de Blanche et Gabriel. Et puis aussi, le départ d’Alexandre pour aller faire ses études, abandonnant Blanche à son triste sort. Et Gabriel, dont le corps frêle ploie sous le poids de la douleur de l’absence de ses parents. Que d’être meurtris qui, bon an, mal an, se tuent aux tâches agricoles, les poules, les canards, les pintades, les cochons. Ils vouent leur vie à la terre, du lever au coucher du soleil. Mais cet équilibre ne saurait durer sans quelques bouleversements, là commence une nouvelle histoire.

Blanche va malheureusement croiser ce personnage d'Alexandre à plusieurs reprises dans sa vie, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

La narration de ce roman est tout à fait remarquable. Des verbes à l’infinitif pour marquer l’action et le rythme effréné. Une tension exercée dès les premières pages. Un mystère incroyable est entretenu tout au long du livre avec la bombe qui explose, une déflagration aux milles éclats, le tout servi par une plume éminemment poétique.

L'écart si savamment entretenu tout au long du roman entre l'approche un brin rustique de la vie agricole et la délicatesse des mots employés ne fait que décupler les effets. Ce roman, je ne l’oublierais pas tellement le sujet est puissant, d’ordre sociétal mais impossible de vous en dire plus.

Ce roman, quelle claque ! Encore une puissante référence du Book club !

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2022-12-12T19:25:44+01:00

Les maisons vides de Laurine THIZY

Publié par Tlivres
Les maisons vides de Laurine THIZY

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J12

"Le personnage que j'aurais adoré rencontrer"

Place à Gabrielle, un personnage exceptionnel monté de toutes pièces par une primo-romancière, Laurine THIZY, dans "Les maisons vides" aux Éditions de L’Olivier.

Le rapport au corps est le fil rouge de ce premier roman orchestré d’une main de maître. Depuis ses premiers jours, Gabrielle a dû apprendre à dompter ce corps, inachevé du prématuré, mal formé par l’infirmité, maîtrisé par la pratique sportive, qui ne manque pas de reprendre ses droits dès le premier effort abandonné. C’est le jeu d’équilibre d’une vie qui, chez Gabrielle, prend une dimension toute particulière.

Et puis, il y a ces parenthèses des clowns à l’hôpital, des moments aussi fugaces que bouleversants, aussi rapides que l’éclair, aussi puissants que le tonnerre. Au fil des saynètes, les artistes s’approprient chaque situation et proposent au malade de jouer, lui aussi, un rôle dans le spectacle, celui de la spontanéité, la sincérité, le fruit d’un lâcher prise dans sa plus profonde intimité.

Comme j’ai aimé le parcours initiatique de Gabrielle aux côtés de Maria, la vieille espagnole, celle qui a fuit la guerre civile de son pays, celle qui est arrivée en France en franchissant les montagnes des Pyrénées,

Quelle plume, la main de fer dans un gant de velours, quelle construction narrative, une alternance de chapitres méticuleusement rythmés, quel premier roman, une lecture coup de poing, tout simplement. J'en suis sortie K.O., bravo !

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2022-12-11T07:00:00+01:00

L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK

Publié par Tlivres
L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J11

"Le livre le plus en prise avec l'actualité"

Je choisis "L'Archiviste" d'Alexandra KOSZELYK aux éditions Aux Forges de Vulcain. Quatre romans, quatre coup de coeur.

K est une jeune femme, l’Archiviste. Sa sœur Mila est photographe et journaliste. Leur mère a fait une attaque cérébrale quelques jours avant l’invasion russe en Ukraine. Elle a passé un temps dans le coma. Depuis son réveil, son ouïe reste atrophiée. Alors que K se trouve dans une galerie souterraine et assure la conservation des œuvres du chaos, elle reçoit la visite d’un commanditaire qui lui confie une mission, revisiter les créations d’artistes dissidents, les falsifier, réorienter leur propos au service de la propagande. Il a un moyen de pression sur K, une photo de sa sœur Mila, prisonnière de guerre. Elle n’a d’autre choix que de se soumettre pour éviter à sa sœur une mort certaine.

Avec ce roman, Alexandra KOSZELYK décline le verbe RÉSISTER sous toutes ses formes.

Il y a la guerre en Ukraine, celle qui occupe tous les médias aujourd’hui, mais qui puise sa source dans la grande Histoire. De tout temps, le régime soviétique s’est attaché à museler ce peuple, l’affamer, l’exterminer aussi. Ce roman est l’opportunité d’explorer le passé de l’Ukraine et des événements qui ont marqué sa vie, de voir que le peuple ukrainien a dû RÉSISTER à l’envahisseur, l’assaillant russe, pour être ce qu’il est aujourd’hui. Comme j’aime que la littérature comble mes faille…

Derrière le front, les combats, il est d’autres armes plus insidieuses, moins visibles et pourtant tout aussi puissantes, celles qui touchent au patrimoine culturel pour le réduire en miettes, le détruire, à moins de pousser la perversité jusqu’à l’instrumentaliser à des fins politiques, pour les siècles des siècles. L’art, comme composante de l’identité du peuple ukrainien, devient la cible à abattre.

Si à l’évocation des guerres, les hommes sont souvent en première place, pour le meilleur comme pour le pire, Alexandra KOSZELYK choisit là de brosser des portraits de femmes qui elles aussi vouent ce qu’il reste de leur vie à RÉSISTER.

Le rythme est soutenu, oppressant. Le foisonnement de la narration, un pur régal. C’est du grand ART mis au service de la postérité du peuple ukrainien, quel plus beau dessein ! 

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2022-12-10T07:00:00+01:00

Sidérations de Richard POWERS

Publié par Tlivres
Sidérations de Richard POWERS

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J10

"Le livre qui m'a le plus impressionnée"

Je choisis "Sidérations" de Richard POWERS chez Actes Sud, un coup de coeur, une nouvelle référence du Book club, je sais, ça devient lassant, et pourtant !

Tout commence avec cette escapade dans Les Appalaches, un séjour dans les Smoky Mountains d’un père, Théodore Byrne, astrobiologiste, avec son fils, Robin de 9 ans, dont on devine une hypersensibilité et des troubles du comportement qui lui valent des exclusions scolaires. Après une nuit à dormir à la belle étoile et s’émerveiller de la beauté de la Voie lactée, ils partent randonner, franchissent un col installent leur campement tout prêt d’un torrent. Ils se baignent et savourent l’extase des bains bouillonnants naturels, cette même expérience que lors du voyage de noces de Théo et Alyssa. Elle est décédée il y a 2 ans et hante leurs vies, jours et nuits. A leur retour, la situation de Robin s’aggrave encore à l’école, l’Etat risque de prendre de sanctionner le père qu’il soupçonne d’incompétence dans l’éducation de son enfant. C’est là qu’une nouvelle expérience commence.

 
Ce roman, c’est 398 pages d’une intensité foudroyante.
 
Il y a la monoparentalité déclinée au masculin, l’immense amour d’un père porté à son fils, l’attention de tous les jours avec cette éternelle question qui traverse l’ensemble du roman. 
 
Et puis il y a le deuil, décliné en deux dimensions, celle d’un mari et celle d’un enfant. 
 
Il y a encore le rapport à la nature, des plus exaltants. Il y a des pages entières de descriptions sublimes.
 
Il y a aussi et surtout l’approche de la pathologie de Robin, la quête d’un traitement qui ne soit pas médicamenteux pour lui apporter la sérénité et le bien-être.
 
Ce roman est servi par une plume profondément émouvante. Richard POWERS nous livre un roman d’une richesse éblouissante sur les objets de « Sidérations ». Je salue la qualité de la traduction de Serge CHAUVIN.

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2022-12-09T07:00:00+01:00

Ultramarins de Mariette NAVARRO

Publié par Tlivres
Ultramarins de Mariette NAVARRO

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J9

"Le livre dont on n'a pas assez parlé"

J'ai choisi "Ultramarins" de Mariette NAVARRO, un coup de coeur découvert avec mes amies du Book club, et oui, encore, désolée du peu !

Elle est Commandante de navire depuis 3 ans. D’elle, on ne sait presque rien, sauf que son père, avant elle, faisait ce même métier. Ce que l’on sait toutefois, c’est qu’elle est respectée pour la qualité de son travail. Elle s’est fait un nom dans le métier. Les marins veulent désormais faire partie de son équipage. Sur son cargo, tout est réglé comme du papier à musique jusqu’au jour où elle répond par l’affirmative à une question tellement improbable, se baigner en pleine mer. A partir de ce moment-là, plus rien ne se passera comme il se doit lors de la traversée de l’Atlantique.
 
Ce roman est une pépite.
 
D'abord, il m'a touchée par l’éloge du travail au féminin. A celles et ceux qui douteraient encore de la capacité des femmes à assurer des métiers, par le passé, dits d'hommes, je ne peux que leur conseiller cette lecture, c'est un hymne au professionnalisme des femmes.
 
Et puis, il y a quelque chose d’exceptionnel dans ce roman, c’est le rapport au corps. 
 
Mais il y a aussi et surtout ce moment d’ivresse des hommes, nus, la cure de jouvence que procure ce bain en plein océan en toute clandestinité. Il y a l'entrée des corps dans l'élément naturel, le choc des températures, et très vite, l'effervescence des sens. 
 
Mais ce roman ne serait rien sans le mystère de la présence d’un vingt-et-unième homme à bord du canot de sauvetage. 
 
La chute est profondément émouvante. Ce roman est original, un inclassable. Les membres du jury de l'Académie Hors Concours ne s'y sont pas trompés, les lecteurs et les lectrices l'ont élu roman de l'année 2021.

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2022-12-08T07:00:00+01:00

Les rêves échoués de Carine JOAQUIM

Publié par Tlivres
Les rêves échoués de Carine JOAQUIM

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J8

"Le livre que je n'aurais pas lu si..."

J'ai choisi "Les rêves échoués" de Carine JOAQUIM à La Manufacture de livres.

Je n'aurais pas lu ce livre si je n'avais découvert le talent de l'autrice grâce aux fées des 68 Premières fois avec "Nos corps étrangers", son premier roman, une lecture coup de poing.

 

Tout commence avec une commission éducative qui réunit parents et professeurs sous l’autorité de Madame Salignes et son adjointe pour juger du cas de Clarisse, la jeune adolescente de 13 ans, diagnostiquée élève à haut potentiel. Ses parents sont séparés. Clarisse vit une semaine chez sa mère, une semaine chez son père. Au collège, Clarisse répond aux interpellations par l’agression, elle use d’un vocabulaire vulgaire, insupportable pour le corps enseignant. Tout va de mal en pis. Heureusement, elle entretient sur internet une relation avec un certain Sergio, au scooter rouge, un garçon à qui elle se confie, qui la comprend et avec qui elle a rendez-vous. Elle ne sait pas encore que c’est précisément à ce moment là que sa vie va basculer.
 
Dès les premières lignes, Carine JOAQUIM plante le décor, la commission éducative permet de tendre l’arc pour lequel les flèches ne vont pas manquer. Si l’écrivaine évolue elle-même dans ce cadre professionnel dans lequel elle puise son inspiration, elle sait ô combien une jeune adolescente ne saurait être réduite au statut d’élève et à ce qu’elle donne à voir par ses comportements dans l’établissement dans lequel elle est scolarisée. C’est ainsi qu’elle va, dans une narration ingénieuse, glisser des passages en écriture italique, un livre dans un livre, pour expliquer son histoire, les événements qui font aujourd’hui ce qu’elle est, en tant qu’être humain.
 
Comme dans "Nos corps étrangers", le rapport au corps est un fil rouge de ce roman. Il y a des descriptions presque cliniques de ce que Clarisse vit, traverse, exulte. J’ai vibré dès les premières évocations, ressenti moi dans mes tripes de femme, d’épouse, de mère aussi, ce que Carine JOAQUIM décrit. 
 
Et puis, dans ce roman, il y a l’évasion, cette sortie de soi, sortie de la maison, sortie des frontières, au sens propre comme au figuré.
 
Ce roman, je l'ai lu d'une traite. C'est du grand ART... littéraire ! Pari réussi avec ce second roman, bravo.

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2022-12-07T07:00:00+01:00

Le sanctuaire d’Emona de Alexandra KOSZELYK

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Le sanctuaire d’Emona de Alexandra KOSZELYK

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J7

"La plus belle couverture"

Je choisis le roman young adult d'Alexandra KOSZELYK, "Le sanctuaire d'Emona", d'une pure beauté. 

Il fait partie de la collection R de Robert Laffont. Ses couvertures sont illustrées par Laura PEREZ, dessinatrice de BD. La délicatesse du trait des personnages et les reliefs font de lui un sublime objet. Bravo, c’est du grand art !

Je vous dis un mot de l'histoire : 
 
Séléné a un frère, Antoine. Tous deux ont été adoptés par leurs parents. Séléné est en quête d’identité. Il y a cette empreinte au poignet, une forme lunaire. Il y a ce mystère qui entoure ses origines et la fait la souffrir. Cet été, c’est décidé, elle va prendre de la distance et partir pour l'Australie. Ses plans ne se réaliseront pas tout à fait comme elle le souhaitait mais c’est ça ou rien. Ses parents acceptent qu’elle parte mais avec son frère et sa copine Daria. Plutôt qu’un vol direct, il y aura un itinéraire en voiture pour s’arrêter en Roumanie voir sa mère. Le jour du départ, une nouvelle s’incruste, Irina, la sœur de Daria. Tout ça n’est pas pour plaire à Séléné mais quand l’équipe sera arrêtée en Slovénie, soupçonnée de transporter de la drogue et abandonnée en rase campagne avec une voiture en pièces détachées, Séléné trouvera chez Irina un brin de réconfort. Elle ne sait pas encore que des aventures pour les moins surprenantes les rapprocheront beaucoup plus encore.
 
Si l'écrivaine prend du plaisir à ancrer le propos dans la réalité de notre XXIème siècle, la tournure des événements va bientôt prendre un tout autre chemin, celui de la mythologie, des contes et légendes, pour nous proposer un récit fantastique guidé par des forces cachées. 
 
Et puis, il y a la magie de l’histoire, une ville de Slovénie où les sculptures de dragons sont légions, une maison inquiétante, des apparitions, une grotte comme lieu d'apprentissages... Bref, tout y est pour en faire un roman captivant.
 
Retrouvez les romans adultes d'Alexandra KOSZELYK
tous les trois publiés Aux Forges de Vulcain. Tous des coups de coeur !
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-06T07:00:00+01:00

Les inexistants de Catherine ROLLAND

Publié par Tlivres
Les inexistants de Catherine ROLLAND

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J6

"Le livre le plus plombant"

Je choisis "Les inexistants" de Catherine ROLLAND chez BSN Presse. L'autrice investit le roman noir avec talent.

Camille est serveuse de nuit au Péché Gourmand, un restaurant installé situé entre une station-service et une zone industrielle. Elle a laissé chez Germaine, sa voisine, son fils Micky, handicapé qu’elle élève seule. Sa patronne, Sandrine, n’est pas rassurée. Un tueur en série rode dans les environs. Mais Camille reste sereine. Noam, le vigile, veillera sur elle, à moins que… des événements ne se produisent !

Dès les premières lignes, Catherine ROLLAND installe le suspens d’un environnement glauque, menaçant. Elle ne va faire qu’une bouchée de la nuit à venir, s’en délecter, pour mieux vous poignarder.

Que de frustration dans l’écriture de la chronique d’un polar. Impossible bien sûr de vous dévoiler l’intrigue, sous peine de rompre le charme d’une nuit laissée sans sommeil !

Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que les personnages sont travaillés avec minutie. Catherine ROLLAND excelle dans l’exploration psychologique d’hommes et de femmes hautement mystérieux avec qui elle va jouer à l'envi. L'écrivaine est une marionnettiste, c'est elle qui tient les ficelles !

Et puis, je vous l’ai dit, il y a l’atmosphère que l’autrice décrit avec minutie. Son écriture éminemment descriptive en devient cinématographique. Nul doute que le 7ème art ferait de ce livre un excellent film.

Une nouvelle fois, bravo ! Comment dire ? J’attends déjà le prochain !!!

Ravie que Nicole et Delphine ait changé le titre de la rubrique du 6ème jour pour faire une petite place à ce roman noir !

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2022-12-05T07:00:00+01:00

Les cerfs-volants de Romain GARY

Publié par Tlivres
Les cerfs-volants de Romain GARY

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J5

"Le livre dont l'écriture m'a éblouie"

Tout commence avec l'évocation d'un musée normand, celui d’Ambroise Fleury de Cléry, où sont exposés des cerfs-volants. Ambroise Fleury, facteur, élève son neveu, Ludovic. Son père, le frère d'Ambroise, a été tué pendant la guerre 14-18, sa mère est décédée peu de temps après. Ambroise Fleury, lui-même blessé de guerre, est un homme porté par l’espoir. Il passe ses journées à construire des cerfs-volants, inspirés tantôt des philosophes des lumières, tantôt des hommes publics du moment. Ses oiseaux artificiels animent le ciel de leur vol. Ludovic se nourrit de cette philosophie de vie pour faire ses premières armes. Originaire d’un milieu modeste, il tombe amoureux d’une aristocrate polonaise, Lila, qui passe l’été dans le château situé à proximité de Cléry. La jeunesse de Ludovic est marquée par l’attente de la saison estivale et des retrouvailles. Le jeune garçon fait preuve d’une patience infinie, et comme son oncle, d’une incroyable imagination pour nourrir une relation EXTRAordinaire au risque de passer pour fou. Et ce n’est pas l’approche de la seconde guerre mondiale qui le fera flancher, non, jamais.

 

Ce roman se nourrit de la pure fantaisie d’un homme passionné de cerfs-volants, ces jouets d’enfants aux dessins naïfs, aux couleurs vives, dansant avec le vent, relevant ici du champ des œuvres d’art. Les créations sont autant d’opportunités pour Ludo et les enfants du village de se familiariser avec des héros du passé, elles deviennent en temps de guerre des armes militantes en faveur de la liberté que les Allemands se sont attachés à maintenir au sol pour les priver de leur pouvoir subversif.
 
Le personnage d’Ambroise Fleury est haut en couleur, un homme de valeur qui s’évertue à transmettre à la jeune génération le pouvoir de l’imaginaire. Dès lors, plus aucune limite ne saura résister à la capacité de s’extraire d’une dure réalité pour la regarder avec les yeux d’un rêveur.
 
Enfin, ce roman, c’est aussi celui de réflexions sur l’humanité, sa part d’inhumanité, des questions existentielles qui en temps de guerre prennent une dimension toute particulière. Les époques n’y feront rien, le propos universel est aussi intemporel !
 
Je me souvenais de "La Promesse de l'aube", un coup de ❤️, qu'il est bon de retrouver le chemin de lectures du collège !
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-04T07:00:00+01:00

Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

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Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J4

"Le titre le plus énigmatique"

Je choisis "Celle qui fut moi" de Frédérique DEGHELT, avouons qu'il est mystérieux, non ? 

Sophia L traverse une période difficile de son existence. Elle a récemment divorcé et subit de sa mère, malade d’Alzheimer depuis deux années, son agressivité grandissante, un symptôme bien connu de la pathologie. Perdue dans ses pensées, elle confie à sa propre fille qu’elle appelle « Mademoiselle », ses tourments. Elle se souvient de sa fille évoquant dans sa plus tendre enfance son autre maman, "une belle et grande femme aux yeux verts", vivant dans un pays exotique. Ses dessins étaient inspirés de décors insulaires un brin tropicaux, tout en couleurs. Si les propos de l’enfant avaient à l’époque le don de la mettre en colère, remettant chaque jour en question sa filiation maternelle, il semble que cette histoire lui devienne aujourd’hui insupportable. Il faut dire que cette femme avait choisi d’abandonner sa famille bourgeoise et une carrière promise aux plus riches pour vivre une histoire d’amour avec un modeste fils d’immigré italien, une histoire aussi improbable que rocambolesque. La maternité lui avait longtemps résisté au point d’imaginer recourir à l’adoption. Et puis, il y avait eu deux naissances, à un an d’intervalle, une fille d’abord, l’ingrate, un garçon ensuite, le préféré des deux, vivant désormais en Australie et se contentant de subvenir financièrement aux besoins de sa mère. Alors que Sophia L prend de plus en plus en charge sa mère, elle ressent un besoin irrépressible d’en découdre avec son passé, l’histoire de sa vie, à moins que ça ne soit de celle d’avant…

Une nouvelle fois, Frédérique DEGHELT m’a captivée de bout en bout avec ce roman aux portes de la religion et du mysticisme. 

Je suis sortie de ma lecture une nouvelle fois subjuguée par la beauté de la prose de l’autrice et envoûtée par le sens des mots.

Impossible de vous quitter sans un petit mot sur la première de couverture d’un raffinement extraordinaire. Les livres des éditions de L’Observatoire sont assurément de beaux objets. C’est ici la création de Harshad MARATHE, illustrateur. 

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#MonAventLitteraire2022

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